Note de l'auteur : Bonsoir ! Attente moins longue que la première mais on est pas vraiment sur une ponctualité exemplaire. J'en dis davantage à la fin du chapitre. Bonne lecture !

PS : Si vous voulez une idée de Kagame, je vous laisse checker la nouvelle couverture sur Wattpad ;) Cherchez "Revenge lurks in the sky", tout simple.

Pairing : Katsuki.B x OC.

Rating : T

Disclaimer : L'univers de BNHA ne m'appartient pas, seuls mes personnages et mon histoire sont miens. Ô grand désespoir.

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Revenge lurks in the sky

Chapitre XVIII :

Rescue and reunion

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Quand la nuit sombre étendit son voile et que les devantures des magasins se mirent à clignoter de leurs lumières colorées, Kagame jeta un regard à l'avant de leur groupe, là où se concentrait Todoroki, Kirishima, Iida, Deku et Momo. S'ils ne devaient être que trois à l'origine, la participation d'Izuku, de la jeune femme et de leur délégué s'était finalement décidé sur place.

Et, alors que le discours poignant de Tenya avait raisonné en chacun d'eux, de la même façon qu'ils s'étaient tous regardés avec la certitude qu'ils sauveraient leur camarade sans se battre, l'ancienne vilaine n'avait pu s'empêcher de songer qu'elle leur mentait.

Ils marchaient dans un silence pensif, parfois rompu d'un éclat de voix qui rendait l'atmosphère moins étrange mais la brune ne se sentait pas à sa place. Elle les avait menacés pour être ici et elle savait qu'elle risquait sûrement plus gros que n'importe lequel d'entre eux s'ils se faisaient attraper. Pour autant, le plus difficile était de les regarder dans les yeux en approuvant leur plan quand elle savait par avance la finalité. Il n'y aurait pas de fuite discrète, ni même de sauvetage rapide. Elle comptait rester et faire le plus de dégâts possible pour enfin avoir l'impression que ce qu'on lui avait volé avait un sens. Elle les ferait payer d'avoir osé s'en prendre à ceux qui lui étaient proches.

Ses poings serrés dans ses poches, elle baissa la tête sur ses rangers. Elles cachaient une bonne partie de sa prothèse. Finalement, elle n'aurait jamais pu apprendre à vraiment l'accepter. C'était regrettable.

«Toi aussi tu penses que leur plan n'est pas réaliste ?» fit alors sa camarade féminine à sa droite. Kagame ne l'avait même pas remarqué la rejoindre à l'arrière du groupe. Leurs regards se croisèrent et elle haussa les épaules.

«Je pense qu'ils ont un but et de la bonne volonté. Mais on sait tous que le hasard a une part importante dans un combat, surtout pour des adolescents inexpérimentés. Nous sommes loin d'être une équipe d'élite.»

«Tu n'as pas l'air aussi aveuglée par les sentiments qu'eux,» lui fit remarquer la déléguée en fronçant ses sourcils. À ces mots, cependant, l'amputée secoua la tête.

«Ce n'est pas exactement ça.»

Momo était une fille très intelligente. Peut-être comprit-elle à ce moment que ce n'était pas tant les sentiments qui opposait Kagame aux autres, mais ses intentions bien distinctes. Pour autant, elle se contenta de la regarder longuement avant de hocher la tête.

«Je suis contente que tu sois là,» prononça alors l'ancienne vilaine, ce qui surprit sa camarade. «J'ose espérer que tu prendras conscience de la nécessité d'héroïnes comme toi. Les alters qui font de grands feux d'artifices ont beaucoup de faiblesses. Le tien fait aussi bien appel à ton intelligence qu'à ta puissance. J'aurais aimé prendre le temps de m'entraîner avec toi,» lui confia-t-elle alors que Yaoyorozu rougissait face à l'aveux de son admiration. Peut-être aurait-elle dû faire le tour des gens qu'elle aimait pour leur dire au revoir, mais elle aurait risqué que l'on découvre ses plans.

Ce soir serait peut-être son dernier si tout tournait mal, mais elle se sentait plus légère après avoir avoué à la brune ce qu'elle pensait d'elle. Il manquait de figures féminines fortes en tête de classe, comme dans le monde des super-héros et la jeune femme avait tout le potentiel pour le devenir.

Aussi, les deux heures de train jusqu'au point de rendez-vous laissèrent un goût amer pour l'amputée. Son regard doré vagabondait sur ses anciens camarades, s'imprégnant de leur détermination alors qu'elle ne faisait même pas l'effort de participer à la conversation. Elle avait fui le reste de la seconde A en attendant le point de rendez-vous du soir, ne voulant pas affronter les paroles d'Ochaco. Elle n'aurait pas voulu lui mentir. Pas à elle. Ce ne fut que lorsque Kirishima l'interpella qu'elle releva sa tête en sa direction en l'enjoignant à continuer, ses paumes reposant contre les accoudoirs alors que le visage d'Aizawa apparaissait dans son esprit. Lui non plus, elle ne l'avait pas revu et elle avait préféré laisser son téléphone à clapet dans la voiture.

«Qu'est-ce que tu comptes faire après tout cela ?» lui demanda-t-il et elle prit le temps de réfléchir. Elle ne savait pas si elle s'en sortirait ce soir. C'était un risque qu'elle prenait car elle était intimement persuadée qu'il fallait parfois des sacrifices pour faire avancer les choses. Or, si auparavant ça ne s'appliquait pas à elle, c'était maintenant en songeant à sa propre vie qu'elle se rendait compte que sa mort faciliterait bien des choses. Alors avait-elle des projets pour après ? Non, car en avoir lui aurait apporté de trop nombreux regrets. Elle espérait seulement que tout cela ne serait pas vain.

«Je suppose que je vais continuer de m'entraîner avec le professeur Aizawa et...» elle se stoppa en rencontrant le regard vairon de Shoto qui la scrutait sans gêne. Il avait l'air de percer toutes ses pensées et cela la mit mal à l'aise. Voyait-il clair dans son jeu ? Comprenait-il qu'elle mentait ? «Je ne sais pas. Je n'y ai pas réfléchi.»

Son aveux fit presque immédiatement réagir Iida qui se redressa sur son siège. Elle lui lança un regard interloqué quand il ouvrit la bouche pour parler.

«Sache que nous serons toujours là pour t'aider ! Après tout, tu restes un membre de notre classe et en tant que délégué, tu pourras compter sur mon soutien ainsi que celui des autres, j'en suis persuadé !»

Égal à lui-même, son petit discours permit aux autres de légèrement rire bien qu'ils acquiesçèrent tous et elle leur offrit un sourire en coin. Dans une autre vie, elle aurait adoré passer ses années lycée à leurs côtés. Les choses auraient été si simples à vivre entourée d'amis fidèles et bienveillants. Mais ce n'était qu'un doux rêve. Un rêve dont elle était sortie il y a bien longtemps. Shoto appuya son regard en sa direction, voyant à travers son sourire l'amertume qu'elle pouvait ressentir au creux de son ventre. Elle ne le lui rendit pas, craignant qu'il comprenne quelque chose.

Elle n'avait aucune raison de douter, n'est-ce pas... ?

Le trajet jusqu'à Kamino se passa assez vite, le train vide leur permettant de rester dans leur petite bulle ou d'échanger tandis que Kagame gardait le silence. Elle prenait petit à petit conscience de ce à quoi elle ferait face et du manque de sommeil qui la guettait. Il n'y aurait même pas Kaminari pour lui assurer l'utilisation de son alter foudre et c'était ce dernier point qui lui faisait craindre une confrontation avec les vilains.

Aussi, en avisant la foule qui marchait dans la rue principale et leur présence flagrante au milieu, Momo proposa à chacun de se déguiser. Ce n'était peut-être pas la meilleure des idées, mais au moins en avaient-ils une car la candeur d'Izuku et le peu de spontanéité d'eux quatre ne leur assurait pas une mission optimale. Kagame devait avouer que de tous, c'était bien la brune qui gérait le mieux le déroulé de cette dernière. Qu'auraient-ils fait si elle ne les avait pas tous guidés ?

Alors qu'ils arpentaient le magasin bas-prix à la recherche de vêtements de camouflage, la jeune femme grimaça en voyant que la plupart des rayons pour les femmes ne possédaient que des robes ou des jupes d'une qualité médiocre. Elle se retrouva alors aux côtés des garçons tandis qu'elle choisissait quelque chose de pratique et fonctionnel. S'ils devaient se battre, il était hors de question qu'elle le fasse dans un sarouel. L'amputée prit alors un bleu de travail sous lequel elle enfila un haut gris et elle posa sur son nez une paire de lunettes avec la stupéfaction de voir bien mieux alors qu'elle les avait simplement mises pour cacher sa cicatrice. Pour parfaire son costume, elle enfila un casque jaune assez rigide.

«On dirait que tu te rends sur un chantier,» se moqua gentiment Kirishima et elle haussa un sourcil en pointant ses fausses cornes.

«Tu n'es pas plus crédible,» rétorqua-t-elle et il lui fit un sourire amusé. Plus loin, Iida avait l'air d'un italien avec ses deux petites moustaches quand Izuku jouait très mal le business man. Shoto ressemblait à un adolescent en crise et Momo à une star de podium. Leur petit groupe n'avait alors plus rien à voir avec ce qu'il était originellement et ils payèrent leurs déguisements avant de ressortir du magasin.

«Je tiens à faire tourner l'économie du pays ! Il faut soutenir les commerces et être une bonne citoyenne !» s'exclama la grande brune quand le fils d'Endeavor lui fit remarquer qu'elle aurait simplement pu leur fabriquer leurs costumes gratuitement. Ils se rassemblèrent alors pour commenter chacun leurs tenues et Kagame pouffa devant l'imitation de Deku et sa voix qu'il rendait ridicule. Pour autant, si la tension était redescendue à force d'amusement, elle remonta en piquée quand quelqu'un dans la foule nomma à voix haute le lycée Yuei. Avaient-ils été repérés ? Mais ce n'était pas cela et tous se tournèrent vers un grand écran qui projetait l'image du proviseur Nezu, du professeur Aizawa et de Vlad King. Tous les trois étaient habillés d'un costume formel et affichaient des expressions fermées. Il était annoncé en grandes lettres que se déroulait une conférence de presse ayant pour but de présenter des excuses publiques de la part du lycée.

«Bonjour à tous,» commença son tuteur et l'amputée se tendit. Elle avait l'impression qu'il pouvait la voir à travers l'écran. «Par manque de vigilance, certains élèves de seconde en filière héroïque ont été touchés lors de l'incident. Notre équipe a échoué dans son rôle. Nous avons négligé la défense et créé un sentiment d'insécurité dans la société. Nous en sommes profondément désolés. Nous présentons toutes nos excuses au public.»

Le discours était simple, à l'image de l'homme aux cheveux sombres qui se tenait droit devant les flash des journalistes. Il n'aimait pas cela, c'était flagrant. Et, plus que ça, Kagame ne sentit même pas la main qui se posa sur son bras, celle de Momo, quand les journalistes se mirent à poser leurs questions. Elle ne les avait pas encore entendues mais elle pressentait que ça ne lui plairait dans aucun des cas.

«Bonjour, c'est pour la NHA,» fit le premier. «C'est déjà la quatrième fois cette année que des vilains parviennent à approcher des élèves du lycée Yuei. Et, cette fois, il y a eu des victimes. Comment avez-vous expliqué cette situation aux familles ? Et, surtout, quelles sont les dispositions concrètes que vous avez prises concernant la sécurité des élèves ? Pouvons-nous confirmer un lien entre l'intégration d'une ancienne vilaine à Yuei et l'accident survenu ? Était-ce une erreur de votre part ?»

Peut-être que Kagame aurait pu voir derrière l'écran que l'homme avait glissé son poing serré derrière son dos alors que son visage balafré restait impassible. Mais il lui semblait qu'elle avait du mal à respirer et jetait des regards aux alentours avec l'impression que tout le monde la regardait. Le savaient-ils ? Était-elle reconnaissable ? Dans la foule compacte, elle se sentait suffoquer. Puis les silhouettes du groupe vinrent se poster autour d'elle, comme un rempart, et elle éprouva une grande reconnaissance du répit qu'ils lui offraient alors que le principal répondait à la question.

«Nous avons en effet renforcé le système de surveillance afin de protéger nos élèves, mais aussi employé des agents de sécurité qui patrouillent déjà sur le campus en tenue de civil,» répondit le petit animal. Mais ce n'était pas ce que voulait la presse. Ce n'était pas la réponse qu'ils attendaient impatiemment comme les vautours qu'ils étaient. Kagame pouvait presque sentir la tension qui émanait de chacun d'entre eux en l'attente de directives concrètes. Elle eut envie de se boucher les oreilles et de fuir mais ses pieds restèrent bien ancrés sur le sol et ses grands yeux dorés ne purent que fixer l'écran comme si chaque pixel pouvait s'incruster sur sa rétine. «Quant à l'élève que nous avons accueilli en milieu d'année, il n'y a pour le moment aucun lien établi entre l'accident et sa présence sur les lieux bien que nous ayons préféré prioriser la sécurité de nos élèves en attendant que la situation ne soit éclaircie par les forces de l'ordre de Tokyo.»

C'était admirablement bien formulé. Kagame était même certaine qu'elle ne l'aurait pas mieux dit. Et pourtant, les murmures de conspiration et de pot-de-vin s'élevèrent dans la foule. Si elle était innocente, pourquoi l'avoir retirée de Yuei ? N'auraient-ils pas dû prévoir qu'un tel accident se produirait en l'accueillant ? Pourquoi n'avaient-ils pas réagi plus vivement ? Était-elle en prison ou se baladait-elle en pleine rue ? Ils étaient des héros censés former des élèves à combattre les vilains mais ils n'étaient même pas capables de les battre. La société héroïque n'avait-elle pas perdu en prestige et en puissance ? Ces bribes et murmures qui vinrent caresser son oreille la mirent profondément mal à l'aise et alors que la conférence n'avait pas aussi bien soigné la réputation de Yuei que tous espéraient, la jeune femme croisa le regard de ses amis.

Ils étaient désemparés, voyant leur monde s'écrouler à leur tour. Les vilains gagnaient petit à petit une bataille bien plus subtile qu'une attaque frontale en convainquant la population de l'inefficacité des héros. Tout cela était très mauvais.

«On fonce droit dans le mur,» marmonna Shoto et tous ne purent que l'approuver.

«Tu ne regrettes toujours pas de m'avoir tirée de l'océan, Midoriya ?» fit alors Kagame dans une vaine tentative d'humour et devant son expression effarée, lui adressa un sourire qui se voulait rassurant. «Je plaisantais, ne fais pas cette tête.»

Après tout, elle n'était pas à une humiliation près et se recentrer sur leur mission était un bon moyen de lui faire oublier à quel point ce qu'ils faisaient ne menait à rien. Elle ne serait pas accueillie en super-héroïne après avoir désobéi. En vérité, elle ne s'attendait à rien. Morte, quelle importance cela aurait ? Mais au milieu de tout cela, Izuku secoua la tête et pressa ses bras de ses paumes. Ses lunettes de soleil et sa barbichette n'étaient pas adaptées au drame de la situation et elle retint un rire gêné. Peut-être aurait-elle dû éviter ce genre de farces de mauvais goût.

«Ne dis pas ça ! Tu es avec nous, jusqu'au bout,» souffla-t-il et elle se permit de rougir en voyant les autres acquiescer. Ils n'avaient aucun mal à lui montrer la confiance qu'ils plaçaient en elle, ni même à l'encourager à chaque fois qu'il était nécessaire de le faire. Face à cela, la brune se sentie d'autant plus coupable de les trahir lâchement. Aussi, elle se contenta d'avaler difficilement sa salive et de hocher fébrilement la tête.

«Jusqu'au bout,» approuva-t-elle en se disant que c'était certainement la phrase la moins mensongère qu'elle avait prononcé depuis qu'ils avaient quitté l'hôpital. Elle serait avec eux, jusqu'à la fin. Et cette idée rendait l'issue qu'elle se réservait moins triste. Quelle fin idéale, celle de combattre consciemment pour la bonne cause, se fit-elle la réflexion alors qu'ils reprenaient leurs recherches en suivant le traceur du brainless, laissant derrière eux les paroles des journalistes et l'ombre de l'enlèvement de Katsuki.

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Quand ils firent face au bâtiment sombre, Kagame plissa ses yeux clairs. L'entrepôt se fondait dans les multiples immeubles et l'herbe grasse qui avait poussé autour de l'entrée témoignait du peu de passage. De l'autre côté, la rue était seulement éclairée par la lueur bleue d'un distributeur automatique tandis que leur groupe s'y accolait comme des papillons de nuit cherchant la lumière. Elle n'aimait pas ça. Le peu de réverbères avait le don de la tendre, d'autant qu'elle se rendait compte d'à quel point sa vue n'était pas aussi bonne qu'elle aurait dû l'être à seize ans.

«Personne n'a l'air de nous avoir remarqué,» fit remarquer la grande brune et l'ancienne vilaine renifla avec méfiance.

«On aurait peut-être dû s'habiller plus sobrement. Comme Todoroki, par exemple,» répondit-elle et le garçon lui lança un regard en coin avant de pencher sa tête en avant pour confirmer. Et comme pour leur donner davantage raison...

«Eh mais c'est qu'elle est bien jolie la p'tite mam'zelle dans sa robe rose !» intervint alors un homme saoul en s'approchant d'un peu trop près, soufflant son alcool en même temps que ses paroles alors que l'amputée faisait un pas en arrière

Stressée comme elle était, même les bruits de pas lourds et patauds de deux hommes bourrés ne lui étaient pas parvenus. Heureusement, ils n'eurent pas besoin de défendre Momo puisque le duo de lourdaud passèrent d'eux-même leur chemin dans un dernier rire gras.

«Je déteste ça,» grogna la jeune femme alors que sa camarade soufflait en calmant les battements de son coeur, acquiesçant à ses paroles en hochant la tête. Devant elles, Shoto avait déjà commencé à marcher de son habituel air indifférent et les trois autres garçons suivirent le mouvement alors que les filles se concertaient pour ne pas se tenir trop éloignées.

«Il y a trop de monde qui craint, c'est chiant,» râla le fils d'Endeavor et ils décidèrent de commencer à passer à l'action. Après tout, ça ne servait à rien de rester sur place en attendant un miracle. Ils ne disposaient pas de tout leur temps et ils ne feraient que risquer d'attirer davantage l'attention.

Aussi, face à l'observation de Midoriya et sa proposition de contourner le bâtiment, ils s'engagèrent dans un couloir étroit qui longeait le mur de l'immeuble et leur permettait ainsi de couper directement le chemin.

«J'ai du mal à respirer,» grimaça Yaoyorozu et Kagame qui fermait la marche ne put empêcher son regard de se poser sur la poitrine exagérément opulente de sa camarade. Elle ne se retint pas de songer que toutes n'avaient pas ce problème quand, pour sa part, elle passait parfaitement entre les deux abris de béton. Elle n'avait pas à rougir de son propre développement, après tout elle était plus ou moins taillée pour se battre et continuer de s'entraîner. Mais, il était certain qu'elle n'avait pas les attributs de son amie et qu'elle n'avait jamais cherché à mettre ceux qu'elle avait en avant pour plaire. Si elle avait toujours mis cela sur le peu de temps qu'elle avait à consacrer aux amourettes, elle savait maintenant que c'était bien plus sur son manque de confiance en elle qui lui donnait plutôt envie de se cacher et de disparaître.

«Il y a une fenêtre !» s'exclama alors Izuku et la brune proposa d'utiliser son alter vent pour se hisser mais Shoto secoua négativement la tête.

«Non, il vaut mieux leur faire la courte échelle, ce sera plus discret.»

Et tandis que l'adolescente acquiesçait et que Kirishima sortait des lunettes assez coûteuses leur servant à voir dans l'obscurité, leur groupe ne s'attendait pas à faire face à huit cuves remplies de brainless en attente de servir dans un combat. De leur position, ils pouvaient apercevoir leurs cerveaux dépassant d'une eau qui semblait plus épaisse et trouble qu'à l'habitude et de nombreux tuyaux plongeant dans des réservoirs. Deku et Eijiro tressaillirent sur les épaules de Iida et Todoroki.

«Qu'est-ce que...,» commença néanmoins Kagame en sentant de l'agitation de l'autre côté de la rue sans pour autant comprendre d'où cette impression venait jusqu'à ce qu'une puissante bourrasque les souffle eux et leurs couvre-chefs en même temps que l'entrepôt se faisait détruire par un énergique et immense coup de pied. Les silhouettes des deux garçons perchés basculèrent ensuite en arrière et la jeune femme plissa des yeux pour éviter de se recevoir la poussière du bâtiment démoli. À ses côtés, Momo avait mit son bras en travers de son visage et toutes deux s'accroupirent avant de lever leur regard en direction du ciel où la chevelure blonde et anormalement grande de Mount Lady resplendissait à la lueur de la Lune. Elle était gandiose.

«Les super-héros sont sur place,» articula-t-elle et sa camarade acquiesça rapidement avant de passer le message. Le rouge et elle firent alors un état des lieux à distance, les informant que Best Jeanist et d'autres héros étaient présents. Mais, ce qui figea la brune fut lorsque Momo l'informa que Tora tenait dans ses bras Ragdoll.

«Ragdoll ? Pas de signe de Bakugo ?» fit-elle en voulant à son tour se hisser mais il semblait que pour les autres la mission était terminée. Avaient-ils tous été sur le coup ? Elle ne pensait pas qu'ils agiraient si vite.

«Mount Lady a parlé de rejoindre All Might. Ça doit vouloir dire que Kacchan n'est pas ici,» lui répondit Midoriya et elle fronça ses sourcils. C'était tout ?

«La situation est sous contrôle, vite allons-nous en !» s'exclama Yaoyorozu alors que Shoto marmonnait "plutôt deux fois qu'une" en enfonçant ses mains dans ses poches. Pour autant, Kagame sentit comme un mauvais pressentiment. Tout était trop facile, trop rapide. Quelque chose clochait mais elle n'était pas certaine de comprendre.

Comment savoir si Katsuki, Ragdoll et les autres étaient sains et saufs ?

Et alors qu'ils marchaient d'un pas plus léger en direction de la gare, longeant le mur de béton, une explosion d'une violence sans nom les surprit, aveuglant durant plusieurs minutes la jeune femme.

La voix rauque et profonde qui résonnait à l'intérieur de chacun d'entre eux suffit à les paralyser tous. Il y avait la poussière qui continuait de voleter, rentrant dans leurs bronches, ou encore le mur encore chaud de l'explosion contre lequel Kagame se reposait. Mais, plus subtile encore, plus insidieux, l'effroi qui flottait et prenait place au fond de leurs ventres comme un poison.

Ils étaient effrayés.

Leurs yeux étaient écarquillés, leurs visages tournés en face sans pouvoir débloquer le mécanisme de leurs cous. Ils auraient dû tenter de fuir, ou encore se lancer dans une quête héroïque mais il leur était impossible de bouger. Et, pire que ça, ce furent les affreux gargouillis du numéro trois alors que son corps était transpercé par ils ne savait quoi qui donnèrent la nausée à la jeune femme, l'obligeant à poser sa paume contre ses lèvres sèches, recouvrant ainsi une partie de sa cicatrice.

Elle entendait une voix dans sa tête, une voix qui était la sienne et lui hurlait de bouger, de suivre ce qu'elle avait dit. Ce n'était pas Re-Destro, ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé, mais il y avait un vilain d'une puissance sans nom qui était en train d'anéantir une équipe de super-héros professionnels et ils ne pouvaient rester là sans rien faire. Elle ne pouvait pas. Pas après s'être convaincue que ce soir-là serait son dernier car elle en avait fait une affaire personnelle.

De la même manière que le blond l'avait prise en grippe dès son arrivée, il était maintenant question pour elle de venger Ragdoll, de venger l'image de ses parents et, peut-être plus que toute autre chose, de se venger elle-même, pour l'enfant qui avait grandi avec l'idée que la société était malade quand on lui apprenait à tuer et détruire.

Des toussotements suffirent à les faire réagir. Avaient-ils rêvés ? Non, c'était maintenant certain.

«Je suis vraiment navré, Bakugo,» commença le vilain alors que tous reprenaient peu à peu pied. Leur camarade était là, devant l'homme. Il allait peut-être mal, autant que pouvait l'être quelqu'un d'enlevé, mais il était conscient, assez pour ne pas perdre de sa rage. Et tandis que le reste de l'Alliance émergeait dans un bruit dégoûtant, lâchant des commentaires que la brune trouvait indécents dans la situation, elle sentit la tension dans les épaules de Momo.

L'adolescente avait sa paume gauche serrée sur son bras, lui laissant indéniablement des marques alors que les larmes qui perlaient au creux de ses yeux et ses tremblements indiquaient qu'elle était en pleine réflexion. Ils l'étaient tous, Kagame peut-être moins. Ils avaient combattus de nombreuses fois contre des adversaires surpuissants. Qu'est-ce qui changeait entre ce moment-ci et tous les autres ? L'adrénaline qui pulsaient auparavant dans leurs veines s'était évaporée au profit d'une peur paralysante. Mais ils devaient agir, trouver un plan et l'exécuter sans tarder.

Fais-le. Fais-le ! FAIS-LE !

Alors que l'amputée prenait de l'élan pour se propulser à quelques mètres de la scène, elle se figea face à la silhouette grandissante d'All Might qui perçait les nuages et se dirigeait à toute vitesse en direction du vilain. De là où elle était, elle pouvait tout voir, tout entendre et sentir l'odeur répugnante de la vasque sombre de laquelle les criminels étaient apparus. Et elle pouvait aussi voir l'expression de Bakugo et sa posture défensive. Il était dans les mêmes habits, sûrement affamé et fatigué. Mais il semblait aller bien.

Alors que l'ancien numéro un se jetait sur son ennemi, son regard doré se porta alors sur des ombres qui glissaient le long de la rue. Elle avait comprit que ce soir, ce n'était plus l'Armée de Libération du Paranormal qui agissait, mais bien ce qui semblait être l'ancienne Alliance. Mais alors que faisait Re-Destro ? Pourquoi diviser ses agissements ? Elle ne comprenait pas ce qu'ils cherchaient à faire. La société était-elle seulement au courant des alliances qui se faisaient et se défaisaient ? Ou Shigaraki et compagnie avaient raflés le prestiges des missions dont elle n'avait plus connaissance depuis son intégration à Yuei ?

Ses pensées la figèrent.

À part la police et les plus grands super-héros, qui savait pour Re-Destro ? Re-Destro dont l'image médiatique restait admirée. Re-Destro que tous prenaient pour le PDG d'une grande entreprise sans jamais soupçonner sa part dans les meurtres et les enlèvements survenus ces dix dernières années. Que pensaient-ils d'elle ? L'associaient-ils à lui ou à la bande de vilains qui venait d'apparaître plus tôt et dont elle avait très peu connaissance ?

Avait-il une chance de payer... ?

Kagame était complètement perdue. Pourquoi se battait-elle ? Pour quelle raison était-elle venue alors même qu'elle ignorait encore tout de la réalité ? Que faisait-elle encore là à attendre alors qu'elle comprenait petit à petit que ce n'était pas son combat ?

Il lui sembla alors qu'elle n'avait rien écouté au plan qui venait d'être prononcé et que ses oreilles sifflaient. Elle était venue anéantir Re-Destro, son armée, le confronter à sa manipulation perverse, à cette enfance qu'il avait détruite. Elle lui devait tout, mais tout ce qu'il lui avait apporté n'était pas positif, loin de là. Et l'amertume qu'elle ressentait se déployait en songeant que même ses pouvoirs avaient été exploités d'une seule façon, celle de semer le chaos et la destruction. C'étaient ses techniques, sa voix, ses gestes et cette force grossière qui résonnaient à chacune de ses attaques alors qu'elle essayait de s'en détacher, comme une tâche d'encre qu'un buvoir n'aurait pas su absorber. Elle était tâchée, elle était salie de son influence et elle le détestait pour ça.

Elle n'était pas parfaite, loin de là, malgré ce qu'il pouvait dire autrefois. Elle était à son image. Désastreuse.

Mais il n'était pas là. C'était un fait. Elle ne reconnaissait pas l'homme qui venait d'engager un combat avec All Might, et elle ne comprenait plus ses sentiments. Kagame devait venger Ragdoll, Bakugo et ses camarades blessés. Elle était venue pour cela aussi. Et pourtant elle se rendait maintenant pleinement compte qu'elle ne voulait pas en finir sans avoir fait face à Re-Destro. Cela la rendait-elle égoïste ? Lâche ? Ses pieds reculaient tous seuls alors que le reste du groupe se préparait au plan jusqu'à ce qu'elle bute sur une pierre, les faisant se tourner vers elle.

La jeune femme ne savait pas quelle expression affichait son visage mais elle ne devait être en rien rassurante puisque Todoroki fronça ses sourcils.

«Qu'est-ce que tu fais, Misoga ?» fit Kirishima et elle posa son regard doré sur lui, perdue.

«J-Je-... Ce n'est pas Re-Destro...»

«Qu'est-ce que tu racontes ? Bakugo a été kidnappé par l'Alliance des super-vilains,» répondit sombrement le fils d'Endeavor et elle comprit qu'ils ne savaient pas.

«Non, ils ont fusionné. Il ne s'agit pas seulement d'eux mais de l'Armée,» souffla-t-elle, remontant les évènements dans sa mémoire. Apocrypha, le centre commercial et Nettle Skin... Ils étaient devnus le Front de Libération du Paranormal. C'est ce qu'elle avait révélé à la police, c'est ce qu'on lui avait dit.

«On ne peut plus attendre, il faut se dépêcher d'agir pour sauver Bakugo,» les rappela Iida. Mais elle ne pouvait plus bouger, c'était comme si elle venait de se recevoir un seau glacé sur le corps.

Kagame ne pouvait plus discerner le vrai du faux. Qui savait pour l'alliance ? Pensait-ils qu'elle avait menti ? Elle aurait dû davantage s'inquiéter de ne voir aucun scandale concernant Re-Destro dans la presse, lui qui attachait une si grande importance à sa belle réputation. Au lieu de ça, elle s'était coupée du monde et de son image dans l'attente du jour où elle lui ferait payer. Mais elle se rendait maintenant compte qu'il n'en était rien, car il avait oeuvré tout ce temps dans l'ombre alors que sa propre image à elle était trainée dans la boue. Encore une fois, il avait finement joué.

La jeune femme ne put contenir les tremblements qui agitèrent ses mains, ni la pâleur de son visage qui faisait ressortir cette affreuse cicatrice. Elle était stupide. Stupide d'avoir pensé un seul instant qu'elle pourrait le mettre, lui, au pied du mur quand il avait bâtit un empire. Et c'était de cette tour immense dont elle était tombée quand il l'avait abandonnée à son sort. Elle se souvint alors de sa forme monstrueuse, de leur combat à la base militaire qui n'avait aboutit à rien. Comment auraient-ils pu le reconnaître alors même que ses muscles hypertrophiés le rendait inhumain, méconnaissable ? Sauf pour elle. Sauf pour ses coéquipiers. Et jusqu'à maintenant, l'adolescente s'était persuadée que les seuls ennemis restaient le Front de Libération du Paranormal, mais il était désormais clair qu'ils n'étaient pas si unis que cela. Pas avant d'avoir achevés leurs projets respectifs.

Celui de l'Alliance était limpide : le combat engagé avec l'ancien numéro un, la mobilisation de tous les supers-héros contre les vilains et l'enlèvement de Bakugo. Ils souhaitaient diviser la population, leur faire perdre toute confiance et créer un climat de terreur.

Kagame se figea.

«Quelque chose se passe,» murmura-t-elle en ouvrant les yeux, réalisant qu'elle avait manqué l'information depuis le début. L'Alliance était adepte des shows, de cette réputation qu'ils avaient et qu'ils alimentaient avec toutes leurs attaques.

Que faisait l'Armée, en attendant ?

«Misoga...» commença Todoroki sous tension, le premier qui comprit qu'elle ne viendrait pas avec eux alors que le bruit des combats s'intensifiait et que le temps filait à la vitesse de l'éclair.

Mais elle ne lui laissa pas le temps de parler davantage.

«Je dois les empêcher de faire ça,» assura-t-elle en entamant une course en direction de la ruelle par laquelle ils étaient rentrés. «C'est dans leur plan, ils n'attendaient que cette occasion.»

Le garçon entrouvrit la bouche, comme prêt à parler mais un nouveau coup dans le sol les fit tous trembler et il posa sa paume sur le bras de Momo, laquelle s'était à son tour engagée dans les divagations de Kagame. Tous deux n'avaient aucune idée de ce à quoi elle faisait référence mais son regard déterminé n'appelait à aucune contestation. Rien ne la ferait changer d'avis.

«Mi-...» entama Yaoyoruzu mais cette fois-ci, ce fut Todoroki qui l'interrompa en la tirant légèrement puis en secouant la tête.

«Laisse là,» lui fit-il et la brune fronça les sourcils, inquiète, en direction de l'handicapée. Elle ne pouvait pas croire une seule seconde que cette dernière puisse mentir pour fuir, ou même qu'elle les abandonne. Mais il persistait une part de doute. Et si Kagame en profitait pour s'échapper définitivement, elle qui avait parut si étrange toute la soirée ? Auraient-ils plus de problèmes que ceux qu'ils encouraient actuellement ?

Puis au bout de quelques secondes décisives, Momo décida de faire confiance en le jugement de Shoto, tout comme elle se concentra un instant et plongea sa main dans son décolleté -faisant se détourner son camarade pudique et gêné- pour en sortir une paire de gants.

«Qu'est-ce que c'est que ça ?» l'interrogea Kagame et sa camarade lui accorda un sourire intimidé, comme si elle doutait de son idée. Mais si c'était la dernière fois qu'elles se voyaient, autant lui offrir ce à quoi elle avait pensé durant plusieurs semaines.

«Des gants fait en coton déperlant, ce qui les rend étanches. Je ne les aies jamais testés, mais j'ai pensé que ça te serait plus utile qu'un bracelet de l'amitié.»

Kagame s'en retrouva bouche-bée. Elle n'avait aucune idée de si elle les utiliserait un jour, ni la raison pour laquelle Momo avait prit le temps d'y penser et de les fabriquer pour elle mais elle en fut très touchée. Tellement qu'elle ne su formuler de réponse cohérente et se contenta de hocher humblement la tête en récupérant les gants, les fourrant dans les poches de son bleu de travail.

«On doit y aller, les gars,» leur fit signe Kirishima, ne se doutant pas du départ imminent de la jeune femme et cette dernière, après un dernier regard, se détourna de ses anciens camarades et courut de toutes ses forces. Elle savait où aller.

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Note de l'auteur : J'avais dis qu'on verrait davantage Katsuki mais en vérité, il m'a semblé nécéssaire de couper le chapitre ici. Déjà parce que le temps se faisait long depuis le dernier, et aussi parce que le prochain devrait être assez lourd. Que ce soit au niveau des combats, des longues tirades dramatiques et de l'action. Il se pourrait aussi qu'en vérité... Ce soit le dernier. Le dernier de cette partie avant une pause qui saurait annoncer la deuxième ! Une pause ? Ouai, j'en fais déjà bien assez mais l'entrée à l'université nécéssite un temps d'adaptation dont je sors tout juste.

Merci pour vos dernières reviews, au fait ! C'est toujours la petite surprise très agréable qui permet de se souvenir que des personnes apprécient ce qu'on écrit malgré son propre regard critique et intransigeant ! N'hésitez pas à laisser un petit mot sur vos impressions ! De mon côté je vais rapidement répondre aux reviews :

Eanthy : Merci de notifier le côté féministe ! J'aime beaucoup MHA mais on ne va pas dire qu'ils sortent de l'éternel schéma du garçon (des garçons) qui gèrent tout de manière surpuissante quand les filles restent sur la touche. Tellement de choses à exploiter chez elles, pourtant ! Ceci dit, si réecriture il y a de cette fanfic, Kagame aura peut-être moins de puissance. Un alter en moins, moins de dégâts, je ne sais pas, mais il est davantage question d'évolution que de problème à écrire sur une héroïne badass. Parce que les filles sont badass, vu ? Merci pour ton retour en tous cas, je note pour Katsuki. Si tu aimes quand c'est lent, tu es servie xD

RainLumos : Hé, merci pour ce joli compliment ! Je suis très heureuse que tu apprécies ma fic, j'avais beaucoup d'appréhension à écrire sur les persos en ne suivant que l'anime (et sans avoir fini la saison 3...) mais ta review me rassure. J'espère que tu vas aimer cette fin de partie même si Katsuki est moins présent et que Kagame ne prend pas forcément la peine de le sauver... (ça aurait été trop simple :p)

Guest : Bien joué ! Ils ne peuvent pas la tenir complètement pour responsable même si elle est la coupable toute trouvée. Mais effectivement, les conséquences ont tout de même été terribles. Et pour Aizawa... C'est plutôt ça, oui ! Ce n'est pas le tuteur le plus expressif, ni affectueux, mais il prend soin d'elle de manière subtile et elle le sent. Sacré crise d'ado ! Merci pour ton retour ;)

À très vite !

Karanese