Jour Trois
La tête de James lui battait et son estomac bouillonnait. Il souhaita qu'il y ait quelque chose dans son estomac pour pourvoir au moins le vider et y trouver quelque soulagement. Le manque de nourriture combiné aux évènements incroyables prenait le meilleur de lui-même.
Le sang de Sirius maculait toujours ses lunettes. Depuis qu'il avait été ramené dans sa cellule, il n'avait pas été cohérent assez longtemps pour même tenter de les nettoyer. Pas moins de trois Détraqueurs s'étaient tenus juste devant sa porte un grande partie de la nuit — ou ce que James avait présumé être une grande partie de la nuit. Il avait perdu la notion du temps. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne pouvait s'arrêter de trembler et que sa tête ne voulait pas s'arrêter de tourner. Il se pelotonna en boule, essayant d'ignorer la douleur, due au manque de nourriture, qui poignardait son estomac.
Un quatrième Détraqueur joignit le groupe. Malgré ses efforts, il ne pouvait l'affronter, et le monde autour de lui s'effaça et il fut une fois encore envoyé dans le passé.
La seule chose que les gens disaient à propos de la mère de James, c'était qu'elle savait encaisser. Elle se tenait droite quoiqu'il arrive. Beaucoup de gens pouvaient croire cette déclaration sans avoir besoin de preuve réelle, mais non, pas Bellatrix Lestrange. Elle avait besoin de le voir pour le croire.
Ca avait été un jour terrible. Un des pires de sa vie. Bien sûr, ça n'avait pas commencé de cette façon. Ca ne commençait jamais comme ça. Il était simplement retourné à l'appartement qu'il partageait avec un de ses trois meilleurs amis quand un appel vint par la cheminée.
"Beau match, Jimmy. Dommage que tu ais perdu." James sursauta quand il vit la tête de la Mangemort dansant dans la cheminée. Elle parlait comme toujours, d'une voix moqueuse et chantante ; s'il n'avait pas été si curieux de savoir pourquoi elle était là, il lui aurait probablement jeté un sort sur-le-champ. Mais James reprit rapidement contenance et sa baguette en main. Ce n'était pas le moment de prendre des risques.
"On a dû te parler du mauvais match, Bellatrix. Mon équipe a gagné," répliqua froidement James, sans quitter des yeux la cousine de son meilleur ami. Combien de fois lui avait-il dit de ne pas l'appeler Jimmy? Il en avait perdu le compte à présent. Même si elle faisait ça juste pour le vexer, à chaque fois qu'elle utilisait ce nom, il sentait des frissons courir dans son dos.
"Au contraire. Comme je disais, l'équipe maison a perdu. Ils ont livré un bon combat, mais ont prit une vraie raclée à la fin." Bellatrix ne prit pas la peine de cacher le rire cruel dans sa voix. La malice dans ses yeux était claire ; le fond de l'estomac de James commençait à se serrer. Quelque chose n'allait pas, pire que d'avoir une Lestrange dans la cheminée. Bellatrix laissa échapper un rire amusé, et puis dans une explosion d'étincelles, disparut.
Son esprit travailla à toute vitesse, essaya de rassembler les pièces. Que voulait-elle dire, L'équipe maison a perdu ? Ca n'avait pas de sens. Son équipe, le Club de Flaquemare, avait reçu à domicile. Ils avaient gagné la partie, 350-100, et si quelqu'un avait prit une raclée, c'était les Cannons de Chudley. James s'assit sur le divan, essayait toujours de comprendre ce qu'elle avait voulu dire. Ce fut quand Sirius franchit la porte que cela le frappa comme un Cognard.
"Hey, je suis rentré à la maison. J'ai entendu que tes gars avaient gagné." Sirius se laissa tomber avec désinvolture sur le divan à côté de James, souriant. Se sentant glacé, James se mis sur ses pieds.
"Maison?" Il laissa échapper un gémissement étouffé comme tout se mettait en place. "Oh Seigneur. Je dois aller à Godric's Hollow— Il s'est passé quelque chose."
"Qu'est-ce qui ne va pas, James?" Sirius bondit face à James, posant une main ferme sur l'épaule de son ami. "On dirait que tu as vu un fantôme."
"Non, pire qu'un fantôme. Bellatrix m'a appelé ici." Les mots sortirent en un débit presque incohérent, mais Sirius comprit. James se tourna, saisissant vivement un morceau de parchemin et une plume.
"Bellatrix? Tu veux dire Bellatrix Lestrange ? Tu parles de ma démoniaque Mangemort de cousine?" demanda Sirius avec incrédulité. "Qu'est-ce qu'elle voulait?"
"C'est ce que je veux savoir, mais je pense que je comprends maintenant. Sirius, je pense que quelque chose a dû arriver à mes parents." Il était difficile de respirer, impossible de paraître calme. "Nous devons aller à Godric's Hollow, maintenant!"
Il savait que ça semblait à moitié dingue, mais il s'en moquait. Sirius le secoua tandis que James passait une main nerveuse dans ses cheveux.
"Calme-toi, James. Dis-moi ce qui est arrivé. Pour ce que tu en sais, ça pourrait être un piège," répliqua Sirius sur un ton qui voulait dire « pas de bêtises ». Des années d'entraînement lui avaient appris le calme, mais James pouvait voir l'effort que cela lui demandait. Il prit une profonde respiration et s'assis de nouveau sur le sofa, la tête dans ses mains. Les mots sortirent d'un coup.
"Je suis revenu de mon match de Quidditch, et soudain Bellatrix était là dans la cheminée. Elle a juste dit 'l'équipe maison a perdu'. Ca n'avait pas de sens. Mais tu es arrivé, et tu as dit 'Je suis rentré à la maison' et les choses se sont mises en place... quelque chose ne va pas, Sirius, je le sais! Nous devons nous assurer que mes parents vont bien."
Même au plus profond de sa mémoire, James pouvait entendre Sirius crier, un peu comme une musique d'ambiance pendant un film. Sa voix était rauque ; usée par les sessions de torture sans fin. Les cris se mêlaient à ses visions provoquées par les Détraqueurs, ajoutant encore à sa tension.
Ils transplanèrent juste devant Godric's Hollow. James blêmit quand il vit l'ignoble marque verte suspendue dans le ciel, le serpent sortant de la tête de mort. Toutes les fenêtres de la maison étaient détruites, et la porte d'entrée était tordue sur elle-même. Il ne pouvait faire un geste. Son esprit tournoyait. Sirius posa de nouveau une main sur son épaule et le poussa doucement en avant.
Lentement, ils avancèrent jusqu'à la porte. Il n'en restait que des débris inutiles jonchant l'allée menant à l'entrée. Les deux hommes épouvantés trouvèrent les corps de David et Diana Potter. Ils avaient été des parents pour Sirius tout autant qu'ils l'avaient été pour James.
Aucun n'était préparé à ce qu'ils trouvèrent à l'intérieur. Les meubles étaient renversés, il y avait du verre brisé partout, les tableaux étaient déchirés, et il y avait des traces de sang.... Ils les suivirent dans la cuisine où, à leur grand dégoût, ils trouvèrent les restes de David Potter éclaboussant les murs, le plafond et le sol. Les mouches avaient trouvé leur chemin dans la maison et avaient commencé à se rassembler dans les flaques de fluide corporel.
La puanteur était terrible. James dut se détourner des morceaux éparpillés qui avaient été arrachés à son père. Il ne supportait plus de regarder. Malheureusement, il se tourna vers le salon. Sans pouvoir bouger, James vomit le peu de nourriture qu'il avait avalé cet après-midi, essayant de détourner le regard mais n'y parvenant pas. Il entendit Sirius laisser échapper un grondement de dégoût quand il contempla la pièce de ses cotés.
Là, allongée sur la table de chêne, il y avait la colonne vertébrale de Diana Potter. Elle reposait dans une mare de sang, et les os blancs luisaient à la lumière des candélabres. James savait d'expérience que ces candélabres étaient seulement ornementaux. Ses parents ne les allumaient jamais. Et là, posée au bout de la table, sa tête se prélassait et les flammes se reflétant dans ses lunettes impeccablement nettoyées, il y avait la mère de James.
Les coussins blancs des sièges étaient tâchés de rouge là où Bellatrix avait pelé la peau du dos de Diana pour retirer la colonne vertébrale. L'épais et antique tapis antique Persan par terre était également couvert de sang et, en son centre, il y avait la bande de chair qui avait jadis protégé le système nerveux central de la mère de James. Son visage avait également été mutilé, la rendant presque méconnaissable pour James. Ses yeux bleus perçants semblaient baisser par la peur et l'agonie, comme si...
"Oh seigneur... Elle était toujours en vie quand ils lui ont fait ça!" James s'étrangla, ayantencore un haut-le-cœur. Il n'y avait plus rien à vider dans son estomac ; il voulait vomir mais il ne pouvait pas. Serrant les yeux, James essaya de bloquer les images, mais elles ne voulaient pas partir. Il se sentit si horriblement impuissant.
"Il y a un message," dit Sirius, la voix dure. James ouvrit les yeux pour voir une dague enfoncée dans la table, y épinglant une note. Il s'approcha et arracha le parchemin du poignard taché de sang. Il fallut un moment à ses yeux pour s'ajuster à l'écriture rouge.
"Cher Jimmy-
Nous nous sommes arrêtés pour te rendre visite à toi et mon cher cousin, mais vous n'étiez pas là. Nous espérons que tu ne nous en veux pas d'avoir prit la liberté de refaire un peu la décoration. Elle était simplement atroce auparavant. Nous avons laissé un peu du dîner sur la table si vous avez faim. Tu sais combien tante Aurelia s'inquiète de ta santé, Cousin.
Soyez sages, les garçons.
Pleins de baisers,
Bellatrix et Rodolphus Lestrange."
La voix de James se brisa en lisant la lettre à voix haute. Il pouvait sentir les larmes se former dans ses yeux, mais il ne s'en souciait pas. Il froissa le message en une boule et le jeta à travers la pièce, puis il se tourna et marcha vers la porte. S'asseyant dehors sur le banc de pierre, il pleura. Sirius s'assit près de lui sans un mot, et les deux amis pleurèrent leurs parents perdus.
James se libéra du souvenir des Détraqueurs. Se rappeler comment il avait trouvé le corps de sa mère lui donnait des haut-le-cœur, même après toutes ces années. Cela l'avait conduit à devenir Auror. Si seulement j'avais été là, j'aurai pu les aider. J'aurais pu faire quelque chose, n'importe quoi! Tout est ma faute! Ses pensées étaient encore plus amères tandis qu'il se maudissait encore une fois. Tout comme ce qui est arrivé à Sirius est ma faute...
Son environnement commença de nouveau à disparaître, mais il n'était pas sûr que ce soit à cause des Détraqueurs ou parce que son corps avait finalement atteint ses limites et commençait à se fermer, essayant de trouver quelque moyen de se régénérer.
C'était l'heure du dîner. Lily avait fait des pâtes. Harry était assis dans sa chaise haute, souriant joyeusement, de la sauce de spaghettis partout sur la figure. Lily sourit en passant la sauce à James. Mais quand il prit la bouteille, elle se renversa légèrement, répandant la substance rouge sur tout le devant de sa robe et éclaboussant de la sauce de spaghetti par terre.
"J'en fais un maladroit," pouffa James. Mais Lily ne riait plus. Confus, James leva les yeux de sa futile tentative de nettoyage pour voir ce qui n'allait pas. Lily riait toujours des bouffonneries de James.
Il reçu comme un coup violent à l'estomac quand, à la place de sa femme, il vit le corps mutilé de sa mère le regarder avec des yeux emplis de peur. Baissant à nouveau les yeux, James réalisa que ce n'était pas la sauce des spaghettis qui le recouvrait. C'était du sang.
Son estomac se tordit encore plus quand des traces de sang apparurent sur ses lunettes. Quand il se lécha nerveusement ses lèvres, toutefois, le léger goût de cuivre rappela à James le sang que Bellatrix y avait déposé. Le sang de Sirius, songea t-il douloureusement.
Juste comme il pensait que son cauchemar (car sûrement, ça ne pouvait être rien d'autre) était aussi pire qu'il pouvait l'être, un rire démoniaque parvint à ses oreilles. Il connaissait ce rire. Il haïssait ce rire. Le rire appartenait à l'une des personnes qu'il voulait tuer le plus au monde.
"Réveille-toi, réveille-toi, petit Jimmy. J'ai un cadeau pour toi," La voix de Bellatrix brisa son inconscience. James n'était pas sûr s'il rêvait toujours, ou si Bellatrix tentait vraiment de le réveiller. Il choisit la seconde option quand il sentit les mains froides des Détraqueurs sur ses épaules.
Le sang continuait à goutter de sa robe. Le sol en était recouvert. Après toutes ces années en tant qu'Auror, James ne pouvait se rappeler avoir vu autant de sang en une seule fois. Une personne ne pouvait simplement pas en perdre autant qu'il en avait sous les yeux. Cela lui serrait le coeur de penser que tout ce sang était celui de sa mère.
Mais, attend… ce n'était pas sa mère assis dans le fauteuil. C'était Sirius! James fut ramené à la réalité encore une fois. Sirius était attaché sur une chaise ; juste une simple chaise de bois,lié là avec des cordes ordinaires. Pas du tout comme la chaise où James était, avec ses fers brûlants et la rigidité du métal. Il voulu crier, trouver quelque moyen d'arrêter la torture avant qu'elle ne commence, mais un morceau de tissu sale avait été fourré dans sa bouche. Il semblait que le concept d'un simple Sortilège de Silence était sorti de la tête de Bellatrix.
Puis il réalisa ce que c'était. Un morceau de tissu qui avait été arraché du bas de la robe de Sirius. La saleté était mêlée à du sang séché et d'autres choses—des choses auxquelles James ne voulait même pas penser.
La tête de Sirius pendait, touchant sa poitrine ; son corps tout entier était flasque. James put voir où les liens s'étaient enfoncés dans sa chair quand son corps se convulsa. Son cœur se brisa encore une fois ; tout était de sa faute.
"Bien, bien, bien, regardez qui a finalement décidé de se réveiller," La voix de Bellatrix transperça l'hébétude de James. "C'est mal élevé de faire la grasse matinée, tu sais. Surtout quand tu es un invité dans la maison de quelqu'un d'autre."
S'il n'y avait pas eut un bâillon dans sa bouche, James lui aurait craché à la figure. A la place, il put seulement regarder, essayant d'emplir ses yeux de haine pour la femme qui avait tué sa mère. Mais sa mère était hors de propos maintenant. Partie. C'était quelque chose de différent. Il se tendit, voyant un flash de métal dans ses mains. La faible lumière se reflétait sur des gemmes scintillantes de la poignée d'une épée de sept pouces de long.
Elle apposa précautionneusement la lame sur le flanc de Sirius, tranchant les cordes qui le retenaient. Son corps flasque s'effondra au sol, et il laissa échapper un faible gémissement. James frissonna en imaginant des scènes de Bellatrix tranchant la peau de mère qui flashèrent devant ses yeux.
"Verberovox." La voix de Rabastan Lestrange était rude. Les yeux de James s'agrandirent quand il vit l'épais serpent d'énergie jaillir de sa baguette. Pas encore! cria son esprit. Bellatrix et Rodolphus suivirent son exemple.
"Il est temps pour un petit jeu. Rodolphus aime appeler ça Sans le Son. Je ne me soucie pas particulièrement du titre, mais cela a l'air de l'amuser," dit Bellatrix en riant tandis qu'elle levait le bras et laissa le fouet tomber sur le dos déjà meurtri de Sirius. James regarda le corps de son ami se crisper d'agonie. C'était trop pour lui à regarder, mais il se sentait contraint à le faire. C'était sa faute. Il causait cette souffrance à Sirius ; il aurait tout aussi bien pu tenir le fouet lui-même. Chacun des Lestranges prenait son tour pour fouetter Sirius jusqu'à ce qu'il émette quelque sorte de bruit. Du sang noir avait commencé à se déverser par terre.
Le sang était partout. Sur la table, sur les chaises, sur le sol, sur les murs. James baissa les yeux et découvrit que du sang le recouvrait lui aussi. Il tenta de l'effacer, mais ça ne servit à rien. Il regarda ses mains ; elles étaient couvertes de rouge. Comme c'était ironique. Son sang sur mes mains. Comme ça devrait l'être. La voix dans sa tête était opportune, accusatrice. Tout est de ta faute. Tout est de ta faute. Les mêmes mots se répétaient encore et encore dans sa tête.
Il fut ramené à la réalité par une gifle cinglante sur son visage. Les yeux de Bellatrix étaient assombris par la colère. "Fais attention, Jimmy. Tu ne peux te permettre le contraire." Sa voix n'était plus aussi insouciante qu'elle ne l'était un moment plus tôt; elle coupait comme de la glace. Elle tourna le dos à James et leva le bras, laissant un autre coup tomber sur le dos de Sirius. Mais le meilleur ami de James ne fit aucun bruit, et le silence était effrayant. Sirius réagissait difficilement, mais la flaque de sang avait dramatiquement augmentée durant les quelques instants où James n'avait pas été cohérent.
Cela prenait de plus en plus de temps à Sirius pour émettre un son à chaque fois que le fouet tombait, mais James ne pensait pas que son ami était entêté. Sirius faiblissait, il n'avait plus l'énergie pour faire davantage de bruit. Le sang perdu commençait sévèrement à l'affecter. S'il n'y avait pas eut le bâillon dans sa bouche, James aurait dit quelque chose, n'importe quoi, pour essayer et aider Sirius.
"Tu as quelque chose à dire, Jimmy?" demanda brusquement Bellatrix. Souriant froidement, elle se tourna face à James, probablement curieuse de voir ce que les sons étouffés signifiaient. James hocha la tête autant que les chaînes brûlantes enserrant son corps le lui permettaient, sans se soucier de la douleur. Ce qu'il endurait était sans importance. Ses sentiments ne comptaient pas. Sirius si. Elle avança lentement à son côté, puis retira le bouchon de vêtements, faisant tousser James. "Parle, alors."
"Il est choqué, vous en voyez pas? Les gens ne peuvent pas perdre autant de sang!" dit James, bafouillant—mais il ne fit pas attention à sa faiblesse. Bellatrix eut un petit sourire narquois, faisant courir un doigt pale sur sa joue.
"Comme tu as raison. Rodolphus, si tu veux bien," dit-elle, levant la main en direction de son mari. Il se pencha au-dessus du corps de Sirius et lança un sort que James n'avait jamais entendu.
"Restituosanguim," dit Rodolphus, sa baguette pointée sur la forme étendue face contre terre de Sirius. Le mot seul dut faire se tendre James, parce que Bellatrix répondit à la question muette avec un rictus sur son visage.
"Sortilège de replacement sanguin. Ca devrait le faire tenir pour un petit moment encore." Un peu de couleurs revint sur les joues de Sirius de telle façon que sa chair n'était plus autant une ombre malade de gris. Contrairement à la veille, pourtant, Bellatrix n'utilisa pas le sortilège pour juguler les blessures; seulement pour lui donner un peu plus de sang à perdre.
Elle s'écarta de James pour un moment, son bâillon toujours entre les mains. Elle alla se pencher sur Sirius et gentiment, presque amoureusement, essuya le bâillon sur le sang de son visage. Puis elle se retourna et fourra de nouveau l'étoffe dans la bouche de James encore une fois.
Il essaya de ne pas pense au liquide chaud sur sa langue, ou au goût cuivré qui faisait son chemin dans sa gorge. Il essaya d'ignorer la douleur tirant le visage de Sirius, mais il n'y parvint pas. Il essaya de ne pas regarder vers Bellatrix, ses dents scintillantes dans la faible lumière alors qu'elle commençait à rire encore une fois, abaissant son fouet sur Sirius encore et encore.
Cela prit des heures (ou était-ce seulement quelques minutes?) avant que Bellatrix n'indique à deux Détraqueur de ramener James dans sa cellule. Il pouvait voir qu'elle n'avait pas l'intention de cesser la torture ; plutôt, il n'avait plus à être spectateur. Après avoir été ramené dans sa cellule, il retira le morceau de robe de sa bouche, et puis continua à avoir des quintes de toux. Il ne pouvait reprendre son souffle, et bientôt le monde s'effaça autour de lui encore une fois.
"Je t'en prie, fais-le pour moi, Sirius, je n'ai confiance en personne d'autre," demanda James à son meilleur ami, les yeux dans les yeux.
"Je ne sais pas si je me ferais confiance moi-même," répondit tranquillement Sirius, l'air lointain.
"Tu peux le faire Sirius. Je sais que tu le peux. Je t'en prie. Si tu ne le fais pas pour moi, si tu ne le fais pas pour toi, au moins fais-le pour Lily et Harry," plaida James. Sirius resta silencieux pendant un moment.
"Ok..." répondit-il lentement. Un sentiment de terreur saisit les deux amis. Leurs yeux se rencontrèrent encore une fois comme tous deux sentirent qu'ils avaient voué d'avance leur meilleur ami à un horrible destin.
Tu lui as fait faire cela! L'esprit de James criait encore plus. Il n'avait pas voulu ça. Il savait que quelque chose n'allait pas. Tu l'as forcé à faire ça. Tu aurais pu le sauver de ceci, mais tu étais égoïste. Tu l'as voué à la mort, puis tu as passé dix ans comme si ça n'était jamais arrivé! Quelle sorte d'ami es-tu? Mais ce n'était pas ce qui était arrivé. Sirius avait voulu le faire, avait offert de le faire, avait supplié de le faire. Quel était ce souvenir? Un cauchemar? Une illusion? James pouvait difficilement en dire plus. Il souhaitait que cela cesse. Il ne pouvait plus supporter ces pensées. Un Détraqueur passa devant sa cellule, le faisant frissonner.
Lily resplendissait dans sa robe de soirée. James l'avait taquinée parce que c'était le vert de Serpentard, mais elle insistait parce que ça allait avec ses cheveux et surtout ses yeux. Dans sa robe d'un rouge profond, le duo faisait le couple parfait sur la piste de danse du bal de Noël. Ils avaient appris à valser juste pour cette occasion particulière, et rien n'allait leur gâcher ça. Arabella riait à la vue de tant d'entre eux vêtus de façon si fantaisiste, mais que pouvait-on faire sinon rire aussi?
Les Aurors n'avaient pas l'habitude de se relâcher mais cette année, ils avaient compris que s'ils ne faisaient pas une fête, ils allaient perdre la tête. . Tandis que la musique jouait, les meilleurs protecteurs dansaient. Ils auraient dû savoir. Ils auraient dû voir venir. Alastor avait essayé de leur dire que ça pourrait arriver.
L'attaque n'avait pas été directe, pas au début. Le tout premier signe avait été la fumée. Des flammes léchaient les portes, aux fenêtres, grimpant sur les murs et les décorations. Légèrement ivre, Mondingus dit, "R'gardez. Des feux d'artifices." Il étendit le bras pour regarder les "jolies" décorations, et fut instantanément submergé par les flammes. Ce fut le dernier commentaire espiègle que fit l'un d'entre eux. En moins d'une minute, les flammes étaient éteintes et la bataille engagée. Les gens étaient perdus des deux côtés, et Lily s'écoula. Durement. Elle sembla tomber dans un lent mouvement, sa robe carbonisée tournoyant autour d'elle—et James pouvait seulement regarder. Il n'y avait le temps pour rien d'autre.
Il courut pour l'attraper, mais elle frappa le sol avant qu'il puisse l'atteindre. La serrant dans ses bras, il pleura. Ses larmes tombaient sur son visage, mais elle resta étendue...
Il frissonna. Son corps sentit comme s'il avait été plongé dans de l'eau glacée. Pas encore! Deux Détraqueurs ouvrirent la porte de la cellule. James souhaita avoir un moyen de résister, mais Sirius l'avait dit le premier jour, avant que James ne comprenne. Mais il comprenait maintenant. Il ne pouvait combattre tout le temps. La résistance devait être gardée à l'intérieur. Les batailles devaient être choisies. Perdre ne lui coûterait pas ; cela coûterait à son meilleur ami.
Sirius paraissait mort quand James fut ramené dans la pièce et attaché sur la chaise d'interrogation. Son visage était terriblement pâle, contrastant avec le sombre liquide tout autour de lui. La seule raison pour laquelle James pouvait dire qu'il était toujours envie était que le corps de Sirius tout entier tremblait.
"Nous n'arrivons pas à t'atteindre, n'est-pas Jimmy?" La voix de Bellatrix était froide et dure, agrémenté de son propre genre d'humour. James ne répondit pas. Qu'est-ce qu'il avait à répondre à quelque chose comme ça?
"C'est très bien, cependant. Ce ne serait pas drôle si tu craquais maintenant. Mais tu as toujours été un rigolo." Ses yeux brillèrent de façon maniaque. Ils égalaient le rire cruel dans sa voix.
"Ecoute la façon dont il cherche de l'air. Il lutte pour chaque respiration, tu sais. Son cœur pourrait bien flancher bientôt." Sa voix était désinvolte. Elle constatait juste les faits. C'était tout ce que c'était pour elle. Ca, et agréable. James essaya de ne pas penser à ce qu'elle décrivait. Il ne pouvait supporter l'idée que Sirius puisse mourir. Elle lança son sort sans avertissement, faisant sursauter James.
"Offenvox." Ses mots étaient nonchalants, et elle ne broncha pas quand une secousse de vive électricité vola vers le corps de Sirius. Le corps de Sirius s'arqua sous la douleur ; Bellatrix ne sembla pas s'en soucier. Même après que James lui hurlât de s'arrêter, elle ne le fut pas. L'odeur de chair brûlée—la chair de Sirius—commença à emplir la pièce.
"Tu vas le tuer! Arrête!" supplia James. Elle lança à peine un regard dans sa direction, garda sa baguette pointée sur le corps toujours en convulsions de Sirius. Plus de cinq minutes avaient dues s'écouler avant qu'elle ne lève finalement le sort, un rictus sur son visage.
Elle indiqua à Rabastan et Rodolphus de recommencer à fouetter Sirius. Puis Bellatrix s'approcha de James et s'assis sur ses genoux, avec une de ses jambes de l'autre côté de son corps et son visage directement en face de lui. Lentement, elle fit courir un doigt sur son visage.
"Il mourrait pour toi, tu sais." Sa voix était douce, presque comme si elle se souciait de ce qui se passait. James la regarda ; elle sourit. "Oh, Jimmy. Quand vas-tu comprendre? Juste quelques mots, et toute cette souffrance sera terminée."
"Tu ne comprend pas. J'ai fait une promesse. Je ne vais pas craquer. Sirius a confiance en moi." James essaya de paraître fort ; il échoua.
"Tu fais erreur, James. Tout le monde craque." Elle sourit de façon affamée. "Tu le feras aussi."
L'utilisation soudaine de son vrai nom l'effraya, mais il n'eut pas le temps de comprendre pourquoi. Brusquement, elle se leva, laissant James assis dans la chaise, à écouter les gémissement agonisants de son meilleur ami.
