Jour cinq

"James…" De nouveau, il toussa avec douleur. "Ne… lui donne pas ce qu'il veut…"

James dut déglutir. "Je ne le ferai pas," murmura t-il.

"Promet-moi." Les yeux bleus de Sirius papillonnèrent pour s'ouvrir enfin et rencontrer les siens avec quelque chose de très proche du désespoir. "Je n'ai pas tenu tant de temps… pour te voir tout abandonner."

"Je ne vais pas te laisser mourir," chuchota t-il, chuchota t-il, puis il avala à nouveau sa salive. "Mais je promets."

Sirius pouvait difficilement crier, à présent.

Jour après jour, James avait vu son meilleur ami être torturé, et avait haït sa propre promesse de fou tout le temps. Les principes commençaient à s'écrouler en cours de route tandis qu'il était forcé de voir Sirius souffrir, le voir s'affaiblir de plus en plus et de lutter pour ne pas mourir à l'intérieur. D'un certain coté, il savait que malgré les dix ans que Sirius avait déjà passé dans cet enfer, ceci était bien pire. La forme tendue de son ami le trahissait, et peu importe combien Sirius essayait profondément de le cacher, James pouvait dire qu'il avait peur. Il luttait et se battait, et il était évident que Sirius ne renoncerait jamais—mais il souffrait tellement.

Et James avait regardé, pendant cinq jours, alors que les Lestranges torturaient Sirius de toutes les façons connues des sorciers. Il avait regardé, écœuré, comme ils forçaient des potions dans sa gorge pour le maintenir en vie et le réanimer quand il s'évanouissait de faiblesse et de souffrance. Durant tout ce temps, Voldemort avait seulement sourit, riant doucement d'un air entendu. Le Seigneur des Ténèbres attendait, James le savait. Il attendait qu'il craque.

Mais ce qui avait semblé comme une possibilité très distante cinq jours avant apparaissait maintenant comme purement et simplement attrayant. S'il n'y avait pas eut la connaissance que dans deux jours de temps il serait capable de sauver son ami, James était certain qu'il aurait craqué. Voldemort avait raison à propos d'une chose : il aimait Sirius comme un frère, et il ne pouvait supporter de le voir souffrir. Regarder Sirius mourir petit à petit était en train de tuer James à l'intérieur… et il y avait eut plusieurs moments où il aurait  donné n'importe quoi pour sauver son ami, Portoloin et baguette cachés ou pas. Ca allait trop loin.

La lutte douloureuse de Sirius pour de l'air emplissait le silence. Il était allongé au sol, à présent, libéré de la poigne de deux Détraqueurs et avec Rodolphus Lestrange debout au-dessus de lui. De façon assez surprenante, les Détraqueurs reculèrent en flottant, toujours présent mais de toute évidence un peu en arrière—toutefois, ce changement était loin d'un soulagement, et une soudaine sensation coupante se développa dans le ventre de James.

Sirius était allongé sur le côté, à moitié recroquevillé en boule, flasque et tremblant. James vit le sang s'écouler du coin de sa bouche tandis qu'il gémissait doucement. Bien que ses yeux soient à demi-ouvert et dans le vague, Sirius était de toute évidence suffisamment conscient pour sentir la douleur. Il gémit encore quand Rodolphus lui donna un coup de pied dans le ventre, mais James put voir qu'il enregistrait à peine autre chose que l'agonie. La peur le fit déglutir, bien que James ne soit pas vraiment sûr qu'il le redoute tellement. D'un côté, il était terrifié qu'il aillent trop loin et tuent Sirius—mais d'un autre, il espérait désespérément qu'il le laisseraient glisser dans l'inconscience et donneraient quand même à Sirius ce petit moment de paix.

"Une autre potion?"

Bellatrix secoua soudain la tête, tendant sa baguette. "Il y a d'autres moyens, Rodolphus," rappela t-elle à son mari, faisant un pas en avant. "Endoloris!"

Sirius hoqueta, mais sa réaction pouvait difficilement être appelé un cri. Son corps tressauta faiblement au sol, et il était clair qu'il devait lutter pour respirer à travers la douleur. James se contint pour ne pas hurler à Bellatrix alors qu'elle tenait son meilleur ami sous le sortilège de torture, seulement parce qu'il avait appris de la manière dure qu'il ne serait pas le seul à payer le prix pour cela. Après quelques instants, pourtant, Bellatrix annula le sort et s'avança au côté de Sirius. Avec précaution, elle le poussa sur le dos, lui donnant intentionnellement un coup de pied dans son épaule droite brisée au passage

"Réveille-toi, cousin." Elle gloussa quand Sirius gémit de douleur.

Il n'y eut pas davantage de réaction, mais quand Bellatrix leva de nouveau sa baguette, Sirius se tendit. Elle sourit simplement, se tournant vers son mari. "Je pense qu'il sera convenablement… attentif, maintenant. Pas toi?"

"En effet." Sans en ajouter davantage, Rodolphus se tourna vers Sirius, pointant paresseusement sa baguette vers le sorcier impuissant. "Rumperis."

Le ton avait été doux, mais le crack écœurant que causa le sortilège Briseur d'Os ne le fut pas. Sirius hurla, et James vit son corps sursauter comme son épaule gauche se brisait. Mais Rodolphus était loin d'avoir finit, et sa baguette trouva une nouvelle cible sur le bras gauche de Sirius alors qu'il prononçait le sortilège une seconde fois.

Ils ne vont pas—James se sentit malade ; il ne put achever sa pensée. Mais ils le firent. Méthodiquement, Lestrange brisa os après os, souriant légèrement quand Sirius hurlait dans son agonie et que son corps se convulsait de douleur. Pendant ce temps, Bellatrix se contenta de sourire, se tenant à quelques pas de James et lui jetant un regard de temps en temps.

"Est-ce que tu croyais qu'on allait s'arrêter à de simples coups de fouet et sortilèges de torture, Jimmy?" se moqua t-elle de lui joyeusement. "Tu crois que c'est le pire que nous ayons fait?"

James ne la regarda même pas ; il ne voulait pas lui donner cette satisfaction. Ses yeux étaient toujours fixés sur Sirius, bien qu'il ne supporta pas de regarder. Même les cris de son ami s'amenuisaient de nouveau, et maintenant il tremblait de façon erratique, se tordant et convulsant alternativement comme si son corps ne pouvait trouver la force de faire face à la douleur. Mais Bellatrix s'approcha plus prêt de lui, chuchotant à son oreille.

"Tu crois qu'il n'a pas peur?" demanda t-elle tranquillement. "Il le cache bien, mais pas assez bien. Et peu importe combien il soit fort, il cèdera à la longue. Viendra un moment où il ne voudra plus tenir, où il voudra juste mourir…"

Sirius hurla alors que Rodolphus lança le sortilège sur son épaule droite déjà brisée. Bellatrix rigola doucement.

"Il l'a déjà subi avant, tu sais," continua t-elle avec satisfaction. "Plus d'une fois. Mais nous ne l'avons jamais laissé mourir… et nous ne le ferons pas. Il a souffert pendant dix ans. Combien de temps feras-tu durer ça?"

James ferma les yeux, essaya de ne pas entendre sa voix. Il n'avait pas besoin de l'entendre ignoblement parodier sa conscience, n'avait pas besoin de se rappeler que tout ceci était sa faute. Deux jours, se dit-il encore une fois, luttant pour se contrôler. Deux jours. Seulement. C'était son mantra maintenant Deux jours de plus, et ce sera finit. Le coin plus sombre de son esprit, pourtant, ajouta une nouvelle pensée ce vœu : et je vais tuer Bellatrix Lestrange avant que ce soit fini. Il y avait très peu de certitudes dans sa vie à ce moment, mais James savait deux choses: il allait sauver Sirius, et il allait tuer Bellatrix. Fin de l'histoire. Bientôt.

Un cri aigu fit battre ses yeux pour s'ouvrir. "Fais attention, Jimmy," le gronda Bellatrix, ne lui donna pas le temps pour d'autres pensées meurtrières. Sirius se tordait de nouveau sous l'influence du Sortilège Doloris de Rodolphus, mais elle pointa quand même sa baguette dans sa direction. "C'est pour ton bien, après tout—Adficios Me!"

Les hurlements se muèrent immédiatement en des hoquets étranglés. Le corps de Sirius frissonna, et James put voir la faiblesse le frapper comme le sort de Bellatrix aspirait ses forces. Il sentit ses yeux s'ouvrir sous le choc, pourtant, quand Bellatrix soutint le sort—il ne pouvait croire qu'elle oserait. Quelques secondes plus tard, Sirius respirait difficilement. Il se tendait pour respirer, faisant de petits bruits d'agonie à chaque respiration qu'il parvenait à placer. Mais les deux bourreaux de Voldemort maintinrent les sorts, et l'instant sembla s'écouler comme des heures. Le corps de Sirius cessa de tressauter, et il resta presque tranquille, tremblant et hoquetant. Quand un cri tendu mourut dans un étranglement, James craqua.

"Soyez maudits! Vous ne voyez pas qu'il va—"

"Endoloris!" Avec un clin d'œil, Bellatrix annula le Sortilège de Privation de Force et le remplaça par le Doloris. Sirius frissonna maladivement, laissant échapper un autre cri de souffrance étranglé. "La politesse, Potter," fit-elle d'une voix traînante.

La bouche de James se ferma avec un claquement. Il était tellement en colère qu'il tremblait, mais un seul regard à son meilleur ami noya toute sa fureur dans son angoisse. Sirius s'affaiblissait rapidement—et puis ça arriva. Ses tentatives pour respirer échouèrent, et il commença à s'étouffer.

Les secondes s'égrenèrent. James se mordit la langue, fort, uniquement capable de garder le silence parce qu'il craignait ce que Bellatrix ferait à Sirius s'il ne le faisait pas. Il pouvait seulement regarder avec une fascination maladive, priant en vain. Je t'en prie, tiens bon. Ne pars pas. Mais combien de temps pensait-elle qu'elle pourrait continuer cela? Ne pouvait-elle voir que Sirius n'avait plus aucune force ? Mais ils le tenaient tous deux sous le sortilège, et les râles de Sirius commencèrent à ralentir et à s'affaiblir. Finalement, quand il cessa complètement de lutter et s'effondra, les Lestranges le relâchèrent.

Il n'y avait plus que le silence. Sirius était étendu sur le sol, flasque et immobile. Il s'étrangla une fois, et puis resta immobile, exténué. Pétrifié, tout ce que James pouvait faire était regarder, incapable de même tendre le bras vers son ami à cause de la chaise dans laquelle il était attaché. Il retenait sa respiration, espérant désespérément que Sirius recommencerait à respirer—mais il restait immobile. James vit son corps se tordre d'agonie une seule fois, mais il n'y eut rien d'autre. Non. S'il vous plait, non… James tremblait. Pas maintenant. Pas Sirius…

Soudain, Rodolphus se porta en avant. Il ne tenait plus sa baguette ; à la place, il avait une petite fiole dans la main droite. Se penchant, le Mangemort tira Sirius par les cheveux de la main gauche, tirant sa tête en hauteur. Il n'y eut pas de résistance, pas de réponse. Rapidement, Rodolphus força la potion dans la gorge de Sirius. Puis il relâcha Sirius et le laissa s'écrouler au sol avec un craquement écœurant. Un long moment passa avant que Sirius ne s'étouffe encore.

"Ennervate." La voix de Bellatrix était froide, mais son sort était bien dirigé. Sirius s'étrangla encore une fois, se tordant de douleur, et puis finalement commença à respirer de façon spasmodique.

Sirius gémissait faiblement, et James retint des larmes de soulagement. Son ami était toujours étendu à demi-mort sur le sol, mais il respirait. Il était vivant.

"Bien, bien, bien…" Elle fit quelques pas en avant, donnant encore  un petit coup dans l'épaule de Sirius avec son pied. Il gémit encore. "On essaye d'abandonner, maintenant pas vrai?"

Sirius frémit seulement, commençant à trembler alors que la potion faisait davantage effet. James se mordit la lèvre, priant pour que les Lestranges ne soient pas assez stupide pour le blesser davantage—pas maintenant, quand il était si faible. Mais ils n'avaient pas cesser de le torturer durant les cinq derniers jours ; toujours, soit Bellatrix, Rodolphus, ou Rabastan était présent, sans laisser Sirius se reposer et le gardant constamment sous la souffrance. Ils n'avaient aucune raison de s'arrêter maintenant ; les Mangemorts ne se souciaient pas qu'il soit proche de la mort, seulement qu'ils ne le tuent pas. James déglutit, refoulant les larmes qui avaient commencé à couler. Il ne mérite pas ça! Sirius était de nouveau en train de gémir doucement, tremblotant, quand les Lestranges se tenaient debout et regardaient. Ils n'avaient rien eu d'autre à faire, mais il était si faible…

La porte s'ouvrit. La sensation immédiate de froid lui dit qui ce devait être, et quand Bellatrix et Rodolphus reculèrent, s'inclinant, James sut qu'il avait raison. Il entendit la respiration rauque des Détraqueurs s'approcher et vit Sirius frissonner faiblement. Pas maintenant, voulut-il supplier, et il le fit presque. A chaque fois que Voldemort se pointait,c'était carrément pire pour Sirius. La façon avachie dans laquelle son ami était étendu à terre disait à James qu'il n'avait vraiment presque plus de force. Bientôt, Sirius ne serait plus capable de combattre, indifférent à ce qu'il le veuille ou non

James avait connu Sirius pendant des années. Malgré les longues années où ils avaient été séparés, il le connaissait toujours comme un frère, savait toujours ce qui faisait de Sirius Sirius. Il savait que son ami n'avait jamais été à un pouce de céder, n'avait jamais appris comment se rendre ou abandonner—mais il savait aussi qu'une sombre et terrible vérité était inévitable. Sirius, tout aussi fort qu'il était, était humain. Et tôt ou tard, son corps ne le laisserait plus se battre.

Quand ce moment viendrait, il mourrait.

Il n'y avait aucune option ou choix à ce propos. Le corps humain ne pouvait tout simplement pas aller si loin. Sirius avait déjà survécut à dix ans d'enfer—comment, James ne le savait pas—mais il ne pourrait sans doute pas aller bien plus loin. Voldemort réalisait-il cela? James frissonna alors que les Détraqueurs s'approchaient plus près, mais la question brûlait toujours dans son esprit. Le Seigneur des Ténèbres avait parlé de garder Sirius en vie, de le forcer à vivre jusqu'à ce que James cède…mais même Voldemort n'était pas infaillible. Tôt ou tard, quelqu'un ferait une erreur, et Sirius mourrait. Froid. Il pouvait seulement prier pour que ce jour ne soit pas aujourd'hui.

"Tu as réfléchi, James?"

La voix était amicale à le rendre malade. James cligna des yeux, réalisant soudain que Voldemort se tenait juste au-dessus de lui ; il avait été perdu dans ses pensées sombres et effrayées, plus influencé par les Détraqueurs qu'il ne l'avait réalisé. Derrière le Seigneur des Ténèbres se tenait Lucius Malefoy, dont le visage aristocratique était allumé par la curiosité et la joie. Les yeux gris du Mangemort étaient fixés sur Sirius, et ils étaient aussi calculateurs James les avait toujours vus—mais il vit un soupçon de triomphe là où il ne s'y attendait pas. Il savait déjà pour Sirius, réalisa James avec fureur. Le salaud savait depuis des années.

Bien sûr qu'il savait. Les petits commentaires voilés que Malefoy avait lâchés durant leurs rencontres passées prenaient soudain plus de sens, et James se serait giflé s'il en avait été capable… mais Sirius était vivant, et c'était tout ce qui comptait. Maintenant je dois juste arriver à le garder dans cet état l Cette pensée le fit déglutir et se sentir glacé. C'était une simple tâche… mais c'était peut-être la chose la plus difficile qu'il a faite dans sa vie. Tout revenait à un choix—et à deux jours. Deux jours. Seulement deux jours de plus…

"Je vois que tu as appris la valeur du silence," commenta le Seigneur des Ténèbres avec un petit rire. Avec un effort, James fit lever ses yeux pour rencontrer ce regard rouge brûlant, se retenant de ne pas frissonner. Oui, il avait appris la valeur du silence ; ou plutôt, il avait appris le prix de la défiance. Il n'était pas brisé, non en aucune façon…mais il ne ferait pas souffrir Sirius davantage. Voldemort savait exactement comment rendre James sage. Tout ce qu'il fallait était une simple menace.

Il ne répondit pas, il n'en avait pas besoin. Lui et le seigneur des Ténèbres savaient tous deux que c'étaient inutile. Il n'avait d'yeux que pour son meilleur ami, qui était toujours étendu impuissant et tremblant sur le sol. Il n'y avait rien qu'il puise faire…rien du tout. James déglutit encore et se força à se souvenir. Deux jours. Deux jours et je pourrai le sauver. Le doux ricanement de Voldemort le fit encore une fois vivement détacher les yeux de Sirius, pourtant.

"Il y a, cependant, quelques leçons qu'il te reste à appendre." Le Seigneur des Ténèbres détourna son regard de James. Il parla, au lieu de ça, avec la complète confiance que ses ordres seraient exécutés sans hésitation. "Le Poenatoxicum, Lucius."

Bien que le nom ne signifie rien pour James, son esprit traduisit immédiatement les mots assez vite en anglais pour identifier le terme comme un nom de potion. Plus proche du poison. Son regard inquiet suivit rapidement Malefoy alors que le Mangemort plus âgé se tournait vers Bellatrix Lestrange avec un léger sourire. "Voudrais-tu avoir l'honneur?"

La cousine de Sirius s'avança immédiatement. "Pourquoi pas, merci, Lucius," ronronna t-elle, acceptant la fiole qu'il lui tendait. Aucun d'eux ne lança plus qu'un regard vers la forme tremblante de Sirius durant leur échange ; les deux Mangemorts auraient put être en train de discuter le choix d'un restaurant pour ce soir-là.

Sans rien ajouter, Bellatrix s'avança au côté de Sirius, jetant juste un regard pour avoir la permission de Voldemort. Le Seigneur des Ténèbres hocha la tête, fit serrer le cœur de James et nouer son estomac. Mais il n'osa pas objecter.

Sirius était toujours allongé de façon flasque, peinant pour respirer et tremblotant. Ses yeux étaient seulement à demi-ouverts, mais il devait être conscient parce qu'il tressaillit quand Bellatrix le tira par les cheveux, forçant sa tête en arrière juste comme Rodolphus l'avait fait avant. Elle ria comme Sirius gémissait de douleur. "Avale, cousin."

Il eut un haut-le-cœur et s'étrangla quand elle força le Poenatoxicum dans sa gorge. Puis elle le laissa retomber, et Sirius frissonna douloureusement. Bellatrix recula, souriante, et il y eut un bref moment de silence. James, les quatre Mangemorts et Lord Voldemort se contentaient de regarder, attendant—bien que James ne sache pas quoi. Et il redoutait de le découvrir. Une longue seconde passa. Puis une autre.

Sirius remua d'un coup sec.

Au début ce ne fut rien. Il eut seulement un autre mouvement convulsif. Mais Sirius hoqueta, et puis quand son corps commença à trembler plus fort, jusqu'à finalement se convulser de douleur. Un faible cri brisa le silence et soudain James fut conscient que Voldemort se tenait à côté de lui.

"Poenatoxicum, James," dit doucement le Seigneur des Ténèbres. "Une très sombre et très ancienne potion—presque impossible à concocter." Bien que ses yeux soient toujours fixés sur Sirius, James entendit le sourire dans sa voix. "Heureusement, j'ai un Maître des Potions expert."

Rogue. Soudain, il se mit à haïr le vieil ennemi qui était devenu il y a longtemps un allié de valeur. Ce n'était pas rationnel—Rogue n'avait probablement pas idée sur qui la potion qu'il avait concoctée serait utilisée—mais James voulait tout de même l'assassiner pour causer tant de souffrance à Sirius. Sirius hurlait faiblement à présent, bien que les bruits qu'il faisait ne puisse pas vraiment être appelés des cris. C'était plutôt comme des hoquets haut perchés de douleur, à mi-chemin entre l'agonie et une lutte pour respirer.

Voldemort s'approcha plus près de lui. "Comme tu peux le voir, le Poenatoxicum est tout aussi déchirant que le Doloris—même encore plus, j'oserai dire. Mais il y a moins de risques de folie encourus."

Le corps de Sirius tressautait alors qu'il hurlait. Le regardant, James refoula ses larmes. Il savait où cela allait mener.

"Malheureusement pour ton ami, la souffrance ne peut être stoppée que par deux choses: l'antidote ou la mort."

Sirius était presque en train de vagir de souffrance.

"Ainsi le choix t'appartient. Accepte de me servir, et je lui donnerai l'antidote. Sinon…"

James se mordit la lèvre jusqu'à en sentir le sang. Il savait que Voldemort ne tuerait pas Sirius—mais Seigneur, combien vont-ils encore le faire souffrir? James ne pensait pas qu'il pourrait se haïr davantage qu'il ne se haïssait maintenant. Même la haine brûlante qu'il vouait à Voldemort n'était pas à la mesure de combien il se méprisait pour laisser cela arriver. Pour ne pas arrêter ça. Pour avoir demandé à Sirius d'être son Gardien du Secret en 1981—Il ne mérite pas ça! James voulait pleurer alors qu'il contemplait son meilleur ami se tordre de douleur, ses hurlements interrompus par de faibles gémissements.

" Que choisis-tu, James?"

Ce n'était pas une question qu'il aurait du poser, car tous deux connaissaient la réponse. Autant que James commençait à le vouloir, il ne pouvait pas. Et le devoir seul ne pouvait plus l'arrêter, mais Sirius lui avait fait promettre. Il ne pouvait rompre sa promesse à son ami, même s'il le devait—son cœur le lui hurlait. Tu dois arrêter ça! Il ne peut tenir si longtemps, et si Sirius meurt, tout ce pourquoi tu t'es battu pendant les dix dernières années aura été pour rien. James voulait pleurer. Il s'est battu pour moi pendant si longtemps, il est temps que quelqu'un se batte pour lui. Mais que deviendrait-il s'il brisait la promesse que Sirius lui avait demander de faire? Il se sentait si froid, si impuissant, si cruel.

"Vous connaissez ma réponse," chuchota douloureusement James.

"Vraiment?" La réponse de Voldemort fut étonnamment douce. "Ta loyauté est ta faiblesse… pourras-tu supporter de le voir mourir?"

Silence, seulement brisé par les cris d'agonie de Sirius, qui devenait de plus en plus doux. Il se tordait faiblement dans l'agonie, et ses yeux étaient fermement fermés à présent ; ils avaient presque disparus dans son visage creusé. Des cheveux noirs emmêlés couvraient une partie de ses traits, mais même derrière ça, James pouvait dire que le visage de Sirius était contorsionné de douleur. Il souffrait atrocement, même si ses cris étaient doux.

"La vraie question, toutefois, est combien de temps tu le laissera souffrir," dit Voldemort après un long moment. "C'est à toi de décider."

Oh, Sirius…

"Qu'est-ce que ce sera, James? Le plus longtemps qu'il ait été sous Poenatoxicum est de treize heures. Oseras-tu voir combien de temps il peut réellement tenir?"

James ferma les yeux. "Non."

"Endoloris." Sirius hurla. "Ouvre-les yeux, Jimmy."

C'était Bellatrix. Les yeux de James s'ouvrirent immédiatement, mais elle tint son ami sous le sort. Le corps de Sirius se crispa sur le sol et se reposa sur son épaule droite avec un craquement écœurant.

"Assez, Bella," ordonna le Seigneur des Ténèbres. Elle obéit sur-le-champ, laissant Sirius hoqueter pour de l'air.

"Oui, Maître." Bellatrix recula d'un pas au côté de son époux et de son beau-frère.

"Alors, qu'est-ce que ce sera? Ta servitude, ou sa douleur?" Puis Voldemort se tourna face James. Ses yeux rouges étaient tels de la glace.

Il ne pouvait se résoudre à le dire, pouvait même difficilement supporter de le penser. Je t'en prie, pardonne-moi, Sirius. Finalement, James parvit à souffler, "Ma réponse est toujours la même."

"Très bien." Voldemort fit un geste impérieux. "Ramène notre invité dans sa cellule, Rabastan. Bella, Rodolphus, Lucius, venez avec moi."

"Et lui, Maître?" Rabastan Lestrange parla pour la première fois, désignant Sirius. L'ami de James gémissait doucement.

"Laissez-le. Il souffrira seul."

Réponses aux reviews :

Fenice : encore merci, tu es trop sympa de m'aider comme ça. Je sais que je traîne pour le chapitre de promesses tenues que je t'ai promis, mais j'ai du mal en ce moment. Je me demande si je vais pas laisser tomber et t'en faire un autre plus tard.

Shinia Marina :oui, t'as raison, je dois être masochiste… C'est pour ça que j'ai fait une fixation sur une autre fic, « to serve a purpose », va la lire en anglais, tu verras… ou attend que la formidable fenice la poste en vf ! Je déprime, elle traduit hyper-vite des fics longues et difficile, à côté, je me sens toute bête…

Tetedenoeud : merci de ta review !! j'espère aussi que James réussira, qu'il ne se fera pas avoir comme Bill !

Dieivanna : oui, odieuse, c'est le mot… Tu veux une fic violente sur le plan émotionnel et psy ? Va lire « to serve a purpose », dans mes favoris… Heureusement celle-là se termine bien…

Crys : le prochain chapitre est un peu pareil… que les précédents… Mais quelques petits détails laissent des infos pour la suite… Je suis en plein dedans !