Note de la traductrice : ouf ! Et merci Fenice, qui a été super rapide alors que je lui aie quasiment sauté dessus à son retour de vacances ! Doublement merci puisqu'elle a lancé la suite de Promesses Tenues, Promesses Retenues ! (Pourquoi avoir choisi cette traduction, au fait ? J'ai traduit ça en Promesse Remémorées…)
Ce chapitre a été particulièrement difficle à traduire, parce qu'il est vraiment horrible et désespérant. Au bout de 10 chapitres, j'atteins la nausée, croyez-moi…
Mais je n'arrête pas la traduction ! En fait, j'attends juste le nouveau chapitre en vo… mais Robin est bien lancée sur la suite de Promesses Retenues, Promises Defended (ce sera la vraie fin du cycle. Elle fait bien souffrir Sirius dans le cycle principal aussi,d'ailleurs…), alors elle a peutêtre moins de temps pour cette fic-là. Quand elle aura fini, qui sait…
Je sais que je n'update plus trop, mais j'explique tout dans ma page de présentation : stage crevant… aller, un mois, et je me remets au Caravansérail, et j'aiderai pour Promesses Retenues !
Deuxième partie : Un Problème de Temps
Jour huit
Jour huit. Le huitième jour. La date limite était manquée, les opportunités perdues. Ça ne sentait pas bon, nonça sentait la merde.
James se faisait aussi petit qu'il pouvait dans un coin de sa cellule. Il essayait de tirer partie de tout ce qui faisait de lui James, de trouver des forces au plus profond de lui. Il rassemblait tout autour de lui, le froid, les ténèbres, l'humidité, s'en enveloppant comme d'un manteau. Il frissonna. S'il pouvait juste creuser un peu plus profond... juste un peu plus profond... il serait sauf. Même James savait que c'était un faux espoir, mais il continuait à se le répéter : Azkaban ne pouvait l'atteindre aussi profond. Sauf que c'était faux.
Le silence était assourdissant. Quoi que fasse James, il ne pouvait ôter la voix froide de sa tête.
"Alors dis-moi, James, quelle sera la fin. Dis-moi que tu le laisseras mourir." Sirius hurlait dans son agonie.
"Et combien de temps le laisseras-tu sous l'effet de la potion, Gryffondor? Jusqu'à ce qu'il meure, ou jusqu'à ce que tu cèdes?"
James se secouait alors que les jours se mélangeaient dans sa tête. Tout était allé mal.
"Tu as été trahi."
Les mots résonnèrent dans sa tête.
"Tu as été trahi."
"Trahi."
Trahi.
Mais qui? Qui avait su ce qu'il allait faire ? Le silence mystérieux commençait à peser sur son esprit. Il prit le silence et le rajouta aussi à son bouclier.
Les yeux de James papillonnaient involontairement à chaque son, aussi minuscule soit-il. Des pas. Un mouvement. Une voix distante. Silence. C'était habituellement silencieux à cette heure de la nuit. Va dormir, James, essaya-t-il de se dire. Il savait que ça n'arriverait pas. Pas cette fois.
"Tu as été trahi."
Soudainement, Bellatrix ne sembla plus aussi importante sur la liste des personnes que James voulait tuer. Il y avait un traître à trouver quand il sortirait d'ici. S'il sortait d'ici.
Je devrais déjà être sorti d'ici.
Il essaya de se recroqueviller plus loin dans le coin, mais il n'avait pas plus loin où aller.
"Et pourtant, tu ne fais rien. Tu pleures pour ton ami, mais tu ne fais rien... Laquelle tiendra le plus longtemps, ta résistance ou sa vie"
Je dois sortir d'ici. La pensée résonna en lui.
Je dois sortir d'ici. Je dois aller chercher de l'aide. Je dois faire quelque chose.
Comment allait-il faire ça ? Pouvait-il faire sortir Sirius? Il ne savait même pas vraiment où était Sirius. Non. Certainement pas avec un Sirius affaibli par le Poenatoxicum. Il devait partir seul. L'esprit de James tournoya. Pouvait-il seulement le faire? Personne n'avait jamais fait ça.
Plus importante était une autre question : pouvait-il se permettre de ne pas essayer?
Il devait trouver un truc auquel Voldemort n'ait même jamais rêvé.
Qu'est-ce que je sais qu'il ne sait pas?
Il savait beaucoup de choses. Beaucoup d'entre elles auraient fait tourner la tête de Voldemort. Le Groupe Licorne faisait des recherches sur la magie sans baguette ; Lily pouvait même en faire un peu. Cela aiderait certainement. Malheureusement, James le savait, ce que pouvait faire Lily ne l'aiderait pas ici. Il n'avait jamais été bon à cela, ce qu'il trouvait en son for intérieur ironique puisqu'il n'avait eu aucun problème avec la transformation en Animagus en cinquième année, et c'était l'essentiel de la magie sans baguette. Animagus. Il ne connaît pas ma forme Animagus.
Non. Ce n'était pas possible. Etait-ce possible? Que pouvait-il en faire ? Il pouvait frapper la porte jusqu'à ce qu'elle s'ouvre. Non. Ca serait complètement idiot. La présence des Détraqueurs embrumait son esprit, et les Lestranges seraient là. Non. Il était trop grand pour passer à travers les barreaux, pour être aussitôt dehors. Ohêtre Peter juste pour un instant. Il avait raison. Etre un rat peut être utile.
Il s'imagina simplement foncer la tête contre la porte jusqu'à ce qu'elle tombe mais la pensée lui donna un mal de crâne, de plus la quantité de bruit qu'il obtiendrait le ferait attraper avant même qu'il ait fini.
Accroupi devant la porte, James commença à examiner la serrure. C'était une serrure incroyablement simple. James soupçonnait les clés squelettes d'être faites en os véritables. Une idée bizarre surgit dans sa tête. Ecoutant avec précaution pour s'assurer que personne ne venait, il se transforma en cerf. Manoeuvrant sa tête pour que les bois soient juste à la bonne hauteur, il glissa la pointe d'un des bois dans la serrure, et travailla à la faire tourner.
Le travail était très lent. La serrure était ancienne et ne voulait pas céder. L'angle bizarre rendait plus difficile pour lui de faire les bon tours et torsions. Après de longues minutes, et à la plus grande surprise de James, qui ne s'attendait vraiment pas à ce que ça marche, il y eut un clic. L'espoir commença à se déverser en lui là où, un instant auparavant seulement, il n'y en avait aucun.
Si j'avais seulement commencé à penser à ce que j'étais en train de faire, je ne serais même pas allé si loin. Ne commence pas à penser, James. Ne commence pas à penser. Vas-y, c'est tout.
Se retransformant, afin d'avancer plus discrètement sur ses pieds que sur ses sabots, il parcourut le couloir aussi vite qu'il est humainement possible. A Azkaban depuis seulement une semaine, il n'avait aucune idée d'où il allait, il se contenta de courir. Il avait été ici avant, avant que Voldemort prenne le pouvoir, il essaya de retrouver à partir de ses souvenirs où étaient les choses. Là à droite... descendre le couloir... c'était là où les Détraqueurs l'emmenaient toujours.
James s'arrêta pile devant une porte. Il ne se rappelait pas d'une porte ici. Il était toujours dans une transe de souvenirs provoqués par les Détraqueurs à ce moment de la journée. Il essaya la poignée, pas surpris de la trouver fermée. De lourds barreaux fermaient toute la section. Il pouvait voir que c'était une sorte de verrou à air comprimé. Il devait encore passer deux portes pour sortir.
Maudissant Voldemort pour l'avoir jeté dans une cellule de haute sécurité, il se mit à travailler pour ouvrir les serrures avec ses bois, priant pour que nul n'entende. Cela prit ce qui sembla des heures. James se sentait comme observé par des milliers de paires d'yeux tandis qu'il manoeuvrait sa tête pour travailler délicatement le mécanisme d'ouverture des portes. Quand le second verrou cliqua, il s'écroula presque sous la tension.
Tourner à gauche. Tu dois toujours tourner à gauche ici. Vas-y, c'est tout. Va, va, va.
Courrant aussi doucement et aussi rapidement qu'il pouvait, il essaya de ne pas avoir de mouvement de recul alors qu'il passait les salles d'interrogation, et il résista au besoin d'ouvrir toutes les cellules devant lesquelles il passait. Il savait que ses chances étaient meilleures s'il partait seul. Bien mieux si je suis seul. Mes chances sont meilleures si je sors de ce satané couloir.
A la fin du couloir, il y a avait une autre double porte à droite. Soupirant, conscient que ceci avait toutes les chances d'être la mort de Sirius, sa main resta automatiquement sur la poignée. James sursauta presque quand celle-ci tourna. Les Lestranges ne l'ont pas fermé. Il ne se posa pas de question. Il n'osait pas se poser de question. Il continua d'oser et essaya la seconde porte. Ouverte.
Se dirigeant vers la première porte qu'il voyait, le coeur de James tambourinait. Quand il ouvrit la poignée de métal, ses narines protestèrent contre la puanteur de ce vers quoi il se dirigeait. Il plongea néanmoins dans les ténèbres. Il y avait des escaliers qui descendaient. Ils craquaient horriblement, et il frémit au bruit quand son poids pesa sur la première. Gardant précautionneusement le dos au mur, James descendit une marche à la fois, jusqu'en bas.
Quand il entendit un craquement, il baissa les yeux. Il pouvait à peine voir dans les ténèbres, mais il pensa distinguer quelque chose de pâle sur le sol. Il les sentit partout sur le sol. Des os. Certains avaient encore de la chair. Ce devait être là qu'ils jetaient les corps quand les prisonniers mourraient.
Combien de gens sont là? Combien en ai-je perdu ?
Quand il descendit la dernière marche, il tomba avec un splash bruyant. Une fois enfoncé jusqu'à la poitrine dans le conduit, il comprit finalement d'où venait la puanteur. Les égouts. Il était dans les égouts. Encore sidéré de sa chance, il se mit à palper les murs. Le tunnel se partageait en deux à gauche. Prenant le chemin simple vers la droite, James traversa les boues aussi rapidement que ses pieds pouvaient le porter, alternativement en homme et en cerf. Après dix minutes, de la lumière commença à filtrer à travers les ténèbres.
Qu'est-ce qu'ils t'ont dit? Se diriger vers la lumière au bout d tunnel?
Etirant ce qu'il pensait être son premier sourire depuis son premier réveil à Azkaban, James accéléra. Pendant ses pas, il s'emmêla dans ses propres pieds et tomba dans les égouts. En se redressant, il sentit une grille. A travers la grille, il pouvait voir la mer, le ciel. Il y avait un quai. Le vent soufflait. Bien que glacé, il sembla bon sur le visage de James.
James tenta de passer sa tête par la grille, bien que convaincu que ça ne passerait pas. Se dégageant, il essaya avec un bras. Il avait beau se contorsionner, il n'y avait pas moyen. En soupirant, il martela du poing contre les barreaux. L'extérieur était si proche et pourtant si loin.
Refusant sa défaite si près de la liberté, James essaya de trouver un moyen d'ouvrir la grille, mais elle était fermement bloquée. Elle ne bougerait pas, peu importe combien il la tirerait, pousserait ou secourait. En palpant les bords de la grille, il trouva la solution. Un levier. La main de James hésita sur le levier. Il n'y a pas moyen qu'ils ne sachent pas si j'actionne.
James tira le levier, et vit le lent mouvement de la porte qui s'ouvrait. Se préparant déjà à que l'alerte soit donnée, il attendit. Rien. Silence. James rit. Sortit à l'air libre, il rit. Le vent le bouscula, alors que ses yeux parcouraient les quais. Il n'y avait pas de bateau, mais il ne s'était pas attendu à être si chanceux.
Sans prendre le temps de penser, James courut vers le quai et plongea dans l'eau glaciale. Le froid et l'amertume furent un choc pour son corps, mais il commença à nager aussi fort qu'il pouvait loin de l'île, utilisant le quai comme point de référence pour se diriger.
Les eaux de la mer du nord étaient impitoyables, mais James avança. Brasse après brasse, il essayait de mesurer à quelle distance il était. Il savait que les Shetlands étaient quelque part entre vingt et vingt-cinq miles plus loin. Loin comment?
Tandis qu'il nageait, ses bras commencèrent à tirer. James ne sentait plus le froid ; tout son corps s'engourdissait. A peine capable de sentir ses membres, il n'enregistra pas immédiatement la douleur. Est-ce que ça fait déjà dix miles? Bien que le soleil n'était pas encore levé quand il avait commencé à nager, il était déjà haut dans le ciel.
Bientôt, la douleur s'imposa, malgré son engourdissement. Bras et jambes brûlants sous l'effort, il continua. Juste un peu plus loin. Est-ce que ça fait vingt miles? Ca devrait faire vingt miles. Le soleil était presque couché. Pourquoi n'y était-il pas encore ? Le courant l'avait-il fait dévier?
A chaque fois qu'il levait le bras, frappait la jambe, l'agonie pulsait à travers son corps. Une brasse de plus. Tu peux le faire. Les îles Shetland. La liberté. Sirius. Une de plus. Le soleil glissa derrière l'horizon. James commença à souffrir de pertes momentanées de conscience alors que l'eau déjà glaciale devenait encore plus froide. Juste... un peu... plus loin...
James sombra dans la noirceur de la mer. Je n'avais pas réalisé combien la mer était chaude... pensa-t-il tandis qu'il coulait. Ce fut sa dernière pensée tandis que les eaux noires se mêlaient à la noirceur de l'inconscience.
-
Quand James se réveilla, chacun de ses muscles était comme en feu, et il trouva cela curieux vu combien il avait froid. Sa robe était toujours trempée par l'eau de mer, mais il n'était pas, comme il pourrait l'avoir craint, au fond de la mer. Je l'ai fait. Quelqu'un doit m'avoir ramener à terre. Oh, je peux difficilement bouger un muscle.
James ouvrit lentement les yeux, les laissant s'ajuster à la lumière. Il les referma instantanément. Non. Cela ne se peut pas. Non, non, non, non. J'aurai dû être plus spécifique en disant "quelqu'un." Ce "quelqu'un" avait clairement été Voldemort. Enchaîné dans la chaise d'interrogation, il était de retour à in Azkaban.
"Bon retour, Potter. Bonne baignade? Tu nous a terriblement manqué." En parlant du diable... "Oh, ce n'est pas peine de faire semblant d'être endormi. Je sais très bien que es éveillé. Ouvre les yeux."
James garda les yeux fermés. "J'ai dit, ouvre les yeux. Tu ne veux pas tenter ma colère juste maintenant. Tu sais qui payeras pour ça si tu le fais." Les yeux de James s'ouvrirent, Presque de leur propre volonté. "Bien."
Voldemort se tenait devant lui, Sirius attaché en un paquet meurtri à ses pieds. Ses yeux brillaient d'une fureur qu'il pouvait à peine contenir. "Je pensais que tu était plus intelligent, Potter. Non seulement tu es assez stupide pour essayer quelque chose d'aussi imprudent que t'échapper, tu le laisses avec moi, tu déclenches les alarmes, et tu nages dans la mauvaise direction. Endoloris." Sirius se tordit sur le sol ; trop faible pour crier même des effets combinés d'un Poenatoxicum vieux de plus d'un jour et du Doloris. En temps normal, James aurait trouvé du soulagement dans le fait qu'aucun sang frais ne coulât, mais désormais, il espérait seulement que ça signifiait que Sirius n'avait pas eu la force de crier, de temps en temps, sinon le brank qu'il portait toujours aurait fait couler du sang sur son visage à grand jets.
James se mordit la lèvre. Tout ce qu'il dirait rendrait les choses pires encore.
"Rien à dire pour ta défense, Potter? On m'a fait des cachotteries, n'est-ce pas, Prongs? Sois un amour, et mets-moi dans ton petit secret. Depuis combien de temps es-tu Animagus? Ca doit être un enfer de passer une nuit en cerf avec Lily." La respiration se bloqua dans la poitrine de James. Ce n'était pas bon. Ce n'était pas bon du tout.
"Je..." James commença à bégayer une réponse, mais il n'y eut pas de mots. Depuis quand Voldemort a le sens de l'humour?
"Endoloris." Voldemort lança encore le sort sur Sirius.
"Alors dis-nous, Prongs," dit Voldemort, presque sur le ton de la conversation, sans enlever le sort, "Tu es Prongs. Un cerf. Peter s'est récemment enregistré en tant que rat. Il se fait appeler Wormtail. Et Moony, le loup-garou, celui-là est évident. Dis-moi," Sirius se tordait sur le sol, "Pourquoi est-il appelé Padfoot?"
"C'est... c'est juste un surnom..." commença à dire James avant que Voldemort ne le coupe.
"Ne pense pas que je sois stupide, James. Tu veux qu'il meure, alors je t'en prie, fais plus d'efforts. Il est déjà clair que tu ne pense pas à lui comme au frère que tu te prétends qu'il est, sinon tu ne l'aurais pas laissé derrière toi, dans l'état où il est pendant que tu te précipitais vers la liberté, n'est-ce pas? Pourquoi l'appelle-t-on Padfoot?"
"Il..." James hésita encore. Sirius cessa de bouger, sauf d'occasionnels tressautements.
"Oui?"
"C'est un Animagus... un chien." Voldemort leva sa baguette.
"Intéressant. Pendant dix ans, je ne l'ai jamais su. Mais, en à peine une semaine, tu l'as trahi. En à peine huit jours, tu trahi le secret qu'il gardait depuis si longtemps. Cela explique certaines interrogations que je me faisais à son propos. Je te remercie."
James n'avait rien à répondre. Le silence s'étira pendant un long moment jusqu'à ce que la porte s'ouvre.
"Ah, Jimmy est de retour. Bon retour, Jimmy." Oh, pas elle aussi. Pas maintenant.
"Bella. Entre donc. Dis-moi. Savais-tu que ton cousin était un Animagus durant toutes ces années" James ferma les yeux. Qu'est-ce que j'ai fait?
"Oooh. Vraiment? Et en quoi peut-il se changer? Il y a tant de possibilités." Elle marcha vers Sirius et se pencha pour balayer les cheveux de son visage. Sirius ne réagit pas du tout.
"Pourquoi James ici présent ne te le dis pas? Il a été assez gentil de me le dire, après tout. James? Dis à Bellatrix."
La voix de Voldemort était presque devenue agréable, la colère diminuant. James savait que ce n'était pas bon. En colère, il pouvait faire des erreurs. La tête claire, James savait qu'il avait des ennuis.
"Et bien, Jimmy? Que peut faire ce cher cousin? Allez, allez. Raconte."
Combien de fois dois-je faire cela? Pas plus. "Je l'ai déjà dit."
"Endoloris." Deux voix lancèrent le sort à l'unisson. Le dos de Sirius s'arqua sur le sol. Quand il se fut de nouveau écrouler en arrière, il resta sans bouger. James pouvait presque voir la vie s'effacer des yeux de son ami.
"Un chien. Il peut devenir un chien." Arrêtez! Vous êtes en train de le tuer!
Voldemort leva son sortilège, mais pas Bellatrix. "Je savais qu'il y avait quelque chose. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose qui le gardait si sain. Dis moi, cousin. T'es-tu caché des Détraqueurs comme un chien toutes ces années? Pensais-tu que cela te sauverait à la fin" Sirius sursauta une fois, puis resta étendu.
"Bella."
Bellatrix leva sa baguette, ses yeux comme des poignards sur Sirius, avant de regarder James. James leva la tête autant qu'il était capable. "Il t'a bluffé, pas vrai, Bellatrix? Tu ne l'as pas brisé en dix ans, pas vrai? Cela doit être frustrant." Le défi dans sa voix était à peine perceptible, mais il pouvait toujours être entendu.
Une vague sembla surgir de Bellatrix, et Sirius trouva la force de crier quand les os de sa jambe gauche éclatèrent spontanément. Du sang commença à se répandre sur son visage comme les piques perçaient encore une fois l'intérieur de sa bouche. Voldemort pouffa.
"Chercher délibérément Bella, n'est pas toujours la plus sage des manœuvres, James. Mais ce ne sera pas moi qui t'en empêcherais." Il se détourna pour sortir de la pièce, les Détraqueurs le suivant de près.
Bellatrix attendit que la porte se ferme avant de se tourner vers James. "C'est juste toi, moi, et lui, maintenant" dit-elle, donnant un coup de pied dans la jambe de Sirius, obtenant un faible gémissement. "Par où commençons-nous? J'ai plus trop de temps ; je peux te voir craquer devant mes yeux. Je veux que ça compte."
Le feu dans ses yeux était clair pour James. C'était le feu d'une femme possédée, et cela plus que tout autre chose l'effrayait. Il essaya de former des mots, mais ils se coincèrent dans sa gorge.
"Qu'y a t-il, Jimmy? Je ne t'ai pas entendu. Parle plus fort." Elle tendit le bras et tira Sirius par ses bras entravés.
"Laisse-le tranquille. C'est moi que tu veux." Les mots étaient à peine un chuchotement. La bouche de James était soudain très sèche.
"Tu semble si certain de savoir ce qui me fait agir. C'est toi que le Maître veut. C'est lui que je veux." Bellatrix plaça une main à plat sur le dos de Sirius, et tira fermement sur ses mains, cherchant un endroit qui n'avait pas encore été brisé, souriant avec satisfaction quand elle entendit le craquement net d'os brisés. James eut un haut-le-cœur.
"Oh, Jimmy. Maux d'estomac? On ne supporte pas" Tirant les mains de Sirius une dernière fois, elle le laissa tomber sur le sol. "Tu sais comment en finir. Mais non. Tu n'es pas prêt. Presque. Mais pas tout à fait. Je sais ce que tu penses."
"Et c'est quoi" James força les mots à sortir. "Qu'est-ce que je pense"
"Tu n'aimerais pas savoir." Se penchant sur Sirius, elle étudia son visage. "Ne nous quitte pas,cousin." Bellatrix détacha les courroies pleines de sang séché du dos de la tête de Sirius, retirant le brank de sa bouche. Le métal brillait d'un rouge profond quand elle le retira avec dégoût d'entre ses lèvres. Tirant une fiole de sa robe, elle força ses mâchoires à s'ouvrir et vida le contenu dans sa gorge. Sirius toussa et cracha, mais il commença à nouveau à respirer plus régulièrement.
"On ne peut pas le laisser inconscient. Il ne se réveillerait pas très bien, avec tellement de Poenatoxicum. Bien. Où en étions-nous" Des couleurs commencèrent à revenir sur les joues de Sirius, et il commença à gémir. Qu'il ait la force de le faire, James le prit pour un bon signe.
"Tu étais en train d'exposer tes possibles talents en tant que liseuse de pensées." Son habileté aux sarcasmes semblait liée à la santé de Sirius.
Bellatrix se déplaça et vint poser une main sur le front de James. Il soupçonnait que c'était pour l'esbroufe, mais il frissonna néanmoins. "Ah, oui. Tu penses que je peux briser son corps, mais que je ne peux pas toucher son esprit. Que je ne peux pas toucher son âme." Le sang quitta son visage. De quoi parlait-elle? Elle n'évoquerait jamais une telle chose sans penser avoir quelque moyen...
Fouillant dans sa manche et produisant la baguette cachée-là, Bellatrix la contempla joyeusement et il fallut un moment à James pour remarquer que quelque chose était différent, que quelque chose était exceptionnellement mauvais.
"Mais..." Il n'avait pas de mots.
"Mais, rien. J'ai eut ceci pendant dix ans. Dix ans, Jimmy. A attendre le bon moment. Et tu ne peux rien faire pour m'arrêter." Ce n'était pas sa baguette. C'était la baguette de Sirius. James avait supposé qu'elle avait été détruite depuis longtemps. Il ne comprenait que trop bien ce qui allait arriver.
James eut un mouvement de recul à la pensée de ce que Bellatrix tenait en main. Remus avait eut une fois une baguette détruite lors d'un combat... il en avait décrit la douleur absolue, et ça avait été une brisure nette. Les baguettes étaient liées pour toujours à leur sorcier ; le temps n'affaiblissait pas ce lien. Le lien s'enfonçait dans les profondeurs de l'âme. La peur commença à grandir en James tandis que Bellatrix brandissait son coutelas enchâssé de pierreries
"Non... tu ne peux pas..."
"Je ne peux pas" Elle fit courir un doigt sur la lame du coutelas. "La lame est certainement assez aiguisée. J'ai la baguette. Et aucun de vous n'est en position de m'arrêter. Bon, ce n'est pas strictement vrai. Tu pourrais m'arrêter. Mais tu ne le feras pas. Je suis prête à parier son âme dessus. N'est-ce pas"
James se mordit la lèvre si fort qu'il sentit le sang. Combien de temps puis-je continuer à faire ça? Combien de temps puis-je encore le condamner? Bellatrix s'installa sur le sol près de Sirius, arrangeant sa robe avec soin autour d'elle. Traçant la naissance de ses cheveux du bout ducoutelas, elle ricana doucement quand une fine ligne de sang jaillit. "Je veux savourer ça, cousin. J'ai attendu si longtemps."
"Va... en... enfer..." lui cracha Sirius. James était impressionné qu'il puisse former des mots à travers le sang qui coulait toujours des douzaines de coupures de sa bouche, et il se raccrocha à l'espoir que Sirius pourrait tenir juste un peu plus longtemps, bien qu'il sache que ce n'était pas assez.
"Oh, non, non, cher cousin. C'est moi qui vais t'y envoyer." Il était évident qu'elle s'était aussi occupé de sa baguette ; elle brillait presque comme polie. James regarda avec horreur alors qu'elle commençait à râper des rubans d'ébène de la baguette. Sirius commença à convulser. La lueur d'espoir s'effaça aussi rapidement qu'elle était venue.
"Ca fait mal, hein ? Ce n'est que la couche extérieure de ce que tu vas ressentir. Ce n'est rien. Attends un peu. Et tu te demanderas pourquoi le Ministère les brise proprement par le milieu. Ils pensent être humains. As-tu jamais vu quelqu'un dont la baguette se fait briser? Ma première baguette a été brisée. Ils doivent te tenir quand ils le font. Ils lancent des Sortilèges de Silence pour que personne ne sache que tu es en train de crier." Davantage d'échardes de bois tombèrent de son couteau. La baguette devenait de plus en plus mince. Les tremblements tournèrent en convulsions alors que la respiration de Sirius devint encore une fois irrégulière. Il gémissait doucement mais régulièrement.
Une lueur rougeâtre commença à briller à travers le bois noir comme une braise luttant pour rester en vie dans un feu depuis longtemps éteint. "Ah, nous y voilà. Le cœur. Tu sais ce que la tradition exige lorsque j'aurai fini, cousin? Tu es tenu de me remercier. J'étais debout ici dans le tribunal, les bras retenus par deux Détraqueurs, et ce salaud de Croupton a gentiment retiré le Sortilège de Silence après avoir brisé ma baguette. Et j'ai dû le remercier. Je n'en accepterai pas moins de toi." Tandis que le rougeoiement de la plume de phénix à l'intérieur devenait de plus en plus brillant, Bellatrix ralentit sa taille. Sirius commença à crier pour de vrai.
"Et nous qui pensions que tu n'aurais pas la force de crier." Bellatrix commença à glousser comme une folle. Une mince pelure de bois entourait la plume rougeoyante de tous côtés.
Lentement, précautionneusement, délibérément, le couteau traça les dernières lignes dans l'ébène. Les touffes pelucheuses de la plume commencèrent à apparaître par les fissures qui se formaient. Le visage de Sirius se contorsionnait dans un tourment absolu, comme si c'était son âme propre qui était éventrée au lieu du bois. La force venait de quelque part, et James était horrifié de prier qu'il ne connaisse jamais cela pour lui-même, de n'avoir jamais besoin de crier encore plus fort. Un moment avant, il avait été incapable de rassembler la force de gémir.
Bientôt, Bellatrix fut capable de dégager la plume des morceaux de bois restants. La déchiquetant morceau par morceau, comme un petit enfant arrachant les pattes d'une araignée, ses yeux brillaient de plaisir. Quand ce fut fini, elle rassembla précautionneusement tous les morceaux de la baguette, et les versa un à un dans une fiole de liquide. La fiole commença à briller d'un rouge vif quand les éclats de bois et les fragments de la plume se dissolvèrent.
"As-tu idée de ce que cela te feras si tu le bois" Sirius pouvait difficilement voir ; des larmes trempaient son visage. "Remercie-moi pour détruire ta baguette, et tu n'auras pas à le découvrir."
"Non..."
"Sois sage pour une fois dans ta vie, cousin. Suis les traditions magiques. Un petit mot. Epargne-toi la souffrance."
"Non."
"C'est comme tu veux." Elle baissa la fiole à ses lèvres.
"Non."
"Excuse-moi" La main de Bellatrix s'arrêta.
A travers le voile de souffrance dans la voix de Sirius et sa langue mutilée, même James put saisir les mots"Merci. La tradition le réclamait... merci..."
"Non! Sirius, non" James lutta contre ses liens. Bellatrix avait utilisé la seule chose contre laquelle elle savait que Sirius ne saurait lutter. Les sorciers de Sang-Pur avaient une certaine connaissance innée de la tradition, inscrite dans leur sang. Peu importe combien un sorcier renie cet héritage, affaiblissez-le suffisamment, et il reviendrait toujours à ce qu'il connaissait instinctivement.
Bellatrix leva les yeux avec un rictus. Stoppant la fiole, elle la glissa dans sa robe. "Sais-tu ce que cela lui aurait fait, Jimmy"
James la regarda, le choc toujours visible sur ses traits.
"Rien. Les dommages étaient déjà fait."
Bellatrix se redressa, se recoiffant en même temps. "Si je ne l'avais pas mentionné, bon retour. Tu nous as vraiment manqué..."
Quand elle quitta la pièce, des Détraqueurs s'y engouffrèrent pour ramener James dans sa cellule.
Réponses aux reviews (elles me réchauffent le cœur alors que cette fic me le met au bord des lèvres !) :
Crys : voilà ! Désolée pour ce laps de temps, mais la vo est pas plus rapide !
JulietteD : pas encore suicidée, mais crevée et déprimée… Ce chapitre a été pénible… je ne sais comment ça finira ni si ça finira, cette fic est trop sombre !
herm'021 : le tire en anglais est Promises Mistaken
f : merci de ce petit mot !
