Note : et voici enfin un nouveau chapitre. Je m'excuse de tant de retard, mais j'ai eut une overdose de cette fic, ce qui s'y passe est tellement horrible que je n'en pouvait plus, j'avais envie de vomir… Je planche sur la traduction des deux autres chapitres.
Je ne remercierai jamais assez Fenice, qui a vraiment fait l'essentiel dans ce chapitre. Sans elle, j'aurai pas la force de continuer cette traduction.
Je vous recommande donc d'aller lire Promesses Tenues et sa suite pour vous replonger dans l'Unbrocken Universe, en attend la traduction d'un petit one-shot sur notre Sirius Chéri, qui éclaire ses actes dans Promesses Tenues.
Et enfin, merci à tous les reviewers : vos petits mots m'ont poussé à m'y remettre, et m'ont donné du baume au coeur!
AaAaAaA
Jour Neuf
Pour ce qui lui semblait la millième fois, James tira sur les chaînes qui maintenaient ses mains derrière son dos. Quand il avait été jeté sur le sol dans sa cellule la nuit précédente, il avait levé les yeux pour voir Rabastan Lestrange se pencher sur lui.
"Comme j'ai déjà pris la peine de traîner ta pitoyable carcasse jusqu'ici, je me suis dit autant lui amener un petit cadeau de bon retour." Avant que James ait la chance de réagir, Rabastan l'avait retourné et tirait sur ses chaînes.
"Nous sommes une famille, ici, James. Une famille ne laisse pas ses membres bien-aimés s'enfuir et se noyer, tu sais. Ça n'a pas été si facile de te suivre dehors. Tu es un bon nageur. Je pensais que tu lâcherais bien avant. Mais, au moins as-tu moins hésité avant de sauter dans l'eau."
"Vous… m'aviez vu depuis le moment où j'ai passé la grille…"
"Bien avant. Mais j'ai pensé te laisser prendre une bonne baignade. Pour la seule et unique fois, James. Dors bien. Et prie que Sirius, lui, ne dorme pas. D'après ce que j'ai entendu que faisait Bella, s'il tombe dans les pommes maintenant, il joue son âme." Il fit une pause pour sourire. "Fais de beaux rêves."
Les chaînes étaient effectivement efficaces; James ne pouvait trouver aucune position confortable. Plus notable encore, il ne pouvait pas se transformer. Il avait passé les premières heures de la nuit à lutter désespérément contre les chaînes, ne pensant qu'à se rendre aux côtés de Sirius. Ses poignets saignaient sous l'effort, mais les chaînes tenaient bon.
Il pouvait difficilement penser à lui-même maintenant qu'il savait ce que Sirius endurait. James avait vu des hommes poussés au suicide après avoir eu une baguette brisée au cours de la bataille. James ferma les yeux et tira encore sur les chaînes, sans s'étonner qu'elles ne cèdent toujours pas.
Bien sûr, toutes les baguettes n'avaient pas cet effet sur leur sorcier. Mais, toute baguette détruite violemment ... c'était désastreux. James frissonna rien que de penser aux les effets d'une lente et sadique destruction. Pire que terrible, il en était certain. Il essaya de ne pas y penser, mais cela se révéla complètement impossible.
Combien de temps? Son esprit tourna encore et encore. L'activité humaine signifiait le matin, donc cela signifiait un autre jour, donc ils allaient venir? Pourquoi le laisseraient-ils? Pourquoi n'étaient-ils pas venus pour lui? James se raccrocha à l'espoir que l'inaction signifiait que tout allait relativement bien. Sûrement, ils prendraient plaisir à lui dire que ce n'était pas le cas, n'est-ce pas? N'est-ce pas?
Il essaya de se retourner lui-même, pour avoir quelque chose à faire, pour calmer son esprit. Chacun de ses muscles était toujours engourdi de la veille, et l'effort qu'il devait déployer pour le faire était énorme. Même la soudaine image mentale de lui-même se débattant comme un poisson sorti de la mer ne réussit pas à le faire sourire. Il soupçonnait vaguement que le sourire qu'il avait eu durant ses quelques moments de liberté était le dernier avant longtemps. Ou le dernier tout court. Un de ces petits trésors auxquels personne ne pense.
James atterrit sans ménagement sur son autre côté. L'emplacement qu'il avait occupé toute la nuit était sombre de l'eau salée. Sa robe, surtout le côté qui avait été en dessous, n'avait pas séché. Frissonnant, il essaya d'obliger ses muscles à lui permettre de se rouler en boule alors que la partie humide de sa robe s'étalait sur lui.
Où étaient-ils? James avait pensé ne pas pouvoir avoir plus froid, mais ses dents commencèrent à claquer quand des vagues de glace commencèrent à lui transpercer la peau. Quand viendraient-ils? Il se pelotonna encore plus tout en grimaçant de douleur. Pourquoi n'étaient-ils pas encore venus? De l'eau sale tomba de ses cheveux dans ses yeux. Sirius était-il même encore en vie? James se maudit d'avoir commis l'erreur de bouger. Pourquoi d'ailleurs est-ce qu'il pensait à ces choses-là? Il avait d'autres choses sur lesquelles se concentrer.
Où étaient-ils?
Plus que tout, l'attente le tuait. Sirius avait besoin d'une présence amie. A ce point, James ne savait pas si Sirius serait seulement capable de savoir qu'il était là. Mais il devait être là. Surtout maintenant quand chaque heure, chaque minute, chaque seconde pouvait être fatale. Des pas résonnèrent au-dehors. Mais ils ne venaient toujours pas. Les minutes semblaient des heures. Des pas vagabondèrent encore. Mais ils ne venaient toujours pas.
James ne sut pas combien de temps cela lui prit pour pleurer de frustration. Mais il fut choqué quand les pas vagabonds s'arrêtèrent et changèrent de direction.
"James est réveillé, regardez ça." La porte s'ouvrit bruyamment. Rodolphus entra avec Rabastan derrière lui. "On se demandait quand tu te réveillerais. Le maître a décidé que tu avais besoin de repos ce matin. Ta grasse matinée t'a plu?" James leva les yeux, incrédule.
"Pas de réponse? Quelle honte. Il traite bien ses serviteurs ; tu devrais l'apprécier."
A travers ses dents serrées, James parla finalement. "Je ne suis pas son serviteur."
"Bien sûr que tu l'es. Tu ne l'as juste pas encore admis. Debout. Rabastan, un coup de main s'il te plaît?"
Les frères le levèrent avec une surprenante douceur. James fut extrêmement déconcerté à ce tendre contact ; il regarda le duo suspicieusement. "D'un autre côté, une heure ici ou là ça ne fait pas de différence. Ils ont été là toute la nuit. Ils seront là toute la matinée et probablement l'après-midi. Tu auras tout le temps de regarder ; tu devrais trouver ça intéressant. La plupart des gens n'ont pas la chance de voir ça de près. Et si tu t'es bien reposé, tu seras mieux capable de l'apprécier."
James eut l'horrible sentiment de savoir qui ils étaient. Il avait remarqué l'absence notable des Détraqueurs. Peut-être était-ce pourquoi les Lestranges étaient si... sociables. Mais James en doutait. Il s'inquiétait de tout changement soudain et celui-ci l'effrayait.
Rabastan rit. C'était le même rire chaud et sincère dont James se rappelait de la semaine précédente. Il avait personnellement espéré avoir imaginé ce rire. "Viens, James. Nous avons un endroit à visiter, des gens à voir." Laissant les chaînes en place, il prit James par l'avant-bras, le conduisant vers le fond du couloir, vers la Salle d'Interrogation. C'était la première fois que James pouvait clairement se rappeler le trajet. Sa fuite éperdue lui avait au moins appris ça. C'était son premier déplacement calme. Il aurait ri s'il en avait été capable.
Rodolphus ouvrit la porte et l'estomac de James se tordit. Il n'avait pas sérieusement imaginé qu'il n'y avait que trois Détraqueurs dans toute la prison d'Azkaban prison, mais en vérité, c'est qu'il n'avait pas beaucoup réfléchi sur le sujet, franchement. En une masse compacte tout au centre de la pièce se tenait ce qui semblait une centaine de Détraqueurs. Au milieu de la meute de robes et de capuchons, sur une table, il y avait Sirius. Aussi faible qu'il l'était, sa capacité à crier n'avait pas diminué avec le temps.
"Stupéfiant n'est-ce pas?" chuchota Rabastan à son oreille. "Ils n'ont pas souvent une chance comme ça. En fait, je ne pense pas qu'ils aient jamais eu une aussi bonne" James songea que s'il n'avait pas été retenu par les chaînes, il aurait essayé de le frapper. Il se tint donc tranquille.
L'essaim ondulait de telle façon que ceux à ce que les plus éloignés puissent à leur tour s'approcher, et la procession ne semblait pas voir de fin. Un brouillard blanc s'élevait de Sirius, et les Détraqueurs les plus au centre l'inhalaient avec une extase presque orgasmique. James voulut se détourner, comme si fermer les yeux ferait arrêter ce qui se passait, mais il était pétrifié.
C'est seulement une fois le choc passé que James nota que la vague de froid ne l'avait pas frappé. Tout à leur délice, les Détraqueurs l'ignoraient complètement. Il était aussi curieux de constater que chaque Détraqueur était aussi clair que le jour. James ne les avait jamais vu comme ça avant. Leurs capes avaient des détails précis, les mains squelettiques prenaient une netteté douloureuse. James pensa qu'il pouvait même deviner les visages sous les lourdes capuches. Quelque part, il n'était pas sûr de ce qui était pire : les Détraqueurs l'attaquant, ou les Détraqueurs l'ignorant. La réelle clarté de vision avec laquelle il pouvait voir leurs grandes formes était sans doute encore plus effrayante que les souvenirs qu'ils amenaient.
Bellatrix était déjà dans la pièce. "Jimmy! Tu es réveillé!" Elle indiqua à Rabastan et Rodolphus d'amener James là où elle était perchée, sur une autre table. James frémit. D'une certaine façon, il arrivait à supporter les deux frères ; il pensait même pouvoir se faire à l'idée de Détraqueurs aussi clairs que le jour. Mais elle, c'était différent. Comment pourrait-il supporter ce qui arrivait à son meilleur ami si elle était là ? Il soupira intérieurement alors qu'on le poussait pour avancer.
"On a une meilleure vue d'ici. Asseyez-le là, avec moi, voulez-vous?" Elle ne pouvait que choisir l'endroit d'où on a la meilleure vue, n'est-ce pas? James se mordit la lèvre pour ne pas faire de remarque désobligeante alors qu'on le hissait sur la table. Il savait que rien de bon ne pouvait en sortir.
"Ca fait un moment qu'on a pas regardé le spectacle ensemble, Jimmy. Ca m'a manqué." Elle ne quitta pas le spectacle des yeux. "Regarde ça. D'habitude, on obtient seulement une vague brume, mais ils ont un festin aujourd'hui."
James garda le silence. Ses pieds ne touchaient pas vraiment le sol, et ses jambes se balançaient toutes seules, malgré ses efforts pour les arrêter. ça lui paraissait particulièrement déplacé d'être assis sur un table, les jambes dans le vide, alors que Sirius hurlait de toute son âme. Malgré tous ses efforts, elles continuèrent de se balancer. Baissant les yeux, il vit que Bellatrix agitait aussi les siennes. Il soupira.
"Oh, ne soupire pas comme ça. Haut les coeurs! Vois le bon côté des choses." Elle lui mit une petite bourrade dans l'épaule et rit. "Il est en vie, non? C'est pas comme si on le laissait seul toutes les nuits."
James se tourna finalement pour regarder Bellatrix. "Non, vous le torturez juste sans répit. Devrais-je être reconnaissant?" Il était épuisé, et il en avait l'air, mais il y avait une note amère dans sa voix.
"Oui," répondit-elle simplement. "De toute façon, une fois qu'ils ont senti son odeur, ils viennent des quatre coins de l'île. Celui-là, là-bas," Bellatrix pointa du doigt un des Détraqueurs, James ne pouvait dire lequel, "vient en fait de l'autre bout de l'île. Je ne pourrais pas les renvoyer même si je le voulais. C'est leur dû. Ils nous servent, et par conséquent, ils se servent. C'est un cycle. Tu vois?"
James pouvait malheureusement voir. Ca le rendait malade. Bellatrix continua. "Utile, en fait. Ça nous donne une solution quand quelqu'un devint sérieusement suicidaire. Mais généralement l'effet n'est pas aussi spectaculaire, bien sûr." Elle sourit à elle-même.
James essaya de se détourner discrètement. Centimètre par centimètre, il essaya de maîtriser le tremblement de ses jambes. Il frissonna et sentit le sang quitter ses joues quand ses pieds entrèrent en contact avec les jambes de Bellatrix.
La réaction de Bellatrix fut rapide comme l'éclair. Sa main jaillit comme un serpent, attrapant James aux poignets. "On essaie de s'échapper, hein?" Elle se tourna face à lui.
"Bien sûr que non. Où irai-je?" La pression sur son bras commençait à devenir douloureuse.
"Alors tu m'as heurté délibérément?" L'amusement perçait dans la voix de Bellatrix. James se figea comme un daim devant une lumière brusque.
Glissant sa main sous le bras de James et le relevant, Bellatrix le poussa de la table tandis qu'elle se levait. L'entraînant avec elle, elle s'avança jusqu'au bord de la masse de Détraqueurs et les poussa contre la foule.
"Tu veux un endroit où aller? J'ai un endroit où aller." Même s'ils ne le faisaient pas à dessein, les Détraqueurs les entraînaient avec eux, les aspirant vers le centre. Il était trop tard pour essayer de s'éloigner maintenant. Les oreilles de James commencèrent à résonner de l'écho des cris de Sirius tandis qu'ils étaient de plus en plus près.
Bellatrix attrapa la table au centre pour éviter que leur couple ne soit de nouveau repousser vers l'extérieur. "Regarde!" Elle se redressa et lâcha la table – une de ses mains traversa la brume blanche qui s'élevait de Sirius et la fit ondoyer. La réaction des Détraqueurs fut immédiate. A chaque fois qu'elle faisait bouger la brume, la chaleur allait dans la même direction. Riant de son jeu, Bellatrix laissa retomber sa main et attrapa de nouveau la table.
Même là, les Détraqueurs ignoraient complètement James. Il n'avait jamais vu un Détraqueur d'aussi près auparavant. Son estomac se tordait continuellement. Il essaya de se pencher vers Sirius, pour essayer de faire savoir à son ami qu'il était finalement là, mais Bellatrix ne le laissa pas ; une main dans son dos, elle le retint fermement.
"Tu es seulement spectateur ici, James. Ils ont l'habitude de moi. Toi, tu es juste de la nourriture. C'est seulement par mon influence que tu peux être si proche. Tu ne veux pas qu'ils te remarquent, n'est-ce pas?" Tout amusement disparut de sa voix quand elle parla. C'était un vrai avertissement. Un frisson parcourut le dos de James en comprenant combien son murmure était mortellement sérieux.
Se tenant aussi immobile qu'il le pouvait, James se sentit mourir un petit peu alors qu'il se tenait au dessus de la silhouette hurlante de Sirius, incapable de rien faire. "Je peux lui parler? Il m'entendra? Ils remarqueront?"
"Ils ne remarqueront pas, mais il ne t'entendra pas." C'était déconcertant d'entendre Bellatrix parler si gentiment.
James essaya inutilement. "Sirius, je suis là. C'est moi. James. Je suis là pour toi." Les hurlement ne faiblirent pas et Sirius ne montra aucune indication qu'il savait que James était là. James persista.
"Je sais que tu ne peux pas m'entendre, mais je suis là pour toi." Sa vision se brouilla, et au début il pensa que les Détraqueurs l'avaient remarqué jusqu'à ce que les larmes coulent. "Sors-moi d'ici, Bellatrix."
"Quel est le mot magique, Jimmy?" La moquerie joueuse était revenue dans sa voix. Il sentit ses mains remonter dans son dos et des doigts délicats s'emmêler dans ses cheveux humides. James ferma les yeux et serra les dents. Pas maintenant. Seigneur. N'importe quand mais pas maintenant.
"S'il te plaît."
"C'est pas celui que j'attendais."
James devint frénétique. Pas celui qu'elle attendait? Que voulait-elle? Il pouvait à peine penser. Ce n'était ni le temps ni l'endroit pour les jeux. "Que veux-tu que je dise?"
Les yeux de Bellatrix brillèrent. "Supplie-moi."
Avec le sentiment qu'il vendait son âme, James murmura, "Je t'en supplie." Les mots étaient à peine audibles. Il était trop épuisé pour combattre, et le terrain de jeu était trop dangereux.
"C'est un début." Bellatrix pouffa alors qu'elle manoeuvrait dans la vague pour les sortir de la masse des Détraqueurs. James enregistra difficilement plus. Le monde entier s'évaporait progressivement autour de lui alors que les mots Je t'en supplie résonnaient encore et encore dans sa tête.
Rien n'existait. Seuls les trois mots qui avaient déchiré son être, le laissant vide, ne le laissant pas entier. Encore et encore, les mots résonnèrent dans sa tête.
Je t'en supplie.
Je t'en supplie.
Je t'en supplie.
James était seulement reconnaissant de ne pas avoir dérapé suffisamment au point de prononcer trois autres mots, mais c'était une bien maigre consolation.
