1er octobre

Prompt : Gagner un ours en peluche pour l'autre (Winning a teddy bear for the other)

Fandom : Max Steel


Steel ne prenait pas davantage de place qu'une peluche, avec sa morphologie extra-terrestre bien particulière. Ainsi, il pouvait dormir dans le lit de Max sans que le jeune homme ne voie de différence et sans le déranger. Même la liaison télépathique qui existait entre eux ne passait étrangement pas la barrière des rêves et du sommeil. Et heureusement pour Max, parce que les rêves de son meilleur ami n'étaient pas très gais, ces derniers temps. Avec l'arrivée imminente de Makino, son maléfique créateur, il revivait des bribes de son existence passée, quand il n'agissait que comme une machine de guerre qui était tenue de soumettre des planètes pour que son maître les dévore. Quand il était dépourvu de gentillesse et de compassion…

Il faisait des mauvais rêves sur ce que Makino lui ferait subir s'il lui remettait la main dessus, aussi. En tant que destructeur de mondes, il n'était évidemment pas doté de trésors de pitié et d'indulgence. Oui, ce n'était donc pas des nuits très agréables que l'extra-terrestre passait en ce moment et, si le fait de bouger et de parler dans son sommeil n'était pas suffisant pour réveiller Max, son état de détresse n'avait pas échappé au jeune homme. Il avait essayé d'en parler avec son ami, mais il n'y avait pas grand-chose à en dire et Steel ne souhaitait pas s'étendre dans ces cas-là. Il préférait penser à autre chose. Ce qui, évidemment, ne marchait pas vraiment.

« Hé, tu es sûr que tout va bien, mon vieux ? demanda Max pour la énième fois, vu qu'il n'était pas du genre à lâcher le morceau. Je t'ai senti agité, cette nuit. Toujours les mêmes cauchemars ?

-Oui et je ne crois pas que j'en serai débarrassé de sitôt, soupira l'extra-terrestre en lévitant pesamment hors du lit, au niveau de la tête de son ami. Tant que Makino sera dans le coin, il ne me laissera jamais en paix. Et même quand il ne sera plus dans le coin, d'ailleurs. Crois-moi, il est plus résistant et acharné qu'un cafard. »

Il s'avéra distrait tout le reste de la journée et ne fit même pas attention aux petites choses de la vie humaine de tous les jours, qui étaient pourtant pour lui une source de distraction sans comparaison. Max se résolut même à l'attraper pour le mettre sur son épaule, ses « nageoires » extraterrestres pendant mollement dans le vide. S'il n'avait pas ça, il était sûr que son ami aurait continué à se cogner aux murs et aux chambranles des portes.

« Fais pas cette tête, Steel, le supplia-t-il en l'empêchant de glisser le long de son bras quand il se pencha pour attraper à boire dans le frigo. Est-ce qu'il n'y a vraiment pas quelque chose que je pourrais faire pour t'aider ?

-Non, je ne crois pas. Merci de t'inquiéter, Max, vraiment, répondit l'extra-terrestre en lui caressant la joue avec sa « nageoire ». Mais c'est quelque chose que je dois combattre par moi-même. Enfin, essayer de combattre. Dans la mesure du possible. Ne t'en fais pas pour moi, vis ta vie et fais ce que tu as décidé de faire aujourd'hui. Un rendez-vous avec Sydney ? C'est le moment, je serai trop fatigué pour être tenté de m'en mêler. »

Max ne répondit pas, déjà en proie à une réflexion intense. Un moment privilégié, une sortie, ce n'était pas une mauvaise idée, mais pas avec la jeune fille pour laquelle il en pinçait. Non, avec Steel, c'était mieux. Il était sûr d'avoir vu des jouets aux différents stands de la foire qui se trouvait en ville et son ami pouvait être un véritable gamin quand il voulait. Ce n'était pas pour rien s'il pouvait encore jouer à « chat » avec quelqu'un malgré ses seize ans.

Revigoré par cette idée, le jeune homme saisit son sac à dos et l'ouvrit, prêt à inviter son ami à se glisser dedans. Mais Steel se laissa de lui-même tomber à l'intérieur avec mollesse, disparaissant sous les sachets de gâteaux à moitié entamés et les cahiers de cours. Il ne demanda même pas où ils allaient.

À la foire, Max repéra rapidement les stands qu'il cherchait. Pour gagner les objets qu'ils contenaient, il fallait gagner à tous ces jeux que l'on trouve habituellement dans les fêtes foraines : décaniller des boîtes de conserve, crever des ballons avec une carabine, pêcher des canards en plastique… Le jeune homme hésita un instant à s'adonner au dernier jeu, sûr que le ridicule de la situation arracherait au moins un rire à son ami, mais Steel n'avait pas l'air de prêter attention à ce qu'il faisait. Alors, Max se dirigea plutôt vers les stands qui se jouaient avec les boîtes de conserve.

La seconde question était de trouver le bon étal. Qu'est-ce qui ferait plaisir à son ami ? Un jeu vidéo ? Ils essayaient de soigner son addiction, en ce moment. Un gadget, n'importe lequel, même basique, qui faisait du bruit et de la lumière ? Steel adorait passer du temps avec Berto à essayer de les bricoler. Ou alors… plutôt quelque chose qui, de façon basique mais efficace, pourrait le réconforter de la présence de Makino.

Son choix fait, Max se dirigea vers un stand avec des boîtes de conserve. Quelques mois auparavant, il était encore très mauvais à ce jeu, mais son oncle lui avait appris à les faire tomber presque du premier coup. Tout était dans le poignet, pas dans la force. Le jeune homme sourit au forain, paya et se concentra en saisissant une des balles de tennis. Il ne devait pas échouer à gagner cet énorme ours en peluche qui lui souriait presque depuis son crochet, avec sa fourrure blanche et soyeuse et son ruban doré autour du cou. C'était pour Steel ! À ce moment-là, il ne lui vint même pas à l'idée qu'il aurait tout bonnement pu l'acheter. Il était concentré sur ce cadeau qu'il voulait faire à son ami et il était prêt à dépenser toutes ses économies dans des parties infinies, s'il le fallait !

Heureusement, l'entrainement de son oncle porta assez facilement ses fruits et le forain, avec mauvaise humeur, fut obligé de lui tendre l'énorme peluche.

« Hé, Steel, regarde ce que j'ai ! s'exclama Max, enchanté, en jetant son sac sur son lit, tirant la fermeture éclair et saisissant son partenaire par une « nageoire » pour le faire sortir. Je l'ai gagné exprès pour toi !

-Oh ! lâcha son ami, soudain plus vif qu'il l'avait été ces derniers jours. C'est pour moi ? Vraiment ? »

Il souleva l'ours et le porta à hauteur de son regard pour le contempler.

« Oui, c'est pour toi, confirma Max en souriant. Je sais que c'est peut-être un peu trop enfantin et que ça n'arrêtera sûrement jamais Makino, mais…

-Merci, Max ! l'interrompit l'extra-terrestre en jetant l'ours sur le lit pour prendre sa tête dans ses « nageoires ». Ça me touche que tu aies fait ça pour moi. Tu es vraiment un frère ! »

Et, en disant cela, il entrechoqua leurs fronts en faisant un bruit de baiser. Max rit et s'assit sur son lit, soulagé de le voir un peu plus vivant, tandis que Steel promenait la peluche partout dans la pièce. Ça faisait du bien de le voir heureux.