6 octobre
Prompt : Porter de pompier (Fireman's carry)
Fandom : Pokémon version Diamant/Perle/Platine
Platina ne savait pas ce qu'il y avait dans ces cocktails, mais elle en avait définitivement trop bus.
Le gratin de Sinnoh était toujours délicat à appréhender, même après des années. Elle n'avait pas l'intention de se laisser entrainer dans leurs excès parfois dangereux et leurs lubies complètement étranges, mais parfois, c'était difficile de dire non. On se disait que ce n'était probablement pas si négatif si eux-mêmes les pratiquaient, on avait envie de découvrir, d'avoir des choses à partager avec eux. On perdait peu à peu le sens des vraies réalités… Depuis combien de temps n'était-elle pas partie dans la nature pour s'entrainer, seule ? Ce vent sur son visage… il était froid, à cause du mois d'octobre, mais si agréable… et il sentait si bon, avec ce parfum de feuilles mortes et de pluie… Si bon, presque plus que les lourdes senteurs de parfums, de plats raffinés et de tissus précieux qui régnaient dans les salons et les hôtels.
Mais d'où venait cette odeur, au fait ?
Et pourquoi avait-elle si froid ?
Platina essaya de se redresser, mais son corps était aussi lourd que du plomb. En plus, sa tête lui faisait atrocement mal et elle avait l'impression qu'elle allait vomir. Une seconde plus tard, son corps abonda dans ce sens et elle régurgita le contenu de son estomac sur le sol. Elle aurait bien aimé voir sur quoi exactement elle avait rendu, par pur souci de ne pas être complètement un boulet et de pouvoir aider à nettoyer, mais elle ne voyait plus rien. Il faisait trop sombre, trop nuit… et en plus, son corps continuait à avancer tout seul.
Enfin, il n'avançait pas vraiment tout seul… Il n'était même pas en station debout, pour tout dire. Ses perceptions de l'espace étaient un peu brouillées, mais elle se sentait positionnée sur le ventre, les jambes pendant dans le vide, le bras gauche tenu par une main réconfortante pour ne pas tomber.
Si son corps continuait à avancer tout seul, c'était parce que quelqu'un la portait. Elle ne savait pas vraiment qui, mais ça lui apportait un curieux sentiment, ancien, de confort et de familiarité. À partir de là, elle se mit à somnoler… enfin, à dériver dans une semi-inconscience complètement due à l'excès d'alcool qu'elle avait ingéré.
Simiabraz, pendant ce temps, continua son chemin vers la villa que sa dresseuse habitait à l'Aire de Détente. Il l'avait vue commencer à plonger dans l'ébriété et avait décidé de la sortir de là. Sachant également qu'elle risquait de vomir, il l'avait chargée sur ses épaules en position ventrale après l'avoir délogée de son fauteuil. Puis, il avait quitté le Club Rubans. Ils étaient tous complètement ivres, là-dedans, de toute façon. Personne ne s'en rendait compte.
Platina continua de marmonner dans sa semi-inconscience, sa robe tombant autour d'elle comme les pétales d'une fleur refermée pour la nuit. Heureusement, elle n'avait pas vomi dessus… Tout ce qu'il aurait à faire pour ce soir serait donc de la mettre au lit et non pas demander à Momartik de la laver avant.
Parvenu devant la villa, Simiabraz attrapa les clés dans la poche de son amie et déverrouilla la porte. Il entra, referma le battant derrière lui et se dirigea vers le grand lit à baldaquins autour duquel était enroulé Giratina, son corps immense formant comme un gardien inquiétant et omniscient. Il le regarda coucher la jeune fille, déjà pieds nus puisqu'elle avait perdu ses chaussures en cours de route. Simiabraz arrangea ses cheveux bleu foncé autour d'elle, borda le lit avec la couverture et s'assit au pied du lit pour la veiller.
À un moment, il la sentit poser soudain sa main sur son épaule et murmurer, avant de se rendormir, d'une voix pleine de fatigue et de reconnaissance : « Merci. »
