12 octobre

Prompt : Bisou ensommeillé (Sleepy kiss)

Fandom : Fire Emblem Awakening


La maison était calme et silencieuse, comme toutes les masures de la capitale depuis la fin de la guerre. Chaque rue, chaque place, chaque habitation paraissait enfin respirer, retrouver la quiétude et la sérénité et il en était de même pour les Ylissiens. Ils pouvaient sortir sans crainte, vivre sans redouter une attaque, se laisser aller au lieu de rester sans arrêt sur le qui-vive. Ce relâchement faisait un bien fou. Il permettait de se sentir plus léger et d'avoir l'esprit plus clair.

Henry, le premier, était bien content de pouvoir profiter de la douceur et d'un bon sommeil réparateur. En fait, ces jours-ci, c'était les moments où il dormait, du début de la nuit jusqu'aux premières lueurs de l'aube, qu'il chérissait le plus. C'était des instants bénis, magiques. Des heures de tendresse et de plénitude qui commençaient à la tombée du crépuscule, quand sa femme Olivia se rendait à ses spectacles de danse sur fond de ciel indigo et de nuages d'or. Il l'embrassait toujours tendrement avant de la laisser partir mais, après, il allait extraire de son berceau leur fils Iñigo qui venait de naître.

L'enfant était si petit, il ne pesait pas plus lourd qu'une plume. Il était toujours profondément endormi à ces moments-là, apaisé par la tétée, la chaleur et le lait chaud que sa mère venait de lui donner. Il bougeait à peine au milieu de ses petites couvertures violette et Henry éprouvait toujours un amour gigantesque quand il le soulevait dans ses bras. Il le calait tout contre lui et embrassait sa petite tête couverte de fins cheveux blancs, comme les siens. Puis, il se dirigeait vers le grand lit qu'ils partageaient, Olivia et lui, et se couchait sur les couvertures, la tête environnée des couleurs éclatantes du ciel indigo et des traînées de nuages d'or. Il posait bébé Iñigo sur sa poitrine, en position ventrale, et le laissait continuer à dormir.

C'était son moment privilégié avec son fils. Normalement, les bébés font ça avec leur mère, mais le petit Iñigo voulait toujours que ce soit Henry qui le tienne de cette façon. Les rares fois où le mage noir avait été trop occupé pour le faire, il avait crié et pleuré jusqu'à ce que son père revienne, se calmant instantanément lorsqu'il le posait sur sa poitrine.

Ce soir-là non plus ne fit pas exception. Au début, Henry avait fait ça pour calmer son enfant après des cauchemars, mais c'était une habitude qu'ils avaient très vite prise, tous les deux. Et il ne pouvait nier qu'il n'avait pas envie que ces moments s'arrêtent.

D'une main somnolente, il toucha doucement le dos de son fils pour s'assurer qu'il allait bien. C'était quand même un tout petit bébé, on ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver. Mais bébé Iñigo allait bien, très bien, même. Henry le sentait respirer tout doucement contre sa poitrine et même faire des petits bruits de ronflements. Il était toujours incroyablement calme et sage, ne s'agitant que quand il faisait un mauvais rêve ou qu'il peinait à s'endormir.

Dans ce cas-là, comme durant cette nuit, Henry se réveillait toujours. Pas complètement, mais il pouvait sentir son fils s'agiter un peu trop contre lui ou crier, même si son sommeil était très profond, et, dans ce cas, il émergeait assez longtemps de son repos réparateur pour caresser sa tête ou son dos. Cette nuit-là, sentant que son agitation et ses petits cris étaient plus forts que d'habitude, le mage noir se redressa juste assez pour, doucement, poser un bisou ensommeillé sur sa tête. Il était si doux et il sentait si bon. Son odeur et sa présence le comblaient d'un amour infini à chaque fois.

« Ça va, tout va bien, murmura-t-il en caressant le dos de son enfant. Je suis là, Iñigo. »

Le bébé se calma instantanément. Henry, toujours à moitié endormi, lui posa un second baiser sur la tête et laissa son dos retomber en arrière sur les coussins. Il caressa encore une fois sa petite forme qui s'était déjà ré-assoupie et se laissa lui aussi dériver. Il était bien. Il était si bien. Il ne pouvait que prier pour que ces crépuscules et ces nuits durent le plus longtemps possible.

Quand Oliva rentra de sa représentation ce matin-là, à l'aube, elle tomba, comme toujours, en arrêt devant ce spectacle magnifique et sourit. Cet Henry alors, un vrai papa poule.