14 octobre

Prompt : Danser un slow (Slow dancing)

Fandom : Pokémon version Diamant/Perle/Platine

Platina finit de nouer le ruban jaune dans ses cheveux bleu nuit. La soirée qui s'annonçait lui donnait une impression étrange, de gêne et d'excitation tout à la fois. C'était la première fois depuis… trois ans ? qu'elle allait assister à une soirée tranquille, sans paraître, sans jeux de dominance, sans argent et alcool en jeu. Seulement des gens qu'elle aimait et des inconnus qui étaient juste là pour s'amuser. C'était un peu effrayant… elle n'avait plus l'habitude.

La jeune fille soupira et lissa la jupe de sa robe du plat de la main. Elle ne pouvait pas trainer plus longtemps. Il fallait qu'elle y aille, tout le monde allait l'attendre et elle ne voulait pas qu'ils s'inquiètent davantage. Même s'ils avaient compris qu'ils ne devaient pas l'observer d'un air apitoyé en permanence pendant qu'elle se remettait de ces trois années de déconnexion totale. D'une main, elle saisit son carnet de bal et, de l'autre, la pochette contenant ses affaires importantes. Elle se dirigea ensuite vers la sortie du vestiaire et pénétra dans la salle de bal. Il y avait pas mal de monde, mais moins que ce à quoi elle s'attendait. L'ambiance était presque intime et familiale et de petits groupes s'étaient formés ici ou là, les Pokémons déambulant au milieu des humains.

Platina s'approcha d'une table et posa son carnet et sa pochette dessus. Son Luxray dormait dessous et elle sourit en se penchant pour le caresser. Puis, elle se redressa et regarda autour d'elle. Elle avait repéré ses amis ici ou là, Louka, le professeur Sorbier, des champions d'arène, mais elle n'osait pas encore aller les voir. Il lui fallait un peu de temps pour se réhabituer aux regards attentifs et sincères… Heureusement, elle repéra son Rapion qui venait vers elle et se pencha pour le soulever et le poser sur sa tête.

« Je vais avoir besoin d'un soutien moral, lui déclara-t-elle tandis que ses petites pattes s'enfonçaient doucement dans ses cheveux. Tu m'accompagnes ? »

Blandine poussa un petit cri en guise d'assentiment et Platina, un peu rassurée, s'enfonça dans la foule.

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Au bout d'une heure, Platina commençait à peine à se sentir à l'aise quand Barry lui fonça soudain dessus et l'attrapa par les poignets pour l'attirer vers lui.

« Platina ! s'exclama-t-il. Enfin je te retrouve ! Écoute, j'ai rempli tout ton carnet de bal !

-Hein ? Quoi ?

-Regarde ! J'ai vraiment hâte de danser avec toi. Et si on s'y mettait maintenant ?

-Hein ? Quoi ? Maintenant ? Pendant les slows ? Oui, bien sûr, si tu veux… Avec plaisir. »

Barry avait vraiment l'air ailleurs, même davantage qu'elle, et Platina dut lui ôter son carnet de bal des mains. Effectivement, il avait rempli tous les créneaux, d'une écriture nerveuse et presque énervée qui l'intrigua. Elle donna le livret à Blandine, qui le saisit dans ses mandibules et descendit de sa tête pour le reposer sur la table.

« Bon, allons-y, dit-elle en enlaçant son ami d'enfance. Tu sais, ça m'a vraiment manqué de passer du temps avec toi.

-Oui, moi aussi, admit Barry mais presque comme s'il ne l'écoutait pas vraiment. »

Platina fronça les sourcils, intriguée, et se laissa aller contre le jeune homme pendant quelques secondes, avant de croiser, soudain, le regard furibond de Viviane qui les dévisageait. Viviane… Barry ? L'air distrait de son ami ? La façon dont il avait rempli son carnet de bal ? Sa distraction ?

Avait-elle raté tant de choses pendant ses trois ans d'absence ?

« Barry, lança-t-elle en s'écartant de lui. Dis-moi, qu'est-ce que tu fabriques ? Tu avais vraiment envie de danser avec moi ou c'est juste pour rendre Viviane jalouse ?

-Quoi ? Mais enfin, qu'est-ce que tu racontes ? s'indigna Barry. Comme si c'était mon genre !

-Je ne savais même pas que tu étais du genre à craquer sur Viviane, plaça Platina doucement. Ça fait combien de temps ?

-Pas longtemps, répondit Barry en semblant enfin réaliser que c'était sa meilleure amie qui était là, pas un simple prétexte à rendre jalouse. Je suis désolé. Je t'en aurais bien parlé, mais…

-Je sais. »

Barry, toujours aussi peu subtile. Platina soupira, déprimée, et cligna des yeux de surprise quand son ami d'enfance glissa ses doigts sous son menton pour lui relever la tête et l'embrasser sur le front.

« C'est pas grave, 'tina, affirma-t-il. On va pouvoir rattraper ces années de distance, maintenant.

-Oui, c'est vrai… Merci…

-En commençant par faire en sorte que Viviane soit assez jalouse pour revenir me parler, même si elle a dit qu'elle ne le ferait jamais !

-Heu, Barry, ça, c'est complètement idiot. Rendre les gens jaloux, ça ne les aide pas à t'aimer davantage. »

Platina lança un regard particulièrement éloquent à Barry, qui fut doublé par celui que Blandine, remontée sur la tête de sa Dresseuse.

« Hé ! Arrêtez de me regarder comme ça, toutes les deux ! protesta le jeune homme en croisant les bras. Je ne peux pas prévoir si mes plans vont marcher avant de les tester !

-Eh bien, je vais t'épargner cette peine, rétorqua Platina. Ce plan ne marchera pas. Allez, prends-moi de nouveau dans tes bras, maintenant. On danse un peu et ensuite, je t'aiderai à te réconcilier avec Vivi.

-Ça me va, s'enthousiasma Barry. Merci, 'tina. »

Il la serra contre lui et ajouta :

« Mais j'aimerais bien que tu fasses autre chose pour moi, d'abord.

-Quoi ? s'étonna la jeune fille.

-Que tu demandes à Blandine de descendre de ta tête. Je sens qu'elle me juge et ça me perturbe ! Ne me regarde pas comme ça, Blandine ! Tu aurais peut-être fait la même chose, à ma place ! »

Platina éclata de rire. C'était si bon après tout ce temps.