22 octobre
Prompt : Compter fleurette au travail (Flirting at work)
Fandom : Yu-Gi-Oh ! 5D's
Au bout d'un moment, la brûlante ambition de Jack, son désir de se concentrer exclusivement aux Duels sans se préoccuper de quoi que ce d'autre, sa détermination à toute épreuve, se fissurèrent. Certes, il était toujours décidé à devenir le meilleur et à ne jamais se faire détrôner, même après la fin de sa carrière !, mais il commença à se détendre et à rechercher à nouveau le contact humain. Il ne faisait pas partie des êtres les plus sociaux ni des plus friands des grandes activités entre amis, mais il aimait bien voir des gens autrement que pour se faire acclamer. C'était ses amis qui lui avaient donné ce goût-là et Carly, bien des années plus tard, s'était chargée de le lui rappeler.
Quand la jeune journaliste et lui se rencontrèrent donc de nouveau, après une séparation qui avait duré presque deux ans, il était tout à fait disposé à renouer le contact. Voire davantage, parce qu'il n'avait jamais vraiment oublié son attachement pour la jeune fille. Même en l'ayant repoussée, elle et ses deux autres admiratrices, deux ans auparavant. Mais Carly, elle, n'était pas disposée à oublier son comportement aussi facilement. D'autant plus qu'elle devait avoir peur de souffrir encore une fois.
« Hé, Carly, tu as l'air bien solennelle, l'interpela donc Jack en la rejoignant dans le couloir après la réunion officielle de présentation de l'équipe dont ils sortaient. Nous avons encore un peu de temps avant de commencer nos activités de la journée. Tu veux aller boire un café ?
-Désolée, mais j'ai pas mal de trucs à faire pour me mettre en place, déclina-t-elle en se tournant vers lui, ses notes, ses calepins et son ordinateur serrés contre elle. Peut-être une autre fois.
-Ce soir ? insista le Duelliste. Je peux t'emmener au restaurant. Comme tu dois emménager dans ton nouvel appartement, ça t'évitera de devoir faire à manger.
-Justement, je préfèrerais commencer à ranger mes affaires les plus importantes dès que possible. Sinon, je ne pourrai jamais travailler dans de bonnes conditions.
-Pour quelqu'un qui a vécu dans sa voiture, c'est un peu paradoxal, non ? sourit Jack. »
Carly lui rendit brièvement son sourire et le gratifia d'un hochement de tête.
« On se reverra plus tard, Jack, conclut-elle d'un ton poli mais distant. Après tout, on va travailler ensemble à partir de maintenant. »
Et puis elle s'éloigna dans le couloir. Jack la regarda partir, désappointé. Il commençait à se rendre compte à quel point il avait été grossier, égoïste et insensible de la planter comme ça après tout ce qu'ils avaient traversé. Évidemment qu'elle n'avait plus envie de faire comme si de rien n'était ! Il allait falloir qu'il fasse quelque chose pour lui prouver que tout pouvait encore recommencer entre eux et qu'il n'avait jamais vraiment décidé de l'oublier.
Sauf que Jack n'était pas non plus la personne la plus subtile du monde. Ce qui voulait dire qu'il ne vit aucun problème à débarquer dans la salle de réunion, le lendemain, avec un énorme bouquet de fleurs à destination de la jeune femme.
« Je me suis levé tôt pour aller acheter ces iris et ces lys à la boutique au coin de la rue, annonça-t-il de sa voix la plus charmante, devant tous les managers, les agents de presse et les assistants réunis. Tiens, elles sont pour toi.
-Heu, Jack… Tu es sûr que c'est vraiment le moment ? demanda Carly, embarrassée, en jetant un coup d'œil à ses collègues qui la dévisageaient avec des yeux ronds.
-C'est toujours le moment quand on a la chance d'avoir une attachée de presse aussi charmante que toi, insista Jack. Allez, prends ce bouquet. Il est pour toi.
-D'accord, d'accord… Je vais les mettre sur mon bureau, céda son amie en prenant les fleurs. »
Pendant le reste de la semaine, Jack multiplia les phases de drague. Mais, le problème, c'était qu'il faisait ça devant tout le monde, pas dans l'intimité d'une salle de repos ou d'un couloir calme. C'était assez touchant, quand on y réfléchissait, que le champion de Duels déterminé et orgueilleux soit aussi complètement naïf et sans aucun embarras concernant les choses de l'amour. Ça ne lui posait absolument pas de problème qu'on le voie compter fleurette à la fille qui lui plaisait au travail, alors que ce n'était absolument pas le moment.
« Jack, franchement, tu as vraiment l'impression que tes moments sont bien choisis à chaque fois ? soupira Carly en réussissant à l'entrainer dans une salle de pause alors qu'il s'était mis à lui déclamer des poèmes.
-Pourquoi ? Est-ce que mes mots n'étaient pas assez bien choisis ? s'étonna-t-il.
-Tes mots, oui… Tes moments, pas du tout. Jack, qu'est-ce que tu cherches à faire ? Je croyais que tu voulais te concentrer sur ta carrière et tu n'avais pas de place pour des femmes dans ta vie ? »
Son ton accusateur et blessé était clairement perceptible. Jack se sentit un peu coupable, comme toutes les fois où il rejetait quelqu'un qui comptait pour lui sans réfléchir, sur le moment, au fait que tout le monde ne faisait pas passer les Duels et le succès avant tout le reste.
« Je suis désolé, Carly, s'excusa-t-il sincèrement. Je crois que je ne réfléchis pas toujours quand je parle. C'est vrai que je ne renoncerai jamais à mon objectif de devenir le meilleur Duelliste, mais ça ne veut pas dire que j'ai arrêté de penser à toi.
-J'ai beaucoup pensé à toi aussi, soupira Carly. C'est pour ça que ça m'a autant blessée quand tu es parti. Je croyais qu'on avait au moins tissé un lien, toi et moi.
-Oui, c'est le cas, affirma le Duelliste en se gardant bien de lui rappeler que, pendant qu'elle était possédée par les Pactisans des Ténèbres, il avait avoué l'aimer. Alors, est-ce que tu veux bien me donner une chance ?
-Eh bien, je ne voudrais pas que tu continues d'envahir mon bureau de bouquets de fleurs, plaisanta Carly. Autrement, je ne vais plus pouvoir m'y déplacer. Alors oui, Jack. Je veux bien qu'on essaye de vivre quelque chose ensemble. Si tu ne te dédouanes pas à chacun de nos rendez-vous !
-Bien sûr, Carly ! Je ne te décevrai pas, affirma Jack. On s'embrasse pour fêter ça ? »
Ils s'embrassèrent effectivement entre la fontaine à eau et le photocopieur. Des citrouilles en papier et des fausses toiles d'araignées décoraient les plafonniers et les fenêtres à l'occasion d'Halloween qui approchait. Ça n'avait rien de romantique. Enfin, à première vue, ça ne l'était pas. Mais, pour Jack comme pour Carly, c'était le plus beau baiser du monde.
