Genre : yaoi, aventure

Disclamer : ces personnages ne sont pas à moi et croyez-moi, j'en suis très malheureuse !

Voilà la suite, je suis désolée d'avoir mis tant de temps à l'envoyer ! En espérant que vous aimerez !

Plus que quelques heures

Ils repartirent donc, alors que le soleil n'était pas encore levé. Goku s'endormit rapidement à l'arrière, la tête posée sur son poing solidement plaqué contre l'un des coins de la voiture. Sanzo, à qui l'incident n'avait décidément pas plu du tout, affichait un visage contrarié, visiblement de mauvaise humeur. Il était vrai qu'il aimait rarement qu'on lui dire dessus.

Gojyo n'avait pas non plus apprécié cette histoire, et particulièrement le moment où Hakkai était tombé, il avait ressenti comme une impression bizarre. Même s'il était en rogne contre lui en ce moment, il aimait son ami et le fait qu'il aurait pu risquer sa vie dans cet affrontement stupide lui avait filé une trouille mémorable. Et après mûre réflexion, ce n'était peut-être pas contre Hakkai réellement qu'il était en rogne, mais plutôt contre lui-même…

Le temps s'écoula sans qu'un mot ne soit émis. L'aube se leva, offrant aux branchages des arbres de magnifiques couleurs d'abords oranges, puis jaunes et enfin dans de splendides tons or. La nature se mit à chanter sous ce réveil haut en couleur et cela détendit un peu les quatre amis. Ils oublièrent vite l'incident de la nuit. Gojyo s'adonna même à la taquinerie avec Sanzo, puisque son adversaire favori, le singe, était profondément endormi.

- Enfin, heureusement qu'il y a Hakkai, sinon je ne donnerai pas cher de la peau de notre cher moine !

- Et moi, je ne donne pas cher de ta peau non plus si tu te tais pas au plus vite ! grogna Sanzo.

- Oh, on dirait que j'ai touché le point sensible ! Et si je…

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que la voiture faisait une violente embardée, projetant ses occupants sur le côté droit, réveillant Goku. Elle revint vite dans le droit chemin mais cela s'était passé si vite qu'ils en restèrent quelque instants sans voix.

- Qu'… qu'est-ce qui… qui s'est passé, bégaya Goku, encore endormi.

- Je sais pas, répondit le demi-youkai. Hé Hakkai, qu'est-ce qui t'as prit ?

En se penchant, Gojyo remarqua que l'ancien humain était très pâle et luttait pour conduire correctement.

- Qu'est-ce qui se passe, Hakkai ? l'interrogea Sanzo, devançant Gojyo.

- C'est rien, rassurez-vous, tout va bien…

- Tu blagues là, t'as pas l'air dans ton assiette ! s'exclama le demi-youkai.

Sa réplique à peine finie, la voiture faisait de nouveau une violente embardée sur le côté gauche ce coup-ci. Sanzo rattrapa le volant et ordonna à Hakkai de s'arrêter :

- Si tu continues comme ça, tu vas tous nous tuer !

La voiture s'arrêta donc dans un grand crissement des freins. Tous regardèrent Hakkai qui baissa la tête.

- Je suis désolé… Je ne sais pas ce qui m'arrive…

- J'ai une petite idée…

Sanzo agrippa le bras gauche d'Hakkai, qui le regarda étonné, et montra l'endroit où la manche était déchirée, le tissu pendant sur le côté, dévoilant la peau. Là où la flèche de la nuit l'avait égratigné, la peau était devenue rouge sang et avait largement enflée, comme après une violente blessure.

- C'est bizarre, tu n'avais pourtant rien tout à l'air, marmonna Gojyo.

- C'est normal, s'exclama Sanzo, la voix emplie de colère retenue. Il n'y a qu'une seule chose qui puisse provoquer une telle réaction… Du poison.

Le mot résonna aux oreilles des trois amis.

Du poison.

Hakkai était empoisonné.

- Mais bon sang, tu connais pas un remède le moine, ils vous apprennent rien dans vos couvents ! s'énerva Gojyo.

- Crétin, si je ne sais pas de quel poison il s'agit, comment veux-tu que je trouve son antidote ? Et on appelle ça des temples !

- Mais comment on va faire alors ? paniquait Gojyo. On peut pas le laisser comme ça !

- Mais bien sûr qu'on va pas le laisser comme ça !

Le ton commençait à monter quand Goku s'interposa entre eux deux en sautant sur le siège avant :

- Hakkai !

L'ancien humain venait de s'évanouir et le jeune garçon l'avait retenu à temps avant qu'il ne tombe par terre.

- Bon sang, au lieu de vous disputer, vous pourriez vous soucier d'Hakkai, non ?

Le rappel à l'ordre calma les deux hommes qui agirent : Gojyo aida Goku à descendre Hakkai inanimé de voiture et à l'allonger par terre pendant que Sanzo cherchait la trousse de secours.

- Bon sang, c'est pas possible, où est-ce qu'il la range… Ah, la voilà !

- Et tu comptes faire quoi avec cette boîte ? Le couvrir de bandages ? Je te signale qu'il nous faut un antidote ! cria Gojyo.

- Mais je sais bien, espèce d'abruti !

Le moine continua cependant à fouiller dans la trousse de secours jusqu'à ce qu'il sorte une seringue. Il s'approcha d'Hakkai, découvrit son bras et lui injecta la dose contenue dans la seringue.

- Qu'est-ce que c'est ? Gojyo s'était un peu calmé en voyant que la situation bougeait un peu.

- Une antidote contre le poison de serpents. J'ignore si c'est ce que ce jeune con a mis sur sa flèche mais si c'est le cas, cela le soignera.

Une fois la piqûre faite, Sanzo se redressa.

- Il reste plus qu'à attendre.

- Longtemps ?

- Non, cela agit vite, dans quelque minutes nous saurons.

Les quelques minutes en questions se déroulèrent dans une ambiance sinistre. Sanzo resta impassible alors que Goku, resté accroupi à côté d'Hakkai affichait une mine inquiète. Quand à Gojyo, il était adossé à la voiture et fixait étrangement Hakkai, perdu en lui-même.

Hakkai ouvrit enfin les yeux, faiblement.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce que je fais là ?

Goku lui sauta dessus alors qu'il se redressait sur son séant :

- Tu es guéri ! Tu es guéri !

Un bon coup de baffeur.

- Laisse-le respirer le singe ! Comment tu te sens ?

- Je sais pas, c'est…bizarre.

Gojyo le regarda et lui lança :

- C'est le con de cette nuit qui t'as empoisonné ! Si je tenais cet abruti…

Hakkai sourit devant la colère de son ami et tenta de se lever avec l'aide de Goku.

Une fois debout, il constata qu'il arrivait à se tenir.

- Tout a l'air de bien aller…

Cependant Sanzo le fixait bizarrement, le scrutant pour déterminer son état exact.

- Tu es sûr que tu vas bien ?

- Et bien… je pense que ou…

Il ne put finir. Il n'eut que le temps de se retourner, de se tenir à un arbre pour pouvoir vomir tout ce que son estomac contenait.

Goku restait là à le regarder, impuissant devant son malaise soudain.

- Merde, dit Sanzo.

- Quoi, qu'est-ce que ça veut dire ça ? hurla Gojyo. Hakkai !

Ce dernier se redressa péniblement. Il avait les larmes aux yeux tellement ses nausées avaient été violentes.

- Je vais bien maintenant.

- Non, c'est ce que tu crois mais non la vérité, déclara le moine. J'ai fais erreur, ce petit monstre est décidément très intelligent.

- Explique-toi bon sang ! s'exclama Gojyo.

- Il n'a pas mis le poison de n'importe quel serpent, ce qui explique que la seringue t'ait réveillé Hakkai, mais pas guéri. Cette piqûre ne t'a donné qu'un simple répit.

- Merde ! Ils étaient tous pendus à ses paroles.

- Tu as été empoisonné par un serpent blanc, l'un des serpents les plus mortels au monde. Le problème, c'est que le seul antidote possible se constitue avec le venin même du serpent.

- Ben, on a qu'à en choper un alors, décida Goku.

- Baka saru, ce serpent est tellement rare qu'il est possible que ce garçon l'ait acheté très cher dans un marché, car c'est pratiquement impossible aujourd'hui d'en trouver en liberté ! En tout cas, on en trouvera pas ici et Hakkai risque de mourir avant même qu'on en trouve un !

Au mot « mourir », Gojyo frissonna.

- Alors il n'y a qu'une seule solution, murmura-t-il.

- Oui, retourner voir ce garçon et lui demander l'antidote.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

- Ils vont revenir, ils vont revenir, se répétait-il intérieurement depuis leur départ. Il seront bien obligés de revenir !

Mais il avait beau essayer de se convaincre, le doute persistait. Si jamais le poison n'avait pas agi ? Et s'ils décidaient de continuer leur route sans retour en arrière ? S'ils ne connaissaient pas ce poison ?

Ces derniers jours, il avait tellement misé sur eux que leur refus de l'aider l'avait démoli intérieurement. Sans en être conscient, il leur en voulait. Ils étaient forts, et selon lui, cela était une raison valable pour aider les plus faibles. Il entendit soudain un bruit de moteur…

C'était eux sans aucun doute ! Ils étaient revenus !

Il poussa un grand soupir de soulagement.

C'était à lui de jouer maintenant, les ions étaient en place et il fallait qu'il fasse de son mieux. Après tout, il avait plusieurs vies entre ses mains.

Au début, il s'en était un peu voulu d'avoir utilisé un poison aussi fort et puis après, la situation devenant plus claire, il en avait déduit que c'était la meilleure solution qu'il puisse adopter. Il aurait préféré toucher le moine arrogant. Tant pis pour le jeune homme brun…

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Contrairement à la veille où les arbres leur avaient paru accueillants, la forêt leur renvoya une atmosphère de mort cette journée-là, leur rappelant douloureusement la situation présente. Il fallait à tout prix qu'ils retrouvent ce garçon, mais ils étaient quasi certains qu'il viendrait à eux de lui-même. Ce qui ne tarda guère, car à leur arrivée au campement de la veille, le jeune garçon était déjà là, debout les bras croisés, à les attendre.

Sanzo, qui avait pris le volant à la place d'Hakkai qui s'était sagement assis à côté, arrêta immédiatement la voiture, en descendit et s'approcha à grande vitesse du garçon. Gojyo en fit de même et on sentait bouillir en eux la même rage. Par contre, si le moine s'arrêta à quelques pas du garçon, le demi-youkai continua jusqu'à le saisir par le col et à lui hurler dessus, menaçant :

- L'antidote, plus vite que ça !

- Et pourquoi vous le donnerai-je ? Je ne suis pas plus un justicier que vous ! fit-il un sourire sur les lèvres en regardant Sanzo, ignorant le demi-youkai.

Gojyo n'en tint pas compte et continua, toujours sur le même ton :

- On en a rien à foutre de ces histoires de justicier, tu vas nous le donner tout de suite, espèce de petit salaud, sinon tu vas connaître mon poing !

Il leva le bras, prêt à exécuter sa menace.

Ce fut Sanzo qui l'arrêta, à sa grande surprise. Il regarda le jeune garçon et soupira.

- Pourquoi ? Pour que l'on soit obligés de t'aider ?

- Une vie est une monnaie d'échange comme une autre ! riposta le garçon, piqué.

« Une vie » pensa Gojyo. Quand cela était anonyme, le mal était moindre, mais là il s'agissait de la vie d'Hakkai… Une douleur sourde s'installa au cœur de Gojyo. Il relâcha sa pression sur le garçon, l'air perdu. Sanzo en profita pour se rapprocher et entamer le dialogue avec le jeune garçon sauvage. Quand à Goku et Hakkai, ils étaient descendus silencieusement de voiture et attendaient l'issue qui allait suivre, rien ne servait de venir perturber la fragile paix qui venait de s'installer. Le singe gardait un œil sur Hakkai, au cas où un malaise le reprenne. Le singe avait horreur des faiblesses de ses amis, et Hakkai était si gentil avec lui d'habitude… Ce dernier semblait en pleine forme, malgré ce qui s'était passé auparavant. Il gardait cependant un air gêné, conscient qu'i se retrouvait au centre des intérêts, et cela le mettait mal à l'aise.

- J'ai réellement besoin de votre aide, et je n'ai trouvé que cela pour vous forcer la main.

- Bien…

La situation n'offrant aucune issue, Sanzo dut admettre intérieurement qu'ils devaient se plier aux conditions du jeune homme. C'est avec écoeurement qu'il lâcha :

- Nous acceptons de t'aider. Donne-nous maintenant l'antidote !

L'enfant ricana :

- Pour que vous filiez sans m'avoir aidé une fois votre ami rétabli ? Je suis peut-être jeune mais pas con !

- Baka, gueula Sanzo, à bout de patience.

Sentant la menace, le jeune garçon, avec une agilité surprenante, s'esquiva et sauta sur la première branche de l'arbre le plus proche.

- Passons cet accord : vous me débarrassez des éléments qui me gênent, et une fois fait, je vous donne l'antidote.

- Et si notre ami meurt avant ?

Pas de place au doute ni à la pitié, trancha le garçon pour lui-même.

- Vous n'aurez qu'à faire vite !

- Espèce de salaud ! Si tu crois…

Sanzo n'avait aucun talent pour la patience, aussi Gojyo l'arrêta alors qu'il sortait son flingue.

- Si tu l'abats, adieu à l'antidote !

- Fous-moi la paix, je sais ce que je fais !

- Permets-moi d'en douter quand on voit comment tu t 'énerves !

- Et toi, tu ferais mieux sans doute !

Hakkai les interrompit, se plaçant entre eux-deux.

- Laissez-moi faire, d'accord ? Après tout, c'est de moi que vient le problème…

- Hakkai, souffla Sanzo, surpris.

Mais il ne l'écouta pas et s'adressa directement au jeune garçon toujours perché sur sa branche.

- Comment t'appelles-tu ?

- Ichi.

- Bien, fit Hakkai dans un sourire, celui qu'il réservait aux enfants ou à Goku lorsqu'il voulait lui expliquer quelque chose. Dis-moi Ichi, quels sont tes ennuis ?

- J'ai besoin que vous me débarrassiez d'un groupe de youkais qui vit un peu plus loin dans la forêt.

- Mais pourquoi nous ? Il n'y a aucun adulte avec toi qui puisse t'aider ?

La gentillesse d'Hakkai faisait des merveilles, aussi Ichi répondit-il sans crainte.

- Justement. Il y a 3 ans environ, les youkais ont attaqué mon village et emmené tous les adultes et adolescents. Ils n'ont laissé que les enfants en pensant que nous mourrions, mais nous avons survécu. Comme c'est moi l'aîné, je m'en occupe et je les protège des youkais qui continuent de rôder. Mais nos familles nous manquent et tout seul, je ne peux pas les délivrer. C'est pourquoi j'ai pensé vous demander quand vous êtes arrivés dans cette forêt. Vous avez une telle réputation… Je vous promet de vous donner l'antidote après...

- D'accord. Où sont les youkais ?

- A 2-3 jours de marche d'ici, au nord. Mais ils ont quelques avant-postes… Ce sont d'ailleurs eux qui ont la plupart du temps bloqué toutes mes initiatives.

- Merci.

Puis Hakkai se retourna vers Sanzo et Gojyo qui étaient restés médusés devant l'entente qu'Hakkai avait réussi à créer avec Ichi, et dans un grand sourire, il déclara :

- Alors, on y va ?

- Pffff, je déteste ce genre de détours, grogna Sanzo en repartant vers la voiture.

Et sans se retourner, il lança :

- Et toi, t'as intérêt à être là à notre retour avec l'antidote !

- Bien sûr, répondit Ichi, un sourire sur les lèvres, détendu à l'idée qu'ils allaient enfin l'aider.

Quant à Gojyo, il se sentait pitoyable. Alors que la situation était déjà grave, il n'avait réussi qu'à l'envenimer en hurlant sur le môme, puis en s'engueulant avec Sanzo. Quel con il était ! Tandis qu'Hakkai avait tout de suite su comment parler à Ichi et à arranger la situation. Il se sentait si ridicule en retournant à la voiture, sans avoir dit un mot et en baissant la tête.

Il fut le dernier à monter dans la jeep alors qu'elle se dirigeait vers le nord, tout droit sur le repaire des youkais.

- Il faut faire vite, déclara Sanzo.

- Mais, Sanzo, je vais très bien, je t'assure, s'exclama l'ancien humain, sentant que cet empressement le concernait.

- Ça risque de ne pas durer…, maugréa le moine.

A suivre….