Genre : yaoi, aventure

Disclamer : Les persos ne sont pas encore à moi, mais qui sait ? Tout peut arriver !

Plus que quelques heures

Hormis l'incident culinaire de Gojyo, qui coupa l'appétit de Goku et qui incita Sanzo à prendre ses distances avec toute nourriture préparée par le kappa, la soirée se déroula sans gros incident. Ils se couchèrent à la belle étoile, le cadavre de la tente les empêchant de s'en servir pour quoi que ce soit. Heureusement pour eux, le ciel était clair et les étoiles leur offraient une lumière calme et rassurante. Hakkai se coucha vite sous deux couvertures pour lui porter chaud, Gojyo ayant déclaré pour sa part avoir trop chaud lui avait donné la sienne. Très vite les autres se couchèrent aussi, le ventre vide et la tête remplie de souvenirs nostalgiques de la tente, et le feu éteint, la nuit retrouva ses droits.

Cela faisait presque une heure qu'ils étaient endormis quand Gojyo fut réveillé par le froid. Il n'en ressentit cependant aucune gêne : après tout, c'était de son plein gré qu'il avait cédé sa couverture à Hakkai, et à voir le sommeil serein de celui-ci, il n'avait pas à le regretter maintenant. Non, en fait, il se sentait étrangement satisfait de lui-même, pour la première fois depuis longtemps. Il avait éprouvé tant de plaisir à aider Hakkai cette soirée qu'il en gardait un très bon souvenir. Sa pseudo réconciliation avec lui avait aussi favorisé ce plaisir…

La vie était bizarre : les attentions d'Hakkai l'avaient beaucoup énervé ces derniers temps puisqu'il se sentait incapable de lui rendre la pareille et voici qu'en une soirée, son souhait avait été exaucé : il avait rendu service à son ami. Certes, pas aussi bien que lui, mais il fallait bien un début à tout !

Et avec le poison qui circulait dans ses veines, il fallait sûrement s'attendre à ce que son état empire…

Gojyo devrait donc faire de plus en plus attention à lui…

Il pourrait donc se perfectionner…

Cela lui fit mal au cœur qu'Hakkai soit obligé de subir cela…

Et en même temps, même s'il refusait de l'admettre, il en retirait une joie étrange et égoïste…

Il allait être utile à quelqu'un…… enfin.

OoOoOoOoOoOoO OoOoOoOoOoOoO

Une main le toucha à l'épaule et le secoua doucement.

Encore dans les bras de Morphée, il ouvrit cependant les yeux pour apercevoir Gojyo qui lui souriait.

- Debout ! On y va !

En se redressant, Hakkai se rendit compte que le campement était déjà rangé et que ses amis étaient prêts à monter en voiture.

- Mais…

- On t'a laissé dormir, tu avais l'air crevé hier… On attend plus que toi !

Gojyo l'aida à se lever puis commença à ranger les couvertures.

- Tu as l'air mieux ce matin, j'ai tort ?

Hakkai lui adressa un de ses sourires matinaux dont il avait le secret qui aurait adouci les plus grincheux du réveil.

- Non, je me sens beaucoup mieux ! C'est sûrement à cause du thé !

Gojyo lui lança un regard surpris avant de rire.

- Arrête de me charrier !

Puis il partit ranger le reste des affaires dans la voiture, activité sur laquelle il rebutait le plus souvent, le demi-youkai ignorant encore le sens exact des mots « ranger » ou encore « ordre », et dont d'ordinaire il laissait le privilège à ses amis de s'en charger.

Ils s'installèrent tous et reprirent la route. Sanzo conduisait, faisant apparemment peu au confiance au kappa pour lui laisser le volant, Goku et Gojyo s'étaient mis à l'arrière, loin des éventuels coups de baffeur et Hakkai à la gauche du conducteur.

La journée promettait d'être aussi belle que la veille, aucun obstacle météorologique ne vint les retarder. Hakkai semblait réellement être en meilleure forme que la veille, ce qui faisait plaisir à ses amis. Peut-être que finalement, la situation horrible décrite par Sanzo était un peu exagérée. Peut-être qu'Ichi n'avait pas mis le poison du serpent blanc sur la flèche… Bref, la bonne santé du jeune homme faisait place aux pensées les plus optimistes. La fièvre d'Hakkai la veille n'était peut-être qu'un simple choc suite aux évènements passés… Seul Sanzo restait songeur, lui seul ne se faisait aucune illusion.

Heureusement, Goku était là pour détendre l'atmosphère et empêcher les autres de trop cogiter.

- Dites, j'ai faim !

Sanzo se frappa le front de la main.

- Oh non, c'est pas vrai !

- Mais j'ai pas eu de petit déjeuner, c'est normal !

Gojyo intervint :

- Non c'est pas normal le singe ! Je te signale que personne n'a eu de p'tit déj, et grâce à toi ! Si tu n'avais pas tout mangé le premier jour…

- J'avais faim, répondit Goku dans une moue.

- Mais tu as tout le temps faim, ventre à pattes ! cria Gojyo en riant.

- Je suis pas un ventre à pattes, cafard !

Excité par la faim et les injures du demi-youkai, Goku lui sauta dessus et un violent combat eut lieu à l'arrière de la voiture. Sanzo et Hakkai recevaient régulièrement soit un coup de pied, soit un coup de coude, ce qui énerva le moine. De plus, à chaque coup reçu, la voiture faisait une embardée involontaire, puisque Sanzo se retrouvait pendant un instant déstabilisé. Ce qui acheva de le mettre en rogne. Sans aucune considération pour la route et sa conduite, Sanzo se releva de son siège, se retourna et menaça sérieusement les deux chamailleurs de l'arrière à l'aide de son arme, sans avoir préalablement oublié d'utiliser son baffeur sur leurs têtes.

- Bande d'abrutis, dérangés du cerveau, dégénérés à la grande gueule ! Vous allez arrêter !

Pendant ce temps, sans conducteur, la voiture partait dans tous les sens, suivant les caractéristiques de la route. Heureusement qu'Hakkai ses saisit immédiatement du volant, mais il ne parvint pas à stabiliser la voiture. Il fallait dire pour sa défense que tenir le volant tout en occupant la place passager n'était pas évident. La voiture avançait donc en zig-zag pendant que Sanzo se défoulait allègrement sur ses deux compagnons, c'est d'ailleurs ce qui leur permirent d'éviter le youkai qui se trouvait sur le côté du chemin.

En l'apercevant, le moine réagit immédiatement et se rassit à sa place pour arrêter la voiture.

Le silence tomba dans la forêt.

Ils se regardèrent avec le youkai avant que celui-ci ne sorte une espèce d'étrange sifflet qu'il porta à sa bouche. Reprenant aussitôt ses esprits, Sanzo sortit son arme et abattit l'individu, mais ce dernier avait eut le temps de souffler dans son instrument.

Le corps chuta lourdement, déversant son sang sur terre.

- K'so, marmonna le moine.

- Ben quoi Sanzo, tu l'as eu non ? demanda Goku, étonné par la réaction de son maître.

- Baka saru, ce crétin a eu le temps d'appeler ses amis, nous n'allons pas être seuls très longtemps !

- Chouette ! cria le singe à l'arrière, trop heureux de pouvoir se défouler pour oublier sa faim.

Apparemment, ses compagnons ne pensaient pas du tout la même chose : ils ne savaient pas encore à qui ils avaient affaire exactement et cela les déstabilisait. Sans compter qu'il faudrait compter sans Hakkai, qui même s'il paraissait aller bien, ne pourrait pas fournir le maximum de sa force. Non, décidément, toute cette expédition plaisait de moins en moins à Sanzo…

Il redémarra la voiture et s'éloigna vers l'ouest, espérant semer ses poursuivants.

- Mais Sanzo, où tu vas ? On leur fonce pas dedans ? s'étonna Goku.

- Urusai !

Hakkai remarqua l'hésitation chez Sanzo, et il sentait que ce changement de direction soudain avait un quelconque rapport avec lui.

- Sanzo, ne fuis pas à cause de moi, je peux me battre.

Le moine tourna la tête vers lui, le regard scrutateur.

- Tu en es sûr ?

- Non Sanzo, oublie ça ! s'exclama Gojyo à l'arrière, soudainement paniqué. Il dit n'importe quoi, ne l'écoute pas !

Les deux hommes s'échangèrent un long regard à l'avant, profond et réfléchi. Dans un grand crissement des pneus, la voiture effectua un grand virage et repartit de là où ils venaient.

- Merci Sanzo.

- Mais remercie pas cet abruti de moine, à cause de lui, on va être obligés de combattre ! s'énervait Gojyo.

Au fond de lui, peu lui importait le combat, mais il sentait que cela allait être dur pour Hakkai, même si lui-même avait demandé de ne pas fuir. Et il n'aimait pas l'idée qu'Hakkai souffre. Il savait que l'ancien humain ne voulait surtout pas être la cause d'un déshonneur ou d'un retard possible pour eux, d'où sa demande au moine. Mais bon sang, dans certaines situation, il fallait savoir mettre son propre orgueil ou devoir de côté pour veiller sur soi. Et ce crétin de moine qui obéissait… Il n'aimait pas fuir, Gojyo le savait.

- Cool, on va se battre ! On va se battre ! fanfaronnait le singe, trop heureux de pouvoir se divertir.

Effectivement, à l'endroit où était tombé le youkai, une dizaine de monstres les attendaient, sur le qui-vive. A peine entendirent-ils le moteur qu'ils jaillirent sur les intrus. Ils furent accueillis par Nyoïbo brandie par un Goku affamé et donc très énervé. Alors qu'il réglait son compte à deux youkais trop pressés, Sanzo continua à avancer avec la voiture et en écrasa deux autres qui avaient eu le malheur de ne pas l'éviter à temps. Quant à Gojyo, inquiet, il s'occupa des youkais devant lui, tout en gardant un œil sur Hakkai, qui se démenait afin d'envoyer son énergie rapidement pour régler le sort du seul youkai qui avait osé l'attaquer. Après cette entrée fracassante, il ne restait plus que quatre youkais encore debout devant la voiture maintenant immobilisée.

Tout se passa très vite, leur chef n'eut même pas le temps de finir sa question :

- Qui êtes-vous…

Il tomba raide mort, la balle du moine ayant visé entre les deux yeux. Goku sauta hors de la voiture et fonça sur les youkais, accompagné de peu par Gojyo. Alors que deux des youkais choisissaient la fuite, très vite rattrapés par le singe surexcité, le troisième fit face au demi-sang et, de la seule arme en sa possession, une magnifique lame, il le chargea. Pris au dépourvu, Gojyo esquiva le coup mais seulement partiellement, si bien qu'une large entaille se forma sur son bras, le sang commençant déjà à couler sur la peau. Naïvement sûr de sa victoire, le youkai retenta son coup, mais un coup déjà donné est facilement évité la deuxième fois ! Aussi Gojyo se glissa sur le côté du youkai et lui brisa les reins à l'aide de sa lance. Ce dernier tomba à genoux, poussant un cri déchirant. Tous les ennemis étaient battus.

Sanzo descendit calmement de voiture et s'approcha du dernier youkai encore vivant, celui abattu à l'instant par le demi-sang. Il le toisa d'un air de mépris :

- Combien êtes-vous ?

Trop occupé par sa douleur, le youkai se contenta de gémir. Pour le faire parler, le moine choisit la manière forte. D'un coup de pied dans le bas du dos, il fit tomber toute sa résistance.

- Aaaaaaahhhh !

- Si tu parles, tu ne souffriras plus.

- C'est bon, c'est bon, arrêtez !

- Alors ?

- On est environ 15…

- Tu te fous de moi ? 15 seulement pour tout surveiller ?

Le youkai eut un mauvais sourire malgré la douleur de plus en plus présente.

- Ça suffit amplement, je te rassure le moine !

- Qu'est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi…

Dans une dernière tentative désespérée, le youkai se jeta sur Sanzo, mais Goku l'abattit avant même qu'il ne puisse toucher le moine.

- Merde, jura ce dernier. On est pas plus avancés avec ça…

- Qu'est-ce qu'on fait Sanzo, demanda Goku. Parce que j'ai faim et…

- Putain mais tu penses vraiment qu'à ça, c'est pas possible, s'amusa Gojyo en passant une main dans les cheveux du singe.

- Hé, me touche pas toi !

- Houla, monsieur est en porcelaine, pas touche ! Hi hi…

- Te fous pas de moi !

- Mais vous allez la fermer vous deux ! J'essaie de réfléchir ! Bon sang, pourquoi faut toujours que je me trimballe de pareil boulets ! Et bruyants avec ça !

- Qui est obligé de supporter qui ? taquina gentiment Gojyo.

Hors la plaisanterie n'étant que rarement le fort de Sanzo, celui-ci sortit son flingue et le pointa sur le demi-youkai.

- Si t'es pas remonté dans la voiture d'ici deux secondes, je te jure que je te bute !

Gojyo se dépêcha de retourner à la voiture, ce crétin de moine étant capable de mettre sa menace à exécution, et le groupe repartit quelques instants plus tard, toujours en direction du nord. Hakkai avait changé de place avec Goku afin de pouvoir se retrouver à côté de Gojyo pour soigner sa blessure. Pendant qu'il plaçait un léger bandage sur la plaie, Sanzo réfléchissait à ce qui venait de se passer.

- Visiblement, nous sommes tombés sur un avant-poste dont le gamin nous a parlé… Bon sang, y a quelque chose qui ne va pas !

- Ça va comme ça Gojyo ?

- Oui, c'est que dalle tu sais, juste une égratignure !

- De quoi tu parlais Sanzo ? Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Hakkai.

- Si tu avais une mine primordiale pour toi à défendre, est-ce que tu placerais 15 mecs autour de la mine et une dizaine en avant-poste ?

- Non, je pense que je l'assurais un peu plus sûrement…

- Moi aussi ! C'est ce qui cloche… Je me demande sur quoi on va tomber… J'ai un drôle de pressentiment…

- Tu sais, j'ai pour principe de ne jamais m'inquiéter du lendemain, c'est une perte de temps ! Nous verrons bien sur place, répliqua Gojyo.

- Attention, le crétin de service nous sort sa leçon de philosophie du jour ! ironisa Sanzo.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

La journée se passa sans autre incident mineur, hormis un singe surexcité par la faim et un moine à bout de nerfs. Tout le monde soupira de soulagement lorsque enfin la voiture s'arrêta. Goku fut le premier à en descendre, sautillant sur place et criant haut et fort ce que réclamait son estomac. Gojyo se proposa de nouveau pour la préparation du repas et reçu un accueil des plus contrarié. Visiblement, personne n'envisageait sérieusement de retoucher à un plat préparé par le demi-youkai. Sanzo se fit donc une raison et ce fut lui qui joua au maître cuisinier. Le résultat ne fut pas fameux, mais mangeable.

Une fois le repas fini, ce qui avait eu lieu rapidement grâce à Goku, ce dernier partit immédiatement se coucher, sa faim ayant miraculeusement absorbé toute son énergie. Les trois autre se retrouvèrent autour du feu, réfléchissant sur les évènements de la journée.

- A mon avis, nous ne devrions pas attaquer de front, déclara soudain Hakkai.

Celui-ci avait une figure pâle, visiblement à bout de forces, et ses gestes étaient devenus de plus en plus lents au cours de la journée, comme si chacun d'eux lui demandait un effort surhumain. Gojyo lui avait refait du thé, l'ancien humain ne se sentant pas d'attaque pour avaler autre chose, et avait tenu à ce qu'il se repose immédiatement, mais Hakkai avait refusé. Son état ne l'avait aucunement empêché de réfléchir et il désirait faire part de ses pensées au groupe avant toute chose. Le demi-youkai n'avait donc rien dit, mais on lisait l'inquiétude sur son visage.

- Je pense aussi la même chose, acquiesça le moine.

- Et pourquoi ? s'enquit Gojyo, énervé de ne pas comprendre.

Sanzo lui lança un regard de dépit.

- C'est pas possible d'être aussi con…

- Hé ! Tu veux qu'on fasse un concours, j'suis pas sûr d'être le dernier niveau connerie !

- Non, mais t'en approche ! Ça t'as pas frappé l'esprit qu'ils n'étaient pas assez nombreux pour défendre cette putain de mine ?

- Ben…

- Pitoyable…

Hakkai sourit, Gojyo était plus rapide d'esprit d'habitude. Il vint à son secours :

- Je pense qu'ils doivent avoir une défense spéciale, qui les dispense d'avoir beaucoup d'hommes en renforts. Il faudrait donc observer avant de foncer dedans, sinon on risque d'avoir une surprise désagréable.

- Ok, maintenant je pige mieux !

- Ouais, ricana Sanzo, tu comprends vite mais faut t'expliquer longtemps !

- Tu penses qu'on y sera quand à cette foutue mine ?

- Demain. Le gosse avait dit 3-4 jours à pied, mais avec la voiture, tu diminues ça de moitié facile, répondit le moine.

Hakkai chancela doucement, ivre de fatigue. Ses amis le remarquèrent et Gojyo s'empressa de se lever pour l'aider à se coucher.

- Allez debout ! La pause est finie, maintenant tu files te coucher ou tu auras affaire à moi !

Sanzo, qui était toujours assis, les interrompit.

- Hakkai, demain, je ne veux pas que tu nous accompagne sur le terrain.

- Mais Sanzo, je vais pas rester là les bras croisés ! riposta Hakkai.

- Si ! Tu n'es pas en état de te battre et tu le sais très bien ! On ira jusque là-bas et tu resteras en retrait.

Gojyo fut pour une fois en accord avec le moine.

- Oui, ça serait mieux !

- Mais enfin, je veux me battre !

- Tu nous gênerais ! répondit calmement le moine.

Hakkai baissa la tête : il était trop fatigué pour tenir cette conversation, et il savait déjà qu'il n'irait pas se battre, il n'en aurait plus la force le lendemain, cette dispute sonnait creux. Il adopta un sourire résigné.

- Très bien.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Une fois Hakkai couché, à une distance respectable de Goku qui ronflait aussi fort qu'un camion, Gojyo revint prés de Sanzo.

Il s'assit doucement, l'air songeur.

- Combien de temps encore ?

- De quoi tu causes abruti ?

- Tu pourrais me parler autrement, merde ! Je te parle d'Hakkai, évidemment ! Combien de temps peut-il tenir avant que le poison ne finisse son travail ?

Sanzo soupira. Si seulement ils avaient eu affaire à une simple blessure, une fracture ouverte ou encore une infection, il aurait su quoi faire. Mais là…

Même s'il refusait de se l'avouer à lui-même, cela lui faisait mal de voir leur ami dans cet état, surtout qu'il s'en sentait responsable. S'il n'avait pas été aussi direct avec le môme, s'il n'avait pas haussé la voix, peut-être que tout cela ne serait pas arrivé. Mais il était trop tard pour regretter, et de plus cela était inutile.

- Ça fait déjà une journée et demi… continua Gojyo.

- Il lui reste environ deux jours, peut-être plus si son organisme est assez fort…

Les deux hommes sortirent une cigarette en même temps et l'allumèrent. Rien de tel qu'un bon coup de nicotine pour prendre de la distance avec les évènements. La fumée s'échappa dans leurs souffles et se joignit à celle du feu, toute proche. Le tout s'envola doucement vers le ciel, rejoignant l'obscurité de la nuit. Comme ils auraient aimé que leurs soucis en fasse de même, qu'ils disparaissent comme fumée dans le vent. Mais rien n'était aussi facile dans la vie…

- Alors demain, on expédie le boulot et on se casse vite fait ! conclut Gojyo en finissant sa cigarette.

A suivre…..