Genre : yaoi, aventure

Disclamer : ces personnages ne sont pas à moi, ça doit bien faire cent fois que je le répéte… ça me mine le moral à force….

Bon, j'avoue, ça a tendance à tourner au style guimauve, enfin c'est ce que je trouve, je vous en laisse juge ! En espérant que cela vous plaise !

Plus que quelques heures

C'est dans l'après-midi du lendemain qu'ils ressentirent les premiers signes de présence youkai dans les environs. Comme convenu, ils cherchèrent un endroit tranquille où garer la voiture et partirent à pied, silencieusement.

Goku avait été dur à convaincre : il aimait combattre de face, d'après son expression « foncer dans le tas », aussi avait-il mal pris le fait qu'ils doivent jouer aux espions avant. Il ne comprenait pas tout, mais suivait docilement Sanzo.

Au fur et à mesure de leur progression, des bruits leur parvinrent, difficilement identifiables. Quelquefois, un cri jaillissait, puis le son retombait. Cela était étrange et leur donnait froid dans le dos.

Gojyo déboucha soudain en plein air, sortant du couvert des arbres. Il s'arrêta net devant le spectacle qui s'offrit à lui mais eut la présence d'esprit de stopper également les autres.

- Mais Gojyo !

- Urusai !

Sanzo comprit immédiatement et força le groupe à se remettre sous le couvert des arbres, à l'abri des regards, de telle sorte qu'ils puissent voir sans être vu. Il s'accroupirent et observèrent dans le silence, ponctué quelquefois de « whouah » étonnées de Goku.

A vrai dire, la scène avait de quoi étonner : comme l'avait deviné Sanzo, il s'agissait bien d'une mine, immense et d'une couleur étrange. On aurait dit de loin une énorme bouche ouverte, qui finissait en son centre par un long couloir étroit qui s'enfonçait profondément dans la falaise, car le relief avait changé, ce que Sanzo et ses amis n'avaient pu constater à cause des arbres. La falaise n'était pas très grande, mais elle semblait contenir des richesses. Plusieurs silhouettes s'enfonçaient dans l'ouverture pratiquée dans la roche, des pioches à la main, d'énormes sacs en toile avec eux. Ils avaient une apparence humaine : les adultes du village d'Ichi sans aucun doute, transformés en esclaves. Quelques youkais les entouraient, maintenant l'ordre.

Très peu de youkais, des humains transformés en esclaves alors que cela ne se faisait jamais chez les monstres, tous ces problèmes ou questions trouvèrent leur réponse à la vue des 6 individus qui gardaient la mine.

Six monstres énormes, qui n'avaient cependant plus aucune ressemblance avec les youkais qui les entouraient. Chacun d'eux faisait au moins 2,50 m, leurs corps s'étaient transformés et avaient considérablement évolués, faisant d'eux de véritables guerriers dignes de battre n'importe quel catcheur : leurs muscles avaient gonflés, leurs membres s'étaient endurcis et ils ressemblaient à une énorme masse de muscles vivants. Hormis le point physique, leur énergie avait aussi changé. Il ne s'agissait plus de l'énergie que renvoyait d'habitude les youkais lors de leurs combats, celle-ci s'était décuplée, formant un rempart de pure énergie autour d'eux et les transformant en combattant hors pair.

Evidemment, avec cela, la mine n'avait plus besoin d'autre youkais en renfort pour la défendre, ces six boules de force suffisaient amplement.

Sanzo soupira, pourquoi devait-il toujours se coltiner les missions difficiles ?

Ses trois compagnons restaient bouché bée devant le spectacle qui s'offrait à eux.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda Gojyo sans pour autant attendre de réponse.

- On dirait… des mutants, lança Hakkai, à qui la surprise avait fait oublier sa fièvre.

Depuis le midi, son état s'était encore dégradé et il avait maintenant en permanence une fièvre insidieuse qui l'avait considérablement affaibli. Dans la voiture, cela allait encore, mais dés qu'ils s'étaient mis à marcher, sa respiration était devenue plus difficile, son corps ne supportant pas l'effort physique imposé. Il n'en avait pas touché un mot à ses compagnons, autant ne pas les inquiéter pour rien, mais il savait qu'ils s'en étaient rendus compte. Mais cela était encore supportable et il espérait que cet état durerait.

- Ce sont des mutants, avança Sanzo.

- Ouais, c'est génial ! s'enthousiasma Goku.

Gojyo lui lança un regard écoeuré :

- Y a que toi que ça amuse le gnome ! Tu trouves ces horreurs géniales ?

- On va pouvoir se battre, c'est ça qu'est cool !

- C'est bien ce que je pensais, tu es un cas désespéré ! soupira Gojyo.

- Mais comment ont-il pu se transformer comme cela ? demanda Hakkai.

- C'est à cause de la mine et des diamants, répondit Sanzo, apparemment sûr de lui.

- Mais comment ?

- Je pense que les youkais sont plus réceptifs que les humains à l'énergie dégagée par les diamants. Ces gars devaient être les premiers youkais à y être entrés et les diamants les ont fait muter. C'est pour cela que les youkais ses sont retrouvés obligés d'utiliser des humains comme esclaves pour ramasser les diamants.

Gojyo le regarda bizarrement :

- Et comment t'arrives à voir tout ça ?

- Facile : les youkais n'approchent jamais de la mine, ils laissent les humains y aller tous seuls. On dirait qu'ils en ont peur.

- Mais pourquoi ne pas laisser les mutants aller ramasser les diamants ? Pourquoi justement des humains ?

- T'en tiens une couche de connerie toi dis donc ! Les mutants sont trop grands pour entrer dans le couloir de la mine. Visiblement, les youkais se sont servis d'une ancienne mine dont ils ont renforcé le couloir par les gros piliers que tu vois de chaque côté. Les humains passent sans problème mais si les mutants essayaient d'y rentrer, tout s'effondrerait !

- Donc en résumé, les humains sont réduit en esclavage, il y a que quelques youkais en service et ces six gros mutants qui montent la garde ! On a plus qu'à buter les mutants et les youkais, et c'est bon ! résolut Gojyo.

- En gros, c'est ça.

- On y va quand ? lança Goku, impatient d'en découdre avec ces monstres.

- On va les attaquer de deux côtés différents, histoire de les déstabiliser. Gojyo, tu partiras à l'ouest et moi et Goku on va à l'est. Hakkai, tu pars avec Gojyo mais tu rentres pas sur le terrain, tu restes dans un coin en attendant la fin des combats, ok ?

Hakkai acquiesça faiblement, de toute façon il n'était pas en état d'attaquer.

Goku partit immédiatement dans la direction indiquée par Sanzo, pressé.

- Tu viens Sanzo ?

- Oui ! Gojyo, tu attaques après nous, cela les déstabilisera.

- Ok, pas de soucis !

Les quatre amis se séparèrent, confiants dans leur force.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO

Hakkai s'assit dos à un tronc pour reprendre des forces. Gojyo observait la situation, accroupi derrière des buissons, un peu sur les nerfs de devoir attendre que Sanzo et Goku attaquent les premiers. La patience n'était pas son fort. Il était énervé : il n'aimait ces mutants, ceux-ci ne lui inspirait pas confiance.

Et l'état d'Hakkai l'inquiétait aussi, il ne supportait plus de le voir comme cela : lui toujours si souriant et rempli de force tranquille n'était plus qu'une coquille fragile qui tremblait au moindre coup de vent. Même son éternel sourire avait disparu, vaincu par la fatigue. Les sentiments s'accumulaient en Gojyo, créant en lui un tourbillon confus qui l'embrouillait et l'énervait. Il détestait ne rien comprendre à ses sentiments. Il préférait se voiler la face, oublier ce qu'il ressentait et rester toujours également le même.

Agacé par les branches qui gênaient sa vision, il les repoussa violemment. L'une d'elle, plus sauvage que les autres, revint à sa place rapidement, giflant au passage Gojyo à l'endroit même de sa blessure infligée par le youkai la veille. Ce qui dû lui faire mal excita au contraire son bouillonnement intérieur et d'un mouvement rageur, il casse la branche récalcitrante.

Hakkai se rendit compte que quelque chose n'allait pas, mais il mit ce geste sur la douleur que la branche avait dû provoquer sur la blessure de Gojyo. Il se releva doucement et alla se mettre à genoux prés de son ami.

- Ta blessure te fait mal ? Tu veux que je regarde ? Ça va ?

Ses yeux semblaient réellement inquiets, ce qui acheva Gojyo. Entrant dans une colère noire, cette fois-ci dirigée vers Hakkai, il cria :

- Mais merde, pourquoi tu t'occupes comme ça de moi ! J'ai pas besoin d'un deuxième grand frère je te signale ! Et t'es plus mal que moi, soucie-toi de toi, merde, tu me fais chier !

Surpris et peiné, Hakkai baissa la tête. Gojyo ne se rendait donc vraiment compte de rien… L'ancien humain en avait vaguement parlé avec Sanzo, de la façon dont on pouvait communiquer avec le moine, c'est-à-dire par répliques rapides et directes. Lui aussi s'était rendu compte des sentiments d'Hakkai. Mais seul l'intéressé était resté aveugle…

- Gojyo, Je ne me soucie pas de toi, je joue juste à l'égoïste…

Ce dernier lui lança un regard d'incompréhension, mais Hakkai ne releva pas la tête et continua :

- Quand je m'inquiète pour toi, en fait je me soucie uniquement de moi… Parce que s'il t'arrivait quelque chose, je ne m'en remettrais pas… Parce que je tiens trop à toi… Gojyo, si je me soucie de toi, c'est parce que je t'aime.

A ces mots, il releva la tête et regarda son compagnon, les yeux remplis de larmes.

Gojyo n'eut aucun geste dans sa direction, aucune parole. Il resta de marbre.

Ce qui fit très mal à Hakkai. Il esquiva un sourire timide :

- Mais ce n'est pas réciproque, n'est-ce pas ?

- Hakkai…

Puis Gojyo tourna la tête, regardant de nouveau l'endroit d'où devaient surgir Goku et Sanzo.

POV Gojyo :

Hakkai…

Si seulement je pouvais te répondre…

Tu viens de m'avouer ton amour et pourtant je suis totalement incapable de réagir.

Je sais que je te fais du mal mais…

Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

Je ne sais même pas ce que je ressens moi-même, comment voudrais-tu que je te le dise ?

Pardonne-moi Hakkai, mais je suis perdu…

Fin POV Gojyo.

Hakkai baissa la tête et retourna s'appuyer dos à l'arbre, démoralisé. Il venait d'avouer son amour mais la réponse semblait claire : Gojyo ne l'aimait pas. Il s'en voulait maintenant d'avoir plongé son ami dans l'embarras…

Alors que le temps semblait figé, deux des mutants s'éloignèrent de leur compagnons, disparaissant du devant de la scène.

Ce fut le moment que choisit Sanzo pour lancer l'offensive, profitant de leur nombre réduit. Dans un grand élan, il surgit du bois avec Goku : tirant balle sur balle, le moine réussit à abattre plusieurs youkais avant que le reste de leurs ennemis ne se rendent compte de ce qui se passait. Les mutants réagirent immédiatement et foncèrent sur les deux intrus.

A ce moment, Gojyo sortit à son tour et, tuant au passage quelque youkais, il courut vers les mutants, bloquant le passage à l'un d'eux :

- Alors mon gros, un petit combat ça te va ?

L'effet de surprise fut total : un instant déstabilisés, les trois autres mutants restèrent sur place. Sanzo en profita pour tirer sur l'un d'eux pendant que Goku fonçait, Nyoïbo devant, sur les deux autres.

Seulement, rien ne se passa comme prévu.

Au lieu de tomber à terre, terrassé par une balle entre les deux yeux, le mutant que Sanzo avait pris pour cible resta debout et ricana. La balle censée l'abattre vint tomber sur le sol, renvoyée par l'énergie qui se dégageait de son corps.

Sanzo se retrouva donc à affronter le monstre à mains nues, ce qui ne lui était pas favorable.

Gojyo et Goku, quant à eux, se battirent du mieux qu'ils purent mais les mutants se révélèrent être plus difficiles à abattre que prévu ! Ils étaient d'une force considérable, et l'énergie qui les enveloppait renvoyait tous les coups donnés. Les deux amis se trouvèrent vite à bout de souffle, donnant coup sur coup, sans résultat alors que ceux donnés par les mutants faisaient mouche.

Le combat ne durait que depuis un quart d'heure que déjà les trois amis étaient épuisés. Qui aurait pensé que ces mutants seraient si forts ?

Au bout d'un moment, les coups violents firent place à l'observation. Tous s'arrêtèrent de combattre, comprenant que déverser toute leur force dans le combat ne mènerait à rien. Ils se regardèrent en coin, reprenant doucement leur souffle.

- Qui êtes-vous ? demanda un des mutants.

- Ça ne te servira à rien de le savoir, répondit Sanzo.

Les mutants semblaient réellement invincibles mais Gojyo se ramassa sur lui-même, prêt à repartir à l'attaque.

Ce fut un gémissement presque inaudible qui l'arrêta. Regardant ses compagnons, il se rendit compte qu'ils fixaient un point derrière lui, pétrifiés. Se retournant à son tour, il aperçut Hakkai à quelques mètres de lui.

Hakkai, tenu fermement par les deux mutants qui avaient disparu avant la bataille, chacun lui prenant un bras, une lame tendue sous sa gorge.

- Hakkai !

Gojyo avait hurlé sans s'en rendre compte. Ce qui attira l'attention des mutants.

L'un de ceux qui tenait Hakkai tourna la tête vers les trois amis qui n'osaient plus bouger.

- Rendez-vous ou bien votre copain y passe !

Sanzo ricana :

- Et qu'est-ce qui te dit qu'on connaît ce type ?

Gojyo se tourna lentement vers Sanzo, le regard inquiet.

Sanzo mettait Hakkai en danger en prononçant ces mots, il le savait. Pourquoi disait-il cela ? Qu'est-ce qui lui prenait ?

- Très bien, répondit le mutant, en appuyant plus fortement sa lame sur la gorge d'Hakkai.

Un filet de sang coula doucement le long de son cou. Hakkai ne dit pas un mot mais la douleur se lisait sur son visage.

Tout se passa très vite en Gojyo. Devant ses yeux, Hakkai se trouvait prêt à mourir, comme le jour où il l'avait trouvé gisant sur le sol. Seulement, le demi-youkai s'en rendit compte, il n'avait aucune envie de le voir mourir ! Il voulait qu'il vive, pour l'éternité… Avec lui. Maintenant Gojyo en était conscient, ce sentiment qui l'habitait depuis quelque temps, impossible à analyser, impossible à voir avec ses yeux d'aveugle au sentiment, c'était tout bonnement l'amour. Cela était si évident tout d'un coup ! Parce que si Hakkai mourrait là, devant lui, il n'aurait plus aucune raison de continuer à vivre…

Devançant ses pensées, il jeta à terre sa lance.

- Lâchez-le, je me rends !

Mes mutants ricanèrent, heureux de leur stratagème.

Sanzo réagit violemment :

- Mais qu'est-ce qui te prends imbécile ?

Gojyo lui lança un regard résolu.

- Je ne peux pas le laisser mourir, désolé.

Sanzo ne comprenait ce qui se passait chez le demi-youkai mais il n'aimait pas cela !

Gojyo se tourna ensuite vers Hakkai qui malgré la lame sous sa gorge n'avait rien perdu de leur échange. Il le regarda dans les yeux, sans ciller.

- Je ne peux pas le laisser mourir parce que je ne pourrai pas vivre sans l'homme que j'aime.

Hakkai retint sa respiration. Avait-il bien entendu ?

A son tour, un peu partagé mais réellement inquiet, Goku lança tomber Nyoïbo.

- Sanzo, tu devrais peut-être faire pareil…

Furieux, mais forcé, le moine jeta violemment son flingue au sol.

- Bon sang…. !

En moins de temps pour le dire, les mutants furent sur eux, les entravèrent et les emmenèrent jusqu'à une petite grotte fermée par de grandes grilles. Ils s'engagèrent dans un étroit couloir qui sillonnait entre plusieurs petites cellules où s'entassaient des prisonniers humains.

Tous les regardèrent avec surprise. Il était rare que de nouveaux hommes soient fait prisonniers.

Sans ménagement, Sanzo, Goku et Gojyo furent jetés dans une cellule humide où attendaient déjà deux prisonniers. Le dernier mutant qui tenait Hakkai prit celui-ci par le menton et ricana :

- Merci de ton aide mon mignon !

Et sans attendre, il l'envoya rejoindre ses compagnons en le poussant violemment. L'ancien humain ne toucha cependant pas le sol car il fut arrêté bien avant par Gojyo qui le prit dans ses bras.

- C'est malin, espèce d'abruti ! hurla Sanzo.

- Tu voulais qu'on fasse quoi d'autre ? Tu as bien vu comme moi que ces mecs sont imbattables ! lui répondit Gojyo sur la défensive.

Le moine se calma et réfléchit.

- Humm,….. excuse-moi Hakkai.

Ce dernier ne dit rien mais sourit au moine. Sanzo se renfrogna, mécontent de devoir faire des excuses, même volontairement, et partit s'asseoir à côté de l'un des prisonniers pour tirer le plus d'informations possibles.

Hakkai resta silencieux.

Puis tournant son visage vers Gojyo, il lui demanda timidement :

- C'est vrai ce que tu as dit tout à l'heure ?

Ce dernier rit doucement, passa sa main dans le cou du jeune homme, en cherchant à enlever le sang et serra Hakkai plus fort dans ses bras.

- J'ai eu si peur quand j'ai vu ton sang, si peur de te perdre que j'ai compris. J'ai compris que si tu disparaissais, je replongerai dans mon ancienne vie morne et insipide. Il paraît que tout le monde a un soleil, et bien depuis que tu es entré chez moi, tu es devenu mon soleil. Excuse-moi de ne pas l'avoir compris plus tôt… Je ne suis qu'un idiot.

Et sans en ajouter, il posa ses lèvres sur celles d'Hakkai.

Ce dernier était aux anges, il avait l'impression que son cœur allait exploser.

Les lèvres chaudes de celui auquel il pensait depuis tant de temps sur ses propres lèvres, le regard qu'il lui avait lancé, plein d'amour, et ces paroles qui avaient crée un foyer en lui…. Il lui rendit son baiser avec passion, plus rien n'existait qu'eux deux…

Cependant, tout à leur bonheur, les deux hommes ne se rendirent pas compte que le plus bavard de la troupe était soudain devenu muet. Ce furent les cris de Sanzo qui les sortirent de leur cocon.

- Goku, reprends-toi ! GOKU !

Le jeune homme était devenu complètement amorphe, sans vie. Ses yeux ne reflétaient plus rien, l'étincelle de vie qui l'habitait avait disparu.

Gojyo se leva, lâchant avec douceur Hakkai et s'approcha du moine qui secouait Goku.

- Qu'est-ce qu'il a ?

- Mais je sais pas, bon sang !

Sanzo avait visiblement peur et cela inquiéta le demi-youkai. Il était rare que le moine affiche ses sentiments comme cela !

Et tout d'un coup, sans que personne n'ait pu le prévenir, Goku se leva et se jeta sur les barreaux, les agrippant et hurlant.

- NON, NON, pas ça ! Laissez-moi sortir ! Je vous en supplie !

Les deux hommes en restèrent pétrifiés.

Puis se calmant subitement, le singe tomba à genoux, tenant toujours les barreaux de ses mains, vidé de son énergie et pleurant.

- Pas ça…. Pas ça…

Gojyo lança un regard au moine qui visiblement était bouleversé par l'état de Goku.

- C'est toi qui le connais le mieux.

- Oui. Il doit revivre son emprisonnement…

Le moine avait soudain l'air si désemparé que Gojyo lui posa une main sur son épaule pour le réconforter.

- Va donc l'aider, abruti de bonze ! dit-il doucement, le ton en total désaccord avec ce qu'il disait.

Sans relever cet écart de langage, Sanzo se leva comme un automate et rejoignit Goku. Arrivé à ses côtés, il prit tendrement le singe dans ses bras, lui permettant de déverser sa tristesse sur lui.

- Allez, ça va, ça va…

Goku se laissa faire et vite réconforté par la présence de Sanzo, ses pleurs commencèrent à diminuer. Il se calma bientôt tout à fait dans les bras de Sanzo qui n'osait plus faire un mouvement.

Gojyo observa la scène attendri, puis reporta son attention sur Hakkai, son nouvel amour. Celui-ci regardait également le moine et le singe et souriait.

Le demi-youkai se rapprocha de lui et le prit dans ses bras. Hakkai se laissa faire, bien trop heureux de pouvoir sentir le corps de son amour tout contre lui.

Gojyo déchira un morceau de son tee-shirt et le passa tendrement sur son cou blessé, faisant disparaître le sang qui tâchait cette peau si blanche.

- Alors, c'est vrai ?

- De quoi ?

- Que tu m'aimes ?

- Je n'ai jamais été aussi sincère de toute ma vie, et crois-moi c'est rare ! J'ai été stupide de ne pas le voir, et surtout de te faire souffrir….

Gojyo ressentit une impression étrange au fond de lui…. Il comprit que ce n'était que son indépendance qui venait de lui dire au revoir. Autrefois, être à côté d'Hakkai ne lui aurait pas fait cet effet, et tout au plus il n'aurait ressenti qu'une sincère amitié, mais là, à le tenir étroitement serré contre lui, il se dit qu'il ne pourrait plus jamais se passer de cette chaleur, de tout ce qu'elle évoquait en lui. Il rit intérieurement : avoir déclarer son amour à Hakkai l'avait complètement transformé en quelques instants, comme si tout d'un coup tout était devenu clair, limpide comme de l'eau de roche…. S'il l'avait un jour imaginé….

- Alors je suis le plus heureux des hommes, murmura Hakkai contre lui.

- Et attends d'être dans mon lit ! s'amusa Gojyo, ses instincts naturels reprenant activement le dessus.

- Je croyais plus jamais d'homme dans ton lit ? continua Hakkai sur la même lancée.

- Hummm…. Avec toi, seul un aveugle répéterait la même chose !

Hakkai sourit, mais une teinte triste vint parasiter son sourire.

- Si le poison n'agit pas avant….

- Alors là, il n'en est pas question ! s'insurgea Gojyo, saisissant Hakkai par les épaules et le forçant à le regarder en face.

- Tu vas vivre, tu m'entends, tu en auras la force ! On va retrouver ce garnement et tout ira bien ! Je t'interdis de redire ça ! Maintenant repose-toi.

Et sans attendre de réponse, il reprit Hakkai dans ses bras, serrant comme un forcené, comme si toute sa vie dépendait de la force qu'il réussirait à transmettre au corps de son compagnon, ce qui était peut-être le cas.

Hakkai s'endormit peu de temps après, épuisé par ces récentes émotions et par la fièvre qui en l'avait toujours pas quitté.

L'un des prisonniers qui était avec eux s'assit soudain à côté du demi-youkai, dans l'intention visible de discuter.

- Le moine est venu causer à mon ami mais j'ai pas tout compris. Qu'est-ce que vous foutez dans ce trou maudit ?

- T'étais pas dans un village situé dans la forêt avant ?

- Si, pourquoi ?

- Alors tu dois connaître un certain Ichi !

Les yeux de l'homme s'écarquillèrent de surprise :

- Bien sûr, c'est mon neveu ! Tu veux dire qu'il est en vie ? C'est possible ?

- Oui, c'est même grâce à lui que nous sommes ici !

- Et comment va-t-il ? Il est en bonne santé ? Comment a-t-il survécu ?

Des larmes apparurent aux yeux de l'homme.

- Nous avons tous cru qu'ils étaient morts ! C'est si beau de savoir qu'ils sont en vie !… Raconte-moi tout, je t'en supplie.

Avec tristesse, Gojyo avoua à l'homme qu'il ne savait pas grand-chose sinon qu'effectivement, les enfants semblaient en vie.

L'homme eut un regard déçu mais resta néanmoins joyeux.

- Bah, le plus important, c'est qu'ils soient en vie ! J'ai moi-même deux enfants, deux garçons, deux petits. J'espère qu'ils auront aidé leur cousin… C'est ma sœur qui va être contente de savoir que son fils est en vie !…

- Vous savez ce qu'ils nous réserve ?

- Bien sûr, vous allez travailler avec nous dans les mines ! Ici, beaucoup sont malades à cause de la poussière dégagée par les coups de pioche alors vous pensez que des hommes frais et dispos sont les bienvenus pour eux ! Quoique votre ami n'a pas l'air en forme : il a de la fièvre ?

Gojyo jeta un regard tendre sur Hakkai qui avait glissé sur ses genoux, profondément endormi mais agité de quelques tremblements.

- Oui, si on veut.

Il n'allait tout de même pas dire à ce mec que son neveu qu'il croyait mort avait usé d'un stratagème peu recommandable pour parvenir à ses fins !

- Alors il va pas tenir longtemps !

- De quoi ? s'affola Gojyo.

- Le travail est déjà très dur alors s'il est malade, son corps va pas supporter…

- Je travaillerais pour lui ! s'exclama le demi-youkai.

L'autre ne répliqua rien mais n'en pensait pas moins.

A suivre….