Auteur: TiaKin
Genre: M
Tiré de la série: One Piece
Disclaimer: Même chose.
Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée).
Réponses aux reviews:
La p'tite Lili: J'espère que ma fic va te plaire jusqu'à ce que tu arrêtes de lire.
katiel-sama: Hé bien, merci pour ce compliment qui me chaud au coeur. Bonne lecture pour la suite.
Retour aux sources
J'ai eu de la peine à convaincre Filou d'entrer dans sa caisse, mais maintenant que c'est fait, je vais enfin pouvoir profiter du paysage.
Je m'installe sur mon siège du train qui va m'emmener sur les terres de mes ancêtres –en parlant d'ancêtre, je me demande si grand-mère est toujours en vie, c'te vieille peau, de quatre-vingt-sept ans je précise, qui arrive encore à faire du ski nautique et du parachute avec beau-papy Henry.
Je sors de mon sac mon lecteur MP3 –que j'ai finalement réussi à charger grâce à l'aide précieuse de Pipo–, et l'allume dès les écouteurs en place. Aussitôt, la musique classique envahit mes oreilles et je ferme les yeux, imaginant les instruments devant moi.
OoO
-Billet s'il vous plaît, fait une voix tandis qu'on me secoue.
Je me réveille brutalement, sortant d'un rêve particulièrement agréable –où j'étais en compagnie de trois superbes créatures, voguant ensemble à bord d'un magnifique voilier qui s'était, l'espace d'un instant, transformé en un mouton qui a finalement fini en brochettes sur un barbecue–, puis sors mon billet de mon porte-monnaie.
Le contrôleur l'examine, le poinçonne, me le rend et s'en va vers un jeune écoutant son baladeur avec le son à fond.
Je détourne mon regard pour le poser sur le paysage qui défile au son du solo de violon. Parfois, je vois des maisons au loin, semblant être isolées de toute civilisation. À d'autres moments, j'aperçois un parc avec des chevaux, des vaches, des moutons –mon rêve était-il prémonitoire?– ou des chèvres.
Ces visions font naître en moi les souvenirs de mon enfance dans lesquels j'allais à l'école de mon village, accompagné par Pipo et ma grande sœur, Fanny, de trois ans mon aînée. Parfois, nous prenions un raccourci qui traversait le champ de monsieur Jikaï, un fermier irascible envers tout humain pénétrant dans son territoire et gagatique avancé en voyant tout animal ressemblant de près ou de loin à une chèvre.
Je me souviens ensuite de notre grand projet: "L'observation du Jikaï dans son environnement naturel". Je revois tous nos fous rires, les heures d'observation, cachés sous les buissons, les corridas avec les chèvres, les claques de nos parents et nos courses effrénées, le vieux à nos trousses, tenant une fourche à la main et hurlant des insanités.
Dong dong dong!
-Nous allons bientôt arriver en gare de Nagoya. Veuillez vous préparez à descendre, fait la voix faussement féminine entre deux coups de cors.
Je me lève sans hâte, prenant le temps de ranger mon lecteur MP3 dans mon sac, puis me dirige tranquillement vers les portes, entendant derrière moi des murmures indignés de gens pressés –hého, y'a pas l'feu au lac. Et puis on est en vacances, alors no stress.
Une fois descendu, je me dirige vers les soutes pour récupérer mon animal.
-SANDYYYYYYYY, fait soudainement une voix ô trop bien connue derrière moi, me figeant sur place.
Je me retourne doucement et vois ma mère, une femme de taille moyenne avec des cheveux blonds coupés genre années soixante et habillée dans un training orange, se diriger vers moi, tel un éléphant dans un magasin de porcelaines chinoises.
-Ma… maman, je baragouine finalement, après un long moment de solitude avec moi-même. Maman, c'est toi?
-Mais bien sûr que c'est moi, hurle-t-elle dans mes oreilles avec sa charmante voix si stridente. Tu ne me reconnais plus?
-C'est que… avec ça sur ton dos… non.
-C'est joli n'est-ce pas? J'ai trouvé ça dans un magasin au village.
Je ne peux qu'ouvrir la bouche lorsqu'elle se tourne, montrant l'inscription "J'aime la choucroute!" dans son dos.
-Allez, viens, s'exclame-t-elle en me prenant le bras. J'ai parqué la voiture en double file.
-A… attends! Je dois prendre Filou.
-Filou, demande-t-elle en se retournant vers moi.
-Oui, mon chien.
Un aboiement se fait entendre dans mon dos.
OoO
-Je ne savais pas que tu avais un chien. Ça fait longtemps que tu l'as?
-MAMAN, REGARDE LA ROUTE, j'hurle en voyant la voiture se diriger vers un poteau électrique.
Ma mère remet la voiture sur la route.
-Alors?
-Ça fait une année.
-Vraiment?
-Ouais, j'l'ai reçu Noël dernier. Un cadeau de mes potes.
-Zorro et Pipo?
-Ouaip.
Je sors une cigarette de mon paquet –je dois me calmer.
-SANDY, s'exclame ma mère, faisant partir la voiture sur le trottoir. TU FUMES TOUJOURS?
-ATTENTION!
Je plaque mes mains sur mon visage, ne voulant pas voir le massacre des piétons au pare-choc. J'entends une femme hurler, puis la voiture changer de direction.
-Range immédiatement cette cigarette! Il est interdit de fumer ans ma voiture.
Je range ma cigarette. Ça fait rien, je la fumerais plus tard.
-Bon, où est cette rue, fait ma mère en sortant la tête par la fenêtre.
-MAMAN, REGARDE LA ROUTE, je m'écrie en voyant la voiture tourner à droite direction un poids lourd.
Après une embardée qui fait rater un battement à mon cœur, ma mère s'enfile entre deux voitures et s'engage sur l'autoroute, à ma grande satisfaction.
-Ouaf, s'exclame Filou dans mes pieds.
-Je vais mourir, je dis tout bas en tentant de voir si mon cœur bat toujours.
-Ben voila, c'était tout simple.
-Tu veux pas me laisser conduire, je propose en voyant le compteur marquer cent cinquante kilomètres-heure.
-Non. Je te connais trop bien pour te laisser ma voiture. Tu roules comme un chauffard. Je préfère conduire.
Pourquoi j'ai pas pris le bus?
-Hein? Où tu vas, je demande en voyant ma mère sortir trop tôt de l'autoroute.
-On va chercher ta sœur.
-Pourquoi? Elle est pas encore à la maison?
-Non, elle avait un truc à boucler à son travail.
Je me fige au fond de mon siège en voyant le feu passer à l'orange, et sentant ma mère accélérer furieusement.
OoO
-Ah… la voila!
Je suis sorti de la voiture un instant, profitant du moment que ma mère ait coupé le moteur pour fumer une clope calmante.
-FANNYYYYYY, hurle ma mère en voyant une superbe demoiselle traverser la rue.
Je regarde ma sœur aînée s'avancer vers nous, habillée dans un magnifique tailleur beige sous une épaisse veste, avec ses cheveux blonds et ondulés coiffés en un petit chignon qui fait ressortir ses yeux noisettes cachés derrière une paire de lunettes.
-Merci maman d'être venue me chercher, s'exclame Fanny en faisant la bise à ma mère. Oh… tu as encore mis ce training horrible?
-Oui. Tu ne l'aimes pas?
-Oh, salut Sandy, fait ma sœur en me voyant.
-Hello grande sœur, je lance avec mon plus beau sourire, créant des éclairs meurtriers dans le regard de ma sœur –j'adore la taquiner sur sa petite taille.
J'écrase ma cigarette et me retourne.
-Filou, au pied!
Je regarde mon chien émerger d'un buisson –qu'est-ce que tu foutais là toi?– et accourir joyeusement s'asseoir à mes pieds, la queue battante.
-Bon chien, je fais en le caressant.
-Tu as un chien maintenant, dit Fanny en s'approchant dudit animal.
-Et oui, depuis un an.
-Il est choupinou.
-Ouais ouais. On y va? Y fait pas chaud.
-C'est bon, on y va, fait Fanny en entrant dans la voiture de maman.
J'en fait de même, mettant Filou à mes pieds.
OoO
Après trois têtes à queues, deux embardées sur le bord de la route, une queue de poisson à un semi-remorque et une course avec un couple de camions, nous arrivons finalement au village de mon enfance, un petit bled paumé dans la campagne et caché par un petit bois.
-Enfin de retour, s'exclame joyeusement ma mère en garant la voiture dans le garage. Ça fait du bien de retrouver la tranquillité de la campagne, loin de tous ces fous du volant qui peuplent les autoroutes de notre bon pays.
-Je suis mort au moins six fois, je geigne en sortant de la voiture, le cœur encore affolé.
Je regarde ma sœur refaire son chignon d'un geste machinal.
-Comment tu peux encore vivre après tout ça, je lui demande.
-Tu sais, depuis que maman vient me chercher tous les deux vendredis à mon travail, j'ai pris l'habitude.
Je regarde ma sœur avec de gros yeux, tandis que Filou part renifler un pneu de secours appuyé contre le mur.
-Filou, au pied, je fais en sortant mes affaires de la voiture.
-Il peut faire ce qu'il veut tu sais, lance ma mère en ouvrant la porte du garage.
-Je veux d'abord lui montrer son coin, après il pourra renifler tout ce qu'il veut.
Nous montons vers l'entrée, moi portant mes sacs et Filou trottinant derrière moi.
-Tu vas prendre ta chambre, me lance ma mère en entrant dans le salon.
-Oui, je dis en montant l'escalier menant à l'étage.
Dans le couloir, je tourne à gauche et ouvre la dernière porte à gauche, tombant sur ma chambre d'adolescent. Et comme dans toute chambre d'adolescent, il y a des posters sur les murs, un bureau rangé au fond à gauche de la pièce, un lit en face, une armoire à droite et une bibliothèque à côté de la fenêtre, en face de la porte.
Je pose mes sacs sur le lit et extrais de l'un d'eux la couverture de Filou, que je pose sous la fenêtre.
-Filou, ta place, j'ordonne en montrant du doigt la couverture beige.
Mon chien, qui s'était assis sur le seuil de ma chambre, vient renifler sa couverture, puis se couche dessus.
-Rien n'a vraiment changé, je dis en jetant un regard autour de moi. Y'a juste un peu trop d'ordre sur mon bureau, comme d'hab' quoi.
Je vais ouvrir la fenêtre pour regarder le bois qui est à présent couvert de neige. En bas, je vois les deux fils de Fanny lancer des boules de neige sur leur père, qui tente apparemment de se cacher sous la table de jardin.
Je referme la fenêtre et commence à vider mes sacs dans l'armoire.
OoO
Je suis installé entre ma sœur et son fils aîné, Tâhro, un enfant de dix ans avec des cheveux blonds, des taches de rousseurs et un air de gamin surexcité sur le visage. Son frère Mokuba, âge de sept ans, les yeux bleus et les cheveux roux de son père, est assis à côté de lui. Leur père, Shun, un homme roux dans la mi-trentaine ayant un boulot dans l'administration des transports d'un aéroport, est assis devant moi.
Enfin, mon père aux cheveux bruns et aux yeux cachés derrière de vieilles lunettes carrées mange tranquillement ses navets, couvrant sa barbe brune de sauce.
-Alors, comment ça avance ton boulot, me demande Fanny entre deux bouchées de riz cantonnais.
-Ça va. J'ai une bonne place, je dis en me servant de vin.
-Vous êtes toujours dans la gestion, me demande Shun.
-Non. Je suis à présent chef de la clientèle. Je m'occupe des dossiers des clients. Je choisi les meilleurs clients et j'en fais part au directeur.
-C'est vraiment un bon poste mon fils, fait mon père en rigolant.
-Et ta vie, demande ma mère.
Tiens, j'l'attendais cette question.
-Ça va. Avec mon salaire j'ai pris un appart dans les vieux quartiers. Cent cinquante mètres carrés pour environ mille trois cents Berry par mois.
-C'est pas cher, s'exclame Fanny. Et tes relations?
-Je suis libre comme l'air, pas comme Pipo qui a eu une fille Noël dernier.
-Vraiment, s'exclame ma mère. Que j'aimerais être grand-mère, ajoute-t-elle avec un soupir.
-Maman, t'es déjà grand-mère, je lance avant d'avaler un peu de mon bœuf sauté aux légumes.
-Euh… ah oui, fait-elle en rougissant de honte. Je voulais dire…
-Je sais maman. Pas la peine de me le rabâcher encore et encore.
Je pose mon bol et attrape mon verre de vin.
-Filou, va coucher, je lance en voyant mon chien s'approcher de la table. Tu mangeras plus tard. Tâhro, Mokuba, ne l'appâtez pas avec de la viande s'il vous plaît.
Je finis mon verre.
-Bon, je vais dormir, je fais en me levant.
-Déjà? Mais tu viens à peine de commencer, fait mon père.
-Je suis fatigué.
Je ramasse mon couvert et vais le poser dans la cuisine.
-Filou!
Mon chien s'amène et je lui donne ses croquettes.
-Bonne nuit, je lance en montant dans ma chambre.
-Bonne nuit tonton, me répondent mes neveux.
Bé voila, Sandy est retourné chez ses parents pour les vacances. RDV samedi prochain pour la suite.
