Auteur: TiaKin

Genre: M

Tiré de la série: One Piece

Disclaimer: C'est comme d'hab'.

Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps (normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée).

Réponses aux reviews:

La p'tite Lili: C'est presque ça (ce fruit n'enlève pas la capacité de nager). Oui, c'est Luffy dans le rêve, et pour répondre à ta troisième question, il y a ce chapitre. Tu as tout compris ma parole °impressionnée°

bv: Effectivement, tu as gagné la question bonus (et c'est toujours valable). Ca te va si c'est moi qui tient le fouet (nan, je rigole)?


Une très mauvaise surprise

Le soleil filtre entre les stores. L'un des rayons me frappe le visage au niveau des yeux, ce qui me réveille doucement. Je cligne des yeux, encore ébloui par cet éveil, puis m'appuie sur mon coussin pour m'asseoir sur mon lit.

Je jette un coup d'œil à mon réveil qui indique sept heures moins dix. Je grogne, puis regarde le panier de Filou, qui dort tranquillement en gémissant. Il rêve sûrement.

J'écarte ma couverture et m'assied sur le bord du lit pour m'étirer les bras. Filou aboie et quand je me tourne pour le regarder, je vois qu'un homme a pris la place de mon chien. Je pousse alors un cri de surprise qui réveille l'homme, qui tourne automatiquement la tête vers moi.

-Filou?

Aussitôt le prénom de mon chien dit, l'homme se transforme en Filou, qui saute hors de son panier pour venir me dire bonjour. Stupéfait, je regarde mon chien secouer la queue avec joie.

-Putain, c'est quoi le problème, je demande à Filou sans pourtant espérer une réponse de sa part. L'est où le mec?

À ce mot, Filou se retransforme en l'homme, me faisant sursauter violemment contre le mur derrière moi. Je me frotte l'arrière de mon crâne avec mes mains tandis que je regarde l'homme m'observer avec un air interrogatif.

Ni une ni deux, je saute sur mon peignoir et me dirige vers le salon, l'homme me suivant à quatre pattes. Je m'étale au fond d'un fauteuil pour réfléchir un moment. Le mec en profite pour examiner ses parties génitales avec grand intérêt. Je grimace à cette vue et détourne le regard vers l'un des autres fauteuils.

Après un court instant, je remarque que quelque chose est derrière ledit fauteuil. Je me lève et me dirige vers l'objet, qui s'avère être les restes d'une courge –c'est rose une courge?

J'examine la "courge", tentant de me souvenir de l'endroit où je l'avais vue. J'ai pas acheté de courges décoratives cette année. Alors d'où peut-elle bien provenir? Je me souviens brusquement du court instant où j'ai vu le fruit que m'a amené Zorro avant-hier.

Je saute aussitôt sur mon téléphone cellulaire qui est posé sur la table de l'entrée et compose le numéro de la tête d'algues.

Tuuut! Tuuut! Tuuut! Tuuut! Allez, décroche! Tuuut! Tuuut! Clic!

-Mmmmh, vous savez l'heure qu'il est?

-Ramène-toi immédiatement ici, sale sapin.

-Hein? Sandy, il demande alors que je raccroche furieusement.

OoO

Putain de merde, comment je vais faire moi? Je suis à ce genre de pensées quand mon ami arrive enfin, essoufflé par la course et habillé d'un simple jean sous son long manteau noir que je défini comme étant une soutane de curé revisitée.

-T'en as mis du temps!

-Où est le problème, il demande en entrant pour s'installer sur mon canapé.

Sa démarche est stoppée par sa première rencontre avec la transformation humaine –comment mieux définir la chose?– de Filou qui gît par terre, le ventre et le reste à l'air. Zorro se fige sur place et prend la même expression que moi au réveil.

-Oui, je sais, ça choque hein?

Mon ami ne répond même pas, trop choqué par la vision d'un homme nu qui se gratte joyeusement –je ne vous dirais pas quelle partie du corps– sur mon tapis.

-Je te sers quelque chose, je demande finalement en passant ma main devant ses yeux éberlués.

-Oui, quelque chose de très fort surtout, fait Zorro en m'asseyant brutalement sur l'un de mes fauteuils.

Je reviens avec une bouteille de mon meilleur rhum. Sans préavis, Zorro attrape la bouteille et se met à boire de longues gorgées au goulot.

-Hé! Vas-y mollo avec!

-Ha! Ça va mieux, il s'exclame en s'arrêtant de boire.

Il me rend la bouteille que je pose sur la table.

-Alors, c'est ÇA le problème, il demande en pointant l'homme qui s'est étalé au pied du canapé.

-Ouais.

-Je vois pas où est le problème. Tu as bien le droit de le faire avec un homme si tu l'as décidé.

J'écrase mon pied sur la face de concombre qui se met à glousser comme une fille.

-C'est vraiment pas le moment de plaisanter!

-Mais OÙ est le problème?

-Regarde, je dis en me levant pour me diriger vers l'homme qui se trémousse sur le tapis en tirant la langue. Filou?

Aussitôt mon chien redevient normal, tirant un cri de surprise de la part de Zorro. Celui-ci regarde mon chien avec des yeux pareils à des soucoupes.

-Euh…

-Filou, montre-moi l'homme!

Mon chien se retransforme sous les yeux éberlués de Zorro, qui attrape la bouteille de rhum et la finit en trois gorgées –elle m'a coûté la peau des fesses cette bouteille.

Une fois le litre reposé sur la table, Zorro examine avec attention mon chien.

-Et… comment ça se fait qu'il soit comme ça?

-C'est à cause de ça, je fais en tendant la carcasse du fruit sous le nez de mon ami.

-Ça? C'est quoi au fait, il demande après examen.

-Ton fruit.

-Mon fruit?

Il regarde encore les restes, puis admet qu'effectivement, ce sont bien ceux de son fruit qu'il avait oublié ici.

-Ah… Ok. Effectivement, y'a un léger problème à résoudre.

-Qu'est-ce que tu entends par LÉGER problème? MON CHIEN A BOUFFÉ TON FRUIT ET IL PEUT MAINTENANT SE TRANSFORMER EN UN MEC. LE PROBLÈME EST TRÈS SÉRIEUX!

-Bon, Ok. J'admets que ce n'est pas un petit problème à régler. Il va falloir que j'en parle aux scientifiques.

-Et moi, je fais quoi?

-Tu devrais aller au boulot, il me fait remarquer en montrant mon horloge –qui montre huit heures moins cinq.

-OH PUTAIN DE MERDE! Je vais me faire rincer par le directeur, je m'exclame en entrant dans ma chambre pour sauter sur mon armoire.

-Tu devrais prendre Filou avec toi, histoire de le surveiller. Moi, je vais chercher quelqu'un.

Face de verdure s'en va sans me donner d'autres précisions.

Une fois habillé, je prends un croissant dans ma panetière et vais mettre mon imper gris.

-Filou, au pied!

Le chien arrive et se fait docilement amener vers l'ascenseur.

OoO

Par chance, personne n'a remarqué que je suis arrivé en retard. C'est donc sans problèmes que je reprends mon travail.

Mais c'est après une bonne dizaine de coups de téléphone que Pipo vient me voir.

-Oui monsieur… tout à fait monsieur. Assieds-toi, j'en ai pour un moment, je dis à mon ami. Mais oui, oui. Ne vous en faites pas pour ça. … Oui monsieur, je suis tout à fait… Comment? Non, c'est juste à cause de… Oui monsieur. Au revoir monsieur. Mais quel sale mec lui, je m'exclame en posant le combiné. Tu voulais me parler?

-Oui. Le directeur est venu nous voir ce matin. Et je crois qu'il a remarqué ton absence.

Je déglutis difficilement à ces mots.

-Il m'a fait part que tu devais le voir dès ton arrivée.

-Ah. Merci Pipo, je dis en passant à côté de mon ami. Tu veux bien garder Filou pour moi?

-Tu le prends pas avec toi?

-J'aime pas me faire mousser en public.

Je sors de mon bureau avec un pas ferme et décidé, et me dirige vers l'ascenseur.

Devant la porte du bureau du directeur, je sens mes jambes trembler, mais je me reprends facilement en pensant que c'est pas grand-chose. Allez mon vieux, c'est un mauvais moment à passer. Je déglutis et pousse le battant après avoir frappé.

-On m'a dit que vous vouliez me voir dès mon arrivée monsieur.

-C'est exact, fait le directeur de derrière son bureau. Installez-vous!

Je m'exécute docilement.

-Vous voulez un cigare, me propose le directeur en ouvrant sa boîte à cigares.

-Non merci, je vais plutôt prendre une cigarette, je dis, un peu plus détendu.

-C'est comme vous voulez. Mon cher ami, j'ai appris ce matin une bonne nouvelle.

-Laquelle est-ce?

-Nous allons recevoir une grosse commande de la part de l'état.

-C'est effectivement une bonne nouvelle.

-Oui. Mais il y a un léger problème.

Je sens ma gorge se serrer.

-Il nous faut remplir cette commande en moins de trois semaines.

Trois semaines? Wow, ils y vont fort au gouvernement.

-Et quel est mon rôle dans tout ça?

-Vous serez celui qui dirigera les opérations.

-Moi, je demande en me redressant. Mais… pourquoi? Il y a d'autres personnes plus expérimentées que moi dans l'entreprise.

-Oui, mais c'est vous que je veux voir à l'action. Je veux voir si vous êtes capable de le faire. Vous savez, il commence en se levant de sa chaise, j'ai une grande estime de vous. Vous êtes l'un de mes meilleurs employés. Si si, je vous assure. Vous êtes travailleur, toujours fidèle à vous-même et vous avez tout pour faire un bon directeur.

-Monsieur le directeur, vous me faites trop d'honneur. Je ne suis pas aussi…

-Taisez-vous, vous vous rabaissez. Je vais vous promettre quelque chose. Si vous réussissez cette affaire, je vous promet une augmentation.

C'est du chantage ou bien? Mais d'un autre côté, une augmentation serait la bienvenue.

-Monsieur Crocodile, j'accepte ce défi, je lance en me levant pour serrer la main de mon directeur.

-Vous y arriverez, j'en suis sûr.

-Merci monsieur le directeur, je fais en sortant du bureau.

Je me dirige vers l'ascenseur.

OoO

Alors que je vais descendre à la cafétéria avec Filou afin de casser la croûte, je croise Zorro qui est accompagné d'une armoire à glace habillée d'une blouse blanche, d'un chapeau ridiculement rose avec une croix blanche et un pantalon trop court. Je remarque également qu'il a le nez bleu.

-Ah, Sandy, tu tombes à pic. Faut qu'on parle un peu.

-J'ai faim, alors plus tard.

-Non non non, tu viens avec nous, il déclare en m'attrapant le bras pour me tirer vers l'ascenseur, un point c'est tout.

-Mais tu vas me lâcher oui! Je dois manger moi!

-Oui, plus tard. Allez Filou, au pied!

-C'est le chien, demande le scientifique.

-Oui, c'est Filou. Allez, direction les salles des maquettes. Y'a personne en ce moment, s'exclame Zorro en appuyant sur le bouton, m'enlevant tout espoir de pouvoir manger mon bento bien installé sur une chaise, et en compagnie de Vivi –qui doit sûrement m'attendre d'ailleurs.

OoO

Rageusement, je m'assieds sur une chaise en ouvre mon bento d'un coup sec.

-Bon, commence le scientifique, commençons par le début. Quand avez-vous remarqué des phénomènes étranges chez votre chien?

Je réfléchis un moment.

-Hier matin.

-Et quand Zorro est-il venu vous voir?

-Avant-hier soir.

-Cela fait donc environ deux jours que votre chien…

-Il s'appelle Filou, je coupe.

-… que votre chien a mangé le fruit. Intéressant.

-Je ne vois rien de très intéressant à ce que mon chien se transforme en homme, je grogne en mâchant mon riz.

-Au contraire. Vous avez la possibilité de faire une expérience unique au monde, s'exclame joyeusement le scientifique en fouillant dans le sac, rose avec une croix, qu'il a amené.

Il en sort un stéthoscope et commence à ausculter Filou, qui se laisse faire, à ma plus grande surprise.

-Une expérience unique au monde, je rumine.

-Oui. Grâce à cet heureux hasard…

Heureux, heureux, parle pour toi nez-bleu.

-… nous pourrons enfin sonder l'esprit d'un animal. Nous pourrons comprendre son mode de pensée, ses réflexions et sa vision du monde. C'est une véritable avancée scientifique que nous pourrons effectuer. Monsieur, vous êtes très chanceux.

Je m'étouffe à moitié avec mon bœuf sauté aux légumes, qui est délicieux au passage.

-Chan… chanceux, moi, je demande, ahuri.

-Oui, répond le scientifique en prenant la température de Filou. Température ok. Voyons la tension.

-Hého, moment please. Qu'est-ce que vous faites avec Filou?

-Ben… un simple examen de routine.

-Jamais le véto de Filou ne lui a pris la tension.

-Mais moi je le fais, pour plus de précautions. Et puis nous sommes en présence d'un chien mutant, pas d'un simple animal.

-Un… MAIS, VOUS INSULTEZ MON CHIEN LÀ!

-Monsieur, avez-vous déjà pensé un seul instant que votre chien possède deux esprits qui cohabitent, me demande le scientifique en se redressant.

Ma colère disparaît immédiatement. Deux… deux esprits pour un seul corps? Mais… c'est impossible. Comment deux esprits peuvent cohabiter dans un seul corps?

Le scientifique profite de mon ahurissement pour faire une prise de sang à Filou avant de le laisser tranquille.

-Bien, maintenant que j'ai fait les examens, je vais pouvoir vous expliquer correctement la situation.

La scientifique s'assied sur une caisse, devant une tête d'asperge qui ronfle avec la bulle au nez.

-Votre chien a mangé un fruit qui semble agir sur ses cellules. Pour je ne sais quelle raison, ses cellules se transforment à un certain stimulus qu'il vous faudra contrôler à tout pris.

-Pourquoi?

-Pour que vous puissiez réagir rapidement en cas de situations dangereuses. Vous avez pu déterminer le stimulus?

-Oui.

-Lequel est-ce?

-Je dois demander à mon chien de me montrer l'homme.

Aussitôt cette phrase dite, Filou se métamorphose en l'homme, faisant sursauter l'expert.

-Oh… c'est donc un stimulus auditif. C'est d'autant plus simple pour la suite des événements.

-La… il y aura une suite?

-Oui. Vous ne pourrez pas garder indéfiniment votre chien dans sa forme animale.

-Pourquoi?

-Parce que l'esprit de l'humain va vouloir s'imposer et il y aura une lutte qui aboutira sûrement sur la destruction de l'un des deux esprits.

Je grimace à cette perspective.

-Il va donc vous falloir dresser votre chien à se comporter normalement dans sa forme humaine, dit le scientifique en voyant ma réaction, afin d'empêcher la destruction d'un des deux esprits. Mais ça va vous prendre du temps, je vous l'avoue. Montrer à un chien les us et coutumes des humains ne sera pas chose facile, mais je pense que ça ira très vite, au vu de l'impressionnante capacité des chiens à retenir des ordres.

Le chercheur se lève et va réveiller Zorro, tandis que je plonge dans mes pensées. Dresser Filou, comme un homme. C'est… y'a pas de mot pour le décrire.

-Tu as terminé, demande Zorro au scientifique, qui acquiesce de la tête. Sandy, continue-t-il en s'étirant, faut que t'écoutes Chopper, il a toujours de bons conseils à donner.

À ces mots, ledit Chopper commence à se dandiner sur place, rougissant jusqu'aux oreilles.

-C'est pas vrai! Crétin!

Ça à l'air de lui faire plaisir cette remarque. Je regarde le scientifique se dandiner encore un moment, puis décide de toussoter pour attirer son attention.

-Oh, fait le scientifique en reprenant son sérieux, oui, c'est vrai. Tout d'abord, il vous faudra apprendre à votre chien…

-Filou, je soupire.

-… à parler, s'habiller, compter, lire, écrire, manger, marcher, énumère le scientifique en comptant sur ses doigts, se laver, se brosser les dents, ne pas faire ses besoins sur le tapis, ne pas courir après les balles dans les parc, ne pas sentir les chiens dans la rue, ne plus pendre la langue, …

-Euh… Chopper, je crois que c'est bon là. Il a compris.

-Ah, s'exclame le chercheur en dévisageant l'homme à la tête digne d'un fond de prairie. Oui… peut-être.

-En un mot, j'ai du boulot.

-Ça fait trois là, fait remarquer géant vert.

-C'EST VRAIMENT PAS LE MOMENT DE CHIPOTER, je hurle.

OoO

Après avoir vaguement donné un mot d'excuse à Vivi pour ne pas avoir mangé avec elle, je monte à mon bureau et prends tous mes dossiers en cours.

Si je dois éduquer Filou, autant prendre du travail à domicile. Je fourre tous les dossiers dans une sacoche, puis mets mon ordinateur portable avec. Bon, j'ai tout? Je regarde autour de moi. Moui, j'ai tout. Oh! Faut peut-être que je prévienne le patron que je serai pas là cette semaine.

J'attrape le combiné du téléphone sur mon bureau –foutu 5 mai– et laisse un message sur le répondeur du patron. Bizarre qu'il soit pas là. Il doit sûrement être en réunion… ou avec sa secrétaire. Je souris à cette pensée, puis sors de mon bureau, Filou à ma suite.

-Vous rentrez déjà, demande l'un de mes collaborateurs.

-Oui. Je vais prendre une semaine de congé, mais je serais joignable sur mon portable. Vous avez mon numéro?

-Oui.

-Alors, si vous avez le moindre problème pour l'un des contrats, appelez-moi!

-Bien monsieur.

Je me dirige vers l'ascenseur.

OoO

Je me réveille doucement, puis éteins instinctivement mon réveil qui sonne depuis un bon moment déjà. J'ouvre les yeux et découvre que l'homme se tient juste devant moi, la langue pendante. Je saute en arrière et rencontre violemment le mur derrière moi –et une nouvelle bosse à ma collection.

Je me frotte l'arrière de la tête en dévisageant l'homme qui me regarde en penchant la tête sur le côté.

Il a des cheveux noirs qui semblent incapables de tenir en place, des yeux rieurs et curieux, un nez normal et une bouche qui a l'air de toujours vouloir sourire. Sa seule grande particularité est qu'il a une cicatrice sous l'œil gauche, comme Filou. Sa peau est légèrement blanche, quelque soit l'endroit de son corps. Je l'examine sous un autre angle. Mon dieu, mon chien est mieux monté que moi. Je soupire.

-Filou, je fais, n'en pouvant plus de voir cet homme me regarder avec insistance –et dans cette tenue en plus.

Le chien redevient chien et je soupire de soulagement. Je descends de mon lit et me dirige vers la cuisine pour me préparer un petit-déjeuner consistant.

OoO

Une fois mes croissants à la confiture et mon café avalés, je retourne dans ma chambre, Filou à mes pieds.

Alors que j'ouvre mon armoire, je me dis soudainement que ça serait le moment de trouver un mot qui contrôle la transformation de Filou. Je ferme les portes de l'armoire et fais face à mon chien qui ne semble pas comprendre mon manège.

-Filou, montre-moi l'homme.

L'homme apparaît, prenant la place du chien. Je me penche vers lui et pointe mon doigt vers son nez.

-On va te trouver un nom. T'es d'accord?

Pour toute réponse, l'homme penche la tête sur le côté. J'imagine presque ses oreilles se relever. Bon, Filou, Filou… qu'est-ce qui ressemble à Filou et qui est facile à reconnaître? Filou, Filou, Filou… Lou… Lou… Fi… Loufi… Luffy! C'est ça!

-Tu t'appelles Luffy! Compris?

-Lu… Luffy, demande timidement l'homme avec une petite voix.

Je reste ébahi devant cet acte –c'est bon, j'aurais jamais imaginé qu'un chien, même pas le mien, aurait pu parler un jour.

-Luffy, Luffy, répète-t-il inlassablement, voulant peut-être graver ce nom dans sa tête.

-Oui, Luffy. Luffy, c'est l'homme, et Filou, c'est le chien.

En entendant son nom, Filou redevient lui-même. Holà, il est réactif.

-Bon, je m'exclame, commençons par le début. Luffy?

Il tourne sa tête vers moi, délaissant un instant ses doigts de pieds.

-Tu veux bien t'asseoir sur le lit, je demande en montrant le meuble avec un doigt.

-Lit.

-Oui, lit. Assis!

Luffy s'exécute docilement et s'assoit sur le matelas, dans une position précaire. Je soupire en le voyant chanceler et lui attrape les pieds pour les poser sur le sol.

-Quand on s'assied, on laisse ses pieds par terre.

Luffy me regarde, un peu perdu. Je me redresse et commence à l'examiner un peu mieux. Ses membres sont fins et son torse est légèrement musclé. Autant commencer par les parties du corps.

-Luffy?

Il me tourne son regard vers moi, délaissant le coussin qui est à sa droite.

-Ça, c'est une main, je fais en prenant sa main droite. Répète!

-M… main.

-Bien. Avant-bras, bras, épaules, cou, tête, j'énumère en montrant chaque partie du corps avec le doigt.

Luffy répète chaque mot au moins trois fois. Il a un visage assez rond, comme celui d'un enfant.

OoO

Après quelques exercices de mémoire, j'arrive finalement au résultat que j'espérais: Luffy connaît toutes –je dis bien toutes– les parties de son corps.

Je jette un coup d'œil au réveil qui montre onze heures trente-sept. Il est temps de manger là. Je regarde Luffy, qui murmure le nom de chaque doigt. Faut mieux qu'il reste Filou pour manger. Lui apprendre à manger sera pour plus tard.

-Luffy, tu veux bien venir ici, je fais en montrant le sol.

Le garçon lève son regard vers moi, me sourit et s'assied par terre, à mes pieds.

-Mouais. Allez, Filou, viens. On va manger.

Le chien bat de la queue et me suit dans la cuisine.

OoO

Ma platée de pâtes au pesto avalée, je range la cuisine et revient dans ma chambre pour m'habiller. Filou, après avoir avalé sa bidoche en un éclair, vient me rejoindre, l'air curieux.

Alors que j'allais mettre ma chemise, je réalise que ce serait peut-être le moment de montrer à Luffy comment enfiler, au moins, un caleçon et un T-shirt. Je soupire de lassitude et me tourne vers Filou, qui se gratte l'oreille.

-Luffy?

Le garçon a gardé sa position d'avant la transformation –définitivement, le grattage d'oreille avec les pieds est compliqué pour un homme.

-Assis sur le lit, j'ordonne en fouillant dans mon armoire. Mais l'est où ce T-shirt? Ah! Le voila.

Je montre l'habit à Luffy, qui veut s'en approcher pour le sentir.

-Luffy, c'est un T-shirt. Tu as compris?

-T-shirt. Oua!

Je souris à cette expression et lance le T-shirt à Luffy pour voir s'il ne me reste pas un vieux caleçon. En ayant trouvé un, je reviens vers Luffy, qui mordille joyeusement le T-shirt.

-LUFFY!

Le garçon sursaute et lâche l'habit.

-Ça ne se mange pas les habits.

-Habits?

-Oui, des habits.

-Pas… pas peaux?

Je regarde Luffy avec un air de surprise sur le visage. Est-ce… est-ce là une réflexion de chien? Une peau? Je secoue la tête. Perds pas ton objectif de vue mon vieux.

-Bon, un T-shirt, ça s'enfile par la tête.

Luffy montre sa tête et je souris.

-Oui, par là. Allez, haut les mains!

Le garçon penche la tête sur le côté.

-Les mains, en haut, je fais en mimant le geste, que Luffy s'empresse de reproduire. Voila.

Je m'approche de lui et lui enfile le T-shirt.

-Maintenant le caleçon.

-Ca… caleçon.

-Oui. Lui aussi il s'enfile.

Aussitôt, Luffy lève les bras et je ne peux m'empêcher de rire à ce geste.

-Non, pas par la tête, par les pieds.

Je joins le geste à la parole et lui mets le caleçon.

-Allez, debout!

Luffy saute à terre et commence à marcher à quatre pattes.

-Je crois qu'il va falloir passer à la marche très rapidement, je soupire.


Hu hu hu, voila l'arrivée tant attendue de Luffy. Pour voir la suite des aventures de Sandy et Luffy/Filou, venez la semaine prochaine.