Note : Etant donné que le site n'accepte plus les RAR dans les chapitres (ce qui est stupide notamment pour les reviews anonymes mais enfin, c'est eux les chefs), je ne les inscrirai plus ici mais je baptiserai leur système de 'reply' pour ne pas voir mes histoires supprimées (ça me ferai mal de devoir tout republier…). Enfin, ne vous inquiétez pas, ça ne va pas m'empêcher d'y répondre !
RAR :
Riri : Chic une nouvelle lectrice ! Merci de ta review, elle m'a fait extrêmement plaisir et je suis vraiment contente que cette histoire te plaise ! Pour la suite, là voilà ! Je sais, elle a mis longtemps à venir (d'habitude je publie un chapitre par semaine) mais j'ai d'autres fic en cours et c'était ma semaine d'exam', alors…(excuse minable je sais mais bon). Enfin, là voilà quand même et j'espère qu'elle te plaira !
Chapitre 22 : Ne regarde pas
Charlie se jeta de côté en tentant de recouvrir de son corps Claire et son enfant tandis qu'à l'explosion venaient se joindre des cris de surprise, d'horreur et de dégoût. Il eut du mal à réprimer un haut de cœur quand il sentit un liquide chaude l'éclabousser et persista à fermer les yeux et les oreilles en mordant sa lèvre jusqu'au sang, évitant la panique de l'envahir. Il se mit à souffrir de tremblements incontrôlables tandis qu'il sentait dans son dos une vive chaleur qui ne pouvait signifier qu'une chose : le feu prenait la forêt. Cette situation lui rappelait trop l'horreur du bunker et la terreur envahissait chacun de ses muscles, l'empêchant de respirer ou de faire le moindre mouvement. Il entendait bien les ordres lancés à travers le boucan, il sentait bien qu'il devait faire quelque chose pour ne pas mourir brûler mais la peur le paralyser. Soudain, il entendit les sanglots étouffés d'Aaron et la voix tremblante de Claire s'élever dans les airs :
« Qu'est ce qu'il se passe, Charlie ? »
Il y avait tant d'anxiété et de larmes dans le ton qu'elle avait employé que ce fut comme un électrochoc pour lui. Une personne dans le passé lui avait dit qu'il ne pourrait jamais prendre soin de quelqu'un d'autre, c'était peut être vrai pour l'ancien Charlie, celui qui était accro aux drogues dures, mais pas pour le nouveau à qui l'île lui avait donné une bouffée d'oxygène purificatrice. Péniblement, il ouvrit les yeux et un nouveau haut de cœur lui saisit la gorge en voyant le spectacle morbide qu'offrait la clairière nouvellement crée. Les chairs sanguinolentes pendouillaient des arbres, le sang avait rougi le vert alentour et le feu venait peu à peu tout ronger. Il se leva avec difficulté et aida la mère à faire de même en lui proposant son bras :
« Ne regarde pas ! l'invectiva-t-il.
« Charlie, j'ai peur… »
Il lui jeta un coup d'œil et cela lui suffit à deviner la raison pour laquelle il sentait les tremblements de la jeune femme. Il posa ses mains sur les bras de la jeune femme et l'obligea à le fixer dans les yeux, mettant toute la force de persuasion qu'il avait en lui :
« Eh, Claire ! Claire ! Regarde moi et seulement moi. C'est fini maintenant, tout est terminé. On va s'en sortir, je te le jure. Tu partiras vivante de cette île, je te le promet sur ma vie. Tu m'as compris ? Ne cède pas à la panique. Je serai toujours là pour toi. Je t'ai déjà protégé une fois, je le recommencerai autant de fois que nécessaire. »
L'australienne réprima ses tremblements et prit une grande inspiration en berçant Aaron pour le calmer. Charlie acquiesça de la tête, approuvant son attitude, puis se tourna vers le lieu du massacre et de l'incendie qui s'étendait peu à peu.
« Charlie ! » lui hurla Sahid en tentant d'éteindre les flammes.
Aussitôt, l'ancien junkie accourut après avoir ordonner à Claire de ne pas bouger.
« Ouais. Qu'est ce que je peux faire pour vous aider ?
« Pars !
« Quoi ! s'indigna le britannique.
« Tu connais le chemin jusqu'aux cavernes, on est tout proche. Prends ceux qui ne nous aident pas et filez sur la plage. Tu peux être certain que ça a ameuté les autres qui savent désormais qu'il y a des survivants. File !
« D'accord, d'accord ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait, il fit signe à Walt, Rose, Bernard et Libby de le suivre et saisit la main à Claire pour qu'elle le suive alors qu'il se mettait à courir.
« Ok, suivez moi. On va les laisser bosser et se mettre à l'abri ! »
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« Stupide, je suis stupide ! »
Thia se parlait à elle-même tout en marchant à travers la jungle, ne faisant pas attention où elle mettait les pieds tant la rage guidait ses pas. Quand elle entendit l'explosion, son cœur se mit à battre la chamade et ses pensées se tournèrent immédiatement vers Sawyer tandis qu'elle commençait à courir en revenant sur ses pas.
« Pourquoi je m'inquiète pour lui, d'abord ? J'en ai rien à faire, n'est-ce pas ? Oui bien sûr et la marmotte met le chocolat dans le papier allu'. Ma cher Thia, tu dérailles complètement ! C'est pas bon pour les affaires de ressentir ce genre de chose…
« I zto ne khovochtcho dlia oumstvennoguo guovorit' sovsem odna…»fit une voix dans l'ombre (Et c'est pas bon pour le mental de parler toute seule…)
La jeune femme sursauta et jeta des regards autour d'elle, cherchant la source de la réflexion qui l'avait coupé dans ses réflexions :
« Janus, zto-ti ? interrogea-t-elle. (Janus, c'est toi ?)
« Niet, zto papa ! répliqua ironiquement le russe en sortant de l'ombre. (Non, c'est le pape)
« Tche tom, tcheto ti khotchechtcha ? lui demanda-t-elle d'un ton brusque. (Qu'est ce que tu veux ?)
« Oi, ti menia razotcharovivaechtcha' tam ! geignit-il en lui tournant autour. Ia kotoria khotel tebe virazit' moiou radosti tebia videt' echtche prichtchizni…(Oh, tu me déçois,là. Moi qui voulait seulement t'exprimer ma joie de te voir encore en vie…)
« Tchetobi tebe predostavliat' polniou svobodou, répliqua acerbe la mercenaire en le défiant du regard. (Pour te laisser le champs libre.)
« Imeetsia zto, oue…répondit-il, nonchalant. (Y a de ça, ouais…)
« Togda, tche tom, tcheto ti khotchechtcha ?(Alors, qu'est ce que tu veux?)
« Touno predouprejdat' tebe, tcheto tvoi' novii' malenkii' drouia ne v otchen' khorochtchem polojenii…déclara-t-il avant de se fondre à nouveau dans les ombres environnantes. (Juste te prévenir que ton nouveau petit copain n'est pas dans une très bonne situation…)
« Tcheto ! Janus, vozvratis' ! » lui hurla-t-elle en tentant de le poursuivre. (Quoi ! Janus, reviens !)
Mais seul le silence assourdissant de la jungle se fit écho à son injonction.
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Nikolaï et Kate couraient à travers la jungle, le souffle court, le cœur au bord des lèvres, la peur au ventre mais avec la ferme intention d'accueillir comme il se doit leurs ennemis. Ils échangèrent un regard sans cesser leur allure effrénée en apercevant les flammes ronger la jungle. Soudain Kate poussa un hurlement quand une gigantesque ombre se forma devant eux et frappa Nikolaï au point de l'évanouir. Sans plus réfléchir, la jeune femme le mit en joue mais quelqu'un arriva de côté pour lever son fusil au moment même où elle appuyait sur la détente. Le coup partit dans les airs et elle jeta un coup d'œil intrigué et furieux sur Sahid qui tenait toujours le canon de l'arme fumante alors que les flammes commençaient à se restreindre sous les efforts conjugués des survivants du crash.
« Qu'est ce que… ? interrogea Kate en le fixant mais il ne faisait déjà plus attention à elle.
« Eko, c'est bon, déclarait l'irakien à l'agresseur du mercenaire. Ils sont avec nous. »
Le nigerian se contenta de hocher la tête et reprit sa lutte contre les flammes tandis que Nikolaï reprenait peu à peu ses esprits :
« Qu'est ce qu'il s'est passé ?
« Les explications, ce sera pour après si tu veux bien… » lui répliqua Sahid en se retournant vers la jungle en feu.
Kate lui fit une petite mimique et partit aider leurs compagnons. Au bout de quelques minutes, l'incendie était finalement maîtrisé et, sans perdre un instant de plus, la jeune femme se retourna vers l'ancien soldat pour lui demandait des explications.
« Si tu veux bien, tu les auras en route, lui répondit ce dernier en recommençant à marcher. Ils ont vu l'incendie, ils ne vont pas tarder à rappliquer. Il faut vite trouver un endroit sûr.
« Je crois qu'on a l'endroit qu'il vous faut, le coupa Nikolaï, mais…
« Mais d'abord, finit Kate, il va falloir nous dire qui sont ils et où se trouvent les autres rescapés.
« Ils, cracha Ana, ils sont juste à côté de toi !
« Nous sommes les autres survivants du vol Oceanic 815, répondit plus calmement Eko. Ceux de la queue de l'appareil.
« Et vous n'êtes que 2 ?
« Non, j'ai envoyé les autres à l'abri avec Charlie sur la plage. Mais vous avez dit qu'il y a une cachette sûre sur cette île ? »
La jeune femme et le russe hochèrent la tête d'un air entendu et commencèrent à marcher pour leur indiquer le chemin vers le bunker. Mais soudain Kate s'arrêta , prise d'une inspiration soudaine, et se tourna vers Sahid :
« Attend, tu as bien dit que tu les avait confié à Charlie…Où est Jack ? »
L'irakien se figea et échangea un regard significatif avec Michael qui baissa le regard pour éviter le regard attentif de la jeune femme.
« Qu'est ce qu'il s'est passé ? interrogea-t-elle la voix tremblante. Où est Jack ?
« Il est…tenta de dire Sahid mais il n'eut pas la force d'en dire plus.
« Il est quoi ? continua-t-elle à demander, le souffle court, les larmes au bord des yeux.
« Mort, intervint Ana. Jack est mort. »
Kate sentit son cœur manquer un battement et l'air cesser de pénétrer dans ses poumons. Elle tourna la tête vers l'hispanique puis vers ses compagnons, trouvant la confirmation de ses dires dans leur regard résolument concentré sur le sol. Elle tenta de prononcer quelque chose ou de faire un geste mais rien ne sortit, rien ne se produisit, sinon des larmes qui venaient s'égrener sur son visage comme si elle ne pouvait les contrôler. Des tâches foncés se dessinèrent devant ses yeux alors qu'elle sentait son cœur et son âme se briser en morceaux. Elle sentit qu'au fond d'elle, elle chutait sans pouvoir se retenir à quoi que ce soit. Finalement, elle tenta de se rattraper à un arbre alors qu'elle sentait ses jambes fléchir sous elle mais elle n'en eut pas la force. Si il n'y avait pas eu Nikolaï à ses côtés qui eut la présence d'esprit de la recueillir dans ses bras, elle se serait écroulée à terre. Au lieu de cela, elle se retrouva, recroquevillée entre les bras du mercenaire qui tentait de la calmer en lui caressant les cheveux tandis qu'elle pleurait au point de ne plus pouvoir respirer.
« Vous auriez pu au moins lui dire de s'asseoir. » reprocha-t-il en envoyant un regard noir aux autres qui se contentaient d'observer la scène.
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« Sawyer ? Janus ? »
Thia courait à travers la jungle en hurlant leurs noms mais rien ne venait lui répondre hormis le bruissement des feuilles des arbres ou le pépiement des oiseaux. Hors d'haleine, elle s'arrêta au beau milieu d'une clairière et tenta de reprendre son souffle, en jetant des coups d'œil circulaire autour d'elle et en passant ses mains dans ses cheveux.
« Où êtes vous ? Je vous en prie : faite que je le retrouve » pria-t-elle en lançant des regards inquiets autour d'elle.
Soudain, elle entendit un craquement sur sa droite ainsi qu'un vague cri étouffé. Sans perdre une seconde de plus et sans penser à l'éventualité d'un piège, elle se précipita dans cette direction. Elle sourit en découvrant Sawyer attaché à un arbre et bâillonné, gigotant en tout sens pour tenter de se détacher, sans succès. Elle se rendit à ses côtés et lui retira le chiffon de sa bouche en plaisantant :
« Alors on m'a dit que t'étais dans les ennuis ?
« Oh et tu viens m'aider ?
« Ce serait le bon moment de rendre la monnaie de ta pièce.
« Pourquoi est-ce que j'ai une expression de déjà vu en sens inverse ?
« Parce qu'on l'a déjà vécu. »
Ils échangèrent un regard sérieux où tout trace de plaisanterie avait disparu et ils ouvrirent la bouche sur le point de s'excuser tous les deux quand des applaudissements retentirent derrière eux. Thia se retourna brusquement tandis que le jeune homme tentait d'apercevoir l'origine de ses bruits par-dessus son épaule.
« Oi, zto deistvitelno troguatelno ! Ti znaiechtcha', Thia, ia tiobia predpotchital ranchtchie. Kogda bilo tolko mi dvoukha. (Oh, c'est vraiment touchant! Tu sais, Thia, je te préférais avant. Quand il n'y avait que nous deux…)
« Zto vremia tam okontcheno.(Ce temps là est révolu.)
« Da. Tak kak on okontchen vremia, kogda ti nie pozvolial sebe oupravliat' tchouvstvami. (Oui. Comme il est révolu le temps où tu ne te laissais pas guider par les sentiments.)
« Zto vremia nie souchtchestvovalo nikogda, répliqua-t-elle en s'éloignant de Sawyer. (Ce temps-là n'a jamais existé.)
« Deistvitelno ? Nie daje i ztot moment ? fit-il en lui tournant autour, menaçant. (Vraiment ? Pas même en ce moment ?)
« Tcheto tem, tcheto tebia zastavliaet guovorit' zto ? (Qu'est ce qui te fait dire ça ?)
« Tvoi glaza. Tvoi glaza nie mogli nikogda mie lguat'... (Tes yeux. Tes yeux n'ont jamais pu me mentir.)
« Oslabsia. Zto mejdou toboi i mnoi. (Relâche le. C'est entre toi et moi.)
« Ia bil prav, ztot chtchag ? » (J'avais raison, n'est ce pas?)
La mercenaire lui décocha un regard noir et Janus eut un immense sourire réjoui, en devinant la réponse sous tendue. Mais il ne le garda pas longtemps car une fraction de seconde plus tard, elle se jetait sur lui, une lame tranchante sortie de nulle part.
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Walt se trouvait devant l'océan, jetant des bout de bois d'un geste rageur alors que les autres tentaient de trouver un refuge sûr. Libby s'approcha de lui et s'accroupit en engageant la conversation :
« Ca va ?
« A votre avis ?
« A mon avis, tu es en colère parce que ton père t'a envoyé ici. Mais tu dois comprendre qu'il a fait ça pour ton bien.
« Non, vous avez tout faux. Je croyais que vous étiez psy…
« Je le suis.
« Alors vous êtes nulle. Si je suis en colère, c'est parce que j'aurais jamais mes 20 700 dollars que Hurley me devait. »
La jeune femme l'observa pendant quelques minutes en silence et eut un petit sourire de côté tandis qu'il réduisait son bâton en morceaux. Il ne pourrait pas la tromper, ni ne pouvait se mentir plus longtemps à lui-même. Cependant, elle ne déclara rien et se contenta fixer l'océan.
Pendant ce temps, Claire et Charlie couchaient Aaron dans le berceau construit par Locke quelques temps auparavant. La jeune femme se figea et des larmes affluèrent à ses beaux yeux bleus :
« Et dire que c'est lui qui me l'a fait…
« Qui lui ? interrogea Charlie en relevant la tête vers elle. Oh, lui.
« Je n'arrive pas à croire qu'il nous ait trahi.
« Cette île, répondit d'un ton lugubre le junkie. C'est cette île qui nous rend tous dingues avant de nous tuer.
« Oh, Charlie… »
Elle lui jeta un regard attendri en voyant les larmes poindre sur le visage de cette personne à laquelle elle tenait tant.
« C'était le meilleur ami que j'ai jamais eu, éclata Charlie. Un ami sur lequel je pouvais compter quoi qu'il advienne, un ami qui n'était pas intéressé par le fait de traîner avec une rock star, un ami qui ne voulait pas me fourrer sa saloperie de dope. »
Tandis qu'elle était en train de le consoler en le serrant contre lui et en le caressant le dos, elle s'arrêta soudainement et lui demanda, perplexe :
« Quoi !
« Oh, oui, tu as oublié, se rappela Charlie. Mais ne t'inquiète pas, c'est du passé maintenant.
« Y a intérêt. Allez viens là. »
Elle lui offrit une nouvelle fois ses bras dans lesquels il trouva refuge où pleurer la perte de Hurley. Après quelques instants, il releva lentement la tête vers elle et ils échangèrent un regard trouble, leurs lèvres séparées de quelques millimètres à peine. Au moment même où elles allaient se frôler, un bruit de brindille cassée se fit entendre et la seconde d'après ils étaient entourés de torches enflammées.
