Auteur: TiaKin

Genre: M

Tiré de la série: One Piece

Disclaimer: Lylou et Filou sont à moi, mais le reste est purement et simplement à Eiichiro Oda.

Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps (normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée).

Réponses aux reviews:

Kao: Et pourtant, il en a °rires°

Tashigi: Luffy est tout simplement un curieux qui aime un peu trop son maître. D'autres remarques?

Echizen D Luffy: La mère? Ben tu vas être servi(e), on la voit dans ce chapitre.


Maman! et Vestes en séries ou comment rejeter Sandy en deux leçons

-Luffy, tu viens, on va en ville pour t'acheter de nouveaux habits.

-Ouais, je m'exclame en sautant de mon fauteuil pour rejoindre Sandy dans l'entrée.

-Luffy, mets tes chaussures, m'ordonne Sandy en ouvrant la porte.

Je baisse les yeux vers mes pieds. Oups.

OoO

Arrivés en ville, Sandy met le scooter dans un coin et nous nous dirigeons vers les magasins de la rue marchande.

-Oh non, gémit Sandy en voyant quelque chose, c'est jour de marché aujourd'hui.

Il soupire, puis me tire vers un magasin proche de nous.

-Voila, tu peux aller choisir ce que tu veux, moi je vais de ce côté.

-Ok, je lance avant de m'élancer vers les habits alignés sur une barre de métal.

-Ne touche à rien avant de me l'avoir montré d'accord, me crie Sandy alors que je suis derrière une armoire.

-Oua.

Après quelques recherches intéressantes, je sens une odeur familière flotter dans l'air. Intrigué, je me déplace sur le côté et commence à humer l'air à la recherche de la source de cette odeur si délicieuse. Après quelques tours, je détermine que l'odeur provient de l'extérieur.

Ni une ni deux, je m'élance à l'extérieur et cours dans la direction de la source. Au bout d'un court instant, je m'arrête devant un groupe d'humains. L'odeur vient de là, j'en suis sûr. Jouant des coudes, je traverse le groupe et tombe sur un homme aux cheveux couleur de feu qui porte un chapeau et tenant en laisse un chien noir avec un collier à carreaux orange et noirs.

Je reste figé un instant, incapable de dire quoi que ce soit devant cet homme au chapeau qui choisit quelque chose sur le stand devant lui.

-Ma… maman, je demande timidement en m'avançant vers le chien noir.

Ledit chien lève ses oreilles, signe qu'il m'a entendu.

-Oui, elle demande avec une voix douce que je reconnais à présent. Qui me parle?

-C'est moi, Wiaouf.

-Wiaouf? Où es-tu, elle demande en regardant autour d'elle.

-Ici, l'humain avec une peau rouge.

Elle tourne la tête vers moi et la penche sur le côté.

-Qui es-tu, elle me demande en faisant un pas en arrière.

-Wiaouf, ton petit.

-Impossible, je n'ai jamais eu d'humain comme petit.

-C'est normal que tu ne me reconnaisse pas, j'ai mangé un fruit bizarre et je peux devenir un humain depuis.

-Balivernes. Un chien ne peut pas devenir un humain, elle grogne.

-Mais… et comment ça se fait que je puisse te parler si je ne suis pas un chien?

-… C'est vrai. Les humains ne peuvent pas nous comprendre.

-Tu vois.

-Mais… comment puis-je te croire?

-Tu es bien Wawoufi?

-Oui. Si tu connais mon nom, c'est que tu es bien Wiaouf.

À ces mots, elle s'avance vers moi en battant de la queue. Je me mets à genoux et l'enlace tendrement.

-Maman.

-Mon petit.

-Hé, qu'est-ce que tu fais?

Je lève les yeux vers l'humain au chapeau, qui me regarde avec un air surpris serrer ma maman dans mes bras.

-Hein?

-Qu'est-ce que tu as à serrer mon chien comme ça toi? Je t'ai pas donné la permission à ce que je sache.

Je continue de regarder l'homme au chapeau, sans comprends un seul mot de ce qu'il me raconte.

-Luffy, j'entends crier dans mon dos, avant de sentir quelqu'un trébucher sur moi et tomber à mes côtés.

Je regarde l'humain qui s'est étalé sur le sol et découvre que c'est Sandy.

-Sandy, je m'exclame en lâchant maman pour aller voir s'il va bien. Vas bien?

-Aïe, non, je viens de percuter un autocar en marche sur l'autoroute là.

-Et pourtant, nous sommes au milieu de la rue marchande, plaisante l'homme au chapeau. C'est votre ami?

-Oui, fait Sandy en se redressant. Il n'a rien fait de mal j'espère?

-Non non, il s'est juste accroché à ma chienne pendant un instant, mais rien de grave.

-Luffy, je me suis fait un sang d'encre pour toi quand j'ai vu que tu n'étais plus dans le magasin, dit Sandy en se tournant vers moi, avec un peu de colère dans la voix.

-Pardon.

-Mais tu vas bien. J'ai eu peur pendant un instant que tu sois parti vers la route. Veuillez l'excuser pour sa réaction, il est étranger, continue Sandy en se penchant dans la direction de l'homme au chapeau. Allez Luffy, on retourne au magasin.

-Mais… Sandy. Homme au chapeau.

-Oui, il a un magnifique chapeau de paille.

-Mais… homme au chapeau être maître de maman, je murmure en pointant l'homme qui s'est retourné vers le stand.

-Oui oui, c'est… qu'est-ce que tu as dit?

-Homme au chapeau être maître de maman de Filou. Lui, je rajoute en remontrant l'homme du doigt.

Sandy se retourne, puis me regarde avec de gros yeux. J'ai dit une bêtise?

-Excusez-moi, comment s'appelle votre chienne, demande Sandy en se retournant vers l'homme.

-Lylou.

-Quelle coïncidence, mon chien est justement le fils de votre chienne.

-Vraiment? Ce n'est pas extraordinaire pourtant, je fais de l'élevage de chiens depuis quelques années déjà, beaucoup de chiens dans cette ville proviennent de mon élevage. Enfin, ceux qui ressemblent à Lylou ou sa sœur.

-Mon chien s'appelle Filou.

Sandy a presque murmuré le dernier mot, sûrement pour pas que je l'entendre vraiment.

-Filou?

Sandy me jette un regard, puis semble soulagé de quelque chose et retourne son attention vers l'homme.

-Oui.

-Ah oui, Filou, un petit chiot très joueur et très curieux. C'est l'un des meilleurs chiots que j'ai jamais eu. Je l'ai vendu à un homme aux cheveux verts qui m'avait dit que c'était un cadeau pour son meilleur ami.

-Et bien, je suis ce meilleur ami. Je m'appelle Sandy.

-Enchanté, appelez-moi Shanks.

-Vous voulez boire quelque chose?

-Avec plaisir. Je connais d'ailleurs un très bon café dans une rue un peu plus loin.

-Alors, allons-y.

OoO

Nous nous sommes installés autour d'une table sur la terrasse d'un café. Sandy et l'homme au chapeau parlent de choses que je ne comprends pas, alors je fais la conversation avec maman.

-Tu as un gentil maître?

-Oui, très gentil. J'ai le droit de dormir dans sa niche, de manger sa nourriture quand le soleil est au plus haut et de nager dans le grand lac. Il joue avec moi et m'apprend plein de trucs d'humains.

-Tu dois donc savoir pourquoi les humains portent des peaux en plus.

-Oui. C'est à cause de leur peau à eux. Comme ils n'ont pas de poils longs et chauds, il mettent des peaux en plus pour avoir plus chaud.

-Mais pourtant, quand il fait bien chaud, ils les enlèvent. C'est incompréhensible de mettre quelque chose pour l'enlever aussitôt après.

-C'est vrai. Mais depuis que je peux devenir humain, je suis content de pouvoir porter d'autres peaux pour me protéger du froid ou du vent.

-C'est vraiment étrange un humain.

-Oui, mais ils font compliqué parce qu'ils n'arrivent pas à faire autrement. Ils ont fait pleins de choses bien, des choses qui nous permettent de vivre tranquilles.

-Mais… pourquoi choisissent-ils de rester devant la boîte à images plutôt que d'aller jouer dehors avec nous.

-Les humains sont frileux de nature, alors ils évitent de faire quelque chose qui puisse leur donner froid.

-Mais, quand on court, on a chaud.

-Oui, mais les humains sont aussi très paresseux. Ils n'aiment pas se compliquer la vie pour se faire à manger ou pour parler avec leurs semblables. Comparés aux animaux, les humains ont su tirer parti de tout ce que la nature a fait.

-Je préfère nettement être un chien.

-Moi, j'aime bien être un humain. Je peux parler avec mon maître.

-Mais tu dois devenir humain pour faire partie de leur monde.

-Oui, je réponds mélancoliquement. Mais…

-Luffy? Tu m'écoutes un peu.

Je lève les yeux vers Sandy, qui me regarde de concert avec l'homme au chapeau.

-Hein?

-Je te demande si tu bois ton chocolat. Il va devenir froid si tu continues à regarder dans le vide.

-Désolé.

-Tu as l'air triste.

-Je sais pas trop, je suis souvent triste ces derniers temps.

-C'est peut-être parce que ton maître te fait souvent des reproches.

-Non…

-C'est peut-être à cause de toi, tout simplement.

-Comment ça?

-Tu te sens… bizarre. Tu as l'impression que tes semblables vont te rejeter parce que tu préfères être un humain.

-Non.

-C'est pourtant ce que tu penses, et c'est justifié. Les chiens ne te reconnaissent plus dans la rue, les chats ne grognent pas sur ton passage et les humains te parlent comme à un autre humain, et non à un chien. Tu te sens devenir humain alors que tu es toujours chien, et ça, tu ne peux pas l'accepter.

-NON, j'hurle en plaquant mes mains sur la table.

-Luffy?

J'ouvre les yeux et regarde Sandy, qui me dévisage avec une expression de stupeur sur le visage.

-Qu'est-ce qui te prend?

-Euh… rien.

Jusqu'à notre retour à l'appartement, je reste silencieux, mais heureux néanmoins d'avoir pu revoir maman et son maître.

OoO

Un deux trois cha cha cha. Un deux trois cha cha cha. La lam lam lala lam.

Je regarde mon reflet reproduire le moindre de mes gestes alors que j'examine ma coiffure. Après quelques secondes, je passe à mon visage, cherchant la petite imperfection qui pourrait gâcher la soirée à venir. Parfait.

J'attrape une serviette pour la nouer à ma taille et sort de la salle de bain, tout guilleret. Lorsque j'entre dans ma chambre, je trouve Luffy étalé sur mon lit, lisant La Belle au Bois Debout, simplement vêtu d'un T-shirt froissé –depuis combien de temps tu le portes çui-là?– et un caleçon bleu à bordures blanches. Dès qu'il me voit, il ferme son livre et se redresse sur ses coudes pour m'observer me changer.

-Sandy est content.

-Hé oui, je réponds joyeusement en enfilant ma chemise rose clair. Ce soir est LE soir où je vais jouer le rôle de ma vie, accompagné d'une splendide femme qui sera la mienne, bientôt.

-Comprends pas.

-C'est normal, c'est une métaphore. Hop-là, quelle cravate je vais mettre moi? La blanche ou la grise?

-Grise, s'exclame Luffy dans mon dos.

-Très bon choix, je lance en me tournant brièvement vers moi. Vous avez gagné dix milles Berry!

-Vraiment?

-Non, je fais en retournant à mon armoire.

Le jeune homme semble se laisser tomber sur le lit, au bruit que les ressorts ont laissé entendre. Deux chaussettes, une veste et du parfum plus tard, je suis fin prêt pour sortir.

-Oups, le dernier détail important, la rose rouge, synonyme de l'amour éternel, je dis langoureusement en attrapant la fleur du bout des doigts.

-Peux venir, demande soudainement le brun en se plantant devant moi.

-Non. Toi, tu restes à la maison.

-'Quoi?

-Parce que. Cette soirée n'est réservée que pour deux personnes: Vivi et moi. Toi, il est prévu que tu restes ici à regarder des DVDs toute la nuit.

Il affiche une moue triste.

-Mais ne t'en fait pas, j'ai loué le Voyage de Hitomi et Mon voisin Mégumi, je dis en lui relevant le visage vers le mien. Tu vas pouvoir les regarder en boucle toute la nuit.

Il me fait un grand sourire. Trop mignon.

-Mais, il va falloir me promettre de ne pas sortir de l'appartement pour venir me rejoindre. Promis?

-Oua.

-Et puis, je t'ai préparé un plat de pâtes à la bolognaise. Elles sont dans le micro-onde. Tu n'auras qu'à le fermer pour les cuire. Et interdiction de manger tout ce qui se trouve dans les placards, comme il y a deux semaines.

-Compris!

-Bon. Mon numéro de téléphone mobile se trouve sur la table à manger. N'ouvre à personne et ne touche à rien dans les tiroirs de la cuisine. Ah, et si tu tombes sur quelque chose de bizarre à la télé, change de chaîne. C'est d'accord?

-Oua!

-Bien. Je ne rentrerais que demain matin. Alors, sur ce, bonne nuit Luffy, je dis en sortant de l'appartement.

-Bonne nuit.

Bon, maintenant que tout est réglé avec lui, allons chercher l'ange de mes rêves chez elle.

OoO

Je sonne à la porte, après m'être regardé une dernière fois dans la vitre de l'ascenseur. Aussitôt, les pas de Vivi résonnent derrière le pan de bois.

-Bonjour, je lance avec une voix tendre en tendant ma rose vers la jeune fille aux cheveux bleus encore tout mouillés.

-Oh, tu es en avance.

-On ne fait pas attendre la femme qu'on aime.

-Entre. Je finis de m'habiller et j'arrive.

Je regarde Vivi disparaître dans sa chambre, seulement habillée d'un peignoir rose. Elle est tellement belle.

-Encore un moment, elle me lance en allant s'enfermer dans la salle de bain.

Je vais m'installer un moment, le temps qu'elle se maquille et qu'elle finisse de sécher ses cheveux. J'entends s'élever le bruit du sèche-cheveux. Qu'est-ce que je disais. J'attrape un magazine qui traîne et commence à lire un article sur une star du porno qui se reconvertit en bonne sœur –c'est dommage, elle était bonne cette star.

-Me voila, fait la douce voix de Vivi alors que je finis un article sur le bronzage des stars –c'est vraiment horrible les articles qu'on trouve dans les magazines people.

Je lève les yeux vers ma petite amie et la découvre dans une magnifique robe bleue à manches mi-longues et évasées, et avec de la dentelle finement teinte en orange en bas. Elle a coiffé ses cheveux en un chignon compliqué dont seules deux fines mèches s'échappent, encadrant son joli visage maquillé de façon légère. Ma seule envie, à la vue de cette sublime femme, est de m'en approcher et de la toucher du bout des doigts pour voir si elle est bien réelle.

-Waw, je lâche finalement. Tu es… vraiment sublime.

-Merci, elle dit en rougissant un peu.

-J'ai envie de t'embrasser, juste pour goûter tes lèvres.

-Il va falloir attendre un peu pour ça, mon rouge à lèvres n'est pas tout à fait sec.

-Et bien, je vais attendre.

Je la prends tendrement par la taille et nous sortons de l'appartement pour prendre le taxi.

OoO

Après un superbe dîner aux chandelles dans l'un des restaurants les plus renommés de la ville, Vivi et moi allons voir un film dans un cinéma.

-Qu'est-ce que tu veux voir?

-J'ai lu que celui-ci est très bien.

-Non, Zorro est allé le voir et il m'a dit que c'est un navet de première.

-Pourtant, c'est l'adaptation d'un roman d'amour célèbre dans le pays.

-Oui, c'est ce que m'a dit Zorro. Mais il m'a aussi dit que de nombreux chapitres sont coupés et que le réalisateur laisse beaucoup de détails importants de côté, ce qui rend le film inintéressant pour ceux qui ont lu le livre.

-C'est dommage, c'était un si bon livre. Tu l'as lu?

-Non. Je ne suis pas fan de ce genre de livre.

-C'est vrai, elle fait avec un petit rire qui me fait fondre sur place.

-Et qu'est-ce que tu penses de celui-là, je demande en montrant l'affiche d'un film qui semble être un film d'action.

-Non merci. Il paraît que les effets spéciaux gâchent l'histoire et on s'en lasse rapidement.

-Tu lis toutes les critiques toi.

-Oui. J'aime beaucoup les films. Oh! Celui-ci, il est noté comme étant l'un des meilleurs films de l'été.

J'observe l'affiche, qui nous montre un homme au regard caché par l'ombre d'un chapeau et qui est entouré par deux gamins armés et une vieille courbée sur sa canne.

-Il parle de quoi?

-C'est l'histoire des deux enfants que l'on voit qui sont à la recherche de leurs parents qui ont disparu au milieu de la jungle tropicale, alors que le pays est en guerre. Selon les critiques, c'est un film avec beaucoup d'action, mais bourré de poésie et dénudés de tout effets spéciaux, puisque c'est tiré d'un fait réel.

-Pourquoi pas. C'est le moins chiant de tous.

-Tu es pessimiste, s'offusque-t-elle.

-Je rigole. Tu m'as donné envie d'aller voir ce film. Allez, on y va!

J'attrape doucement le bras de Vivi et nous entrons dans le cinéma.

OoO

-Tu avais raison, c'est un très bon film. Pour une fois, je suis d'accord avec les critiques.

-Tu vois. Et toi qui allais t'endormir au début.

-C'est vrai, je le trouvais chiant à mourir. Mais heureusement, le rythme s'est accéléré et j'ai pris goût à l'histoire.

Nous marchons tranquillement vers les taxis parqués un peu plus loin.

-On va en boîte? À moins que tu ne veuilles qu'on aille direct à l'hôtel?

-Écoute, commence Vivi en faisant quelques pas plus rapides pour se placer face à moi.

Aïe, j'aime pas quand elle prend ce ton-là, c'est toujours pour dire quelque chose d'important.

-Quelque chose ne va pas mon petit canari des îles du sud?

-J'ai… je préfère qu'on arrête cette mascarade.

-Cette… mais quelle mascarade?

-Je… je ne ressens plus rien pour toi, je suis désolée.

Cette nouvelle me jette un seau d'eau glacée à la figure. Je reste figé sur le trottoir, incapable de dire le moindre mot, face à Vivi qui froisse sa robe avec ses doigts.

-Et puis… je suis retournée avec Kohza.

Là, j'ai la vague impression que le monde autour de moi se fissure et s'écroule à mes pieds.

-Tu… non!

-Si, je suis désolée.

-Mais… depuis combien de temps?

-Trois semaines.

-TROIS SEMAINES?

-Ne crie pas, s'il te plaît, fait-elle avec une petite voix en se cachant les oreilles. C'est déjà assez dur comme ça.

-Mais… et moi alors? Tu me disais que tu m'aimais, que tu voulais rester avec moi pour toujours. Tu… tu mentais quand tu disais ça?

-Non, non! Je ne mentais pas, mais… je me sentais si bien avec toi.

-Mais alors, pourquoi?

-J'étais encore amoureuse de lui. Je n'arrêtais plus de penser à lui. Et puis, il y a trois semaines, il est venu s'excuser et a voulu revenir avec moi.

-Et tu as accepté?

-Non, mais il m'a prise par les sentiments et je n'ai pas pu résister.

À partir de cet instant, le fil des mots de Vivi s'estompe. Malgré le fait qu'elle remue toujours les lèvres, aucun son ne parvient à mes oreilles.

Finalement, elle s'approche de moi pour m'embrasser une dernière fois, d'abord sur les lèvres, puis sur la joue.

-Pardonne-moi, elle finit par murmurer à mon oreille avant de filer vers un taxi.

OoO

Par je ne sais quel jeu du sort, je me retrouve à présent devant la porte de mon appartement, ma cravate partie je ne sais où, et une bouteille d'alcool à la main. Je ne sais non plus pas comment j'ai pu faire, mais ma vision se trouble alors que je tente pour la énième fois d'ouvrir ma porte avec ma clé.

-Pu… tain, pourquoi veut pas s'ouvrir cette saloperie? Hips.

Enfin, j'arrive à faire entré ma clé dans la serrure et j'ouvre la porte, claudiquant dangereusement en direction des murs.

-Ooooh, je m'exclame en m'affalant à terre, tenant toujours la poignée de la porte avec une main. Youhou!

-Sandy, fait la voix ensommeillée de Luffy, qui semble s'être endormi devant son DVD. C'est toi?

-Oh, Luffy. Comment vas-tu, je demande en rigolant stupidement de l'entrée.

-Devais arriver que demain, il me rappelle en s'approchant lentement de moi.

-Je sais… hips. Mais, Vivi… m'a largué comme une vieille chaussette. Youpie!

-Vivi? Fait quoi?

-Elle m'a jeté, largué, rejeté quoi. Je suis plus rien pour cette salope. Oui, cette salope, je me lamente en m'asseyant contre le mur adjacent à la porte, qui se referme doucement sur ses gonds.

-Comprends pas.

-Tu comprends jamais rien mon pauvre. De toute façon, t'as bien de la chance de pas comprendre. C'est déjà trop compliqué pour moi, alors toi.

Et je commence à glousser bêtement contre mon mur, balançant ma bouteille au bout de mon bras, de ci, de là. Finalement, je la pose sur le sol et elle va rouler plus loin.

-Regarde cette négresse là, elle est contente. Je l'ai terminée, sa vie est finie, comme la mienne. Je n'ai plus qu'à mourir, puisque mon seul amour véritable vient de me foutre à la porte de son cœur.

Luffy me regarde gémir contre mon mur, avec ses yeux de chien battu. Je commence lentement à pleurer. Finalement, les larmes coulent le long de mon visage d'ivrogne, me rappelant tristement à la réalité.

-Arrête de me regarder comme ça Luffy. Pas avec ces yeux remplis de pitié. J'aime pas qu'on ait pitié de moi. Arrête, je t'en prie, je termine avec un râle suraigu en cachant mes yeux dans les paumes de mes mains.

Avec la tendresse d'une mère, Luffy s'approche de moi et m'enlace tendrement pour me calmer et apaiser mes pleurs.

-Arrête, arrête ça Luffy, je répète inlassablement entre deux reniflements.

Lentement, je calme mes sanglots, sans pour autant stopper mes larmes. Alors que Luffy se recule pour me regarder dans les yeux afin de voir si je me suis calmé, je le trouve soudainement attirant, ses lèvres plus précisément.

Avec douceur, j'attrape chaque côté de son visage et l'attire vers moi, posant mes lèvres sur les siennes. D'abord, Luffy ne bouge pas, prenant sans doute ce geste comme étant normal, mais lorsque j'introduis ma langue dans sa bouche, il réalise l'étrangeté de la scène et commence à se débattre.

Sans le lâcher, je le fais basculer en arrière et me retrouve au-dessus de lui, mes lèvres toujours collées aux siennes.

-Non, non, il dit alors que je brise le baiser. Veux pas. Peur, Sandy fait peur à Luffy.

Ignorant ses protestations, je fais descendre une de mes mains vers le bas de son T-shirt et la fait passer sous le tissu pour caresser le ventre de Luffy, qui commence à trembler violemment sous mes caresses.

Mais, alors que j'allais m'occuper de son caleçon, Luffy se transforme subitement en Filou et me mord violemment l'épaule avec ses crocs.

-Yaaah, j'hurle en me redressant brutalement sous la douleur, laissant la possibilité à Filou de se remettre sur ses pattes et de filer dans la chambre d'amis. Ah putain, j'ajoute en portant une main à mon épaule douloureuse pour tenter de calmer la douleur.

Je reste un moment dans cette position, en tailleur sur le sol et recourbé en avant, une main sur mon épaule et le visage crispé par la souffrance.

-Même toi tu me rejettes, je crie en direction de la chambre d'amis. Salopard!

Je me lève lentement et me dirige vers ma chambre pour tomber sur mon lit. Malgré mon mal à l'épaule, je m'endors rapidement dans un sommeil perturbé par des cauchemars étranges.


°sourire sadique° Bien. Alors, à la semaine prochaine.