Chapitre 24 : La vengeance guide ses pas

Ils couraient à travers la jungle, les poumons en feu, le cœur bondissant hors de leur poitrine, le diable aux trousses. Ils devaient arriver le plus vite possible, quoi qu'ils leur en coûtent. Si certains devaient chuter en cours de route, ils ne s'arrêteraient pas : le danger était trop présent. Ils avaient réveillé un géant qui dormait depuis des décennies, un géant qu'il ne valait mieux pas déranger. Ils sentaient qu'ils étaient là, ils savaient qu'ils n'étaient pas seuls sur cette île et qu'ils ne seraient jamais en paix s'ils ne déclaraient pas la guerre à l'autre groupe. Soudain, un coup de feu retentit parmi eux et ils se tournèrent vers la source de ce bruit, se demandant le pourquoi du comment. Ils entendirent le bruit étouffé d'un corps qui chute puis les cris de désespoir d'un homme qui ne voulait pas voir partir celle qu'il aimait malgré tout. Ils se tournèrent alors vers Locke qui observait la scène à travers le feuillage dense de la jungle, le canon de son revolver fumant toujours. Celui-ci échangea un regard énigmatique avec Zeke puis haussa les épaules avant de reprendre la route qu'ils avaient initialement suivie. Dans la clairière, Sawyer avait laissé tombé sa tête sur la poitrine désespérément immobile, s'abandonnant à la résignation.

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Charlie approcha Claire de lui avec brusquerie et la serra convulsément dans les bras alors que la jeune femme tremblotait de part en part, ne se remettant pas de l'attaque des autres. Elle ne tint pas plus longtemps et la terreur s'empara d'elle, la forçant à tomber à genoux, les larmes inondant son visage et prête à défaillir au moindre souffle de vent. Le britannique s'agenouilla à ses côtés en tentant de la maintenir à flots et lui entoura le visage de ses mains, l'obligeant à le regarder à travers le rideau humide de ses yeux.

« Hé, hé, calme toi. Claire, calme toi. C'est terminé. »

La phrase qu'il ne fallait visiblement pas dire puisque la jeune femme, que toute force avait quitté, se releva et le repoussa en le regardant avec rancœur :

« Arrête de dire ça ! lui hurla-t-elle alors qu'il l'observait, stupéfait de sa violence. Depuis qu'on est sur cette fichue île, tu n'arrêtes pas de répéter que tout est fini, mais à chaque fois ça recommence, Charlie ! A chaque fois que tu dis que le pire est passé, quelque chose d'encore plus horrible se produit ! »

Le jeune homme la fixa durant de terribles secondes, se mordillant la lèvre en se rendant compte qu'elle disait vrai tandis que le feu rongeait peu à peu les abris que tant de bras avaient construit avec si peu de chose. C'est alors qu'il comprit que les promesses qu'il lui avait faites, il n'y avait jamais cru lui-même, que c'était un mantra qu'il s'était imposé à lui-même car il savait que rien n'irait, que tout se terminerait par sa propre mort. Mais quand bien même la fin était inéluctable, il ne voulait pas qu'elle sache, il ne voulait pas qu'elle souffre. Il ne voulait pas qu'elle meure sur ce fichue bout de terre perdue sur une planète qui continuerait à tourner alors que son sang se serait arrêter de couler, ses poumons de respirer, son cœur d'aimer. Au bout d'interminables instants de silence sans retour, il revint peu à peu à lui et accrocha son regard au sien et lui demanda d'une voix rendue rauque par les émotions :

« Et que veux tu que je te dise ? Que veux tu que je crois ? Que je baisse les bras et que j'attende sagement que la Grande Faucheuse vienne finir le boulot. Je m'y refuse, Claire. Quant bien même, cette île devrait se délectait de mon corps, elle ne le fera jamais de mon âme. Si je refuse la fatalité, alors je continuerai à vivre, c'est aussi simple que ça. Tu veux baisser les bras et t'abandonner au destin, très bien, je te suivrai jusqu'en enfer si je le devais. Mais sache que je veux croire que plus rien de mal ne nous arrivera. »

La mère célibataire l'observa durant un instant, ne sachant que faire ni que croire. Elle en avait assez de se battre pour survivre sur cette île maudite mais elle ne voulait pas tout laisser tomber et exposer son enfant au danger. Et elle ne voulait pas mener Charlie à sa perte. Elle ne pouvait mettre de mots sur les liens qui l'unissaient au britannique : c'était plus que de l'amitié mais était-ce vraiment de l'amour ? Finalement, elle fit un pas en avant comme pour se précipiter dans ses bras mais elle n'en fit tout compte fait rien et Sahid arrivant au pas de course entre eux acheva leurs non-dits.

« Où sont ils ? » pressa-t-il Charlie de répondre.

Ce dernier mit un peu de temps à revenir à la réalité et se rendre compte de l'horreur de la situation.

« Euh, partis.

« Ca on le constate, fit remarquer Ana plutôt brutalement ce qui lui valut un regard noir de tout ceux autour d'elle hormis Eko qui connaissait le personnage.

« Partis avec quoi ? demanda plus calmement le nigérian.

« Ouais, parce que leur visite de simple courtoisie se font plutôt rares…ajouta l'hispanique.

« Où est Walt ? » interrogea Michael en arrivant sur la plage.

Charlie et Claire échangèrent un regard mal à l'aise, faisant comprendre aux nouveaux arrivants que quelque chose de terrible était arrivé. A partir de cet instant, Michael devint comme fou, courant à travers la plage et en hurlant le nom de son garçon tout en sachant pertinemment que celui-ci ne lui répondrait pas.

« Que s'est-il passé ? se mêla Nikolaï.

« Locke nous a attaqué. Si jamais vous aviez encore un doute, je vous confirme qu'il est avec eux maintenant.

« Bah évidemment qu'il est avec eux, soupira le russe d'exaspération. Je l'ai vu tuer la française. »

Les autres rescapés du vol déportèrent un regard vers lui, absolument atterré de sa déclaration, alors que celui-ci donnait un coup de pied pour vérifier l'état d'un abri rongé par les flammes. Celui-ci s'effondra dans un grincement de tôle étourdissant et le mercenaire finit par relever la tête en sentant une chape de plomb sur ses épaules.

« Bah quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ? Je vous signale que le temps que je revienne pour vous prévenir, déjà j'étais à moitié mort je vous signale au passage, et benh, donc le temps que j'arrive vous aviez tous décidé de faire un petit tour avec le joueur de pipeau local. »

Pendant qu'ils discutaient entre eux des évènements qui avaient secoué la plage quelques instants plus tôt, Michael errait toujours dans l'espoir de voir des indices pouvant le mener à son enfant. Des gémissements l'attirèrent et il se précipita sur Libby qui reprenait difficilement conscience. L'homme appela les autres tandis qu'il tentait de la soutenir pour l'empêcher de s'évanouir à nouveau et l'interrogeait sans relâche :

« Libby. Que s'est-il passé ? Ils ont pris Walt ? De quel côté sont-ils partis ? Combien étaient-ils ? Est-ce qu'ils lui ont fait du mal ? »

Mais la jeune femme semblait hagarde et, visiblement, ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Les autres arrivèrent à ses côtés et lui retirèrent Libby des bras.

« Michael ! Qu'est ce que tu fait ? s'emporta Sahid. Tu vois bien qu'elle n'est pas en mesure de te parler !

« Charlie, que s'est-il passé ? s'enquit alors le père.

« Je vous l'ai déjà dit : Locke et sa bande de nouveaux copains sont venus et l'ont embarqué.

« Par où ? le pressa-t-il.

« J'en sais rien. Ils ont juste disparu dans la jungle, comme, comme des caméléons.

« Vous avez vu sa cheville ? » fit remarquer Bernard en montrant du doigt le pied de la psychiatre.

Tous reportèrent alors leur attention dessus et découvrir que la cheville de la jeune femme était enflée et avait prît une teinte violacée inquiétante. Cette couleur particulière semblait grandement affecter Libby puisque le mauve semblait remonter à travers les veines de la jeune femme les faisant ressortir sur sa peau blême.

« Comment ça lui est arrivé ? interrogea Ana en fronçant les sourcils. Ils l'ont empoisonné ?

« Il semblerait, déclara calmement Eko après avoir reniflé le pied de la jeune femme. Du poison.

« Pourquoi ils auraient fait ça au lieu de la tuer direct ? Moi, c'est ce que j'aurai fait : le poison, c'est nul. fit Nikolaï, toujours aussi accablant d'honnêteté.

« Il a raison, ce n'est pas leur façon d'opérer, Ana. Tu te souviens de Nathan ?

« Qui est Nathan ? s'enquit Michael.

« C'était un des passagers qu'on a cru à tort faire partie des Autres.

« On ? murmura Bernard.

« Bon d'accord : moi, j'en étais persuadée, rectifia-t-elle.

« Et que lui ait-il arriver ?

« Ce n'était pas lui la taupe mais Goodwin qui pour l'empêcher de le démasquer lui a brisé la nuque.

« Charmante façon d'opérer, pointa Charlie.

« En tout cas, la plus humaine façon de tuer. Mais alors si ce n'est pas eux, comment a-t-elle été empoisonnée ?

« Hé, les interrompit Nikolaï alors qu'ils se perdaient dans leurs pensées pour découvrir ce qu'il était advenu à la jeune femme. Par ici. »

Ils s'approchèrent tous de lui et portèrent leur regard sur ce qu'il pointait mais ne remarquait rien de spécial.

« Vous voyez pas ? Là ! insista-t-il en rapprochant son index d'une feuille légèrement écorné.

« Bah, c'est une feuille, répondit Charlie, déçu de la découverte du siècle.

« Excusez moi, s'énerva Michael, mais on a autre chose à foutre qu'observer le paysage. Les Autres ont enlevé mon fils et Libby n'est pas au mieux de sa forme…Alors si vous avez pas autre chose comme plan, je propose de la ramener dans votre bunker et d'y prendre les armes dont le russe nous a parlé pour aller récupérer mon fils.

« Et comment tu vas arriver à les retrouver, Einstein, si tu sais pas où ils sont ? cracha Ana.

« Ne t'inquiète pas pour ça. Vu leur nombre, ils ne peuvent être aussi invisibles que ça sur une île.

« Hé ! réveille toi : c'est leur île. Bien sûr qu'ils sont invisibles. Ils en connaissent tous les coins et recoins alors que nous sommes les intrus.

« Bon hé ! hurla Nikolaï. Ils sont passés par là ! »

L'explosion eut l'effet escompté puisque calma les esprits, sauf celui du mercenaire, et les regards se déportèrent aussitôt sur lui.

« C'est ce que je vous montrais. Ils sont peut être invisibles mais jusqu'à preuve du contraire, ils sont humains et s'ils sont humains, ils marchent et s'ils marchent, ils laissent des traces. Aussi infimes soient-elles. Donc, poursuivit-il en voyant le manque total de réaction de la part de ses camarades, on va suivre le plan du papa inquiet. »

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Ce fut l'alarme qui la réveilla de la torpeur dans laquelle elle avait sombré depuis l'annonce de Sahid. Mécaniquement, elle se leva et alla à l'ordinateur où elle entra le code pour qu'il reprenne à zéro. Elle reporta alors le regard autour d'elle et des larmes inondèrent ses yeux verts tandis qu'elle explosait en sanglots, son cœur se brisant en milles éclats. A travers le rideau d'eau, Kate se dirigea tant bien que mal vers la salle de bain et passa le visage sous le liquide glacé. Lentement, elle releva la tête et aperçut son reflet dans le miroir en face d'elle. Elle préféra détourner le regard et ce fut à ce moment que ses amis arrivèrent portant avec eux une femme inconnue.

« Que s'est-il passé ? s'enquit-elle d'une voix morne qu'elle avait voulu vivante.

« C'est une longue histoire mais pour faire court, les Autres les ont attaqués sur la plage et ont embarqué Walt avec eux, lui répondit Nikolaï en allongeant l'évanouie sur le lit encore défait.

« Et elle que lui ait-il arriver ?

« Mauvais timing. Apparemment, elle s'est empoisonné toute seule. Faut vraiment le faire.

« Kate, vous n'avez pas touché au stock de Jack ? l'interroge Sahid.

« Non, répondit-elle, la voix brisée et prête à éclater en sanglot à nouveau. Il est toujours aux grottes. On a dû en utiliser une partie pour Nikolaï mais il en reste pas mal.

« Ici, vous avez rien qui pourrait l'aider ? »

La jeune femme nia de la tête et remarqua le manège de Michael qui était parti dans l'armurerie. Elle ne se rendit pas compte que Sahid sortait du bunker au pas de course et elle se rapprocha du père éploré :

« Qu'est ce que vous faites ?

« On va récupérer mon fils dès que Sahid sera de retour.

« Je viens avec vous, déclara la jeune femme d'un ton résolu.

« Excuse moi mais hors de question, fit Nikolaï en laissant place à Bernard pour qu'il jette un coup d'œil sur Libby.

« Pourquoi ?

« Parce que maintenant que Jack est mort, c'est à moi de te dire non, plaisanta-t-il. Non mais sans déconner, il faut que quelqu'un reste pour taper le code.

« Claire peut le faire à ma place.

« Non, il nous l'a confié à nous et j'ai l'impression que personne d'autre ne doit le faire. De plus, tu pourras t'occuper de la Belle au bois dormant.

« Nikolaï, me fait pas ça. Je dois partir avec vous.

« Non, je sais pourquoi tu y vas : la vengeance ; et ce n'est pas le meilleur état d'esprit pour remporter un combat. Tu restes.

« Qui d'autre se joint à nous ? » lança Michael à travers la pièce.

Ana jeta un regard méprisant sur Kate et se saisit d'une arme qu'elle rangea dans sa ceinture puis s'appuya sur son bâton en attendant que les autres donnent leur réponse. Eko, sans un mot, se saisit d'un fusil qu'il vérifia avant de le poser sur son épaule. Michael posa son regard sur Bernard qui dénia lentement de la tête en se saisissant de la main de son épouse. Le père ne lui en voulait pas : après tout s'il venait de l'enfer, il était normal qu'il ne veuille plus y remettre les pieds.

« Et toi Noel ? » interrogea le russe en regardant Charlie.

Le rocker se mordilla la lèvre inférieure alors que Claire se saisissait brusquement de sa main qu'elle ne voulait pas laisser partir.

« Charlie, non ! »

Le britannique évita le regard de la mère célibataire et détacha la main de la sienne pour se saisir d'une arme.

« J'en suis. »

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Sahid revenait des grottes, le sac rempli de médicaments pour Libby quand il entendit une brindille se briser sur sa gauche. Se saisissant du revolver qu'il avait récupérer dans les affaires du médecin, il bifurqua et pointa le canon sur les buissons qui remuaient. Ceux-ci s'ouvrirent pour finalement dévoiler un Sawyer couvert de sang et portant le corps inerte de la mercenaire. L'irakien fronça les sourcils, son regard posant un interrogation muette. Le jeune homme leva un regard acier sur lui et murmura entre ses dents d'un ton grondant de menace :

« Que Dieu vienne en aide à chacun d'entre eux. »

Quelques instants plus tard, ils descendirent dans le bunker et un cri d'effroi les accueillit en découvrant l'état de Sawyer et le macabre bagage dans ses bras. Nikolaï se précipita vers lui et retira Thia des bras du jeune homme qui ne voulait pas la laisser partir juste avant qu'il ne s'effondre de fatigue.

« Que s'est-il passé ? l'interrogea le mercenaire tandis que Kate se précipitait à ses côtés pour le soigner.

« J'en sais trop rien. Elle venait de tuer Janus et on revenait quand une détonation est partie des arbres environnants et l'a tuée.

« Locke, réalisa Charlie.

« Il les a attaqué avec ses sbires et a emmené Walt avec lui. » précisa Michael devant le regard interrogateur de Sawyer.

Le jeune homme se releva avec difficulté et repoussa Kate qui lui désinfectait la lèvre coupée. A cet instant, Nikolaï ,qui s'était tenu silencieux et en retrait quelques temps, s'approcha de lui et tous craignirent le pire en sentant sa colère contenue. L'arnaqueur échangea un regard avec lui où il laissait le mercenaire libre de lire ses pensées les plus profondes. Au bout d'une minute ou deux, Nikolaï lui tendit finalement un revolver chargé que Sawyer saisit avant de le ranger dans la poche arrière de son jean.

« Je crois que tu auras besoin de ça… »

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Ils se tenaient tous dans la jungle et faisaient leurs déchirants adieux : ceux qui partaient savaient qu'ils avaient atteint un point de non retour ; ceux qui restaient pressentaient qu'ils ne reverraient plus jamais certains d'entre eux. Bernard serra la main d'Eko et Ana en leur souhaitant bonne chance, se sentant honteux de ne pas partir avec eux.

« Tu n'as pas à avoir honte, lui déclara le nigérian comme s'il avait lu ses pensées. Tu as retrouvé ta femme et c'est tout ce qui compte. Prends soin de Libby.

« Ouais, puis de toute façon, t'aurais pas survécu, déclara Ana avant de le serrer dans les bras. Prends bien soin de toi. »

Le vieil homme les observa s'éloigner dans la jungle aux côtés de Michael et salua les autres passagers avec sa femme. Alors que Sahid disait adieu à Aaron, Nikolaï serrait la main de Kate qui visiblement lui en voulait encore :

« Pourquoi tu veux bien de Sawyer et pas de moi ? Tu sais tout en autant que je sais que la vengeance guide ses pas…

« Parce que Sawyer veut mourir, lui répliqua le mercenaire. Toi, tu n'es pas prête à tout quitter. Ne m'en veux pas, ok. Cette vengeance ne te serait pas salvatrice. Quand tu as fais ce que tu as fait, est-ce que ça t'as soulagé ?

« Non, avoua-t-elle.

« Tuer Locke ne te soulagera pas plus que d'avoir tuer ton père. »

La jeune femme hocha la tête et lui fit signe de partir tandis que Sawyer se plantait devant elle, le regard mort.

« Désolé pour Jacko, lui fit-il avant de se tourner vers la jungle pour rejoindre les autres.

« Sawyer, le rappela-t-elle, je suis désolée pour Thia.

« Ouais, je suis désolé, tu es désolée, le monde entier est désolé mais ça changera rien à rien.

« Ne meurs pas là-bas, le supplia-t-elle.

« Y a pas de risque, répliqua-t-il en plongeant son regard déterminé dans le sien. Je suis déjà mort. »

Sur ces derniers mots, il s'éloigna de la jeune femme qui voyait partir une des dernières personnes en qui elle avait finalement réussi à avoir confiance. A côté d'eux, Charlie faisait ses adieux au petit Aaron et à Claire.

« Tu peux encore reculer, tu sais, le supplia la jeune femme.

« Non, je ne peux plus. Tu vois, cette fois-ci, tout sera vraiment fini que ce soit d'une manière ou d'une autre.

« Je ne veux pas que ça se termine ainsi. Je veux partir de l'île avec toi en vie. Promet moi que tu vas me revenir. »

Le rocker lui répondit par un sourire puis l'embrassa sur le front avant de rejoindre ses camarades de combat qui commencèrent à s'enfoncer dans la jungle qui les engloutit bientôt à la vue de ceux qui restaient. Claire éclata en sanglot et Kate la prit dans ses bras, tentant de la réconforter même si elle-même était au bord du gouffre.