Auteur: TiaKin
Genre: M
Tiré de la série: One Piece
Disclaimer: C'est toujours la même chose.
Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps (normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée). Les (POV...) indiquent un changement de point of view, S pour Sandy et L pour Luffy.
Réponses aux reviews:
Angel: Je crois qu'il y a une légère confusion de ta part. Le père de Zorro n'était pas un dealer, c'est Eneru qui l'était. Je suis pas folle au point d'inventer un père truant pour notre Zorrorounet (mais un père totalement fou furieux, oui (j'ai même un projet de fic là-dessus (mais c'est une autre histoire))).
Ace et Bon Clay
Aujourd'hui, et je ne sais pour quelle raison, Sandy m'amène dans un nouvel endroit. C'est très grand, rempli d'autres humains et ça sens la transpiration de partout.
-Luffy, tu ne me perds pas de vue hein?
J'hoche de la tête, sans quitter des yeux les gens qui sont installés dans des canapés, tranquillement en train de regarder la télévision.
-J'aimerais m'inscrire moi et mon ami.
-Bien sûr monsieur, fait la dame qui se trouve derrière le comptoir.
Je la regarde avec un peu plus d'attention. Elle porte une chemise serrée de couleur beige, une jupe noire et des lunettes étranges. Mais, le plus bizarre chez cette dame, c'est le fait qu'elle ait une coiffure carrée. J'ai jamais vu un truc pareil. On trouve vraiment de tout chez les humains.
-Voila, une petite signature ici. Merci beaucoup. Je vous souhaite un bon séjour dans notre salle de sport.
(POVS)
-Luffy, viens ici, je fais en entrant dans l'ascenseur.
-Mais… ils ont des fleurs étranges.
-Tu pourras les voir un autre jour.
Le brun me rejoint et nous montons vers les vestiaires.
-Luffy, arrête de faire l'imbécile et enfile ton maillot, je dis en voyant le garçon faire toute les rangées pour chercher je ne sais quoi. Tiens, je lance en lui tendant son maillot. C'est comme un caleçon, et la ficelle va devant. Dépêche-toi!
Après quelques essais infructueux et deux chutes tout bonnement spectaculaires sur le carrelage des vestiaires, Luffy enfile le maillot rouge et nous pouvons enfin aller vers la piscine.
-WOUA, s'exclame Luffy en voyant la piscine derrière la vitre. De l'eau.
-Oui, de l'eau. Et arrête de coller ton visage contre cette vitre, tu fais des traces!
-D'accord.
Je l'attrape par le bras et le tire vers l'entrée de la piscine. Une fois celle-ci passée, Luffy reste figé un instant devant l'eau à ses pieds, puis, sans prévenir, saute le plus joyeusement possible dans le liquide bleu.
(POVL)
Ma rencontre avec l'eau est d'abord agréable, puis tourne au cauchemar. Au lieu d'avoir le goût agréable de la terre, de l'algue et des excréments de canards, cette eau a une saveur bizarre et me pique les yeux.
Surpris par ce goût nouveau, je ne parviens pas à nager convenablement et commence à me noyer. Mais, heureusement, Sandy vient me sortir de là avec une aisance admirable.
-Tu es dingue de sauter comme ça dans l'eau sans savoir si tu peux nager ou non, il s'exclame en me tirant hors de l'eau. Et puis l'eau est chlorée, on n'y entre pas comme un chien dans un jeu de quilles.
Je penche la tête à cette expression. Il soupire.
-On n'entre pas dans l'eau sans prendre quelques précautions d'usage avant. Lève-toi et suis-moi!
J'obéis docilement. Il pose les serviettes sur une chaise plus longue que celles que j'ai déjà vues puis se dirige vers un petit plan d'eau.
-On va d'abord dans le petit bassin. Allez!
Sandy saute dans le petit plan d'eau, qui a l'air moins profond que l'autre. J'y entre à mon tour.
-Voila, maintenant, on va aller doucement vers l'eau plus profonde.
Au bout de quelques pas, je sens l'eau m'arriver aux hanches, puis au ventre, pour enfin m'arriver à la poitrine. Je regarde Sandy se baisser et mettre la tête sous l'eau, avant de la sortir rapidement en éclaboussant de l'eau partout.
-Voila, beaucoup mieux, il fait en passant sa main dans les cheveux qui lui tombent dans la figure.
Je remarque que seule sa mèche rebelle semble résister à l'action de ses doigts.
-Luffy, baisse-toi!
J'ouvre de grands yeux, puis m'exécute lentement. L'eau m'arrive maintenant aux épaules. Je regarde encore une fois Sandy, qui fait des choses étranges.
(POVS)
Je profite du moment qu'utilise Luffy pour se baisser pour faire la planche. Mon dieu, que ça fait du bien de faire ça. Et dire que je ne suis plus venu dans une piscine depuis l'arrivée de Filou. Bon dieu, c'est trop bon.
-Sandy, fait Luffy avec de la surprise dans la voix.
-Mmmh?
-Fais quoi là?
-Je fais ce qu'on appelle la "planche".
-Planche?
-Oui. Le corps doit être comme une planche sur l'eau, il doit être droit et doit flotter au gré des flots.
-À veux faire aussi.
-Si tu veux, je dis en revenant sur mes pieds. Couche-toi sur mes mains, j'ordonne après m'être placé derrière lui.
-Coucher?
-Oui. Allez.
Avec maintes précautions, je le vois se pencher en arrière, tentant de se coucher malgré la peur qui doit être en lui. Sans prévenir, je passe ma main sous ses fesses et les porte vers la surface.
-Oua, s'exclame Luffy à ce geste brusque de ma part tout en voulant s'accrocher à mon cou.
-Non Luffy, laisse tes bras dans l'eau. Voila. Tu n'as pas à avoir peur, j'ajoute en le voyant se crisper. Je suis là, tu ne vas pas te noyer.
Au bout d'un certain temps, je vois son visage se détendre. Je sens petit à petit son corps rester en position et j'enlève progressivement mes mains de son dos pour finalement le laisser flotter.
-Luffy, ouvre les yeux, je fais au bout d'un moment.
Je le vois s'exécuter et tourner la tête vers moi. Je lui montre mes mains, qu'il croyait dans son dos. Son expression change radicalement et il commence à s'agiter furieusement, mais je le rattrape et le remets en position.
-Tu n'as pas à paniquer comme ça, tu y arrivais très bien.
-Sandy méchant.
Je rigole doucement. Vraiment trop mignon.
(POVL)
Après la planche, Sandy m'apprend la brasse, puis la nage sur le dos. Il me dit que c'est simple comme tout, mais je trouve la brasse très difficile à comprendre.
-Non, pas comme ça, il faut faire partir tes mains loin devant toi, bien collées, avant de les faire partir chacune de leur côté pour les faire se rejoindre juste devant ta tête. Voila, c'est mieux.
Je recommence le geste, encore et encore, jusqu'à ce que je ne puisse plus le faire, trop exténué pour bouger. Mon cœur bat la chamade, mon souffle est rapide, comme après une bonne course après un ballon.
-Tu es fatigué, me demande Sandy en sortant de l'eau.
-Oua, je fais entre deux souffles.
-Tu veux boire quelque chose? Il y a un bar pas loin.
-Oua!
Sandy ramasse les deux serviettes et se dirige vers la sortie de la piscine.
-Attends-moi ici, je vais chercher des peignoirs, il annonce en montant vers les vestiaires.
Profitant du fait qu'il soit parti, je me dirige vers la vitre en face de celle de la piscine et découvre plein de gens qui font des mouvements étranges, comme Sandy quand il faisait sa gym le matin.
J'observe un moment un groupe faire les mêmes gestes en même temps –ils sont très forts–, puis m'attarde sur d'autres gens qui manient des bouts de bois. Je prends vite goût à les regarder bouger, foncer sur la personne qui est devant eux avant de reculer.
-Luffy? Ah, te voila. Tiens, un peignoir.
-Merci, je dis en prenant l'habit qu'il me tend pour l'enfiler.
-Qu'est-ce que tu fais?
-Luffy regarde gens.
-C'est la salle des arts martiaux à ce que je vois.
-Arts martiaux?
-Karaté, judo, kendo, jiu-jitsu. Tous ces sports de combats qui sont propres à notre pays.
-Aaah.
Sandy reporte son regard sur les gens dans la pièce. Tout à coup, ses yeux changent d'attitude.
-Oh! Mais… c'est… mais oui, c'est Zorro.
-Où?
-Là, le mec avec un kimono blanc et des cheveux verts. Tu peux pas le louper.
Après une petite recherche visuelle, je trouve Zorro, qui manie deux bouts de bois à la fois.
-WOUAW, je m'exclame avec des yeux pétillants de curiosité.
-Tu veux aller le voir?
-OUA!
-Alors c'est parti.
Sandy ouvre une porte dans la vitre et entre dans la salle. Je le suis.
(POVS)
Je me pose sur un banc, observant face de melon qui se bat contre une femme qui semble assez forte.
-Tiens tiens, fait une voix que je reconnais, monsieur Sandy. Quelle surprise de vous voir ici.
Je tourne la tête vers l'inspecteur de police qui dégouline de sueur.
-Bonjour inspecteur. Vous êtes venu vous entraîner?
-On peut dire ça. Votre ami se débrouille bien, il ajoute en tournant la tête vers l'imbécile qui agite des sabres en bois un peu plus loin.
-Mouais. Il est assez fort dans cette matière.
-Tashigi semble avoir de la peine.
-Je ne voudrais pas faire macho, mais c'est une femme.
-C'est ce que je lui répète tout le temps.
Je suis surpris par cette réponse inattendue de la part d'un inspecteur envers l'un de ses subordonnés.
-Vous faites du sport, me demande l'inspecteur Smocker en allumant un cigare.
-Je me débrouille assez bien dans le combat au corps à corps, je réponds avec un sourire.
-J'espère vous voir un jour à l'action.
-Woaw, fait Luffy pour la je ne sais combientième fois.
-Luffy, calme-toi un peu. Le banc proteste.
-Oh, Tashigi s'est encore fait battre.
Je regarde la splendide demoiselle aux cheveux couleur d'ébène se relever toute seule –quel mufle tu fais tête d'algues– et venir vers nous, s'épongeant le front avec une serviette à fleurs.
-Joli combat Tashigi.
-Merci inspecteur.
Zorro s'approche à son tour.
-Quelle surprise de te voir ici, s'exclame Zorro en me voyant. Tu reviens enfin dans une salle de sport.
-Je voulais juste utiliser la piscine pour Luffy, mais il semble qu'il soit très intéressé par ce que tu fais, je lance en me levant pour m'étirer.
-Je n'en doute pas, je suis le meilleur.
-Le deuxième meilleur tu veux dire. N'oublie pas la raclée que tu te prends à chaque fois que tu rencontres l'ancien capitaine de l'équipe de kendo de la faculté.
-Lui, je vais le battre un jour, même s'il me faut la vie entière pour ça. Je l'ai juré devant la tombe de Kousirou.
-Tu prends ça un peu trop au sérieux, je soupire en me rasseyant.
-Au lieu de dire des conneries, ça te dit un petit combat, comme au bon vieux temps?
-Je sais pas. Je suis un peu rouillé ces temps-ci.
-Tu te dégonfles?
-JAMAIS, je m'exclame furieusement en sautant vers tête de concombre, qui affiche un grand sourire victorieux. Je ne suis pas une poule mouillée, tu entends?
-Oui oui. Mais… tu as peur de te prendre une raclée.
-Moi me… tu vas voir si je vais me prendre une raclée, face d'herbe.
-Répète un peu pour voir, cuistot à la manque!
-Tu as bien entendu, tête de lézard.
-Tu vas voir, il hurle en me sautant dessus, tout sabre de bois dehors.
Et le combat commence sous les yeux ébahis de l'inspecteur, sa subordonnée et mon colocataire.
C'est d'abord un échange on ne peut plus normal, juste pour évaluer le niveau de l'autre, puis les coups s'enchaînent plus rapidement, devenant de plus en plus compliqués et de plus en plus diversifiés.
Après un coup paré par l'autre, nous nous séparons, l'espace d'un instant, juste pour mieux revenir dans le combat. Rapidement toute la salle de sport s'arrête de vivre, juste pour nous regarder nous battre.
-Tu ne veux pas te battre sérieusement, me lance face de pin après un splendide coup raté.
-Pas si tu ne le fais pas toi-même.
-Tu veux du piquant?
-Exactement. Le bois, c'est dépassé.
Nous nous arrêtons, à peine essoufflés par ce premier échange, nos regards pétillants de cette joie indéfinissable qui monte en nous dès que nous nous battons.
Zorro jette les sabres en bois dans un coin et se dirige vers son sac, contre lequel reposent trois sabres. Je profite de cet instant pour enlever mon peignoir, découvrant le pantalon de toile que j'avais enfilé pour ne pas avoir froid.
Je lance un coup d'œil à la cicatrice qui s'étend sur son torse dénudé, preuve de son dernier combat contre Mihawk, l'ancien capitaine de l'équipe de kendo de la faculté de commerce.
Un dernier regard et nous nous élançons l'un contre l'autre.
(POVL)
Je regarde Sandy donner des coups de pied à Zorro, sans vraiment savoir pourquoi. J'ai pas non plus très bien compris pourquoi Zorro a sauté sur Sandy de cette façon, mais c'était peut-être parce que Sandy a dit quelque chose qui ne plaisait pas à Zorro. Mais bon, ce sont des humains, il ne faut pas chercher à comprendre.
Sandy fait un saut en arrière, n'oubliant pas de faire un tour sur lui-même, faisant passer ses pieds au-dessus de sa tête, puis fonce sur Zorro pour lui donner un coup de pied vers les côtes, coup que Zorro bloque facilement avant de trancher l'air avec son arme –un katana je crois.
-Ils sont bons, dit l'homme à l'odeur de fumée.
-Oui. C'est bien dommage qu'ils ne soient pas dans notre équipe. Ils auraient pu nous être d'une grande aide.
-Mouais.
-Oooh, bonjour inspecteur, fait soudainement un homme aux cheveux noirs avec des taches de rousseur sur le visage, quel honneur de vous voir en ces lieux bénis pour les gens aimant les efforts inutiles et la sueur.
-Je vous en foutrais moi, des efforts inutiles, grince l'homme à l'odeur de fumée. Si vous étiez aussi efficace sur le terrain que pour les blagues sarcastiques, nous pourrions découvrir qui est le chef du gang qui organise le trafic international.
-Mais… je n'avais pas vu notre adorable adjudant-chef. Mes salutations, mademoiselle Tashigi.
-Vous écoutez un peu quand je vous parle, demande furieusement l'homme à l'odeur de fumée.
-Oui inspecteur, mes oreilles sont toujours ouvertes.
-Et bien fermez-la!
-Oui inspecteur, fait joyeusement l'homme aux cheveux noirs en mettant sa main tout près de son oreille, avant de se tourner vers moi. Oh, il ajoute en posant son regard sur moi. Mais…
Je le regarde un peu mieux. Il porte un short orange, mais pas de haut. Il a une inscription sur l'épaule gauche: A$CE. Qu'est-ce que ça veut dire?
-P'tit frère, s'exclame soudainement l'homme au cheveux noirs avant de me prendre dans ses bras. Tu n'es donc pas mort!
Je me raidis et commence à vouloir me défaire de cette étreinte désagréable, mais l'homme tient bon.
-Tu ne me reconnais pas? Je suis Ace, ton frère. Qu'est-ce que tu es devenu depuis ce temps? Et comment t'as pu te sortir de l'incendie? Oh putain, que c'est bon de te voir en vie.
Noooon! Il va me faire mal, comme Sandy avant sa promesse. Je veux pas, je veux pas. Et j'ai pas le droit de me transformer devant d'autres personnes que Chopper, Zorro et Sandy. Sandyyyy, à l'aiiiide!
Comme s'il répondait à mon appel au secours, l'un des pieds de Sandy vient s'écraser sur le mur, frôlant la tête de l'homme qui s'appelle Ace.
(POVS)
Alors que Zorro multiplie les attaques pour me mettre en difficulté, je lance un petit coup d'œil en direction de Luffy et découvre que quelqu'un le serre dans ses bras. Merde, Luffy va paniquer. … Et qu'est-ce qu'il a à étreindre Luffy çui-là?
J'évite un coup de Zorro et lui envoie un coup en pleine tête qui l'assomme à moitié, puis cours vers Luffy.
Je me place derrière le mec et écrase mon pied contre le mur, n'hésitant pas à effleurer la tête du gars au passage.
-Lâche-le, je dis lentement, mettant le plus possible de menaces dans le ton de ma voix.
Avec la même lenteur que ma voix, l'homme libère Luffy, qui se glisse automatiquement dans mon dos. J'enlève mon pied du mur et le mec se tourne vers moi. Je l'examine des pieds à la tête, et le reconnais.
-Sandy, il fait.
-Ace, je demande, une microseconde plus tard.
-C'est pas vrai, Sandy, c'est vraiment toi? Oh putain, t'as pas changé.
-Toi non plus, vieille branche.
J'aplatis ma main sur son épaule, me souvenant rapidement du garçon qui habitait la maison voisine avec ses parents et son petit frère.
OoO
Après de courtes présentations entre Zorro et Ace, nous nous sommes tous dirigés vers le bar pour prendre quelque chose à boire.
-Alors, tu deviens quoi, je demande en portant mon verre à mes lèvres. Toujours dans le mystère?
-À peu près. Je suis sous les ordres de l'inspecteur Smocker du département international.
-Tu es sous les ordres de ce monstre, fait face de laitue.
-Oui.
-Et qu'est-ce que tu fais ici?
-Je voulais m'entraîner un peu, charriant mon supérieur au passage, et draguer les jolies filles. Mais je ne m'attendais pas à revoir mon p'tit frère vivant, assis sur un banc à côté de l'inspecteur, tranquillement en train de te regarder te battre avec Zorro, il ajoute, ce qui me fait m'étouffer dans ma bière. Ça va?
-Non… avaler de travers. Touss, voila, ça va mieux. Tu as bien dit, ton "petit frère"?
-Oui, pourquoi?
-Parce que… ce gars est mon cousin.
Je préfère m'en tenir à la version officielle soigneusement élaborée par Chopper.
-Ton cousin? Non, tu me fais marcher.
-Non, j't'assure. C'est vraiment mon cousin. Il vient de Hongrie et ça fait que peu de temps qu'il est au Japon.
Le visage de Ace se décompose, passant de la consternation à l'abattement total.
-Merde alors. Moi qui croyait voir revivre Luffy.
-Luffy?
-Mon p'tit frère. Il est mort dans l'incendie de notre maison quant il n'avait que sept ans. Je suis désolé Luffy, mais tu ressembles tellement à mon p'tit frère.
-C'est rien.
-Et puis, c'est vraiment troublant que tu t'appelles aussi Luffy.
-C'est un nom courant en Hongrie, ment Luffy avec une rapidité qui m'impressionne.
La discussion s'arrête là. Nous finissons tranquillement nos boissons et nous nous quittons avec la promesse de s'appeler un jour.
OoO
Profitant du fait que Luffy dort paisiblement sur le canapé, je sors prendre l'air en ville. Par habitude, mes pas me mènent dans la rue des bars, comme on l'appelle gentiment. Je passe devant le Funky Monkey Room, tenu par Blueno, un bon gars coiffé à la mode bovine.
Tiens, et si j'allais le voir? Ça fait un bon moment que je ne suis plus venu dans son bar. Prenant rapidement la bonne décision, j'entre d'un bon pas dans le bar aux couleurs chaleureuses et à l'ambiance doucereuse d'une fin d'après-midi.
-Bonjour Blueno, je lance en m'installant au comptoir.
-Bonjour Sandy, il me répond, sortant de sa concentration intense pour lustrer un verre en bonne et due forme. La même chose que d'habitude?
-Non, aujourd'hui, j'ai envie de changer un peu. Mmmh… un bon p'tit vin rouge, t'as ça?
-Bien sûr.
Blueno va chercher la bouteille de rouge, la débouche et me rempli un verre. Avec une attitude d'expert, je porte le verre à mes lèvres et goutte doucement le liquide alcoolisé.
-Pas mal.
Je finis le verre, et Blueno me le rempli pour la seconde fois. Alors que j'arrive à la fin de ce verre, une sonnerie retentit, attirant mon regard vers la scène au fond à gauche.
-C'est l'heure, murmure Blueno en reprenant ses verres à lustrer.
-De quoi?
-Du show de…
-BIENVENUE À VOUS, CLIENTS DU FUNKY MONKEY ROOM, hurle un taré dans le micro.
La lumière éclaire la scène, montrant un mec habillé d'une chemise hawaïenne et d'un slip rouge. Il arbore une ridicule banane et des lunettes noires. Je regarde ce malade faire quelques gestes ridicules. Mon dieu, il a pas froid comme ça? On est en automne là.
-AUJOURD'HUI, C'EST UN JOUR EXCEPTIONNEL DANS MA VIE, MOI FRANCKY, CAR JE REÇOIS UN VIEIL AMI DE LA FAC. JE VOUS PRÉSENTE... BON CLAY!
Le malade tire le rideau et laisse apparaître un mec encore plus bizarre, maquillé à l'arrache et habillé d'un tutu grossier. Je sens un frisson me parcourir l'échine. Merde, un travelo. Avec une mine de dégoût, je me détourne de ce travelo et redemande du regard si Blueno peut me resservir de vin.
-Alors Bon Clay, peux-tu te présenter aux clients du FMR, comme l'appellent les initiés?
-Mais bien sûr mon chou, fait le travelo avec une voix susurrante. Je suis Bon Clay, le numéro deux d'une boîte de rencontre dans les quartiers chauds. On m'appelle amicalement Mr2.
Je reprends rapidement ma respiration, m'étant étouffé avec une gorgée de vin lorsque le travelo annonçait qu'il était hôte d'une boîte de rencontre.
-Et de quelle boîte viens-tu?
-Parce que tu as envie de venir mon chou?
-Euh… non!
-C'est dommage. Je t'aurais accueilli.
-Euh… ah… touss. Si des personnes sont intéressées par des rencontres organisées, il peut s'adresser à Bon Clay. Merci d'être venu nous voir.
-Mais tout le plaisir était pour moi, mon chou.
Un nouveau frisson me parcourt la colonne vertébrale à cette voix désagréable.
-Comment des mecs peuvent être comme ça, je murmure en posant mon verre sur le comptoir.
-Il faut de tout pour faire un monde, dit distraitement Blueno en rangeant des verres.
-Hé ben, heureusement que je suis pas comme ça moi.
-Qu'est-ce que tu murmures comme ça, mon p'tit chou?
Je sursaute sur ma chaise, faisant tomber la bouteille de vin dans mon mouvement pour me retourner pour voir avec horreur que le travelo s'est approché trop près de moi.
-Qu'est-ce que tu es mignon toi, s'exclame le mec en voulant me prendre le visage.
-Pas touche, je hurle en lui écrasant la face avec un pied.
-Aïe. Mon beau visage! Tu l'as gâché.
-Tant mieux. Comme ça, tu pourras plus t'approcher de moi.
-Oh, mais c'est que tu es coriace mon chou.
Je saute de ma chaise et lève un pied à la hauteur de son plexus.
-Je t'ai dis de pas t'approcher de moi. C'est pas net dans ta tête? J'aime pas les mecs, c'est clair?
-Vraiment? Pourtant, tu as une tête à ça.
Quoi? Là, c'est la goutte d'eau de trop. D'un mouvement ample, j'écrase sa sale face de travelo, puis le plaque au sol avec mon pied, lui écrasant allègrement les côtes.
-Ose encore dire que je suis un pédé, et tu te retrouves à bouffer à la paille le restant de tes jours, je grogne haineusement. Compris?
Il me fait un signe de la tête comme quoi il a compris. Je lève mon pied, paye Blueno pour le vin et sort du FMR sans mot dire.
OoO
Putain, me prendre pour un homo, c'est bien la meilleure. Je donne un coup de pied dans un sac poubelle qui traîne. J'ai pas une tête de pédé moi. Je suis hétéro, ce qui se fait de meilleur. J'ai jamais aimé ces mecs qui délaissent leur honneur et qui aiment se faire bonder le cul.
Je m'arrête pour regarder autour de moi. Sans m'en être aperçu, mes pas m'ont mené dans une petite ruelle sombre que je ne connais pas. Maugréant contre moi-même, je sors une cigarette et l'allume rageusement.
Je sens ma rage s'en aller au fur et à mesure que ma cigarette se consume. Lorsque j'écrase le mégot avec mon talon, toute ma rancoeur est partie, remplacée par l'image de Luffy dans mon esprit. C'est étrange, quand je pense à lui, je me calme instantanément.
Je secoue la tête, tentant de chasser l'image du brun de mon esprit, mais elle reste comme gravée dans mon cerveau. Je jette un cou d'œil autour de moi. Je suis seul. Je soupire profondément, puis continue mon chemin, pensant que j'arriverai bien quelque part.
Alors que je tourne à droite à un croisement, je tombe sur une petite bande de voyous qui fument tranquillement leur clope en rigolant grossièrement. Prenant mon air le plus détaché possible, je continue de marcher, leur passant devant sans leur prêter un regard.
-Hé, blondinet, t'as du feu, me demande le plus pouilleux du groupe, un gars avec une cicatrice sur l'oeil droit et un sourire psychédélique.
Je m'arrête, serrant les poings dans les poches de ma veste.
-Ouais, je lance en sortant mon briquet pour le lui lancer.
-Merci blondinet. Oh! Mais c'est qu'il est pas mal ton briquet. Tu dois être friqué comme crésus toi.
-Pas trop non. Tu peux le garder pour le revendre, je fais en reprenant ma route.
-Attends un peu toi!
Je me retourne à moitié pour voir que tous les mecs s'approchent de moi, un air menaçant sur leur visage.
-Mouais?
-Si t'as un briquet comme ça, tu dois avoir du fric aussi.
-Comme tout le monde.
-Et puis, qu'est-ce qu'un mec aussi bien fringué viens faire dans cette ruelle aussi sombre? T'es vraiment pas bien comme mec. Tu cherches les ennuis? T'as de la chance, les ennuis, c'est nous, il finit en rangeant mon briquet dans sa poche.
Je lance un coup d'œil circulaire, et, voyant tous ses potes craquer leurs articulations, je me mets en garde, un pied légèrement levé et les mains dans les poches.
Un premier attaque, il se reçoit un coup dans les côtes, son copain le suit, il a comme cadeau un splendide vol plané vers les poubelles qui traînent un peu plus loin dans la ruelle. Deux autres me sautent dessus, ils ont droit chacun à un Collier Shoot.
-Aujourd'hui, au menu, de la caille en fricassée et des yeux au beurre noir, je dis avec ironie en revenant sur mes pieds.
-Tu vas voir, hurlent les survivants en s'approchant de moi, l'air menaçant.
Deux d'entre eux m'attrapent les bras, me bloquant ainsi la possibilité de nombreuses attaques. Mais, mes pieds sont toujours libres.
J'envoie trois autres gars voir les chats de gouttière. Un dernier se prends un Concasse avant que j'arrive à me libérer.
-Je me demande bien ce que tu fais dans un coin pareil, Sandy, fait une voix dans mon dos.
Je me penche sur l'un des corps tranchés et sors mon briquet de la poche du pouilleux de service pour allumer une cigarette.
-Je pourrais te demander la même chose, Zorro, je lance en me retournant vers l'homme qui tient un sabre dans la main.
-Je prenais juste un raccourci entre mon appartement et la salle de sport. Et toi?
-Je me suis perdu. Et puis, la salle de sport, c'est pas de l'autre côté de la ville?
-Ah bon?
-Tu t'es encore perdu mon gars. Tu devrais prendre une carte avec toi quand tu sors de chez toi. Non, une carte ne serait pas utile pour toi, j'ajoute avec un sourire, il te faudrait carrément une nounou.
-Tu veux la bagarre?
-Non merci, ces pouilleux et le travelo m'ont déjà bien servis. Salut, je lance en partant en direction de la rue.
Mais pourquoi je suis sorti aujourd'hui moi?
OoO
-Sandy, c'est quoi une "Error Central"?
Je me penche au-dessus de l'épaule de Luffy pour voir qu'il a encore fait une connerie en utilisant mon ordinateur.
-Attends voir, je fais en prenant sa place. T'as fait quoi comme connerie? Ah, voila. T'as encore lancé trop d'applications en même temps. J'arrange tout ça. … Voila. Tu peux retourner à ton texte.
Je me lève de la chaise et retourne lire mon journal –gros titre d'aujourd'hui: La menace des stupéfiants plane sur le monde– dans le fauteuil dans ma chambre, tandis que Luffy reprend sa place en tant que rédacteur de ses propres pensées. Depuis quelques semaines, Luffy maîtrise le traitement de textes à merveille. Il rédige des textes à l'allure du Shinkansen.
Malheureusement, il a encore beaucoup de difficultés avec les autres programmes de mon ordinateur portable. Même le simple solitaire lui pose des problèmes.
Je soupire en lisant les nouvelles économiques, puis tourne la page pour tomber sur les nouvelles mortuaires et les avis de naissances. Pourquoi les gens aiment autant avoir des gamins? C'est chiant, ça crie la nuit et pour rien, ça pue et ça coûte bonbon.
-Sandy, complètement, c'est avec un ou deux "m"?
-Un seul.
Faut dire aussi que Luffy était un gamin au début, mais heureusement, il chialait pas pour un rien, et il était déjà propre, ou presque.
Je tourne encore la page et tombe sur la météo. Beau temps partout au Japon, quelques averses prévues pour demain et un vent de force deux d'ici midi. Rien de bien étrange.
Je pose le journal sur mon bureau et sors de ma chambre pour observer Luffy taper rapidement son texte.
Ses cheveux toujours en bataille bougent au rythme des coups de tête du brun, une mèche frôlant de temps à autre son front ou dégageant une de ses oreilles. Ses yeux, d'habitude si pétillants, semblent froids tellement il est concentré sur ce qu'il écrit. Même son sourire radieux a disparu pour laisser place à une bouche sans expression notoire.
Mes yeux s'attardent longuement sur ses traits fins, sur la courbe de sa mâchoire et sur sa nuque. Soudainement, j'ai envie de m'approcher de cette peau et de l'embrasser.
Je secoue la tête, enlevant cette idée saugrenue de ma tête et vais dans le salon pour allumer la télé. J'ai vraiment des idées pas nettes ces derniers temps. Il faudrait que je me trouve quelqu'un.
OoO
-Luffy, il est temps de prendre ton bain.
-Naon!
J'entre dans sa chambre et le découvre en train de se cacher dans son armoire. D'un geste rapide, j'attrape son pied qui dépasse et le tire en dehors du meuble. Sans lui laisser le temps de fuir, je le prends par la taille et fait passer son corps par-dessus mon épaule pour pouvoir facilement le transporter dans la salle de bain.
Une fois le brun posé sur le carrelage, je ferme la porte à clé.
-Déshabille-toi!
-Nan!
-Luffy.
-À veux pas!
-Gamin.
-Méchant.
Je rigole et me penche vers lui pour lui enlever son T-shirt.
-Nan, il s'exclame en repoussant mon bras.
-Luffy!
-Veux pas!
-Luffy, je vais m'énerver si tu continues.
-Tant mieux.
-Comme tu veux, je dis en lui enlevant son T-shirt avant de lui attraper les pieds pour lui ôter son pantalon et son caleçon.
-Voila. Enlève tes chaussettes et file dans ton bain.
-Nan! J'irai pas. Je suis pas sale.
-Tu parles. Tu sens à trois kilomètres à la ronde.
-Même pas vrai!
-Demande à la voisine si tu veux.
-Ah non, pas la voisine!
-Oh si, la voisine, avec son magnifique panier sur ses cheveux et son masque de boue sur le visage, comme la dernière fois.
Je vois Luffy faire une moue de dégoût, puis enlever docilement ses chaussettes. Il faut dire que sa première rencontre avec la voisine, il y a deux jours, fut particulièrement perturbante. Il faut dire aussi qu'elle n'avait pas prévu de rencontrer quelqu'un dans le couloir à trois heures du matin. Pauvre Luffy, je l'ai entendu gueuler jusque dans mon rêve –mais pourquoi est-ce que j'ai rêvé de lui, couché sur un lit de bulles et habillé d'un simple short? Je suis vraiment en manque.
-Merci. À l'eau maintenant.
-Pas si tu viens pas.
-Hein?
-Je veux que tu viennes avec moi dans l'eau.
-J'ai déjà pris mon bain.
-Alors j'y vais pas, il annonce en croisant ses bras sur son torse.
Je soupire.
-C'est bon, je viens avec toi dans le bain.
-Ouais!
OoO
Après s'être abondamment lavés mutuellement, nous plongeons dans l'eau chaude que contient la baignoire.
Pendant que Luffy joue avec un canard en plastique et un bonnet de bain, je m'appuie contre le bord de la baignoire. Mais qu'est-ce qui m'arrive moi? J'ai jamais eu une réaction comme ça avec Luffy la dernière fois. … Faut dire aussi que ça fait deux mois qu'on a pas pris de bain ensemble. Mais pourtant, pourquoi j'ai failli avoir une érection quand Luffy m'a frotté les abdominaux? C'est bizarre.
Et puis, pourquoi j'ai senti un profond plaisir à frotter Luffy sous toutes les coutures, ou presque? C'est un mec pourtant, et moi aussi. Je devrais pas réagir comme ça. C'est sûrement le fait que j'ai pas baisé depuis un bon moment déjà. Mouais, c'est ça. … Non, c'est pas crédible.
Ça ne fait que trois mois que j'ai rompu avec Vivi, et j'ai pourtant vécu plus d'un an sans copine sans ressentir le moindre manque. J'ai vraiment un problème.
Je soupire et me retourne. Mais alors, c'est quoi mon problème? Et puis… ça fait quand même un bon moment que j'ai de drôles de pensées envers Luffy. Pourquoi?
-Sandyyyy, s'exclame Luffy en me sautant sur le dos. Tu joues à mister coin-coin et madame baleine avec moi, il demande en me serrant dans ses bras.
-Aaaah, j'hurle en le repoussant violemment, sentant venir une réaction incontrôlable. Ne me touche pas comme ça toi!
-Pardon.
Il baisse les yeux, mais les remonte très vite.
-Tu joues?
-Oui, je vais jouer avec toi, je fais avec un soupir.
J'attrape le bonnet de bain que Luffy me tend et nous commençons à jouer, tels deux gamins.
Prévision pour la semaine prochaine: THE chapitre (traduction à l'usage des lecteurs: la scène chaude quoi). Il sera accompagné de son petit copain, le chapitre 22. Donc... pour ceux qui répugnent de voir deux hommes se faire des câlins un peu trop détaillés, je conseille vivement de ne pas lire ledit chapitre, puisqu'il justifie clairement le rating.
Je vous souhaite à tous un très joyeux Noël. Le cadeau viendra la semaine prochaine (nyark nyark).
