Note : Nous y voilà. Le dernier chapitre est arrivé et j'espère sincèrement qu'il vous plaira. Ca a été un vrai plaisir de faire une petit bout de chemin avec vous mais je referme cette histoire avec « prier, peut être ». Je reviendrai très certainement pour une nouvelle histoire un peu plus tard. Je voudrai remercier très sincèrement tous ceux qui m'ont lu et soutenu par leurs messages encourageant ! Merci à misaralullaby ; narayam ; Anabeille ;laptitepuce ; Riri ; et spéciale dédicace à Charlita, Jylly Brandebouc et The Werewolf ! Vous êtes les meilleurs, je vous adore et je vous dédicace ce chapitre !

A Charlita, Jylly Brandebouc et the Werewolf

Chapitre 25 : Prier peut être

Kate appliqua un linge mouillé sur le front brûlant de Libby et son regard se porta, rêveur, sur la fenêtre d'où émanait la lumière artificielle d'un faux soleil.

« Ca fait 5 jours maintenant. »

La voix chaleureuse de Rose la fit tressaillir et elle se retourna vivement vers la femme d'âge mûr. Elle lui fit un sourire triste et jeta un coup d'œil sur la psychiatre grelottante et remuant :

« J'espère que ça ne va aller qu'en s'améliorant.

« Je ne parlais pas de Libby, répliqua doucement Rose en s'approchant d'elle.

« Je sais. »

Kate baissa le regard et sursauta quand elle sentit la main rugueuse de l'afro-américaine saisir la sienne dans un mouvement de compassion.

« Je m'inquiète plus que je ne devrai vous pensez ?

« Je pense qu'il nous ait arrivé des choses atroces sur cette île et que vous avez raison de vous ronger les sangs…mais cela ne les fera pas revenir plus vite pour autant.

« Que dois-je faire alors ?

« Prier, peut être, proposa Rose malgré la moue dégoûtée de la jeune femme.

« Je n'ai jamais…eu beaucoup de talent avec ce genre de chose.

« Vous n'êtes pas obligée de joindre les mains ou vous mettre à genoux. Le plus important se passe ici. » répliqua-t-elle en désignant le cœur.

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« Je peux savoir ce qu'il s'est passé ? interrogea Nikolaï en marchant aux côtés d'un Sawyer toujours en rogne.

« Que veux tu qu'il se soit passé ? On papotait tranquillement dans la jungle, enfin plutôt un début de dispute se profilait à l'horizon pour être plus exact, puis y eu ce foutu truc avec les bruits tout autour de nous, on entendait des murmures, excuse moi si j'ai pas très bien compris quel était leur sujet de conversation, et puis bang.

« Bang ?

« Bang.

« Et as-tu la moindre idée de qui a bangé ?

« Non, pas la moindre.

« C'est certainement Locke.

« Pourquoi lui ?

« Il a une dent contre les russes, je suppose. Je crois que dans son esprit timbré, il croit qu'on est venu tout corrompre.

« Ouais, et bien que ce soit lui ou pas lui, tu me laisseras l'honneur de le massacrer.

« Hors de question !

« Comment ça ! se figea le jeune homme en arrêtant Nikolaï.

« Cet honneur me revient : il a tué ma partenaire.

« Il a tué ma…voulut répliquer l'américain mais se figea en se rendant compte de ce qu'il allait dire.

« Ta quoi ?

« N'importe, c'est à moi de le tuer. Un centimètre à droite et c'était moi qu'il tuait.

« Très bonne motivation, ironisa le mercenaire.

« Les gars, intervint Ana en se joignant à leur prise de bec. Ca sert à rien de décider qui tuera qui avant même qu'on ait pu trouver qui que ce soit. Alors vous vous la fermez et on continue d'avancer en silence, bande d'abrutis finis !

« Oh la ferme toi-même, Rambita ! lança Sawyer.

« Ouais, mêle toi de tes miches, baba ! ajouta le russe.

« Attends mais je rêve pour quoi vous vous…

« Ana ! Chut ! lui intima Eko qui venait de s'arrêter aux côtés d'un Charlie surpris.

« Tu vas pas t'y mettre aussi ! » s'indigna-t-elle.

Cependant, elle cessa automatiquement de râler quand elle vit la stature attentive du nigérian qui guettait l'air. Charlie jetait des coups d'œil tout autour de lui sans comprendre ce qu'il se passait mais ne bougeant pas, par peur de marcher sur une brindille. Les autres les rejoignirent intrigués et tendirent à leur tour l'oreille. Au bout de quelques instants, Ana lança un regard atterré à son compagnon d'infortune en entendant des rires enfantins s'élever dans les airs.

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Claire ferme les yeux et laisse la caresse du vent venir remuer ses cheveux collés par la chaleur du soleil dardant ses rayons sur elle. Le bruit des vagues lui parvient mêlé à une douce mélodie jouée au piano. Elle rouvre son regard outremer pour le porter sur Charlie, faisant courir ses doigts agiles sur l'instrument tandis que la mer venait ronger ses pieds. La jeune femme a un tendre sourire qui se dessine sur son visage exténué et une joie immense et bienfaisante envahit son être.

« Tout va bien ? »

La voix de Bernard vient la déranger dans sa contemplation et elle tourne la tête vers lui pour l'accueillir tandis qu'il prend place à ses côtés. Elle reporte ensuite son attention sur Charlie mais son cœur se glace en découvrant que la plage est déserte : aucune trace de piano, aucune trace de son ami.

« Vous savez ce n'est pas bon ce que vous faite…

« Ce que je fais quoi ? lui demanda-t-elle sortant de sa rêverie.

« Ce que vous faites, juste à cet instant. Attendre qu'ils reviennent toute la journée sous ce soleil de plomb…ce n'est vraiment pas bon pour votre santé. Ca fait 5 jours maintenant…

« Je l'ai vu.

« Comment ça ?

« Charlie. Il jouait du piano sur la plage pour moi et Aaron. Ets ce que ça veut dire que…?

« Non, c'était juste un mirage. Il fait si chaud.

« Et c'était aussi un mirage quand Kate a parlé avec Jack ?

« Comment ça ?

« Au moment où Jack mourrait de l'autre côté de l'île, elle lui a parlé au même moment. Si je viens de voir Charlie, tout comme elle a vu Jack, est-ce que ça veut dire qu'il est en train de mourir ? » demanda-t-elle d'un ton désespéré au pauvre homme d'âge mûr qui ne savait quoi répondre.

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« Hé, euh, je sais pas pour vous, mais ça, ça me fait encore plus flipper qu'un ours polaire en colère sur une île tropicale…plaisanta à moitié Charlie en suivant ses compagnons se dirigeant vers les cris d'enfants.

« Walt? Interrogea Michael.

« Non, ce n'est pas Walt...répliqua Ana en échangeant un regard avec Eko.

« Alors, qui est-ce ? Des schtroumpfs ? » interrogea Sawyer.

Les autres rescapés ne relevèrent pas et s'approchèrent en rampant pour observer quelques mètres plus bas deux enfants jouer avec insouciance autour d'une source d'eau bouillonnante et dégageant une odeur d'œufs pourris. Les yeux de l'hispanique se troublèrent quand elle reconnut ces enfants et Eko posa une main sur l'épaule pour la réconforter. Mais la jeune femme s'en dégagea et s'approcha en silence pour trouver une voie d'accès. Bientôt, elle fut suivie de Michael qui jubilait de retrouver son fils et d'Eko, stoïque comme à son habitude. Sawyer et Nikolaï se précipitèrent pour arriver le premier et avoir l'honneur de massacrer Locke tandis que Charlie leva les yeux au ciel en joignant les mains :

« Euh, siouplaît là-haut. D'accord, ça fait un bail que je me suis pas confesser ou aller à l'église mais je veux juste vous demander une faveur : revoir Claire et Aaron. Hé attendez moi ! » cria-t-il en direction de ses camarades qui avançaient sans se soucier de lui.

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L'alarme venait de cesser d'émettre son cri strident quand des bruits de panique parvinrent aux oreilles de Kate. Sans réfléchir plus longtemps, elle se précipita dans leur direction et arrêta sa course en découvrant Claire au milieu de la cuisine, fixer quelque chose un peu plus loin, Aaron dans les bras qui commençait à pleurer.

« Qu'est ce qu'il se passe ? »

L'australienne posa son regard outremer sur elle et ouvrit la bouche pour lui répondre mais rien ne sortit. Des larmes inondèrent ses yeux, s'ajoutant à ceux de son enfant, et finalement elle parvint à déclarer :

« Je crois qu'elle ne va pas bien. »

Kate reporta aussitôt son attention sur le corps frissonnant et fiévreux de Libby dont la sueur avait prît une teinte inquiétante qui faisait rougir les draps. Elle avança d'un pas et observa le ballet terrifiant de Rose et de son mari qui s'activaient autour de la malade. Tandis que l'afro-américaine tentait d'apaiser les douleurs insoutenables de la jeune femme, Bernard l'obligeait à avaler des antibiotiques qu'elle recrachait. La malade fut soudain prise de convulsions que les conjoints tentèrent de maîtriser mais sans y parvenir. Finalement après une minute qui sembla durer une éternité, Libby cessa tout simplement de se débattre et retomba tel un poids mort sur le lit alors que les cris d'Aaron redoublèrent de volume. Kate posa une main sur sa bouche tandis que la mère se détournait de ce spectacle insoutenable et tentait d'apaiser les pleurs de son enfant. Bernard, résigné, ferma les yeux à jamais clos, de celle qui était devenu une amie au fil des semaines passées et déclara, inutilement :

« C'est fini. »

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« Comment on fait ? murmura Sahid en se rapprochant d'Ana tout en observant les Autres vaquer à leurs occupations.

« Moi, je propose de foncer dans le tas et d'aviser, intervint Sawyer en armant son revolver.

« Et t'es gentil mais y en a qui sont pas suicidaires et qui veulent rentrer à la maison, s'exclama Charlie.

« Ah ouais vraiment ?

« Ouais vraiment !

« Dans ce cas là, pourquoi être venu ? Tu sais tout autant que moi que personne ne s'en sortira indemne.

« J'ai pas demandé indemne, j'ai juste demandé vivant ! »

Les autres ne prirent pas part à l'échange et tentèrent d'échafauder une plan mais c'était sans compter sur un père en colère et impatient de retrouver son enfant. Dès qu'il aperçut Locke sortir d'une sorte de cabane, Michael dévala la descente qui se trouvait sous ses pieds et se précipita vers le vieil homme, l'arme au poing. Ses camarades haussèrent les yeux au ciel, partagé entre une soudaine envie meurtrière à son égard et un devoir de secours et d'assistance. Dès qu'il fut parvenu en bas, des cris se répercutèrent autour de lui ameutant des gens à l'allure inquiétant. Locke leur fit un geste qui sembla les stopper un instant et engagea la conversation avec lui :

« Michael ! Qu'est ce que tu veux ?

« Mon fils ! Où est-il ?

« Il est mieux là où il se trouve.

« Qu'en as-tu fais ? s'exclama le père en avançant sur lui, menaçant.

« C'est un garçon vraiment spécial. Je te l'ai dit: il se trouve bien mieux où il se trouve. »

Ce disant, le chasseur ne put s'empêcher de poser un regard vers la source de sulfure où les enfants jouaient quelques instants plus tôt. Michael jeta un rapide coup d'œil dessus et comprenant sans rien voir, il se rua comme une bête sauvage sur celui qu'il considérait comme allié avant que tout n'arrive. Voyant cela, Nikolaï et Sawyer se précipitèrent en même temps pour l'empêcher de jouer avec leur proie, bientôt suivi de leurs autres compagnons tandis que ceux de Locke refermait un cercle mortel sur eux.

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« Euh, en fin de compte, je ne connaissais pas beaucoup Libby, intervint Bernard tandis qu'ils étaient tous regroupés autour du cimetière improvisé. Mais je peux vous dire que c'était une jeune femme exceptionnelle qui voulait venir en aide à tout le monde. La première chose qu'elle a faite c'est de s'occuper des blessés sans réfléchir à elle-même. Puis, c'est elle qui s'est occupé des…enfin de eux quand Ana n'était pas là. Elle est parvenue à nous protéger et c'est sans doute en partie grâce à elle qu'Ana, Eko et moi sommes encore là pour vous parler d'elle. Enfin, où que tu te trouves, Libby, j'espère que tu es en paix et tu resteras toujours dans nos cœurs. Amen. »

Les autres répétèrent Amen et commencèrent à la recouvrir de terre pour laisser le plus gros du travail au vieil homme et à Kate. Claire s'éloigna avec Aaron et se tourna vers la ligne d'horizon désespérément vide.

« Vous allez bien ? demanda Rose en s'approchant d'elle.

« Oui. Je m'en veux de ne pas être plus peinée par sa mort. Mais je ne la connaissais pas vraiment et je n'ai pas eu le temps…

« C'est compréhensible. Ne vous inquiétez pas pour ça. D'autant que vous êtes déjà assez préoccupée par ceux qui sont partis dans la jungle.

« Oui. Quand ils ont disparus dans la végétation, j'ai eu l'étrange pressentiment qu'on ne les reverrai plus jamais et ça me fait peur.

« Il faut garder l'espoir. Ils sont forts et professionnels : une policière; un soldat; un mercenaire; Sawyer quoi qu'il soit…Ils vont s'en sortir.

« Je sais : ce n'est pas pour eux que je m'inquiète.

« Charlie a certainement la meilleure raison de rester en vie et de revenir. Et quand il a quelque chose dans la tête, celui-là on ne peut pas la lui retirer. »

La jeune femme explosa de rire devant cette description si fidèle à l'original. Rose rigola encore quelques instant avant que son regard n'accroche quelque chose :

« Vous voyez ça ? »

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« On peut se mêler de la partie ? » plaisanta Sawyer en entrant dans le cercle menaçant des Autres.

Il fut bientôt rejoints par ses compagnons et un violent combat débuta dès l'instant où Eko brisa la nuque d'un agresseur potentiel qui se faufilait pour l'attaquer par derrière. Michael se précipita sur la source d'eau bouillonnante et explosa en sanglots quand il y perçut au fond une silhouette floue et sombre. Les larmes lui étreignirent la gorge tandis qu'il murmurait :

« Walt, mais qu'est ce qu'il t'ont fait ? »

Par réflexe paternel, il avança la main vers le liquide brûlant et s'engagea à l'intérieur, préférant ignorer la douleur intense qui s'emparait de son être sans aucune commune mesure avec celle qui étouffait son cœur.

« Michael, qu'est ce que tu fait ! s'exclama Charlie en l'observant se suicider pour sortir son fils de l'enfer liquide. Sahid, fais quelque chose ! »

L'oriental porta son attention sur la scène se précipita pour l'empêcher d'aller plus loin mais il fut arrêté dans sa course par une adolescente en haillons qui le fixa de ses grands yeux clairs empreints d'une lueur de démence :

« Salut, beau brun ! » fit-elle en jouant avec son couteau de boucher dans la main.

De son côté, Ana jeta un regard dégoûté à Michael qui était parvenu à saisir le cadavre ébouillanté de son enfant et qui suintait lui-même, laissant voir ses chairs sanguinolentes. Il parvint à atteindre le bord et pleura, laissant le désespoir l'envahir, puis finalement expira, toujours penché sur le corps de son unique enfant, de sa seule raison d'être. L'hispanique préféra détourner les yeux et se concentra sur ce qui l'avait mené ici. Dans ce chaos de sang et de chaires brûlées, de cris et d'armes, de haine et de furie, deux enfants se tenaient la main et observaient de leurs yeux innocents la folie des hommes.

« Emma ? Zack ? les appela-t-elle en s'approchant. Vous vous souvenez de moi ? C'est Ana. Je vous ai promis de vous ramener à votre maman. Je tiens toujours mes promesses. »

Les enfants lancèrent un regard étrange sur elle, mêlant terreur et curiosité. La jeune femme continua de s'approcher d'eux, rangeant son arme dans la poche de son jean et mettant la main en avant.

« C'est vrai ? interrogea Zack.

« Bien sûr. Tout est terminé maintenant. Tout va bien se passer. Venez avec moi. »

Le frère et la sœur échangèrent un regard où chacun demandait à l'autre quoi faire. Finalement, ils hochèrent la tête et marchèrent vers elle, Emma serrant son ours en peluche en piteux état contre elle. Les derniers mètres furent les plus difficile à parcourir pour ces enfants qui n'avaient plus confiance en les adultes mais ils le firent au pas de course et s'accrochèrent de toutes leurs force à Ana, l'encerclant de leurs petits bras et se laissant aller aux sanglots salvateurs. La jeune femme sourit et s'abaissa pour être à leur hauteur :

« Vous voyez. On ne vous veut aucun mal.

« Non, pas vous, constata Zack.

« Pas vous. » répéta sa sœur en serrant un peu plus son nounours.

La policière ne vit pas le coup venir mais sentit une lame glacée glisser sur son cou. Elle jeta un regard stupéfait sur Emma qui tenait le couteau ensanglanté dissimulé dans la peluche qui gisait désormais à terre, décapitée. Elle les interrogea une dernière fois du regard avant de s'effondrer à terre, la mort achevant son œuvre.

« Maintenant, vous ne nous ferez plus aucun mal ! » déclara froidement Zack en jetant un regard méprisant sur le corps agonisant.

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« Oh mon Dieu ! » fit Rose avant de courir sur la plage bientôt suivie par Claire.

Bernard et Kate échangèrent un regard intrigué puis laissèrent tomber leurs pelles pour s'approcher et voir quelle mouche avait piqué les jeunes femmes. Celle-ci sautillaient sur la plage et faisaient de grands signes en direction de l'océan. Ils suivirent l'objet de leur folie passagère et fut stupéfait en découvrant au loin une silhouette massive se découpant sur l'horizon et ressemblant à un lourd cargo voguant sur les flots. Sans perdre une seconde, ils se précipitèrent aux côtés de Rose et Claire et se joignirent à elles en faisant de grands signes au niveau du large. Bernard ne perdit pas la raison et réalimenta le feu mourrant. L'idée germa dans la tête de Kate qui prit une branche et enflamma les divers abris éparpillés sur la plage pour signifier leur présence sur l'île à ces sauveteurs incongrus.

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Eko avait suivi toute la scène et s'était précipité mais arrivé trop tard, il n'avait pu sauver Ana qui expira dans ses bras, sans un mot. Il leva un regard empli de colère et de vengeance envers les deux enfants qui l'observaient le sourire aux lèvres, avec le regard de l'ancien Eko, avec le regard de celui qui écrasait tout ce qui se trouvait sur son passage. Il se leva sans un mot et pointa son arme sur ces enfants qui semblaient toujours aussi amusé du spectacle sanguinolent qu'ils avaient eux même provoqués. Zack éclata de rire et lança au nigérian :

« Allons, mon père ! Vous n'allez pas faire ça ! »

Sans un mot, il appuya sur la détente et la balle vint atterrir entre les deux yeux du garçon qui sous la violence du choc, fit un petit saut en arrière, mort sur le coup. Emma jeta un regard effrayé et suppliant sur Eko, comprenant qu'il ne plaisantait pas, mais rien n'y fit et elle subit le même sort que son frère.

De son côté, Sahid et son agresseur s'observaient toujours dans un duel oculaire quand une jeune femme blonde en haillons passa près d'eux et lança :

« Allez Alex ! Laisse en un peu aux autres !

« Alex ? s'étonna l'irakien.

« T'inquiète pas, Karen, je te laisse le blondinet là-bas !

« Tu es trop bonne, plaisanta la dénommée Karen en s'approchant de Charlie.

« Alex ? persévéra Sahid. Vous êtes la fille de Danielle ?

« Je ne connais pas de Danielle.

« Je connais votre mère.

« Grand bien vous fasse ! » répliqua-t-elle en le menaçant de son arme.

Le soldat comprit que la discussion n'était pas de mise et se mit en position, pointant le canon de son revolver sur elle s'apprêtant à appuyer sur la gâchette. Toutefois, il rata son coups quand elle sauta de côté et il sentit la morsure brûlante d'une balle traverser sa poitrine. Il lança un regard stupéfait sur l'adolescente qui avait troqué son couteau contre un 9 millimètres.

« Vous pensez vraiment qu'on a que des armes archaïques ?

« Pourquoi ? interrogea-t-il avant de s'effondrer à terre.

« Pourquoi pas ? » fut sa réponse tandis que l'irakien expirait, partagé entre la peur de mourir, la certitude de ne plus jamais retrouver Nadia et le soulagement de retrouver Shannon.

Nikolaï était parvenu aux côtés de Locke, bien avant Sawyer, grâce à un coups bas qui l'avait fait chuter et tomber entre les mains d'un Autre. Le scandinave se retrouva hors d'haleine devant celui qui avait déjà tenté de le tuer une fois.

« Comme on se retrouve.

« Content de voir que tu te portes bien, l'accueillit le chasseur.

« Désolé, si je ne te le retourne pas.

« Logique, tu n'es pas digne de cette île.

« Toi si ?

« Cette endroit m'a appelé pour me laver de mes péchés mais certains en ont trop pour espérer être secourus.

« Très bien le messie. Tu peux faire ta dernière prière. »

Nikolaï tira et un coup percuta de plein fouet l'épaule de Locke qui s'effondra à terre.

« Ca, c'est pour tous ceux que t'as piégé. »

Il s'approcha de lui et lui lança un violent coups de pieds dans les parties intimes, le faisant se courber en deux :

« Ca, c'est pour Thia. »

Il l'acheva en écrasant son crâne de sa botte :

« Et ça, c'est pour moi. »

Il entendit un coup partir derrière lui et le mercenaire se retourna pour voir Sawyer, plus qu'en rogne, s'approcher de lui :

« C'était moi qui devait le tuer !

« Ouais, bah, désolé si t'es pas assez rapide mon vieux, répliqua Nikolaï. Le premier arrivé, le premier serv… »

Il ne put achever sa phrase et s'écroula en avant, stupéfiant Sawyer qui observa le couteau de chasse planté dans l'arrière du crâne du scandinave qui ne put que murmurer qu'une vague « Terence », de ce que put entendre l'arnaqueur. Celui-ci releva un regard stupéfait sur Locke qui se tenait debout, le visage et l'épaule en charpie, mais toujours en un morceau :

« Alors ? Il paraît que tu veux me tuer ?» s'informa ce dernier.

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« Salut ! déclara un matelot en sautant sur la plage. Je peux savoir comment vous avez échoué ici ?

« Nous sommes les rescapés du vol Oceanic 815, se présenta Bernard.

« Oceanic 815, fiouuu, siffla un autre matelot. Ca fait un bail qu'on vous croyez morts !

« Ca fait combien de temps que vous êtes-là ? interrogea le capitaine.

« Trop longtemps.

« Benh vous avez de la chance qu'une tempête nous a éloigné de notre cap ! Vous êtes vraiment des cul bénis !

« Matthews ! s'exclama son supérieur.

« Pardon, capt'aine !

« Je suppose que vous souhaitez rentrer chez vous ? proposa ce dernier. Vous n'êtes que ça ? »

Ils échangèrent tous un regard gêné et leurs yeux se déportèrent malgré eux vers la jungle.

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Eko avança vers Charlie pour lui prêter main forte mais fut arrêté par la silhouette immense d'un homme barbu qui semblait être le chef de cette joyeuse petite troupe qui se rétrécissait de minute en minute. Il ne prononça aucun mot mais une telle rage émanait de son être que le barbu crut bon de s'expliquer :

« Je suis désolé que les choses se terminent ainsi mais vous n'êtes pas de bonnes personnes pour notre Eden. »

Eko ne répliqua rien mais ses yeux signifiaient 'je vous le confirme' quand il se jeta sur lui dans un duel à mort. De son côté, Charlie venait d'abattre la blonde qui le menaçait d'une carabine :

« J'ai déjà tué un homme, je peux recommencer autant de fois que nécessaire. » prévint-il.

Sawyer arma son revolver et le pointa sur Locke :

« Les rumeurs disent toujours vraies. »

Le combat prit fin entre Eko et le barbu. Ce dernier se releva une immense plaie béante dans le ventre causée par la machette du nigérian qui gisait, les yeux fixant le vide intersidérale de l'éternité. Charlie se figea un instant mais parvint à éviter les coups d'une Alex déchaînée qu'il refroidit d'une balle sur la tempe. Il s'approcha, gagné par le regain d'espoir qu'il ne restait que deux adversaires, certes des plus coriaces, mais s'ils les battaient, il pourrait revenir auprès de Claire. Il s'avança vers le barbu et leva son arme pour tirer sur celui-ci mais seul un clic vide se fit entendre. Paniqué, il se jeta sur l'arme de Sahid toujours à moitié pleine mais trop tard. Il releva lentement le regard sur le barbu et le supplia du regard mais rien n'y fit. Son agresseur lui saisit la tête entre les deux mains avant de la lui tourner brusquement, lui brisant la nuque. Toutefois, il ne lui survécut pas longtemps et la blessure dans son abdomen reprit le dessus et l'emporta dans l'autre monde.

De leur côtés, Sawyer et Locke appuyèrent sur leur gâchette en même temps, le coups les atteignant au même moment. Locke fut le premier à lâcher son arme et à s'effondrer à terre, le regard devint vitreux puis mort quand sa poitrine cessa de se soulever. Sawyer, quant à lui, se contenta de s'asseoir à terre en comprimant la douleur qui lui saisissait le cœur. Voilà, c'était fini. La boucle était bouclée, pensa-t-il en observant le spectacle de désolation et de mort l'entourant. Il leva un regard apaisé vers le ciel et ses pensées se tournèrent malgré lui vers ses parents. Il les ferma et un sourire se dessina sur ses lèvres en pensant qu'il allait les rejoindre, eux et elle. Il retira sa main de sa poitrine dévoilant un creux là où devait se trouver son cœur avant de s'effondrer en arrière, expirant.

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Claire jeta un dernier coup d'œil derrière elle et se mordilla la lèvre partagée entre la main tendue du capitaine et la peur d'abandonner Charlie. Une mélodie jouée au piano attira son regard vers quelques plus mètres plus loin où Charlie, assis, jouait de l'instrument avec toute la concentration et l'émotion qu'il pouvait mettre dedans. C'était l'air qu'il avait employé sur le terrain de golf quand elle l'avait surpris avec Hurley et les paroles la hantaient toujours. Elle s'en voulait tant de ne pas avoir eu le courage de le prendre entre quatre yeux et de lui dévoiler ses sentiments. Parce que maintenant qu'il était parti, elle savait que les liens qui l'avaient toujours unis au britannique était de l'amour refoulé par peur de souffrir encore une fois. Mais à quoi ça lui avait servi de tout cacher au fond d'elle-même puisqu'elle avait encore plus mal que quand Thomas l'avait quitté ? Elle aurait dû mais c'était trop tard. Elle se rendit compte que le piano et Charlie avaient disparu pendant qu'elle était dans ses méditations et fit un mince sourire avant de monter dans le canot.

« Kate, l'appela Rose. Vous venez avec nous ? »

La jeune femme se retourna vers elle et hésita :

« Je ne sais pas. Qui va taper le code dans le bunker si on part ?

« Qui pour s'en soucier ? répliqua Rose. Ils ne reviendront plus maintenant. Ca ne sert à rien de l'attendre. »

La jeune femme resta durant de longs instants à fixer la jungle mais personne n'en sortait, rien ne la faisait frémir. Elle se rendit à l'évidence et abandonna tout espoir, acceptant l'aide d'un matelot pour monter à bord dans le canot les emmenant loin de cette île à l'appétit vorace.

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L'alarme faisait trembler les murs du bunker quand les chiffres arrivèrent tous à zéro sur l'horloge mural. L'appel à la dernière chance n'avait pas été entendue et un bruit insupportable envahit l'habitacle vide. Une sirène se déclencha et résonna sur l'île entière faisant fuir les oiseaux des arbres puis plus rien, le silence total s'empara de cet endroit perdu qui avait vu les destins se nouaient et se dénouaient dans une danse macabre.

Au même moment, quelque part dans un bureau dominant Copenhague, un téléphone sonna qu'une main ridée saisit avant de le porter à son oreille tandis qu'une voix féminine déclarait :

« Dimanche 20 novembre 2005. Expérience terminée après 23 ans, 42 jours, 8 heures, 15 minutes et 16 secondes. Survivants : 4. »

L'homme hocha la tête puis raccrocha le combiné, se tournant vers la vue qui s'ouvrait devant lui en joignant les mains sous son menton, pensif.

Fin.