Auteur: TiaKin

Genre: M

Tiré de la série: One Piece

Disclaimer: Que dire d'autre que ce que je répète à chaque fois?

Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps (normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée).

Réponses aux reviews:

katiel-sama: Pourquoi m'arrêter en si bon chemin (alors que ça commence à devenir intéressant)?

Angel: Ton adresse apparaît bien dans les reviews, mais j'étais pas trop sûre si c'était bien ton adresse MSN. Et tu as tout à fait raison, Zorro à toujours de bonnes idées. ... ET LAISSE ZORRO OÙ IL EST! °rires°

Honigiri: Je suis contente que mon style te plaise (c'est pas la première fois qu'on me le dis en fait). Ne t'en fait pas, j'ai connu le stade "il-faut-que-j'attende-une-semaine-pour-lire-la-suite", et je sais combien c'est barbant d'attendre une semaine pour connaître la suite de l'histoire (mais je le fais quand même, par simple plaisir °nyark°). Et tu as tout à fait raison, on doit savoir se faire désirer (surtout si on est une femme °rires°). Je remercie chaleureusement Angel pour t'avoir donné envie de lire ma fic.


L'hôpital

Un rayon de soleil me réveille en sursaut. Je me redresse rapidement, ne reconnaissant pas l'endroit où je me trouve, mais me calme automatiquement en voyant que Sandy dort à mes côtés. Je pousse un soupir, puis me lève sans faire de bruit pour aller ramasser mes habits jonchant sur le sol.

Une fois habillé, je sors de la maison et vais vers la rivière d'un pas mal assuré. J'ai mal. Je m'accroupis vers l'eau qui coule et commence à boire de longues gorgées d'eau. Mais, alors que j'allais me remettre debout, la terre cède sous mon pied et je bascule dans l'eau glacée. Penaud, je me tire du ruisseau et enlève mon T-shirt mouillé pour l'essorer. Une fois ceci fait, je l'étends sur la table en bois et m'assieds sur l'un des bancs, malgré ma douleur aux fesses, pour observer la forêt autour de moi.

Des oiseaux chantent tout autour de moi, j'aperçois brièvement un écureuil monter le long d'un arbre, une noisette dans la bouche, je sens le parfum des fleurs fraîchement écloses et une légère brise me frôle les épaules. Je frissonne, puis me lève pour aller m'installer au soleil, espérant que ça me réchauffera.

OoO

C'est de pire en pire. J'ai de plus en plus froid, malgré le soleil qui me réchauffe la peau. Je sens mes fesses devenir de plus en plus douloureuses au fil que le temps passe. Sandy n'est toujours pas réveillé, mais je n'ai plus de forces pour pouvoir dire quoi que ce soit.

Lentement, je sens mon corps s'engourdir, puis se transformer. Je redeviens Filou. Dans un dernier effort avant de m'évanouir, je pousse une longue plainte.

(POVS)

Dans mon sommeil, j'entends un long gémissement plaintif, ce qui me réveille. Je regarde autour de moi. Luffy n'est plus couché à côté de moi. Je lance encore un regard dans l'unique pièce de la cabane et aperçois le T-shirt du brun étendu sur la table dans la clairière.

D'un mouvement, je saute au pied du lit et sors de la maisonnette. Après quelques tours sur moi-même, je trouve Filou étendu au pied d'un arbre, revêtu des habits de sa forme humaine. Je me précipite vers mon chien et le soulève. Sa truffe est froide et très humide et ses yeux sont vitreux. Merde! Sans penser à prendre mes chaussures ou mon portable restés dans la cabane, je file vers la maison de mes parents, Filou dans mes bras.

Bizarrement, les arbres semblent avoir changé de place et les chemins donnent l'impression d'avoir doublé de longueur. Par deux fois, je me retrouve à sortir du mauvais côté ou à prendre le mauvais croisement, mon sens de l'orientation étant ébranlé par ma peur panique.

Finalement, j'arrive en vue du portail qui entoure la maison. Je le franchi d'un saut et cours vers la porte d'entrée, que j'ouvre brusquement. Je déboule dans le salon, trouvant ma sœur et Nami en pleine discussion.

-Fanny, donne-moi les clés de ta bagnole, j'hurle avec panique.

La blonde se tourne vers moi, affichant un air de surprise sur le visage.

-Pourquoi?

-File-les moi!

Comme elle ne semble pas réagir, je pose Filou sur le sol et attrape furieusement le sac de ma sœur pour le vider sur le carrelage de l'entrée. Je m'empare des clés de sa voiture et de son portable, les enfile dans une poche et reprends Filou dans mes bras pour filer vers le garage, sous les yeux ébahis des deux filles.

Une fois dans la voiture, j'attache Filou sur le siège avant et démarre. Alors que j'allais sortir dans la rue, Fanny et Nami arrivent dans le garage.

-Sandy, qu'est-c'qui se passe, me demande ma sœur en couvrant le bruit de la voiture.

-Pas le temps de t'expliquer.

-Et où est Luffy?

Je ne réponds pas, posant simplement ma main sur mon chien qui pousse une autre plainte, puis mets la première et m'engouffre dans le trafic.

OoO

-Alleeeeez, réponds!

La voiture file sur l'autoroute en direction de Nagoya.

-Oui allô, fait enfin la voix de Zorro dans le combiné.

-Zorro, Luffy est malade.

-Quoi? Comment ça?

-Je sais pas trop, mais il est vraiment pas bien. Il est devenu Filou et semble vraiment souffrir de quelque chose. Je l'emmène à l'hôpital pour animaux de Nagoya.

-Ça marche. Je préviens Chopper et j'arrive.

-Tu vas mettre trop de temps avec le Shinkansen. C'est bourré de monde à ces heures-là.

-T'en fais pas, je vais prendre ma moto. Je serai à l'hôpital dans deux ou trois heures.

Il raccroche, et je fais de même. Filou gémit encore sur son siège.

-Shht, shht, calme-toi. Tout va bien se passer. Je vais pas te laisser comme ça, je te le jure.

J'attrape la sortie d'autoroute et me dirige vers la ville.

OoO

Après m'être garé en trombe dans le parking de l'hôpital pour animaux, je prends Filou dans mes bras et déboule dans l'entrée de l'établissement. D'un coup d'œil, je trouve l'accueil.

-Excusez-moi! Mon chien est vraiment mal.

Sans se presser, la femme qui se trouve derrière le comptoir finit de s'appliquer du fard à paupière avant de lever les yeux vers moi.

-Vous désirez?

Si je n'étais pas aussi galant avec les femmes, je l'aurais déjà étranglée.

-Mon chien est malade.

-Faites voir, elle dit en se levant.

Je pose Filou sur le plat du comptoir et la femme se met à l'ausculter rapidement.

-J'appelle immédiatement un vétérinaire, elle finit par dire en attrapant le téléphone posé devant elle.

Quelques minutes plus tard, un petit vieux avec une barbe et un chapeau de nomade arrive en courant, accompagné d'un homme mesurant presque le triple de sa taille et habillé d'une blouse deux fois trop petite pour lui.

-Quel est le problème, demande le premier véto.

-Ce chien est en danger, résume la secrétaire.

-Vous êtes le propriétaire, questionne le second homme.

-Oui.

-Il faut l'amener dans une salle d'auscultation, et vite, ordonne le petit vieux en sautillant pour pouvoir voir Filou.

-Bien docteur.

Sans délicatesse, le coton-tige prend mon chien dans ses bras et se dirige vers une double porte. Je m'apprête à le suivre, mais la secrétaire m'arrête en m'attrapant le bras.

-Venez. Je vais vous installer dans la salle d'attente. Vous voulez quelque chose à boire? Ou à manger?

-Non merci, je n'ai pas faim.

-Alors… vous voulez peut-être des chaussons? Vous n'avez pas de chaussures.

D'un regard, je remarque qu'effectivement j'ai oublié de prendre mes chaussures dans le QG et que j'ai un peu mal à la plante des pieds.

-Volontiers.

-Je vous apporte aussi une couverture.

La secrétaire me laisse dans une salle vide remplie de chaises. Sans conviction, je me laisse tomber sur la première que j'atteins. Mon cerveau est vide, seule la peur est là, faisant trembler mon corps. Luffy. Je plonge mon visage dans mes mains tandis que je sens la couverture amenée par la secrétaire entourer mes épaules, m'apportant une légère chaleur qui calme mes tremblements.

-Si vous désirez quelque chose, je suis au secrétariat.

J'entends ses pas quitter la pièce.

(POVL)

Je me réveille doucement sous un arbre. Au-dessus de ma tête, je vois les feuilles bouger sous le vent, et j'entends le ruisseau couler à mes côtés.

-Luffy?

Lentement, je me redresse et m'appuie contre le tronc.

-Luffy, ça va?

Je pose mon regard encore flou sur la masse sombre qui s'avance vers moi.

-Filou?

-Ouf, tu es encore vivant.

-Où suis-je, je demande en regardant autour de moi.

-Tu es dans tes rêves.

Ma vision devient plus claire et je reconnais l'endroit où je vais quand je dors.

-Pourquoi… pourquoi je suis ici?

-Tu es tombé malade. Les vétérinaires t'ont endormis pour l'opération.

-Une opération? Mais… de quoi?

-Je ne sais pas. J'ai pas trop compris.

Je pose ma main sur la tête du chien noir assis à mes côtés. Mon dieu, que je suis fatigué.

-Filou?

-Oui?

-Pourquoi j'ai ce corps? D'habitude, je suis Filou quand je viens ici.

-Je sais.

-Tu sais pourquoi?

-Et bien… c'est peut-être parce que l'esprit humain a gagné la partie.

-Comment ça?

-Tu te souviens de ce que Chopper a dit la première fois que tu l'as vu?

-Oui. Il a dit qu'il y avait deux esprits dans mon corps.

-Et?

-Et que si l'on empêchait l'un d'eux de s'exprimer, il pourrait détruire l'autre, ou se détruire lui-même.

-Tu as une bonne mémoire.

Je caresse le poitrail du chien, puis ferme les yeux pour les reposer un peu.

-Ça veut donc dire que l'esprit humain s'est imposé, je demande finalement en rouvrant un peu mes yeux.

-Oui. À partir de maintenant, tu es un humain, et non un chien.

-Pourquoi?

-Tu es resté très longtemps sous ta forme humaine. Ton corps s'est habitué à rester sous cette forme, et l'esprit a suivi le mouvement.

-L'esprit et le corps sont donc liés?

-Oui.

-Que vas-tu devenir?

-Je vais partir.

-Quand?

-Quand tu seras réveillé, je serais encore là. Mais pas pour longtemps. Je te laisse encore deux transformations, puis je partirai.

-Deux transformations. C'est peu.

-Mais c'est tout ce que ton corps pourra supporter. Si je t'en laisse plus, ton corps pourrait avoir de graves problèmes par la suite et pire, tu pourrais rester dans une forme intermédiaire.

Je reste silencieux, mon regard porté vers le loin. Lentement, je sens mes yeux se fermer et, lorsque je replonge dans le sommeil, je sens une larme couler le long de ma joue.

(POVS)

-Sandy!

Je lève les yeux vers Zorro qui s'approche rapidement de moi, habillé de mon manteau de moto, un casque à la main.

-Sandy, comment va Filou?

-Je ne sais pas, je réponds avec une petite voix. Personne n'est venu me dire ce qui se passe.

-Et tu n'as pas pensé à demander?

Je secoue la tête et replonge mon visage dans mes mains. Zorro ronchonne, puis se dirige vers une infirmière.

-Pouvez-vous nous dire ce qui se passe? Comment va son chien?

-Vous êtes de la famille?

-Je suis son meilleur ami et l'ancien propriétaire du chien.

-Je suis désolée. Seul le propriétaire légitime peut être mis au courant des avancées des soins.

-Vous pouvez lui dire, je dis avec lassitude. Il est digne de confiance.

-Bien.

J'entends l'infirmière chercher dans ses fiches.

-Voila. Votre chien vient d'être transféré au bloc opératoire.

Cette nouvelle me fait un tel choc que je saute sur la femme en blouse blanche.

-QUOI? FILOU EST AU BLOC?

-Oui. Les vétérinaires ont décelé une grave infection au niveau des intestins et de la cavité anale, elle explique rapidement. Ils ont pris l'initiative d'opérer afin d'augmenter les chances de survie de votre chien. Et veuillez lâcher ma veste, s'il vous plaît!

Je n'entends pas la dernière phrase. Une… une infection des intestins et de la cavité anale? Lentement, je me sens revenir à mon siège, guidé par les mains fortes de Zorro.

-Sandy? Ça va?

Le souvenir de la nuit dernière me revient doucement en mémoire. Tous mes gestes me reviennent. Tout à coup, vers la fin de mes pensées, je revois l'instant où Luffy pousse un long gémissement, crispant son visage plus qu'il ne faut.

-Sandy, qu'est-ce qui se passe, fait la voix lointaine de Zorro. Tu deviens pâle.

-Zorro, je dis en m'agrippant à lui, je… je crois que je sais ce qui s'est passé.

-Vraiment?

-Je… j'ai… c'est… c'est moi qui l'ai rendu comme ça.

-Quoi?

-Nous avons fait l'amour hier soir et… je crois que j'ai été un peu trop brutal. Il… il a poussé un gémissement de douleur avant la fin. Zorro, je fais en levant mes yeux vers son visage, c'est moi qui l'ai rendu malade.

Je sens un sentiment de culpabilité m'étreindre la poitrine.

-Attends un moment! Tu es en train de me dire que tu l'as blessé pendant vos ébats?

Je hoche de la tête.

-Mais… comment l'infection est venue? À cause du lit?

-Non. J'ai changé les draps avant que l'on ne vienne. Et j'ai aussi lavé le sol et les murs.

Zorro plonge dans ses pensées, mais il est interrompu par l'arrivée du vétérinaire géant dans la salle d'attente.

-Monsieur Sandy?

-Oui, c'est moi, je fais en me va mon chien?

-Tout danger est écarté. Nous avons procédé à un lavage intestinal ainsi qu'à une désinfection totale des muqueuses du gros intestin. Par contre, j'aurais quelques questions à vous posez avant que vous ne…

-Où est mon chien, je demande précipitamment.

-Vous pourrez voir votre chien après avoir…

-Le monsieur veut savoir où t'as foutu son chien, susurre face de laitue en attrapant le véto par le col et en tripotant son katana blanc de sa main libre –depuis quand il l'a lui?

Le vétérinaire défie du regard mon ami, puis soupire longuement. Avec lenteur, je vois le coton-tige s'installer confortablement sur le carrelage, la tête appuyée sur son bras gauche, puis tirer de sa poche un cache yeux à carreaux qu'il place devant ses yeux avant de lâcher:

-Votre chien est dans la salle numéro 13 du secteur B.

Je dévisage l'asperge, qui s'endort tranquillement aux pieds de l'infirmière, puis jette un regard à face de melon, qui est tout aussi abasourdi que moi. Finalement, je détale dans les couloirs en direction de la pièce où Filou se trouve, Zorro à mes trousses.

Secteur B, secteur B. À droite! Je regarde les numéros affichés sur les portes. 11… 12… 13! Je m'arrête devant la porte dans une glissade maîtrisée, puis pose la main sur la poignée.

-Monsieur, monsieur, fait une voix sur ma droite.

-Quoi, je lance furieusement en me tournant vers le minuscule vétérinaire au chapeau de nomade.

-Vous n'avez pas la permission de voir votre chien. Il est encore sous anesthésiant.

Tout à coup, je vois le p'tit vieux barbu s'élever du sol sous l'action d'une main de Zorro, qui l'amène dans la salle opposée.

-Tu peux y aller mon gars. Le monsieur et moi allons avoir une petite discussion sérieuse.

Tête d'épinards fait un signe de la main avant de refermer la porte de la salle numéro 14. Merci Zorro. Je prends une grande inspiration, puis entre dans la salle.

La pièce ressemble à s'y méprendre à une prison en miniature. Les animaux blessés sont installés dans des cages étroites entreposées les unes sur les autres, sans aucun autre confort que des coussins troués posés sur le sol des cages.

Du regard, je me mets à chercher mon chien, et l'aperçois plus loin, encore endormi au-dessus d'un Yorkshire excité et d'un labrador auquel il manque une bonne partie de l'oreille droite. Je m'approche de la cage et pose mes mains contre la grille, observant Filou qui me tourne le dos dans son sommeil.

-Filou, j'appelle doucement, tu m'entends? Filou?

Mon chien couine dans son sommeil, mais ne bouge pas. Je réitère mon appel, sans réponse. Je recule d'un pas et examine la cage. Où est-ce qu'on ouvre ce truc? Je repère le verrou et l'ouvre, faisant pivoter la grille.

Avec douceur, je pose ma main sur le ventre de Filou et commence à le caresser tendrement, l'appelant de temps à autres.

Finalement, Filou commence à bouger sous ma main. Au fur et à mesure que je passe mes doigts dans ses poils, il remue une patte, une oreille, puis finit par lever la tête et se tourner vers moi, le regard encore tout flou.

-Filou!

Il émet un jappement puis se met à tirer la langue.

-Content de te voir aussi. Tu m'as fait peur.

Avec tendresse, je passe mes mains sous son corps et le prends dans mes bras pour le poser sur le sol.

-Est-ce que tu peux devenir Luffy, s'il te plaît?

Le chien aboie, puis se transforme. Mon cœur manque un battement lorsque le brun lève vers moi un visage réjoui. Oubliant ma peur et ma panique du matin, j'attrape son visage et l'embrasse comme je ne l'ai jamais embrassé auparavant: un baiser doux et timide.

-Sandy.

-Ça va?

-Ça peut aller, il fait avec une petite voix. J'ai mal.

-Ça va passer. J'ai eu si peur.

-Je vais mieux maintenant.

-Mais… quand je t'ai vu ce matin, allongé sur le sol en couinant de douleur, j'ai bien cru que tu allais mourir, je dis en sentant pour la troisième fois de la journée des larmes me monter aux yeux.

Délicatement, Luffy m'étreint dans ses bras et essuie mes larmes avant de m'embrasser à son tour.

-C'est… c'est à cause de moi que tu est malade. Oh, Luffy, je suis si désolé.

-Shhht, shhht, pleure plus. C'est passé. Je suis vivant maintenant.

-Oui mais…

Il m'attrape le menton et pose son regard dans le mien.

-Sandy, tout va bien. On oublie tout et on continue comme d'habitude, il lance avec un sourire franc.

-Luffy, je murmure avec un sanglot. Comme ton sourire m'a manqué, je dis avant de l'étreindre.

Nous restons un bon moment ainsi, sur le carrelage hideux de la salle 13 du secteur B.

OoO

-Maintenant que vous avez vu votre chien, puis-je vous posez des questions, me demande le p'tit barbu avec un air mauvais sur le visage.

-Bien sûr.

Je jette un regard à Zorro, qui sifflote dans un coin, les jambes croisées et les mains derrière la tête. Je me demande bien ce que tu lui as fait mon vieux.

-Bien. Depuis quand avez-vous votre chien?

-Ça va faire deux ans et demi au mois de juillet.

-Quel âge avait-il quand vous l'avez acheté?

-Reçu. Il avait trois mois.

-Bien. Avez-vous remarqué une attitude étrange de la part de votre compagnon ces derniers temps?

Oui. Ça fait un an qu'il peut se transformer en homme.

-Non.

-Mange-t-il assez?

Et comment! Il avale le triple de ma ration à chaque repas.

-Oui.

-Combien de fois par jour?

-Une poignée de croquettes le matin et un repas complet le soir –si l'on excepte les repas qu'il prends avec moi sous sa forme humaine.

-Est-il vacciné contre la rage?

-Oui –ainsi que le tétanos, la grippe, la variole, la rubéole, les hépatites et je ne sais plus quels autres vaccins.

-Mmmh, il marmonne en se grattant la barbe avec son stylo. A-t-il copulé avec une femelle?

-Non, je réponds en esquissant un léger sourire –il préfère les humains mâles, moi plus particulièrement.

-Bien.

Le vieux barbu prend une longue et profonde respiration avant de me poser une dernière question.

-Monsieur Sandy, avez-vous des rapports… sexuels avec votre chien?

Je commence à fixer le plafond. Je m'attendais à cette question, vu qu'ils ont nettoyé l'anus de Filou et qu'ils y ont trouvé mon sperme. Je prends à mon tour une profonde respiration, puis fait face au vétérinaire.

-Oui.

Un long silence s'installe dans la pièce, uniquement brisé par les ronflements de Zorro dans mon dos –faudra un jour lui apprendre à ne pas s'endormir dans ce genre de situations. Enervé par l'attitude de méduse périmée, j'attrape le bloc-notes du véto et le lance sur le mollusque qui pionce pénard dans son fauteuil.

-Gn'hein, il grogne alors que le bout de bois s'éclate sur sa figure. TU M'CHERCHES BLONDINET DE MES DEUX?

Je lui lance un air de défi du fond de mon fauteuil.

-TU VAS VOIR, il s'exclame en portant la main à son katana.

-Pas maintenant tu veux? Je dois répondre aux questions de ce monsieur avant.

Je reporte mon regard sur le p'tit vieux, qui me dévisage avec une expression ahurie sur le visage.

-Vous avez d'autres questions ou je peux commencer à expliquer le problème?

Le barbu se secoue, puis attrape une feuille de papier qu'il pose sur la table devant lui.

-Bon. Vous êtes zoophile donc?

-Non.

-Mais vous venez de dire que…

-Que j'avais des relations sexuelles avec mon chien, oui. Mais je ne suis pas zoophile, je suis gay.

-Je ne vous suis pas.

Je me penche en avant, posant mes coudes sur mes genoux.

-Est-ce que vous me croirez si je vous dis que mon chien peut se transformer en humain?

À la tête qu'il affiche, il ne me croit pas.

-Bon. Zorro, va chercher Luffy s'il te plaît!

-Et pourquoi je le ferais?

-Parce que je te le demande, je fais avec un regard mauvais.

Ronchonnant, tête d'algues sort de la pièce et reviens, un bon moment plus tard, accompagné de Luffy, qui est drapé dans une couverture.

-T'en as mis du temps!

Zorro grogne et va s'installer dans son fauteuil. Il s'est perdu, comme d'hab'.

-Qu'est-ce que vous voulez me prouver, demande le vétérinaire, un poil énervé.

-Luffy montre-lui!

Le brun acquiesce puis redevient Filou, arrachant un cri de panique au vieux barbu qui s'accroche au lampadaire à côté de lui.

-C'est quoi ce truc?

-Je vous présente mon chien, Filou, je lance en désignant l'animal. Vous me croyez maintenant?

-……

-Je prends ça pour un oui.

-C'est… comment…

-Il a simplement mangé un fruit qui lui a donné cette capacité. Et c'est avec l'homme que vous avez vu que j'ai des relations sexuelles.

Il en reste baba, accroché à son lampadaire comme un orang-outan à sa branche. Lentement, je le vois descendre de son perchoir, puis se réinstaller dans son fauteuil.

-C'est une histoire incroyable. J'aimerais beaucoup analyser de fruit.

-Désolé de vous décevoir, mais je possède le label Devil Fruits®, fait Zorro de son fauteuil. Et les seules personnes à pouvoir analyser mes produits sont les scientifiques avec lesquels j'ai des relations. Des relations professionnelles, il ajoute.

Le vieux réajuste son chapeau sur sa tête, puis note quelque chose sur son papier.

-Je peux ramener Filou dans sa cage, je demande en me levant.

-Hein? Euh… oui, bien sûr.

-Allez, viens mon chien, je dis en prenant l'animal dans mes bras. Tu vas rester un moment en observation avant de pouvoir sortir de cette prison.

-Évidemment, cette discussion restera confidentielle, fait la voix de Zorro alors que je passe le pas de la porte.

-Bi… bien sûr, répond le vétérinaire avec une voix tremblante.


Ben voila, ceux qui pensaient que la relation entre Sandy et Luffy était de la zoophilie sont fixés (j'espère).

Dans le chapitre suivant, nous rencontrerons quelqu'un qui a changé la vie de Zorro et Sandy prendra son courage à deux mains pour faire quelque chose de très difficile. À la semaine prochaine donc.