Auteur: TiaKin

Genre: M

Tiré de la série: One Piece

Disclaimer:

Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps (normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée).

Réponse aux reviews:

Angel: ... °pleure de joie (enfin une review)° ... ... Nooooooon!... °aurait plutôt utilisé un sabre pour ça° Merci quand même pour le petit PS (va voir les miens à la fin). °va mettre des fleurs sur la tombe d'Angel°

Honigiri: C'est vrai, Angel n'a pas apprécié °rires°. Pour Shanks par contre, j'avais bien une idée, mais je l'ai mise à la poubelle, ne voulant pas faire traîner ma fic en longueur. Mais tu peux allègrement me torturer, puisque les chapitres sont déjà écrits/corrigés/mis en réserve sur ffnet, alors... (avant de me torturer, lis les PS à la fin, je pense que ça va te plaire).


Quelque chose se trame.

Je regarde sans vraiment les voir les paysages défiler derrière la vitre, repensant aux deux derniers jours passés dans la famille de Sandy: les repas tendus, les balades dans la forêt en compagnie des neveux de Sandy, mes nuits passées à me relever à minuit pour aller dormir avec Sandy, nos réveils en sursaut avant que le reste de la famille ne se réveille et le coup de fil des vétérinaires.

Je me souviens encore du visage que Sandy a affiché au fur et à mesure que la conversation avançait: de pire en pire. À la fin, Sandy a raccroché et a lâché en plaçant sa tête dans un coussin:

-Tu voudras jamais me croire.

-Quoi?

-Le vétérinaire nous interdit…

-Quoi?

-… toute activité nocturne pendant…

-Combien de temps?

-… deux… semaines, il a achevé avec une plainte.

Je suis resté un bon moment silencieux.

-Mais… 'quoi, j'ai demandé avec une petite voix.

-À cause de tes foutues cicatrices. Ils ont peur que les fils se cassent et que ça provoque une hémorragie.

-Hémo… quoi?

-Une hémorragie. C'est une fuite de sang importante causée par la rupture d'un vaisseau sanguin. C'est dangereux, il a ajouté alors que je penchais la tête sur le côté.

-Merde alors, j'ai lancé en frappant l'accoudoir du canapé avec mes poings. Comment on va faire?

-On va pratiquer l'abstinence.

Je ne savais pas trop ce que ça voulait dire, mais j'étais sûr et certain que ça me plairait pas.

Et ça me plaît pas du tout. Depuis que j'ai cherché dans un dictionnaire, je fais la gueule à Sandy, sans qu'il sache vraiment pourquoi.

-Luffy, tu m'écoutes?

Je tourne la tête vers le blond, qui termine d'écrire quelque chose sur son ordi portable.

-Mmh? Quoi?

-Je te disais qu'il faudra faire le planning pour les jours qui suivrons, il fait après avoir soupiré fortement.

-'Quoi?

-Comme tu peux plus redevenir Filou, tu devras rester seul à la maison et te faire à manger tout seul.

C'est vrai que j'arrive plus à me transformer en Filou depuis l'annonce de notre relation aux parents de Sandy. Ça va beaucoup changer nos habitudes maintenant. Je vais plus pouvoir aller au travail avec Sandy.

-Il va donc falloir t'apprendre à cuire des pâtes, du riz, à faire des omelettes, des tranches panées et des salades correctement. Ça va nous prendre tout le week-end.

Je reporte mon regard sur les champs couverts de fleurs de l'autre côté de la vitre, laissant mon amant dans son trip "cuisine".

OoO

Sandy est toujours en train de planifier les prochains jours dans sa tête et je suis toujours en train de regarder dehors quand une connaissance nous interpelle.

-Sandy? Luffy?

D'un même mouvement, nous tournons la tête vers la rousse habillée dans un jeans à fleurs et un haut orange avec le mot "MONEY" écrit dessus.

-Nami, quelle joie de te voir, dit Sandy en se levant pour lui serrer la main. Que fais-tu ici?

-J'avais un important rendez-vous dans la région. Et c'est ma place ici, elle ajoute en montrant la place vide devant moi.

-Vraiment? Quel heureux hasard. Installe-toi! Tu veux que je mette ton sac dans le porte-bagages?

-Non merci. Je vais le mettre sur le siège libre.

Je fusille Sandy du regard, puis me replonge dans une contemplation excessive du paysage, le menton appuyé sur ma main.

-Vous travaillez à Tokyo Nami-chan?

-Oui. Dans le siège de l'entreprise Explore.

-Explore? Jamais entendu parler. De quel genre de firme s'agit-il?

-Une société de répression des fraudes, répond-elle avec un ton joyeux.

-Ah.

-D'ailleurs, j'ai ici quelques dossiers importants. Vous voulez y jeter un coup d'œil?

-Euh… c'est pas interdit?

-Nooon. Sauf si vous travaillez pour l'une d'entre elles, bien sûr.

-Bien sûr.

Lassé de voir passer des vaches et des maisons, je tourne la tête et vois Nami sortir trois gros classeurs de son sac.

-Wow, je m'exclame. C'est pas lourd?

-Au début, mais après j'arrive toujours à trouver quelqu'un pour les porter, elle explique avec un sourire.

Profiteuse!

-Alors… j'ai ici le dossier de Galley La. Ici celui de Air Guide, ah non! Elle a fait faillite il y a deux jours. Je peux le boucler.

-Galley La, répète Sandy avec un visage neutre. C'est l'entreprise de pub dirigée par Iceberg. Qu'a-t-il fait?

-Pour l'instant, rien. On a juste son dossier parce que son concurrent nous a demandé d'ouvrir une enquête. D'ailleurs, son concurrent est aussi dans mes dossiers. C'est celui-ci, elle finit par dire en posant brutalement le dernier des classeurs sur la tablette devant Sandy.

C'est le plus gros des trois dossiers. Le classeur semble avoir été utilisé de nombreuses fois. Seule l'inscription sur le dessus est encore intacte. Je jette un coup d'œil à Sandy, qui s'est mis à blanchir fortement à la vue du dossier.

-Sandy, ça va, je demande ne posant une main sur son épaule.

-C'est… un dossier sur… l'entreprise Suna.

-Vous connaissez, demande Nami en reprenant le dossier sur ses genoux. Oh, mais je suis bête. Suna est l'une des deux entreprises de pub les plus célèbres du Japon, avec Galley La, bien entendu.

-Je… je travaille aux entreprises Suna… depuis sept ans, bafouille Sandy.

Nami marque une pause dans son mouvement pour ranger ses dossiers.

-Vraiment?

D'un geste rapide, elle ferme son sac et le pose sur le siège à côté d'elle. Aussitôt après, elle tire d'une poche latérale un carnet et un stylo qu'elle pose sur la tablette.

-Vous allez pouvoir m'aider.

-Hein? Comment ça?

-J'ai découvert des choses étranges en faisant les comptes mensuels de Suna.

-Des choses étranges? Quoi comme choses étranges?

-Je ne dois pas vous le dire.

-Dîtes-le moi! C'est important. Si je travaille pour un mec qui fait des affaires pas nettes, je pourrais jamais retrouver du travail par la suite, même si j'ai un bon CV.

-Euh… bon, d'accord, dit Nami, résignée. J'ai découvert que votre directeur, monsieur Crocodile, avait des rentrées d'argent suspectes. Ça varie entre trente et cent millions de bénéfices par mois.

Je vois Sandy ouvrir légèrement la bouche, puis murmurer:

-Trente à cent millions? C'est effectivement suspect.

-J'ai bien tenté d'investir les locaux, mais je n'ai pas obtenu de permission de la part de monsieur Crocodile.

-C'est bizarre.

-Effectivement. Mais le plus étrange encore, c'est cette récente affaire avec Map'in.

-Ah oui. Je me suis occupé de leur commande un mois avant qu'ils ne portent plainte et qu'ils ne nous traînent en justice.

-Ils ont fait faillite deux jours après cette affaire.

-Quoi? Je n'étais pas au courant. Les journaux n'en ont pas parlé.

-Parce que quelqu'un les a payé pour ne pas en parler, dit Nami en feuilletant ses notes.

Je ne comprends pas grand-chose de ce qu'ils disent. Je replonge mon regard dans le ciel bleu, mais trouve rapidement ce spectacle ennuyeux et me retrouve encore à regarder les deux humains qui discutent.

-C'est définitivement étrange. Les journaux qui passent sur la faillite de Map'in, qui était pourtant une entreprise faisant de gros bénéfices et qui avait de nombreuses filiales en Europe et en Amérique, et mon patron qui fait des bénéfices alors que ses employés travaillent de moins en moins bien. Ça sent le coup fourré cette histoire.

-C'est justement pourquoi vous devez m'aider à trouver ce que trame votre directeur, s'exclame Nami après avoir noté quelque chose dans son cahier.

-J'aimerais bien, mais comment?

-Vous devez connaître les locaux par cœur, après sept ans de bons et loyaux services?

-Assez oui. J'ai commencé par faire les décors et par ranger le courrier.

-Vous avez donc visité une bonne partie de l'immeuble.

-On peut dire ça comme ça.

-Vous n'avez rien remarqué d'étrange?

-Non.

-Moi si, je fais en m'étalant sur la tablette. J'ai senti une odeur bizarre dans la pièce aux caisses.

-Quelle pièce aux caisses, demande Sandy en se tournant vers moi.

-Ben… celle où Chopper venait quant il voulait nous voir.

Sandy se met à réfléchir.

-Quel genre d'odeur était-ce, me demande Nami.

-Ben… une odeur… envoûtante. J'avais toujours la tête qui tournait quant on sortait de la salle, et Zorro s'endormait toujours.

-Ça c'est normal, fait Sandy. Il s'endort n'importe où et n'importe quand.

-C'est bon à savoir pour la suite, lance Nami.

Sandy sourit, et Nami lui répond. Est-ce que les humains ont aussi un langage que eux seuls comprennent?

-Ah! La salle des maquettes, s'exclame Sandy en frappant son poing dans sa main. C'est vrai que cette salle n'est utilisée que pour mettre des caisses dont on ignore le contenu.

-C'est ça alors! Si je pouvais en fouiller une, dit Nami en prenant un air désolé et en serrant sa poitrine avec ses bras.

Du coin de l'œil, je fusille Sandy du regard, mais il plonge dans son sac et en sort un papier et un crayon. Il griffonne quelque chose, puis déchire le papier en deux et donne le bout à Nami.

-Qu'est-ce que c'est, je demande.

-Mes coordonnées, au travail et au privé. Si vous pouvez me les donner aussi, afin que je vous contacte par la suite, il fait à Nami alors qu'elle prend le bout de papier.

-Mais bien sûr.

La rousse écrit son numéro de portable sur l'autre morceau de papier, puis range son cahier et son stylo.

Dong dong dong!

-Nous allons arriver à Tokyo, fait la voix métallique du train. Les passagers descendant à cet arrêt sont priés de se préparer à descendre.

-Luffy, on descend.

-Oua!

Sandy se lève et fait descendre nos sacs du porte-bagages, puis me donne mon sac et nous accompagnons Nami sur le quai.

-Si vous trouvez quelque chose, n'hésitez pas à m'appeler, recommande Nami avant de partir.

Sandy lui adresse un signe de la main, puis pose cette dernière sur mon épaule, le temps de me glisser à l'oreille:

-Ne sois pas si jaloux.

Surpris, je le laisse s'éloigner, puis le rattrape en courant.

-Je ne suis pas jaloux, je fais en arrivant à sa hauteur.

Il rigole. Pour la peine, je vais te faire la gueule tout le week-end.

OoO

Le lundi matin, je me retrouve seul à mon réveil. Les yeux encore tous barbouillés par le sommeil, je me lève, emportant la couverture jusque dans la cuisine, où je trouve une note de Sandy posée sur un panier de toasts au beurre.

"N'oublie pas d'éteindre le four après l'avoir utilisé. Bonne journée. Bises."

Renfrogné par le "Bises" du mot, je jette le papier dans la poubelle et part dévorer les toasts encore chauds devant la télé.

OoO

Après une bonne heure de dessins animés et vingt toasts, je décide d'aller prendre une douche et de m'habiller. En passant devant la chambre à coucher, je pose la couverture sur le lit.

Une fois dans la salle de bain, j'enlève mon pyjama et m'installe sous le jet.

Lentement, je me détends; l'eau me coulant le long du corps me délasse les muscles du dos et des épaules. J'aurais pas dû essayer de porter cette boîte hier soir. J'ai mal maintenant.

Au bout d'un certain temps, je sors de mes rêveries et commencer à me savonner le corps et les cheveux. Mon dieu. Ça fait que quatre jours, mais ce que j'ai envie. Soigneusement, j'enlève toute trace de savon de mon corps, puis reste encore un long moment sous l'eau chaude, pleurant sans raison.

Me reprenant, j'éteins le jet et sors de la cabine de douche, attrapant une serviette avant de sortir de la salle de bain. D'un revers de main, j'essuie mes larmes. Mon dieu, Filou me manque.

J'entre dans la chambre et m'essuie entièrement avant d'aller fouiller dans l'armoire. J'en sors un pantalon en toile noire, un T-shirt sans manches de couleur rouge et un slip bleu à rayures blanches. Une fois habillé, je vais étendre ma serviette dans la salle de bain et vais chercher mon livre que j'ai abandonné hier sur la table à manger.

Confortablement bien installé dans le canapé, je reprends ma lecture.

OoO

"Lentement, la peur montait en elle. La jeune fille sentait approcher d'elle cet animal assoiffé de sang qui la poursuivait depuis déjà une semaine. La neige crissait sous chacun des pas de la Bête qui avait une respiration bruyante, profonde.

Tout autour d'elle, il n'y avait que cette couche de neige et le noir, l'empêchant de déterminer d'où pouvait bien provenir les bruits de pas. Un souffle se fit encore entendre, et elle bloqua sa respiration avec ses mains. Tous ses muscles tremblaient de froid –ou était-ce de peur? Elle ne le savait pas elle-même.

Un bruit se fit encore entendre, la faisant sursauter. S'armant de courage, elle contourna avec une extrême prudence le pan de mur contre lequel elle s'était appuyée. Rien, ni derrière le mur, ni devant. Mais d'où allait venir la Bête?"

Les doigts crispés sur les pages du livre illustré trouvé dans la bibliothèque des parents de Sandy, mes yeux sautent d'une ligne à l'autre. Je ne sais pas combien de temps j'ai pris pour lire les six chapitres qui ont précédés celui que je lis, mais mon cerveau ne semble pas avoir l'intention de s'arrêter en si bon chemin –et surtout pas à un moment si crucial.

"La jeune fille revint à sa place, le dos appuyé contre les briques du vieux mur et les bras croisés sous le froid. Des yeux, elle scruta le peu qu'elle put voir devant elle, l'oreille aux aguets, mais plus aucun bruit ne lui parvenait.

De la neige tomba d'un arbre, quelque part dans l'obscurité, puis un oiseau s'envola, avant que le silence ne revienne, pesant sur les nerfs de la femme.

Elle ne savait plus quoi faire. Devait-elle fuir, comme elle l'avait fait depuis une semaine, ou devait-elle attendre que la Bête s'éloigne d'elle-même? Dans les deux cas, elle pouvait se faire attaquer, mais elle était tellement fatiguée que ses jambes n'auraient pu la conduire en sûreté.

Elle ferma les yeux, concentrant son attention sur les bruits alentours. Rien. Uniquement le silence. Même sa respiration était muette.

Tout à coup, de la neige tomba sur son épaule et la fit sursauter. Elle posa ses yeux sur la matière blanche et froide qui reposait à présent sur son épaule, puis, lentement, elle leva les yeux vers les hauts du mur.

La Bête, animal énorme et noir, aux dents aussi élimées que des lames et aux yeux injectés de sang, se tenait perchée au-dessus d'elle, la fixant de son regard effrayant, prête à se jeter sur elle.

La jeune femme resta muette une seconde, puis inspira et hurla de toute la force de ses poumons, déchirant le silence de la nuit."

Au moment où je lis cette ligne, le téléphone sonne, me faisant faire un bond en avant en hurlant, projetant mon livre en l'air. N'attendant pas une seconde, je cours me réfugier dans mon lit et me recouvre de la couverture, murmurant:

-J'ai rien fait. J'ai tué personne.

Avant de reconnaître le tintement du téléphone de l'appartement. Me sentant horriblement stupide, caché sous ma couette, je vais répondre.

-Allô, Luffy à l'appareil.

-T'as mangé, fait la voix de Sandy dans le combiné.

-Nan!

-Tu sais qu'il est plus de deux heures?

Je jette un regard sur la montre qui trône sur le mur de la cuisine, puis porte ma main à mon ventre qui se met ostensiblement à grogner de faim.

-Oups, je lâche en rougissant.

-Mange, m'ordonne Sandy avant de raccrocher.

Je regarde le téléphone d'un air surpris, puis hausse les épaules et vais fouiller dans le frigidaire. J'y trouve un reste de ragoût d'hier soir, ainsi que des légumes vapeurs et du fromage. Vais me faire des pâtes avec. Je sors les trois ingrédients de mon repas du frigo et vais les poser sur la table, avant d'aller remplir une casserole d'eau.

Une fois les pâtes plongées dans leur eau, je programme le minuteur en forme de canard et vais me couper une tranche de fromage pour faire taire mon ventre. Et pourtant, c'est pas midi douze.

Le minuteur sonne et j'égoutte les pâtes, que je mets sur une assiette, puis vais réchauffer le ragoût et les légumes dans le micro-onde.

OoO

Une fois mon repas avalé, je place la vaisselle dans l'évier, range le fromage dans le frigidaire, avant de retourner dans le salon pour continuer mon livre. Arrivé devant le canapé, je cherche du regard mon bouquin, mais ne le trouve pas. L'est où? Je fouille derrière le meuble, sous les coussins, sous le tapis, derrière les fauteuils et la télé. Rien.

Je me frotte le crâne en passant en revue du regard toutes les cachettes où pourrait se cacher un livre. Je décide d'étendre mon champ d'action à la cuisine, mais toujours sans résultat.

-Mais l'est où ce chreugneugneu de livre, je fais avec exaspération en revenant au milieu du salon.

Soudainement, je pose mes yeux sur la plante en pot qui gît dans un coin de la pièce, coincée entre le canapé et une lampe. C'est bizarre. Les plantes ont des feuilles carrées d'habitude? Je m'approche de la plante et écarte deux de ses branches, trouvant mon livre qui semble y avoir atterri.

Levant le livre avec deux doigts –comment t'as fait pour arriver là toi?–, je le dépoussière un peu, puis vais me réinstaller dans le canapé.

OoO

-Luffy, fait la voix de Sandy dans l'entrée. Je suis rentré.

-Mmh, je marmonne, plongé dans mon livre –je l'ai bientôt fini.

J'entends les pas du blond qui s'approchent, puis vois du coin de l'œil des pieds s'arrêter devant le canapé.

-Luffy, tu pourrais avoir un peu de considération envers l'homme qui a travaillé toute la journée pour rien.

-Mmmh.

Soudainement, mon livre disparaît de mes mains.

-Héé, je m'exclame en me tournant vers Sandy. Mon livre!

Il affiche un tel air de défi, que je ne peux m'empêcher de lui sauter dessus pour récupérer mon bouquin.

-Je l'ai… presque… fini, je fais en tentant de reprendre le livre des mains de mon amant.

Tout à coup, Sandy lance le bouquin en arrière et m'attrape par la taille, plaquant ses lèvres sur les miennes. Je suis d'abord surpris, puis passe mes bras autour de son cou pour approfondir le baiser.

-C'est mieux, lâche Sandy en rompant le contact.

-J'ai pas fini de lire.

-Tu pourras finir après.

-Après quoi?

-Après que je t'aie dévoré en entier, il fait en me mordillant le cou.

D'un geste rapide, je me défais de ses bras et saute sur mon livre, avant de fuir vers la chambre d'amis et de m'y enfermer à double tour. Aussitôt le verrou fermé, j'entends Sandy frapper contre la porte d'un air rageur.

-Luffy! Ouvre-moi!

-Nan! Je finis mon chapitre et je suis à toi.

Un dernier coup rageur et le silence vient. Je souris de mon succès, puis saute sur le lit pour finir les dernières pages de mon histoire.

OoO

Après deux semaines d'abstinence effroyables, nous pouvons enfin faire l'amour. En tout cas, c'est bien parti. Nous sommes samedi, Zorro est en week-end avec Nami, Pipo passe la journée au parc d'attraction avec sa fille et sa femme, et Sandy a expressément demandé à ce qu'on ne le dérange pas de la journée.

Sandy veut profiter de la journée pour ne pas sortir de la chambre à coucher. Dès mon réveil, il m'a accueilli avec un baiser torride et des caresses plus qu'excitantes. Ont rapidement suivis l'habituel vol plané des pyjamas et les léchouilles corporelles Made in Sandy.


Zone sensible.


Le corps brûlant de désir, je gémit doucement sous l'action de la langue de Sandy sur mon sexe et de ses doigts dans mon anus. Un frissonnement, puis deux, puis trois me parcourent l'échine.

N'en pouvant plus, je lâche un râle de plaisir, obligeant Sandy à me lâcher un moment les parties génitales pour me lécher l'anus.

Alors que sa langue entre dans l'interstice, la sonnerie de l'entrée retentit, arrachant un grognement à Sandy qui interrompt son geste.

-Et merde!


Et on continue.


La sonnerie se refait entendre, insistante. Déstabilisé, je vois mon amant remettre son bas de pyjama et sortir de la pièce, me laissant couché sur le lit, et avec une frustration telle que je ne peux retenir mes mots contre l'importun.

-Qui ça peut bien être, fait la voix de Sandy dans l'entrée. Oooh! C'est Chopper.

Le traitant de tous les mots qui me viennent à la tête, j'explose de colère sur le matelas.

-Salut Chopper, fait la voix lasse de Sandy alors qu'il ouvre la porte.

-Salut. J'ai une grande nouvelle. Je peux entrer?

-Euh…

N'hésite pas!

-C'est que… tu vois…

Énervé, je saute à terre et file vers l'entrée. Je passe devant Sandy, me retourne et l'attrape par la taille pour le porter sur mon épaule. J'entre dans l'appartement et referme la porte en disant:

-Attends dix minutes, avec une voix féroce à l'adresse du scientifique étonné.

-Luffy! Lâche-moi!

Je le porte jusque dans la chambre et le jette sur le lit. Avant qu'il n'ait pu faire le moindre geste, je me jette sur lui et lui enlève son pantalon de pyjama.

-Luffy!

-Ça fait deux semaines qu'on a rien fait, je lance avec une voix forte. C'est pas un renne humanoïde qui va m'empêcher de m'envoyer en l'air avec toi!

Sandy a les yeux qui grossissent de surprise.


Et ça recommence (nyark).


Ne lui laissant plus le choix, je l'embrasse, le plaquant contre le matelas, puis me place sur son sexe et l'introduit en moi. Doucement, je commence des mouvements de va-et-vient, me penchant en avant pour plus de facilité dans mes mouvements.

Semblant trouver que je ne vais pas assez vite à son goût, ou pas assez profond, Sandy pose ses mains sur mes fesses et accélère mes à-coups, m'empalant de temps à autre un peu plus fort sur son pénis.

-Nnh… Sandy.

Mes gémissements sourds deviennent des râles de plaisir, chacun de mes frissons se transforment en vagues de sensualité qui me parcourent tout le corps, créant des tremblements agréables le long de mes côtes et de ma taille.

Soudainement, les sensations s'accentuent. Sandy varie l'intensité des va-et-vient, levant parfois les fesses pour aller au fond ou frotter son sexe contre les parois de mon anus.

Enfin, je me courbe en avant dans un râle plus fort que les autres, jouissant sur le ventre de Sandy, qui continue malgré tout. Je reste courbé un moment, la tête posée sur son torse, puis sens son sexe avoir un spasme avant que son sperme ne remplisse mon anus.

Je m'affale finalement sur son ventre, son pénis toujours en moi.

-Ça va, il me demande d'une voix saccadée.

Je marmonne quelque chose qui ressemble à un "oui", puis il retire son sexe.


C'est fini.


-Repose-toi un peu. Je vais voir Chopper et on recommencera quand tu seras d'aplomb, il dit en me recouvrant de la couverture.

J'esquisse un sourire et ferme les yeux, sombrant dans un sommeil léger dans lequel j'entends Sandy ouvrir la porte, émettre des excuses et inviter Chopper à s'installer dans le salon.

(POVS)

-Encore désolé pour ce que s'est passé, je dis en posant une tasse de thé devant Chopper.

-C'est rien, il m'assure avec les joues encore un peu rouges. Je peux comprendre.

Je m'assieds face au scientifique, qui se met à siroter son thé. Je porte mon verre d'eau à mes lèvres et le vide d'un trait –c'est fou ce que ça crève de baiser.

-C'est quoi cette nouvelle fantastique, je demande.

-Oh! Oui. J'ai finalement découvert ce qui transformait Filou, il dit en sortant de sa poche un fruit rose en forme de courge. En décortiquant le fruit, j'ai pu séparer deux gènes de transformation.

-Deux gènes, je fais en posant mon verre vide sur la table.

-Oui. Filou a mangé tout le fruit, sauf la tige au-dessus, n'est-ce pas?

-Oui.

Chopper se met à couper la courge rose avec un couteau de poche, puis me montre les pépins.

-Ce sont des pépins, je fais remarquer en haussant les épaules.

-Des pépins, oui, mais qui contiennent le second gène. Grâce à mes observations, j'ai pu déterminer ce que Luffy pourrait obtenir comme pouvoirs autres que sa transformation.

-Qui est désormais terminée, je lâche en me levant pour me resservir d'eau.

-Quoi?

-Luffy ne peut plus redevenir un chien.

-Co… comment ça?

-D'après lui, l'esprit de Filou a disparu de son corps, j'explique en remplissant mon verre au robinet. Filou lui a expliqué que c'est parce qu'il restait trop longtemps sous la forme de Luffy, et que donc, ses cellules s'habituaient de plus en plus à cette forme.

-Ça veut donc dire que si Luffy tente de redevenir un chien…

-Il risque de rester bloqué dans une forme intermédiaire. Oui.

-Je… je n'avais pas prévu cette éventualité, dit Chopper avec un air d'excuse.

-On n'avait pas prévu non plus qu'il allait devenir gay. C'est le fruit du hasard.

-Mais… on aurait pu éviter cette issue.

-En faisant quoi? En obligeant Luffy à se changer en chien chaque nuit, ou à l'obliger à rester sous cette forme? Ça aurait revenu au même. On aurait obtenu le même résultat, mais dans l'autre sens. Et pour tout dire, je préfère nettement que Luffy soit comme ça.

-C'est hypocrite de ta part, s'insurge Chopper en se levant, renversant son thé sur la table.

-Hypocrite? Peut-être bien. C'est vrai que j'aurais pu ne jamais l'éduquer comme un humain et l'obliger à continuer notre vie d'avant, arrivant doucement à la mort de l'esprit humain! Là j'aurais été hypocrite, je lance avec colère. Mais c'est toi qui m'as dit que si je faisais ça, les deux esprits entameraient une lutte et il y aurait la mort d'un des deux esprits.

-Tu rejettes la faute sur moi?

-Pas tout à fait. Quand tu m'as dit ça, j'ai pensé que ça aurait pu tourner à la mort des deux esprits, et que je verrais Filou souffrir sans pouvoir y remédier. Je ne voulais pas voir mon chien mourir par ma faute!

Je me rassieds sur ma chaise, et Chopper se laisse tomber sur la sienne.

-Et puis, le mal est fait. On ne peut plus revenir en arrière. Heureusement, Luffy est heureux. C'est tout ce qui compte.

-Oui.

Le scientifique se lève et va chercher une serviette pour essuyer le thé renversé.

-Au fait. Quels seront ses nouveaux pouvoirs?

-Hein? Ah! Oui, les pouvoirs. En fait, il commence en se réinstallant devant sa tasse vide, les pépins du fruit sont des graines d'un Fruit du Démon communément appelé Fruit du caoutchoutier.

-Continue, je t'écoute, je fais alors qu'il marque une pause.

-Les Fruits du Démon font partie d'une branche annexe des fruits que Zorro a trouvés à Tahiti. Ils confèrent des pouvoirs à ceux qui les mangent, mais…

-Je sais, tu m'as déjà expliqué. Et Luffy dans tout ça?

-Selon mes observations, Luffy possède déjà les pouvoirs du fruit, mais à l'état latent. C'est peut-être dû au fait qu'il a mangé le fruit sous l'état de graine, et non à l'état de fruit. Ses pouvoirs ne tarderont pas à apparaître.

-Et… quels sont ses pouvoirs?

-Son corps aura les propriétés de l'élastique, en particulier la flexibilité.

Je reste figé sur ma chaise, incapable de dire quoi que ce soit.


Tadam! Voila de quoi avancer un peu plus dans l'histoire. Allez-vous trouver ce que fabrique Crocodile? Celui qui y arrive, je lui dis chapeau.

Petite annonce: c'était le dernier chapitre contenant un lemon (pour ceux qui n'aiment pas ce genre de pratique). La suite s'orientera sur un sujet différent qui plaira sûrement à ceux qui sont adeptes de l'action.

À la semaine prochaine donc, pour la résolution d'un mystère qui plane depuis le début.

PS: À ce que j'ai pu voir, vous n'avez pas aimé le chapitre 27. Je m'excuse d'avoir fait de Zorro un personnage totalement OOC et je vous promets que je vais m'améliorer pour ne plus faire cette erreur.

PSS: Tashigi m'a demandé si je ne pouvais pas poster deux chapitres à la fois pour la fin de l'histoire, et j'ai bien réfléchi. Il n'y aura donc pas un chapitre par semaine, mais deux, ce qui veut dire que l'échéance sera avancée au samedi 25 février. Remerciez donc Tashigi pour m'avoir motivée.