Auteur: TiaKin

Genre: M

Tiré de la série: One Piece

Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps (normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée).


Grillés!

Après avoir laissé Chopper partir, je retourne dans la chambre et m'installe sur le bord du lit. Luffy dort encore, les yeux calmes et la bouche légèrement ouverte. Mon dieu, qu'il est mignon comme ça. Doucement, je m'approche de son visage et dépose un baiser chaste sur ses lèvres, recueillant un soupir tendre.

-Mmmh. Sandy?

-Tu es réveillé?

-Je dormais pas vraiment, il explique en se tournant sur le côté, m'invitant à venir dans ses bras.

-Merci, je murmure en m'installant contre son torse. Tu as entendu?

-Non. J'étais déjà dans les vappes quand vous avez commencé à parler sérieusement. C'était important?

-Oui. Ça concernait le fruit que tu as mangé l'année dernière.

-Et alors?

-Il contenant des graines d'un autre fruit.

-Hein?

-Les graines d'un Fruit du Démon.

-Ah oui, Chopper m'en avait parlé il y a longtemps.

J'hoche de la tête, puis tire sa tête vers la mienne.

-Si on oubliait tout ça et qu'on profitait de cette journée de libre? Qu'est-c't'en dis?

-Mmh. C'est une bonne idée.

-J'avais pensé à la salle de bain.

Il affiche un grand sourire.

-D'accord, mais tu me portes.

Je lui rends son sourire.

-Ok. Mais en échange, tu me laisses mener la danse, j'annonce en le prenant dans mes bras.

-T'as pas aimé quand je l'ai fait?

-Si, mais tu manques de pratique.

-Ça peut s'arranger avec le temps. Autant commencer tout de suite.

Nous rigolons ensemble alors que j'entre dans la salle de bain, refermant la porte d'un coup de pied.

OoO

-Pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu me donnes rendez-vous ici, je demande avec exaspération à tête de chou-fleur qui s'installe sur une caisse.

-Parce que c'est le seul endroit qui est jamais visité de toute l'entreprise, il répond en croisant ses jambes.

-Jamais visité tu dis?

-Ouaip. Je voulais te voir pour te parler de Luffy.

-Je vois pas ce qu'on peut se dire à son sujet, je fais en m'installant à mon tour sur une caisse.

-Il faut lui trouver un boulot.

Je marque une pause dans mon mouvement, puis le reprends et dévisage tête de courgette.

-Un boulot?

-Oui. S'il reste toute la journée planqué dans ton appart, ta concierge va se poser des questions. Il faudra aussi lui faire un passeport.

-C'est vrai qu'il fait un peu étranger immigré illégalement.

-Je m'occupe du problème du passeport. J'ai un ami qui travaille au service des douanes. Il pourra m'aider à baratiner un truc.

-Tu me laisses donc le travail le plus dur.

-C'est pas dur du tout de lui trouver un boulot, il lance avec désinvolture.

-Peut-être pas pour toi, mais pour un mec qui ne vit que depuis un an et qui n'a jamais fait d'études, c'est la croix et la bannière.

-Trouve-lui un truc simple.

-Quoi par exemple?

-Déménageur. Y'a pas besoin de diplômes pour faire ce boulot.

-Mais y'a besoin d'une carrure dans ton genre. Luffy, c'est pas le mec capable de soulever des tonnes et des tonnes. Le seul truc lourd qu'il a essayé de porter, c'est une caisse remplie de casseroles, et encore, il arrive à peine à soulever la moitié.

-Alors il pourrait faire… non, faut le permis pour ça. Auteur à succès?

-J'ai déjà lu ses écrits. C'est plat et sans imagination.

-Il écrit bien?

-Sans aucune faute, ce qui est miraculeux.

-Il sait lire?

-Bien sûr.

-Répondre au téléphone?

-Il peut apprendre.

-Accueillir des gens?

-Mais où tu veux en venir?

-Il faut un diplôme pour être secrétaire?

-Secrétaire? Tu veux que Luffy devienne secrétaire? Mais où?

-Ici.

-Dans la boîte? Mais le patron a déjà une secrétaire.

-Je parle pas du patron, mais de l'un de ses meilleurs employés.

-Qui? Toi?

-Non. Toi!

-Moi?

-Oui. Tu es toujours débordé par les coups de fils, le courrier et les rendez-vous avec les clients. Luffy pourrait s'en charger.

Je me lève de ma caisse et me mets à arpenter la pièce.

-C'est stupide.

-Tu pourrais l'avoir à l'œil.

-C'est pas une raison.

-Mais je suis sûr que tu serais plus détendu avec Luffy à tes côtés. Je me souviens que quand Filou venait avec toi, tu étais toujours de bonne humeur.

D'un côté, il a raison. Je secoue la tête. Non non non! Faut pas que je tombe dans cette histoire. … Mais, c'est vrai que la présence de Luffy à mes côtés pourrait me permettre de mieux travailler. Je travaille comme une savate depuis mon retour. … Raaaah! M'énerve! Furieux, je donne un coup de pied dans la caisse la plus proche, qui s'ouvre sous le coup, laissant s'échapper son contenu. Merde!

Je me penche pour ramasser le contenu de la caisse, mais dès que j'attrape le premier sachet, je me bloque dans mon mouvement. C'est quoi? Je lève le sachet rempli d'une poudre blanche semblable à du sucre. Mais… c'est… c'est de la drogue!

-C'est quoi, demande Zorro en s'approchant de moi. Mais… c'est de la cocaïne! Qu'est-ce que ça fait là?

Soudainement, ma discussion avec Nami me revient à l'esprit. C'est ça, le patron vend de la drogue.

-Zorro… je viens de me souvenir. J'ai discuté avec Nami en revenant de chez mes parents. Elle a dit… que le patron avait des rentrées d'argent douteuses. C'est à cause de ça.

-Attends un peu, il fait en semblant se souvenir d'autre chose. J'ai l'impression d'avoir déjà vu ce signe quelque part, il dit en se penchant vers l'un des morceaux de la caisse qui porte une gravure représentant un globe terrestre entouré une corde et transpercé par une dague sanglante.

Tout à coup, son visage devient blême et il se met à transpirer fortement en se reculant.

-C'est… non, c'est pas possible!

-Quoi? Qu'est-ce que ce signe signifie?

-Il… il est donc…

-Zorro, c'est quoi ce signe, je m'exclame en attrapant mon ami par les épaules.

-C'est… c'est le signe utilisé par le gang qui dirige le trafic international de drogue, il me répond en s'écroulant sur la caisse la plus proche.

-Quoi? Comment tu le sais?

-J'ai bu un café avec l'adjudant-chef Tashigi, il y a quelques semaines. J'ai réussi à lui extraire des infos importantes, dont la nature de ce signe. Putain!

Le silence s'installe dans la pièce. Je lâche le sac de drogue qui tombe dans un bruit mou sur le sol.

-Si j'ai bien compris tout ce que tu viens de dire, le patron est en fait le chef du gang.

-Oui.

-C'est donc comme ça qu'il faisait marcher la boîte plus qu'elle ne le peut. Il faut prévenir la police, cet inspecteur!

-Ils mettront du temps à arriver ici. Et puis, le patron est absent aujourd'hui.

-Mais il faut faire quelque chose!

-Que veux-tu qu'on fasse, il me demande férocement. Tout ce qu'on tentera maintenant sera voué à l'échec. Il faut démanteler le gang d'ici, et avec un plan sérieux. Mais pour ça, il nous faut des alliés. Et c'est ce qui nous manque.

-J'appelle Nami!

-Quoi? Oh non, il s'exclame en baissant mon portable.

-Elle m'a demandé de l'informer de toutes trouvailles de ma part au sein de l'entreprise, je lance en dégageant mon portable de sa main.

-Ne mêle pas Nami à cette histoire!

-C'est bien gentil de défendre ta copine, je crie en lui foutant un coup de savate, mais c'est quelque chose qui peut l'aider dans ses affaires.

-JE T'AI DIT DE NE PAS L'APPELER, il hurle en faisant voler mon portable contre un mur.

Nous nous plantons l'un en face de l'autre, nos regards lançant des éclairs.

-Excusez-moi, fait une voix féminine à l'entrée de la salle.

-QUOI, nous hurlons de concert, le regard menaçant.

Nous nous calmons aussitôt en voyant mademoiselle Robin, appuyée contre le battant de la porte et un petit sourire sur les lèvres. Est-ce qu'elle a entendu notre conversation?

-J'ai rendez-vous avec monsieur Sandy, elle explique avec une voix calme, mais sans ôter son sourire de son visage, ce qui semble exaspérer Zorro.

-Oh… oui, je fais en ayant compris sa phrase. Mais ce n'est que le mois prochain.

-T'étais pas en Amérique, demande férocement Zorro.

-J'ai fait ce que je voulais faire plus rapidement que je ne le pensais. Qu'est-ce que c'est, elle demande en regardant le sachet de drogue derrière moi.

-Ça? Rien, rien du tout, je réponds en sautant sur le sachet, qui décolle et file vers mademoiselle Robin.

-C'est de la drogue, elle dit après avoir longuement regardé le sachet.

-Robin, s'exclame Zorro en allant vers elle et en lui prenant le sachet des mains. Tu te casses d'ici et vite!

Mais comment il parle lui!

-Je ne comprends pas trop pourquoi tu te fâches autant Zorro. Je n'ai rien fait de mal.

-Rien qu'être ici est interdit pour toi. Dégage!

Comme elle ne bouge pas, Zorro l'attrape par le bras et la tire vers la porte, mais soudainement, une dizaine de mains sorties de nulle part le fait trébucher et l'immobilisent au sol.

-Tu m'as fait mal, fait mademoiselle Robin en se massant le poignet.

Je reste figé sur place, observant la scène avec de gros yeux et avec la bouche grande ouverte.

-ROBIN! LÂCHE-MOI IMMÉDIATEMENT, s'insurge Zorro, face contre terre.

Aussitôt, les mains disparaissent et Zorro peut se relever.

-Maintenant, sors, il ordonne à mademoiselle Robin d'un air sévère.

-Zorro, c'est quoi cette histoire, je demande en reprenant mes esprits.

-Quoi?

-Ces mains, d'où elles sortent?

-Elle a bouffé un Fruit du Démon étant petite et elle peut faire pousser n'importe quelle partie de son corps n'importe où.

-Un Fruit du Démon, encore un, je murmure en pensant à Chopper et Luffy.

Luffy! Je saute sur mon portable –ouf, il marche encore– et appelle aussitôt à mon appart pendant que Zorro s'énerve à faire sortir Robin de la pièce.

-Allô, fait la voix de Luffy dans le combiné.

-Luffy, tu peux venir à mon boulot? C'est urgent! Appelle Chopper et Nami avant de partir et demande-leur de te rejoindre ici. Tu as compris?

-Oua chef!

Je raccroche et range mon portable dans ma poche.

-T'es vraiment chiante comme fille, s'exclame Zorro en allant s'asseoir en tailleur sur une caisse, la mine déformée par la colère.

Comparé à la méduse boudeuse, mademoiselle Robin semble très calme, appuyée contre le mur et le visage détendu. Tout à coup, Pipo apparaît dans l'encadrement de la porte, la mine furieuse.

-Pouvez pas faire moins de bruit, il crie. On vous entend jusque dans la cafétéria!

-Désolé vieux, je fais en m'asseyant sur une chaise abandonnée. Zorro est un peu sur les nerfs en ce moment.

-Qu'est-ce que vous foutez ici?

Ça, c'est la question à ne pas poser mon gars.

-On discute, lance Zorro.

-Ben je trouve que vous discutez fort.

-Que se passe-t-il ici, fait une voix connue qui me fait hérisser les cheveux sur la tête –nooooooon!

Le patron, habillé dans un magnifique manteau de fourrure noire –on est au milieu du printemps quand même–, se tient juste derrière Pipo, qui s'écarte automatiquement pour s'incliner devant lui.

C'est avec frayeur que je vois les yeux du patron aller de Pipo à moi, puis vers Zorro et Robin, et s'arrêter sur le sachet de drogue qui gît au milieu de la pièce, ainsi que sur la caisse démolie par mes soins. Aussitôt, son visage prend un aspect très effrayant qui fait monter de plusieurs crans la tension déjà présente dans la pièce.

Sans un mot, il attrape Pipo par le cou et l'envoie sur Zorro, qui rattrape le chef des ordinateurs sans grand problème.

-Vous pouvez dire adieu à votre promotion, lance le patron à mon égard en faisant un bond phénoménal vers moi.

Heureusement, m'étant mis en garde quand il envoyait Pipo vers Zorro, je saute sur le côté en évite le choc. Je rejoins rapidement les trois autres, qui se sont regroupés vers la sortie. Avec lenteur, le patron se relève et nous fait face, un air hautain sur le visage.

-On dirait que vous avez envie de mourir, il fait en rigolant comme un malade avant de se jeter sur nous.

Avec des réflexes que je ne connaissais pas de Pipo, ce dernier saute sur le côté –comme nous tous – ramasse un sachet de drogue qui traîne, tire un lance-pierre de sa poche et lance le sachet sur le patron, qui se met à hurler alors que la drogue lui rentre dans les yeux.

-Fuyons, s'exclame Zorro.

Sans réfléchir, nous suivons face de punk vers l'ascenseur et nous appuyons sur le bouton d'appel. Vite!

-Il semble encore étourdi, fait Pipo en jetant un coup d'œil en arrière.

Mais, à peine a-t-il dit ça que nous voyons le boss surgir de la pièce, le visage déformé par la colère et les yeux rouges. Ding! L'ascenseur s'ouvre sur Luffy et Chopper.

-Appuyez sur les boutons, s'exclame Zorro alors que nous entrons dans la boîte de métal.

-MOUREZ, hurle le patron en m'attrapant le bras.

-Sandy!

En quelques secondes, je vois le patron sortir de nulle part un énorme crochet et le pointer vers moi, puis une main me passer à côté du visage et frapper violemment celui de Crocodile, explosant sa tête en un millier de grains de sable. Je vois le corps du patron s'évaporer, puis sens deux mains puissantes m'attraper les épaules et me tirer en arrière juste avant que les portes ne se referment.

-Ouf, fait une voix dans mon oreille.

Je me retourne et réalise que Luffy me serre fort dans ses bras, sa bouche proche de mon oreille.

-Luffy?

-C'est quoi ce bordel, demande la voix de Pipo au-dessus de moi.

Je me lève rapidement après que Luffy m'ait lâché.

-Et pourquoi ton coloc' est ici?

-Luffy vient en renfort.

-J'espère que Nami n'est pas venue, lance Zorro avec un regard noir en ma direction.

-Nami arrive dans peu de temps, dit Luffy après avoir échangé un long regard avec Chopper.

Je jette un coup d'œil vers l'arme de Pipo.

-Et pourquoi t'as un lance-pierre de gamin sur toi?

-C'est mon père qui a acheté ça pour Rika. J'ai pensé que c'était un peu dangereux pour elle, alors j'ai voulu le changer au magasin.

-Tu tires bien, remarque Robin d'une voix calme et posée.

-Je me suis beaucoup entraîné étant jeune, explique Pipo en rougissant.

Ding! La porte de l'ascenseur s'ouvre sur le hall d'entrée.

-Il faut se casser d'ici avant que Crocodile ne vienne, fait Zorro en se dirigeant vers la sortie.

-Désolé de vous décevoir, mais je suis déjà ici, fait la voix du directeur dans notre dos.

Je me retourne et vois que le patron se trouve devant la porte de l'ascenseur, qui se referme avec un tintement. Comment il a fait? Y'a qu'un ascenseur qui descend au sous-sol.

-Je suis impressionné que vous ayez réussi à venir jusqu'ici. Mais je ne vais pas vous laisser partir cette fois.

Il s'avance lentement vers nous, frottant son crochet de sa main libre avec un air ravi sur le visage.

-Aujourd'hui, nous prévoyons un anticyclone sur la porte d'entrée et une forte dépression située devant l'ascenseur, créant ainsi un coup de vent violent pouvant vous empêcher de marcher en direction du groupe de fouineurs, fait une voix sur ma droite. Vent force huit!

Aussitôt ceci dit, un fort vent venant de la porte d'entrée se met à souffler fortement en direction de Crocodile, l'empêchant de s'approcher de nous. Je tourne la tête vers l'accueil et vois que Nami est assise sur la table de Vivi, un long bâton étrange dans la main et un sourire satisfait sur le visage.

-On dégage, elle lance en sautant à terre.

Nous la suivons à l'extérieur, alors que nous entendons le boss hurler de rage dans notre dos.

OoO

Nous nous trouvons à présent dans une pièce du château de Chopper, à l'extérieur de la ville. Chacun a choisi son siège selon ses goûts: Nami a pris le plus confortable des fauteuil, Zorro s'est appuyé contre le dossier dudit fauteuil, Chopper a pris une chaise haute, Robin une chaise a dossier penché, Pipo un tabouret rembourré, et Luffy et moi un canapé un peu défoncé dans le fond de la pièce.

-Bon, récapitulons. On a découvert que Crocodile est le chef du gang de trafic international de stupéfiants, qu'il entrepose la drogue dans les sous-sols de l'entreprise, qu'il a un Fruit du Démon, et qu'il a envie de nous tuer, énumère Nami d'une voix calme.

-On va être la cible de toute son organisation, lance Pipo avec une voix tremblante. Ils vont sûrement prendre nos familles en otage et nous demander une rançon.

-Pipo, panique pas, je fais en allumant une cigarette.

-Je panique si je veux! Ma famille est peut-être en danger à l'heure qu'il est, enfermée dans une pièce sombre avec des hommes prêts à tout pour leur faire du mal.

Je soupire de dépit en soufflant de la fumée.

-Et toi? Filou, il était pas dans ton bureau quand j'y suis passé. Il est resté chez toi.

-Je me fais pas de soucis pour lui.

-Mais… il est peut-être mort à l'heure qu'il est!

Je lance un coup d'œil à Luffy, qui sourit.

-Je sais qu'il est vivant, je dis calmement en croisant le regard de Luffy.

-Ta famille est en sécurité, annonce Zorro en fermant son portable. J'ai ordonné à Johnny et Yosaku de les mettre en lieu sûr.

Pipo soupire de soulagement sur son tabouret, puis lance un regard nostalgique sur son lance-pierre.

-Il faut maintenant mettre un plan au point, fait Nami en se levant. Si on s'attaque à Crocodile sans plan, on court à notre perte.

Elle se met à arpenter la pièce, réfléchissant intensément. Tout à coup, je sens une légère pression sur ma hanche. Je pose mes yeux sur la main baladeuse, puis sur son propriétaire qui fait des yeux de chien battu.

-Si tu veux me faire craquer, c'est raté, je dis en posant un doigt sur ses lèvres.

-Zut alors, s'exclame le brun en retirant sa main de ma hanche.

Oubliant tout ce qui m'entoure, la pièce murée et nos amis qui réfléchissent à un plan, je pose une main sur la hanche de Luffy, l'autre derrière sa nuque et l'attire à moi dans un baiser tendre. Mon dieu, comme j'ai eu peur.

-Sandy, fait soudainement la voix de Pipo, me ramenant à la réalité d'une manière assez brutale.

Je me détache de Luffy et lance un coup d'œil autour de moi. Zorro a détourné le regard, tout comme Chopper, qui est rouge tomate. Robin affiche un air profondément calme, tandis que Nami affiche un sourire franc. Pipo semble donc être le seul à être totalement dégoûté par ce qu'il a vu, vu la tête qu'il affiche.

-Tu… tu… tu viens de… d'embrasser ton…

-Mon colocataire, oui, je finis avec un calme absolu.

-Mais... c'est... ton cousin.

Mon plus vieil ami affiche une mine dégoûtée, puis se lève de son tabouret et sort de la pièce.

-J'y vais, je murmure à l'adresse de Luffy avant de me lever et de sortir à la suite de Pipo. Pipo, j'appelle en voyant ce dernier dans le couloir. Attends-moi!

Je m'approche de lui et veux poser ma main sur son épaule, mais il la rejette et se retourne vers moi tout en s'éloignant d'un pas.

-Comment peux-tu oser me toucher, il me demande avec mépris.

-Pipo.

-Je ne veux plus te voir!

-Mais… peux-tu au moins m'écouter? Écouter ce que peut dire ton meilleur ami?

-Meilleur ami. Bien sûr. Mon meilleur ami, il répète avec une voix glaciale.

-Pipo. Écoute-moi. Je suis désolé de t'avoir menti comme ça…

-Mentir? Ce n'est pas mentir que tu as fait, c'est duper ton monde, il coupe avec colère.

-C'est la même chose tu sais, je remarque.

-Ce n'est pas le moment de faire de l'humour!

-Désolé.

-C'est déjà mieux.

Il se détend un peu. C'est bon signe.

-Je sais que tu n'aimes pas trop les gays…

-Tu étais dans le même cas avant.

-C'était avant de connaître Luffy, je précise.

-Avant de… tu ne l'avais jamais rencontré avant?

Oups, la boulette! … Et puis, mieux vaut dire la vérité maintenant.

-Non. En fait c'est très compliqué.

Je démarre une longue explication qui se termine par une exclamation outrée de Pipo.

-Tu baises avec ton chien, il me demande, choqué.

-Je baise avec la partie humaine de mon chien, je précise. Même si Filou est un chien, Luffy est bien un homme, quelque soit l'angle qu'on prend.

Il reprend une mine dégoûtée.

-Mais maintenant, Filou est mort et Luffy est resté, j'ajoute.

-Filou est mort?

-C'est assez compliqué à expliquer.

-Je comprends un peu mieux pourquoi Filou n'était pas là quand je suis venu la dernière fois.

Il sourit et moi aussi.

-Sandy!

Je me tourne vers Luffy qui s'avance vers nous d'un air joyeux.

-Luffy.

-Tu as fini, il demande.

-Oui. Il a compris l'essentiel.

-Tant mieux.

Le brun m'enlace, enfouissant son visage dans le creux de mon épaule, puis pose son regard sur Pipo, qui s'est détourné de cette scène.

-Il est toujours fâché?

-Il va mettre un certain temps pour accepter.

-On a établi un plan, il annonce soudainement.

-Et alors?

-Nami va t'expliquer. J'ai pas très bien compris. Elle disait des choses incompréhensibles pour moi.

-J'imagine.

Encore enlacé, nous nous dirigeons vers la pièce de réunion, suivis par Pipo qui continue de fixer le mur à côté de lui.


Chapitre suivant: début de l'action.