Auteur: TiaKin
Genre: M
Tiré de la série: One Piece
Les italiques sont des pensées intérieures et les OoO sont un passage dans le temps (normal: temps plus long, gras: autre moment dans la journée).
Un plan presque parfait
(POVZ)
Il faut dire que ce plan était vraiment très nul. Je jette un regard à l'extérieur, mais rentre immédiatement ma tête, ayant vu une lumière se diriger vers ma cachette. Cette fille, je la retiens. Quelle idée de nous faire infiltrer le QG du gang, et à sept seulement. Elle espérait quoi? Qu'on arrive, qu'on batte les quelques centaines de dealers qui se trouvent ici et qu'on appellerait la police après?
Je soupire fortement. Je la retiens. Et puis, on n'infiltre pas un bâtiment de ce genre sans se rendre compte avant de la disposition des pièces. C'est normal si maintenant je suis dans le grenier, et avec trois mecs aux culs en plus.
Je jette un coup d'œil au creux dans lequel je me suis glissé, mais à part une grosse araignée qui me nargue de sa toile, rien d'autre ne se trouve ici. Je soupire encore une fois, puis décide de me sortir de là. Bon, à trois, je sors d'ici. J'inspire. Un. J'expire. Deux. Je me mets en position pour sortir. Tro…
-Il est là, crie le mec avec une couronne sur la tête. Il est là.
Merde. Je me sors du creux et me dirige vers la trappe… que je ne trouve pas.
-Il se dirige vers la fenêtre!
Et merde! Pourquoi il faut toujours que je me retrouve au mauvais endroit? Je me retourne et tombe nez à nez avec mes trois poursuivants: le mec avec une couronne sur la tête et des battes de baseball en métal –c'est pas interdit ce genre d'objet?–, la femme –où est-ce un homme? – avec une robe rose et une montagne de muscles, et le mec avec une montagne de bigoudis sur la tête.
-On te tient enfin.
-C'est vite dit, je réplique en serrant les poings sur mes sabres.
D'un coup, je désarme le mec à la couronne et l'assomme d'un coup bien placé. Le second ne tarde pas à suivre son copain sur le sol poussiéreux. Par contre, la femme me donne un peu de problème –c'est qu'elle est forte comme dix hommes. Mais, après avoir reçu un bon coup de poing américain dans la gueule –elle a réussi à me sonner un moment– je la fait partir dans le monde des songes avec une bonne poigne sur son crâne –vais t'en foutre moi, des coups de poing dans la gueule. Elle s'effondre sur le parquet, une mousse de bave lui sortant de la bouche et le regard blanc.
Je ramasse mes sabres tombés au sol et les rengaine, essuyant par la suite le sang qui coule de mon visage.
-Putain, elle a failli m'exploser le crâne, je lance. Bon, c'est par où la sortie, je fais en regardant autour de moi.
(POVN)
Il faut dire que ce plan était nul. Prudente, je lance un coup d'œil dans le couloir, puis referme très lentement la porte et vais m'asseoir au fond de la pièce remplie de caisses. Et pourquoi a-t-il fallu que Zorro se paume? C'était pourtant très simple de suivre mon indication. Je ne vois pas ce que "tout droit" a de difficile à comprendre.
Je soupire de lassitude. Mais pourquoi j'ai décidé de les aider moi? Je suis d'accord de démanteler une entreprise véreuse, mais pas avec des crétins dans leur genre. Je re-soupire, puis déplace un peu une caisse. Vais me cacher jusqu'à que ça se calme. … Mouais, bonne idée.
Je m'installe de manière à passer inaperçue entre la caisse et le mur. Aussitôt après m'être confortablement installée –enfin, du mieux possible– j'entends la porte de la salle s'ouvrir.
-C'est vraiment ce qu'on entend? Y'a vraiment des intrus dans la baraque, demande une première voix.
-Ouais, fait une seconde voix. Le boss veut qu'on fasse attention à tous les fouineurs.
-Ça veut simplement dire qu'on peut tuer si on connaît pas, ajoute une troisième voix, féminine cette fois.
-Ho ho ho, très spirituel ma chère.
-C'était pas une blague, fait la première voix. Et bougez-vous un peu au lieu de bavasser! Le boss veut qu'on déménage toutes ses caisses dans l'entrepôt.
-T'as pas d'ordres à nous donner, s'insurge la femme en croassant.
-Et pourquoi?
-Parce que nous sommes tes supérieurs.
-Et qui c'est qui peut me l'assurer?
-Ce badge, s'exclame la femme après avoir fouillé dans ses poches.
-Ça prouve rien, lance la première voix après un moment de flottement.
-Tu vas voir si ça prouve rien!
J'entends le bruit d'une chute, puis des coups échangés. C'est le moment! Avec prudence, je tente un coup d'œil et vois avec bonheur qu'ils sont tous trop occupés à se battre pour me remarquer. Sans un bruit, je sors de ma cachette et me dirige vers la porte, quand j'aperçois un trousseau de clés attaché à la ceinture d'un des dealers.
Hésitant entre l'envie de foutre le camp en silence et le désir ardent de voler ce trousseau qui me serait bien utile, je reste un très long moment immobile, moment pendant lequel les trois personnages s'assomment magnifiquement. Reprenant mes esprits, j'attrape le trousseau et sors de la pièce, enfermant les trois énergumènes.
Contente de moi, je file dans le couloir, le trousseau à ma ceinture.
(POVP)
C'était vraiment pas une très bonne idée ce plan. Tremblant de tous mes membres, je reste caché sous une table recouverte d'une bâche, attendant que tout se calme.
-Je vais mourir, je sanglote.
-Ça c'est vrai, fait une voix dans mon dos.
Hurlant du mieux que je le peux, je bondi hors de ma cachette et cours me cacher derrière un pan de mur effondré. Avec une lenteur qui contraste avec ma vivacité, une petite fille à tresses portant un large chapeau et une chemise à nuages sort de sous la table, un biscuit dans la bouche.
-Fais pas autant de bruit, les autres vont venir.
Surpris, j'émerge de derrière mon mur et m'approche prudemment de la petite fille.
-Tu… tu n'es pas du gang?
-Si, elle répond avec un très grand sérieux. Et toi non.
J'affiche un air de terreur façon Le cri d'Edvard Munch. Elle m'a grillé. Prenant mon courage à deux mains, je prends mon plus fier visage et lève mon pouce vers le ciel en m'exclamant:
-En fait, je suis nouveau. J'ai passé le test d'entrée y'a pas longtemps et je me suis perdu.
-…
-Mais véritablement, je suis le meilleur dans mon quartier. Je fais plus de profits que n'importe qui. Et tout le monde m'appelle "capitaine".
-…
-Sincèrement, le boss m'a intégré dans l'équipe afin d'avoir une personne de confiance. Nous sommes très proches. Je suis comme un frère pour lui. On a même des surnoms. Moi, c'est "capitaine Pipo" et lui, c'est "ensablé". C'est drôle hein?
-…
-…
-Menteur!
Elle m'a grillé! Avec stupeur, je la vois aller chercher un sac et en extirpe un pinceau et une palette de couleur.
-Color Trap, elle fait en mélangeant le bleu et le jaune, le Vert de la Détente.
D'un mouvement de pinceau, elle me lance de la peinture dessus, mais j'évite le coup d'un saut sur le côté et un signe étrange se dessine sur le pan de mur. Je la sens pas cette peinture.
-Color Trap, le Bleu du Désespoir.
Cette fois, je n'arrive pas à éviter le coup et ressens immédiatement un horrible sentiment se propager dans mon corps dès que la peinture me touche. Je sens un énorme découragement se pointer et je fonds en larmes sur le sol. Je vais pas y arriver, je suis trop nul. On va tous mourir.
-Et si on mélange le Bleu du Désespoir avec le Rouge du Taureau, on obtient… le Violet de la Solitude.
Je sens à peine la peinture me toucher, puis ressens une profonde solitude m'envahir. Tout devient liquide autour de moi et la pièce disparaît comme si quelqu'un l'avait effacée avec une énorme gomme. M'en fiche, je veux être seul. Mes larmes s'arrêtent sans que je m'en rende compte, mais je reste accroupi, ne voulant plus parler, préférant le silence de mon corps au bruit de la foule.
-Je veux être seul, je lâche sans m'en rendre compte.
-Alors reste seul, fait une voix lointaine. Ne bouge pas d'ici. Il y a des gens dehors.
-Je veux être seul, je répète.
Je n'entends pas la porte se refermer, ni les pas s'éloigner dans le couloir. Seul les battements de mon cœur sont importants à mes yeux. J'aime être seul.
Soudainement, une image furtive passe devant mes yeux, une vision où un sourire m'éblouit. Je secoue la tête et me remets à penser à moi. Mais encore une fois, l'image s'impose à mon esprit, plus forte cette fois-ci. Je reconnais immédiatement la petite fille qui rigole dans les bras de sa mère: Rika, et Kaya.
Aussitôt, des larmes coulent de mes yeux. Mais comment j'ai pu les oublier. J'essuie mes larmes, mais elles continuent de couler sur mes joues. Comment j'ai pu oublier que j'aime être à leurs côtés? Pipo, tu es un imbécile. Écoeuré par mon attitude, j'enlève ma veste et la jette contre le mur, laissant une trace de peinture fraîche sur les briques. Aussitôt, mon esprit redevient clair.
Sans réfléchir à autre chose qu'à promettre à dieu de revenir vivant pour mes deux amours de ma vie, je sors de la salle et détale dans le couloir.
(POVS)
Ce plan était la pire chose que j'ai acceptée de suivre de ma vie. J'assomme un énième dealer, éclate la tête d'un autre et explose les reins d'un dernier. Et puis pourquoi a-t-il fallu que Zorro disparaisse comme ça? Furieux, je calme ma colère sur quatre des mecs qui me courent après, puis détale un bon coup pour avoir le temps de m'allumer une cigarette.
Et pourquoi est-ce que Luffy a été aussi bête pour suivre ce mec qui lui proposait de la bouffe? Je l'ai mal éduqué, c'est sûr. Et maintenant, qui c'est qui doit libérer l'imbécile de service des griffes du méchant mec qui peut devenir du sable? C'est bibi!
Encore plus furieux, j'étale trois mecs, puis défonce une porte, tombant sur le gros de la garnison. Merde! Pourquoi faut-il que ce genre de poisse m'arrive? Fuyant mes adversaires –je suis pas suicidaire–, je monte trois escaliers, en descends deux autres et m'enferme dans un entrepôt vide.
Reprenant ma respiration, je m'allume une clope et examine la salle. C'est vide. Le seul truc qu'on voit, c'est cette cage vide avec un mec mort dedans, portant une veste rouge sans manches. … … J'AI BIEN DIT "UN MEC MORT AVEC UNE VESTE ROUGE SANS MANCHES"!
Paniqué, je cours vers la cage et y entre pour vérifier: 1. si le mec est bien mort et 2. si c'est Luffy, sans penser à la présence éventuelle d'un piège grossier. Soulagé, je soupire et me redresse –le mec est mort, mais c'est pas Luffy. Je tire une longue bouffée sur ma cigarette, puis sors paisiblement de la cage –ce n'était pas un piège non plus.
Avisant une chaise valide, je m'y installe et me mets à réfléchir. Récapitulons: 1. je suis dans un entrepôt au milieu de nulle part, 2. j'ai une bonne cinquantaine de mecs armés jusqu'aux dents à mes trousses, 3. Luffy est prisonnier quelque part et souffre peut-être, 4. j'ai plus de clopes, 5. je sais où sont les autres et 6. je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression de voir un trou dans le mur en face de moi.
Secouant la tête, j'examine du regard ledit trou. Décidant finalement de m'en approcher pour passer au travers, je termine ma clope et allie le geste à la pensée.
(POVC)
C'était une très mauvaise idée de s'introduire dans cet immeuble sans penser aux conséquences avant. Pleurnichant, je marche à travers les couloirs vides de monde, espérant tomber sur un visage familier. Zorroooooo! Où es-tu?
Tournant à gauche, puis à droite et enfin tout droit, je tombe sur une grande salle richement décorée. Émerveillé, je m'avance sur le tapis moelleux qui couvre la moitié de la pièce, m'approchant d'un large bureau en ébène.
-Wooaaaaaa, je m'exclame avec émerveillement.
-Joooohhh, fait quelque chose à côté de moi.
-Yaaaaaaaaa, j'hurle en sautant derrière le bureau. Qui est la?
-Joooohhh!
Je regarde par-dessus le bureau, mais ne vois personne.
-Joooohhh!
Une ombre passe au dessus de moi et je lève les yeux, découvrant un drôle d'oiseau volant dans la pièce.
-Qu'est-ce vous faites ici, demande l'oiseau.
-Je cherche mes amis.
-Ils ne sont pas ici. Partez avant de connaître ma colère!
-Mais…
-Partez!
Tout en le regardant voler, je remarque qu'il a une attitude étrange: sa tête pointe toujours le même endroit.
-Voila un drôle de visiteur, fait soudainement une voix derrière moi.
-Vous avez raison ma chère, un drôle de visiteur, ajoute une autre voix.
-Devons-nous l'accueillir comme il le faut?
-Très bonne idée.
Je me retourne et découvre qu'un couple étrange composé d'une loutre habillée d'un pyjama à points et d'un vautour coiffé d'un chapeau de pilote à fleurs. Le plus étrange dans tout cela, c'est qu'ils portent des lunettes de soleil et semblent pas très accueillants du tout.
-Nous pouvons lui offrir un petit cadeau, propose la loutre en se tournant vers son acolyte.
-Très bonne idée. Un bon cadeau.
Ils vont m'offrir un cadeau?
-Sérieux, je demande.
Pour toute réponse, la loutre sort de son sac en forme de coquillage un très joli paquet cadeau… surmonté d'une mèche qu'elle allume. Hiiiiiiiiii! C'est pas un cadeau ça!
Je m'enfuis en direction de la porte de la pièce, mais l'oiseau étrange me bloque le passage.
-Dégage!
-Meurs!
Du coin de l'œil, je vois le cadeau s'approcher. Ni une ni deux, j'empoigne une Rumble Ball dans ma poche et croque dedans.
-Rumble! Jumping point!
J'évite miraculeusement l'impact avec le cadeau empoisonné, qui frappe de plein fouet l'oiseau étrange. Une explosion suit le choc, projetant des plumes colorées dans toute la pièce.
Alors que je retombe sur le sol, la loutre relance un cadeau, puis un autre. In extremis, je me mets en Guard Point et évite le plus gros de la détonation.
-Run Point!
Je commence à arpenter la pièce, poursuivi par le couple mal assorti qui balance ses cadeaux à tord et à travers, détruisant une grande partie des meubles de luxes qui se trouvent dans la salle. Trouvant enfin un moment de répit, je prends ma forme Brain Point et entame le Scope. Vite, un point faible! Examinant le moindre détail de mes deux adversaires, j'arrive finalement à trouver le point faible de la loutre –le front–, mais le temps me manque pour trouver celui du vautour.
Reprenant le Guard Point pour me protéger de l'assaut d'une bonne dizaine de cadeaux surprises, j'ai juste le temps de réfléchir à une méthode pour me débarrasser des deux gêneurs.
Il me faut un temps de répit. Comme si les dieux m'avaient entendus, les deux animaux marquent une pause dans leur lancer de cadeaux, me permettant de prendre le Jumping Point et de sauter vers eux.
-Arm Point!
J'arrive à la hauteur de la loutre, qui est restée accrochée à une corde pendant du plafond.
-Le sabot tranchant, Roséo!
D'un coup bien placé, j'assomme la loutre, qui fonce vivement vers le vautour. Par chance, le vautour se prend son acolyte dans la nuque et s'évanouit sous le coup. Dans un bruit mat, les deux animaux tombent à terre dans un tas informe.
Je retombe à mon tour sur le sol, reprenant ma forme initiale avec un soupir. Trois minutes, pas une seconde de plus. Le dosage est bien réglé. Heureux de ma victoire, je lance un regard circulaire autour de moi, avisant les trois corps, puis sors en marchant fièrement de la salle.
(POVR)
C'était un bon plan, mais la mise en place laisse à désirer. Profitant du fait que tout le monde courre après les autres, je me dirige nonchalamment vers le centre du QG. Selon mes observations sur le plan à l'entrée, le centre de commande devrait se trouver juste là. Effectivement, au croisement suivant, je trouve la salle de contrôle, vide, comme je pouvais l'espérer.
Souriant doucement, je m'avance dans la pièce et ne tarde pas à trouver ce que je cherche: les plans de l'immeuble avec des explications détaillées pour chaque pièce et une pile d'ordres venant de Crocodile. Belle pioche. En fouillant encore un peu plus, je découvre une très longue liste de collaborateurs du monde entier et de fournisseurs.
Souriant de ma découverte, je place les papiers compromettants dans mes poches et sors de la pièce pour me diriger vers un entrepôt où semblent s'entreposer la plus grande partie de la drogue.
Comme avant, personne ne parcourt les couloirs et mon chemin se fait sans embûches.
(POVL)
Je sais pas trop si ce plan était une bonne idée. Avisant la cage qui me retient, je ne peux m'empêcher de trouver la pièce dans laquelle je me trouve particulièrement jolie. La dernière fois que j'ai vu une aussi jolie pièce, c'était le bureau du patron de Sandy.
-Alors, petite chose, tu as peur, fait la femme qui ressemble à un pingouin rose d'Australie.
-Non, je réponds calmement sans arrêter de contempler une statue tout à fait magnifique.
-Et vous! Allez un peu plus vite dans ce massage. Allez! Hop! Hop! Hop!
Lâchant enfin la statue des yeux, je tourne mon regard vers le drôle de couple. La femme est couchée sur le ventre sur une table haute, et l'homme la masse lentement de son air d'idiot. À leurs pieds, un chien étrange dort tranquillement en ronflant bruyamment.
-Et réveillez votre chien! Il ronfle! Ça m'exaspère!
-Ooooouuuuuuiiiiii, fait l'homme en se penchant très lentement vers son chien pour le secouer doucement.
Pendant que l'homme fait ce simple mouvement, la femme descend de la table, boit un thé brûlant, frappe le chien qui couine en éternuant et donne un coup de poing à l'homme, qui descend toujours vers le chien.
-Vous êtes trop lent! Un peu de nerf bon sang! Hop! Allez!
-Dééééésoooooléééééééé.
-Vous me donnez mal aux reins rien qu'à parler! Soyez un peu plus vif pour une fois! Hop! Plus vite que ça!
J'esquisse un sourire devant cette scène, puis me tourne vers un homme qui entre dans la pièce, accompagné d'une petite fille avec des tresses et un grand chapeau coloré. Waaah, trop cool ce chapeau.
-Ah! Enfin je vous trouve, fait l'homme en s'approchant des deux autres. Le patron veut qu'on lui amène le gamin.
-Waah, il a un trois sur la tête, je lâche en ayant observé un peu plus attentivement l'homme. Et en plus, il brûle. Trop laid.
-Je t'en fais des remarques moi, me demande furieusement l'homme.
-Non.
-Il est con ou quoi, il demande à ses amis.
-On dirait bien, fait la fillette en mordant dans un biscuit.
-Moi aussi je veux un biscuit, je lance.
-Amenez-le au boss avant que je l'extermine moi-même, s'exclame le mec avec le trois sur la tête. Et vous, Miss Golden Week, arrêtez de bouffer ces biscuits immondes sous mon nez.
-Mais je m'ennuie.
Avant que ma cage ne se fasse soulever par le gros homme tout lent, j'arrive à attraper un biscuit du paquet de la fillette. Youpie!
(POVZ)
Bon, maintenant que je suis ici, où je vais? Je regarde autour de moi, tentant de savoir où se trouve la salle la plus importante, puis décide d'aller à droite, quand quelqu'un m'interpelle.
-Zorro, fait une première voix.
-Zorro, ajoute une autre.
Nami et Pipo surgissent de chacun d'un côté, manquant de me percuter violemment.
-Où sont les autres, demande Nami.
-T'as pas vu les autres, questionne Pipo en même temps.
-Non aux deux questions. Tout ce que je sais, c'est qu'on est perdu.
Pipo me frappe le crâne avec fureur.
-C'est toi qui est perdu, avoue-le!
-ZORROOOOOOOOOOO, hurle une petite voix pleurnicharde dans mon dos avant que quelque chose ne vienne s'accrocher à ma veste.
Je tente de savoir ce qui a pu s'accrocher à moi, mais je n'y arrive pas. Après mûres réflexions, qui peut bien s'accrocher ainsi à mon dos en pleurant?
-Chopper, descends de mon dos, tu vas tremper ma veste.
-Désolé.
Le poids dans mon dos disparaît et je soupire de soulagement.
-Merci. T'as pas vu Robin, ou Sandy pas hasard?
-Non, me répond le renne en secouant la tête, projetant de la morve tout autour de lui.
-Ben on est bien avancé.
Je soupire fortement en me passant la main dans les cheveux.
-Nan mais, regardez-moi ce poseur, se moque Nami en pouffant volontairement.
Pipo la suit dans ses moqueries, mais je l'assomme sans états d'âme.
-Il faut retrouver les autres, je fais en défiant Nami du regard.
-Oui, mais comment, demande Pipo, toujours étalé sur le sol.
-J'en sais rien.
Tout à coup, je remarque que Chopper renifle l'air, les yeux fermés.
-Qu'est-ce qu'il y a Chopper?
-Je… je sens une odeur familière.
-Une odeur familière? Qui?
-… Sandy!
-Alors guide-nous, j'ordonne en le poussant un peu.
-C'est par là, s'exclame le renne en montrant une direction de sa petite patte.
Il prend sa forme animale et nous devance.
(POVS)
Je ne sais pas pourquoi je me retrouve dans cette galère. Avec le plus de dégoût possible, j'observe une scène dont je me serais bien passé: un lit, rose, avec la pire des créatures de dieu dessus –je veux dire par là le plus moche de tous les travelos que j'aie rencontré dans ma courte vie.
-Oh, fait le travelo en remontant ses couvertures –ai-je oublié de dire qu'il était totalement nu sous ses couvertures?
Je reste totalement muet, le visage déformé par l'horreur que m'inspire cette vision.
-Comment es-tu entré ici mon chou, me demande l'homme en réajustant ses pompons sur sa tête.
Comme je ne prononce toujours aucun mot, le travelo se lève, habillé de sa couverture, et s'approche de moi pour me poser une main sur l'épaule. Dès que je sens cette légère pression sur mon épaule, tout mon corps ne peut s'empêcher de réagir et mes pieds s'envolent littéralement vers l'homme pour lui asséner un coup de pied monumental dans la figure.
Lorsque je reprends mes esprits, le travelo a retrouvé sa place dans son lit, et je suis assis par terre, la respiration haletante.
-Me touche pas, sale pédale, j'hurle, un peu tardivement.
Titubant, le travelo se redresse, une main plaquée sur son visage et l'autre crispée sur les draps qui le couvrent –pourvu qu'il ne les lâche pas. Hélas, les dieux ne semblent pas être avec moi, puisque l'autre lâche les draps qui retombent sur le lit, dévoilant ainsi le corps d'horreur du mec –mon dieu, qu'ai-je fait aux dieux pour voir ce genre de choses?
Je me détourne de la vision d'épouvante pour m'appuyer contre le mur, m'empêchant ainsi de vomir. Pendant un long moment, le silence plane autour de nous, puis je perçois un léger bruit: un bruit de vêtements qu'on enfile –merci mon dieu.
Soudainement, j'entends des bruits de pas venir dans ma direction et je me retourne, découvrant que l'autre s'approche de moi avec un air étrange sur le visage.
-Tu es brutal mon chou. J'aime ça, il dit avec une voix langoureuse.
Je me plaque contre le mur, sentant de la sueur me couler dans le cou et mes jambes trembler de plus en plus alors que l'autre s'avance vers moi. Je ferme les yeux, mais ne tarde pas à sentir son souffle sur mes lèvres. Dans un dernier effort de survie, ma jambe droite de plie violemment et mon genou rencontre quelque chose de dur. Aussitôt, j'entends un bruit m'annonçant que le travelo s'est effondré à mes pieds, les bijoux de famille broyés.
Sans lui jeter un coup d'œil compatissant, je saute par-dessus le travelo et m'enfuis par la porte. Arrivé à un croisement, je trébuche sur quelque chose qui déboule à ma droite et tombe sur une chose à la chevelure verte.
-Sandy, font les voix simultanées de Nami et Pipo.
-Aïe, ajoutent Chopper et Zorro.
Je me relève et accueille les autres avec un sourire ravi.
-Vous étiez où putain, je lance.
-C'est trop long à expliquer, fait Nami en me tirant dans une salle, les autres derrière nous.
À peine a-t-elle fermé la porte que des gardes passent dans le couloir. Elle a quoi comme radar dans le cerveau?
-Il faut retrouver Luffy, je murmure.
-Et Robin, ajoute Zorro.
-Et la sortie, fait Pipo en claquant des dents.
-Ça, c'est à la fin, quand on aura gagné.
Les claquements de dents de mon ami redoublent de puissance et je ne peux m'empêcher de lui foutre un coup de pied dans les côtes.
-Tais-toi!
-Humpf… désolé.
Les pas des gardes s'éloignent et Nami ouvre prudemment la porte pour jeter un coup d'œil.
-Tout va bien, y'a personne.
Nous sortons de la salle, mais j'entends des pas venir dans notre direction. Merde, pas le temps de se cacher. Je me retourne et fais face à la personne qui s'approche.
-… Robin, je fais avec surprise alors que la jolie brune tourne au coin.
-Tiens. Vous êtes là, elle demande paisiblement.
-Robin, s'exclame Zorro en se retournant, t'étais où?
-Je visitais, elle répond tranquillement.
-Sans penser que tu…
Avec une force que je ne lui imaginais pas, Nami assomme son copain d'un coup de poing bien placé sur le crâne.
-Pas la peine de t'énerver, elle est en vie. Maintenant que nous sommes tous là…
-Et Luffy, tu l'oublies, je demande furieusement.
-… que nous sommes tous là, nous pouvons retrouver Luffy et Crocodile, continue Nami sans s'interrompre.
-Je sais où ils sont, fait Robin en sortant un bout de papier de sa poche.
-Fais voir, s'exclame Nami en attrapant le papier. Oho! Intéressant. Une carte détaillée de l'immeuble.
-Ils doivent se trouver ici, ajoute Robin en faisant apparaître un bras sur la carte afin de montrer une pièce située tout à droite de l'immeuble.
-"Salle du boss". Effectivement, je fais.
Nami regarde encore un moment la carte, puis ses yeux s'illuminent et prennent la forme de Berry. Enfin, elle affiche un sourire satisfait en pliant la carte pour la redonner à Robin.
-Parfait parfait, elle lance d'un air joyeux. C'est tout bonnement parfait.
-Quoi, demande Chopper.
-Y'a une salle intéressante juste à côté d'ici.
-Et on n'a pas le temps d'y aller, dit Zorro en se redressant. Faut aller buter ce connard et délivrer Luffy.
Enfin un qui est raisonnable. Je soupire de soulagement.
-Où se trouve la pièce, je demande à Nami qui continue de rêver.
-Hein? … Oh, oui. Par là!
Elle s'élance dans les couloirs et nous la suivons.
(POVL)
Y'a pas à dire, j'aime pas ce mec. J'affiche un air méchant alors que le vilain monsieur qui fume des cigares en face de moi semble savourer quelque chose que lui seul connaît. Je lui tire la langue et me tourne dans la cage pour lui montrer mon dos, mais la cage tourne sur elle-même, m'obligeant à toujours le regarder.
-Je ne vois pas vraiment pourquoi Sandy s'intéresse à toi, rigole l'homme en buvant son vin. Tu es très quelconque.
Je lui tire encore la langue et détourne mon visage, les yeux fermés.
-Qui plus est, tu es un vrai gamin. Je me demande bien où il t'a trouvé.
Je souffle de l'air avec mes narines mais ne réponds pas. Pas envie de lui parler.
-Mais si je te voyais nu, peut-être que ça changerait, il finit par dire avec une voix sadique.
À ces mots, je tourne mon visage vers lui et affiche un air surpris, puis terrifié en me sentant soulevé dans les airs. Combattant la force invisible, je tente de garder mes vêtements sur moi, mais mon T-shirt est rapidement déchiré. Ensuite, la force tente de m'enlever mon pantalon, mais je tiens bon et le résultat ne se fait pas attendre: le pantalon se déchire au niveau de mes genoux.
-Tu résistes?
Et l'homme rigole d'un rire qui me glace le sang. Dans un dernier effort, je me débats et la force semble abandonner, car je retombe sur le sol de la cage.
Me redressant rapidement, je remarque que le vilain monsieur s'est figé dans son fauteuil, les yeux tournés vers la droite. Je suis son regard et vois avec bonheur que Sandy et ses amis se trouvent dans l'encadrement de la porte.
-Sandy, je m'exclame en m'accrochant aux barreaux de ma cage.
-Tu vas bien?
-Attention, j'hurle en voyant que des méchants arrivent derrière eux.
D'un bond synchronisé, je vois mes amis sauter en avant et se retourner vers nos ennemis.
-Je veux sortir, je lance en secouant les barreaux.
Avec un geste ample, Zorro sort un katana et fait un mouvement dans l'air. Aussitôt, je sens quelque chose me frôler, puis les barreaux que je tenais s'effondrent. Sans réfléchir plus, je saute en dehors de ma prison et rejoins les autres. Je lance un sourire à Sandy, puis me positionne face au méchant monsieur, les poings serrés.
-Celui-là, il est pour moi, je lance.
Je vous entends déjà, sautillant sur vos pauvres petits sièges de bureau, hurlant: "Le combat! Le combat! Le combat!" Ben faudra attendre la semaine prochaine pour y assister °nyark° (fans d'Ace, soyez heureux, puisqu'il revient).
PS: Les derniers chapitres ne seront postés que le dimanche, pour cause de vacances.
