Titre : gay comme une guimauve (c'est pas "mou" ?)
Auteur : Zif'
Couple/Personnages : Gojyo x Sanzo, Hakkai, Goku et un peu Chin Iso

Fandom : Saiyuki

Genre : K-rétin

Note:fic écrite pour le challenge n°4 de la communauté LJ "4 temps" (j'ai été deuxième °ww°)

oooOOOooo

Gay comme une guimauve (c'est pas "mou" ?)

"-Qu… ! Vire ta main de ma hanche !

"-Pourquoiiii… ça te plaît pas ?"

"-T'es vraiment un sale pédé, Gojyo !"

"-Oui, mais tu m'aimes."

"-Va crever…"

"-Hein, vous voyez, vous autres ! Il m'aime !"

"-Je peux le tuer ?"

"-Ah ! ah ! ah ! Le fardeau de ton amour est bien plus lourd à porter que celui de ton sutra, Sanzo !"

"-M'en parle pas…"

"-J'ai faiiiiiiiiiiiiiiiiiiim !"

"-On arrive, on arrive ! Voilà la ville !"

Effectivement, la jeep atteignait le sommet d'une colline, et un amas de toits se profila à quelque distance de là, au bout de la route descendante. Il ne fallut guère que deux heures à Hakuryû pour parcourir les dix kilomètres restant, déclenchant chez Gojyo et Goku une série de remarques impatientes, acerbes et puissamment agaçantes, finalement coupées net par la seule force de persuasion de Sanzo –et surtout de son flingue.

Ce fut Goku qui descendit le premier du véhicule, hurlant et gesticulant comme à son habitude. Les rues étaient étonnamment désertes, et pourtant les quatre compagnons de voyage pouvaient entendre un bruit de fond provenant du ventre de la ville. Ils décidèrent donc de lancer l'exploration plus en avant et se dirigèrent vers la source du bruit.

Leur surprise fut de taille quand ils se trouvèrent nez à nez avec une gigantesque fête foraine. Cela énerva prodigieusement Sanzo, fit énormément plaisir à Hakkai, et rendit les deux animaux de service encore plus excités que d'accoutumée.

"-Chouette, une fête foraine ! Avec de la bouffe à gogo !"

"-Des attractions fort divertissantes !"

"-Des belles femmes tous les dix mètres !"

"-Des emmerdes en perspective !"

L'honorable bonze empli de sagesse divine menaça ses compagnons de mort imminente et douloureuse s'ils ne restaient pas tous groupés. Ils durent donc suivre à contrecœur Goku, qui avait déjà filé à la recherche d'un stand de quelque chose à bouffer –n'importe quoi, à compter du moment où ça remplissait un tant soit peu son estomac abyssal.

"-Ooooooooh ! De la guimauve ! J'en veux j'en veux j'en veux ! Steuplé, Sanzoooooo…"

"-La ferme, singe à la con ! Tu vas l'avoir ta guimauve, fais pas chier…"

Sanzo s'auto étonnait, il concédait rarement aussi rapidement aux caprices de sa bestiole de mauvaise compagnie. En même temps, il ne souhaitait pas rendre son mal de crâne plus aigu qu'il ne l'était déjà. Goku repartit donc du stand avec son sachet rempli de guimauves à la main, tout heureux. S'il n'y avait que ça pour le faire taire…

"-Bon, maintenant, on s'éloigne de ce bordel et on cherche un restau qui fait auberge, de préférence."

"-Quoi, déjà ? Et les femmes ?"

"-Et les attractions ?"

"-Que dalle, on est pas à Disneyland ! Bande de clowns !"

"-…"

Ils sortirent de la fête et franchirent un bon pâté de maisons avant d'entendre des hurlements de pure terreur. Se retournant, ils virent avec horreur une terrible masse bariolée de rose, de vert et de blanc gonfler, gonfler, jusqu'à devenir un monstre gigantesque, difforme et dégoulinant, surplombant la fête. Ils retournèrent en courant sur les lieux du drame.

"-Nom de Dieu, mais c'est un monstre de guimauve !"

"-Ca se bouffe ?"

"-La ferme !"

Un ricanement sinistre et sordide se fit entendre derrière eux.

"-Hin, hin, hin ! Alors, que penses-tu de cela, Cho Gô…"

"-BANG"

Plus rapide que Lucky Luke, Sanzo s'était retourné et avait logé un plomb dans la sale gueule de Chin Iso. Qu'est-ce qu'il venait encore les faire chier, celui-là, il était pas mort ? En tout cas, si ça avait pas été le cas, à présent ça l'était. Il gisait dans une mare à l'odeur âpre et refoulante, mélange de bouillie de son cerveau putréfié et de son sang pas frais et coagulé. Ca devait faire un sacré moment qu'il était zombifié.

"-Cradingue."

La troupe se retourna vers le monstre en guimauve. Sanzo se rappela un mauvais film, "Ghost Busters" ou un truc du genre, ou quatre pauvres crétins combattaient un gugusse Michelin en shamallow. Ils avaient pas l'air con, tiens.

Le monstre, faisant peu de cas de leur embarras face à la situation, saisit du bout de ses petits doigts collants et boudinés une demoiselle au demeurant fort jolie, mais un peu bruyante, avant de la croquer avec délice.

Gojyo couina de dépit, quel gâchis.

Sanzo ricana, bien fait.

Le monstre, attiré par la puissance des émotions des deux jeunes garçons, avança le plat de sa grosse main dans le but évident de les écraser.

Gojyo, qui ne souhaitait pas mourir étouffé par une guimauve, la honte, chopa son bonze favori par la main et l'entraîna dans le palais des glaces.

Hakkai et Goku, eux, filaient à l'opposé vers la grande roue. Au moins, ils auraient une belle vue.

De l'intérieur de la galerie, Sanzo lança son invocation purificatrice de démons. Constatant que la bestiole caoutchouteuse était entravée, il vida son chargeur dessus alors que Hakkai lui balançait une boule d'énergie. Le monstre de guimauve poussa un cri indescriptible, un espèce de "beeeeuuuuaaaaargl" dégueulasse, avant d'exploser et de répandre partout ses glucides.

"-Pouh ! On a eu chaud…"

"-Ouais ben, crie pas trop victoire…"

Effectivement, en explosant, le monstre avait obstrué l'entrée –et accessoirement sortie- de leur refuge d'une grosse couche de guimauve. Gojyo et Sanzo étaient coincés dans le palais des glaces. Le kappa s'approcha dangereusement du bonze, trop en tout cas pour les hormones du beau gosse blond.

"-Gojyo, qu'est-ce que tu fais…"

"-Sanzo chéri, tu le sais très bien… nous sommes seuls, toi, moi… la guimauve… c'est le moment de concrétiser nos sentiments, non ?"

Sanzo aurait bien dit non, mais son chargeur était vide, et Gojyo avait déjà ses lèvres posées sur les siennes et sa langue dans sa bouche. Zut alors. Gojyo allongea son amant sur le sol et entreprit de dévoiler ce qui se cachait sous le froc du moine. Que portait un moine sanzo, d'ailleurs ? Boxer, caleçon, slip ? Slip kangourou ?

"-Putain, t'es obligé de mettre dix couches de fringues…"

"-Grumph."

Gojyo atteignit enfin la chose promise et découvrit avec délice que Sanzo ne portait rien sous son pantalon. Il s'attacha avec conviction à remercier son Sanzo chéri pour cette délicate attention visuelle.

"Ooooooh, Gojyo… aaaaaaaah…"

Un bruit monstrueux se fit soudainement entendre et Goku ainsi que Hakkai se montrèrent dans le trou béant creusé dans la guimauve.

"-Vous allez bien ? On avait peur que vous ne mouriez d'asphyxie…"

"-Dégagez, bordel…"

"-… alors, j'ai dit à Goku de lancer son attaque scrontch-scrontch et… Goku ? ça va ? Goku !'

"-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !"

oooOOOooo

"-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !"

Sanzo se redressa brutalement sur son séant, trempé de sueur. Il regarda autour de lui. Il se trouvait dans une chambre, sur un des quatre futons généreusement mis à disposition par l'aubergiste –ils avaient cassé l'unique lit en se le disputant. Il se laissa retomber sur sa couche, se passant une main lasse sur le visage. Ouf, ce n'était qu'un putain de cauchemar. Ils vivaient pas assez de trucs débiles comme ça, pour qu'il se mette à en rêver d'autres la nuit ? Il tourna la tête et se retrouva nez à nez avec Gojyo, qui visiblement ne dormait pas, mais le fixait bel et bien avec des yeux grand ouverts et , comble du comble, des yeux vicieux et moqueurs.

"-… Quoi ?"

"-"Ooooooh, Gojyo… aaaaaaaah…" … Je suis flatté."

"-Qu… ! J'ai pas dit ça dans mon sommeil !"

"-Oh, que si… Sanzo chéri !"

Le clin d'œil aguicheur fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Sanzo se leva.

"-Ta gueule ! Ou j'te tue ! Je vais m'acheter des clopes ! Et je veux plus jamais voir de guimauve de toute ma vie !"

Abasourdi, Gojyo se demanda un instant si Sanzo avait bien toute sa tête, tout en le regardant faire une sortie théâtrale, drapé dans sa dignité outragée –et dans sa robe de moine.

Il était deux heures du matin.

FIN