Sephiroth – six mois (près de sept et demi)
-Sephiroth…
Le ton avec lequel il avait prononcé mon nom est empli de mépris… ce type ne m'aimait pas…
-Je ne te considèrerai jamais comme mon frère… jamais…!
C'est… mon frère? …Nous ne nous ressemblons pas… Pas du tout, même…
-Tseng? Qu'est-ce que tu fais ici?
Il sursauta et se retourna vers la femme qui vennait d'entrer.
-Je…! Rien! Rien du tout! …Je venais juste voir le fils du professeur…
Ce garçon est sensé être mon frère… Il s'appelle Tseng…
-C'est un bel enfant, hein? lanca la femme en riant.
-Oui, c'est vrai…, approuva Tseng d'un ton tout ce qu'il y avait de plus honnête. …Il est déjà très grand…
-C'est vrai… Il grandit à une vitesse ahurissante… Déjà dans le ventre de sa mère il battait des records! Il est né avec un mois et demi d'avance, ça nous a tous fait une drôle de surprise!
Elle rit encore un court instant puis se pencha vers Tseng.
-Dis-moi, Tseng, est-ce que tu pourrais veiller sur lui un petit moment? Je voudrais aller me chercher un café, ça ne prendra pas longtemps…
-Allez-y, je resterai là…
-T'es un ange, Iute!
Et elle partit en riant. Tseng n'avait pas l'air ravi de s'être fait appelé de la sorte… Il se tourna vers moi en soupirant d'exaspération et resta là à me fixer. Je me demandais ce qu'il pouvait bien penser… et je le regardais d'un air sans doute étonné. Je tendis une main vers lui avec espoir, mais il ne bougea pas, regardant juste ma main avec dégoût. Alors je me mis à gémir… Il ne broncha pas.
-'E… 'e… Ss'e… Se…! Se! …Sen…
Cette fois il commença à broncher un peu plus…
-Seng…
C'était terriblement dur à dire…! Il me regarda d'un air intrigué et se pencha davantage vers moi. Je tendis un peu plus ma main vers lui.
-Se!
-C'est moi que t'appelles comme ça?
-Unh! …Se…!
Il se mit à grimacer et recula.
-Désolé, mais je suis pas ton ami!
La porte s'ouvrit et la femme rentra à nouveau.
-Tu es toujours là… Merci du service, Iuta…
Tseng ne lui répondit pas et partit en courant.
-Qu'il est con ce mioche…, soupira-t-elle.
-Tseng…, appellai-je avec tristesse.
Elle manqua de s'étrangler et se précipita vers moi.
-Qu'est-ce que tu as dit?
-Tseng…! …Tseng…
Il ne reviendrait pas. C'était le seul enfant que j'avais vu jusqu'à présent. Je me sentais plus proche de lui que des Grands… J'aurais voulu qu'il reste et il était parti… Il ne m'aimait pas… Je me mis à pleurer.
Sephiroth – quatre ans (cinq ans)
J'ai grandit. J'étais un enfant «précoce», «surdoué»… Je grandissais un peu plus vite que les autres enfants, j'étais beaucoup plus mature… Et en raison de cela, on ne m'aimait pas. Un jour, quelqu'un m'a traité de monstre, et depuis, ça ne m'a plus jamais lâché. Je sais que je suis étrange avec mes cheveux délavés et mes yeux Makô, pas la peine d'en rajouter!
-Tu dois être plus courageux que ça, Sephiroth…
-J'essayes!
Je reniflai et détournai les yeux. Le Professeur Gast était comme un père pour moi. C'était le père que je ne trouvais pas en la personne du Professeur Hideaki Hojo…
-…Je voulais juste qu'on joue ensemble…
-Et ils n'ont pas voulu, comme d'habitude…
-Et ils n'ont pas voulu…, répétai-je amèrement.
Et comme j'avais insisté, ils s'étaient énervés, et finalement, on s'était battus… et j'avais gagné pour me protéger. J'avais blessé deux garçons plus vieux que moi et le troisième… il était à l'hôpital. Je n'avais pas fait exprès! C'était de la défense! Je ne pensais pas être si fort! …J'avais eu peur… …Je m'étais encore fait traité de monstre…
-Les autres enfants, ils ont un papa et une maman! pourquoi j'ai pas de parents, moi? C'est qui ma maman?
Il resta silencieux un instant puis soupira.
-Ta maman… Elle s'appelait JENOVA et elle est morte à ta naissance… Je ne peux pas t'en dire plus ou Hideaki ne sera pas content… C'est ton père après tout… Et la perte de ta mère l'a beaucoup affecté…
-C'est de ma faute alors…? …C'est moi qui ai tué maman? C'est de ma faute si papa ne m'aime pas…?
Mr. Gast parut géné.
-Non… Ce n'est pas ça… Ta mère était heureuse de te mettre au monde, elle voulait que tu vives… Et ton père… il a toujours été comme ça… J'ai entendu dire qu'il avait eu un fils avant toi… il l'aurait complètement renié… En un sens, tu as de la chance…
De la chance…? Est-ce qu'on peut vraiment appeler ça comme ça…?
…Un jour j'en ai eu assez de ces cheveux argentés. Je les ai coupés violamment.
…Mais les cheveux ça repousse… Je suis un monstre et je ne peux le nier…
Sephiroth – quatre ans et demi (presque six ans)
Je sentis des regards lourds peser sur moi en entrant dans la salle commune de l'internat. Je baissai les yeux. Inutile de provoquer tout ce monde. Tous ces enfants étaient plus âgés que moi… J'essayai de repérer un coin tranquille et solitaire où je pourrais me faire oublier et localisai rapidement une petite table correspondant parfaitement à cette définition. Je m'y installai aussitôt et commençai à sortir mes affaires. …Jusqu'à ce que je sente une présence derrière moi. Je me retournai et vit un garçon d'environ sept ans et demi. Il n'était pas comme les autres… Il avait la peau mate, couleur miel, des cheveux d'un noir profond, un regard d'ambre obscure dans des yeux légèrement bridés… Il n'était pas très grand pour son âge, mais il était tout de même plus grand que moi.
-C'est ma place, dit-il simplement d'un ton d'une neutralité déconcertante.
-Je suis désolé, m'excusai-je, mais… j'étais là le premier…
-S'il te plaît, vas te trouver une place ailleurs sans faire d'histoire. Je n'aurais aucun remord à te frapper… …Sephiroth.
Il… connaissait mon nom…!
-Tu me connais? m'étonnai-je.
-Tout le monde te connais…
-Comment tu t'appelles?
-Tseng Scorrelini. Maintenant que tu as les réponses à toutes tes questions, vas-t'en, ou je n'aurais aucun remord à te frapper, réitéra-t-il. …Sale petit voleur…
-Comment ça, «voleur»? Je ne t'ai rien pris!
Il m'attrapa par le col et me força à quitter ma place. Mes pieds touchaient à peine le sol…
-Comment ça, «voleur»? répéta-t-il avec un petit rire nerveux. Celui que tu prends pour ton père, c'est pas ton père, c'est le mien, et tu me le voles…! siffla-t-il au creux de mon oreille pour que les autres n'entendent pas. Si je ne t'ai jamais attaqué pendant toutes ces années, c'est juste parce que j'ai assez de respect pour ton vrai père… …A part ça… tu n'es rien à mes yeux qu'un voleur. Tu as volé ma place et je suis orphelin… Je te déteste, Sephiroth, je te déteste…!
Il me faisait mal. Tant physiquement que mentalement. Ce qu'il disait était fort compliqué, et pourtant, je comprenais…
-Tu dis que mon père n'est pas Hideaki Hojo? C'est ça? demandai-je. Mais si c'est ton père à toi, pourquoi tu ne portes pas son nom?
Il eut un petit rire nerveux.
-Il ne m'a jamais reconnu… Il t'attendait, toi, son fils de gloire… …mais tu n'es qu'un monstre…
-Dis pas ça!
J'avais crié. Toute l'attention était ramenée sur nous. Tseng m'adressa un regard froid et me jeta à terre. Puis il partit et je me retrouvai seul, fixé par toute la salle… Je refoulai mes larmes pour garder ma dignité et rassemblai mes affaires. Je ne voulais en aucun cas rester là… Je quittai la salle à mon tour et gagnai une cachette pour pleurer.
Sephiroth – quatre ans et trois quarts (six ans)
J'essayais de retenir mes larmes et c'était là un rude effort.
-Allons, sois courageux, Sephiroth…, me dit-il comme il m'avait toujours dit.
-Pourquoi tu pars? Pourquoi? Je vais être tout seul maintenant!
Je me jetai dans les jambes du professeur Gast pour le retenir.
-Mais non, tu ne seras pas seul! Il y a plein de gens pour s'occuper de toi… Et tu as toujours ton père, non?
-Il paraît que c'est même pas mon vrai père… C'est son fils qui me l'a dit. Il m'a dit que mon vrai père lui avait laissé des lettres qui lui avaient fait comprendre que j'étais pas le fils du professeur Hojo…
Je fus incapable de retenir davantage mes larmes.
-Ce sont des sottises pour te faire du mal. Ton père est Hideaki Hojo et il t'aime à sa façon… Et moi… Je dois partir…
Il avait l'air nerveux et il me repoussa.
-Professeur…! tentai-je, tendant les bras vers lui.
-Non, je dois partir!
Il se recula pour que je ne puisses pas le toucher comme s'il fuyait mon contact. Comme si j'étais un monstre… Il ne se retourna qu'une fois sur le seuil de ma chambre.
-Je suis désolé, Sephiroth… Je suis désolé pour tout. Pour tout. …Puisses-tu me pardonner un jour…
Il baissa les yeux et se retourna. J'eu beau l'appeler il ne se retourna plus et claqua la porte derrière lui. Je m'effondrai en larmes. Je le considérais comme mon père et il m'avait abandonné…
NdVixen: entre parenthèses, c'est l'âge physique de Seph car il est en décalage avec son âge biologique… …vous comprenez…?° R&R!