Titre : Black Eyed

Auteur : LightofMoon

Genre : Un peu de tout : de l'amour, de la violence, du sexe...

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi pour la plupart...

Couple : Harry Potter / Drago Malefoy

Avertissement : Contient des relations homosexuelles alors homophobes s'abstenir! Présence probable d'automutilation et de violence dans les chapitres à venir...

Bonne Lecture


Chapitre 7 : La maison hantée.

La soirée de la veille lui avait réchauffé le cœur. Il avait revu tous ses proches, tous les gens qu'il aime. Mais il s'était levé ce matin avec ce besoin irrépressible. Il avait donc pris congé du Terrier en prétextant qu'il devait rentrer plus tôt pour cause de réunion à préparer.

Et le voilà maintenant devant la porte. Il aurait retrouvé le chemin les yeux fermés, juste guidé par la blessure dans son cœur. Londres, un quartier résidentiel plutôt tranquille, le numéro 12, la maison hantée. Il avait encore la clé alors il entra. Cela faisait bien longtemps que plus personne ne venait ici. En fait plus personne n'y vivait depuis sa disparition. Après tout c'était sa maison, il y avait laissé son empreinte partout. C'était lui qui avait choisi la décoration. C'était ses photos au mur. Ils avaient vécus tant de choses ici. Il l'appelait la maison hantée parce que lorsqu'il y entrait il était envahi par ses souvenirs, fantômes d'une relation naissante, d'un amour avorté. C'est ici qu'il avait tué le Malefoy en lui, qu'il avait appris à ressentir et à extérioriser, à vivre.


Flash Back

Tout avait commencé lors de sa sixième année à Poudlard. Il était alors le leader incontesté des Serpentard et personne n'osait remettre en doute sa suprématie. Dur, froid et hautain il était le parfait fils de son père. Il n'avait pas vraiment le choix, c'est comme ça qu'il avait été élevé. Sa mère l'aimait certes mais elle n'avait que rarement l'occasion de le lui montrer, Lucius punissant sévèrement toute démonstration d'affection. Lors de son entrée à Poudlard il était devenu le parfait héritier, le Prince des Serpentard. Harry et lui étaient entrés en conflit dès le premier jour. Dray lui en avait énormément voulu. Bien sûr il avait tenu des propos déplacés mais c'était ce qu'on lui avait toujours appris : les sang purs sont supérieurs, il faut bannir les sang de bourbe….Potter lui avait craché ses principes à la tête en refusant de lui serrer la main et ça il n'avait pas pu le supporter. Les années passant il avait réalisé que Potter était dans le vrai et cela n'avait fait qu'attiser sa haine. Il ne pouvait pas accepter que son père qu'il admirait ne soit en fait qu'un malade mental aigri. Il avait accepté ses coups pendant toute sa vie parce qu'il l'idolâtrait, parce qu'il pensait que c'était pour son bien. Jamais il n'avait mis en doute l'éducation de son père. Il le considérait comme un modèle. Tout avait changé le jour où il avait découvert sa sexualité. Les sangs purs étant de moins en moins nombreux ils considéraient l'homosexualité comme un crime à l'encontre de leur race et la bannissait au même titre que les mariages avec des sangs de bourbe ou des moldus. On s'amusait avec les hommes mais on ne les aimait pas. Un sang pur gay était un traître à son sang et dans certaines familles le déshonneur était puni de mort. Sa famille faisait partie de celle là. Il savait que si son père venait à l'apprendre il le paierait cher. Il avait donc refoulé ses pulsions. Un jour que la douleur et la frustration étaient trop fortes il avait ouvert son cœur à Parkinson, son amie d'enfance. Elle s'était empressée de la répéter à Lucius, rentrant ainsi dans ses faveurs, assurant son futur. La punition avait été horrible puis Lucius avait accepté, après plusieurs jours de tortures vicieuses et cruelles, de passer sur cet écart à condition que son fils s'engage à ses cotés en tant que mangemort. Dray n'y avait encore jamais vraiment songé. Il n'avait jamais ouvertement pris parti, excepté devant Potter lorsque celui ci le poussait à bout. Il s'était donc retrouvé complètement perdu.

Un soir il avait craqué, il s'était effondré au bord du lac. Il devait prendre la décision la plus importante de toute sa vie : soit il suivait son père et s'enfonçait encore plus dans cet abîme de souffrance soit il le reniait complètement et signait ainsi son arrêt de mort. Mais après ce qu'il venait de vivre avec son père il ne se sentait pas capable de le suivre. C'est ce même soir qu'il avait eu cette conversation avec Potter. Cela l'avait bouleversé. Alors il avait observé avec plus d'attention Harry Potter et toute sa bande. Ils étaient en danger de morts, une menace planait perpétuellement au dessus de leurs têtes et pourtant ils étaient heureux. Harry Potter était menacé de mort depuis l'âge de un an et pourtant il était heureux. Dray avait alors comprit que d'une façon ou d'une autre il était condamné à mourir, restait alors à décider si il voulait mourir en prenant le risque d'être heureux ou mourir de chagrin noyé dans ses regrets. Il avait choisi d'essayer le bonheur. Après sa sixième année il était rentré au manoir Malefoy et il avait profité de l'absence de son père pour faire part de son projet à sa mère. Et elle l'avait soutenue. Le soir où il aurait du être intronisé comme mangemort elle l'avait caché et avait tenu tête à Lucius en lui assurant que son fils ne deviendrais jamais la marionnette de Voldemort. Cet affront elle l'avait payé de sa vie. Lucius l'avait torturé puis assassiné, Dray les avaient entendus de sa cachette. Il était resté caché longtemps avant d'oser sortir et il s'était réfugié chez Severus. Il savait que son parrain était un mangemort mais celui-ci avait fait le serment inviolable de le protéger et ne pouvait donc pas le remettre aux mains de son père. Il avait eu alors la surprise de sa vie…

Pendant plusieurs semaines Severus l'avait questionné, lui faisant boire du Veritasérum, pour tester ses motivations. Un jour il lui avait dit qu'il était prêt et il l'avait emmené dans un endroit secret ou l'attendait Dumbledore et Harry. Là il lui avait appris qu'il était un agent double, espion pour le compte de l'Ordre du Phoenix. Il en était resté bouche bé. Pour les mangemorts Severus était un exemple à suivre, un allié fidèle et incontestable. De plus il avait toujours détesté Potter et critiquait ouvertement Dumbledore. Ce jour là il avait appris beaucoup de chose sur la lutte anti-Voldemort. Dumbledore lui avait demandé de faire un choix. Il pouvait rester caché sous la surveillance de l'Ordre où il pouvait mettre ses capacités à leur service en devenant l'un des leurs. Il avait regardé Harry. Celui-ci le fixait avec un regard plutôt compliqué, mélange de pitié, de haine et d'interrogation. Il savait que gagner sa confiance serait difficile mais les cris de sa mère résonnaient encore dans sa tête. Il serait un membre de l'ordre, il ferait payé à son père pour toutes ses souffrances, il vengerait sa mère. Il avait donné sa réponse et Dumbledore lui avait sourit. Bienvenue dans l'Ordre Drago lui avait-il dit. Puis Dray s'était penché sur les détails techniques : il avait l'argent de sa mère mais pas de maison, aucun endroit où aller en attendant la rentrée. De plus les Serpentard lui feraient payé sa traîtrise. Dumbledore le rassura. Les membres de l'ordre auraient leurs chambres privées l'an prochain afin de pouvoir s'entraîner sans déranger les autres élèves. Autrement il logerait au siège de l'ordre si Harry le lui permettait. Celui-ci ne dit rien, pris un morceau de papier et y écrit quelque chose avant de le passer à Drago. Il devait le lire et mémoriser l'endroit. Peu après il se senti emporté. Son corps se compressait et lorsqu'il réussi enfin à ouvrir ses yeux il se concentra fort sur le mot et vît apparaître une maison. Il y entra avec Harry. Celui-ci lui fit signe de le suivre et l'emmena au troisième étage, première porte à droite, sa nouvelle chambre, sa nouvelle vie.

Se faire accepter par les membres de l'Ordre n'avait pas été une mince affaire. La plupart le détestait ou détestait son père. Certains avaient même perdus des êtres chers torturés par son père ou ses amis. Les premiers temps avaient été un calvaire. L'Ordre était bien différent des mangemorts. Ici c'était une grande famille, tous le monde se connaissait, ils prenaient soin les uns des autres. Le sang n'avait pas d'importance pour l'Ordre. Personne n'allait le respecter ou le craindre parce qu'il était un Malefoy et au contraire ils avaient l'air de prendre plaisir à le casser. Mais ce n'était pas le pire. Ce qui lui faisait le plus mal c'était de réaliser ce qu'il avait manqué. Ici chacun trouvait soutien et réconfort, il y'avait toujours quelqu'un pour aider ou écouter. Il y'avait toujours des bras affectueux pour consoler et malgré les temps difficile il régnait une bonne humeur et de nombreux éclats de rire se faisaient entendre. Jamais il n'avait partagé de telles choses. Au début il s'était braqué, refusant de parler sauf pour donner des informations sur son père. Il s'isolait le plus possible et passait ses nuits à pleurer. C'est dur de se rendre compte qu'on vous a sacrifié à une cause idiote et criminelle, qu'on ne vous a jamais aimé pour vous. Tous les jours il ressentait des torrents de haine à son égard. Son père avait fait de lui un être abject mais il n'osait pas briser la forteresse glaciale dans laquelle il avait trouvé refuge dès son plus jeune âge pour révéler ce qu'il était vraiment. Il avait peur d'être rejeté, peur de ne pas être mieux que son père au final. Il s'était oublié depuis si longtemps qu'il ne savait pas qui il était réellement, qui était le Drago derrière le Malefoy.

Et puis une nuit il s'était réveillé à cause des cauchemars horribles qu'il faisait, revivant sans cesse la mort de sa mère. Il était descendu pour prendre l'air et était tombé sur Hermione. Elle avait été réveillée par Harry. Il faisait des cauchemars depuis des années et elle allait souvent le calmer. Cette nuit là elle n'avait pas retrouvée le sommeil, elle était inquiète, la rentrée arrivait à grand pas et elle ne savait pas comment allait se passer cette dernière année, elle avait peur pour le futur, pour leur futur. Ron et elle s'était marié un mois plus tôt après seulement quelques mois de relation. Elle lui avait demandé pourquoi il était dehors et il lui avait tout dit. Il lui avait parlé de son enfance, de la mort de sa mère, des erreurs qu'il réalisait avoir faites. Les mots coulaient tous seuls de sa bouche, de son cœur sans qu'il ne puisse les contrôler. Il avait déversé toute sa souffrance et ça lui avait fait du bien. Pour la première fois de sa vie il avait pleuré devant quelqu'un et il n'avait pas été frappé au contraire, Hermione l'avait pris dans ses bras et l'avait serrée fort. A cet instant un lien très fort s'était crée entre eux, et la vie de Dray s'en trouva bien facilitée.

La rentrée à Poudlard avait été laborieuse, les Serpentard ne perdant pas une occasion pour lui faire des crasses. Ses relations avec Ron et Harry étaient moins tendues mais loin d'être amicales. Heureusement Hermione était là et il passait beaucoup de temps avec elle, s'étant découvert une passion commune pour les études. Dumbledore avait aménagé 3 chambres privées dans une tour du château pour les loger et ils avaient un programme différent des autres élèves. La journée ils étaient avec leurs maisons respectives mais le soir et le week-end ils avaient des cours de sortilèges, métamorphise, défense contre les forces du mal et occlumancie en plus des autres. Le but étant en priorité de préparer Harry affronter Voldemort mais c'était plus agréable pour lui de ne pas s'entraîner seul alors Ron, Dray et Hermione avait été mis au même régime jusqu'à ce que la grossesse d'Hermione l'empêche de continuer. Ils faisaient des progrès énormes, surtout Harry. Il devenait de plus en plus puissant et il travaillait avec acharnement, négligeant souvent sa santé et son sommeil. Petit à petit ils se rapprochaient sans en avoir vraiment conscience. Ils ne se disputaient plus et s'appelaient même par leurs prénoms. Dray cependant n'avait pas encore abandonné sa carapace, il était trop fragile en dessous pour prendre ce risque mais il avait remplacé l'arrogance par la solitude ou le silence.

Avec les adultes cela avait été bien plus simple : l'instinct maternel débordant de Molly Weasley l'ayant vite poussé à se prendre d'affection pour le blondinet à la gueule d'ange et aux yeux si tristes. Elle avait ravalée ses préjugés et le traitait bien même si elle avait remarquée qu'il paniquait à la moindre marque d'affection. Il n'y était pas habitué et ne savait pas comment gérer cette situation. Elle gardait donc ses distances mais s'assurait qu'il ne manquait de rien.

Il se rappelait comment tout avait changé. C'était pendant les vacances de noël. Molly avait insisté pour que les enfants viennent le fêter au siège. Dray ne s'attendait pas à ce que l'invitation lui soit aussi destinée et il s'était fait enguirlander par Hermione lorsqu'elle était venue le chercher pour le départ et qu'elle avait constatée qu'il n'avait pas préparer ses valises. Il était arrivé au siège complètement stressé. Noël était une fête qu'on célébrait en famille, il se sentait franchement de trop. Et puis ce soir là les jumeaux Weasley avait eu la bonne idée de marquer le début des vacances en testant leur dernière invention : la pastille qui mousse. Ils avaient glissés cette petite pastille dans la bière au beurre de Fol Œil et celle-ci s'était mise à sautiller sur la table, déversant des quantités de mousse avant d'asperger le pauvre auror qui avait bondi en hurlant au meurtre et à la ruse mangemort. Il faisait une telle grimace qu'ils avaient tous éclaté de rire. Et Dray aussi. Pour la première fois de sa vie il avait laissé son rire sortir et celui-ci s'était propagé comme une onde dans la pièce. C'était un joli son, cristallin et il était réellement surpris de voir à quel point il était différent du rire moqueur qu'il avait d'habitude. D'ailleurs il avait vite réalisé qu'il n'était pas le seul choqué. Toute la table le dévisageait. Ron semblait s'être décroché la mâchoire. Alors un autre événement encore plus improbable se produisit : il rougit. Il sentit ses joues s'échauffées et devenir écarlates sous l'intensité des regards qui le fixaient. Il se sentait vraiment mal. Et s'était sans compté sur Harry qui s'était exclamé « Merde Drago tu rougis ! ». Il avait démenti mais c'était trop tard, Harry était partit à se moquer de lui. Vexé Dray lui avait lancé sa capsule de bière au beurre au visage. Harry s'était arrêté net. « Un conseil Malefoy…cours ! ». S'en était suivis une course poursuite dans le jardin puis une énorme bataille de neige durant laquelle ils s'étaient finalement alliés contre Ron. Depuis ce soir Harry, Ron et lui enterrèrent définitivement la hache de guerre. Ils n'étaient pas devenus amis mais ils n'étaient plus ennemis.

Le reste des vacances avait été plus qu'agréable. Il avait même reçu des cadeaux. Il en avait offert aussi. C'était les meilleures vacances de sa vie. Même Voldemort semblait avoir décidé d'une trêve.

Le reste de l'année passa beaucoup plus vite maintenant qu'il arrivait à entretenir des relations amicales avec Harry et Ron. Il savait qu'ils se méfiaient toujours mais ça ne le dérangeait plus. Après l'amitié il découvrit la tendresse. Il passait beaucoup de temps à rassurer Hermione que l'annonce de sa grossesse avait totalement bouleversée. Ils riaient beaucoup tous les deux et si il n'y avait pas eu les menaces et les morts il aurait presque pu dire qu'il était heureux. Ils passèrent leurs aspics et les réussirent. Ils firent une fête terrible le dernier jour, conscient que la fin de leur scolarité signifiait qu'ils allaient désormais jouer un rôle actif au sein de l'Ordre. Voldemort était de plus en plus agressif et il n'attendrait plus longtemps avant de lancer sa grande offensive contre l'Ordre. Il avait eu vent de l'entraînement d'Harry et de ses progrès même si il était probablement loin de se douter de la puissance de ce dernier. Ils avaient tous beaucoup progresser mais Harry lui avait atteint un niveau supérieur. Il ne se servait presque plus de sa baguette, ne prononçait plus les incantations. Il savait lire dans l'esprit des personnes mais il était devenu impossible d'entrer dans le sien. Il dégageait de la puissance, il suffisait s'être près de lui pour sentir sa force vous entourer. C'était assez effrayant pour un jeune homme d'à peine 18 ans.

Les vacances s'étaient déroulées comme il l'avait prévu. Les attaques se faisaient de plus en plus nombreuses. Les blessées aussi. Cependant il n'y avait encore aucune perte humaine du coté de l'Ordre depuis Sirius mais le rythme infernal des agressions les affaiblissait. Ils se battaient sans relâche. Et puis un soir Severus rentra avec la grande date. Voldemort avait prévu un assaut sur Poudlard qu'il pensait encore être le bastion de l'Ordre. Il leur restait une semaine pour se préparer. Une semaine pendant laquelle la tension ne cessa d'augmenter. Une semaine sans la moindre attaque, sans la moindre manifestation de Voldemort. Lui et ses mangemorts se tenaient près pour l'ultime bataille. Cela serait un vendredi. Le dernier jour d'Août.

La veille de la bataille l'ambiance était mortelle et finalement tout le monde se couchât tôt. Les couples voulaient profiter de ce qui seraient peut être leur dernière nuit. Molly et Arthur, Ron et Hermione, Tonks et Lupin….Tous les occupants du Siège s'étaient regroupés pour profiter de leur nuit. Ginny avait été envoyée loin de la guerre par ses parents et il ne restait donc que Harry et Drago à être seul ce soir là.

Fin du Flash Back


Une larme coula sur la joue de Dray. Le souvenir de cette nuit le faisait terriblement souffrir. Il y avait crût, pendant un court instant. Inconsciemment il venait de monter les escaliers et s'était arrêté devant la chambre de Harry. Il y entra et s'allongea sur le lit. C'était ici qu'il avait passé sa dernière nuit, qu'ils avaient passés leur dernière nuit, leur seule et unique nuit.


Flash Back

Il était allé se coucher tôt cette nuit là mais il n'arrivait pas à dormir. Il savait que le lendemain il serait confronté à son destin. Il serait confronté à son père. Et il devrait le tuer parce que c'était la seule solution pour qu'il s'en sorte, pour qu'il puisse vivre. Il s'était relevé et était sorti fumer une cigarette, comme il le faisait toujours quand il n'arrivait pas à dormir. Il était allongé dans l'herbe, regardant les étoiles peut-être pour la dernière fois quand il avait entendu des pas. Quelqu'un s'approchait de lui. C'était Harry. Il s'était allongé à coté de lui et avait pris une cigarette dans le paquet de Dray.

« J'arrive pas à croire que c'est peut-être la dernière fois que je regarde les étoiles. »

Harry avait rompu le silence.

« Tu….tu as peur ? »

« Je suis terrorisé ! »

« T'es le Survivant tu vas t'en sortir ! »

« C'est pas le moment d'être sarcastique Malefoy »

« Ne m'appelle pas comme ça. Il n'y a qu'un Malefoy et je le tuerais. »

« On a tous notre propre combat. Moi contre Voldemort et toi contre ton père. »

« Sauf que toi tu sera libre quand Voldemort sera tombé. Moi je serais toujours le fils de mon père. »

« Voldemort fera toujours partie de moi. J'ai peur de ce qui vas se passer demain mais j'ai encore plus peur de ce qui se passera après. Je n'ai survécu que pour mieux le détruire. C'est mon but. Je vais faire quoi après ? »

« Tu vas vivre Harry. Tu seras libre. »

« Libre…Toi et moi on est pareil Drago, on est marqués. Moi par ma cicatrice et toi par ton sang. Je ne pourrais jamais me débarrasser de cette cicatrice et toi tu ne pourras jamais changer ton apparence. Nos liens sont ancrés dans nos gènes. Je serais toujours Celui qui a survécu et tu seras toujours le fils de Lucius Malefoy. On ne sera jamais libre. »

Le ton de sa voix était triste et sombre. Ils étaient deux cœurs blessés à l'aube de leur destin, effrayés, perdus et terriblement seuls.

Ils étaient restés un long moment silencieux, toujours étendu sur la pelouse. Puis Dray s'était levé. Il ne pouvait plus rester là. La douleur de Harry lui faisait trop mal. Elle répondait à sa propre souffrance le plongeant encore plus dans les ténèbres. Il était retourné dans sa chambre et s'était allongé sur son lit. Les larmes lui étaient montées aux yeux. Demain ils affronteraient leurs destins et il avait peur. Pas pour lui non il avait peur pour Harry. Il ne savait pas quand ses sentiments pour le brun avaient évolués. Il ne savait pas quand il avait commencé à le regarder différemment, à s'inquiéter pour lui, à chercher sa présence, son regard. Il n'en avait parlé à personne. Il ne s'en était pas préoccupé, gardant ça au fond de lui. Ce n'était pas le moment, il avait d'autre chose en tête. La guerre laissait peu de place à l'amour. En tout cas pas dans sa vie, ni dans celle d'Harry.

On avait frappé à sa porte. Il avait essuyé ses larmes et était allé ouvrir. Harry était devant lui, il semblait perdu, il avait pleuré.

« Reste avec moi cette nuit. Je ne veux pas la passer seul. »

Il n'avait rien dit mais avait laissé Harry prendre sa main et l'avait suivi dans sa chambre, la plus isolée de la maison.

Il n'avait rien dit quand Harry avait fermé la porte et avait jeté un sort de silence et un sort de verrouillage.

Il était debout devant lui, le cœur battant à une vitesse affolante. Il fixait les iris vertes en face de lui. Il ne pouvait pas dire qui avait pris l'initiative, qui s'était avancé en premier. Leurs lèvres se touchèrent, doucement, juste un instant. Puis de nouveau ils se regardèrent. C'est Harry qui prit l'initiative d'approfondir le baiser. Il passa ses bras autour du cou de Drago et l'embrassa plus franchement. Ce dernier l'entoura de ses bras et entrouvrit la bouche, permettant à Harry d'y glisser sa langue. Le baiser se fit plus sensuel, leurs mains commencèrent à bouger, à descendre le long de leurs corps, explorant chaque centimètres de leurs peau.

« Harry…. »

« Chut…S'il te plaît Dray….Je…Je veux que tu m'aimes cette nuit… une dernière fois….j'en ai besoin… Je veux que ce soit toi…..My Sweet Prince… »

Alors Dray l'embrassa, essayant de faire passer tous ses sentiments dans son baiser. Il lui déposa une multitude de petits baisers dans le cou. Harry se cambra. Dray l'allongea sur le lit et continua de l'embrasser. Il enleva son tee-shirt et commença à caresser son torse lentement, ils avaient tout le temps. Il traça les contours de chaque muscle avec sa langue. Puis il recommença à l'embrasser et Harry lui rendit son baiser avec passion. Dray pouvait sentir l'excitation qui s'était emparé du brun qui commençait à se sentir sérieusement à l'étroit dans son jean. Délicatement il entreprit de le libérer, défaisant uns à uns les boutons du pantalon de Harry avant de l'enlever complètement. Il effleura la virilité tendue sous le boxer vert, arrachant un gémissement de pur plaisir au brun. Ses mains glissèrent ensuite sous le boxer, caressant les fesses musclées, faisant gémir de nouveau Harry. Puis il enleva enfin cette prison de coton. Il laissa courir sa langue sur les veines qui ressortaient. Harry cria lorsqu'il le prit en bouche. Il se cambra, chercha désespérément à s'accrocher aux cheveux de Dray, aux draps, gémît sous la lenteur calculée des va-et-vient. Sa vue se brouilla, il ne pensait plus qu'au plaisir qui l'assaillait par vague. C'était bon mais trop lent, presque une torture. Il attira Dray à lui, l'obligeant à stopper la caresse et l'embrassa. Il voulait aller plus loin, il voulait ne faire qu'un avec lui, il avait besoin de le sentir se fondre en lui. Il lui fit comprendre et Dray s'exécuta. Il ne voulait pas lui faire mal. Il ne savait même pas si c'était la première fois. Lentement il s'immisça en lui, lui laissant le temps de s'habituer à sa présence. Ils collèrent leurs corps, s'étreignant tendrement puis commencèrent à bouger doucement, sans cesser de s'embrasser. Leurs gémissements se fondaient dans leurs baisers. Leur étreinte se fit plus vive, plus passionnée. Leurs deux corps, leurs deux cœurs en fusion semblant ne faire qu'un. Harry enfoui son visage dans le cou de Dray, lui mordillant la clavicule, murmurant à son oreille ce qui deviendrait son prénom après la bataille, le criant lorsque l'extase vint les emporter. Ils restèrent enlacés un long moment, silencieux, savourant juste les sensations qu'ils venaient de partager. Il n'y avait plus de bataille, plus de peur, plus de destin tragique, juste de la tendresse….de l'amour ?

Ils recommencèrent plusieurs fois, inversant les rôles mais gardant cette douceur, cette tendresse. Lorsqu'ils s'endormirent enfin Harry se blottit contre Dray, enfouissant son visage dans son cou, enserrant son buste de ses bras. Ils étaient biens, entiers.

Le lendemain matin il s'était réveillé avant Harry, il l'avait embrassé doucement et lui avait murmuré son amour. Puis il s'était rhabillé et avait quitté la chambre. La journée fût très chargée et ils se croisèrent à peine. Ce soir là Harry triompha de Voldemort et disparût. Ce soir là en rentrant dans sa chambre après la bataille Dray trouva une lettre de Harry sur son oreiller et son cœur volât en éclats.

Dray,

Ce soir nous allons affronter nos destins et je sais que nous n'en ressortirons pas indemne. Même si nous sortons vainqueurs nous ne seront jamais libre, notre innocence est bafouée et déjà trop de cicatrices scarifient nos cœurs. Pourtant hier soir j'ai presque eu envie d'y croire. Dans tes bras je me suis senti moi pour la première fois de ma vie. Si je dois mourir ce soir je veux que tu sache une chose, my sweet prince, tu as été le seul, l'unique.

Harry.

Fin du Flash Back


Dray s'était endormi sur le lit et n'entendit pas Hermione entrée. Elle lui caressa doucement les cheveux.

« Harry... »

« Désolé, ce n'est que moi… »

« Comment tu m'as trouvé ? »

« Tu n'es pas le seul à visiter les fantômes Dray… »

Il posa la tête sur ses genoux. Elle était la seule à savoir ce qui s'était passé cette nuit là. Elle avait perdue l'homme qu'elle aimait et avait vu la même souffrance dans les yeux de Drago alors elle avait compris….

Quand Dray avait changé de nom après avoir tué son père elle seule avait su pourquoi il avait choisi ce nom. Le nom des deux personnes qu'il avait le plus aimé, Black comme sa mère et Dray parce que c'est le prénom que Harry lui avait donné….

Elle n'avait jamais oublié Ron mais elle se raccrochait aux souvenirs des moments de bonheur qu'ils avaient passés ensemble.

Dray n'avait pas oublié Harry. Il avait cru mourir quand il l'avait perdu la première fois. Et le perdre à nouveau 2 ans plus tard l'avait achevé. Il avait mis du temps à s'en remettre et même si aujourd'hui il semblait heureux elle savait que ce n'était qu'une façade. Il n'avait que le souvenir de cette nuit et les regrets d'un amour mort né. Jamais il n'avait pu toucher un homme depuis cette nuit là…

A suivre…..


Petits mots de l'auteur

Et bien en voilà un chapitre difficile à écrire ! Surtout pour la scène Harry / Drago….j'avais jamais écrit ce genre de scène encore….Et j'ai longtemps hésitée à la mettre ou à la supprimer...en fait je l'ai supprimée, puis remise, puis réécrite…j'en suis toujours pas contente !

En tout cas j'espère que ce chapitre vous aura plût ! Maintenant il va falloir que je m'occupe un peu de Gabriel ! Il va se sentir délaissé le pauvre ! (Veux pas avoir sa mort sur la conscience ! « Gabriel pose ce rasoir promis le chapitre prochain parlera de toi ! »)

Il est un peu long ce chapitre par rapport aux autres je trouve….Je sais pas si les autres le seront autant…on verra !

N'hésitez pas à me faire part de vos impressions, de vos critiques, de vos espérances….Je suis ouverte à toutes les remarques !

Merci de me lire et à bientôt pour la suite !

PS : alors que j'écrit ce chapitre c'est la journée contre le sida….une pensée aux malades et une grosse claque aux inconscients….Protégez vous petits lecteurs !

PS2 : Vous aurez reconnu certaines paroles issues d'une chanson de Placebo que j'adore….ça donnera peut être lieu à un genre de Song fic dans les chapitres à venir, on verra je garde cette idée dans un coin de ma tête…..