Sephiroth – vingt et un an et trois quarts (vingt quatre ans et demi)

Tseng était quelque peu inquiet ces derniers temps… la santé de Veld se dégradait suite à une tentative d'empoisonnement. Je supçonnais Heidegger d'être à l'origine de cela. …Qu'est-ce que je pouvais le détester ce type… S'il avait un tel poste à la Shin-Ra, c'était en bonne partie dû à du pistonnage…

°°°

-Hey… Zack, calmes-toi un peu, tu veux ?

-C'est que je suis tellement excité !

-Oui, oui, je vois ça…

-Désolé…! …C'est que c'est ma première vraie mission !

Il n'était pas parti pour se calmer… Le soldat à côté de lui avait l'air dans un triste état.

-Hey, ça va ? lui demanda Zack.

L'autre hocha juste la tête. Mal des transports…

« Je te sens proche de moi… »

« Quoi…? »

« Tu t'approches du lieu où je me trouve… »

« Pourquoi tu ne m'as jamais dit où tu te trouvais ? je serais venu ! »

« Vraiment…? »

« Bien sûr ! »

« …Je ne voulais pas avoir l'air de t'obliger à venir… »

Je regardai Zack continuer à s'agiter d'un air dépité.

« …Je pourrai te voir alors ? »

« Peut-être, oui… si tu viens jusqu'à moi… »

« Je viendrai… tu n'auras qu'à m'appeler et me guider… »

On heurta quelque chose. Masamune frissonna. …Un combat nous attendait. Tant mieux. Masamune avait soif…

-Ce dragon était horrible…, murmura Zack.

-Mmh.

…Pas assez de sang, pas assez encore… Zack s'était bien défendu, mais l'adversaire était de taille… La peau des dragons n'est pas simple à entailler… Un jeu d'enfant pour moi et Masamune, mais pour un jeune Première Classe…

Je regardai le petit village. Nibelheim. Le village de Strife – « Cloud Strife » – le soldat qui avait le mal des transports. Il n'avait pas l'air particulièrement enthousiasmé d'y revenir. …Mais ça ne m'intéressait pas. Tout ce qui m'importait, c'était la mission. L'endroit empestait la Makô et l'air était désagréable. Je me sentais mal ici… Vraiment mal, je sentais quelque chose s'agiter en moi et je ne savais pas ce que c'était. Rien de bon, c'était mon sentiment. Je voulais fuir, mais pas avant d'avoir rempli cette satanée mission, et pas avant d'avoir rencontré celle à qui appartenait cette voix sublime qui me parlait…

Je donnai quartier libre aux soldats d'escorte et à Zack et me rendit directement à l'auberge. Je montai à l'étage pour rejoindre la chambre réservée.

«Sephiroth… tes démons s'éveillent… »

Masamune…?

« …Tu trembles… »

Toi aussi…

Je regardai par la fenêtre du couloir. De là je pouvais voir le Manoir Shin-Ra. …Ce lieu avait l'air sinistre. Il était laissé à l'abandon depuis assez longtemps et…

-J'ai l'impression d'avoir déjà vu ce paysage…, murmurai-je pour moi-même.

« Quelque chose en toi l'a déjà vu… »

Quelque chose en moi ? …Je ne sais pas si je veux comprendre… ça me fait… Oui, ça me fait peur, ça me glace…

« …Comme je comprends… Tu es face à quelque chose qui nous dépasse… »

Même Masamune était mal à l'aise. Et je savais que c'était le genre de chose à ne pas dire à voix haute, on m'aurait envoyé à l'asile direct… Mais c'était ce que je ressentais… Je n'en pouvais plus, je me couchai dès que possible, de toutes façons, il faudrait se lever tôt le lendemain. Je ne voulais pas m'éterniser !

Ce type me répugnait légèrement. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire d'avoir une photo de moi ? Il pourrait se vanter de m'avoir vu et tirer son petit prestige de cela. Il m'utilisait…

On partit à travers les montagnes. Notre guide était une fille du village. Une adolescente de 15 ans du nom de Tifa. Son père semblait fort tenir à elle. Moi aussi j'avais un père qui tenait fort à moi… pas de la même façon, mais je savais qu'il m'aimait. …Et je savais aussi qu'il ne pourrait jamais m'aimer de la même façon que le père de Tifa aimait sa fille… …Mais peu importait…!

« Du sang, Sephiroth, du sang… »

Oui… Ces montagnes regorgent de monstres…

On entreprit la traversée d'un pont de corde. Il se brisa… Au final, je parvint à retrouver Zack, Cloud et Tifa. Le dernier soldat n'avait pas eu la chance de s'en sortir aussi bien que nous et… je m'en contrefichais. Je ne voulais vraiment pas perdre de temps en recherches futiles.

Si nous étions là… c'était en raison du problème de recrudescence des monstres dans les environs. Masamune se délectait de cela… pas les habitants. Je suspectais le réacteur Makô dans les montagnes d'avoir fort à voir là dedans. La Makô peut facilement faire d'un animal un monstre… Je n'avais qu'à me regarder dans un miroir pour m'en rappeler.

Arrivé sur les lieux – au réacteur, donc, on laissa Cloud en faction à l'entrée pour protéger Tifa en cas d'attaque. Aucune personne extérieure à la Shin-Ra n'était autorisée à rentrer afin de protéger les secrets tecnologiques. …Je détestais les réacteurs…

Dans la dernière pièce, on trouva des incubateurs. C'était pour le moins étrange. J'examinai un peu cela. Ils devaient être remplis de Makô et il y avait des fuites en raison de vannes mal fermée. Le problème fut donc vite réglé. Je risquai un coup d'œil curieux pour voir le contenu d'un des incubateurs.

Oh, c'est encore une de tes œuvres, Hojo ?

Des humains plongés dans la Makô… …Et laissés dedans. Je ne pensais pas que Hojo aurait un jour la cruauté de faire cela. Quand on laisse quelque chose dans la Makô trop longtemps, elle commence à se cristalliser sur cette chose. Ce n'est pas tout à fait de la materia, mais c'est un peu la même chose…

Horreur, fureur…

Et si ç'avait été moi ? et si ç'avait été Tseng ou Reno ? …Nous aussi nous sommes semblables à ces monstres ?

-…Je suis comme eux…?

Zack avait l'air effrayé. Il avait bien raison… Je dégainai Masamune avec le désir de détruire tout cela. Je refusais que cela ait existé. Je voulais le nier totalement. Je refusais d'être un monstre à ce point ! Combien de litres de Makô et de sang dans mon corps ? Etait-ce encore le sang d'un humain qui coulait dans mes veines ? Ou le sang de la Planète avait-il pris le dessus ?

NON ! JE REFUSE !

Je refusais… Je voulais savoir et nier…

Zack risqua sa vie à tenter de me calmer. Quand je réalisai cela, ma haine s'évanouit aussitôt. …Zack était un ami… un vrai. Je ne pouvais pas lui faire de mal !

-…Je suis désolé…

-Ne recommences plus jamais ça, Sephiroth…, murmura-t-il, pâle comme un linge.

Je m'en voulais…

On rentra à Nibelheim. En arrivant au village, mes yeux se posèrent sur le Manoir. …Je sentais qu'il s'y était passé quelque chose de terrible et… je voulais savoir, lever le voile…

Et c'est ainsi que je découvris un laboratoire caché aux sous-sols. Hojo, Hojo… Je sentais presque sa présence dans chaque objet. J'avisai la bibliothèque remplie de rapports d'expériences… Hojo… Lucrecia… …Gast… …Gast était… Gast faisait partie de cette histoire ?

Gast était bon… alors… alors…

Je me mis à lire avec espoir. L'espoir de découvrir que je n'étais pas un monstre comme ceux que j'avais vu…

Et je finis par comprendre. J'avais été créé. Créé artificiellement à partir des cellules de la dernière Cetra encore en vie. « Cetra »… je connaissais ce mot… mais plus moyen de me rappeler qui m'en avait parlé !

…Alors… J'étais un Cetra en quelque sorte ? Je voulais y croire. Toutes sortes de choses m'apparaissaient… avec tant de clarté ! Des vérités s'imposaient à moi et la lumière se faisait. Je n'avais même pas besoin de réfléchir, tout cela venait à moi avec tant de simplicité !

…Une haine nouvelle m'envahit. La haine de l'humanité. Cette humanité qui m'avait rejeté et abandonné comme elle avait abandonné les Cetras…

Tseng ne m'a pas abandonné, Tseng n'est pas humain alors…?

…Tseng…? …Qui donc…?

« Tseng ? de qui parles-tu Sephiroth ? »

« …Je ne sais pas, j'ai oublié… »

« Viens me retrouver je t'en prie… Viens, Sephiroth, viens, mon fils… »

« Mère…? »

…Félicité.

Bonheur…

-Mère…!

…Totale.

Intense…

-J'arrive…! Je viens ! Je viens vers toi, Mère !

J'allais enfin retrouver cette mère que j'avais toujours cherché, dont la voix m'avait bercé tant de nuits de douces comptines, dont la voix m'avait réconforté tant de fois de douces paroles…

Mère… Mère, oh, Mère…

-Oh, merci…

J'étais serain… et emplit de haine envers l'humanité. J'entendis quelqu'un entrer dans le labo. Puis Zack apparut, se dirigeant vers moi d'un pas nonchalant, l'air toujours cool, bien qu'il sembla un peu inquiet.

-Oh, c'est là que vous étiez, Général…

…Fureur…

NdVixen : « kôaaa ? il coupe lààà ? ». Hé oui ! Mais vous connaissez la suite de toutes façons… Enfin… quoique… pas sûr…! R&R !