Titre : Black Eyed

Auteur : LightofMoon

Genre : Un peu de tout : de l'amour, de la violence, du sexe...

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi pour la plupart...

Couple : Harry Potter / Drago Malefoy

Avertissement : Contient des relations homosexuelles alors homophobes s'abstenir! Certaines scènes de ce chapitre peuvent choquer par leur violence (même si j'ai fait pire.)

Bonne Lecture…


Chapitre 12 : L'inauguration

POV Drago

On était vendredi soir et Dray avait le moral au trente-sixième dessous. Il avait eu une discussion assez éprouvante avec Severus la veille, ce dernier s'inquiétant de le voir replonger. Dray avait fait de son mieux pour le rassurer, lui disant que ce n'était qu'une passade mais il savait que son parrain n'était pas dupe. Il n'avait pas tout de suite parlé de Harry à Severus mais à une époque où il allait vraiment très mal Hermione avait cherché de l'aide auprès du sinistre professeur des potions et elle lui avait alors racontée toute l'histoire. Après cela Severus était devenu l'un de ses principaux soutiens. Dray n'en voulait pas à Hermione. Il n'avait pas eu la force de raconter aux autres ce qu'il s'était passé entre Harry et lui mais le fait que Hermione s'en soit chargé lui avait simplifié la vie, lui évitant ainsi d'incessantes questions sur les raisons de sa dépressions.

La sonnette le tira de ses pensées. Il n'attendait aucune visite, encore moins à 20h. Devant l'insistance de la personne il se décida finalement à ouvrir et c'est une Nessa survoltée qui fit irruption dans son salon.

« Salut Nessa…Je peux savoir ce que tu fait dans mon salon en….en robe de soirée ? »

« J'ai besoin de toi ce soir…. »

« Soit plus explicite…. »

« Ces deux jours passés avec toi m'ont tellement chamboulée que j'ai complètement oubliée que j'avais un cocktail ce soir. C'est pour le travail mais il va y avoir des journalistes, je ne peux pas arriver seule… »

« Demande à Gabriel…. »

« Il a autre chose de prévu. »

« Ecoute Nessa je suis fatigué je… »

« Oh allez ça va te faire du bien de sortir ! »

« J'ai pas de costume….. »

« Menteur….. »

« Nessa je… »

Devant une Nessa en mode Puppy-eyes il finit pas céder et après avoir poussé un long sourire désespéré il avait filé sous la douche. Cette fille était entrée dans sa vie depuis une semaine et il ne pouvait déjà rien lui refusé, décidément il avait énormément changé….Mais Nessa était de toute façon le genre de femme à qui ont ne refuse rien. Il ne la connaissait pas beaucoup mais elle avait illuminé sa vie, lui avait réchauffé le cœur en ce glacial hiver New Yorkais. Alors si elle lui demandait une faveur….

45min plus tard il était dans la limousine au coté de Nessa, lavé, coiffé et habillé. Elle avait refusé de lui dire où ils allaient, prétextant une surprise.

En fait Nessa savait très bien que si elle lui avait dit où ils allaient il aurait refusé de venir seulement si ses soupçons s'avéraient exacts alors elle devait essayer, elle devait les rapprocher.

Lorsque la limousine s'immobilisa enfin il fut traîné dehors par Nessa et crut perdre la vue sous les flashs des journalistes. Il détestait les journalistes, surtout depuis que Harry était partit. Ils avaient fait courir les pires rumeurs sur les soi disants raisons de sa mort et Dray avait d'ailleurs risqué la prison pour avoir fracturé le nez et la mâchoire du rédacteur en chef de La Gazette du Sorcier.

Ce soir cela l'horripilait d'autant plus qu'il n'arrivait pas à distinguer où il était à cause de la masse de personne autour de lui. Puis il entra enfin dans ce qui semblait être une boite de nuit et pas n'importe laquelle. Juste en face de lui, derrière une scène où jouait un groupe de pop rock se trouvait un grand néon vert, une écriture, un nom : Le Black Eyed. La salle était grande, remplie de monde. A coté une autre salle avait été aménagée pour une exposition de photo.

Il se retourna vers Nessa près à lui passer le savon de sa vie mais celle ci le devança :

« Fait pas la tête blondinet, si je t'avais dit qu'on venait ici tu aurais refusé de venir, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. C'est l'inauguration d'une séance photo. Les mannequins sont à moi enfin, façon de parler bien sur….Enjoy ! »

Il soupira longuement mais n'eu pas le temps de protester, Nessa l'ayant attrapé par la main pour l'emmener saluer un groupe d'hommes. Dray aurait pu parier que ces hommes était gay rien qu'en écoutant leur voix. Ils étaient maniérés, parlant d'une voix très aigue, agitant leurs mains dans tous les sens et manquant de s'évanouir dès qu'un jeune homme passait devant eux. Ils étaient tous photographes ou créateurs et en moins de deux ils tombèrent tous amoureux de Dray pour son plus grand malheur…..

Deux heures….

Cela faisait deux heures qu'il était monopolisé par cette bande de fou furieux prêt à tout pour faire de la nouvelle coqueluche des défilés New Yorkais. Il avait beau leur répéter qu'il n'était pas intéressé rien n'y faisait. En plus Nessa la traîtresse l'avait planté pour aller parler affaire avec une amie. Si plus jeune il avait adoré qu'on parle de lui là il saturait. Le vase déborda quand un photographe lui demanda le nom du chirurgien qui avait réussi à lui faire un nez aussi fin. Déjà qu'il avait passé 30 min à essayer de les convaincre que ses cheveux était naturels et qu'il ne portait pas de lentilles là c'était trop ! Dégoûté et profondément vexé il les abandonna et se mit en quête d'un verre de champagne, qu'il trouva rapidement d'ailleurs.

Ces espèces de tarés ne lui avaient même pas laissé le temps de regarder les photos, pourtant l'un d'entre eux en était l'auteur mais apparemment il était plus préoccupé par le nez de Dray que par la promotion de son exposition. Crétin.

Il se dirigea donc vers la pièce à coté pour aller voir de quoi cet imbécile était capable.

Les premières photos étaient simples, banales même. C'était des photos de jeunes femmes blondes et anorexiques déguisés en cheftaines scouts. Apparemment les décors étaient censés représentés un manoir mais ce n'était pas vraiment ressemblant et question manoir Dray s'y connaissait puisqu'il avait passé toute son enfance dans un authentique manoir anglais, l'un des plus jolis du patrimoine de l'île.

Et puis il posa les yeux sur les autres photos et là tous les défauts disparurent. En arrière plan de toute il y'avait Gabriel, son air rebelle tranchant avec la classe de l'environnement qui l'entourait. Il avait encore ses points de sutures. Il était beau. Non plus que ça il était magnifique.

La dernière photo de l'exposition était un peu en retrait et elle était signée Nessa. Au moment ou Dray posa les yeux sur elle il senti son cœur se déchirer. Plus de manoir, plus de blondes retouchées juste Gabriel…..

De dos, la tête retournée, son menton touchant ses épaules. Il avait les yeux ouverts et semblaient regardés dans le vide. La photo ne cadrait que son visage et son dos nu. Elle était en noir et blanc, faisant ressortir le contraste entre la peau du jeune homme et le noir profond du phoenix sur son dos.

Dray avait les larmes aux yeux. C'état comme si on avait immortalisé un ange tombé du ciel. Il se dégageait de cette photo à la fois une profonde innocence et une douleur tragique. Comme si on avait photographié la mélancolie, la douleur et la beauté mélangée.

Ca lui faisait mal de la regarder mais en même temps il ne pouvait s'en empêcher. Sans s'en rendre compte il avait commencé à passer sa main sur la photo, retraçant délicatement les lignes du profil de ce visage qui lui semblait si familier et pourtant si lointain.

Soudain une main vint se poser sur la sienne et son cœur se mit à battre la chamade. Il se retourna vivement et sursauta.

Face à lui se tenait Gabriel. Il était encore plus beau que dans ses souvenirs. Il portait une longue tunique japonaise noire sur un pantalon de tissu noir également, lui-même rentré dans d'imposantes bottes de cuir noir aux multiples attaches en fer. Sa mèche lui retombait dans les yeux. Il avait souligné son regard d'un trait de khôl qui les rendait encore plus mystérieux.

Dray se sentait perdu. Une lueur indescriptible brillait dans les yeux d'habitude si vide de Gabriel. Il était d'une beauté déchirante, tellement douloureuse que Dray laissa couler une des larmes qui lui piquait les yeux depuis qu'il avait regardé la photo. Gabriel lui tenait toujours la main et le fixait, silencieux. Avec son autre main il essuya la larme qui coulait puis lui caressa doucement la joue. Il lui murmura de ne pas pleurer puis vint lentement déposer ses lèvres contre les siennes et l'embrassa. Un baiser simple, court mais transcendant. Il lui serra un peu plus la main et l'entraîna à travers la salle jusqu'à des escaliers qu'ils montèrent quatre à quatre. Une fois arrivé à son appartement il le plaqua contre le mur et le dévisagea longuement avant de l'embrasser de nouveau.

Un feu s'alluma à l'intérieur de Dray, il ne comprenait plus rien, ne contrôlait plus rien. Il se noyait dans les émeraudes de Gabriel, dans le regard brûlant de cet ange déchu et se mît à rêver de damnation.


POV Gabriel

On était vendredi, soir de l'inauguration et la seule chose que désirait Gabriel s'était resté dans son lit. Il ne voulait voir personne, il ne pouvait voir personne, se sentant incapable de parler ou de sourire mais il avait promis à Nessa de venir. Elle l'avait appelé en lui faisant jurer qu'il serait là ce soir, ajoutant d'une voix mystérieuse qu'il pourrait peut être trouvé un intérêt à la soirée, chose sur laquelle il était profondément sceptique.

Mais une promesse est une promesse et pour une fois il allait la tenir. Gabriel s'était donc levé. Il avait prit une douche puis après une heure passée devant son dressing il s'était décidé pour une tenue calquée sur les personnages du manhwa model qu'il avait lu récemment. Il avait donc enfilé un pantalon noir assez près du corps et une longue tunique japonaise noire qu'il avait mis 15min à boutonner entièrement. Il ne s'était pas vraiment coiffé, laissant sa mèche revenir dans ses yeux qu'il avait surlignés avec un trait de khôl noir. Il aimait se maquiller, c'était une sorte de protection, un masque. Il avait passé une lanière de cuir noire autour de son cou en guise de collier, enfilé ses bottes noires puis était descendu dans l'arène, priant pour que son look décourage les personnes trop entreprenantes. Il n'était pas d'humeur sociable.

Il avait salué froidement une ou deux personnes, cherchant Nessa des yeux, se promettant de l'assassiner si elle n'était pas venue. Et à première vue elle n'était pas là. Puis il la vie enfin en train de discuter avec une de ses collègues. Il allait la rejoindre quand ses yeux se posèrent sur un autre groupe de personne. Son cœur se mit à battre douloureusement vite.

Il était là. Simplement vêtu d'un costard noir dont la coupe laissait deviner qu'il s'agissait d'une grande marque. Il avait tressé des longs cheveux blonds en une natte serrée qui lui tombait dans le creux des reins. Une mèche un plus courte lui encadrait le visage, lui atterrissant dans les yeux dès qu'il bougeait la tête.

Gabriel était comme paralysé par cette vision. Pendant un long moment il resta à le fixer, détaillant son visage, le regardant remettre nerveusement ses cheveux derrière ses oreilles pour les empêcher de tomber devant ses yeux. Il semblait énervé et las ce qui était compréhensible vu la horde de malade qui l'entourait. Gabriel les connaissait tous, c'était en particulier à cause d'eux qu'il n'avait pas voulu venir, sachant que si ils le voyaient ils allaient le scotcher toute la soirée. Il se retira dans un coin où il était caché des regards mais où il pouvait continuer à les observer.

Depuis qu'il l'avait revu il avait su que sa vie allait prendre un nouveau tournant. Il avait voulu l'éviter mais mercredi matin dans un demi sommeil il avait posé ces lèvres sur les siennes pour la première fois depuis 7 ans et il avait su alors que rien ne serait jamais plus comme avant. Il avait à ce moment précis ressenti une paix intérieure qu'il pensait perdue pour toujours. Il avait passé les 2 nuits suivantes à essayée de retrouver artificiellement ce sentiment de bien être mais c'était peine perdue. Ce baiser avait réveillé beaucoup de choses, trop de choses. Même ses cauchemars avaient redoublés de violence.

Il le vit quitter la pièce et instinctivement il le suivit.

Il ne s'était pas encore aperçu de sa présence, se contentant de regarder les photos d'un air critique avec cette expression dédaigneuse qu'il connaissait si bien. Puis il remarqua qu'il s'arrêtait longtemps sur celles ou il figurait. Enfin il arriva en face de celle que Nessa avait prise un mois plus tôt et qu'elle avait casé ici parce qu'il en manquait une et que ça faisait vide selon elle.

C'est là que tout dérapa.

A l'instant ou Dray avait posé les yeux sur cette photo il avait inconsciemment dégagé une vague de douleur terrible qui avait frappée Gabriel en plein cœur. Il avait senti ses jambes tremblés et avait crût défaillir tant sa souffrance l'étouffait. Puis sans qu'il puisse se l'expliquer il avait commencé à avancer. Son cœur et son âme avaient pris possession de son corps et sa raison ne contrôlait plus rien.

Lentement il avait franchit l'espace entre eux deux, son cœur battant vite, anxieusement. Il l'avait vu levé la main et redéfinir doucement les contours de la photo en tremblant. Comme pris d'une soudaine impulsion il se saisit de cette main et ne la lâcha pas même quand il se retourna vivement pour lui faire face. Il semblait si fragile, presque éphémère. Il ressemblait à un ange, un ange tombé du paradis et dont la chute aurait brisé les ailes. Ses yeux humides cherchaient désespérément une réponse dans les siens mais il ne se sentait pas capable de la lui donner. Puis une larme franchie enfin le barrage de ses cils et commença à couler le long de la peau diaphane et Gabriel l'essuya doucement. Il continua son geste, lui caressant la joue délicatement, presque un effleurement, comme si il avait peur que cette vision disparaisse. Ephémère, une vision du paradis qui s'envolerait d'une minute à l'autre.

« Ne pleure pas… »

Il avait murmuré ça dans un souffle, incapable de parler distinctement, puis il l'avait embrassé. C'était un baisé impulsif mais léger, un baiser fragile et timide mais cela avait suffit à réveiller le feu en lui. Il avait alors agrippé sa main et l'avait traîné jusqu'à son appartement, ne reprenant ses esprits qu'une fois la porte franchie.

Maintenant il le tenait plaqué contre la porte d'entrer et il le dévisageait. Il voulait imprimer chacun des traits de son visage dans son esprit. Il avait changé. Son visage était moins dur qu'avant mais il avait toujours les mêmes traits fins, presque féminins. Ce qui choquait le plus Gabriel s'était le voile de tristesse qui semblait avoir été tatoué sur son visage. Mais il ne voulait pas penser à ça maintenant. Il ne pouvait pas penser à ça maintenant. Son cœur et son âme le réclamaient. Son corps le réclamait il en tremblait presque. Alors il céda à lui-même et l'embrassa passionnément.


POV Dray

Gabriel venait de poser ses lèvres sur les sienne avec passion et son cerveau se déconnecta de la réalité. Il n'était plus qu'émotions et ressentir. Une vague de chaleur s'insinua en lui. Son âme et son cœur réclamaient plus, son corps réclamait plus. Pris d'une impulsion soudaine il attrapa la nuque de Gabriel et répondit ardemment à son baiser. Il s'abîma les lèvres sur celles de Gabriel et laissa la langue de se dernier passer la barrière de ses lèvres. Lorsque leurs langues se rencontrèrent il ne put s'empêcher de gémir et il entendit Gabriel faire de même. Des torrents d'émotions traversaient son corps. Les mains de Gabriel descendirent le long de son dos, caressant doucement sa colonne vertébrale, électrisant sa peau. Dray répondit encore. Ses mains se mirent à déboutonner rapidement la tunique de Gabriel, il s'arrêta à moitié chemin et passa ses mains sur la peau du brun. C'était plus doux que la soie. Il avait l'impression de se brûler les doigts devant l'intensité de la chaleur qui émanait de ce corps. Les mains de Gabriel descendirent plus bas, se faisant plus présente. Dray ne répondait plus de ses gestes. Il embrassait le cou du brun, léchant les veines qui y ressortaient. Il avait l'impression de devenir dingue en entendant les soupirs de Gabriel. Il était habité d'une fièvre bouillante, il fondait, il criât presque lorsque Gabriel lui mordilla le lobe de l'oreille gauche L'odeur de Gabriel l'enivrait, il avait l'impression d'étouffer sous la violence de la passion qui les liait l'un à l'autre en cet instant.

Il repoussa légèrement Gabriel pour le regarder. Tout semblait s'être arrêté. Il avait l'impression d'avoir retrouvée une partie de lui-même, l'impression d'être entier depuis la première fois de sa vie depuis Harry.

Un douloureux sentiment de culpabilité lui serra le cœur et lorsqu'il posa à nouveau les yeux sur Gabriel il comprit. Il comprit ce que Nessa voulait dire en parlant de ressemblance entre Gabriel et Harry. Il comprit pourquoi il était aussi attiré par lui, pourquoi il se sentait si perturbé par sa présence, pourquoi le regarder le faisait souffrir.

Oui Gabriel ressemblait à Harry.

Soudainement il se sentit dégoûté par son attitude. Son corps brûlait mais un souffle glacial avait refroidi douloureusement son cœur. Depuis 7 ans il n'avait pas été capable de toucher un homme, il n'avait pas pu. Et ce soir il avait craqué, ce soir il avait senti ses pulsions ressortir et il avait suivi Gabriel, répondant vivement à ses avances. Ce soir il avait cru voir Harry en Gabriel. Quand ce dernier lui avait pris la main devant la photo il avait cru voir Harry. Cela n'avait duré qu'une seconde mais cela avait été suffisant pour l'embraser entièrement. C'est pour ça qu'il avait suivi Gabriel, parce qu'il avait substitué son visage à celui d'un autre. Rien n'allait plus depuis qu'il l'avait croisé parce qu'il avait ressenti chez lui des choses qu'il ressentait chez Harry. Gabriel était presque un souvenir vivant pourtant en ce moment alors qu'il le regardait sans comprendre il ne lui ressemblait plus. Les yeux étaient les mêmes mais le visage ce n'était pas les mêmes expressions, le même comportement. Dray avait laissé son chagrin lui voiler la face et il avait voulu y croire juste une nuit mais il ne pouvait plus faire semblant. Si il allait plus loin il le regretterait toute sa vie. Son cœur appartenait à Harry et même si ce dernier n'était plus là, il se sentait sale quand un autre homme le regardait, il avait l'impression d'être une pute sans cœur. La culpabilité et le dégoût se mêlaient en lui, lui empoisonnant lentement le cœur dans une douleur presque insoutenable.

Chaque geste de Gabriel le ramenait à Harry. Chaque caresse, chaque baiser déclenchait automatiquement un souvenir, une image de la nuit qu'il avait passée avec Harry. Tout lui revenait avec une précision douloureuse, les images défilaient à toutes vitesse dans son esprit alors que son souffle devenait de plus en plus rapide.

Gabriel le fixait avec lueur d'incompréhension dans le regard et à ce moment Dray s'aperçu qu'il pleurait. Il fallait qu'il parte maintenant. Il n'avait pas su sauver son cœur alors il devait sauver son âme et il savait que si il restait ici, si il cédait à Gabriel alors son âme serait souillée à jamais. Il avait offert son âme et son cœur à Harry et il ne les reprendrait jamais. Une vague de panique s'empara de lui et il repoussa Gabriel en bégayant des excuses entre deux sanglots.

« Je suis désolé…Je ne peux pas lui faire ça... Je ne peux pas… »

Gabriel le fixait de manière indescriptible. Il fallait qu'il parte, il ne pouvait pas faire ça, il ne pouvait pas lui faire ça. Il ne pouvait pas le tromper ainsi, c'était admettre qu'il ne reviendrait jamais et Dray s'était toujours refusé à le faire. A ce moment précis plus que jamais il comprenait qu'il n'avait pas fait son deuil.

« Je doit partir je…je ne peux pas…je suis désolé….j'ai pas le droit de lui faire ça…je ne peux pas lui faire ça … Je l'aime…..J'ai pas le droit de lui faire ça… »

Gabriel semblait furieux.

« Putain mais tu me prend pour quoi merde ! Tu m'allumes et tu me jettes parce que t'as des scrupules. Je ne suis pas une pute ! »

« Je suis désolé je… »

« T'es désolé mais fallait y penser avant de m'allumer alors que t'as déjà quelqu'un. Je ne suis pas un jouet ! »

Dray était effondré. Gabriel lui déversait sa haine au visage avec une voix furieuse. Il semblait hors de lui. L'atmosphère se fit de plus en plus lourde. Les lumières vacillaient, tous les meubles commençaient à frémir légèrement. Les yeux de Gabriel n'étaient plus que colère. Il serrait les poings tellement forts que ses ongles avaient traversés sa peau et que le sang commençait à goutter sur le tapis.

« Je… »

« Casses toi ! Retourne auprès de ton mec et ne m'approche jamais plus tu m'entend jamais plus ! DEGAGE !»

Il avait hurlé cette dernière phrase tellement fort que sa voix s'était brisée. Les lampes avaient éclatées, les murs commençaient à frémir dangereusement. Effrayé Dray le repoussa violemment avant de s'enfuir. Il dévala les escaliers et s'engouffra vers la sortie, les larmes lui brouillant la vue, son cœur lui faisant tellement mal qu'il avait l'impression qu'on l'avait arraché de sa poitrine. Il s'enfui le plus vite possible, et s'engouffra dans un taxi en ignorant les appels de Nessa derrière lui. Il avait l'impression de suffoquer sous la douleur. Lorsqu'il fut enfin chez lui il éclata en sanglots. Il pleura comme il n'avait jamais pleuré auparavant. Il avait cru aller mieux mais ce n'était qu'une chimère, au fond de lui Harry lui manquait plus que jamais. Et plus que jamais l'idée qu'il était parti pour toujours le faisait atrocement souffrir.


POV Gabriel

Dans son appartement Gabriel hurla de douleur et de frustration, les vitres éclatèrent sous la tension et la puissance qui ressortaient de lui. Il avait l'impression qu'il allait mourir, son corps était complètement sous pression. Il l'avait entendu parler d'un autre et il avait pété un plomb. Il avait laissé cours à sa douleur en la camouflant sous de la jalousie. La vérité c'est que de tous ce qu'il avait subit ces sept dernières années le « je l'aime » qu'avait prononcé Dray était de loin la chose la plus douloureuse. Il s'était pris la vérité en pleine face, Drago avait rencontré quelqu'un d'autre. Il avait refait sa vie. Il l'avait oublié.

La souffrance était horrible, il avait l'impression de mourir son cœur battait trop fort, son sang circulait trop vite. Le « je l'aime » de Dray avait brisé toutes ses barrières et les émotions qu'il avait si longtemps refoulées se déversèrent en lui, véritable torrent de souffrance. Il avait mal, tellement mal qu'il avait l'impression que son sang était du métal en fusion, du poison, de l'acide. Tout son corps le brûlait.

Agenouillé sur le sol il continua à hurler silencieusement, sa voix restant coincée au fond de sa gorge. Il attrapa un morceau de verre et taillada ses bras, comme il le faisait quand il avait trop mal, comme il le faisait pour se soulager ces sept dernières années. Le sang jaillit de ses bras et pourtant la douleur restait. Cela ne l'apaisait pas, cela ne l'apaisait plus, il avait trop mal, bien trop mal. Les objets tournaient furieusement à travers la pièce, les robinets d'eau avaient explosé.

Il était incapable de stabiliser sa magie, les objets tournant toujours plus vite, les murs tremblant de plus en plus fort.

L'image de Dray était fixée dans son esprit, le film de leurs baisers enflammés repassant en boucle comme les mots qui lui faisait si mal et puis soudainement tout stoppa. Les objets retombèrent avec fracas sur le sol, l'eau s'arrêta de jaillir des robinets, les murs ne tremblaient plus, les blessures se refermaient lentement.

Pour la première fois depuis 7 ans Il pleurait, laissant libre cours à ses émotions, à sa souffrance. Ses larmes coulaient à flots sur ses joues, trop heureuses d'êtres enfin libérées. Lucius lui avait révélé que ça l'excitait et que c'était la chose la plus jouissive pour lui de voir couler ses larmes alors il avait appris à les contenir jusqu'à oublier comment on faisait. Il avait oublié comment pleurer mais ce soir tout semblait lui revenir.


POV Nessa

Elle avait senti que quelque chose clochait. Elle sentait les murs vibrer et cela fit tilt dans son esprit.

Elle se précipita alors vers l'appartement de Gabriel et dans le couloir elle croisât Dray en pleurs. Il avait l'air totalement paniqué. Elle essaya de le retenir mais il ne sembla pas la voir, courant aussi vite que possible vers la route il s'engouffra dans un taxi et disparut de sa vue.

Nessa monta l'escalier paniqué. Elle avait senti la tension émanant de l'appartement de Gabriel et elle avait peur.

Elle criât de surprise lorsqu'elle ouvrit la porte. Gabriel était à genoux, crispé, les poings en sang Il semblait en plein milieu d'une tornade, ses cheveux lui fouettant violemment le visage. Elle aurait voulu se jeter vers lui pour le calmer mais tout volait dans la pièce à une vitesse qui l'effrayait. Le sol était pris de secousses. Elle s'assit par terre pour éviter plus facilement les objets qui tournoyaient dans la pièce. Il ne la voyait pas. Il venait de se saisir d'un tesson de verre et se coupait profondément les bras avec. Affolée elle se rua vers lui en hurlant mais une onde la repoussa en arrière alors que Gabriel semblait entourée d'une boule de lumière or. Elle ne pouvait pas l'approcher, il la repoussait inconsciemment. Les objets tournaient tellement vites qu'il devenait impossible de distinguer ce que c'était. Gabriel semblait étouffé, le sang coulait à plein de ses bras il respirait difficilement.

Puis tout stoppa et il retomba lourdement sur le sol. Nessa se précipité vers lui en priant pour qu'il ne soit pas mort, pour que la raison de l'arrêt soudain de toute cette magie ne soit pas la mort de celui qui la générait. Et là elle vit ce qu'elle ne pensait jamais voir. Gabriel pleurait. Recroquevillé sur le sol il laissai libre cours à sa souffrance.

Elle s'assit près de lui et lui caressa doucement les cheveux. Il appuya sa tête sur ces genoux et pleura pendant plus d'une heure. Lorsqu'il se releva enfin elle comprit qu'elle avait réussie.

Il avait laissé cours à sa douleur, il avait exorcisé enfin toute cette souffrance qui lui bouffait le cœur.

Il y'avait bien eu un mort cette nuit.

« Bonjour Harry. »

Il leva les yeux vers elle, lui montrant son incompréhension. Elle attrapa son sac de soirée et en sortit un petit miroir, le seul à être intact dans la pièce et le lui tendit. Il se regarda et hoqueta de surprise. Son visage avait repris des traits plus enfantins, son air dur avait disparut et surtout au dessus de la cicatrice qui lui barrait l'œil droit, sur son front son éclair était revenu.

Il avait crée Gabriel comme un moyen d'évacuer sa douleur, une façade derrière laquelle il pouvait se protéger. Mais cette nuit il avait laissé sa souffrance quitter son corps et Gabriel, n'ayant plus de raison d'être, était mort.

« Raconte moi. »

Elle avait dit ça d'une voix douce et il lui obéit. Il lui raconta la soirée, les baisers et sa colère.

« Je l'ai perdu Nessa….Je l'ai perdu pour toujours… »

« Non au contraire tu vient de le retrouver. »

« Il en aime un autre. Il me l'a dit. »

« Il l'a dit à Gabriel, mais Gabriel estparti maintenant. »

Une fois de plus il lui lança un regard interrogatif, cherchant dans ses yeux les réponses qu'elle semblait connaître.

« Harry tu crois aux âmes sœurs ? »

Elle lui expliqua ce que Severus et Hermione lui avaient dit à propos des âmes sœurs. Il l'écouta, essayant de comprendre où elle voulait en venir.

« Ca veut dire ? »

« Ca veut dire qu'il t'aime encore et qu'il t'aimeras probablement toujours. Ca veut aussi dire que tu vas devoir faire face Harry. Tu as une vie à reprendre. »

« Je ne peux pas…Je n'en ai pas la force. »

« Si tu ne le fait pas tu en mourras, et Dray en mourra aussi. Je ne connaît pas ton passé Harry mais rien n'est insurmontable. Il t'aime, ta famille t'aime, tes amis t'aiment et ils ont besoin de toi autant que tu as besoin d'eux. »

« Non…je les ai fait souffrir, je leur ai apporté la mort…..J'apporte toujours la mort. »

« Je les ai vu Harry, ils souffrent tous de ton absence ! »

« Tu les as vus… »

« Oui… Ils t'ont cherchés Harry et certains te cherchent encore…Remus il… »

« Remus est mort, je l'ai vu de mes propres yeux. »

« Il est vivant Harry et il a besoin de toi. Il ne veut pas croire à ta mort et il va se perdre à vouloir te chercher. Hermione m'a dit qu'il arrivait à peine a regarder sa fille tellement il se sent coupable de ta mort. »

« Remus a une fille…. »

«Oui, et Hermione à des jumeaux et ils ont tous besoin de toi. »

« Je ne sais pas si j'y arriverais Nessa ça fait si longtemps… »

« Tu vas y arriver Harry. Je suis là et je vais t'aider à recoller un à un les morceaux de ta vie brisée, en commençant pas Dray. »

Elle le serra fort dans ses bras. Elle savait qu'en provoquant leur rencontre elle risquait de les briser mais elle devait le faire. Elle savait que la photo bouleverserait Dray et le rendrait vulnérable mais il le fallait. Il fallait faire en sorte qu'ils se trouvent parce que c'était la seule façon de briser Gabriel et de libérer Harry. Parce qu'elle savait qu'au fil des années il s'était enfermé dans ce personnage au point de ne plus pouvoir en sortir et parce qu'elle savait qu'au final ça l'aurait tué.

« Le chemin va être long Harry mais je te jure qu'au final tu trouveras le bonheur. »

Elle lui déposa un doux baiser sur le front, il s'était endormi dans ses bras apaisé et pour rien au monde elle n'aurait brisé cette étreinte. Il était fragile, vulnérable, à vif.

Elle murmura pour elle-même.

« Je suis désolé Gabriel mais il le fallait, tu devais mourir pour qu'il puisse vivre à nouveau. »


A Suivre….


Voila j'espère que ce chapitre vous aura plus, j'ai longtemps hésité avant de le poster parce que j'avais peur de vous décevoir…

Je m'excuse à l'avance car mes updates risquent de passer de deux à un chapitre par semaine tout simplement parce que ces derniers temps j'ai eu du mal à écrire cette fic. J'approche de la fin et c'est un peu délicat parce que je crois qu'inconsciemment je n'ai pas envie de la finir ! C'est la première j'y suis attachée !

Mais pas d'inquiétudes je la finirais, j'ai déjà la fin en tête mais maintenant faut que les mots sortent….et ça se commande pas !

Merci de me lire, d'être là à chaque chapitre. Vos review me font super plaisir ! Elles sont ma motivation pour continuer les jours de frustrations …

D'ailleurs en parlant de frustration merci à Samaël de me remonter le moral avec ces mots tout mimi !