Titre : Black Eyed

Auteur : LightofMoon

Genre : Un peu de tout : de l'amour, de la violence..

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi pour la plupart...

Couple : Harry Potter / Drago Malefoy

Avertissement : Contient des relations homosexuelles alors homophobes s'abstenir!

Attention : évocation de viols et de violences.

Bonne Lecture


Chapitre 14 : Affronter ses fantômes…

Un instant il avait eu peur qu'il le rejette, qu'il le chasse de chez lui. Quand il l'avait vu apparaître derrière lui, si beau, si pur il avait senti la panique monter en lui par vagues alors que son cœur battait de plus en plus vite. Il avait frissonné alors que les doigts du blond effleuraient son visage. Il avait vu les larmes dans ses yeux, la surprise, la douleur et l'espoir. Puis Dray l'avait pris dans ses bras et il s'était senti à sa place, bien, presque heureux. Et il lui avait promis de ne jamais plus repartir, sachant que de toute façon son cœur ne le lui permettrait plus.

Maintenant ils étaient tous assis dans des canapés confortables que Severus avait fait apparaître, bien au chaud devant la cheminée, une tasse fumante entre les mains.

Après l'avoir longuement serré Harry dans ses bras Dray l'avait repoussé.

« J'aimerai que tu me racontes ton histoire Harry. J'ai besoin de savoir et de comprendre. »

Nessa et Severus avaient voulu partir mais Harry et Drago avaient refusés d'une seule voix. Ils ne se sentaient pas encore prêts à être seuls tous les deux. Il y avait encore une barrière entre eux. Une barrière de chagrin, de peur, d'angoisse et d'incertitudes. Ils avaient beaucoup de choses à se dire, des choses personnelles mais le fait de ne pas être seuls les sécurisaient. Ils ne s'étaient pas retrouvés seuls depuis la nuit où ils avaient couchés ensemble et même si depuis ils avaient rêvés toutes les nuits de se retrouver, il restait en eux un certain traumatisme dû à cette séparation.

Recroquevillé sur son fauteuil, Harry angoissait. Ce qu'il était sur le point de raconter, il n'en avait parlé à personnes. C'étaient des choses douloureuses et honteuses, des choses sur lesquelles il craignait que le regard des autres ne se porte.

« Je…C'est difficile de parler de ça... »

« Il le faut Harry, tu te sentiras mieux après. »

Nessa avait parlé avec son ton calme et rassurant, lui prenant la main. Il la serra fort, de même qu'en face de lui Dray, anxieux, ne lâcha pas celle de Severus.

Il y était enfin, ce moment qu'il avait tant redouté, celui ou il s'exposerait aux regards des autres, où il mettrait son cœur à nu au risque de le voir se briser un peu plus. Harry respira un grand coup puis se lança d'une voix mal assurée.

« Je n'ai pas beaucoup de souvenir de mon combat contre Voldemort. J'ai le souvenir d'insultes, de menaces, de doloris particulièrement violents. Je sais que cela à finit à l'épée parce que c'est sa lame qui m'a faite cette deuxième cicatrice et c'est avec une épée que je l'ai achevé. J'ai des images plus où mois floues. Je vois du sang, Remus par terre, qui me tourne le dos. Dumbledore qui a les yeux fermés, il semble si vieux et fatigué. Je vois Hermione et Ron, il est dans ses bras et du sang sort de sa bouche et Dray tu es penché sur lui…je vois des visages tristes, des cadavres, du sang…. »

Sa voix s'était brisée. C'était toujours difficile de revivre ça, pourtant il voyait ces images dans ses rêves dès qu'il fermait les yeux, c'est une des raisons pour lesquelles il ne dormait presque jamais. Nessa serra sa main et peu plus fort et il reprit son récit.

« Je me souviens que je ne pouvais pas parler, je voulais vous parler, je voulais aller voir Hermione et la prendre dans mes bras mais mes membres refusaient de bouger et ma voix ne voulait pas sortir. J'arrivais juste à regarder le massacre en face de moi. Puis je me suis senti aspiré et quand j'ai rouvert les yeux j'étais….J'étais enchaîné dans un cachot. Mes blessures avaient étés soignés mais on m'avait enlevé mes lunettes et ma baguette. J'ai essayé de les faire venir à moi mais ma magie ne voulait pas fonctionner. J'arrivais pas à en faire, cela m'étais impossible. Je me suis concentré le plus fort possible mais rien n'y faisait. Et puis il est arrivé. Sur le coup j'ai cru que c'était toi Dray parce que je voyais flou sans mes lunettes mais je reconnaissait tes cheveux. J'ai vite vu que ce n'était pas toi. Il m'a expliqué que là où j'étais je ne pouvais pas faire de magie. Il m'a dit….. »

Il s'arrêta un instant. Ce qu'il allait dire lui faisait mal, très mal.

« Il m'a dit que Dumbledore avait construit ce cachot au cas où je deviendrais incontrôlable et trop puissant et qu'il était conçus exprès pour bloquer mes pouvoirs. »

« Impossible ! Dumbledore n'aurais pas fait ça ! »

Drago, le visage stupéfait, venait de l'interrompre. Severus lui affichait une expression indéchiffrable.

« Il l'aurais fait. »

« Severus tu le savais ! »

« Albus a tiré leçon de la montée en puissance de Voldemort et après que Harry ai survécu pour la première fois il a fait construire ce cachot qu'il a ensorcelé. C'était juste au cas où, en prévention. Après ton arrivée à Poudlard il a été rassuré et il a sorti cette idée de sa tête. Je ne pense pas qu'il ai pu un jour imaginer qu'un mangemort s'en servirait contre toi. Dumbledore avait un gros défaut : à force de mettre ses souvenirs de coté dans sa pensine il a fini par en oublier certains. J'avais vaguement connaissance de l'existence d'un tel cachot mais Albus ne m'a jamais dit où il se trouvait.»

Il y eu un froid quelques minutes puis Nessa fit signe à Harry de poursuivre.

« J'ai mis du temps avant de pouvoir contourner cette protection. Chaque jour je me concentrais de plus en plus jusqu'à avoir des migraines atroces. J'essayais de vous voir, de rentrer en contact avec vous, avec toi Dray. Je savais que si je te montrais où se trouvait ton père alors tu viendrais aussitôt. Cela m'a pris deux ans avant de réussir à voler des images dans l'esprit de ton père et à te les envoyer. J'ai profité d'un moment où….où il était…..occupé. Si il m'avait repéré dans son esprit je pense que je l'aurais senti passer encore pire que d'habitude. Je me souviens qu'à Poudlard on se disait souvent avec Ron et Hermione que Lucius était un malade mais en fait on n'était loin d'imaginer à quel point il était dérangé. Et l'amertume, la colère et l'alcool ne l'ont pas emmenés sur une meilleure voie au contraire. Il….Il m'a…Il m'a fait des choses humiliantes. Il m'a détruit, pendant deux ans j'ai essuyé ses colères, ses cuites, son amertume. Il m'a fait payé pour ma victoire, parce que j'étais Harry Potter, le Survivant et que j'avais survécu une fois de trop. Et puis j'ai enfin réussi, je t'ai envoyé des images et tu es venu. Tu es venu me sauver et moi je t'ai pris pour ton père et je t'ai repoussé violemment. »

« Il s'est passé quoi à ce moment là Harry ? Je veux dire, je me souviens juste d'une lumière blanche, une boule de lumière autour de toi et après tu as disparu. Severus il en a conclut que tu avais été consumé par ta propre magie. »

« Je…Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. Ce n'est que des suppositions. Je pense que c'est à cause de la protection, j'ai dû augmenter mes pouvoirs de façon considérable pour la contourner et le jour ou tu es venu me sauver tu as cassé cette protection et j'ai repris possession de mes pouvoirs seulement j'était trop faible pour les contenir. J'étais blessé, presque mourant. La veille Lucius avait « fêté » les 2 ans de disparition de Voldemort et je pense qu'il avait dans l'esprit de m'achever. Il avait été particulièrement dur. Lorsque la protection a été brisée mes pouvoirs ont étés libérés et ils ont explosés parce que j'étais trop faible pour les retenir. »

« Et après ? Tu as disparu Harry, comment t'es tu enfui ? Le manoir était protégé contre les transplanages. »

« Je ne sais pas. Je n'en ai vraiment aucune idée. Je me suis réveillé dans un lit, dans un manoir que j'avais acheté pour Ron et Hermione. Je voulais…je voulais leur offrir à leur mariage et finalement j'avais décidé d'attendre la naissance des jumeaux. J'ai calculé qu'il s'était passé presque un mois depuis que j'étais sorti du cachot. Hedwige m'attendait avec le journal. Je me sentais bizarre, puissant et faible à la fois. J'étais sale et maigre, totalement perdu. »

« Et tes blessures ? Tu en avais plein quand je t'ai retrouvé... »

« Je cicatrise vite, tu l'as remarqué toi-même. Quand je me suis réveillé ce matin là je n'avais plus aucune plaie, juste des cicatrices et ce tatouage dans le dos. J'ai essayé de m'en débarrasser mais rien à faire, il veut pas partir. »

« Mais pourquoi tu n'es pas revenu ? Tu aurais pus nous appeler, nous écrire ! »

« J'avais honte ! Je me sentais sale, humilié et trahis. Oui trahis, ne me regarde pas comme ça, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que c'était à cause de Dumbledore, que si il n'avait pas inventé ce cachot débile je n'aurais pas été violé par un mangemort sadique et alcoolique. Je le considérais comme mon grand père et il m'a trahit. Il m'a utilisé dans cette guerre. Je sais que c'était nécessaire mais je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir ! Et puis j'avais peur de vos réactions, peur de ta réaction. Merlin Drago je t'ai brisé les os, j'ai failli te tuer. Par-dessus tout j'avais honte. Je me sentais souillé, une souillure contagieuse. »

Sa voix était à la fois dure, amère et distante. Au fur et à mesure qu'il racontait ses émotions il les sentait renaître en lui. Inconsciemment il se recroquevilla sur son fauteuil et tira sur son pull pour se cacher le plus possible. Drago, Severus et Nessa l'écoutaient religieusement sans pour autant le dévisager et il leur en était reconnaissant. Ne pas sentir leur regard sur lui l'empêchait de se sentir en danger. Il détestait qu'on le fixe, il avait toujours l'impression que les gens le voyaient comme un être sale. Le regard dans le vide il continua. A ce stade les mots étaient douloureux mais nécessaire, comme une thérapie, un exorcisme.

« Je savais pas vers qui me tourner. J'ai tué Ron, Dumbledore. Je suis sur qu'il y'a eu encore des dizaines d'autres morts. Je n'ai pas été capable de les protéger. J'étais censé faire quoi ? Me pointer au Terrier et demander à Hermione de me soutenir alors que j'ai laissé Ron mourir ? Demander à Molly de me réconforter alors qu'à cause de moi elle a perdu son fils ? Je ne me sentais pas capable de demander de la pitié, moi le sauveur du monde qui n'a sauvé personne. J'apporte la mort sur mon passage, je suis maudit. Je voulais en finir avec tout ça, avec toute cette célébrité qui me répugnait, avec ce nom que je porte et qui ne signifie rien pour moi. J'étais en colère, en colère contre le monde et le destin, en colère contre cette putain de fatalité qui a fait de moi un porteur de mort, un assassin. J'en voulais au monde entier mais par-dessus tout je m'en voulais à moi. Alors je suis parti. J'ai renvoyé Hedwige et j'ai quitté l'Angleterre. »

« Tu es parti parce que tu nous en voulait ? »

«Je te mentirais si je te disais que je ne vous en ai pas voulu. En vérité je vous en ai voulu à mort parce que j'avais mal. Mais ce n'est pas pour ça que je suis parti. Je suis parti parce que je me détestais. Parce que je ne pouvais déjà pas me regarder dans un miroir alors voir mon reflet dans vos yeux c'était impensable. Je me suis concentré et j'ai déguisé ma cicatrice. J'ai pris un avion pour Rome parce que c'était le premier à partir lorsque je suis arrivé à l'aéroport. Je devais faire le point là où personne ne me connaissait. »

« Tu aurais du nous prévenir ! On t'a cherché Harry ! Je t'ai cherché ! »

« Je pensais que vous me croiriez mort, et vous auriez eu raison parce que je l'étais. Ne te fait pas d'illusions Dray, le Harry de tes souvenirs est mort. Harry Potter est mort, il n'a même jamais existé. »

« Je t'interdit de dire ça. »

« Mais c'est vrai Dray. Et tu le sais aussi bien que moi. Toi tu es le seul à avoir compris que Harry Potter n'existait pas. Je n'ai jamais été Harry Potter, ce n'était qu'un nom et une cicatrice. Harry Potter, le Survivant, le fils de Lily et James Potter. Je ne suis pas le fils de Lily et James, je ne les connais pas, je n'ai pas le moindre souvenir de leur existence. Ils ne sont que des visages qui me ressemblent sur de vieilles photos. Harry Potter n'était qu'une arme de guerre, qu'un nom dans une prophétie. Il n'avait pas le droit d'avoir des sentiments, de vivre. Les seules personnes à m'avoir jamais considéré autrement que par mon nom je les ai tué ou blessé. Je n'ai jamais su qui était Harry Potter, j'ai juste joué son rôle et souffert à sa place. Et une fois que ce dernier eu accompli son destin il ne me restait plus aucune raison de faire semblant. »

Cette phrase blessa profondément Dray. Il aurait aimé être la raison qui aurait obligé Harry à rester et à vivre encore. Et Harry dût lire dans ses pensées car il continua.

« Tu aurais pu être une raison de continuer Dray, mais je t'aurais apporté quoi ? Je n'ai jamais eu aucun projet de futur. Je ne pensais même pas survivre à cette guerre. Cette nuit avec toi, je pensais que ce serait la toute dernière que je vivrais alors j'ai sauté le pas, je me suis laissé aller parce que je savais que c'était sans conséquence, que même si tu refusais je n'aurais pas à en souffrir longtemps. Pourtant quand je me suis battu avec Voldemort j'ai résisté parce que au fond de moi tu avais entrouvert une porte vers un futur. Au fond de moi je me suis surpris à y croire. »

« Alors pourquoi tu es parti ! Pourquoi tu ne m'as pas laissé une chance d'ouvrir cette porte en grand et de la passer avec toi !»

« J'ai disparu pendant 2 ans Dray, deux longues années ! Comment aurais-je pu savoir que tu m'aimais vraiment, et que malgré tout ce temps tu m'aimerais encore. On n'a passé qu'une nuit ensemble Dray, et ce n'est pas parce qu'elle à changé ma vie entière que cela devait en être de même pour toi. »

« Mais ça l'était Harry, tu aurais dû m'en parler ! Tu aurais pu au moins essayer. »

« Non. Tu as une fausse image de moi Dray. Je ne suis plus le jeune homme que tu as connu. Je ne suis pas quelqu'un de bien. Je voulais que tu sois heureux avec quelqu'un de propre, quelqu'un d'aussi pur que toi, si jamais une telle pureté pouvait exister chez quelqu'un d'autre. »

« Ce n'étais pas à toi de décider de ça Harry. »

« Mais merde Dray tu voulais que je revienne vers toi après ce que je t'avais fait ! »

« Je t'aurais pardonné. Je ne t'en ai même jamais voulu ! »

« Et à lui tu lui aurait pardonné ! Mon corps entier porte les marques de ton père Dray, de la personne que tu hais le plus au monde ! Tu aurais pu me regarder sans y voir ses initiales ? Non, c'est impossible parce qu'elles sont tatouées sur ma peau aussi profondément que ce phoenix. Tu crois que tu aurais pu construire ta vie avec la pute de ton père ? M'aimer sans penser à ce qu'il m'avait fait ? Me faire l'amour sans penser qu'il m'était passé dessus avant ? Non, tu n'aurais pas pu, tu lui en voulais trop, tu le détestais trop. Je n'aurais pas supporté ton dégoût, j'avais assez du mien. »

« Tu ne peux pas savoir ce que j'aurais pensé Harry. »

« Non mais je l'imaginais très bien et cela m'a suffisamment fait souffrir pour que je m'en contente ! »

Un long silence avait suivi ce début de dispute entre les deux jeunes hommes. L'atmosphère était lourde et une étincelle de colère brillait aussi bien dans le vert des yeux d'Harry que dans le gris orages de ceux de Dray. Puis, suivant les encouragements silencieux de Nessa Harry continua son histoire.

« Je suis arrivé en Italie et je me suis installé à Rome. J'avais de l'argent sur un compte moldu, je m'en suis servi pour acheter un appartement. Je n'avais plus de baguette et je ne voulais plus faire de magie. De toute façon j'étais incapable de contrôler les flux magiques qui sortaient de moi alors j'ai renoncé à la magie sans baguette.

Au début je ne faisais rien d'autres qu'errer des journées entières dans les rues puis dormir des jours durant. Et puis les cauchemars ont commencés. Je revoyais des scènes, la guerre, les viols. La première semaine que j'ai passé sans dormir m'a envoyé direct à l'hôpital après que je me sois évanoui dans un magasin. Puis les cauchemars se sont calmés un temps et sont revenu plus fort encore. C'est devenu un cercle vicieux, je faisais des cauchemars terribles, je ne dormais plus pendant un mois entier puis je m'effondrais de fatigue et je faisais des comas réparateurs de un mois ou deux. Les médecins moldus ont essayés de me donner des somnifères mais ils étaient presque inefficaces alors j'en prenais beaucoup. Je ne pouvais pas aller dans le monde magique parce que je ne m'étais pas déclaré comme sorcier en immigrant. Si les autorités sorcières m'avaient trouvés ils m'auraient renvoyé en Angleterre mais surtout ils auraient vite découvert ma vraie identité.

Physiquement j'ai commencé à changer pas mal. J'ai grandis et mon visage a perdu son air enfantin. Je me reconnaissais plus dans le miroir, je me suis devenu presque étranger.

Au bout de 9 mois j'ai fait un malaise énorme à cause d'un arrêt brutal de ma prise de somnifère. J'ai pété les plombs et j'ai tabassé un mec qui me draguait avant de tomber dans le coma. Il a porté plainte et j'ai fait ma première désintoxication forcée.

En cure j'ai fait la connaissance de la jeunesse dorée de Rome, j'y ai rencontré plusieurs fils de riches et j'y ai rencontré la drogue. C'est là aussi que j'ai fait ma première vraie tentative de suicide.

Quand je suis sorti j'ai continué sur cette pente, parce qu'elle menait droit en enfer et que c'est là que je voulais aller.

J'ai pris le nom de Gabriel et j'ai commencé ma descente aux enfers volontaire. Je me suis drogué et presque prostitué parce que la déchéance me faisait du bien. Je payais enfin pour tout le mal que j'avais fait autour de moi. Je snifais beaucoup, fumait beaucoup, buvait beaucoup et j'ai même commencer à me piquer. Je passais mes nuits dans les clubs branchés. Je voulais me salir, recouvrir la souillure de Lucius par une autre souillure plus profonde encore.

C'est à cette période que j'ai réalisé que j'avais besoin de souffrir physiquement. Un cadeau de Lucius. Pendant deux ans je n'avais connu que la douleur physique et cela me manquait. J'avais besoin d'être violenté pour me sentir vivant. La douleur physique calmait la douleur mentale. J'ai couché avec des types violents, les provoquant pour les encourager. Je ne voulais pas d'un mec qui veuille me faire mal pour son plaisir, je voulais qu'on me déteste, qu'on me haïsse mais qu'on ne puisse résister à mon corps et ça marchait. Je poussais les hommes au viol parce que je voulais pas prendre mon pied je voulais souffrir. J'ai commencé à me mutiler, cela me calmait quand j'était trop énervé. Je faisais des crises de rage terribles, détruisant tout sur mon passage. Je pense que c'est à cause de ma magie, je saturais à force de la retenir.

J'ai fait d'autres tentatives de suicides mais elles ont toutes échouées. J'ai commencé à squatter régulièrement les urgences et au bout d'un an les médecins ont compris que je m'infligeais tout ça volontairement et ils m'ont renvoyés en cure. De nouveau j'y ai passé trois mois. C'est là-bas que j'ai réalisé que j'avais perdu beaucoup de poids, je mangeais presque plus.

Quand je suis sorti je me droguais plus. J'ai repris du poids, j'ai même cru que je m'en sortirais mais les cauchemars sont revenus, comme les insomnies, les crises de rage et cette sensation de manque dans mon coeur.

J'ai commencé à défiler. C'était comme de la prostitution en mieux, c'était de la torture mentale, je regardais ces gens baver sur mon corps, je les allumai avant de les jeter. C'est à partir de là que j'ai eu les blessures les plus graves, je faisais perdre la tête aux hommes. Je n'ai jamais réussi à baiser pour de l'argent parce que quand ils payaient les mecs attendaient de la tendresse et que j'en étais incapable. Alors j'ai vendu mon image à la place, et j'ai gagné beaucoup même si tout le monde me détestait dans ce milieu. Coléreux, égocentrique….j'étais la bête noir des couturiers pourtant ils se battaient pour m'avoir. Ils m'écoeurait comme je m'écoeurais moi-même.

A cette époque pourtant j'ai trouvé un certain équilibre. Je peignais beaucoup, je défilais, je posais, j'avais ma petite routine. Je me suis même posé avec un mec, jaloux et maladif. Il me tapait dessus et c'est ce que j'aimais. Je n'étais pas soumis, je n'étais pas une victime. Je cherchais les coups, je les provoquais. Comme je vous l'ai dit la souffrance c'est la seule chose que j'arrivais à ressentir. Ca et le manque, toujours présent, suffocant. A l'intérieur de moi je me sentais toujours incomplet.

J'allais mieux, même si ma description peut vous paraître horrible. Je me piquais plus du tout et je prenais presque plus de drogues. Je m'étais habitué aux cauchemars, je n'avais plus besoin de dormir chaque nuit. Je commençais presque à me remettre. J'avais même arrêté de boire.

Et puis ça a encore dérapé. Un soir il m'a trouvé ivre avec un autre, il me l'a fait payé durement. Je suis resté 4 mois dans le coma. Il a été arrêté et moi j'ai encore fini en cure, mais de repos cette fois ci.

Quelques mois après ma sortie j'ai rencontré Nessa, et pour la première fois depuis longtemps je me suis pris d'affection presque instantanément pour une personne. Tu étais déterminée à m'emmener aux USA et je t'ai suivi. J'avais rien d'autre à faire à Rome.

Après la suite tu la connais Ness'. J'ai défilé pour toi un temps puis on a ouvert le Black Eyed. J'ai continué à me conduire comme un connard sauf que cette fois ci y'avais quelqu'un d'autre que moi qui en souffrait. Si tu savais comme je t'en ai voulu de me faire ça, d'être mon amie, de m'aimer et de me faire rire parfois.

Tu as stoppé toutes mes tentatives de suicides, m'as soigné après toutes mes overdoses. Tu as été là pour me soutenir quand je sortais de cure de désintox. Combien de fois tu m'as ramassé à moitié mort ? Tu voulais me sauver et moi je m'acharnais à courir après une mort qui semblait me fuir.

Sans le vouloir tu m'as poussé à affronter mes peurs. Je me suis attaché à toi et j'ai du faire face à ma peur d'aimer.

Grâce à toi j'ai même presque réussi à construire une relation normale avec un garçon jusqu'à ce qu'il me balance la réalité en pleine face : j'avais beau faire tout pour, je n'oubliais pas mon passé. Il me hantait, et plus je le rejetait plus il me faisait souffrir.

Ca m'a fait mal, très mal parce que je pensais que je pourrais oublier tout ça, que ça resterait uniquement du domaine du cauchemar. Inconsciemment j'avais presque réussi à enfouir mon passé au fond de moi. J'était Gabriel, lui il n'avait pas vécu ça.

Et puis un jour j'ai été sauvé par un ange. Tu es revenu dans ma vie Dray et j'ai du faire le point sur mes sentiments. Au moment même où j'ai posé les yeux sur toi dans les toilettes de la clinique j'ai su que c'était ta présence qui m'avait manqué toutes ces années et que si j'ai jamais pu montrer de tendresse à quelqu'un d'autre c'est parce que dans mon cœur il n'y a jamais eu que toi.

Je savais que j'allais devoir faire face, que c'était inévitable. Je ne pouvais plus continuer à fuir encore même si faire face me terrorise. »

Sa voix se brisa puis s'éteint. Harry avait fini de leur résumer son histoire. Bien sur il n'avait pas tout dit mais pour lui c'était déjà un pas immense. Il était encore trop tôt pour qu'il puisse mettre des mots précis sur ces années de perdition, si t'en est qu'un jour il y arrive. Il n'y a pas de mot pour décrire l'horreur.

Autour de lui il n'y avait que le silence. Nessa serrait toujours sa main, Severus regardait ses chaussures et Dray lui, il pleurait, silencieusement. Harry lui effleura le visage, essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues.

« Ne pleure pas mon prince, je déteste te voir comme ça. »

« Je…Pendant toutes ces années j'ai espéré te retrouver Harry mais je n'imaginais pas que tu pouvais souffrir autant. Je savais que tu avais vécu des choses horribles mais pas à ce point. »

« Je voulais me détruire, je voulais me punir pour ce que je vous avait fait à tous. J'ai passé 5 ans à me punir pour tellement de choses que j'ai presque fini par oublier le pourquoi. »

« Et maintenant……. tu comptes faire quoi ? »

« Je ne sais pas. Tout a basculé si vite. Je suis perdu Dray. Te revoir, me revoir, parler, je n'étais pas prêt à tout ça. Je ne peux pas te mentir, je ne vais pas retrouver l'espoir ou le bonheur en un clin d'œil. Je ne vais pas tirer un trait sur toutes ces années comme ça. C'est quelque chose de profondément ancré en moi.»

Dray se leva et le prit de nouveau dans ses bras, le serrant fort, comme pour lui donner le courage. C'est Severus qui se décida à rompre le silence. Il se sentait un peu de trop dans ces retrouvailles mais en même temps il s'en voulait d'interrompre ce moment. Pourtant il fallait battre le fer pendant qu'il était encore chaud, comme le disait les moldus.

« Je pense que pour commencez vous devriez aller voir Hermione et le reste de votre famille. Vous devez renouer le contact avec ceux qui vous sont chers. »

Un éclair de panique passa dans les yeux émeraude de Harry.

« Non, je ne suis pas prêt à leur parler de tout ça c'est trop difficile. Je l'ai dit une fois mais je ne sais pas si je serais capable de le redire encore. Je…je peux pas… Je ne peux pas leur dire…»

« Ce n'est pas la peine Harry, ils savent tous. »

«…»

« On a retrouvé le journal de Lucius…. »

Harry resta silencieux un long moment, perdu dans ses pensées et ses craintes. Il le connaissait bien ce journal, Lucius l'écrivait devant lui et lui en lisait de longs passages. Il y avait détaillé toutes les tortures, tous les sévices et toutes les réactions du brun. Les moindres cris, la moindre insulte, la moindre blessure, tout était raconté dans ce petit journal en cuir noir.

Au fond de lui cette nouvelle le rassura plus qu'elle ne lui fît peur. Au moins il n'aurait pas à répéter encore ce qu'il avait vécu puisqu'ils l'avaient lus, ils savaient, ils comprendraient plus facilement.

« C'est mieux comme ça. »

Il se planta devant la fenêtre et de nouveau son regard se perdit dans le vide. Cela serait plus simple, mais cela restait effrayant. Il avait tellement peur qu'ils le rejettent.

« Je ne suis pas d'accord avec Severus. Avant de revoir les vivants que tu as laissés derrière toi tu dois déjà demander pardon aux morts qui te hantent. Je pense que tu devrais commencer pas aller les voir eux. »

Les trois garçons se retournèrent vers Nessa, la dévisageant avec la même pensée : cette fille voyait trop clair dans l'esprit des autres pour n'être qu'une moldue. Pourtant aucune ascendance sorcière ne coulait dans ses veines.

« Tu devrais aller leur parler, accepter la réalité en face. »

« Quelle réalité ? Que je les ai tués et qu'ils ne reviendront jamais! »

« Arrêtes ton cynisme Harry. Ce que tu doit accepter c'est qu'ils sont partis là où ils ne peuvent pas t'en vouloir. C'était un choix Harry, ils auraient pu ne pas se battre mais ils ont choisis de te suivre. »

« Et ils en sont morts ! »

Le ton était monté considérablement et comme pour se protéger de la souffrance que lui procuraient ses propres paroles Harry s'était caché derrière l'agressivité, l'air s'emplissant petit à petit d'une tension magique puissante et dangereuse. Il criait sur Nessa, lui lançant un regard plus que meurtrier. Cependant il en fallait plus pour impressionner la jolie métisse.

« C'était leur choix Harry ! Ils se sont battus à tes cotés parce qu'ils t'aimaient et qu'ils croyaient en toi. »

« Je les ai trahis, tous trahis ! »

« C'est aujourd'hui que tu les trahis Harry, parce qu'en refusant de te battre tu bafoue leur mémoire. Ils sont morts pour que la vie continue Harry, et tu n'as pas le droit de salir leurs mémoires en crachant sur leur sacrifice. »

« Ne me parles pas du sacrifice Nessa tu n'as aucune idée de ce dont tu est en train de parler ! Tu crois qu'un homme se sacrifie alors qu'il est sur le point de devenir père ! Tu crois qu'on peut parler de sacrifice quand tu viens de te marier ? Quand tu n'as pas 20 ans et la vie devant toi ! Tes propres paroles te dépassent Nessa ! Ron nous aimait il ne se serait jamais sacrifiés, de même que Remus et les autres !»

« Ca suffit Harry ! Je ne te permets pas de me parler comme ça ! Tu sais très bien qu'ils étaient conscients des risques. Tu m'as dit toi-même que Ron t'avais confié Hermione avant la bataille. Il savait qu'il y'avait un risque, ils le savaient tous ! »

« Non…Je refuse de croire ça. »

« Tu te caches derrière ta culpabilité car tu ne veux pas voir la réalité en face. Ron savait qu'il mourrait probablement ce jour là, tout comme Dumbledore et les autres. C'est un fait Harry, tu peux le nier autant que tu veux ça ne changera rien. Il est temps que tu ouvres les yeux et que tu pardonnes, que tu te pardonnes de les avoir laissé partir, et que tu leur pardonnes de t'avoir abandonné. »

La lueur de rage et de souffrance qui s'alluma dans les yeux d'Harry permit à Dray et à Severus de comprendre que Nessa avait vu juste. Harry en voulait à Ron d'être mort, il en voulait à tous ceux qui étaient tombés de l'avoir abandonné.

Désarmés devant cette vérité qu'il niait ardemment depuis des années Harry s'effondra en sanglots dans les bras de Nessa.

« Mais c'est tellement dur…. »

« C'est nécessaire Harry. Tu dois abandonner tes fantômes, tu dois les laisser derrière toi. Il est temps que tu les laisses partir Harry. Vas leur dire adieu et laisses les partir. »

« Je…j'en suis pas capable… »

« Bon sang Harry arrête de te lamenter et fait face une bonne fois pour toute ! »

« J'ai peur… »

« Je sais. Mais ce n'est pas une raison. »

« Je viendrai avec toi Harry. »

Dray lui avait posé une main sur l'épaule. Etrangement ce simple geste le rassura et lui redonna du courage.


L'air était froid en Angleterre et Dray frissonnait dans ce cimetière sinistre. Ils y étaient depuis plusieurs heures déjà. Après la discussion de cette nuit ils avaient dormis quelques heures puis Severus leur avait fait un portoloin spécial, celui de Dray étant programmé pour atterrir au Terrier, chose qu'Harry refusait catégoriquement.

Pourtant il faudrait bien qu'il y retourne un jour où l'autre mais il devait affronter une épreuve à la fois, et celle du moment était déjà bien difficile.

Adossé à un arbre en retrait des tombes Dray attendait que le brun ressorte du caveau de la famille Weasley. Il ne l'avait pas accompagné à l'intérieur. Ce que Harry devait faire il devait le faire seul.

Même si il avait vu ce qu'Harry avait vécu lors de sa captivité avec Lucius, Dray ne s'était pas attendu à retrouver un Harry aussi marqué et vulnérable. Il s'était voilé la face, se refusant à penser que le brun pouvait être malheureux. Pourtant au fond de lui il savait qu'il ne pouvait en être autrement mais cela lui faisait trop mal de penser qu'Harry souffrait et qu'il n'était pas là pour le réconforter.

Le récit de Harry lui avait fait mal et l'avait fait se sentir un peu coupable. Lui il avait eu du monde pour le soutenir et l'empêcher de plonger. Harry s'était retrouvé seul, et sans le moindre soutient il avait coulé à pic. Heureusement que Nessa l'avait trouvé. Dray se promit qu'il ferait tout pour remercier la jeune femme d'avoir veillé sur son âme sœur.

L'inquiétude était née dans le cœur de Dray. Leurs retrouvailles ne ressemblaient en rien à ce qu'il avait imaginé. Les sentiments étaient là mais il y'avait aussi la gène et une barrière entre eux. Il avait retrouvé Harry mais ils semblaient plus éloignés que jamais. Il l'avait serré dans ses bras deux fois et Harry avait séché ses larmes et pourtant il sentait une boule d'angoisse à l'intérieur de sa poitrine. Il se sentait complet comme jamais mais il avait peur, peur de ne pas arriver à faire revivre Harry, peur de ne jamais revoir son sourire.

Lorsque Harry sortit du caveau il semblait épuisé mais plus serein. Nessa avait eu raison, ça lui avait fait du bien de parler à Ron et à sa famille, de leur faire ses excuses, de s'expliquer, de déverser sa colère et ses regrets. Des tas de bons souvenirs avec Ron lui étaient revenus en mémoire. Il n'aurait pas voulu qu'il se laisse aller, il lui aurait dit de se battre, d'affronter ses peurs et de relever la tête. Les Weasley étaient des gens fiers à leurs manières, pas hautain comme les Malefoy mais courageux et nobles. Ils savaient apprécier les moindres choses qu'on mettait à leur disposition et ils se battaient avec rage pour venir a bout des malheurs.

Il y'a des choses qui blessent si profondément qu'ils faut des années avant de pouvoir ne serait ce que cesser de saigner. Mais aujourd'hui il l'avait fait. Il avait pardonné à Ron de l'avoir abandonné, de l'avoir laissé seul au moment où il avait le plus besoin de son meilleur ami. Se pardonner à lui-même lui prendrait plus de temps mais il avait fait le premier pas, le plus difficile.

Dray le regardait avec un air inquiet sur le visage. Le blond pouvait voir les traces laissées par les larmes sur les joues du brun. Il semblait exténué pourtant la journée n'était pas encore finie.

« Ca va ? »

Harry le regarda, tentant maladroitement un sourire rassurant qui ressemblait plus à une grimace.

« Pas top… »

« Vient, il y'a un dernier endroit où nous devons aller. »

Dray prit sa main et ils transplanèrent.

Ils réapparurent dans un coin discret du parc de Poudlard.

Harry eu un sentiment étrange. Revoir ce château, ce parc où la dernière bataille avait eu lieu, le saule cogneur…Il avait vécu tant de choses ici….Ses premiers amis, ses premiers amours….Son premier sortilège, son premier match de Quidditch, tous ses souvenirs l'assaillaient.

Il réalisa que cet endroit lui avait manqué, énormément manqué. Il se laissa envahir par les odeurs familières, par les bruits de la forêt interdite, par la mélancolie. Cela dura un long instant durant lequel Dray ne dit un mot, laissant sa main dans la sienne. Puis il rompit enfin le silence.

« Vient. Par là c'est la tombe de Dumbledore. »

« Non pas elle…pas tout de suite. J'ai besoin de temps encore pour lui pardonner.»

« Ce n'est pas sur cette tombe que je voulais t'emmener. »

Dray le tira vers un endroit isolé du parc, dans la forêt interdite. La, dans une petit clairière se trouvait une jolie tombe en marbre blanc. Elle représentait un jeune ange aux ailes dorées protégé par un autre ange, une femme plus vieille aux yeux émeraude, un chien, un loup et un cerf. Sur la stèle était gravé en argenté « Ici Repose Harry Potter, Le Survivant, Héro Du Monde Sorcier, Paix A Son Ame. ».

Harry sentit son cœur louper un battement.

« C'est Luna qui a dessiné la stèle…on y a tous réfléchis pendant des jours. Pour trouver une belle tombe digne de ce que tu était. Ginny et Hermione ont ensorcelées des vifs d'ors pour qu'ils tournent autour de ta tombe, pour rappeler que tu étais le meilleur des attrapeurs. Par contre le ministre a fait graver ta tombe lui-même, sans prendre en compte nos protestations. Le texte est donc pitoyable, il ne te ressemble pas du tout. »

« Merlin Dray s'est…. »

« C'est la tombe de Harry Potter. Ta tombe. »

« ……. »

« Blaise voulais mettre Ici Repose Notre Petit Pote Potty, l'Ami, le Fils, le Frère, l'Ame sœur. Hypocrites passez votre chemin. Mais le ministère l'a menacé de poursuite. »

« Pourquoi cette amertume Dray ? »

« Ils auraient du financer des recherches et pas ta tombe ! Au lieu d'essayer de te retrouver ils ont fait de toi un martyr. Ils ont multipliés les cérémonies d'hommages mais ont rejeter toutes mes demandes d'aide ! »

« Ils ne m'auraient pas retrouvé… »

« Quand bien même c'est une question de respect ! Ils ont utilisé ton nom une fois de plus, ils se sont servie de ta mort alors qu'il y'avait encore un espoir ! Ils auraient du essayer ! Ils auraient du y croire »

La voix de Dray était remplie d'amertume et de frustration. Pendant des années il avait supplié le ministère, leur demandant plus de moyen, plus d'effectifs mais il s'était toujours fait rejeter. Le ministère lui avait rit au nez, lui répondant que ça ne le regardait pas, qu'un Malefoy n'avait pas à mettre son nez dans les affaires du ministère, allant même jusqu'à le menacer de prison si il continuait à rependre le mensonge de la survie de Harry Potter. Ils avaient fait de Harry un martyr, et la population aimait les martyrs. La côte du ministre n'avait jamais été aussi grande depuis sa mort. Toutes ses manipulations avaient profondément écoeurés Dray. Il avait regardé le nom de Harry être Sali pour le pouvoir, pour « l'intérêt général ». Ainsi ils remerciaient celui qui les avait sauvé. Il en avait presque des hauts de cœurs.

Un douloureux silence s'installa entre eux. Dray ressassait sa rancune et Harry se perdait dans ses pensées. Puis il brisât enfin le silence, ne pouvant plus retenir ses émotions.

« C'est….cette tombe….elle est magnifique mais ….je ne réalise pas que c'est la mienne…..Dray je suis comme un étranger je te jure c'est pas moi c'est un cercueil vide….c'est pas ma tombe je…C'est mes symboles mais c'est pas comme ça que je les voulais je veux dire pas sur une tombe de héro, pas sur celle du Survivant… »

« Le ministère voulait une statue de toi au milieu du lac, on a fait plus personnel mais il a quand même rajouté sa touche…. »

« C'est pas ma tombe….C'est pas moi…je suis pas Harry Potter je…je ne suis plus Harry Potter…tout ça c'est pas moi…il est vide le cercueil...il est vide…c'est pas moi… »

« Chut…calmes toi Harry. Je sais que cette tombe est vide. Tu n'es pas mort Harry. Regardes moi, tu es vivant et ça va aller maintenant. »

« Comment peux tu en être aussi sur ? Merlin Dray vous attendez le retour d'un homme qui est mort depuis des années ! Ce nom sur cette tombe il me dit rien, je n'arrive pas à m'identifier à lui, ça ne me fait pas mal de voir ça. Je ne veux pas être le héro qui revient, je ne veux pas recommencer tout ça, les journalistes, la pression je ne pourrais pas ! Je sais que c'est horrible de dire ça mais je ne peux plus être lui. Je ne veux plus être lui…. »

« Tu n'es pas obligé de le faire. Arrêtes de culpabiliser si tu ne veux pas de ce nom abandonnes le. Tes parents ne t'en voudront pas pour ça, ni Sirius, ni personne d'autre. Harry Potter représente trop de choses pour toi, trop de mauvais souvenir. Laisse les au fond de cette tombe. Harry Potter est mort et enterré, tu vas enfin pouvoir être toi-même. Il est temps de faire table rase de ton passé. »

Harry resta perplexe un long instant. Les yeux fixés sur le lac, dos à la tombe il semblait en proie à un douloureux dilemme. Enfin il se décida et demanda d'une voix presque éteinte.

« Tu l'as lu ? »

« Quoi ?... »

« Le journal, tu l'as lu ? »

« Non. Je n'ai pas eu besoin. »

« …. »

« J'ai vu Harry… »

« Tu as…tu as vu…Comment ? »

« Un sort de transfert de souvenir, le soir où j'ai tué mon père. Son dernier cadeau. Il a compris pour toi et moi. Depuis je vois, chaque nuit. »

« Je suis désolé. »

« Ce n'est en aucun cas ta faute. J'ai appris à supporter. Severus m'aide, il a crée une potion qui fait cesser les rêves.»

De nouveau Harry coupa les ponts avec la réalité et s'enferma dans ses pensées. Il fallait qu'il lui demande, il devait lui demander mais il avait peur. Dray avait vu, s'était encore pire. Maintenant il ne pourrait rien lui cacher pour minimiser son dégoût. Rassemblant son courage il murmura enfin :

« Je te dégoûte ? »

« Quoi ! Non, bien sur que non ! »

« Pourtant j'ai couché avec ton père. »

« Tu n'as pas couché avec mon père ! Il t'a violé ! »

« Ca revient au même. »

« Non ça fait toute la différence ! Ce n'était pas ta faute, tu ne l'as pas voulu ! Tu n'es pas responsable Harry. Ne crois pas que tu es sale parce que c'est faux. Le seul coupable c'est lui, le seul responsable c'est lui. Il t'a volé ton innocence, il n'avait pas le droit. »

« Au final c'est la même Dray. Je porte quand même cette marque infâme, tu le sais, et je la porterais toute ma vie. Je suis désolé, tellement désolé. Jamais je ne redeviendrais quelqu'un de pur, jamais tu ne pourras me voir encore comme quelqu'un de pur. »

« Je ne suis pas quelqu'un de pur non plus Harry. »

Harry soupira et plongea son regard dans celui du blond.

« Regarde toi Dray, tu es la pureté incarnée. Tu es plus beau qu'un ange, l'innocence faite homme, la beauté caractérisée. La couleur de tes cheveux, de ta peau…tout évoque la pureté chez toi. »

« Tu te trompes Harry, les apparences sont trompeuses. On se ressemble bien plus que tu ne le penses. »

Les mains tremblantes Dray abaissa son pantalon juste assez pour faire apparaître sa propre marque.

« Je te l'ai dit je ne suis pas quelqu'un de pur, mais je refuse de porter la responsabilité pour cela. »

« Dray je…. »

« Ne dit rien. J'ai appris à vivre avec cette marque, et tu feras de même toi aussi. Ca ne seras pas facile mais tu apprendras.»

« Je ne sais pas si j'en suis encore capable Dray. Je ne sais pas si je suis encore capable de croire en l'avenir et de me battre. Je suis tellement las et fatigué de vivre. »

« Mais tu veux bien essayer ? »

Harry tourna sa tête et plongea ses yeux émeraude dans ceux de Dray. Ils étaient brillants d'émotions et les larmes contenues leurs conféraient un éclat argenté. Pris d'une certaine impulsion Harry laissa échapper les mots qui sortaient droit de son cœur :

« Tu m'aideras ? »

« Je t'aiderais. »

« Alors je vais essayer. »

Un sourire se dessina sur les lèvres du blond. Il prit la main d'Harry, leurs regards ne se quittaient plus. Lentement Harry leva la main et la passa dans les cheveux pâles de son prince, puis comme poussée par la même force mystérieuse ils s'avancèrent jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent dans un baiser doux et tendre, un baiser pur.

Aucun mot n'est assez puissant pour décrire ce qu'ils ressentirent à cet instant précis. Une immense chaleur, un intense sentiment de bien-être, de plénitude….

A cet instant ils ne dirent donc rien, c'était inutile. Leurs deux cœurs battaient tellement forts qu'on auraient pu les entendre à l'autre bout du parc.

Et dans le ciel de Poudlard les premiers flocons de l'hiver se mirent à tournoyer. Et pour la première fois de leur vie Drago et Harry contemplèrent ce moment ensemble, cet instant qu'ils aimaient tant, si tragique mais tellement pur, comme si la neige tournoyant autour d'eux venaient les laver de leurs souillures. Comme si la première neige offrait sa pureté aux deux âmes sœurs nouvellement réunies, comme un message d'espoir, un voile immaculé sur la dureté de la vie.

A Suivre…..


D'abord je tiens à m'excuser pour le retard. J'ai eu beaucoup de mal à écrire ce chapitre et je n'en suis vraiment pas satisfaite mais je l'ai posté quand même car je ne pense pas pouvoir venir à bout de mon sentiment d'imperfection.

Je ne voulais pas tomber dans le trash en décrivant le passé de Harry. Je voulais quelque chose de simple parce qu'après tout ce n'est pas ce qu'il a pu vivre qui est important mais ce qu'il va vivre maintenant avec Dray…

Le prochain chapitre (le dernier sauf si épilogue) sera raconté par Dray….Il s'appellera Apprendre à marcher.

Merci de me lire, de me suivre et de me soutenir avec vos review…