Hello !

En piste pour le chapitre 5 !

Je n'ai pas grand chose à dire mais en même temps je ne suis pas obligée d'écrire un pavé à chaque fois. Donc je vous laisse lire la suite sans plus attendre.

Disclaimer : Shingeki no Kyojin appartient à Hajime Isayama. (Pour changer)


Chapitre 5 : au mauvais endroit au mauvais moment.

Eren et Livaï se dévisageaient, leurs armes pointées l'un sur l'autre. Ymir raffermit sa prise sur son arme, attendant une décision de son supérieur.

Eren évalua rapidement la situation. Tout le monde les regardait, certains avec appréhension, d'autres avec un intérêt non-dissimulé. La dernière chose à faire était bien de déclencher un affrontement ici. De un, il y aurait forcément des blessés et sûrement des morts s'ils commençaient à tirer. De deux, Livaï ne semblait pas être venu pour intervenir dans les affaires de l'armée cette fois, mais juste pour boire un verre, ou plusieurs comme en attestait Hanji qui était défoncée sur le sol. Il pouvait bien les laisser partir pour cette fois. Après, il faudrait quand même éviter d'en parler au cas où. On ne sait jamais, il y avait toujours un vieux schnock pour lui reprocher de les avoir laissé filer.

Eren haussa un sourcil et Livaï hocha légèrement la tête. D'un accord tacite, ils rengainèrent leur arme.

Eren fit signe à Ymir de l'aider à porter Sasha tandis que Livaï ramassait son propre boulet. Ils sortirent ensemble du bar et s'arrêtèrent dans la rue d'à côté. Livaï se tourna vers Ymir :

"Tu peux me la garder ?" dit-il en désignant Hanji qui leur faisait coucou de la main, le regard dans le vide.

"J'ai besoin de lui parler cinq minutes." rajouta-t-il en empoignant le bras d'Eren et en commençant à le tirer dans la ruelle voisine.

Ymir lui barra le passage.

"Attend. Qu'est-ce que tu comptes faire ? Tu crois vraiment que je vais te laisser seul avec lui avec une arme ?"

Eren soupira.

"C'est bon Ymir, je gère, t'inquiète. Je veux savoir ce qu'il a à dire. Et puis s'il m'arrive quoi que ce soit, t'as toujours celle là en otage."

La jeune femme ne semblait pas convaincue mais s'écarta.

"Très bien. S'il t'arrive quoi que ce soit, tu cries ok ? Et si vous n'êtes pas de retour dans cinq minutes , je viendrai voir ce qu'il se passe."

Eren hocha la tête.

" C'est d'accord. Est-ce que tu peux t'occuper de ces deux là en attendant ? Il vaudrait mieux ne pas les laisser complètement dans la rue sans surveillance. Elles sont complètement bourrées."

Comme pour appuyer ce qu'il venait de dire, Hanji s'accrocha au pied de Livaï.

"Hey Livaï ! Quand tu seras dans cette ruelle sombre et peu fréquentée, essaye de refréner tes pulsions !"

brailla-t-elle avant qu'une botte ne s'écrase sur son visage.

Visiblement les conneries d'Hanji avait réussi à inquiéter Ymir mais Eren poussa Livaï de lui-même dans la petite rue adjacente, avant que sa subordonnée ne puisse faire quoi que ce soit, tout en lui faisant un petit geste rassurant.

Eren jeta un regard par dessus son épaule. C'était bon, il n'y avait personne.

"Bon alors, apparemment tu as quelque chose à me dire, j'écoute. À moins que tu ne veuilles vraiment essayer "d'assouvir tes pulsions" dans cette ruelle ?"

" Elle était vraiment obligée de sortir ça, la binoclarde ?" soupira Livaï avant de continuer, plus sérieux :

"Non, en fait je ne m'attendais pas à te trouver là, mais puisque c'est le cas, autant te prévenir. On a découvert cette semaine que les partisans du commerce d'esclaves était beaucoup plus présents dans l'armée que ce qu'on croyait au départ. Ils te surveillent de près parce que tu es un oméga. Darius Zackly s'est déjà penché sur ton cas, je te conseille d'être prudent."

Zackly était le Commandant en chef de l'armée humaine, c'était le grand dirigeant, et c'était lui qui faisait le lien entre celle-ci et le gouvernement.

"Pourquoi est-ce que tu me dis tout ça ?" demanda Eren, mi-suspicieux, mi-étonné.

Livaï sembla mal à l'aise.

" La dernière fois, tu as dit que l'armée et le Bataillon devrait s'entraider. Ça ne veut pas dire que je collabore avec toi, mais j'estime que tu as le droit de savoir, vu que ça ne nous pénalise pas. Et puis comme ça tu auras une dette envers moi" rajouta-t-il avec un petit sourire en coin.

"Là tu rêve. Mais on peut dire que j'ai déjà une dette envers toi, pour ne pas m'avoir laissé crever sur le toit l'autre fois. Donc je te laisse partir pour cette fois, toi et l'autre folle."

"Merci beaucoup, à vrai dire j'avais pas du tout envie de me battre ce soir. Donc c'est sympa de nous laisser partir" remercia Livaï avec un petit sourire qui se mua rapidement en rictus.

Eren réagit trop tard, sûrement à cause de l'alcool, et se prit le coup de poing en plein dans le ventre. Putain ça faisait mal ! Livaï avait énormément de force pour un mec aussi petit. Le coup lui avait coupé le souffle. Eren tomba en avant, c'était pas très glorieux de tomber juste à cause d'un coup de poing, mais sa blessure pas tout à fait guérie s'était légèrement rouverte. Livaï le regardait de haut, il ne devait pas avoir l'habitude. Il le toisa avec un petit sourire victorieux.

"Tu croyais vraiment que c'est ce que j'allais dire ? Considère ça comme une représaille pour mon pied petit con. La prochaine fois tu réfléchiras avant de t'en prendre à moi."

Eren, la respiration saccadée, réussit à parler entre deux souffles.

"Honnêtement, je me demandais quand j'allais la recevoir celle-là. Après tout, je suppose que je l'ai bien méritée".

Livaï aurait dû savoir qu'il ne devait pas laisser ses pieds à proximité d'Eren maintenant.

"Tu croyais vraiment que c'est ce que j'allais dire ?" ironisa Eren en profitant du très léger relâchement d'attention de Livaï pour lui saisir le talon et le tirer d'un coup sec vers lui tout en poussant son tibia de l'autre main.

Résultat, il avait presque réussi à faire tomber le grand Livaï Ackerman. Presque parce que Livaï avait réussi à se déchausser au dernier moment, évitant la chute. Eren tenait désormais une botte vide. Le jeune inspecteur se retint de ricaner, de un parce que ça n'arrangerait pas sa blessure, de deux parce que Livaï le tuerait s'il faisait ça.

"T'es un homme mort !"

Ah, visiblement, l'un n'empêchait pas l'autre, il allait quand même se faire assassiner. Peut-être que ça avait un rapport avec le grand sourire qu'il n'avait pas réussi à réprimer. Ou peut-être qu'il était foutu dès le moment où il avait eu l'idée de faire trébucher Livaï.

Eren découvrit le goût de la pierre quand sa tête toucha les pavés. Eh ben c'était dégueu. Le goût métallique du sang dans sa bouche n'était pas forcément mieux d'ailleurs.

Eren sentit ses doigts être écrasés pour qu'ils lâchent la botte.

"Apparemment, t'as pas plus réfléchi que la dernière fois, marmonna Livaï en remettant sa botte sur son pied, bon moi j'y vais, les cinq minutes sont bientôt écoulés. À plus gamin."

Eren releva la tête.

"Hey Livaï !"

Celui-ci se retourna.

"Quoi ?"

"N'oublie pas d'aller chercher le boulet. J'ai pas envie de me la colmater"

"Dommage j'avais presque oublié, j'imagine que je devrais aller la chercher avant que ton bouledogue ne la traumatise."

C'était marrant, mais quand on disait "son bouledogue", ça lui faisait plutôt penser à Mikasa qu'à Ymir.

"Je crois pas que ce soit Ymir qui traumatise Hanji" répliqua Eren en pensant à quel point la scientifique pouvait être étrange. Livaï sourit discrètement.

"Toi, on dirait que t'as connu Hanji toute ta vie."

o O o

"Chef !" s'exclama Ymir en courant vers Eren, qui s'était adossé au mur.

"Vous êtes là".

C'était marrant comment Ymir passait du tutoiement au vouvoiement suivant les circonstances.

"Tu sais Ymir, j'ai pas bougé depuis tout à l'heure" plaisanta Eren.

La jeune Alpha soupira.

"Quand je l'ai vu revenir tout seul, j'ai crû… Désolé, il a réussi à s'échapper avec l'autre femme " s'excusa-t-elle.

" Pas grave, j'ai dit que je le laissais partir"

" Ah ? C'est pour ça que vous êtes dans cet état ?" se moqua Ymir.

Eren sourit, ce qui était un peu bizarre vu qu'il avait un filet de sang qui s'échappait de sa bouche.

"En partie, ouais. Mais ça va, je suis pas en si mauvais état que ça. J'aurais juste besoin de me laver avant de passer au quartier général, je peux définitivement pas y aller comme ça."

"Vous allez au quartier général après ?" s'étonna Ymir.

"Ouais, Jean doit toujours m'attendre, il n'est que 1h. Bon, on ramasse Sasha et on rentre" dit-il en se relevant.

o O o

Ymir soupira. Au départ, ils avaient prévu de ramener Sasha chez elle, mais ils n'avaient pas trouvé ses clés sur elle, ils étaient donc allés chez Eren, son appartement étant plus proche que celui d'Ymir. Sasha cuverait donc chez lui. Eren en profita pour se changer rapidement, sa chemise et sa veste étant dégueulasses , un peu de sang, beaucoup de poussière. Il en profita également pour refaire un bandage.

Ymir fixait Eren tandis qu'il enlevait sa chemise, et arrêta dès qu'elle s'en rendit compte.

C'est qu'il était plutôt bien foutu. Ok, elle devait le reconnaître, son chef était une vraie bombe. Même elle le trouvait sexy, alors qu'elle n'avait d'yeux que pour Christa. Cet oméga devait attirer les alphas comme des mouches.

Ymir ne s'était jamais vraiment préoccupée du sort des omégas. Après tout, elle n'en connaissait pas et si elle était entrée dans l'armée, c'était juste pour suivre Christa. Mais elle devait avouer qu'elle commençait à apprécier le jeune chef. L'alpha espérait sincèrement que cet oméga là n'ait jamais d'ennuis pour s'être hissé à ce grade.

o O o

On n'entendait que le son de ses pas dans le couloir désert. Il était presque deux heures du matin, et il n'y avait presque plus personne au QG. Ymir était rentrée chez elle et Sasha était restée dans son appartement.

Eren souffla. Il avait la tête qui tournait. Pourtant il n'avait pas bu tant d'alcool que ça. Le jeune inspecteur fut soudain pris d'un vertige plus violent que les autres et il dut se tenir au mur pour ne pas tomber.

Il écarquilla les yeux quand il comprit ce qui lui arrivait : il était en train d'entrer en chaleur. Elle n'aurait dû arriver que la semaine suivante, mais il n'y avait aucun doute possible. Sa respiration était rapide et il était brûlant. Sa tête tournait de plus en plus. En même temps, chaleur plus alcool c'était pas une bonne idée.

OK, pas de panique, il n'y avait personne à cette heure, et ses calmants étaient dans la poche de sa… et merde. Ils étaient dans la poche de sa veste, celle qu'il avait enlevée et laissée chez lui. Merde ! "Stop, respire calmement, et réfléchi. Rappelle toi, tu as mis des médicaments… tu en as mis dans le bureau au cas où."

Ça allait aller. Il avait juste à l'atteindre et ce serait bon, il n'était pas très loin, il avait eu le temps de monter les escaliers, c'était déjà ça. Eren commença à avancer doucement, toujours en se tenant au mur.

Il avait avancé d'à peine cinq mètres qu'une porte s'ouvrit, laissant sortir trois soldats hilares. Trois alphas. Les quatres hommes se figèrent en même temps, puis un des soldats prit la parole :

"Hey ça va ? Tu veux de l'aide ?"

"Les gars, vous trouvez pas que ça sent super bon ? Attend, me dit pas que c'est toi l'inspecteur oméga dont tout le monde parle ?" demanda un deuxième.

Houla, ça sentait pas bon pour Eren en tout cas. Il devait dégager au plus vite. Ces soldats n'étaient pas n'importe qui. Ils étaient des Commandants, donc ses supérieurs. Il avait pas intérêt à traîner.

"Tu réponds quand on te parle ?" aboya le deuxième homme en lui attrapant le bras.

"Oh mais c'est que t'es en chaleur ? Tu n'as pas pris tes médicaments, c'est ça ? Viens, on va t'aider."

L'aider, mon oeil ! Il n'avait plus beaucoup de distance à parcourir pour arriver au bureau, alors il allait se passer de leur aide à la con !

"Merci, mais ça va aller, je n'ai pas besoin d'aide." marmonna Eren en évitant de le regarder dans les yeux.

"Je crois que t'as pas compris, j'ai dit : viens on va t'aider" répondit-il en le tirant vers lui.

OK, là il pouvait paniquer.

"Lâche-moi !"

Le troisième homme intervint :

"Attend pas ici, quelqu'un pourrait arriver. Allons plutôt dans mon bureau."

Les deux autres hommes hochèrent la tête, et poussèrent Eren dans la salle qu'ils venaient de quitter. Celui-ci essaya de se débattre, mais il avait perdu toute sa force.

Les trois hommes le plaquèrent contre le mur. Le mec qui lui avait saisi le bras dit aux deux autres :

"Il est vraiment pas mal, en tout cas il a l'air mieux que ceux que j'ai à la maison. Ils sont tous trop passif et passent leur temps à pleurer, je préfère quand il y a un peu de résistance".

Eren sentit la colère affluer. Elle lui donna l'énergie dont il avait besoin. Ce type était immonde, il n'arrivait pas à croire qu'il soit Commandant. Il voulait de la résistance ? Il allait en avoir, pensa-t-il en envoyant son genou dans la zone la plus sensible chez un homme.

"Le connard !" gueula le castré en giflant Eren.

Les deux autres, pas du tout inquiets, se foutaient de la gueule de leur collègue :

"Bah alors, Yens, je croyais que tu voulais de la résistance ? N'empêche on devrait faire gaffe, il a l'air coriace."

"T'inquiète, avec ça il va pas faire le malin très longtemps" annonça le dénommé Yens, en sortant un couteau d'un tiroir, le même genre que celui qu'Eren avait planté dans le pied de Livaï.

"De toute façon, on est tes supérieurs, tu nous dois obéissance. Tu sais qu'on peut de virer si tu refuses" ajouta-t-il en s'adressant à Eren.

Il était tellement proche qu'Eren pouvait sentir son haleine putride.

Celui-ci lui lança un regard noir.

"Je préfères clairement être viré plutôt que vous me touchiez avec vos sales pattes !"

"Malheureusement pour toi, tu n'as pas vraiment le choix, parce qu'on a vraiment envie de baiser là" rétorqua le premier homme en lui mettant le couteau sous la gorge.

Là ça craignait vraiment. Ils avaient raison, il pouvait se faire virer s'il essayait de se défendre. Mais le fait de pouvoir garder son poste valait-il la peine de se faire violer ? D'un côté, il avait mis cinq ans à arriver là, c'était son rêve depuis que sa mère s'était faite tuer. C'était trop con de s'arrêter maintenant. Il avait mis tant de temps d'effort, avait dû subir les brimades de ses camarades, l'humiliation et la discrimination.

Mais peu importait tout ce qu'il avait fait, il n'y avait pas à tergiverser, peu importait la valeur de son travail, s'il avait décidé de rejoindre l'armée, c'était justement pour éviter ce genre de chose. Eren était fier d'être parvenu à ce stade grâce à ses efforts. S'il se laissait faire maintenant, il ne pourrait plus regarder Jean, son équipe ou même Livaï dans les yeux. Plus important, il ne pourrait plus se regarder lui même dans un miroir. Il avait des valeurs, bordel ! Il sacrifierait son rêve pour son honneur.

En plus, même s'il le supportait une fois, il ne le pourrait pas les fois suivantes. Parce qu'il y en aurait forcément . Ce genre de types, une fois qu'ils ont trouvé une victime ils ne la lâche pas. Ils reviendraient forcément à la charge s'il leur donnait ce qu'ils voulaient. Et sa vie deviendrait un enfer. Il ne pouvait pas.

Il n'arriverait pas à subir cette vie pour continuer à aider tous ces omégas qu'il aurait pu aider en restant inspecteur.

Il préférait se faire virer et au pire, il trouverait un autre moyen pour secourir les omégas. Au pire, le Bataillon les aidera. Eren n'allait pas rester ici à se faire violer juste pour garder son job.

Encore fallait-il réussir à se sortir de là. Parce que c'était mal barré. Il n'avait presque pas de force, un couteau sous la gorge, et trois hommes qui le plaquaient contre un mur.

"Tu ne peux plus rien faire maintenant hein ?"

Malheureusement pour ce con, il n'avait pas tout à fait raison et allait vite le découvrir.

L'homme se pencha vers Eren et écrasa ses lèvres sur les siennes. Eren se sentait partagé entre la répulsion et une pointe de désir oméga, mais celle-ci fut vite réprimée. Eren rassembla ses forces et le mordit violemment. Le soldat n'avait pas appris la leçon visiblement : Eren ne se laissera pas faire.

Pour l'instant c'était plutôt facile de réprimer son instinct d'oméga, parce que l'homme en face de lui était tout sauf attractif. Mais il ne pouvait pas en dire autant s'il avait été un mec aussi séduisant que Livaï… Quoi ? Pourquoi il pensait à lui à ce moment-là ? Eren sortit de ses pensées quand le couteau lui entailla le cou.

"Refais ça encore une fois et j'te bute"

Eren le vrilla du regard.

"Je le referais autant de fois qu'il le faudra. "

"OK, vous deux, tenez le bien, on va passer aux choses sérieuses." annonça Yens tandis que les deux autres affermissaient leur prise sur leur victime.

Eren réprima un frisson de dégoût quand l'homme passa ses mains sous sa chemise.

"Oh mais tu es blessé ?" demanda-t-il avec une inquiétude hypocrite en sentant le bandage.

Non, c'est pour faire joli, se retint de répondre Eren.

"Ne t'inquiète pas, ça ne nous gêne pas, des fois un peu de souffrance ça exacerbe le plaisir !"

Eren ne répondit pas, sa chaleur s'intensifiait et il avait à peine la force de tenir debout. Parce que sinon, il lui aurait volontiers rendu le service de lui arracher ses dents gâtés.

"Oh putain, il sent vraiment trop bon, je peux pas attendre" dit le troisième homme à sa gauche en commençant à lui lécher l'épaule.

C'était dégueulasse ! Est-ce qu'il était un putain de chien ? pensa Eren en éloignant sa tête le plus possible alors que le clebs remontait vers son cou.

Le mec appelé Yens continuait de s'aventurer toujours plus haut. Eren s'empourpra. Il maudissait son corps pour réagir comme ça. Dans sa tête il était révulsé par ce qu'il était en train de subir, mais son corps n'était qu'un sale traître.

Il devait faire quelque chose, si ça continuait comme ça, il allait vraiment se faire violer !

Pour la deuxième fois, il pensa à Livaï. Il ne s'était jamais retrouvé dans cette situation, il avait eu la chance d'être né alpha. Et lui, le pauvre Eren, avait eu le malheur d'être né oméga.

Et puis merde ! Depuis quand était-il aussi défaitiste ? Il n'était pas "le pauvre Eren" ! Il valait autant que ces connards d'alphas, même mieux !

Une poussée d'adrénaline le parcourut. Ça ne lui était déjà arrivé qu'une fois dans sa vie, et c'était cinq ans auparavant. Il ne ressentait plus les effets de la chaleur, à la place, il y avait cette incroyable puissance qui parcourait ses veines, qu'il semblait puiser du plus profond de son être. Il se sentait de nouveau en pleine possession de ses moyens et même plus fort que d'habitude. Plus rien ne pouvait l'arrêter. Ils allaient déguster.

Le mec à sa droite, celui qui tenait le couteau, eut la mauvaise idée de poser sa main sur sa hanche. Eren lui écrasa le pied, avant de s'occuper du plus urgent : l'arme blanche. Il profita de la déconcentration du Commandant pour lui saisir le poignet et détourner la lame. Le soldat ne s'était pas attendu à ce que sa proie résiste tout d'un coup, il ne comprit pas ce qu'il se passait et quand il vit le poing s'approcher de son visage, il était de toute façon trop tard.

Le deuxième non plus ne réagissait pas très vite. Le temps qu'il sorte les mains de dessous sa chemise, Eren avait déjà donné un coup de coude dans la mâchoire de celui à sa gauche si fort qu'il s'écroula instantanément. Numéro deux essaya de lui donner un coup de poing en pleine tête, mais Eren se laissa glisser contre le mur, et le mec pas très fute fute ne réussit qu'à se faire mal en cognant le mur.

Eren, qui pendant ce temps-là était passé derrière lui d'un mouvement fluide, lui prit la tête, qu'il envoya rejoindre son poing, c'est-à-dire droit dans le mur.

Eren n'attendit pas qu'ils se relèvent, il devait de barrer tant que l'adrénaline parcourait encore ses veines. Il prit quand même le temps de gratifier chacun des trois bâtards d'une castration dont ils se souviendront toute leur vie.

Une fois dans le couloir, son énergie retomba. Il l'avait fait. Il avait échappé au pire. Pourtant il se sentait tout sauf euphorique en cet instant. C'était passé près. Beaucoup trop près.

Ces enflures ne devaient pas être les seules au sein de l'armée humaine. Il le savait, l'armée était remplie d'alphas dans leur genre, et il y avait fort à parier qu'eux aussi tenteraient leur chance. Arriverait-il à s'en sortir la prochaine fois ?

Bonne nouvelle, il n'y aura pas de prochaine fois. Tout simplement parce qu'il allait se faire virer. Triste n'est-ce pas ? Eren allait finir sa carrière comme ça, retourner chez lui et laisser tous les esclaves omégas dans leur merde.

Eren eut un pauvre sourire et laissa les larmes couler sur ses joues. Il se sentait souillé. Il voulait laver chaque parcelle de son corps qu'ils avaient touchés avec leurs mains visqueuses.

En attendant, il devait vite aller chercher ses calmants avant que d'autres soldats ne soient attirés par son odeur. Il ne pourrait pas s'en tirer une deuxième fois.

o O o

Jean fut réveillé par une porte qui claqua et quelqu'un s'effondra sur le bureau à côté du sien. Il ouvrit un tiroir, prit une petite pilule blanche à l'intérieur et l'avala. Jean se leva et s'approcha de lui. Il y avait quelque chose qui clochait. L'aura d'Eren était incroyablement forte, sa chemise était mal mise : elle n'était pas rentrée dans son pantalon, quelques boutons avaient sauté et elle avait glissé le long de son épaule. Autre chose d'anormal, Eren tremblait. On aurait dit qu'il… pleurait ? Jean posa une main sur son épaule mais Eren se redressa d'un coup, et le poussa avec tant de violence qu'il heurta le mur derrière lui.

"Ne t'approche pas !" cria-t-il.

Jean le contemplait avec stupéfaction : l'oméga avait yeux trempés de larmes.

C'était la première fois que Jean le voyait dans un tel état de détresse. Eren le regardait avec colère, et les larmes continuaient de dévaler ses joues.

"C'est bon, t'es content ? C'est finalement arrivé ! C'était obligé, un oméga dans l'armée, ça ne peut pas finir autrement !"

Pour une fois, Jean avait vite compris ce à quoi il faisait illusion. C'était pas trop compliqué de comprendre ce qui lui était arrivé. Il l'avait beaucoup charié sur ce sujet, mais Jean n'aurait jamais cru que ça arriverait pour de vrai.

Eren le regardait avec mépris, et pendant un moment, Jean craignit pour sa sécurité. Eren articula en le regardant droit dans les yeux :

"Ah non, c'est vrai, j'avais oublié, tu dois être déçu de ne pas avoir été là pour assister à la scène!"

Jean cligna plusieurs fois des yeux avant de comprendre de quoi il parlait. Puis il se souvint de la discussion de la dernière fois. Non mais quel crétin ! Il n'arrivait pas à croire qu'il ait dit ça. Il était un vrai connard parfois. Il était en colère contre lui même mais surtout contre ces bâtards du Bataillon, pour ce qu'ils avaient fait à Eren. Il avait beau ne pas le blairer, il ne méritait pas ça.

Ça faisait mal de voir Eren comme ça. Lui d'habitude si plein de vie, un peu trop parfois, toujours prêt à venir l'emmerder pour n'importe quelle raison, ben cette fois là, affalé sur son bureau, il avait juste l'air brisé.

"Venge-toi. La prochaine fois que tu vois cette enfoiré de Livaï, fais lui la peau !

Eren eut un petit rire qui ressemblait davantage à un reniflement dégueulasse.

"C'est pas lui qui m'a fait ça, ducon."

Quoi ? C'était pas lui ? Comment ça c'était pas lui ? Pourtant Marco était venu lui dire qu'il avait appris d'un de ses espions que Livaï serait à Ragako ce soir. Malheureusement, il l'avait su trop tard pour prévenir Eren. Donc quand il l'avait vu revenir dans cet état…il avait immédiatement pensé que c'était Livaï. Si ce n'était pas lui, ce serait un client du bar, ou un mec rencontré dans la rue ? Mais dans ce cas il aurait été capable de se protéger, même s'il avait du mal à le reconnaître, Eren était plutôt doué. À moins que… l'odeur étrange… les médicaments…

"J'avais cru que… Qui t'as fait ça alors ?"

Eren eut le rire le plus triste qu'il ait jamais entendu.

"Tu vas rire, parce que c'est extrêmement comique après tout… C'était les trois autres Commandants, tu sais les collègues d'Erwin, je ne sais plus comment ils s'appellent. L'un d'entre eux a même avoué avoir des esclaves chez lui. Ils me dégoûtent. En fait, je me dis que j'ai eu vachement de chance de tomber sur Erwin comme supérieur, quoique en fait si ça se trouve lui aussi il est comme les autres. Et le pire, c'est qu'on ne peut rien faire, parce que notre propre camp est contre nous".

Il rajouta en murmurant si bas que son collègue ne comprit pas ce qu'il avait dit :

"Livaï avait raison, l'armée humaine est pourrie jusqu'à la moelle."

Jean ne savait pas quoi dire. Il savait qu'il y avait des gens pas toujours sympas dans l'armée, mais il n'aurait pas pensé que ça en viendrait là. Après tout, le rôle de l'armée était entre autre de protéger les omégas et de mettre un terme à son commerce.

Au fur et à mesure qu'Eren parlait, son odeur redevenait normale, et ses larmes arrêtaient de couler.

"En fait, ça fait une bonne nouvelle pour toi, Jean. Tu ne m'auras plus dans les pattes."

Houla ! De quoi il parlait ? Il allait quitter l'armée pour ça ? C'est vrai que ça pouvait être traumatisant, mais il avait toujours pensé qu'Eren avait une détermination à toute épreuve.

"Comment ça ?" demanda Jean bien qu'il sache déjà la réponse.

"On ne castre pas trois Commandants sans conséquences, tu vois. Il y a de grandes chances que je sois viré dans moins d'une semaine".

Ah. En fait il croyait connaître la réponse mais ce n'était pas du tout ce à quoi il s'était attendu. Du coup ça voulait dire que…

"Attend, tu les as castrés ? Donc au final, est-ce qu'ils ont eu le temps de te… ?"

"Violer ? Non. Il n'ont pas eu le temps."

Jean laissa pousser un soupir de soulagement puis se rappela qu'il était censé s'en battre les couilles. Il se retint au dernier moment mais le tout donnait l'impression qu'il s'étouffait avec de l'air.

"Dis-moi si je me trompe, mais… t'étais en chaleur, non ? Comment t'as fait pour leur échapper ?"

Eren souffla.

"En fait, je ne sais pas moi-même. D'un coup je me suis senti… différent. J'ai eu comme une poussée d'adrénaline. Dommage qu'elle soit arrivée un peu tard. Un peu plus et ça aurait vraiment mal tourné pour moi…"

Un silence s'installa jusqu'à ce qu'Eren se lève d'un coup en frappant des mains sur son bureau, comme s'il ne s'était rien passé.

"Bon du coup, je propose qu'on reporte le compte rendu de la soirée "récolte des informations au bar" à demain, j'ai déjà tout noté pour ne pas oublier. Donc, je rentre chez moi maintenant."

"Ça ira ? Parce qu'avec ta chaleur et tout…" marmonna Jean.

"Depuis quand tu t'inquiète pour moi, toi ? demanda-t-il avec un sourire moqueur, j'ai pris mes médicaments, ça va aller, mais merci de te soucier de moi."

Jean soupira pour la forme mais au fond il était content que son collègue retrouve son mordant.

Eren retrouva un air sérieux et essuya les dernières larmes sur ses joues.

"Je déteste être un oméga."

À suivre...


Ho ho ho !

Alors ? Alors ? Avez vous bien aimé ? Personnellement, j'ai adoré écrire ce chapitre, autant la partie entre Livaï et Eren, autant la deuxième partie. Enfin du vrai danger quoi. Pauvre Eren quand même. Mais bon, il a réussi à s'en sortir, c'est le plus important, non ?

Avez-vous tremblé pour Eren ? Avez-vous apprécié la rencontre avec Livaï ? Dites moi tout en review ! (J'adore les gros pavés)

Bien sur n'hésitez pas à mettre en fav ou en follow si ce n'est pas déjà fait !

RDV la semaine prochaine pour le chapitre 6 !