Salut à tous !
Je sais que je ne poste pas très souvent, et je suis désolée pour vous mais j'ai de moins en moins de temps ou je ne suis pas toujours motivée. Je ne compte pas abandonner cette fic mais la continuer à mon rythme ! Tous vos commentaires m'encouragent énormément, merci beaucoup ! Ça fait un petit moment que je travaille sur une deuxième fic (plus courte !) que j'espère vous montrer bientôt ! (Comprendre : un jour ^^)
Enfin bref bonne lecture, n'hésitez pas à mettre un petit commentaire (ou un grand, je prends tout !) à la fin si ça vous a plu, ça fait vraiment plaisir !
Bonne lecture !
Réponse aux guests :
Sarra020 : ton souhait est exaucé voici la suite et merci pour ton message ça fait hyper plaisir
K : merci ! Je suis contente d'avoir réussi à installer du suspens !
Niyu : ça tombe bien la voici ^^
Neko : aww merci oui c'est vrai qu'ils sont trop mignons ! (Et oui, ils ont pas fait un doctorat art du kidnapping c'est clair ^^)
Le temps filait de plus en plus vite, et les maigres progrès d'Eren n'étaient pas suffisants. Il avait réussi à produire des phéromones alphas à quelques occasions, mais même là elles manquaient de puissance. Eren perdait confiance malgré les encouragements, se demandant s'il ne devrait pas revoir son plan depuis le début. Mais au profit de quoi ? Il n'avait aucune idée qui tienne la route, et non, foncer dans le tas en croisant les doigts n'était pas une option.
Et non, cela ne le rendait pas exécrable, juste un peu irritable.
La nouvelle qu'il apprit en allant manger avec Armin et Mikasa ne contribua pas à améliorer son humeur.
"Les omégas n'ont plus le droit de voter," annonça Armin d'un air grave, "le décret vient de passer, ce sera en application aux prochaines élections."
Eren avait beau posséder une très bonne ouïe, il ne pouvait que la remettre en question lorsqu'il entendait ce genre de nouvelles.
"Quoi ?" bredouilla-t-il pour seule réponse avec éloquence.
"J'ai dit, les omégas n'ont plus le droit de voter. C'était dans le journal de ce matin".
"Quoi ?!" répéta Eren, cette fois en tapant sur la table, renversant presque la moitié de son assiette au passage, "C'est une blague ! On avait déjà aucun droit, et ils nous enlèvent celui là aussi ?!"
"Calme toi Eren," soupira Mikasa en jetant des coups d'oeil aux soldats autour d'eux qui les regardaient d'un air curieux. "Oui, on sais, c'est nul, mais en vrai tu sais aussi bien que moi que ça ne change pas grand chose. Les omégas n'ont jamais eu l'occasion de vraiment voter."
"Elle a raison," ajouta Armin en croisant les doigts sous son menton, " tout ça n'est que de l'esbroufe. De toute façon, il n'y a que les plus riches qui peuvent se permettre de s'offrir le droit de vote. Elle est bien loin la démocratie. Je ne sais plus à combien était la cotisation pour les omégas-"
"5000 pièces"
"5000 pièces merci Eren, mais les seuls omégas capables de voter sont financés par leur partenaire et votent comme on leur dit de voter. Et comme en plus c'est beaucoup plus cher que pour un alpha ou même un bêta… Bref les seuls qui font marcher la "République" c'est les alphas et les riches, ce qui est globalement la même chose."
Eren hocha la tête en fronçant les sourcils. Fritz savait ce qu'il faisait lorsqu'il avait installé ce système. Les alphas riches étant dans sa poche, ils s'était débrouillé pour qu'ils soient les seuls à voter. Résultat, ça faisait vingt ans que Fritz était au pouvoir et personne ne disait rien.
Enfin, personne, sauf tous ces gens réunis dans cette base à Trost.
Eren jeta un regard noir à la table tout en jouant avec sa fourchette.
"Encore un peu et j'aurais pu voter moi…"
"Sérieux ?! s'exclama Armin, l'air légèrement impressionné, tu es si riche que ça ?"
"Mine de rien, l'armée ça paie pas mal. J'avais beau être sous-payé d'au moins vingt pourcents, je gagnais plutôt bien ma vie. Je te jure, quand tu vois le salaire de certains, tu comprends où finissent tes impôts."
"Oui bien sûr, tu aurais pu voter, tu aurais juste dormi dans la rue pendant quelques mois…" marmonna Mikasa en levant les yeux aux ciels, "on sait tous les deux que tu étais aussi prêt de voter que Papa de revenir."
Eren déglutit, brusquement mal à l'aise.
"Et alors, j'aurais de bu de l'eau pendant trois mois et dormi sous un pont, peut-être, mais j'aurais été fier de pouvoir voter par moi-même !"
"Même si la loi n'avait pas changé, tu n'aurais pas pu voter, Eren. Je suis persuadée que tu serais capable de boire de l'eau sous un pont pendant trois mois pour pouvoir voter," ajouta-t-elle devant le regard indigné d'Eren, "mais le fait est que tu es maintenant recherché par toute l'armée et accusé de trahison. D'ailleurs ça m'étonne que tu aies pu tenir un mois après avoir démissionné."
Eren fit la moue, n'ayant rien à répondre aux arguments en béton de sa sœur.
"Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement à changé cette loi. C'est vrai qu'en pratique ça ne change rien, mais aux yeux du peuple ils commencent à se montrer contre l'égalité des races. Au final, ils se mettent le peuple à dos, c'est totalement contre-productif. Surtout que notre "démocratie" est encore toute récente et donc fragile, et les gens ont bien vus que cette prétendue démocratie n'en porte que le nom. Fritz veux déclencher une deuxième révolution ou quoi ? Parce que là je ne le suis pas."
"Fritz ne veux rien faire du tout, il n'est que le pantin de l'armée," expliqua Livaï en posant son plateau sur la table et son derrière sur le banc,"C'est Zackly qui est derrière tout ça."
Eren se crispa rien qu'à l'entente de ce nom mais Livaï feignit de ne pas le remarquer et continua d'un ton neutre :
" Et c'est exactement ce qu'il cherche à faire. Il espère renverser Fritz et s'imposer comme un héro."
"Zackly, un héro ?" s'exclama Eren avec un petit bruit dubitatif.
"S'il mène la révolution, c'est comme ça que le verront les gens" répondit Livaï. "De toute façon, tout le monde voit bien que notre système politique ne marche pas et qu'un jour ou l'autre il sera renversé."
"Pourtant on était bien partis," marmonna Eren d'un ton dépité. "Si Uri Reiss n'avait pas été assassiné trois jours avant les premières élections, on en serait pas là. Et à la place c'est ce connard de Fritz qui a été élu, et maintenant on doit tout recommencer."
"Tu penses vraiment que Zackly veut renverser le gouvernement ?" intervint Armin en s'adressant à Livaï.
"J'en suis persuadé," affirma celui-ci. "C'est pour ça qu'il veut absolument éliminer le Bataillon, on représente une énorme menace pour ses projets. La seconde République n'en a plus pour longtemps : tous les pouvoirs sont concentrés sur les riches alphas, mais les idéaux d'Uri Réussi sont restés. Le peuple rêve d'égalité, une révolution va forcément éclater d'ici peu. Et il n'y a que deux chefs de file possibles : Erwin, en tant que leader du Bataillon, ou Zackly. Et ben laisse moi te dire que pour l'instant l'armée est bien mieux vue que nous. Jusque là on a pas beaucoup fait parler de nous en bien, le peuple ne connaît de nous que ce que l'armée a bien voulu lui dire, mais deux choses se sont produites : l'arrivée d'Eren dans nos rangs et l'attaque de Shiganshina. Tu n'en avais peut-être pas conscience, Eren, mais ton ascension au sein de l'armée était suivie de très près par les idéalistes. Alors quand les rumeurs ont affirmé que tu avais rejoint le Bataillon, ils ont commencé à se poser des questions. Sans parler de notre échappée à Shiganshina où des soldats ont été clairement vus tuer des civils. Si on suit le plan d'Erwin, on devrait commencer à s'affirmer auprès du public, il est grand temps qu'une puissance résistante émerge face à Fritz."
"Je pensais que les idéalistes ne représentaient qu'une petite portion de la population ?" demanda Mikasa en fronçant les sourcils.
"Disons que la plupart se sont calmés après la fièvre de la révolution Intrasienne, mais plus ça va, plus le régime se durcit. Ce qu'Armin n'a pas dit, c'est que la somme que les bêtas devaient payer pour voter a augmenté elle aussi, et bizarrement ça ne leur plaît pas. Le problème, c'est que les bêtas, eux, représentent au moins soixante-dix pourcents de la population."
"Si on arrivait à rassem…" commença Eren avant de se faire interrompre par un éclat de voix provenant d'un groupe de jeunes membres assis à la table jouxtant la leur :
"...et du coup il était trop jaloux, c'était trop drôle là !"
Le jeune homme qui venait de parler, ou plutôt de brailler, continua son histoire en faisant de grands gestes, inconscient des regards noirs qu'il s'attirait.
Sérieusement, il parlait tellement fort qu'on devait l'entendre à l'autre bout du self. Et son histoire n'était pas intéressante en plus.
Eren poussa un soupir agacé. Il ne savait pas si c'était parce qu'il était énervé à cause de la nouvelle loi, parce qu'il ne maîtrisait toujours pas son aura alpha ou parce qu'il n'avait pas bien dormi, mais ce jeune homme à la voix nasillarde lui tapait déjà sur les nerfs.
"Donc, comme je disais," reprit Eren, "si on arrive à unifier les idéalistes ainsi que les gens qui se sentent lésés par les mesures prises par le gouver-"
"...Mais moi j'avais pas envie de le ridiculiser vous voyez ! Mais il a tellement insisté, j'étais obligé sérieux !"
Le jeune homme parlait de plus en plus fort, ignorant les gestes de ses compagnons qui lui faisaient signe de baisser la voix.
Eren lui jeta un regard noir, qui fut totalement ignoré.
"Je disais donc, les gens lésés par les mesures prises par le gouvernement, on pourrait réussir à mener la révolution plus tôt que prévu. Et de notre côté, pas de celui de Zackly. Mais pour ça, il faudrait d'abord faire en sorte que les gens voient…"
"Et là, BAAM ! JE LUI FOUS MON POING DANS LA GUEULE !"
"MAIS TU VAS FINIR PAR LA FERMER OUI ?!" craqua Eren en frappant du poing sur la table.
Le jeune homme s'arrêta enfin de beugler et parut se rendre compte du vacarme qu'il produisait à lui tout seul. Il murmura rapidement une excuse en baissant les yeux et Eren reporta son attention sur son assiette, fusillant du regard les soldats qui s'étaient retournés pour voir ce qu'il se passait.
"Eren" appela Mikasa, l'obligeant à lever les yeux.
"Quoi."
La jeune femme fronça les sourcils devant le ton froid qu'avait pris son frère.
"Pourquoi tu as les nerfs à fleur de peau comme ça ?"
"Je ne vois pas de quoi tu parles."
Mikasa et Livaï levèrent les yeux au ciel simultanément.
"C'est ça, et moi je m'appelle Fritz" rétorqua la jeune alpha d'un ton sarcastique.
"Écoute Mikasa" répondit Eren, maintenant franchement de mauvaise humeur, " tu vas pas commencer à…"
"Tu devrais lui dire" le coupa Livaï.
"Pardon ?" répondit l'oméga en grinçant des dents.
"Tu devrais lui dire pourquoi tu es de mauvaise humeur".
"Je devrais surt-"
Eren s'arrêta en pleine phrase.
Cela l'agaçait, mais Livaï avait raison. Sa sœur n'était toujours pas au courant pour sa rencontre avec Grisha, ni même que Carla était toujours en vie. Il était plus que temps d'arrêter de repousser l'échéance, Mikasa serait bien au courant à un moment ou un autre.
Eren regarda Livaï, hésitant, et celui-ci lui fit un petit hochement de tête encourageant.
"Mikasa, il faut… Il faut que je vous dise quelque chose" marmonna-t-il à l'adresse de sa sœur mais aussi à celle d'Armin.
"Tu vas enfin m'expliquer ce que vous faites en cachette au sous-sol ?" demanda Mikasa en désignant Eren puis Livaï.
L'oméga hocha la tête d'un air grave.
"Si c'est du sexe je veux pas avoir les détails".
Eren fit les gros yeux.
"NON. C'est pas…! C'est pas du sexe."
"En fait on sait déjà ce que vous faites" se décida à intervenir Armin, ce qui lui valut un regard réprobateur de la part de Mikasa.
Eren quant à lui, pâlit légèrement.
"Comment ça vous savez déjà ? Ça veut dire que vous êtes au courant… ?" demanda-t-il d'une voix blanche.
La jeune femme avait l'air agacée lorsqu'elle répondit :
"Oui Eren, on est au courant que Maman est vivante et Papa est revenu vers toi. Hanji nous l'a dit parce qu'apparemment c'est pas le genre d'information que tu as jugé utile de nous transmettre."
"Hanji vous a tout raconté ?!" s'étrangla l'oméga.
Premièrement, elle n'avait pas à prendre ce genre de décision, et une fois fait, elle aurait au moins dû le lui dire !
"Je te signale qu'elle essaie de te sauver la vie. Sans moi ni Armin, tes chances de survie sont grandement diminuées."
"Ah oui ?" demanda Eren avec une pointe de sarcasme dans la voix.
"Oui." répondit sérieusement Mikasa, mais aussi Livaï.
Eren le foudroya du regard, se sentant trahi, et la jeune femme reprit :
"On va pas se mentir, ton plan est nul."
Eren fit une grimace mais ne put rien répliquer. Son plan était, effectivement, nul.
"C'est pour ça qu'Armin est sur le coup depuis trois jours" ajouta-t-elle, " et crois moi, ça vaut le coup, c'est un petit génie. Alors s'il-te-plaît, arrête de tout garder pour toi et demande de l'aide des fois" dit-elle en se radoucissant légèrement.
"Donc vous avez l'intention de vous incruster ?"
Armin et Mikasa hochèrent la tête en chœur.
Eren poussa un petit soupir et esquissa un sourire. Il devait bien admettre, il serait bien mieux avec ces deux là à ses côtés. Mais s'il avouait sa défaite, Mikasa répondrait un truc du genre "je n'arrête pas de te le dire" aussi se contenta-t-il d'approuver faiblement :
"Puisque je n'ai pas le choix…"
Au même instant, Hanji fit son apparition dans la salle et se dirigea droit vers leur table.
"Eren, t'as une seconde ? Il faut qu'on parle."
Le jeune homme se leva immédiatement.
"Ça tombe bien, moi aussi j'ai des choses à te dire…"
La scientifique hocha la tête et se tourna vers Livaï qui observait la scène avec un air curieux.
"Toi aussi tu viens."
"Moi ? s'étonna l'alpha.
"Putain discute pas et grouille !" s'énerva Hanji.
Livaï haussa un sourcil et se leva à son tour en marmonnant quelque chose dans les lignes de "mais qu'est-ce qu'ils ont tous aujourd'hui".
La scientifique ne perdit pas une minute et les emmena dans son bureau au pas de charge. Elle prit soin de fermer la porte avant de se tourner vers eux.
"Bon. C'est dans six jours".
Eren et Livaï grimacèrent. Ils savaient parfaitement combien de jours il leur restait, et que c'était bien trop peu. Pas besoin de constamment le leur rappeler.
"Et Erwin est au courant" ajouta-t-elle en croisant les bras.
"Quoi ?!"
"Merde."
"Et laissez moi vous dire un truc mes cocos, il est totalement contre" ajouta-t-elle.
"Comment a-t-il su ?" demanda Eren méfiant.
"Euh, je ne sais pas, peut-être parce que vous squattez la salle d'entraînement vingt-deux heures sur vingt-quatre ?" répondit-elle avec sarcasme, "honnêtement ce qui m'énerve le plus dans cette histoire, c'est que vous ne lui en avez même pas parlé, vous avez juste attendu qu'il le découvre tout seul, parce que oui Eren, c'était évident qu'il le découvrirait. C'est le chef du Bataillon bordel, si chacun commence à faire sa petite opération suicide privée, on est pas prêt d'arriver à renverser Fritz. Franchement les gars, si on commence à se diviser maintenant, on est foutus ! Je croyais que vous lui aviez dit, moi ! Surtout toi Livaï," grinça-t-elle en se tournant vers l'alpha, "je pensais que tu avais confiance en lui".
Le capitaine eut la décence d'aborder un air légèrement coupable avant de répliquer :
"T'as bien vu comment il a réagi, il ne veut pas mettre Eren en danger parce que c'est un pion essentiel dans son échiquier. À tous les coups il va nous interdire d'y aller. D'ailleurs il a sûrement raison, Eren est sans doute plus précieux pour la révolution que ses deux parents moisis, mais tu vois Hanji, moi je sais ce que ça fait de ne rien pouvoir faire pour sauver les personnes que tu aimes. Alors dis à Erwin de venir m'empêcher d'aider mon oméga si ça lui chante, mais il ne changera pas d'avis" annonça-t-il en désignant Eren, "alors moi non plus".
Eren hocha la tête, approuvant les paroles avec une légère rougeur sur les pommettes qui n'était pas là quelques instants auparavant.
"Vous êtes vraiment cons !" s'énerva Hanji, "Erwin a parfaitement raison de s'y opposer, non mais regardez-vous deux secondes ! Toi là" fulmina-t-elle en enfonçant son doigt dans la poitrine d'Eren, "t'es même pas prêt ! Tu n'arrives pas du tout à contrôler tes phéromones alphas sur lesquels tu bases tout ton plan nul ! Remercie moi d'avoir prévenu Armin pour te sauver la mise ! Et laisse moi te dire un truc, tu n'arriveras jamais à les contrôler d'ici six jours. Tu espères un miracle et sinon, oh bah, j'irai au talent. Je me trompe ?"
"Pourquoi t'énerves comme ça ?" le défendit Livaï.
"PARCE QUE VOUS ALLEZ CREVER PAUVRE CON !"
L'alpha fit un pas de recul quand la scientifique se tourna vers lui.
"Tu te crois mieux peut-être ? Tu te penses prêt à te sacrifier, mais au fond tu es sûr que tout va bien se passer, parce que tout s'est toujours bien passé pour toi ! Tu es si fort Livaï, mais viendra un jour où tu tombera sur plus fort que toi, et là tu seras dans la MERDE ! Des fois le talent ne suffit pas."
"Du crois que je ne sais pas tout ça ?" répondit Livaï d'une voix froide. "Tu crois que je me sentais fort, quand j'ai vu Moblit tomber ? Quand Eren m'a presque clamsé dans les bras ?"
Hanji pâlit à la mention de Moblit et Livaï se sentit comme le pire des enfoirés.
"Je ne veux pas vous perdre…" murmura-t-elle si bas qu'il ne fut pas sûr d'avoir bien entendu.
Les deux hommes se regardèrent, ne sachant que faire. Hanji avait vraiment l'air abattue, leur rappelant encore une fois les dangers auxquels ils s'exposaient. Elle n'avait pas tort au fond.
"Votre plan n'est pas du tout assez réfléchi et beaucoup trop basé sur la chance. Vous avez beau être un peu cons je vous aime bien, moi."
"Hanji…" marmonna Livaï, mal à l'aise.
"On va en parler avec Erwin" annonça finalement Eren. "On va continuer à s'entraîner, et on laisse Armin s'occuper du plan. Si on voit que c'est vraiment trop risqué, on laissera tomber."
Les deux alphas se tournèrent vers lui, l'air étonné et Livaï fronça les sourcils. Ce n'était pas le genre d'Eren.
"C'est vrai ce mensonge ?" demanda Hanji, elle aussi sceptique.
"Ne sois pas comme ça, je veux sauver mes parents mais aussi tous les omégas qui en ont besoin. Si y aller signifie mettre en difficulté le Bataillon, et qu'en plus je n'ai aucune chance de sauver mes parents, ce sera un sacrifice en vain. Je ne suis pas stupide, je sais que Zackly n'a pas la moindre intention de les libérer, et ce même si je me livre" répondit Eren, du ton le plus convaincant possible.
Livaï plissa les yeux, dubitatif, et Eren lui répondit par un sourire que seul lui savait faux.
Certaines personnes étaient prêtes à sacrifier leur intérêt personnel au profit du bien commun.
C'était le cas d'Erwin par exemple.
Ce n'était pas le cas d'Eren.
o O o
Eren fixait le plafond sans vraiment le voir. Il était dans la chambre de Livaï, allongé sur le lit, les jambes à la verticale contre le mur.
Cela faisait deux heures qu'il était là, Livaï se servant de son torse comme d'un oreiller, et Eren passant machinalement la main dans ses cheveux.
Il savait que ce qu'ils s'apprêtaient à faire était dangereux, mais plus Armin leur expliquait son plan, plus cela semblait faisable, sans aucune casse. Il ne restait que trois jours avant la date butoir, et il leur restait encore beaucoup de choses à faire, mais Mikasa l'avait pratiquement traîné hors de la salle d'entraînement pour l'obliger à prendre du repos. C'était vrai qu'après deux nuits blanches d'affilé, il commençait à avoir du mal à tenir debout et Livaï n'était pas beaucoup mieux. Or ils auraient besoin d'un maximum de force pour mener à bien la mission.
Eren avait finalement réussi à produire des phéromones alphas. Malheureusement, elles n'étaient ni puissantes, ni contrôlées. Contrairement aux phéromones omégas qu'il maîtrisait désormais presque parfaitement, il était incapable de produire celles-ci sur commande.
Erwin n'avait pas encore donné le feu vert. Il avait semblé contrarié, mais les avait néanmoins écoutés, et avait promis d'y réfléchir.
Livaï remua un peu dans son sommeil et Eren ne put s'empêcher d'afficher un sourire idiot en voyant l'alpha se pelotonner un peu plus contre lui. Il avait l'air vraiment détendu comme ça et son odeur était bien plus forte qu'à son habitude. Eren essaya de se contorsionner pour approcher son nez du cou de Livaï, au niveau des glandes odorantes.
"Arrête de bouger…" grogna faiblement l'alpha, faisant sursauter Eren.
"Je ne savais pas que tu étais réveillé" marmonna-t-il, gêné, en retrouvant sa position initiale.
"Mmh"
Eren attendit tout au plus trois minutes avant d'être à nouveau attiré par le cou de Livaï.
"Arrête de bouger".
"C'est pas de ma faute, on dirait que tu fais exprès" se défendit Eren en s'extirpant de dessous Livaï pour venir se positionner à ses côtés, le nez plongé au niveau de la clavicule de l'alpha.
Le plus âgé entrouvrit un œil.
"Qu'est-ce que je fais exprès ?"
"C'est la première fois que tu sens aussi fort" expliqua Eren.
"Toi aussi tu sens fort" fit remarquer Livaï avec un sourire.
"Tu crois ?" s'étonna Eren en se redressant sur ses coudes pour le regarder dans les yeux. "C'est vrai que maintenant que tu me le fais remarquer, j'ai l'impression de plus me laisser aller. Ah, tu penses que tout cet entraînement m'a tellement fatigué que je n'arrive plus à faire des trucs aussi simples ?!" demanda Eren en regardant Livaï avec de grands yeux inquiets.
Livaï répondit par un petit rire.
"Mais non, c'est juste que tu es plus détendu".
Eren prit le temps de réfléchir.
Est-ce qu'il était plus détendu ? Peut-être.
Est-ce qu'il se sentait en sécurité là, dans les bras de Livaï ? Définitivement.
Livaï fronça le nez alors qu'Eren réduisait ses phéromones doucement, jusqu'au néant.
"Comme ça c'est bon ?"
Livaï acquiesça.
"Je ne sens plus rien. Mais je préférais avant" ajouta-t-il après un temps.
Eren sourit et se détendit, laissant son odeur remplir à nouveau les narines de l'alpha.
Livaï répondit à son sourire avant de se redresser pour planter un baiser sur les lèvres de l'oméga. Eren sourit et approfondit le baiser, les faisant tous les deux retomber sur les couvertures.
Leur alchimie était incroyable, pourtant cette fois Eren se sentait maître de lui, et non guidé par ses hormones. La légère ivresse qu'il ressentait n'était en rien comparable à cette perte de contrôle totale ressentie pendant la chaleur. Et peut-être qu'il avait envie d'aller plus loin cette fois.
Les deux hommes se séparèrent finalement, la respiration lourde, les cheveux en bataille pour l'un, les pommettes rougies pour l'autre, et leurs lèvres ne tardèrent pas à se rencontrer à nouveau.
Cette fois ce fut Eren qui rompit le baiser.
"Tu crois pas qu'on…" hésita-t-il, "tu crois pas qu'on devrait aller plus loin ?"
Livaï haussa légèrement un sourcil.
"Devrait ?"
"Je sais pas… je me disais que ce serait bien de le faire au moins une fois avant mardi…" marmonna Eren en rougissant.
"Tu iras quel que soit l'avis d'Erwin pas vrai ?" répondit Livaï avec un petit soupir.
Eren redevint sérieux. Livaï savait très bien qu'avec ou sans l'accord de leur supérieur, Eren ne changerait pas d'avis. Tous deux savaient très bien à quel point il pouvait être têtu lorsqu'il le voulait.
"Même si ta décision ne m'enchante pas, je la respecte, et je ne reviendrai pas sur mes mots : si tu choisis d'y aller je te suivrais. Et si j'y vais tout va forcément bien se passer, n'est-ce pas ?"
Eren ne répondit pas tout de suite, cherchant la vérité dans les yeux de Livaï. Il savait qu'il était loin d'être aussi confiant qu'il ne le faisait paraître. Lui aussi avait été touché par les mots d'Hanji et leur exactitude.
Ils n'étaient pas invincibles.
Et Livaï le savait, même s'il avait pu l'oublier un moment.
Mais Eren appréciait l'effort qu'il faisait pour le rassurer, même si ce n'était que de belles paroles.
"Du coup c'est oui ou c'est non ?"
"Errr…" répondit Livaï de manière pertinente. "De quoi ?"
"On va plus loin ?"
Une lueur de compréhension passa dans le regard de Livaï.
"C'est oui…" répondit-il, "Mais parce que t'en a vraiment envie, et pas parce que tu es désespéré."
"Non je… je ne suis pas désespéré !" s'insurga Eren, faussement offensé.
Livaï laissa échapper un petit rire.
"Tant mieux alors" répondit-il en se penchant vers les lèvres d'Eren.
Eren sourit et Livai rompit le contact.
"N'empêche, tu es un peu suicidaire quand même…" murmura-t-il avec un petit sourire mesquin au bout de quelques instants.
"Ouch ça fait mal" feignit Eren en portant une main à son cœur.
"Tu sais ce qui fait vraiment mal ?" répondit Livaï.
"Non ?"
"Un poignard dans le pied".
Le jeune oméga perdit son petit sourire en coin devant le ton sérieux de Livaï et se redressa sur ses coudes.
"T'es sérieux là ? T'es encore bloqué sur ça ?"
"Non mais ça fait vraiment mal" insista l'alpha.
"Putain j'y crois pas" marmonna Eren en se levant.
Livaï ne connaissait apparemment pas le tact. Non mais c'est vrai quoi, à quel moment il avait besoin de ressortir ce dossier maintenant ? Était-il incapable de lire l'ambiance ? L'oméga retint son envie de lever les yeux au ciel.
"Je suis désolé de t'avoir planté un poignard dans le pied" grinça-t-il entre ses dents alors qu'un grand sourire s'étirait sur les lèvres de Livaï.
Des fois, Eren pensait que son alpha devrait sourire plus souvent. Ce n'était clairement pas une de ces fois. Eren avait plutôt envie d'effacer ce sourire arrogant à coups de pelle. Bon peut-être pas non plus.
À défaut d'une pelle, Eren lui mit un léger coup de pied dans les côtes, remarquant avec satisfaction son petit sourire insupportable faner sous le coup de la surprise. La satisfaction ne dura pas longtemps, Livaï avait attrapé son pied et le tirait vers lui, faisant retomber Eren sur le lit avec un petit cri de surprise. L'oméga se fit immédiatement entourer de deux bras protecteurs, et des lèvres déposèrent un petit baiser sur son cou.
"Pardon" s'excusa Livaï, sans réel remord dans la voix pour autant.
Eren poussa un petit soupir exaspéré, mais il parvenait à peine à cacher son sourire.
Décidément, il ne pouvait pas se fâcher contre cet homme bien longtemps.
Eren se retourna pour faire face à Livaï et frissonna quand il sentit les mains de celui-ci se glisser sous son T-shirt pour venir se poser sur ses hanches.
"Surtout tu me dis si tu veux qu'on arrête. Même une fois commencé, on peut arrêter à tout moment compris ? N'aie pas peur de me stopper si besoin" informa Livaï avec une lueur protective au fond des yeux.
"Je retiens" murmura distraitement Eren en enfouissant son visage dans le cou de Livaï pour le parsemer de petits baisers.
L'alpha fit un petit bruit ressemblant à une plainte et Eren s'écarta aussitôt.
"C'est pas comme ça qu'on fait ?" demanda-t-il l'air incertain.
"Si, si, c'est... très bien" s'empressa de le rassurer Livaï le souffle un peu plus court qu'une minute auparavant en l'embrassant à nouveau.
Eren était légèrement tendu, Livaï le voyait bien. Pas étonnant si c'était sa première fois. Ça aurait pu être pire. L'alpha n'était pas spécialement inquiet, ce sera son job de le détendre un peu.
Eren avait confiance en Livaï. Jusque là ce qu'il lui avait montré était loin d'être désagréable, et Eren espérait que sa réponse était aussi source de plaisir chez Livaï, mais si la respiration saccadée de l'alpha était un indicateur assez fiable, on pouvait en conclure qu'il était sur la bonne voie.
Le noireau s'arrêta soudain, comme pris d'un doute.
"Toujours partant ?"
Eren le fixa quelques secondes d'un air blasé. Il faillit lui demander s'il allait poser cette question toutes les deux minutes, mais il ravala son sarcasme au dernier moment.
"Mais oui, je te le dirais si je changeais d'avis" dit-il à la place.
Livaï ne faisait que s'assurer qu'il était parfaitement consentant après tout, une notion trop souvent oubliée, surtout envers les omégas, et bien que cela puisse sembler un peu trop parfois, Eren était touché par l'attention.
"Toi aussi, dis-moi si ça on va trop vite pour toi" ajouta-t-il avec un sourire en faisant passer son T-shirt par dessus sa tête et en l'envoyant voler quelque part.
"Je te préviens t'as intérêt à le ramasser" marmonna Livaï, bien vite coupé par les bras d'Eren venant se replacer autour de son cou.
L'oméga grommela un truc qui ressemblait suspicieusement à quelque chose du genre "faites confiance à Livaï pour gâcher vos moments romantiques" avant que l'alpha ne le fasse taire d'un baiser.
o O o
Eren ne pouvait pas se résoudre à croiser le regard de Livaï, et encore moins celui réprobateur de Mikasa.
"Vous vous êtes protégés au moins ?"
Tout le monde autour de la table commença à protester, Eren le plus fort.
"Je suis assez grand pour pouvoir m'occuper de moi-même Mikasa. Oui, Hanji m'a filé un truc, contente ? On peut éviter d'avoir ce genre de conversation au petit déjeuner ?"
La jeune femme se contenta de jeter un sale regard à son assiette, et Eren put remarquer une sorte de visage, qui ressemblait étonnamment à celui de Livaï, s'y dessiner à base d'oeufs et de tranches de bacon.
C'était marrant.
Mikasa planta sa fourchette avec un peu plus de force que nécessaire dans le jaune d'oeuf qui devait représenter l'œil droit du personnage et Eren déglutit.
C'était pas marrant.
Le jeune homme reporta son regard en face de lui, et releva les yeux, surpris de voir ce qui ressemblait de loin, très loin, à une Mikasa dans l'assiette de Livaï avant que celui-ci ne commence à lui découper les cheveux avec un peu trop d'acharnement.
Non mais c'était quoi leur problème ? On lui reprochait souvent de ne pas se montrer sous un jour très adulte, mais là ce n'était pas lui qui se comportait comme un vrai gamin. Pourtant il n'avait pas l'impression que ces deux-là s'entendaient mal, ne serait-ce qu'un jour auparavant. Bon, peut-être pas bien non plus, mais définitivement pas mal. Ah, les alphas et leurs stupides instincts protecteurs.
"N'empêche, si la prochaine fois vous pouviez faire moins de bruit, y en a qui auraient bien aimé dormir".
Eren recracha sa gorgée d'eau, qui aurait fini sur Mikasa-bacon, si Livaï n'avait pas enlevé son assiette à temps, et se tourna vers Armin. Ou plutôt, ce qui dépassait d'Armin du livre qu'il tenait devant lui.
"P-Pardon ?" parvint à articuler Eren d'une voix étranglée.
Armin baissa finalement son encyclopédie et fit face à Eren, l'air de rien.
"À vingt-trois heures, il y en a, dont moi, qui veulent dormir. Et il se trouve qu'ils ne pouvaient pas hier soir, parce qu'on n'entendait que toi dans tout le couloir."
Eren laissa échapper un petit rire gêné.
"Je n'étais pas si bruyant. Si ?"
"C'est vrai que tu n'étais pas exactement discret" répondit Livaï avec un petit sourire qui frôlait l'arrogance, avant qu'il ne se prenne un coup de pied dans le tibia.
Eren retint un "la faute à qui ?" au dernier moment. Ça ne lui ferait que trop plaisir.
"Oui enfin bref, on a compris, c'était un bon coup, passe-moi les oeufs s'te plait Eren" intervint Eld en tendant le bras.
Eren lui passa l'assiette en répondant distraitement un "c'est clair" en même temps que Livaï articulait silencieusement les mots "plus que bon coup".
Les deux amants se regardèrent droit dans les yeux, un sourire béat sur leur visage.
"Stop ! On veut pas savoir à quoi vous penser" se ramena Auruo, "on est en train de manger alors vous y songerez plus tard ! Si ça vous manque déjà, vous avez qu'à y retourner mais loin de nos yeux… et de nos oreilles" ajouta-t-il après quelques secondes de réflexion.
"Vous êtes gênants" soupira Eren avec un sourire en se levant de table, assiette et couverts dans la main.
Livaï aussi avait fini, et ils devaient retourner s'entraîner.
Ils s'approchaient de la sortie quand il entendit Mikasa l'appeler depuis l'autre bout du self.
"N'oubliez pas de vous protéger !"
Eren leva les yeux au ciel avant de s'enfuir rapidement loin de cette embarrassante bonne femme qu'il avait pour sœur.
A suivre...
