Chapitre 3 : Où ça mène quand on s'aime ?

Assise sur le parapet de la terrasse su palais, la jeune prophétesse regardait d'un air éteint le vent printanier emporter les fleurs fragiles des cerisiers en contrebas. Elle avait été envahie par le soulagement quand le roi Peter l'avait sortie des griffes de Maa mais maintenant, la situation lui paraissait encore plus horrible. Elle connaissait son père, elle savait ce dont il était capable pour acquérir plus de pouvoir. N'avait-il pas ensorcelé sa propre fille afin qu'on paye pour entendre de stupides prophéties et qu'on s'agenouille devant sa statue ? Il n'existait pas sur cette pauvre terre homme qui vive sans avoir eu affaire, en bien ou en mal, avec la brute épaisse qu'il était. Mais une brute intelligente, c'était son point fort.

Doucement au début, puis prenant de plus en plus d'assurance, elle chantonna une balade sortie tout droit de son cœur :

On veut venir au monde les yeux fermés
Sans rien voir venir ni laisser entrer
il suffit d'ouvrir sa porte au hasard
pour se réveiller pour changer l'histoire

Apprends moi ce qu'on peut attendre d'une vie
le chemin d'un homme a une femme

Ou ça mène quand on s'aime
ces distances nous éloignent et nous ramènent a nos différences
ou ça mène quand on s'aime
est ce que seul la mort nous sépare a jamais

Si casser des murs peut nous rapprocher
briser des silences plus criants qu'on pense
je serai l'armure pour te protéger
qu'enfin tu respires libre de rester

Apprends moi ce qu'il faut comprendre ou fuir
de l'envie d'un homme pour une femme

D'un monde ou l'autre il est tout un océan
le mien, le tien si loin de l'autre et pourtant
que quelqu'un me pardonne d'encore vouloir y croire
apprends moi ce qu'un homme doit savoir

Ou ça mène quand on s'aime
est ce que seule la mort nous sépare a jamais
ou ça mène quand on s'aime
nos errances se rejoignent et nous apprennent
sur nos ressemblances

« C'est magnifique, chuchota alors une petite voie derrière elle.

Tu sais que ce n'est pas bien d'espionner comme ça les gens, Lucy, la gronda gentiment Calypso sans se retourner.

Dis, tu m'apprendras des tours ?

Quoi ? Quels tours Lucy ?

Ben tu sais, tu es une elfe alors…tu dois bien savoir faire de la magie. Non ?

Si, si mais je te souhaite de ne jamais avoir ces dons parce qu'ils sont une malédiction.

J'aimerai bien pouvoir voler ou me rendre invisible…Ou être capable de changer de visage, de rentrer dans la tête des gens et tout…

Crois moi, lire les pensées des gens n'a rien de très excitant. Il y a des vérités qui doivent rester là où elles sont sans qu'on vienne les déranger.

N'empêche, j'aimerai drôlement avoir les pouvoirs magiques !

Ton cœur est le plus grand et le plus puissant de tous.

Même, il ne me protègera pas contre les méchants.

Oh que si ma fille, il est ta meilleur armure !

Mouais. Je voudrai bien essayer quand même. D'être une sorte de magicienne je veux dire.

Même si cela implique que tu doive passer 80 de ta vie sous forme de statue ?

Heu…

Remarque il doit bien exister d'autres moyens puisque mon père…Enfin, je crois que je ferais mieux d'aller voire ton frère, il y des choses qui ne vont pas très bien ici.

De quoi tu parles ?...Tu sais, je crois qu'il t'aime bien, Peter. Ca faisait longtemps que je l'avait plus vu la tête dans les étoiles…Tu lui a rendu son enfance en quelque sorte…Hum…Je crois que…Merci…

Heu, bredouilla l'adolescente les joues rougies, c'est gentil mais…heu…

A tout à l'heure, conclu la petite en souriant.

Hum, a tout à l'heure… »

Sur ce, elle parti dans le labyrinthe du château à la recherche du jeune roi. Elle ne tolérerait pas que son père lui fasse du mal. Même si cela devait l'empêcher de le voire.

De son côté, le souverain était en pleine négociation avec son frère cadet, Edmund, qui semblait décider à tout savoir sur les raison de son attitude, même celles qu'il ignorait lui-même.

Par exemple, comment expliquer qu'il se penchait toutes les deux minutes à la fenêtre de sa chambre, celle qui donnait sur la terrasse, en espérant y voir la jeune elfe assise sur la rambarde ? Pourquoi n'arrivait-il presque plus à parler lorsqu'elle était là ? Pourquoi tout lui paraissait merveilleux quand elle croisait son regard ? Qu'avait-il donc ?

Son frère avait une opinion bien arrêtée :

« Elle t'a ensorcelé ! Je ne vois pas d'autre solution, tu te transforme en légume à chaque fois qu'elle passe à moins d'un mètre et le reste du temps du est…complètement déconnecté !

J'en sais rien, s'emporta pour la seconde fois en peu de temps l'aîné, je n'en sais rien du tout. Mais c'est complètement…

Réaliste ! Tu verrais d'autres explications ? Moi je te le dis haut et fort : elle t'as jeté un sort cette…

Je t'interdis de finir ta phrase ! Calypso ne m'aurait jamais ensorcelé, quelle intérêt y aurait-elle trouver ?

Ben tu sais, on ne sait pas grand-chose des elfe de Narnia…

Même, elle n'aurait pas fais ça, j'en suis sûr. Par contre, j'ai l'impression que son père n'est pas à considérer comme un bon allié.

Ce serait lui qui t'aurait ensor…

Ed ! Arrête avec cette histoire stupide !

Bon, mais je pense qu'il t'arrive quelque chose.

on s'en fiche ! Je te parle du père de Calypso, du prince elfique bon dieu ! Ecoute un peu !

Quoi, qu'est ce qu'il y a, s'écria Peter devant le mutisme de son jeune frère. Puis il tourna la tête et compris.

Qu'est ce qu'il a mon père, lança une voix depuis le seuil.

Heu…Je… »

Heureusement, avant que le garçon n'ai le temps de trouver quoi dire, l'elfe pris en main la discutions et, en ayant pris soin de protéger les murs par un sortilège d'imperméabilité qui empêcherait quiconque d'entendre ses paroles, confirma les soupçons des rois avant de leur exposer les idées qui lui étaient venues en tête depuis l'incident.

Lorsqu'elle eu finit, personne n'osa reprendre la parole et les trois enfant furent pris d'une soudain admiration pour le tapis persan qui traversait la pièce dans toute sa longueur.

Le silence ne fut pourtant pas long, deux jeunes filles essoufflées jaillirent bientôt de la porte et sans prendre le temps de dire bonjours embarquèrent la prophétesse vers l'extérieur.

Voila. Bon, d'accord, il ne se passe pas grand-chose mais vous verrez après, je ne veux pas vous gâcher le suspense !