Quelque part ailleurs dans le grand château qu'est Poudlard, un vieil homme à la longue barbe blanche est submergé par la colère, détruit une bonne partie de son bureau. Son Survivant n'est nulle part. Disparut, envolé comme part magie! Il est allé au 4 Privet Drive quand Hagrid lui a dit qu'il n'avait pas trouvé le gamin. Mme Figg ne lui avait pas dit que les Dursley avait déménagés, en fait, elle ne les avait jamais vue. Ils étaient parti avant même qu'elle emménage dans le quartier. Il a appris que Vernon était mort d'une crise cardiaque moins d'une semaine après l'arrivée de l'enfant prodigue sous son toit. Une crise cardiaque, pas étonnant quand on connaissait le tour de taille de cet homme. Le cholestérol aurait pu tout aussi bien avoir raison de lui. Pétunia Dursley avait vendu la maison et pris des billets d'avion pour les États-Unis, pour échapper à la famille de son mari, selon ce qu'il avait compris. Mais une fois en sol Américain, elle s'était évanoui dans la nature avec son fils et son neveu. Et ce qui le mettait dans une colère aussi noire, c'est qu'il revenait du Manoir Longdubas. Il avait tenté d'expliquer à la Lady que Harry Potter était décédé et que le véritable Survivant était finalement Neville, l'autre enfant touché par la prophétie. Pas impressionnée pour une noise, Mme Longdubas lui avait montré la porte en lui disant de ne pas approcher son petit-fils et qu'elle n'hésiterait pas à le scolariser à domicile si il essayait quoi que ce soit le concernant.
Et en plus, pendant le festin de Halloween, il y a eu cette petite sotte qui l'a empêché d'envoyer les Serpentard dans les cachots. Mais pour qui elle se prend celle-là? Il est le directeur, bon sang! Il fait ce qu'il veut entre ces murs! Et il y a cette ressemblance troublante entre cette Lily Smith et Lily Evans.
Il se calme rapidement et se précipite vers les dossiers scolaires des étudiants de Serdaigle de 1e année. Lily Smith, née le 14 juillet 1980 à 2h36 du matin. Mère Moldue, père inconnu avec un jumeau Moldu aussi. La meilleure élève de son année, exæquo avec Seavus Prince, de Serpentard. Intérêt marqué pour les potions, comme ce dernier. Selon les observations des enseignants et des préfets, on les voit rarement l'un sans l'autre avec le jeune Longdubas qui termine le trio. Une image du passé le frappe de plein fouet. Une petite Gryffondor, mise dans cette maison par ses soins, qui aurait aussi dû aller à Serdaigle. Une petite Gryffondor rousse qui se promène dans les couloirs du château avec une pile de livre au côté d'un Serpentard maigrichon à l'air maladif et sérieux.
- Et si? Murmure le directeur pour lui-même. Et si elle était Harry? Non, elle n'a pas de cicatrice sur le front. Mais ses yeux! Pour sa cicatrice, peut-être un glamour, ou du maquillage Moldu? Ça doit être ça, du maquillage Moldu. Mais comment en être sûr?
Le vieux fourbe passe donc la nuit à trouver un moyen d'avoir accès au front de la gamine.
- Idiot! Je suis le directeur! Je la convoque dans mon bureau, je l'endore et je fais ce que j'ai à faire, se dit-il à haute voix devant l'air indigné de son phénix.
Lily est réveillée le lendemain matin par les bons soins de Mika. C'est-à-dire par le retrait immédiat de ses couvertures et un attaque en règle avec un oreiller.
- Tu sais que tu es un calvaire à réveiller le matin? Lui dit sa colocataire de chambrée.
- Mouais, Sev et Oli me disent la même chose, bougonne Lys.
- Ouais, mais je vais pas endurer ça pendant 7 ans, crois moi.
- Mais je ne te demande pas de me réveiller! S'indigne Lily.
- Pour me faire engueuler parce que tu as raté le petit-déjeuner parce que je ne t'ai pas réveillée? Non merci. Je choisis mes batailles ma chère, lui dit Mika en se dirigeant vers la salle de bain avec un petit air supérieur.
Lily lève les yeux aux ciel. Elle non plus n'a pas envie de passer les matins des 7 prochaines années de cette façon. Si au moins Sev et Nev étaient avec elle à Serdaigle, ils auraient pu s'arranger pour être dans la même chambre et Lys se serait incrustée. Mais non, il a fallut qu'ils soient dans des maisons différentes! Quelle poisse! Elle va prendre une douche quand Mika en sort.
Ce 1er novembre était un samedi et elle avait prévu de continuer de visiter le château avec Sev et Nev pendant la fin de semaine. À la table des Serdaigle pour le repas du matin, elle fait comme d'habitude. Elle va dire bonjour à Neville et quelques Poufsouffle pour faire la même chose avec Sev et les Serpentard. Elle lui chipe un tranche de bacon avant de lui donner un baiser sur la joue et rejoindre Cho et Mika à sa table. Cho est la grande sœur de Mika, elle est en 2e année. C'est avec la tranche de bacon entre ses dents qu'elle vient s'assoir.
- Hey! T'as entendu la rumeur? Lui demande la 2e année.
- On est à Poudlard, Cho. Il n'y a que ça, des rumeurs, lui répond sa sœur.
- Ouais, un peu de précision serait apprécié, dit Lys avec un sourire innocent.
- Harry Potter serait mort, dit Cho.
- Quoi?! Demande Lily en recrachant son jus de citrouille.
- C'est la seule raison valable pour qu'il ne soit pas à Poudlard cette année, dit-elle en haussant des épaules.
- Ou il a des profs privés qui se pointent chez lui tout les jours de la semaine, dit Mika en dévisageant sa sœur. C'est ce que papa voulait faire pour nous avant que maman ne réussisse à le convaincre de nous envoyer ici.
Cho finit par baisser les bras et retourne à son assiette. Lys se dit que si tout le monde croit Harry Potter mort, ça ne peut qu'être bon pour elle. Personne ne se doute de quoi que se soit et c'est parfait comme ça. Un hibou de la volière vient se poser devant elle sur la table avec douceur. La jeune fille prend le message, donne un bout de bacon à l'oiseau et déplie le message quand celui-ci repart à tire d'ailes. Le directeur veux la voir dans son bureau dès qu'elle a finit son petit-déjeuner. Comme ça lui a coupé l'appétit, elle se lève pour avertir Nev et Sev de son retard pour l'exploration.
- Lys, demande à Flitwick de t'accompagner, lui dit Seavus en la regardant dans les yeux. Dans le règlement de Poudlard, tu as le droit de demander à ton directeur de maison de te servir de « témoin » pour les entretiens avec le directeur de l'école. Je t'en pris, Lys, n'y va pas seule.
- Promis, lui dit Lily avant de le prendre dans ses bras pour le remercier de ce judicieux conseil.
Après un baiser sur la joue, elle rejoint le professeur Flitwick dans son bureau et lui explique sa convocation.
- J'ai été élevée par ma mère qui est Moldue, professeur. Je ne sais pas à quoi m'attendre de cette convocation et je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit pour la mériter, dit la 1e année. C'est pourquoi j'aimerais que vous veniez avec moi, si vous en avez le temps. Seavus… Heu, Mr Prince, m'a dit que j'avais le droit d'être accompagnée par mon directeur de maison.
- Absolument, Miss Smith. Je suis très content que vous soyez venue me voir.
En chemin, Lys se prend les pieds dans une pierre et serait tombée tête la première si le professeur ne l'avait pas retenue.
- Grognakkum! Grogne Lys.
- Langage, Miss Smith, s'il vous plait, la réprimande Flitwick avec un sourire en coin.
- Désolée, monsieur. Attendez, vous parler Gobelbabil?
- Tout à fait, dit-il en riant pendant qu'ils se rendent à la gargouille qui garde le bureau du directeur. J'ai un ancêtre Gobelin dans mon arbre généalogique maternelle. L'apprentissage de ce langage est une tradition familiale. Qui vous l'a appris, Miss Smith.
- Mr Gripsec. J'ai eu des cours à Gringotts pour gérer mon patrimoine familiale paternel. Comme maman est Moldue, elle ne savait pas vraiment quoi faire. C'est comme ça que Mr Gripsec est devenu mon enseignant. Il m'a appris le Gobelbabil aussi. Quand je l'entendais parler cette langue, je la trouvais géniale! C'était comme si les pierres elles-mêmes parlaient. Je ne sais pas comment l'expliquer, dit piteusement la jeune fille. Je ne veux pas leur manquer de respect en les traitant de pierres, ce n'est pas ça.
- J'ai compris ce que vous vouliez dire, Miss Smith, dit Flitwick en déposant une main rassurante sur son avant-bras.
- Merci, soupire la Serdaigle. J'avais l'impression de m'enfoncer plus qu'autre chose.
Elle rit nerveusement en passant une main dans ses longs cheveux auburn quand le professeur donne le mot de passe à la gargouille. Le directeur de Serdaigle la fait entrer en premier dans le bureau de Dumbledore. Le vieil homme a un sourire rayonnant en voyant la fillette entrer, qui se fane légèrement en voyant son employé faire pareil.
- Ah! Filius, merci d'avoir montrer le chemin à Miss Smith. Vous pouvez disposer, mon ami.
- En fait, Albus, Miss Smith m'a gentiment demandé de rester avec elle pendant votre entretien.
- Ce n'est pas nécessaire, assure Dumbledore en regardant Lily avec une étincelle de prédateur dans ses yeux bleus électriques.
- Probablement, dit la jeune fille. Mais comme je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter cette convocation, je préfère que le professeur Flitwick reste avec nous. Si ça ne vous dérange pas, monsieur, dit-elle en se tournant vers Filius.
- Ça fait partie de mes attributions, Miss Smith. Je n'y vois aucun problème. Donc, Albus. De quoi voulez-vous discuter avec cette jeune fille?
- Assoyez-vous, assoyez-vous. Bonbon au citron? Demande le directeur.
Lys explique qu'elle est allergique à cette agrume et le refuse poliment. Le sourire du directeur se fane encore un peu plus. Pour commencer, il demande à la fillette pourquoi elle ne semble pas avoir d'amis à Gryffondor. Elle lui explique que de ce qu'elle voit en cours, personne de son année ne lui donne envie de les voir en dehors. Par contre, elle apprécie beaucoup les jumeaux Weasley.
- Pourtant, Miss Granger semble une excellente élève, dit Albus.
- Vous parlez de la fille qui a fait exactement le contraire de ce que vous avez demandé hier soir et qui a essayer de s'occuper d'un troll des montagnes adultes, au risque de se faire tuer? Celle qui a fait perdre 100 points à sa maison et qui s'est récolté un mois de retenues? Merci, mais non merci, monsieur. De plus, je ne pense pas que les amitiés des élèves soient vraiment les affaires du directeur, sans vouloir vous offenser.
- Elle a raison, Albus. Si elle ne s'entend pas avec les Gryffondor, elle en a le droit. Je ne vous ai jamais vu réprimander l'un des lions de Minerva parce qu'il n'était pas ami avec un Serpentard, dit Filius en regardant son employeur d'un air inquisiteur.
- En fait, je voulais surtout vous parler de votre père, Miss Smith.
La jeune fille perd toutes les couleurs de son visage juvénile. Elle tourne la tête vers le professeur de charmes et l'implore du regard.
- Et en quoi le père de cette jeune fille vous intéresse-t-il? Demande poliment Filius.
- Comme vous le savez, il y a souvent des créatures magiques dans les anciennes familles sorcières, dit Albus en regardant Lily. Il est possible que vous receviez un héritage magique à vos 15, 16 ou 17 ans. Il est toujours plus prudent de savoir à quoi s'attendre. J'ai regarder votre dossier scolaire et il n'y fait aucune mansion de votre père.
- Sans vous offenser, Mr le directeur, sur les presque 1 000 élèves de Poudlard, je ne pense pas être la seule dans cette situation. Ma mère a fait tout ce qu'il fallait pour savoir ce genre de chose. Je ne sais pas qui est mon géniteur et croyez moi, avec ce qu'il a fait à ma mère, il ne manque pas à ma culture.
Sur ce, Albus se lève de son fauteuil et s'approche de la jeune fille. Elle le voit observer son front avec attention. Elle sait ce qu'il cherche, mais les Gobelins de Gringotts ont fait des miracles avec l'Horcruxe qui était en elle et le retrait de la cicatrice maudite. Elle soupire en passant sa main dans ses cheveux pour dégager son front. Elle le frotte ensuite comme si elle réfléchissait. Lys voit Dumbledore scruter son front avec intérêt et l'air déçu de celui-ci quand il constate que la cicatrice en forme d'éclair n'y est pas.
- Avez-vous autre chose à lui demander, Albus? Demande Filius en sautant du fauteuil d'où il était assis.
- Je crois que ce sera tout, Miss Evans, dit Dumbledore avec un sourire indulgent.
- C'est Smith, Mr le directeur, dit Lily en sentant Dumbledore essayer de rentrer dans sa tête. Elle ne le laisse que sentir sa confusion avant de le sortir de son esprit.
- Oh! Excusez un vieil homme, Miss Smith. Mais vous lui ressemblez tellement.
- Le professeur Slughorn m'a dit la même chose au premier cours, dit la jeune fille. Avez-vous besoin de savoir autre chose?
- Vous pouvez y aller, dit le directeur en leur montrant la porte d'un geste du bras.
Sans tarder, Lys lui souhaite une bonne journée et sort du bureau avec son directeur de maison sur ses talons. Il lui demande si elle va bien avant d'aller à la salle des professeurs.
Sans attendre une seconde, elle se précipite vers la bibliothèque où Seavus et Neville sont supposés l'attendre. Elle demande au Serpentard si il y a un endroit discret pour parler en toute sécurité. Sev se lève donc, va porter son livre dans le rayon où il l'a prit et les guide vers le 7e étage. Il passe trois fois devant un mur nu et une porte en bois apparait. Une fois à l'intérieur, les trois petits sorciers y voit un salon confortable avec un grand divan en face d'une magnifique cheminée où crépite un bon feu. Il y a de grandes fenêtres autour d'eux qui font entrer la lumière du soleil. Lily va s'assoir entre les deux garçons pendant que Sev leur explique le principe de la Salle sur Demande.
Lys se glisse dans les bras du Serpentard. Depuis qu'il est venu chez elle la première fois, elle se sent en sécurité dans ses bras. Et comme il n'a jamais objecté, et Lys sait très bien qu'il ne se gênerait pas pour le faire, elle le fait à chaque fois qu'elle a besoin de réconfort.
Neville et Seavus l'écoutent avec attention. Elle leur raconte sa convocation avec le directeur, sa tentative d'entrer dans sa tête, la façon dont il regardait son front et quand il l'a appelé Miss Evans.
- Il se doute de quelque chose, dit Sev d'un air sombre.
- En fait, pas tant que ça, dit doucement le Poufsouffle. Il s'est pointé au Manoir Longdubas hier soir. Grand-mère m'a écrit pour me prévenir et de ne jamais aller seul dans son bureau. Il a essayé de la convaincre je serais le gamin de la prophétie et que Harry Potter est mort. Une chance que grand-mère est dans la confidence, elle aurait peut-être pu le croire. Quoi qu'elle n'a jamais aimé Dumbledore. Il était prof de métamorphose à l'époque et elle le trouvait louche.
- Et elle a bien raison, confirme Sev. J'ai été à ses côtés assez longtemps pour vous dire que c'est l'être le plus manipulateur que j'ai rencontré dans ma vie. Et je suis un ancien Mangemort.
Il resserre ses bras autour de Lys comme s'il avait peur qu'elle ne parte en courant après cette phrase. Mais comme d'habitude, cette gamine le surprend.
- C'est fini Sev. Tu ne l'es plus depuis longtemps et tu t'es plus que sacrifié pour te racheter. J'aimerais vraiment… j'aimerais que tu ne t'approches pas de lui. De Dumbledore, je veux dire. Je ne veux pas qu'il te fasse encore du mal.
Elle se blottit un peu plus contre lui. Neville et Lys se regardent d'un air déterminé. Ils sont d'accord. Plus personne ne se servira de leur ami s'ils peuvent y remédier.
