Merci pour ta review, CordonBleu ! Désolé, je savais pas que j'acceptais pas les anonymes, c'est corrigé maintenant. Donc le troisième chapitre met en scène Augustus et Violet ( Mike arrivera un peu plus tard ). AVERTISSEMENT: ce chapitre contient des descriptions de cauchemars. Je ne pense pas que ça risque d'en choquer beaucoup, mais on ne sait jamais.

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Deux semaines plus tard…

Veruca se tortillait nerveusement, lovée dans un des fauteuils du grand salon du Manoir Salt. Mr Dragunov et elle avaient réussi à persuader ses parents d'accepter d'héberger les anciens, vu que la chocolaterie n'était qu'à un petit quart d'heure de voiture. Évidemment, ils ont fait croire que c'était une réunion organisée par Wonka, et pas une tentative d'assaut sur la fabrique. Seuls elle, Mr Dragunov, et les autres enfants étaient au courant. D'ailleurs, ils ne devraient pas tarder à arriver, c'est pour ça qu'elle était si nerveuse. Elle essaya de lire, mais elle était incapable de se concentrer. Il n'y avait rien d'intéressant à la télé. Ses animaux ressentaient son stress et l'évitaient avec soin. En plus, elle avait plus ou moins mal dormi ces temps-ci. Elle rêvait d'Augustus, bouilli vivant dans la cuve de chocolat et transformé en tablette géante. Elle rêvait de Violet qui grossissait au point d'exploser dans un hurlement de douleur déchirant, dispersant des entrailles et des bouts d'os bleus partout dans la pièce. Elle rêvait d'elle-même, arrivant au bout du tuyau pour découvrir la grille d'un incinérateur. C'était tellement réel qu'elle pouvait presque sentir les flammes passer lentement à travers ses vêtements et sa peau pour dévorer la chair, alors qu'elle était encore consciente… Mais, pire que tout, elle voyait Willy Wonka contempler ce sinistre tableau, un sourire aux lèvres digne d'Hannibal Lecter. Il avait tué des enfants. Et il pouvait recommencer. Il fallait l'arrêter, à n'importe quel prix.

Un bruit dans la cour interrompit ses pensées. Un taxi venait de se garer et laisser descendre quelqu'un. Une fille qui tenait un grand sac d'où dépassait le manche d'une guitare électrique. Elle avait les cheveux courts, roses, et sa peau et son survêtement étaient tous les deux bleus. Violet !

Ils ne s'étaient pas quittés en très bons termes, il y a deux ans. Comment la jeune rockeuse allait-elle réagir ?

Veruca ouvrit la grande porte, tentant d'ignorer le froid. On était en Décembre, et elle ne portait qu'un jean, un t-shirt noir et une paire de pantoufles. Faut dire que l'intérieur du manoir était surchauffé. Violet arriva sur le perron. Elles se regardèrent.

« Euh… salut ! » lança Veruca d'une voix peu assurée. Violet ne réagit pas. Veruca décida de continuer à baratiner.

"C'est dingue, t'as vraiment pas changé depuis la chocolaterie."

"J'ai la peau bleue et les cheveux roses", lança Violet d'une voix froide.

"Euh, ouais mais… enfin voilà, quoi ! Tu veux entrer ?"

Veruca fit de la place pour laisser passer son « amie ». Violet entra dans le hall et observa le grand escalier avec un air dégoûté. Vraiment, il y en a qui se privent de rien !

« Je… j'étais en train de faire du thé. Tu en prends ? »

Violet ne répondit pas et Veruca prit ça pour un oui. Elle se tourna en direction de la cuisine et Violet vit avec stupeur l'arrière de son t-shirt: c'était elle ! Elle en version DeviantArt, bien sûr, avec le costume en cuir et le maquillage.

« Installe-toi dans le salon ! » lança Veruca depuis la cuisine.

La jeune rockeuse s'installa dans un gros fauteuil en cuir, encore sous le choc. Veruca fan de DeviantArt ? Ben merde ! Elle avait lu les mêmes articles que Charlie, mais elle n'y avait pas cru. La sale gosse pourrie gâtée ne pouvait pas tourner gentille ! Mais en fait, dès son arrivée, Violet avant sentie une tentative maladroite de sympathie. Et elle, comme une conne, jouait les frigides ! Pourquoi pas lui donner une chance après tout ?

Veruca arriva dans le salon avec deux tasses fumantes. Violet la remercia et lui sourit du mieux qu'elle put en prenant sa tasse. Veruca parut surprise. Agréablement surprise. Elle s'installa dans un fauteuil en face. Pendant un moment, elles se contentèrent de siroter, sans oser l'ouvrir. Ce fut Violet qui se jeta à l'eau.

"Alors, tu aimes notre musique ?"

"Oui."

"C'est marrant."

"Quoi ?"

"Ben… t'as pas vraiment la tête à écouter du hardrock…"

Veruca rit.

"Tu sais", dit-elle, "les apparences sont trompeuses. Mon père adore les Rolling Stones et ma mère… ma mère s'était peint le visage pour aller voir Siouxsie & The Banshees en concert en 87."

Violet éclata de rire.

"C'est vrai ? J'aurais jamais cru ça ! Alors, c'est quoi ton morceau préféré ?"

"Je dirais Black Blue Stinger."

Violet prit la guitare dans son sac, la brancha à une baffle de l'impressionnant système stéréo du salon, et commença à jouer le morceau qu'elle avait composé elle-même.

Veruca était aux anges.

"Comment tu fais ça ?" Demanda-t-elle. "Comment tu peux bouger tes doigts si vite ?"

"C'est pas si dur que ça en a l'air."

Elle arrêta de jouer et tendit la guitare à son amie.

"Qu'est-ce que… ?"

"Prends-la."

Veruca hésita et prit le gros engin avec d'infinies précautions.

« Tiens-la comme ça… mets tes doigts là… voilà, maintenant pince cette corde et fais glisser le médiator. »

Veruca parvint à jouer une note.

« C'est pas mal ! Tiens, je connais un morceau pas trop dur, je vais t'apprendre… »

Après quelques temps d'entraînement, Veruca parvint à jouer le morceau à peu près correctement. En fait, c'était comme le violon, sauf qu'à la place de l'archet on a un médiator. Et c'était plus gros. Et ça se tenait devant soi. Non, en fait, ça ne ressemblait pas du tout au violon qu'elle avait l'habitude de pratiquer, mais elle se débrouillait quand même.Violet se mit à l'accompagner en chantant d'une voix douce:

There's a darkening sky before me.
There's no time to prepare.
Salvage a lost horizon

But no regrets from me.
Maybe I'll be back some other day.
To live again, just who can say.
In what shape or form that I might be.
Just another chance for me.

A hurried time, no disgrace,
instead of racing to conclusion,
wishing all my life away,
no-one can stop me now.

Time is up, it couldn't last,
but there's more things I'd like to do,
I'm coming back,
to try again,
some day maybe I'll wait till then...


No More Lies !

No More Lies !

Malheureusement, le majordome vint interrompre ce moment privilégié qu'elles partageaient.

« Miss Veruca, un de vos invités vient d'arriver… »

Puis les deux filles sentirent des secousses. Courtes et régulières comme des pas, elles faisaient trembler le lustre en cristal. Un garçon très grand, environ un mètre quatre-vingt, les yeux bleus, les cheveux roux coiffés en brosse, entra. Il portait des rangers par-dessus un blue-jean étroit et un débardeur rouge sous un blouson de moto. Il était un peu enveloppé, mais il avait des bras et des épaules si énormes que son ventre passait inaperçu. Veruca avait des yeux comme des plats à tarte.

« Augustus ? »

Le gros catcheur perdit instantanément son air de Terminator. Il était même en train de rougir.

« Heu… zalut Feruca. » parvint-il à articuler.

La jeune fille trouva ça plutôt mignon qu'un colosse comme lui se comporte de la sorte. Et plutôt flatteur: elle n'aurait jamais pensé qu'il en pinçait pour elle. C'est vrai qu'il était un peu gros, mais quels bras !

Violet le tira de sa stupeur en boxant gentiment son biceps surdimensionné.

"Eh bien", dit-elle, "ça s'appelle tenir la forme ! Au fait, félicitations pour ta victoire."

Augustus et Veruca eurent un choc. Violet venait de le féliciter. Alors c'était vrai, la chocolaterie l'avait vraiment changée: elle n'était plus la miss odieuse dont le petit plaisir était de rabaisser les autres.

"Mais", demanda Veruca, "quelle victoire ?"

Violet s'empressa de répondre, avant qu'Augustus ait eu le temps d'ouvrir la bouche. Elle semblait tout excitée et fière de leur gros ami.

"T'es pas au courant ? Notre Mr Gloop est le nouveau champion de catch européen, et aussi le plus jeune catcheur de l'Histoire."

"Et toi, Fiolet", demanda Augustus, "touchours au karaté ?"

"Oui et non. Je m'entraîne encore, mais les compétitions, c'est fini. Tous les concours, d'ailleurs: ma vie, c'est DeviantArt, maintenant. Mais j'ai encore de beaux restes, mon gros ! Je t'allonge quand tu veux !"

"N'en zois pas zi sûre !"

Elle commença à mimer des coups de pieds de karaté. Augustus, pris dans le jeu, l'attrapa et la souleva au-dessus de ses épaules. Elle cria de peur et de plaisir mélangés. Veruca trouva la situation très amusante. Le catcheur reposa doucement la jeune fille et tous trois rièrent de bon cœur. Difficile d'imaginer qu'ils étaient réunis pour préparer une sombre vengeance.

"Tu veux du thé, Augustus ?" Demanda son hôtesse.

"Ben… ze préfère que…"

Elle rit doucement, lui dit qu'elle comprenait, et lui offrit une bière. Allemand jusqu'au bout !

Ils passèrent l'après-midi à jouer et à se raconter des anecdotes sur leurs vies après la chocolaterie. C'était une belle journée, et ils ne voulaient pas la gâcher en évoquant Mr Dragunov et leurs plans de vengeance. Ils l'avaient tous compris sans en parler, comme une sorte de règle silencieuse.

Alors qu'ils jouaient au badmintondehors, faisant fi du froid, Augustus surprit tout le monde: il s'avéra qu'à un moment donné, levolant était parti se coincer sous le Land Rover de Mr Salt, et le catcheur allemand souleva la voiture à bout de bras pour récupérer l'objet !

Plus tard cet après-midi, quand il commençait à faire trop froid, ils rentrèrent, et ce fut au tour de Violet de surprendre tout le monde: alors qu'ilsdiscutaient dans la chambre de Veruca, la conversation commença à s'animer et ils se mirent à chahuter.La jeune fille se retrouva prisonnière, maintenue au sol par ses deux camarades, et leur échappa en se glissant comme un serpent !

Veruca était un peu jalouse: Augustus avait la super-force et Violet la super-souplesse. Elle, qu'est-ce qu'elle avait ? La super-amitié, lui répondit une voix dans sa tête. Ça la fit sourire. C'est vrai que parvenir àréunir les quatre sales gosses de la chocolaterie de manière amicale aurait semblé quasiment impossible il y a deux ans. Elle-même sentait qu'elle n'était plus une sale gosse. Du moins, plus vraiment.

Ils s'amusaient tellement qu'ils refusèrent de se mettre à table: pour dîner, ils décidèrent de camper dans la chambre de Veruca avec quelques pizzas. Et ils réussirent à transformer leur pique-nique en jeu, car celui qui faisait tomber un ingrédient recevait immédiatement un gage.

Ils étaient tous hilares après que Violet ait accompli son gage, qui consistait à imiter l'accent germanique d'Augustus, que le jeune homme ne fit pas attention et fit tomber un bout de peperoni.

"Gage !" Cria Violet.

"D'accord", admit-il. "Ze zera quoi ?"

La jeune fille le regarda avec un petit sourire sadique.

« Ton gage sera… d'embrasser Veruca ! »

Là il arrêta de rire. Il déglutit, les yeux ronds, le cœur battant à cent vingt.

"Tu feux dire… zur la…"

"Bien sûr, sur la bouche !"

Tous deux étaient rouges comme des piments mexicains. Ils approchèrent lentement leurs lèvres. Allez, ce n'est qu'un gage ! Rien qu'un petit gage idiot ! Tentèrent-ils de se persuader. Violet s'amusait beaucoup de leur hésitation. Elle avait remarqué depuis le début qu'Augustus avait flashé sur la petite brune.Plus que quelques centimètres avant impact buccal…

La sonnerie du portable de Veruca retentit. Les deux enfants se séparèrent vivement enpensant la même chose, une pensée quelque peu contradictoire: Merde, je suis sauvé !

La jeune fille décrocha.

« Salut, c'est Mike ! » annonça la voix au téléphone.

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Bon, désolé, je suis pas très fort pour les émouvantes scènes de retrouvailles, j'espère que je me suis bien débrouillé quand même. Le prochain chapitre est plus intéressant, du moins j'ai eu plus de plaisir à l'écrire. C'est sur l'arrivée de Mike Teavee au manoir et une discussion sérieuse sur le motif de leur présence. J'ai essayé de mélanger humour, sérieux, émotions, j'espère que ça marche. Vous le verrez... quand je le posterai !

PS: la chanson que chante Violet est une de mes chansons préférées: No More Lies, de Iron Maiden.

Read and enjoy !