CordonBleu, c'est vrai que je fais des chapitres un peu court, mais c'est pas facile de couper quand il faut. Enfin, celui-là est un peu plus long et je vais essayer de rallonger les autres. En tous cas, merci deprendrele temps de reviewer. Au fait, j'ai pas mal de chapitres d'avance, c'est pour ça que je poste aussi vite.Donc celui-ci introduit Mike Teavee !

DISCLAIMER: je ne me sers pas de cette fanfic pour exprimer des opinions politiques. Tout ce qui y est mentionné concernant des conflits et organisations existant ou ayant existé ne sont que des clichés James Bond/Tom Clancy que j'ai collé à Mike pour développer son personnage, et rien d'autre.

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"Mike ! Je suis contente de t'entendre, on s'inquiétait ! Comment tu vas ?"

"Pas terrible. Je suis bloqué dans un restoroute à une centaine de bornes. Sale affaire, je te passe les détails."

"Tu veux qu'on aille te chercher ?"

"Non, je trouverai bien un moyen. Je voulais juste vous prévenir."

"D'accord. Et, Mike ?"

"Oui ?"

"On ne voudrait pas commencer à parler de tu-sais-quoi tant qu'on est pas au complet."

"Je vais essayer de me dépêcher."

"D'accord. A plus tard, Mike."

L'adolescent éteignit son cellulaire et le remit dans la poche intérieure du veston noir de son costume d'Agent. Il se tenait près du comptoir de ce resto minable, un café posé près de lui. Il y avait un peu de sang sur ses cheveux soigneusement coiffés. Ce n'était pas le sien.

Derrière lui, un homme, cheveux au henné, oreille percée, était accroupi contre une table et se tenait le nez à deux mains, tentant d'empêcher la fontaine de couler.

"Oh la vache", gémit-il, "il m'a pété le nez ce con !"

Faut dire ce qui est: Mike avait le coup de boule facile quand il était contrarié. Un gros tatoué, style biker, le héla depuis l'autre bout du comptoir:

« Hé, toi, avec tes Rays et ton costume de croque-mort, qu'est-ce que tu viens foutre ta merde ici ? T'es un Yank, hein ? »

Mike constata que la bagarre allait être inévitable. Il retira ses lunettes noires et réajusta sa cravate tout en faisant craquer les os de sa nuque.

Le gros se jeta sur lui et lui envoya une patate à assommer un bœuf. Blocage. Manchette. Le gros était par terre. Terrassé en moins de deux secondes par un adolescent de quatorze ans de près de deux mètres qui avait suivi la formation de la NSA. Personne ne savait ça, et personne ne se doutait qu'il n'avait que quatorze ans. Il but son café et se mit à pester sur le fait qu'on ne pouvait pas trouver de café buvable dans ce "pays de péquenauds".

Il avait des raisons d'être contrarié. Il venait de passer une sale journée.

Son avion s'était posé dans un trou perdu en plein Pays de Galle dans la matinée. Un chauffeur l'attendait comme convenu avec une Mercedes noire, et ils avaient roulé bon train une grosse partie de la journée. Mais en fin d'après-midi, alors que Mike s'accordait une pause pour déguster une sucrerie NON chocolatée, son chauffeur supposé faire le plein avait trafiqué la voiture pour pouvoir lui faire le coup de la panne quand ils seraient en rase campagne. Évidemment, ça a marché, et le système d'injection explosa alors qu'ils étaient à cent trente kilomètres de leur but, et pas une trace de civilisation en vue. Il se trouve que son chauffeur était en réalité un agent double à la solde d'une organisation activiste communiste qui, ayant appris qu'un des meilleurs hackers des services secrets américains aurait besoin d'un chauffeur en Angleterre, l'envoya pour s'en débarrasser. Mike s'en était rendu compte et avait dû assommer son adversaire avec son pistolet électrique avant de lui scotcher les mains au volant et attacher le buste au siège avec un sandow. Vu que la voiture était inutilisable, il avait dû faire trente bornes à pieds dans le froid avec son sac sous le bras avant d'arriver à ce restoroute d'où il se décida à appeler Veruca… et à assommer deux braves gars qui avaient eu le malheur de l'énerver.

Il vit un gars, sans doute le copain du biker, s'enfuir du resto à toutes jambes. Il le suivit à l'extérieur et le vit monter dans son camion. Il se dirigea vers le bahut sans se presser. Quand on panique, voyez-vous, il ne faut jamais tenter de s'enfuir avec un véhicule. Car vous serez certain que a) vous réalisez que vous avez perdu vos clefs, b) vous avez un trousseau de clés et impossible de vous souvenir laquelle est la bonne ( c'est marrant, ça rappelle quelqu'un ), ou enfin c) vos mains tremblent tellement qu'il vous est impossible d'insérer la clé dans le trou. Mike se dit que ce qui arrivait au camionneur était l'éventualité c), alors qu'il s'installa confortablement sur le siège passager du camion.

« Vous m'emmènerez bien faire un bout de route ? » demanda-t-il sur un ton plus menaçant que poli. Le brave routier le regarda avec des yeux de soucoupe et acquiesça.

Une bonne heure plus tard...

Mike se tenait devant les hautes grilles du manoir. Derrière lui, le camion s'en alla. La nuit était complètement tombée, maintenant. Il devait être assez tard. Mike n'avait pas l'heure. Sa montre faisait agenda, GPS, détecteur de mines, détecteur infra-rouges, messagerie électronique et lecteur MP3, mais pas horloge.

Il s'approcha des grilles et appuya sur le bouton de l'interphone. Une voix fatiguée lui répondit:

"Qui dois-je annoncer à Monsieur ?"

"Michael Teavee."

"Ah, bien sûr ! Miss Veruca vous attend."

Les grilles s'ouvrirent et se refermèrent derrière lui. Alors qu'il remontait la cour pavée, Mike observa son environnement: le manoir comptait deux étages plus le rez-de-chaussée… des dépendances assez spacieuses… un mur d'enceinte de dix mètres de haut… en prenant en compte une estimation de la superficie du manoir et du terrain en général, la disposition des bâtiments, les motifs sur la fontaine dans le jardin, les systèmes de sécurité apparents, le fait qu'on soit en hiver, le jour de la semaine et le nom de l'équipe ayant remporté le SuperBowl cette année, Mike estima qu'il existait quarante-sept façons différentes de pénétrer dans le manoir, qu'il classa ensuite en différents niveaux d'intrusion allant de « Infiltration Totale » à « Assaut Organisé ». Puis il se donna mentalement une claque en se disant d'arrêter de penser en Agent, qu'il n'était pas en territoire ennemi, et que c'était à la chocolaterie qu'il aurait besoin de son instinct, pas ici.

Il s'approcha de la porte et avant qu'il ait pu frapper, un majordome en veste queue-de-pie lui ouvrit.

« Bienvenue, Mr Teavee » murmura-t-il.

Le vieil homme avait les yeux rougeâtres, le brushing légèrement défait, et parlait avec une indubitable envie de bâiller.

« Désolé de vous tenir éveillé si tard. » répondit Mike, en chuchotant lui aussi.

« Je ne fais que mon travail, jeune homme. Miss Veruca et ses amis vous attendent au premier étage, première porte à gauche, troisième chambre. Ils dorment, mais elle m'a dit de vous dire que vous deviez les réveiller à votre arrivée. »

Il lui fit un clin d'œil et ajouta: « On dirait qu'elle prépare une pyjama-party. »

Mike pouffa de rire. C'était le genre de majordome à être au service de la famille depuis X temps et qui s'était blindé d'un certain esprit pour y survivre. Quand Mike l'avait connue, Veruca n'était certes pas facile, mais il la trouvait marrante avec ses caprices à deux balles. Daddy, je veux un écureuil ! Daddy, je veux un bateau en bonbon rose !Il remercia le vieil homme et se dirigea vers la chambre. Elle était plongée dans le noir. À peine entré, il se cogna contre une commode et réalisa qu'il verrait certainement mieux sans ses lunettes noires. Une fois que ses yeux étaient habitués à l'obscurité, il put voir ses amis endormis: Veruca était dans son grand lit. Des matelas étaient posés sur la moquette, et les deux autres y dormaient, enveloppés dans des duvets. Il voyait Violet, qui était proche de lui, et plus loin… Oh, la vache, Augustus ! Il n'avait pas pu fermer son duvet à cause de ses bras monstrueux. Mike se demandait même si le matelas était assez large !

Il vit le matelas et le duvet qui lui étaient réservés et y posa son sac. Il devait réveiller les autres mais ne voulait pas les brusquer en allumant la lumière. Il décida de les réveiller gentiment, un par un. Il s'accroupit près de Violet, de façon à voir son visage. Elle dormait paisiblement, sur le côté. Ses cheveux roses et sa peau bleue n'enlevaient rien à son charme: elle avait l'air d'un ange, et Mike aurait pu rester à la contempler pour l'éternité. Mais elle commença à avoir des spasmes, et un rictus déforma son beau visage. Elle était en train de faire un cauchemar. Elle se débattait dans son duvet en gémissant: « Non, pas le compresseur… j'veux pas ! Fichez-moi la paix… vous me faites mal… »

Le jeune homme posa une main sur son épaule et la secoua doucement.

"Lâchez-moi", dit-elle, "je veux pas… je veux rentrer à la maison."

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues.

"Violet", dit le jeune Agent, "c'est Mike. Mike Teavee. Détends-toi, ce n'est qu'un cauchemar…"

"Mike ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que tu étais avec les autres, dans la Salle des Inventions… tu regardais la piscine de GobStoppers avec moi… et puis j'ai mangé le…"

"Calme-toi, Violet. C'est fini. C'était il y a plus de deux ans. Tu es dans la chambre de Veruca. Vous vous êtes endormis en m'attendant. Je suis arrivé en retard."

"La chambre de Veruca ?"

Elle l'avait dit comme si toute la mémoire lui revenait d'un coup. Elle ouvrit les yeux et le regarda d'un air stupéfait.

« Mike ! »

Elle se redressa et l'étreignit. Il sentit son corps trember entre ses bras. Elle sécha ses larmes sur le revers de son veston.

« J'ai… j'ai rêvé que j'étais revenue dans le compresseur, et qu'ils me pressaient… comme un point noir… pour faire sortir le jus. »

Mike savait que son commentaire était stupide, mais il n'avait rien d'autre à dire.

"Eh ben… ça a dû faire mal…"

"Tu peux me croire ! Ça faisait vraiment, vraiment très mal ! Quand j'y repense…"

Les larmes commençaient à revenir. Mike s'empressa de les essuyer du bout du pouce. Il réalisa quemême si c'était une ex-championne de karaté et de chewing-gum devenue rockeuse, Violet était encore une petite fille qui avait besoin d'être rassurée après un affreux cauchemar.

"Tu sais", remarqua le garçon, "l'étireuse à guimauve, c'était pas mal non plus. Et puis toi au moins, en sortant, tu avais toute la grâce d'un Spider-Man en bleu. Moi, j'avais juste l'air d'un grand con."

Elle émit un petit rire triste. Elle était heureuse qu'il soit là pour la consoler. C'est vrai que son numéro de « p'tit génie » avait le don d'agacer prodigieusement, mais ça mis de côté, il était tellement gentil !

"Mike ? Est-ce que… tu fais des cauchemars, toi aussi ?"

"J'en faisais beaucoup au début."

"Et maintenant ?"

"J'en fais toujours de temps en temps… mais quand un jour on se retrouve chargé de désamorcer une crise nucléaire au Proche-Orient, et qu'on se rend compte qu'on a l'avenir du monde entre les mains… on se dit que les cauchemars d'enfants ne sont plus si importants."

Elle rit encore. C'était si bon d'entendre ce rire !

"Bon", dit-elle, "on devrait réveiller les autres…"

Cinq minutes plus tard, ils étaient tous réveillés. Veruca avait allumé sa lampe de chevet et était assise en tailleur sur son grand lit. Les autres étaient assis autour du lit. On aurait dit une sorte de conseil de guerre. Sauf que trois des « guerriers » étaient en pyjama, et l'autre en costard fonctionnel.

Veruca prit quelque chose dans sa table de nuit. Une pleine poignée de tablettes de chocolat Wonka. Ils mirent un moment avant de se rappeler qu'ils avaient tous chez eux un stock illimité de ces friandises. Une compensation. Une trop maigre compensation à leur goût. La fillette distribua les chocolats à ses amis, sauf Mike à qui elle donna une barre de caramel.

"Bien", dit-elle, "vous savez pourquoi on est tous réunis ici. Malheureusement, ce n'est pas seulement pour parler et jouer."

"On est là pour ze fencher de Wonka", intervint Augustus. "Pour ze fencher de ze qu'il nous a fait."

"Oui", répondit Mike, "mais en y réfléchissant, il n'a pas réellement pourri nos vies. C'est vrai que toute cette histoire me reste en travers de la gorge, maisà ce que je vois, on s'en est tous bien tirés. Peut-être même mieux qu'avant. Je suis d'accord, il a peut-être essayé de nous tuer, mais..."

"Tu oublies les cauchemars", dit Violet. "Les cauchemars qui nous hantent. Et tout ce que j'ai dû endurer à cause de ma couleur de peau."

"Il ne s'agit pas que de ça", dit Veruca. "J'en ai parlé vaguement dans ma lettre, alors je vais expliquer: il y a deux semaines, j'ai reçu la visite d'un garçon russe. À peu près ton âge, Augustus, peut-être un peu plus vieux. Enfin bref, ce garçon s'appelle Nikita Dragunov. C'est lui qui a eu l'idée de nous réunir pour nous venger."

"Oui mais pourquoi ?" Demanda Violet. "Quel est son but à lui ?"

"Il m'a appris que… nous ne sommes pas les seuls enfants à être entrés dans la chocolaterie. Mr Dragunov faisait partie du groupe qui y a été invité en secret, il y a quatre ans. Et… la visite avait très mal tourné. C'est le seul à s'en être sorti."

Comme elle s'y attendait, ses amis commencèrent à pâlir.

"C'est pour ça qu'il veut l'arrêter. Il a peur que d'autres enfants y passent. Nous, on a eu de la chance."

"Oui", intervint Violet, "mais comment être sûrs qu'on peut faire confiance à ce type ? On ne peut pas le croire juste parce qu'il nous l'a dit."

C'est Mike qui répondit.

"Veruca, comme tu me l'as demandé, j'ai fait ma recherche sur notre type. Leon Dragunov avait fui la Russie dans les années 80 et s'était réfugié en Europe de l'Est. Il n'en est revenu qu'après la chute du bloc, en 92. Avec son fils, Nikita, né en 1989 en Europe. Il a donc grosso modo seize ans et demi, mais j'ai trouvé une sortie de territoire vieille de quatre ans. Destination: l'Angleterre. Et il n'en est jamais revenu. Absolument personne ne peut dire ce qu'il fait à l'heure actuelle."

"Il a dû errer", dit Violet. "Errer pendant quatre ans autour de la fabrique, à ruminer sa vengeance…"

Cette idée les fit frissonner.

"En tous cas", dit Veruca, "il nous attend demain soir, dans un restaurant du centre-ville. C'est là que nous pourrons décider si on le suit ou pas."

"La véritable question", intervint Mike, "n'est pas de savoir si nous allons suivre ce type, car je pense que chacun de vous veut se venger, avec ou sans Nikita. Nous avons tous des raisons plus ou moins personnelles.Ce n'est pas non plus de savoir comment entrer dans la chocolaterie, car si on s'y met tous ensembles, on va trouver, et c'est sans doute pour ça que le Russe n'a pas attaqué seul. La question c'est: qu'est-ce qu'on va lui faire, à Willy Wonka?"

"Déchà", dit Augustus, "nous ne defons nous en prendre à Charlie que zi z'est une abzolue nécézité. Après tout, il est innozent."

"Tout à fait d'accord", dit Violet, "et nous n'allons pas tuer Willy Wonka. Je ne me le pardonnerais jamais."

"On peut se servir de Charlie comme otage si Wonka nous échappe", dit Mike. "Une fois qu'on a attrapé le chocolatier, on peut le malmener un peu, pour voir s'il s'en tire aussi bien que nous dans tout ce qu'il nous a fait subir, et le livrer à la police. Le témoignage de Mr Dragunov devrait suffir à l'inculper."

"N'en soyez pas si sûrs", dit Veruca sombrement. "Car j'ai vuleregard de Nikita, quand il m'a parlé. Il est déterminé. Déterminé à le tuer."

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Wow, ça devient inquiétant, là, hein ? On va voir dans le prochain chapitre les motifs personnels de Nikita... dès que je l'aurai revu et corrigé. Au fait, z'avez vu, j'écris Agent avec un A majuscule. Juste un petit clin d'oeil à Matrix.

Prochain chapitre: Le meeting officiel. See you there !