Hello ! Je sais, j'ai pas updaté depuis un certain temps, mais je suis en train de travailler sur une fanfic en parallèle, et je commence à avoir un tas d'idées pour des nouvelles fics, ça pousse comme des champignons ! Bon, alors... est-ce que je vais faire tuer Willy Wonka ? Disons qu'il y en a un qui le veut, et quatre qui ne le veulent pas... alors je vais les laisser se décider entre eux. Au fait, CordonBleu, tu peux m'expliquer cette histoire d'anacondas, j'ai pas tout compris ?

En tous cas, ce chapitre est sur le passé de Violet, les révélations de Mike ( encore une fois, tout ce qui a un rapport avec de quelconques complots et secrets du gouvernement n'est que pur délire de ma part ), et bien sûr, la décision finale. C'est parti !

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Ils se réveillèrent le lendemain matin, un peu moroses de la conversation de la veille. Mais leur gaieté revint quand ils découvrirent qu'il avait neigé toute la nuit. Sitôt après le petit déjeuner, ils s'empressèrent d'enfiler des anoraks et de faire une bataille de boules de neige. Puis ils entreprirent la construction d'un bonhomme de neige géant. Ils jouèrent dehors toute la journée, ne s'arrêtant que pour déjeuner ( un déjeuner qui fut interminable car Mike avait eu le malheur de dire qu'il s'était lancé « dans les affaires »: Mr Salt avait passé plus d'une heure à lui demander des pistons sur le cours de la Bourse ). Mais plus la journée avançait, plus leur joie faisait place à l'anxiété: l'heure de la rencontre approchait.

Au milieu de l'après-midi, alors que Veruca et Augustus étaient en train de terminer leur chef d'oeuvre en grignotant du chocolat, Violet s'éclipsa discrètement et trouva un endroit qui lui semblait accueillant. Elle s'allongea sur la neige épaisse avec un soupir de satisfaction. Jamais elle n'avait joué autant. En y repensant, elle n'avait jamais vraiment eu le temps d'être une enfant: sa mère l'avait poussée très tôt à faire de la compétition. Ça commençait dès l'école, car elle devait absolument rafler les prix d'élève le plus assidu, et autres du même genre. Puis la compétition sportive: gymnastique, course, karaté, mâchage de chewing-gum… le temps qu'elle ne passait pas à l'école, elle le passait à travailler jusqu'à ce qu'il lui reste à peine la force de mâcher sa foutue gomme. Et quand ça arrivait, sa mère la réprimandait en lui disant qu'elle ne se donnait pas assez. Ça c'était avant la chocolaterie. D'ailleurs, l'accident de la myrtille était en partie la faute de sa mère, car c'est elle qui l'avait poussée à tester le chewing-gum maudit. De retour au pays, c'était les moqueries, les humiliations, les jets de pierres, qui constituaient sa vie. Jusqu'à ce qu'elle soit isolée chez elle, sans quasiment aucun contact humain. Sauf sa mère, mais Violet sentait qu'elle avait honte. Honte de sa propre fille. Après, c'était DeviantArt. Sa vie avait complètement changé. Sa mère l'acceptait à contrecoeur, mais elle s'en foutait: elle était redevenue heureuse. Pourtant, ce n'était pas une vie de rêve, loin de là: les répétitions acharnées, les horaires de malade à respecter, la peur au ventre en arrivant sur scène… et son imprésario, un Français névropathe parfumé au Super 98 nommé Renaud Roddecker, ancien motard professionnel, qui avait le genou droit paralysé suite à un accident grave sur le circuit du Tourist Trophy. Roddecker avait ses exigences et n'était pas facile à vivre, surtout quand il traversait une de ses crises dignes de Phil Spector: une fois, il était resté enfermé dans son bureau pendant trois jours, avec un fusil à pompe et suffisamment de poudre pour racheter la Floride, parce qu'il était persuadé que « les Algériens allaient débarquer ». Il avait fallu sept négociateurs différents ( dont six sont à l'asile aujourd'hui ) pour le ramener à l'état normal. Mais Violet avait un profond respect pour lui pour deux raisons: il était capable de jouer Sultans of Swing en mangeant une pomme, et surtout, il avait un cœur d'or: c'est lui qui l'avait acceptée dans le groupe, et c'est toujours à lui qu'elle venait demander conseil en cas de passage à vide. Non, n'imaginez aucune ambiguïté: Violet n'avait que douze ans, et Renaud approchait la cinquantaine. C'était plus un grand frère pour elle. Ou le père qu'elle n'a jamais connu…

Alors qu'elle se perdait dans ses pensées, elle commença à bouger paresseusement les bras et les jambes, pour dessiner un ange de neige. Mike arriva et s'allongea à ses côtés.

"A quoi tu penses ?" Demanda-t-il.

"Je repensais à ma vie. À tout ce qui s'est passé depuis…"

"Oui, je vois de quoi tu veux parler."

"Je me disais aussi…"

"Quoi ?"

"Je repensais à ce que tu nous avais dit. Si Wonka était réellement diabolique. Plus j'y pense, plus je me dis que…"

"Il n'est pas si terrible que ça."

"D'un point de vue personnel, je lui en veux énormément. Mais… c'était aussi de ma faute, d'un certain côté. Mais s'il a vraiment tué des enfants…"

"C'était peut-être aussi de leur faute. Ce qu'il a fait n'était peut-être pas vraiment intentionnel, mais il y a un autre élément, auquel j'ai repensé pendant la nuit…"

"Lequel ?"

"Quand Veruca est tombée dans le vide-ordures, Wonka a passé un certain temps à chercher la clé pour ouvrir une barrière d'un mètre de haut. Et comme par hasard, il a trouvé la clé pile au moment où elle est tombée. Et puis il y a Augustus: quand le tuyau s'est approché, Wonka avait l'air ravi."

"Tu crois que…"

"Il est potentiellement dangereux, mais ce n'est pas réellement un criminel. Je crois qu'il cherche à… punir. Je crois que c'est le mot. Il veut punir les méchants enfants, mais il se fiche pas mal des conséquences que ses punitions peuvent avoir. Un peu comme dans ce film policier…"

"Saw ?"

"Ouais, c'est ça. Pas d'intention réelle de tuer, mais…"

"Mais si l'enfant meurt, tant pis ?"

Exactement. C'est pour ça qu'il faut l'arrêter. C'est un irresponsable à tendances sadiques, et d'autres enfants n'auront peut-être pas autant de chance que nous."

"Et si ce Nikita veut le tuer ?"

"Nous ne devons pas laisser faire ça. Ce serait se mettre à son niveau. Non, on serait pires que lui, car on le ferait froidement, avec l'intention. Et je refuse d'avoir ça sur la conscience."

"Et il faut aussi penser à Charlie. Il nous haïrait si on tuait son mentor."

"Je pense qu'il nous haïra déjà pour ce qu'on va faire. Du moins le temps qu'il comprenne."

Ils restèrent un moment à contempler le ciel blanc, sans rien dire. C'était toujours déprimant de parler de Wonka. Violet changea de sujet:

"Dis, Mike: c'est comment d'être un Agent ?"

"C'est surprenant. Au début, c'était très dur, parce que j'avais entraînement physique, et pour proportionner la musculature à la taille… mais ils me voulaient absolument, pour mon cerveau. C'est après que j'ai appris des trucs… pas croyables."

"Comme quoi ?"

"Je peux pas le dire."

"Oh, allez !"

"D'accord, mais si tu le divulgues, je vais devoir te tuer."

"Promis !"

"OK. Un exemple: t'as entendu parler du scandale du Watergate ?"

"Ouais. On a vu ça en Histoire cette année."

"Et bien Nixon est innocent. Tout a été préparé par la DGSE dans le cadre d'accords confidentiels d'entraide politique franco-américaine. Ils nous devaient ça parce que sans notre intervention secrète, Mai 68 à Paris aurait tourné en révolution façon Russie 1917."

La jeune fille était impressionnée, mais avait du mal à gober un truc aussi gros. Elle demanda:

"Et tu vas me dire que l'assassinat de Kennedy est un coup des Cubains ?"

"Non, c'est les extraterrestres qui étaient derrière tout ça. Ça a été prouvé."

"Les extraterrestres ? Et puis quoi encore ?"

"OK, Miss je-sais-tout, dans ce cas explique-moi l'incident de Roswell ? Ou le mythe de la Zone 51 ?"

Là, elle ne savait plus quoi dire. Ce qu'il disait était tellement énorme, mais dit de la manière la plus sérieuse du monde, qu'elle ne savait même pas s'il fallait le croire ou pas. Elle décida donc de changer de sujet et de passer à la vraie question:

"Euh… dis-moi… tu travailles chez toi ?"

"Chez moi, au bureau à Fort Meade, ou sur le terrain, c'est-à-dire n'importe où sur la planète. Tout dépend du type de mission."

"En rentrant, on part en tournée dans tous les Etats Unis. Je me disais que si on se retrouvait par hasard dans la même ville, on pourrait sortir."

"Sortir ?"

"Ouais, un cinéma, ou un resto, un truc sympa, quoi. J'ai pas beaucoup l'occasion de sortir, tu sais. Même si je suis célèbre, il y a peu de garçons qui sortiraient avec une fille à la peau bleue."

Mike n'en croyait pas ses oreilles.

"Tu… tu veux vraiment qu'on sorte ensemble ?"

"Je vais te dire", répondit-elle en rougissant ( ça donnait un pourpre du plus bel effet ), "je t'aime bien. La première fois que je t'ai vu, je me suis dit… que tu me ressemblais d'une certaine manière. Au début, je te prenais pour une sorte de rival, mais quand on a regardé la piscine à GobStoppers, j'ai eu… comme un déclic.Je me suis soudain sentie bien en ta présence.J'ai pas eu le temps de te parler plus, malheureusement. Et puis, hier soir, quand tu es venu… quand tu m'as rassurée de mon cauchemar, j'ai trouvé ça tellement gentil, tellement… ma mère n'aurait jamais fait ça. Elle se serait énervée en disant que les cauchemars sont des trucs de bébé, de loser. Tu es le premier garçon qui prennes le temps de me comprendre. Je voulais que tu le saches."

Veruca les interrompit:

"Hé, qu'est-ce que vous faites ? On a bientôt fini le bonhomme !"

Violet et Mike échangèrent un petit rire complice.

"On va les aider ?"

"Ouais."

Finalement, vers sept heures, le 4x4 quitta la propriété et se dirigea vers la ville. Une demi-heure plus tard, les enfants étaient devant le restaurant, un trois étoiles.

"Venez nous chercher dans environ trois heures", dit Veruca au chauffeur. "Si ça finit plus tôt, je vous appellerai."

La voiture s'éloigna et ils entrèrent dans l'établissement. Une hôtesse en tailleur Chanel et sourire Colgate vint à leur rencontre.

"Puis-je vous aider, jeunes gens ?"

Veruca s'avança.

"Nous sommes attendus par Mr Dragunov."

"Certainement. Il a réservé un salon privé au premier étage, suivez-moi. Puis-je prendre vos manteaux ?"

La femme les conduisit jusqu'au salon et s'éclipsa. Ils restèrent devant l'entrée, n'osant pas trop approcher. Ils avaient exactement le même regard que quand ils étaient dans la cour de la chocolaterie. Et inconsciemment, ils s'étaient mis dans le même ordre: de gauche à droite, il y avait Violet, Augustus, Mike, et Veruca.

Devant eux, le salon aux tons rouges était assez vaste, avec une cheminée allumée au fond. Au milieu se dressait une table ronde avec cinq couverts, où les attendait un apéritif. Devant la cheminée, un grand personnage dans un long manteau noir et chaussé de lourdes bottes de cavalier façon mercenaire du dix-huitième siècle, leur tournait le dos.

"Approchez", dit-il de sa voix profonde dotée d'un accent à couper au couteau.

Ils s'approchèrent lentement, comme dans la cour de la fabrique. L'homme se retourna.

"Bienvenue, mes amis."

Violet le détailla, et lui dit exactement sur le même ton qu'à Willy Wonka:

"Vous êtes qui, vous ?"

"Sympa, le casque" répondit-il.

Il lui fallut un petit moment pour comprendre: sa coupe de cheveux, identique à celle qu'elle portait dans la chocolaterie ( à part la couleur ) donnait toujours l'impression qu'elle portait un casque sur la tête. L'homme sortit un paquet de Freedents et le lui tendit:

"Chewing-gum ?" demanda-t-il.

Elle ne mâchait plus depuis deux ans, et il devait le savoir. C'est juste qu'elle lui avait mal parlé, et maintenant il se défoulait sur elle.

"Je touche plus à ça", répondit-elle.

"Bien sûr. Si je comprends bien, c'est le pétard, maintenant ?"

Elle trouva cette remarque particulièrement blessante. Il y avait effectivement eu un scandale qu'elle aurait préféré oublier, quand Roddecker lui avait fait essayer ce qu'il appelait dans sa langue de « l'herbe de Provence ». Résultat, on l'avait retrouvée à trois heures du matin dans la rue, accrochée à un lampadaire et refusant catégoriquement de descendre. Elle décida de hausser la voix et de le remettre à sa place:

"Ecoutez-moi, le Russcoff: Primo, j'ai essayé qu'une fois. Deuzio, on peut pas être dans un groupe de rock sans y toucher au moins une fois. Troizio, vous n'êtes pas ma mère alors épargnez-moi vos commentaires !"

Les autres enfants étaient impressionnés. Ça c'était envoyé ! L'homme se contenta de sourire et d'ajouter:

"Ne vous vexez pas pour si peu. Je sais ce que c'est que d'être dans le monde du show-biz, j'y ai été moi aussi. Quant à votre mère, je crois qu'elle fermera les yeux tant que vous aurez du succès."

Cette fois, c'en était trop: Violet lui sauta dessus, voulant lui envoyer un coup de pied sauté. Il l'évita sans peine. La fillette chercha à le frapper avec ses meilleures techniques, coups de pieds retournés, circulaires, frontaux, en marteau, mais il esquivait tout sans se donner beaucoup de mal. Quand il en eut assez, il lui coinça le pieds sous son bras, l'agrippa par la cuisse, la fit tourner et la repoussa vers les autres.

Mike fut le deuxième à bondir. Il tenta des combinaisons de poings apprises à l'entraînement spécial. Après plusieurs blocages, l'homme lui attrapa le poignet, le tira vers lui, et le repoussa.

Augustus arriva ensuite, avec une tentative de plaquage. L'homme fit un pas de côté, évita le catcheur en le frôlant, comme un toréador, l'attrapa par le col,et le repoussa.

Veruca n'était pas une combattante: elle ne pouvait rien faire. Les trois enfants se relevèrent et constatèrent que seule leur fierté était blessée.

"Bien", dit l'homme, "vous venez de constater une chose: la façon dont vous avez bondi pour vous entraider prouve que vous avez le potentiel pour travailler en équipe. Je n'ai absolument rien contre aucun de vous. Je voulais juste vous tester. Je vous prie de m'en excuser. Et pour répondre à votre question, Violet, je suis Nikita Leonovitch Dragunov. Mais on peut se tutoyer."

Tout le monde s'assit autour de la table et Nikita servit à boire.

"Vous devez vous demander pourquoi je vous ai réunis. Bien sûr, il y a le fait que vous soyez concernés, car vous avez tous ici été victimes du chocolatier. Mais il y a une autre raison. Savez-vous laquelle ?"

Tous se regardèrent quelques secondes et firent non de la tête. Tous sauf Mike qui se contenta de dire:

"Cette autre raison, une raison simple et évidente qui fait que vous n'avez pas attaqué l'usine à vous seul. Je l'ai justement évoquée hier."

Le Russe lui adressa un sourire satisfait.

"Je reconnais bien là l'esprit de grand stratège que l'on ne rencontre que dans les Agences. Tovarich, je vous salue !"

Il accompagna sa dernière phrase d'un mouvement de son verre. Mike le remercia, avec un air amusé. Nikita est un agent du KGB ? Drôle de coïncidence. D'un côté, ça expliquerait sa « disparition » de quatre ans: les Agences aimaient effacer leurs hommes des bases de données, par sécurité. Alors quoi, tout ça n'était qu'une affaire d'espionnage ? Non, il était sincère. Mike pouvait le reconnaître.

"Mais c'est quoi, cette raison ?" demanda Veruca qui était incapable de supporter le mystère.

"Vous êtes une équipe", dit Nikita. "Une équipe au grand complet. Augustus, ta force hors du commun sera sans doute nécessaire pour forcer le passage. Violet, ta grande souplesse te permettra de t'infiltrer dans les lieux les plus inaccessibles de la fabrique. Mike, ton énorme cerveau et ton expérience de hacker professionnel seront indispensables pour déjouer les nombreux pièges."

"Et moi", dit Veruca d'un ton franchement déçu, "je n'ai rien."

"Toi, Veruca, tu es sûrement la plus surprenante."

"Comment ça ?"

"Il y a deux ans, tu n'étais qu'une sale gosse égoïste qui se foutait pas mal de son prochain. Aujourd'hui, tu es différente: tu as fait la paix avec Violet. Tu as rassemblé tes camarades et les as mis dans l'idée d'un but commun. Tu es peut-être la plus indispensable, car consciemment ou non, c'est toi qui as formé l'équipe et qui vous a tous préparés. Vous êtes tous précieux, et votre plan ne fonctionnera jamais si vous vous trouviez amputés d'un de vos membres. Souvenez-vous en."

Il y eut une pause durant laquelle ils burent leur verre en silence, n'osant aborder le prochain sujet. Ce fut Violet qui se lança:

"Tes quatre camarades sont-ils vraiment morts, Nikita ?"

"Oui. Un garçon est tombé dans une cuve et a été décapité par les pales du mélangeur. Un autre a fait une chute libre de cent cinquante mètres dans le conduit de l'ascenseur. Quant aux deux fillettes qui nous accompagnaient, l'une a été dévorée vivante par une plante carnivore de la Salle en Chocolat, l'autre a été grillée par un laser dit expérimental."

Il avait énoncé cette liste d'horreurs d'un ton neutre. Pas surprenant: quand on vit une situation pareille, on n'en ressent pas l'horreur, car mentalement, on enferme ses émotions derrière un mur de cynisme. Mais les enfants n'y étaient pas préparés: Violet cacha son visage dans les bras de Mike, qui se donnait beaucoup de mal pour se montrer rassurant; Augustus manqua de peu de rendre ce qu'il avait bu; Veruca se contenta de rester fixe, mais sa peau pâle devint tout à fait blanche.

"Et fous ?" Demanda Augustus. "Fous n'afez pas l'air d'afoir souffert."

"Détrompez-vous, jeune homme. Détrompez-vous."

Le jeune homme se leva et se dirigea vers la cheminée, leur tournant le dos.

"Moi aussi, j'ai eu ma dose. Le reste n'a été que de la chance."

Puis il retira son manteau. Dessous, il portait une redingote noire très serrée qui descendait aux tibias, avec une large ceinture. La redingote avait un trou dans le dos pour laisser sortir…

Elle était repliée au maximum, mais on devinait sa grande taille car elle prenait naissance entre ses omoplates et se terminait en pointe au niveau de ses tibias. Elle était de couleur brun très foncé. Les enfants la regardèrent avec stupeur, comme hypnotisés. Ils en avaient vu, des choses, dans la chocolaterie, mais ils n'auraient jamais cru ça possible.

Nikita leur fit face et la déploya, leur arrachant un cri terrifié. Les plis indiquaient qu'elle n'était que partiellement déployée. Huit mètres d'envergure, et elle n'était que partiellement déployée. C'était comme si Batman rencontrait le Comte Dracula. C'était encore plus fou que dans le plus dingue des films de Tim Burton.

"A cause d'une mauvaise recette", expliqua le Russe, "je suis affublé depuis quatre ans de ces ailes de chauve-souris, dont l'envergure totale atteint les vingt-quatre mètres. Essayez donc de vivre normalement avec ça."

Il se rapprocha de la table et replia cette vision cauchemardesque. Il dit:

"Je suppose que vous comprenez maintenant pourquoi je tiens tant à me venger."

"Même zi il faut pour zela le tuer ?" Demanda Augustus.

"C'est nécessaire, en effet."

"Nous ne le voulons pas", dit Mike sèchement. "Il n'est pas question de le tuer, ni lui ni qui que ce soit."

"Je me doutais que vous auriez des principes moraux. Bien. Vous croyez vraiment que le livrer à la police sera suffisant ?"

"Nous avons foi en une justice qui n'a pas besoin du meurtre pour se faire entendre", dit Veruca. "Depuis toute petite, on m'a appris qu'appliquer une vengeance personnelle, ce n'est pas de la justice, ce n'est qu'une surenchère de violence. Et nous le refusons."

"Belle éducation. On croirait entendre votre père. Bien. Dans ce cas, je vous propose un marché: je vous laisserai le soin de l'arrêter, je vais seulement vous guider. Mais si vous échouez, c'est moi qui vais m'en occuper. À ma manière. Entendu ?"

Ils acquiescèrent gravement.

"Bien. Et si nous passions à table ?"

Le dîner s'était déroulé plutôt bien dans l'ensemble. Ils mirent au point leur plan d'attaque et furent heureux de changer de sujet. À mesure qu'ils mangeaient et parlaient, les images d'horreur qui les hantaient s'estompèrent peu à peu. Ils parlaient de leur nouvel ami, de sa vie avant la vous-savez-quoi, et lui racontaient leurs vies à eux. La jeunesse de Nikita dans la Russied'après GuerreFroidefascinait Mike au plus haut point. À tel point que les autres se dirent qu'il prenait son métier un peu trop à cœur. Puis, lorsque l'on parla de Violet et de son groupe, le jeune Russe se lança dans une grande théorie fumeuse sur l'influence des riffs de Black Sabbath et du mouvement punk sur DeviantArt, qui restait tout de même dans la grande tradition du hardrock, notamment la lignée KISS et Van Halen. Il parlait de choses et d'autres et semblait à l'aise dans tous les domaines. Il ne faisait pas du tout ses seize ans, en fait. Il avait les connaissances d'un type beaucoup, beaucoup plus âgé. Et comme par hasard, il avait été dans le show-biz et avait laissé entendre que c'était aussi un Agent. Il s'était même essayé au catch, avait-il dit. En gros, il faisait à lui seul ce que les enfants faisaient à eux quatre. Ça faisait beaucoup de coïncidences. Beaucoup trop.

Bien plus tard cette nuit-là, après la soirée, ils dormirent tous paisiblement, la conversation ayant réussi à chasser les cauchemars. Mais une partie de leur esprit restait en état d'anxiété, car Nikita les attendait dans un petit appartement dans le village où se trouvait la chocolaterie. Le lendemain soir.

Justice sera faite cette nuit-là.

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L'heure des décisions ! Les enfants vont devoir se lancer dans une course contre Nikita pour sauver le chocolatier ! Bon, désolé si la conclusion du chapitre fait un peu DareDevil, mais je l'aime bien.

Nikita... bizarre ce garçon, hein ? Il a l'air de savoir beaucoup trop de choses pour être innocent. Pour le créer, je me suis basé sur Batman et sur le Cavalier de Sleepy Hollow ( je suis fan hardcore de Tim Burton ).

Bon, dans le prochain chapitre commence l'assaut sur la chocolaterie. Willy Wonka va-t-il leur survivre ? Faites vos paris !