Paprika Star : Mdr, j'adore ton pseudo (sisisi je t'assure) ! Merci beaucoup pour ta review, ça me fait énormément plaisir :D Et la suite, la voilà (non mais je vous ponds un chapitre en un temps record quand j'ai le temps, moi !) ;)
Chapitre 6 : Le lien
Harry avait fait mettre le manoir sous surveillance de l'Ordre du Phénix. En effet, l'endroit étant impénétrable à moins de transplaner près de la demeure – et dans ce cas, les personnes chargées de la protection le verraient – il était inutile de déplacer Clémence et Drago. Le manoir était très probablement l'endroit le plus sûr qu'on pouvait leur trouver.
Cela faisait un bon moment maintenant que les membres de l'Ordre surveillaient le manoir Malefoy. Clémence savait que c'était pour le bien de Drago, et probablement pour le sien aussi, mais elle n'aimait pas ça. En temps normal, en voyant quelqu'un traîner sur le terrain de son domicile, l'instinct d'Auror de la jeune femme prenait le dessus. D'ailleurs, plusieurs personnes affectées à la surveillance du manoir, notamment Tonks (qui avait la désagréable habitude de changer régulièrement d'apparence), s'étaient déjà retrouvés retenus par un sortilège, le temps que l'Animagus réalise qu'il était désormais normal de voir des gens se promener dans sa cour.
Clémence sortit de sa salle de bain, les cheveux encore humides, portant une tunique et un pantalon noirs. (NdA : Pour ceux qui ne voient pas bien ce que je veux dire, sait-on jamais après tout, c'est quelque chose comme ceci, très exactement http/ Elle descendit l'escalier avec lenteur et alla dans la cuisine. Depuis quelques semaines, ses goûts culinaires avaient tellement changé et elle était devenue si capricieuse que Pigmy n'arrivait pas à la satisfaire sur ce point. Elle avait donc décidé qu'on n'était jamais mieux servi que par soi-même et de se faire elle-même à manger.
Clémence était en train de se demander ce qu'elle allait manger lorsqu'elle sentit des bras entourer amoureusement sa taille, encerclant tendrement son ventre arrondi. Elle sourit sereinement et se retourna lentement vers lui, faisant passer ses bras derrière la nuque de son mari. Avec douceur, il déposa un baiser sur son front. Elle fronça les sourcils en voyant les cernes sous ses yeux.
- Tu es fatigué ?
- Juste un peu…
Elle le sentit s'alourdir dans ses bras.
- Drago, arrête de faire le pitre, dit-elle en riant, croyant qu'il plaisantait. T'es trop lourd, j'arrive pas à te porter…
Il ne répondit pas, ce qui inquiéta la jeune femme.
- Drago ?
Elle n'arriva pas à le retenir plus longtemps et il tomba sur le sol, l'entraînant dans sa chute. L'Animagus tomba à genoux, près de son époux inerte.
- Drago ? Drago, tu m'entends ? Drago !
Alarmée, Clémence ouvrit la fenêtre la plus près d'un mouvement de baguette et se transforma avant de se mettre à courir sous sa forme animale. Le tamia rayé traversa la cour enneigée en un temps record. Elle grimpa rapidement sur l'homme qui lui tournait le dos. Harry, sans aucun doute.
- WAAAHH ! cria-t-il en sentant le rongeur grimper à toute vitesse sur lui.
Il tourna la tête vers le tamia rayé, qui avait terminé son escalade en finissant sur son épaule droite.
- Austen ?
L'Animagus hocha frénétiquement sa petite tête de rongeur avant de sauter sur le sol.
- Il y a un problème ?
À nouveau, elle hocha vigoureusement la tête.
- Montre-moi.
Clémence, toujours sous sa forme animale, courut jusqu'à la maison, y pénétrant comme elle en était sortie. Lorsqu'elle arriva près de son mari, aussi inconscient qu'elle l'avait laissé, il y eut un discret « pop » et elle reprit sa forme humaine. D'un pas vif, Harry arriva près de Malefoy et vérifia ses signes vitaux.
- Respiration faible, pouls de plus en plus lent… il lui faut un médicomage, et vite.
- On ne peut pas l'envoyer à St-Mangouste ! s'écria Clémence.
- Spero patronum !
De la baguette du jeune homme aux yeux d'émeraude jaillit l'habituel cerf argenté, qui tourna lentement la tête vers celui qui l'avait invoqué.
- Dis à Ginny de venir immédiatement ici, ordonna Harry à son Patronus.
L'animal argenté s'élança au galop et ne tarda pas à disparaître au loin. (NdA : Non, je n'invente pas, les membres de l'Ordre du Phénix utilisent leurs Patronus pour communiquer, c'est sur le site officiel de JKR ;) )
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Harry avec douceur.
- Je ne comprends pas, répondit Clémence en secouant la tête. Il n'a rien fait de spécial, ni moi. Je lui ai juste demandé comment il allait, il m'a dit qu'il était fatigué et il s'est effondré. Au début, je croyais qu'il plaisantait, mais…
Le reste de la phrase mourut dans sa gorge lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir et des pas se diriger vers eux.
- Oh, bon sang, dit la femme rousse en se penchant vers Drago.
À son tour, elle vérifia les signes vitaux du jeune homme.
- Il faut que je l'emmène à la maison. Là, j'ai peut-être de quoi le soigner, ou du moins, je peux le stabiliser. Ici…
- Je t'aide, dit Harry en faisant léviter l'ancien Mangemort d'un léger mouvement de baguette.
Il parvint à le faire sortir, Clémence et Ginny sur les talons. Soutenant Drago tant bien que mal, Harry transplana, aussitôt imité par sa femme et Clémence.
- Emmène-le dans la chambre d'amis, ordonna immédiatement Ginny, prenant le contrôle des opérations. Il est glacé, donne-lui des couvertures et réchauffe la pièce.
Après tout, c'était elle, la médicomage. La jeune femme monta l'escalier à la suite du Survivant. Comme une automate, l'Animagus les suivit. Elle se tint dans l'embrassure de la porte et vit Harry allonger son mari dans le lit avant de le recouvrir d'épaisses couvertures. Cependant, en voyant Ginny entrer avec une fiole d'une potion argentée dans les mains, elle retrouva son instinct analytique. Elle voulait comprendre ce que la médicomage faisait, et pourquoi elle le faisait.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle en désignant la fiole.
- Un mélange de ma composition.
- Et qu'est-ce que c'est ?
- De l'eau, des larmes de phénix et de la poudre de corne de licorne, répondit Ginny en s'asseyant sur le lit.
- Ça va marcher pour ce qu'il a ?
- Ça marche pour beaucoup de choses, dit la jeune femme rousse. Soulève-le un peu, chéri, ajouta-t-elle à l'adresse d'Harry, qui obéit immédiatement.
- Mais pour ce qu'il a ? s'inquiéta la femme enceinte.
Ginny soupira légèrement en levant ses yeux bleus vers l'Animagus, une expression de gravité inhabituelle sur son visage constellé de taches de rousseur.
- Je ne sais pas ce qu'il a, admit-elle avant de verser une petite quantité de la potion dans la gorge du jeune homme. Ce que je sais, c'est que ça (elle brandit la fiole) ne peut absolument pas lui nuire.
- Papaaaaaaaaa ! cria une voix d'enfant.
Il y eut des petits pas de course, et Clémence sentit quelqu'un de très petite taille lui passer près de la jambe. Elle baissa les yeux pour voir une petite fille d'environ trois ans. Il lui fallut bien l'admettre : cette enfant était la plus adorable qu'elle ait jamais vue. Elle trottinait vers son père, ses magnifiques yeux d'un bleu incroyablement frappant, presque cyan, exprimant sa fureur, ses cheveux noirs et lisses noués en deux couettes qui la rendaient encore plus mignonne.
- James a tiré mes s'feuuuuux ! dit-elle en mettant son pouce dans sa bouche.
- C'est vrai ? demanda Harry en prenant sa fille dans ses bras.
- Pas vraiiiiiiii ! répliqua l'intéressé, qui venait également d'entrer dans la chambre.
Contrairement à sa sœur, qui avait les cheveux de son père et les yeux de sa mère, le garçonnet avait les yeux d'émeraude de son père et les cheveux de feu de sa mère. Clémence estima qu'il devait avoir à peu près cinq ans. Elle esquissa un léger sourire en voyant la petite fille lui répliquer que oui et s'accrocher au cou de l'Auror. Indéniablement, c'était une fille à papa. Apparemment, Harry était rodé aux câlineries de sa fille et n'était pas aussi facile à acheter.
- James, tu veux bien arrêter de tirer les cheveux de ta sœur ? demanda-t-il en tendant de la déposer sur le sol, mais elle se pendait à son cou avec une force surprenante.
- J'lui tire pas les cheveux !
- Siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
- Et bien, continue à ne pas le faire, répondit Harry.
- Il fait d'la magie ! renchérit la petite fille. Et on a pas l'droit, enfin ch'crois !
- CAFTEUSE !
- James, ne traite pas Jade de cafteuse, ne lui tire pas les cheveux, ne fais pas de magie et sortez de cette chambre, j'ai un patient ! intervint Ginny.
Jade tourna ses yeux vers Drago et l'observa, fascinée.
- Il a bobo, le monsieur ?
- Oui, répondit Ginny.
Avec lenteur, l'enfant tourna la tête vers Clémence.
- Faut pas s'inquiéter. Maman soigne touuuus les bobos.
Jade eut un sourire très fier dans les bras de son père, qui l'emmena hors de la pièce, prenant son fils par la main au passage. Clémence demeura dans la chambre où reposait Drago, même lorsque Ginny sortit. Quelque chose la frappa soudain. Pourquoi est-ce que la fille d'Harry lui avait dit ça à elle ? C'était comme si elle avait senti que… « Qu'importe », se dit Clémence en prenant la main froide de Drago dans les siennes.
Qu'est-ce qui se passait ? Ginny ne savait même pas ce qu'il avait. L'Auror était sûre que c'était en lien avec les Mangemorts. Ils avaient dû trouver moyen de l'attaquer. Dans ce cas, ça devait être de la magie noire, mais pourquoi diable la médicomage ne pouvait même pas voir l'origine de son état ? Peut-être qu'elle pourrait tenter l'enchantement. Peut-être que la réponse était dans l'esprit de Drago ? C'était peu probable, mais que risquait-elle à essayer ?
Elle s'assit près de son mari et prit ses mains dans les siennes avant de commencer à murmurer la formule. Comme la dernière fois, la jeune femme ne se rendit même pas compte qu'elle basculait sur le lit. La sorcière se sentit arrachée à son esprit et plongée dans un milieu inconnu.
Cette fois, elle n'était pas entourée de ténèbres, mais de brouillard. C'était du moins l'impression que le flou des pensées lui donnait. Elle se concentra pour les percevoir le mieux possible.
« Traître », sifflait une voix.
« Traître », répétaient d'autres voix, en écho à la première.
« … laissés tomber pour cette s… pe d'Auror »
À nouveau, d'autres voix répétèrent la phrase, dont Clémence ne comprenait distinctement que quelques mots. Les paroles lui provenaient très indistinctement, tantôt basses, tantôt fortes, mais toujours sur le même ton sifflant et menaçant Clémence se sentait faiblir. Non. C'était Drago qui faiblissait, et c'était cette faiblesse grandissante qu'elle ressentait. Soudain, sans qu'elle puisse comprendre pourquoi, l'endroit où elle se trouvait fut submergé de souvenirs.
« Je t'aime, Drago »
« Comment as-tu osé lui répondre que tu l'aimais aussi ? » siffla la voix désormais très claire, imitée par toutes les autres.
« Tu es un… Mangemort ? »
« Comment as-tu pu laisser cette garce en vie après qu'elle ait découvert ton secret ? »
« Comment… laisser… garce… vie… secret… » répétèrent les autres voix sans rythme précis.
« Drago Malefoy, acceptez-vous de prendre pour épouse Clémence Austen ici présente, de l'aimer, de la chérir, pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort vous sépare ? »
« Oui »
« FOUTAISES ! » hurla la voix, et le chœur mystérieux lui fit écho.
« Tu aurais dû la tuer ! »
« Tuer… tuer… »
« Jusqu'à ce que la mort vous sépare… »
« Il ne croyait pas si bien dire… »
« La mort vous séparera bientôt… »
« Bientôt… bientôt… »
Les voix s'éteignirent lentement…
Ginny et Harry avaient fini par remonter dans la chambre, accompagnés par Hermione, que Ginny avait faite venir en espérant qu'elle pourrait l'aider. Les mains des époux étaient liées par un filet de lumière violette qui brillait doucement dans la semie obscurité de la pièce.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? s'exclama Harry.
- Enchantement d'Échange, répondit immédiatement Hermione. Non, ne les touche pas ! dit-elle en voyant Harry s'avancer vers eux.
- C'est dangereux ?
- L'enchantement ? Pas du tout. De les toucher ? Surtout pour tes doigts, tu vas te brûler.
- En quoi ça consiste ?
Hermione lui expliqua brièvement le fonctionnement de l'enchantement.
- C'est inoffensif. Ça ne peut pas leur faire de mal, en théorie. Mais je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça.
- « En théorie » ? demanda Harry.
- On ne sait pas dans quel état est Malefoy, expliqua la psychomage. On ne sait donc pas dans quel état est son monde intérieur. Peut-être en très mauvais état. Elle s'y est plongée et c'est potentiellement dangereux. J'aurais cependant tendance à dire que c'est bénéfique pour Malefoy. Il doit se régénérer en elle.
- Alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda Ginny.
- Je ne sais pas, dit Hermione. L'enchantement s'arrête de lui-même lorsque celui qui n'a pas dit la formule, en l'occurrence Malefoy, a fini de se reposer dans le monde intérieur de l'autre, ou…
- Ou quoi ? demanda Ginny.
- Ou si la personne en laquelle elle se repose se vide complètement de son énergie intérieure. En théorie, ça n'arrive pas.
- Je déteste lorsque tu dis « en théorie », commenta l'Auror.
- Si Malefoy est vraiment faible…
- La respiration de Clémence faiblit, commenta Ginny d'un ton alarmé.
- J'en ai assez entendu, coupa Harry. Comment on arrête cet enchantement ?
- Il faut séparer leurs mains.
« Mourir… »
« Bientôt… »
« Elle est là… »
« Elle est là… »
« Bientôt… »
« Mourir… »
« La tuer… »
Harry s'avança vers le lit d'un pas décidé. Il tendit une main pour encercler le poignet de Clémence et se brûla au contact de sa peau.
- Aïe !
- Je te l'avais dit, fit remarquer Hermione.
Marmonnant certains mots qu'il ne serait pas convenable de retranscrire ici, le Survivant attrapa les mains des époux et les sépara d'un geste brusque.
« Elle est là… »
« Tuer… »
« Elle… »
Brusquement, Clémence se sentit arrachée au monde intérieur de Drago et reprit contact avec la réalité, le souffle court, comme si elle revenait d'une longue apnée. En voyant Harry agiter les mains dans les airs en grimaçant, elle s'exclama :
- Bien fait ! Pourquoi tu as rompu l'enchantement ?
- Parce que ça aurait pu être dangereux pour toi !
- Foutaises ! éructa-t-elle alors que Ginny appliquait un baume sur les mains de l'ancien Gryffondor.
- Il dit vrai, dit la rouquine en lui jetant un regard noir. Tu faiblissais.
Les trois sorciers se gardèrent bien de lui dire que cet échange avait probablement amélioré l'état de Drago. Si elle l'apprenait, nul doute qu'elle allait recommencer. C'était bien le genre à se laisser mourir juste pour espérer que l'ancien Mangemort se sente mieux.
- Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? demanda Hermione avec douceur, même si elle se doutait bien de la réponse.
- Quelle question, répliqua Clémence en se levant. Je voulais essayer de l'aider. Trouver pourquoi il est dans cet état…
- Et ? l'encouragea la fille de Moldus.
L'Animagus leur raconta ce qu'elle avait entendu.
- C'était une voix de femme ou une voix d'homme ? s'enquit Harry.
- Une… une voix de femme, dit Clémence en fronçant les sourcils.
- T'as pas l'air sûr, remarqua Ginny.
- Si, si. C'était une voix de femme.
- Il paraît que c'est une femme qui a remplacé Voldemort à la tête des Mangemorts, commenta le Survivant.
- Et alors ? demanda Hermione.
- Vous pensez qu'elle aurait pu… attaquer Drago à distance comme ça ?
La question était venue de Ginny. Avec lenteur, Clémence remonta la manche de la chemise de son mari, révélant la Marque des Ténèbres. Harry ne réagit pas davantage qu'elle à cette vision, mais Ginny et Hermione grimacèrent légèrement et leurs regards se portèrent ailleurs.
- Il est communément admis que c'est un lien entre les Mangemorts et leur maître, non ? dit Clémence en regardant le tatouage, qui n'avait rien d'anormal.
- Hum-hum, se contenta de dire Harry, se demandant bien où elle voulait en venir.
Du bout des doigts, elle caressa la Marque, et retira immédiatement ses doigts.
- Elle est brûlante, remarqua-t-elle. Ce n'est pas normal.
- Leur maître les appelle sûrement, dit Hermione.
- Non. Lorsqu'il ou elle les appelle, ils ressentent une brûlure, vive et passagère.
- Peut-être qu'il ou elle insiste.
- Mais je ne devrais pas ressentir la chaleur aussi, insista l'Auror.
- Elle a raison, dit Harry.
Clémence n'arrivait pas à détacher son regard de la Marque des Ténèbres.
- Je suis sûre que c'est la cause de son état…
- On va faire des recherches, assura Harry. On trouvera quoi faire…
La jeune femme hocha lentement la tête. « Reste pour voir ta fille », murmura-t-elle mentalement en déposant un doux baiser sur son front.
Le mot de la fin : Ouaip… je viens de me rendre compte qu'il est horriblement court, mais comme il dit ce qu'il doit dire… bref ! Encore une fois, il y a le bouton reviews qui vous crie « cliquez sur moi, cliquez ! ». Si, si…
