On est gentil avec l'auteure qui profite de son congé maladie pour publier le chapitre… et qui s'excuse à genoux de la date à laquelle elle le fait…elle est vraiment beauccoup tres désolé ...

Précision : le chapitre commence à la fin du précédent( !) , donc Lily et James sont en bons termes bien qu'ils ne peuvent pas avoir la moindre pensée privée, ce qui les a rapprochés, et un peu dérangé.

Les dialogues soulignés sont les impronnoncés de James ou Lily lorsqu'on est dans leur POV

C'est un chapitre où les choses se mettent enfin concrètement en place. J'aurais pu l'appeler : « lorsqu'on perd le contrôle »

Place à l'histoire maintenant !


Rattrapages

Chapitre 4


James

La neige était tombée sur Poudlard. Le parc était recouvert d'un épais manteau blanc et la dernière sortie à Pré- Au- Lard de l'année était prévue trois jours plus tard.

Installés bien au chaud dans une salle de classe, les élèves de Pouffsouffle et Gryffondor s'endormaient en écoutant le professeur déblatéré une liste sans fin de sorts et contre- sorts, ainsi que leurs effets et leurs parades. Et lorsque ce même prof enchaîna sur les créatures magiques dangereuses d'une voix morne et aussi ennuyée que l'étaient ses élèves, plusieurs n'hésitèrent pas à déclarer forfait en déposant paresseusement leur tête sur leurs pupitres et à fermer les yeux, prêt à une bonne sieste de fin d'après-midi. Le prof ne fit pas un commentaire, et continua de parler d'un ton uniforme pour les quelques élèves encore conscients. Seule la pensée d'un bon souper et d'une nuit bien faite l'aidaient à se motiver.

Assis au fond de la classe aux cotés de Sirius, j'étouffai un bâillement. Je n'avais pas souvenir d'un cours aussi soporifique depuis que j'avais arrêté histoire de la magie. Et le prof de défense contre les forces du mal n'avait peut-être rien contre les dormeurs, mais il avait une ouïe exceptionnelle, j'avais déjà eu plusieurs fois l'occasion de m'apercevoir qu'il n'appréciait pas les bavards. La barbe.

« Lily » pensais-je

« Chut, j'écoute le cours ! » Me rabroua-t-elle.

Mais je savais que c'était faux. Depuis que j'avais découvert l'identité de ma p'tite voix, une semaine plus tôt, nos esprits étaient en permanence reliés. Ni moi, ni elle n'arrivions plus à stopper l'échange de pensées. Et en ce moment, je sentais poindre une atroce migraine : Lily ne cessait de réfléchir depuis des heures et des heures, sans arrêt, et à une vitesse folle. D'ailleurs, je n'avais pu capter que quelques petites choses par-ci, par-là tellement elle était rapide. Ma tête jouait la samba.

« Arrête de penser » la suppliai-je presque. Je n'en pouvais plus de sentir ces choses passer et fuir avant que j'ai réussi à les comprendre. Et en plus de me filer le mal de tête, ça me faisait me sentir particulièrement idiot.

Je n'arrivais même pas à la suivre tellement elle était rapide ! C'est pas rassurant sur l'état de ma santé mentale !

Peut-être que les quelques petites choses que j'avais compris étant en étroit lien avec les potions, je pouvais me targuer d'avoir une excuse…

« Rejoint moi à la tour d'astronomie à 16 h ; faut qu'on discute »

« Pourquoi pas maintenant ? »

« Parce que dans trois minutes, on va devoir se battre »

Je n'eus pas le temps de lui demander de quoi elle pouvait encore bien divaguer car le prof s'écria d'un coup, réveillant tout le monde :

« Et M. Potter et mlle Evans vont nous faire l'honneur d'une démonstration »

Glurps.

Je fis racler ma chaise sur le sol, le temps de demander à Sirius sur quoi portait le cours. Il n'en savait rien. Remus répondit d'un haussement d'épaule et Peter m'informa qu'on parlait des sorts. Sympa les gars, me voilà avancé !

Je me positionnais face à Lily qui semblait dérangée.

« Quoi ? »

« Comment je savais ça ? »

Je haussai les épaules, et me concentrais-je. Par Merlin, je ne pouvais pas attaquer Lily quand même ?

« Bien sûr que si ! »

« Arrête de m'espionner ! »

« Tu penses trop fort »

« HUM HUM » nous interrompit le prof, bien qu'il ne sache pas qu'il interrompait quelque chose.

« Très philosophique Potter »

Elle semblait attendre que je donne l'offensive. Bon, quand il faut y aller…

Expelliarmus ! M'écriais-je. Lily aussi.

Les deux éclairs de couleur sortirent respectivement de nos baguettes et explosèrent en un feu d'artifice d'étincelle au-dessus de la classe entière qui se mit à applaudir.

Je respirai calmement et criais-je une nouvelle fois le sortilège. Lily aussi.

Le spectacle recommença.

Certains commencèrent à huer et d'autres se levèrent pour applaudir plus. Je me tournai, et saluai tandis que Lily commençait à se mettre en colère.

« Potter, c'est pas le moment de faire le pitre ! »

Je lui souris et en excuse :

« Inpedimenta »

Les deux éclairs se rencontrèrent en même temps et à nouveau donnèrent lieu à un feu d'artifice miniature. Les autres criaient de plus en plus d'amusement, tout le monde était parfaitement réveillé à présent.

C'était certes une situation assez cocasse, mais tout même, comment pouvais-je mettre Lily au tapis alors qu'elle paraît chacun de mes sortilèges en le lançant exactement à la même microseconde que moi ? Je fis semblant de m'intéresser aux graffitis sur le tableau, puis, d'un coup, m'écriais-je un sortilège de désarmement… qui finit une fois encore en explosion d'étincelles.

Ok, pas de problème, Lily et moi sommes dans l'incapacité de nous affronter mutuellement, le prof devient de plus en plus rouge – je donne pas trois autres explosions avant la retenue – et certains élèves commencent à vraiment se poser des questions… Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, n'est-ce pas ?

« Expelliarmus » criais-je pour la quatrième fois.

Sauf que cette fois, je n'y avais pas réfléchis. Un peu comme lorsque vous êtes dans le feu de l'action, vous perdez pas votre temps à rechercher un sortilège au fond de votre mémoire, c'est instinctif. Chez moi, l'instinct avait un peu trop tendance à, rimer avec p'tite voix…pff

« Bonne déduction, Sherlock »

« Cher quoi ? Oh, et puis non, ne me le dis pas, je ne veux même pas savoir ce que c'est pour une insulte »

Le prof vint se placer entre nous et sourit d'un air entendu. Ça ne présageait rien de bon, et Lily semblait penser de même…

« Bon, je me demande combien de temps vous pourrez tenir comme ça, ce petit spectacle est très bien monté, je concède » il approuva d'un signe de tête et fit un geste de pure emphase avec la main « Il faut être très doué en sortilèges de défense pour arriver à un tel résultat. On dirait presque… du cirque ! Vous feriez un très bon numéro tous les deux. Comment les moldus appelent-ils ça déjà, des clous je crois bien. oui, vous feriez de très bon clous vousdeux.»

J'avais l'habitude des petits sarcasmes du prof,qui une fois sur deux ne voulaient rien dire, je ne m'en souciais plus, il s'en était donné à cœur joie depuis le début de l'année… Mais Lily ne semblait pas apprécier du tout être comparé à une vedette de cirque, elle qui faisait tout pour entretenir son image très studieuse.

« Calme toi, ça ne sert à rien de s'énerver »

« Tout ça, c'est ta faute encore »

« QUOI ? » D'accord, être le défouloir personnel de Lily était assez agréable il y a quelques temps, avant qu'elle n'en vienne aux attaques mentales pour ne citer que ça.

« Si tu n'avais pas renversé ce fichu chaudron, on n'en serait jamais arrivé là ! »

« Est-ce que tu pourrais, s'il te plaît, trouver autre chose que d'abattre cette carte à chaque fois ? » Demandais-je, très calme, alors que de l'intérieur je bouillonnais littéralement. Je ne sais pas si c'est de la voir s'en prendre à moi de cette façon qui m'énervait, ou bien le fait de savoir qu'elle n'ignorait pas – qu'elle ne puisse pas ignorer en fait- que j'étais très affecté de son accusation.

« Mr Potter, vous n'allez plus utiliser que des sortilèges impronnoncés, tandis que mlle Evans se contentera d'un bouclier, nous verrons comment vous vous en sortez, cette fois » demanda le prof.

Alors, parce qu'on est des élèves dociles, et un peu par manque de choix, nous nous mîmes en position, face à face, baguette brandie. Je ne sais pas lequel de nous deux appréhendait le plus – depuis quelques jours, nos émotions avaient fortement tendance à se mélanger. Ce que nous savions tous les deux, c'est que dans une bataille, on ne réfléchit pas à un sort, ou au cours qu'on a eu dessus. C'est les instincts qui commandent. Et en l'occurrence, nos instincts étaient tellement liés qu'ils ne formaient plus qu'un, ce qui explique cette symbiose de nos attaques.

Un

Ma baguette tremble légèrement, c'est con, il n'y a pas de raison d'avoir peur, c'est juste un exercice en classe

Deux

Je relève les yeux et rencontre le regard fixe de Lily, concentrée. Tout un flot d'émotions déferle en moi. Toutes ces émotions que j'empêchais d'exister sur sa propre demande venaient de se réveiller. Je la sens ébranlée, presque autant que moi …

Trois

C'est la mort, les gars.


Lily

« Lily… hey, Lily »

J'ouvre péniblement les yeux, la lumière est atroce. Qui est l'imbécile qui a ouvert les rideaux avant que je me lève ?

Je m'assieds, ma tête me fait un mal de chien, et ma vision est toute brouillée. C'est là que je m'aperçois que je ne suis plus dans mon lit, mais dans une salle de classe. Couchée par terre, devant tout le monde, inconsciente.

Il ne m'en faut pas plus pour me relever d'un bond et regarder autour moi. Le prof n'est plus là, il doit sûrement être parti chercher l'infirmière. Il y a un autre attroupement de l'autre côté de la classe. Je m'approche, ignorant la désapprobation de ma tête qui bourdonne atrocement, et aperçoit James, étendu par terre. Sirius essaye désespérément de le réveiller en injuriant ce, je cite, con de prof qui s'enfuie au moindre problème à la place d'envoyer un élève à l'infirmerie, et bla bla bla. Dès qu'il me voit, il me saute dessus et me secoue par les épaules :

« Qu'est-ce que tu lui as fait ? Qu'est-ce que c'était ça, c'était pas assez de l'avoir complètement miné l'autre fois, il était dans un état léthargique et dépressif, et tu dois lui sauter dessus avec ce mauvais sort ! Qu'est-ce que tu veux, Evans, sa mort ?»

Et il continue en me secouant de plus en plus, en criant de plus en plus fort, passant en revuel'état de mort vivant de son ami à celui de sa folie (Durant une petite période, James et moi ne savions plus très bien quand nous parlions haut ou pas, ce qui nous faisait parfois taxer d'entendre des voix).

Ça m'effraie un instant de voir Sirius, qui toujours souriant ou bien extrêmement froid et inexpressif, s'exciter de la sorte parce que James est allé saluer les termites. Je me dégage, un peu parce que je veux voir James, beaucoup parce que ma tête joue la turlutte.

Il est extrêmement blanc, un peu de salive mousse au bord des lèvres et ses lunettes sont de travers. Il a une mauvaise entaille qui lui barre la joue droite à partir du haut du sourcil.

Je me penche, j'ai l'impression d'être guidée par une force surnaturelle, et lui ouvre les paupières.

« James » j'ignore si je parle ou si je pense, mais ça n'a pas grande importance. Il faut juste qu'il se réveille, c'est le seul important. Mais ça ne marche pas, il reste endormi. Oui, on dirait qu'il dort. Une idée germe dans ma tête. Je fais apparaître un grand seau d'eau froide au-dessus de sa tête et … PLASHH

« Espèce de timbrée dégénérée, ça ne va pas la tête ? »

Au moins, il est réveillé.

« Bien sûr que je suis réveillé, t'a vu un peu la température de l'eau ? »

Il pourrait dire merci quand-même. Je lui ai évité une semaine d'infirmerie.

« Merci ? Tu veux que je te dise merci ? non mais je rêve ! »

Pas du tout

« C'est toi qui m'as attaqué »

Quoi ? j'ai rien fait moi, c'est lui!

« Evans, tu es devenue folle de dire ça ? c'était toi »

D'accord, d'abord, il essaye de me déstabiliser en m'envoyant comme une vague d'effusion de sentiments plus guimauves les uns que les autres, puis il m'éjecte au mur, et m'accuse, on aura tout vu !

« Si c'est pas toi, c'est qui ? »

J'aimerais beaucoup le savoir, ça.

« Euh… James, ça va ? » Demande Sirius. Sa colère semble être passée, il porte un masque assez étonnant, de l'inquiétude ainsi qu'un soupçon de surprise. Et puis, il me lane un regard de braise – il devaitt toujours être fâché – mais ça ne colla absolument pas avec son petit sourire en coin. J'ai toujours dit que ce garçon était spécial.

« Tu parle tout seul depuis que t'es réveillé… » continue-t-il devant l'étonnement de James,

Oh oh, voilà que ça recommence. J'en ai vraiment plus que marre de ces voix dans ma tête, j'ai l'impression de devenir folle !

« Tu penses que je me sens comment exactement ? »

« Tais-toi donc un peu »

A voir le regard des autres, c'est moi qui ai gaffé cette fois. Zut !

« Zut ? »

Je lui lance un regard d'avertissement. C'est trop dangereux d'avoir une conversation devant les autres alors qu'on confond pensées et voix. Ils ont déjà persuadés à demi de notre folie, rien ne sert de leur donner d'autres éléments.

« Vous devriez peut-être aller à l'infirmerie tous les deux. » Nous conseille Remus qui semble très inquiet lui aussi.

Silencieusement, nous sortons de la classe et rencontrons madame Pomfresh accourant, le prof sur les talons.

James et moi finissons à l'infirmerie pour une nuit en observation. Sirius, Remus et Chelsea lui ont raconté comment s'étaient passés nos réveils.. Et notre conversation.

Quelques heures plus tard, alors qu'il n'y avait plus un bruit dans l'infirmerie, je me tournais encore et encore dans mon lit en cherchant un sommeil introuvable. J'en étais à 508 hippogriffes lorsque :

« Psst, Lily ? » Siffle le crétin à côté de moi.

« Mmm… je dors »

« Pourquoi tu m'as balancé de l'eau ? »

« Pour te réveiller »

Je pense franchement qu'il s'est pris un coup sur la tête.

« Mais c'est pas dans tes habitudes. Moi, quand j'ai une petite revanche à prendre sur Sirius, quand il a tenté une nouvelle sorte de réveil matin par exemple, on sait pourquoi je le fais. Mais toi… »

« Mais moi ? » Je suis curieuse de savoir où il veut en venir. Enfin, à force de lire dans son esprit, j'en ai une vague idée, mais faudrait pas qu'elle s'avère exacte.

Il se lève et vient se placer juste à hauteur de mes yeux. On se fixe quelques instants, puis il murmure :

« C'est le genre d'initiatives que j'aurais, Lily, pas toi. Exactement comme en cours de métamorphose ce matin… bordel, j'ai pris plein de note et tu n'as pas arrêté de bavarder ! »

Il a presque crié ces derniers mots, son visage affiche un air effrayé, et j'ai bien compris pourquoi. C'est assez effrayant en effet de se voir perdre tout ce qui fait que nous sommes différents, lui et moi.

« Au fait, de quoi tu voulais me parler ? »

« Mélange de personnalité » murmure-je en m'enfonçant dans mes couvertures.

« Mr Potter ! Dans votre lit immédiatement » Madame Pomfresh avait du nous entendre et lui administra une potion calmante quand elle vit l'air qu'il affichait, souffrant, et terrifié.

Dix minutes plus tard, il dort paisiblement. C'est sûrement à ce moment-là que ma décision fut prise, et tant pis pour les risques que cela impliquait.

Cette situation était en train de dégénérer, nos pensées, nos réflexes, et maintenant nos personnalités se confondaient.

Ce petit jeu avait assez duré, il devait stopper avant que James et moi nous perdions complètement en noous-même.


James

Je dus rester quelques jours à l'infirmerie, et je ne m'en plaignis pas. Il fallait que je réfléchisse à certaines choses. Lily en premier.

Mais c'était très dur de réfléchir lorsque je connaissais la proportion de chance qu'elle m'entende. Et puis, tout au long de la journée, je sentais des émotions la traverser, ses pensées que j'entendais m'embrouillait, et j'inquiétais mon entourage. Cette situation que j'avais trouvée si comique au départ, plaisante après – en plus elle tombait juste à pique pour m'aider à l'oublier – était vraiment en train de s'enliser, et ça me déplaisait assurément.

Les copains venaient me voir deux à trois fois par journée. C'était vraiment des mecs cool, ils ne posèrent aucune questions sur ce qui c'était passé avec Evans, et c'était tant mieux. J'étais trop lasse pour mentir.

Cette conclusion me rendis bizarre. Ce n'était pas dans mes habitudes de me laisser submerger par les évènements. J'ai toujours été gai, joyeux, souriant, bout en train, et même lorsque je me mettais en colère, c'était pour déverser un trop plein d'émotions en tous genres. A part les moments où je déprimais à cause de Lily.

Mais là, ça n'avait rien avoir. C'était comme si… comme si j'avais décidé, mon corps en tout cas, que se battre ne servait plus à rien. J'avais baissé les bras. Abandonner, comme un lâche.

Et cette pensée me rendait encore plus lasse, accablé d'un présent contre lequel j'étais désarmé. Merde.

Lily venait aussi me voir de temps en temps, lorsque tout le monde était en train de manger ou déjà au lit. Elle ne voulait pas que quelqu'un la surprenne à mon chevet. Sa venue trahissait tout de même une envie de me voir. (Car il suffisait qu'elle pense à moi pour quez nous discutions). Une fois même, elle m'avait pris la main.

À peine deux mois plus tôt, j'en aurais sauté au plafond de joie. Sauf que là, je sentais en elle-même que ce n'était rien d'embarrassant ou de significatif pour elle. Juste un peu d'affection passagère. Cela contribua à ma déprime.

Le soir de mon troisième jour d'enfermements entre ces quatre murs maladivement blancs, elle vint me voir à nouveau. Et elle se fit surprendre par les copains.

On était en train de discuter – tout haut mais à voix basse – quand la porte s'ouvrit à la volée. Il n'y avait personne, et nous n'en tînmes pas compte. Jusqu'au moment où on perçut des rires étouffés. Il ne m'en fallut pas moins pour comprendre que trois charmants garçons avaient trouvé l'usage d'une certaine cape très pratique.

Lily rougit et retira sa main du lit dans lequel j'étais allongé. Elle avait suivi le cours de mes pensées, et savait à présent elle aussi qui se trouvait derrière nous. Cela me peinait qu'elle refuse d'avouer à quiconque que la nature de notre relation avait changé ses derniers temps.

« Nous ne sortons pas ensemble, Potter » Dit-elle d'une voix forte. C'était plus pour mettre les choses au clair avec les trois autres que ça ne m'était destiné.

« Je sais. Je dis juste que je trouve ridicule de se cacher, car, comme tu me l'as fait si subtilement remarquer, nous ne sortons pas ensemble. Et puis, je suis sûr qu'une fois sorti de cette situation embarrassante, tu recommenceras à m'ignorer »

Je m'exposais en parlant de ça devant mes amis, mais j'avais besoin de savoir ce que pensait vraiment Lily de ça, justement.

« Je… je croyais que nous étions amis. » Elle était vraiment retournée et j'en fus content. Elle n'avait finalementpas oublié toutes ces fois où elle me trouvait très sympa, sans savoir que c'était moi.

« Nous le sommes. » Je me relevai dans mon lit et l'enlaçai. C'était la première fois, et pour la première fois, je ne pensais à rien d'autre qu'à elle comme une amie. Elle finit par se dégager et me posa un baiser sur la joue avant de sortir.Là, je ne pus m'en empêcher, je posai ma main sur ma joue avec une moue rêveuse.

« Sortez de la les gars, c'est bon » dis-je en me laissant retomber dans l'oreiller.

« Juste une amie ? » dit Sirius en s'approchant d'un air qui n'assurait rien de bon

« Rien d'autre »

Je n'allais pas m'en sortir aussi facilement, c'était clair. Enfin bon voilà.

Ils repartirent une heure plus tard en ricanant toujours de ce qu'ils avaient vu. C'est à ce moment que Peter dit quelque chose qui me fit énormément réfléchir :

« Guéri vite, vieux. Tu nous manques » Sirius haussa les épaules en faisant une grimace qui signifiait : c'est pas vrai, il est devenu fou , et Remus lui mit un coup de coude.

Cette petitephrase anodine me mit en branle : depuis que j'avais rencontré la p'tite voix, j'avais un peu laissé mes amis de côtés…

Le lendemain j'étais de retour dans une phase de déprime totale. Dire qu'avant cette fameuse potion aux bulles carrées, mes seules préoccupations étaient les copains, les filles et le Quidditch. Merlin !

Et à ce moment, je pensais que les refus de Lily et mes points de potion étaient la fin du monde. Je n'en savais encore rien. Aujourd'hui, alors que je ne suis plus moi-même – et c'est bien pour ça que je suis coincé à l'infirmerie – je me rends compte qu'avoir ou non Lily ne m'importe plus. M'avoir moi-même est en ce moment plus important.

Ne viens pas te suicider, tu me manquerais trop

- L'idée est séduisante mais j'aime la vie, j'aime l'amour et je crois au bonheur. Il ne faut avoir confiance en aucun des trois pour faire un bon mort.

L'idée n'est pas séduisante du tout Potter ! …

J'ai trouvé, je crois, un moyen de séparer nos consciences.

- Et tu compte faire quoi, te tuer ? Ah oui, je sais, tu as demandé de l'aide à Servilus !

Depuis que j'avais surpris une conversation entre eux juste après mon internement à l'infirmerie (j'entendais les échos de la conversation par le biais de l'esprit de Lily), je voulais juste mettre les choses au point avec elle : Rogue ne nous ferait aucun bien.

Est-ce que tu pourrais avoir confiance en lui pour une fois ?

- Lily, c'est Rogue ! Même si c'est ton ami (beûrk), il sait qu'en t'aidant, il m'aide. Crois-moi : C'est dangereux

Laisse tomber veux-tu, ma décision est prise.

- Non ! Tu ne peux pas, il… il est mauvais Lily ! Tu lui offre juste la possibilité de te faire du mal.

C'est un risque à prendre. Cette potion détruit nos vies Potter. J'espère que tout ira bien, mais je ne reviendrai pas en arrière ! J'ai dû me traîner à ses pieds pour qu'il accepte. Je voulais juste te prévenir que j'allais le faire, c'est tout.

-Je ne te laisserai pas.

C'est trop tard, il est arrivé.

Une énorme boule se forma alors dans ma gorge. Je sautai hors du lit et mit ma robe qui était sur le dossier d'une chaise.

- Bonjour Evans, on se promène ?

La voix de Rogue retentit à mes oreilles comme s'il était dans la même pièce.

- Dépêche-toi qu'on en finisse Severus

J'avais beau hurler à Lily de ne pas faire ça, elle se concentrais sur sa conversation, et m'ignorais superbement.

- Il va falloir être polie ma chère si tu veux cette fiole.

Je me précipitai hors de l'infirmerie sans entendre les cris derrière moi. Quelque chose d'horrible se préparait non loin, il fallait que j'arrive avant que Lily ne goutte à ce truc qu'avait préparé Rogue.

- Donne-moi ça tout de suite Rogue. Si c'était pour ne pas me la donner, pourquoi l'avoir préparée ?

Non ! je courais comme un fou à travers les couloir du château. Je ne savais pas où ils étaient mais mes jambes semblaient le savoir, elles. Plus vite, je devais aller plus vite.

- Ce n'est pas prudent Evans, de boire quelque chose venant de moi… surtout qu'en te donnant ça, j'aide aussi Potter à sortir du service des pathologies mentales…

Ecoute-moi Lily, je t'en prie, non, ne le bois pas. Ecoute-moi, écoute-le ! Je sentais au plus profond de moi que le drame allait bientôt se produire, tout comme Lily avait senti que nous allions nous affronter en Défense Contre les Forces du Mal, NON !

- Ca suffit ! A ta santé, Rogue. Et merci pour tout, maintenant dégage.

Je rentrai dans un mur. Mes jambes avaient perdu toute leur force et il y avait eu un énorme bruit de déchirure dans mon cerveau, comme si on venait d'en arracher une partie de force. Mon souffle brûlait dans mes poumons et mes yeux étaient injectés de sang, je le sentais coulé sur mes joues. Que se passait…

Lily…

- Adieu Evans, ce qui vient d'arriver restera entre nous, j'en suis sûr

Cette fois, le son ne venait plus de moi, c'était de la pièce à côté. Je me dirigeai à tâtons comme je pus et trouvai Rogue, debout devant le corps sans vie de…

Je me jetai sur lui avec toute la rage et le désespoir qui m'animaient. Une fois que je le vis en mauvais état, presque inanimé et autant couvert de sang que mes joues, je me précipitai sur Lily, ramassai la fiole qui était à côté d'elle et courut avec elle dans mes bras jusqu'à l'infirmerie où je m'effondrai, épuisé.

Cette fois, personne ne me demanda comment j'avais su.

Et personne n'eut, non plus, le culot de me demander de rester à l'infirmerie. Si Lily avait préféré avoir confiance en lui, c'était elle que ça regardait à présent. Pas moi.

à suivre


et voilà, dans un chapitre, la fin de l'histoire… et les explications de ce méli-mélo d'enfer.

En attendant, je remercie du plus profond d'où je puisse aller : Arie-Evans ; EMI ; Amandiine ; sakura ; Emmaliana ; Marie-Lune ; Lily (dont j'ignorais totalement que nous partagions une idée) ; Perruche Cevenole ; Lilyna Black ; Lune ; Kritari à la deuxième puissance et Luxifer au cube

Vous êtes vraiment géniaux et bien que j'aie eu une grosse passe à vide pour celui-ci (vous avez du vous en rendre compte avec le fabuleux timing que j'aie eu.. enfin bon passons) Vos encouragelment m'ont vraiment… encouragée ! (et oui, ça arrive parfois)

La prochaine fois, et cette fois, je n'avance plus de date pour être sure de ne pas mentir, C'est l'épilogue… et encore quelques complications en plus pour nos deux tourtereaux… No stress, ça finira bien , même si c'est à la dernière ligne…

Voilà, n'hésitez surtout pas à donner vos impressions ou vos questions… ça fait toujours plaisir qu'on s'interresse à votre travail !

Merci à tous !

Likyboy's