Coucou-bonjour à tous !
J'avais commencé à taper le fin finie de l'histoire quand une petite voix dans ma tête m'a conseillé de relire ma fic… j'ai donc décidé d'écrire un cinquième chapitre qui introduit l'épilogue, que je vous livre, demain.
Les explications, enfin, par le biais de nos deux préférés, Lily et James bien sûr, qui découvrent tout, et répondent à vos questions.
Le premier passage de ce chapitre final est une reprise un peu travailler de la première partie du chapitre 3, vous savez James et son fond abyssal… humhum
Enfin, c'est normal si ça vous dit quelque chose.
A ceux qui croyaient avoir tout compris, la surprise sera au rendez-vous
Bonne lecture
Rattrapages : chapitre 5
De quel façon l'univers peut être tordu.
James
« L'utilisation de bulbes d'arachnipassoïde permet à la potion communicationnelle de se baser sur les émotions : Amour, haine, amitié, dédain, confiance ... Un grand nombre de potions de communication ont ainsi vu le puissance augmenté en directe proportionnalité aux sentiments, pulsions ou instincts ressentis par les deux sorciers l'un envers l'autre.
Il est également utile de préciser que seuls les sentiments du premier à boire, inhaler ou s'enduire (selon la forme de celle-ci) de la décoction seront pris en compte et affecteront le jugement porté sur l'autre :
Votre ennemi renverse malencontreusement un thé vert de Prague (voir pg 195) sur vous deux ? S'il vous perçoit réellement comme un obstacle à sa vie, vous ne le détesterez que plus. Mais si, au contraire, ses sentiments à votre égard sont plus mitigés, l'image qu'il vous renverra en sera modifiée.
Il est un jeu d'enfant de reconnaître une potion majorée de bulbes d'arachnipassoïde : il suffit de la faire bouillir, le bulbe transforme les bulles traditionnelles rondes en carrés parfaits. (Cette technique est employable plusieurs années après mise en flacon du produit).
In : manuel de fabrication de potions avancés, page 198, édition : 1975 »
Le soleil filtrait à travers les rideaux, inondant la petite pièce d'une douce lumière orangée. Une longue et pénible journée était en train de s'achever, pourtant, son souvenir était encore bien vivace dans les esprits de chacun, malheureusement.
D'abord, le cours de métamorphose où la gentille Lily Evans était devenue une vraie peste sans meilleure occupation que de contredire la prof et commenter tout ce que les autres faisaient. Franchement, elle m'a semblée assez désagréable et si c'est ça que donne le mélange de nos personnalités, alors, en effet, il valait peut-être mieux qu'elle soit allongée à l'infirmerie en ce moment.
Et puis, le cours de défense contre les forces du mal, qui se passait de commentaire. Je ne sais pas trop ce que les autres en ont pensé mais les feux d'artifices hauts en couleur, puis nos deux évanouissements, c'était loin d'être un cours anodin.
Et maintenant, cette attaque de Rogue contre elle…
Une saloperie de sale journée à vous foutre le moral aux enfers moldus.
Assis derrière un bureau sûrement vieux comme Mathusalem, même aussi vieux que Poudlard en fait, j'essayais en vain de me concentrer sur un manuel de potions épais comme mon bras, ma cuisse peut-être. Mais c'était en vain, évidemment. Après tout ça, des découvertes comme celles-là, des émotions pareilles, comment pouvais-je vraiment croire arriver à quelque chose ? Non, mais vraiment, parfois je suis con.
« James ? » Fit une voix incertaine dans ma tête. Voix que je me chargeai bien vite d'expulser.
Par instinct, je serrai convulsivement le bout de parchemin chiffonné dans mon poing. Arachnipassoïde de mon cul, oui.
C'était quoi le message de cette foutue feuille, que Lily ne m'avait apprécié que parce que je l'aimais ? Que sous prétexte que j'ai été touché le premier par cette foutue potion, tout ce qu'elle a apprécié en moi, tout ce qu'elle m'a trouvé sympa et gentil et drôle et tout le reste, tout a été influencé, lourdement détourné, par mes propres sentiments ? Est-ce une façon lâche de me dire que, parti de cette potion, elle et moi ce n'est rien d'autre qu'un gouffre béant d'ignorance et d'inimitié ?
Il faudrait que j'arrête de penser à ça. Vraiment, me torturer l'esprit n'est pas bon pour mes neurones.
« S'il te plaît, écoute-moi »
Écouter. M'avait-elle écouté, elle ? Je chassai une fois encore ma si fabuleuse p'tite voix de mon esprit. Je rageais. Je crois que c'est bien le mot : j'étais en rage. En rage contre elle, bien sûr, comment en aurait-il été différemment, mais surtout en rage contre moi-même. Cela semblait si évident à présent. Il fallait vraiment avoir le cerveau d'un elfe de maison pour ne pas s'en être rendu compte, non ?
Lily.
Je ne m'en étais pas douté, je veux dire, je ne l'imaginais même pas. Peut- être parce que, pas une fois, ma p'tite voix ne m'avait déçu. Peut- être parce que jamais, justement, elle ne m'avait envoyé valser sans même me donner une chance. Peut- être justement, parce qu'elle me semblait quelqu'un de normal, d'accessible.
Je n'aurais pas pu savoir qu'il s'agissait d'elle plus tôt, n'est-ce pas ?
Même moi, aussi exceptionnellement doué que je sois, je n'aurais pu deviner que c'était elle, ma p'tite voix, et je n'aurais pu deviner que tout ce bardaf nous mènerait aussi loin. Je n'aurais pas pu savoir que je me perdrais dans l'aventure et qu'elle finirait dans le coma.
Non, même moi je n'aurais pu.
« James, s'il te plaît, j'ai besoin de te parler. Je suis désolée, vraiment. Je n'aurais pas dû faire ça, bien sûr. Je suis idiote, je sais. Et désolée aussi. Entends-moi »
Faire ça. C'est sûr qu'elle n'aurait pas dû faire ça. Risquer sa vie juste pour… pourquoi en fait ? M'éradiquer, m'expulser et me supprimer à jamais de sa vie ? Elle ne pouvait pas simplement demander comme toute personne normale ?
Je me frottai le front, une migraine commençait à poindre. Je ne pris même pas la peine de fermer le grimoire, je me contentai de souffler la bougie. Je sortis en balançant l'extrait du manuel de potions à travers une fenêtre restée ouverte, et me dirigeai vers l'infirmerie d'un pas pesant.
Pouvait-on vraiment refuser cinq minutes d'explications à la femme de sa vie ?
Je ne m'étais pas encore rendu compte, à ce moment, que même si j'entendais Lily, je ne la sentais plus.
Et autre chose encore me tournait en tête, cette conversation que l'avais surpris avoir, avec elle-même. La liste des pour et des contre. La liste des raisons pour lesquelles elle ne pouvait pas m'aimer, et la liste des raisons pour lesquelles elle était folle de sa tit' voix, soit de moi. Quand on entend Lily Evans se demander si elle peut vraiment apprécier James Potter et si c'est hypothétiquement possible de l'entrevoir comme plus qu'un ami, ça chamboule, évidemment.
Je ne sais pas qu'elle conclusion elle a tiré, ni même si elle voulait me donner une chance. Je sais juste que une demi-heure plus tard, je l'ai retrouvée à moitié-morte devant Rogue. Et qu'il a fini à moitié-mort, lui aussi. Enfin, je l'espère.
Lorsque je me présentai à l'infirmière, elle me fit les gros yeux d'être parti si vite tout à l'heure. C'est vrai, je n'ai pas ressenti le besoin de rester aux côtés de Lily. Trop de choses à penser, pas assez de concentration quand je la vois. J'ai juste appris que Rogue avait été placé à quatre lits d'elle et que Dumbledore comptait bien l'interroger.
Je m'approchai du lit de Lily et la regardai dormir. Elle semblait à un ange. Mais un ange très pâle et malade. Un ange qui ne va pas bien et qui souffre.
« Tu n'es pas réveillée » lui pensais-je
« Bien sûr que si je le suis, l'infirmière est en train de m'examiner. »
Je jetai un coup d'œil à Mme Pomfresh qui était en train de préparer une potion pour soigner le cancrelat graisseux, puis un autre regard à Lily, dans son lit, sans le moindre signe de vie à part sa poitrine se soulevant à rythme régulier. Définitivement pas réveillée.
« M. Potter, comment allez-vous ? »
Dumbledore venait d'apparaître au chevet de Lily. Je cloisonnai mon esprit (pour me protéger de Lily, je ne voulais pas paraître trop dérangé au directeur) et me rendit compte que, même si la médication de Rogue avait eu des effets dévastateurs, nous semblions en être revenu au premier stade : celui où chacun peut encore éjecter l'autre de son esprit.
« Vous êtes parti très vite hier »
Je baissai les yeux, je ne sais pas pourquoi mais Dumbledore a toujours eu le don de me faire sentir coupable. Pour une fois, justement, que je n'ai rien fait.
Hier. Un brusque retour à la réalité.
Hier. Déjà un jour que tout cela.
Hier. Et déjà, je ne supporte plus de ne pas voir Lily ou de n'avoir pas discuter avec elle depuis 24 heures.
Hier. Tout allait encore bien.
« Et monsieur Rogue était dans un sale état. »
En déchiffrant, cela signifiait que j'allais devoir payer les conséquences mes actes. Il l'avait bien mérité pourtant. Saleté de Serpentard.
« Monsieur le directeur ? » Dit une voix mielleuse derrière nous. C'était Servilus ; Et à part quelques entailles ci et là, il ne s'en sortait pas trop mal. Et Lily n'était toujours pas réveillée. Je pense que si Dumbledore n'avait pas été là, je n'aurais pas hésité deux seconde à le taper de nouveau. Adieu les convenances sorcières dans ces situations, le corps à corps est bien plus auto-satisfaisant.
« Venez dans mon bureau jeune homme. James, vous nous accompagnez ? »
Ce n'était pas une invitation, je les accompagnai donc en essayant de remettre de l'ordre dans mes pensées. Lily me parle, mais elle n'est pas réveillée. Elle voit Pomfresh la soigner mais celle-ci s'occupe de Rogue. Et puis, Je ne la sens plus, on ne se mélange plus, je ne l'entends presque plus. Il y a quelque chose de complètement anormal ici.
Nous arrivâmes dans le bureau de Dumbledore. J'y étais déjà si souvent venu que je ne m'extasiai plus sur les reliques argentées ou sur le phénix qui venait de se consumer. On ne pouvait pas en dire autant de Rogue dont les yeux lui sortirent de la tête quand il vit l'oiseau prendre feu. Dommage qu'ils tiennent si bien, ça aurait été marrant de le voir perdre les yeux.
« Mr Rogue » commença le directeur d'une voix calme en faisant apparaître deux fauteuil « Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé exactement avec Mlle Evans ? »
J'écoutai attentivement.
« Elle est venue me trouver, il y a 48 heures en demandant une potion qui pourrait annuler l'action de bulbes d'arachnipassoïdes. »
« Pourquoi cela ? »
« Je sais qu'elle travaillait à une potion dans le plus grand des secrets. Je ne sais rien sur cette potion, juste qu'elle n'existait pas avant. Lily essayait d'en inventer une et j'ignore pourquoi, monsieur le directeur. Je sais juste que plusieurs fois je l'ai mise en garde car elle jouait avec des produits très dangereux. »
Vas-y, enfonce là tant qu'elle ne peut pas se défendre
« Et puis, elle a accepté de donner des cours de rattrapages à Potter. »
Je serrai convulsivement les accoudoirs du siège en chintz sur lequel j'étais assis. Je ne supportais pas le ton condescendant de ce crétin, mais j'acquiesçai quand Dumbledore m'interrogea du regard.
« Et, il s'est passé quelque chose entre eux qui l'a mise dans une rage folle ; Je ne l'avais jamais vue dans cet état, monsieur le directeur. Je n'ai pas osé lui demander ce que Potter avait fait, mais il semble clair qu'il s'agit de quelque chose de très grave »
Il prit un malin plaisir à insister sur ce fait, et je fus contraint de m'expliquer.
« Mr Potter ? »
« J'ai renversé le chaudron »
« Avec la potion très dangereuse ? »
« Celui-là même. »
Rogue, qui avait tantôt semblé victorieux, avait maintenant un regard paniqué. J'étais prêt à parier qu'il savait exactement ce que contenait ce fameux chaudron, et ce que cela impliquait que je l'aie renversé.
« Avez-vous été touché par cette potion ? »
« Nous l'avons été tous les deux, monsieur le directeur. »
« Et idiot comme tu es, tu n'as pas pensé à aller à l'infirmerie ? » s'exclama Rogue.
« Ta très chère Lily n'y a pas pensé non plus ! »
Et puis, avec ce qu'elle m'avait dit juste avant que je ne sorte, j'avais clairement autre chose en tête que l'effet de cette potion.
« Messieurs, s'il vous plaît, gardons notre calme. Donc, Mlle Evans reçoit une potion contenant des bulbes il y a presque deux mois mais ne vous demande pas de remède avant hier ? »
« Non, monsieur. »
« Et que lui avez-vous donné ? »
Rogue sembla mal à l'aise, une microseconde. Puis il parla d'une voix nouée, mais en fixant Dumbledore directement dans les yeux avec un air de défi.
« Barbiracroupta »
Jamais entendu parler, mais Dumbledore, oui. Son regard devint dur et il fixa Rogue d'un air impénétrable pendant un long moment.
« Monsieur Potter, avez-vous autre chose à dire pour éclairer la situation ? »
« J'ai juste vu Lily avalé ce truc puis s'étaler sur le sol. C'est pour ça que j'ai frappé cet… »
« Merci mr Potter » m'interrompit-il « Sortez s'il vous plaît. Vous aurez deux semaines de retenues pour coups et blessures sur la personne de monsieur Rogue. Au revoir. »
Il me poussa littéralement hors de son bureau et attendit que je sois arrivé au bas de l'escalier pour me lâcher. « Et n'oublie pas, James. Savoir accordé la rédemption à ceux qui t'ont blessé est une grande preuve de courage et de sagesse. » Puis, il me mit à la porte et je me retrouvai seul face aux deux gargouilles.
Je ne pris pas le temps de penser à ce qu'il venait de me dire. Je me précipitai à la bibliothèque pour savoir ce que pouvait bien être la « Barbiracroupta »
Je ne la trouvai dans aucun des livres de potions normales, j'allai donc chercher du côté des potions que Rogue affectionnait sûrement, les potions maléfiques.
Il n'y avait qu'un manuel traitant de celle-ci, un manuel nommé Les dangers du sang. Ironique, vraiment.
La barbiracroupta permet de lutter contre les effets indésirables de beaucoup de potions communicationnelles, blablabla
Son utilisation est sans danger lors de prises quotidiennes et en petites doses blablabla
Elle peut devenir un poison mortel pour les personnes allergiques à ce type de potions blablabla
La meilleure manière de déterminer si une personne peut être allergique à celle-ci est de jeter un œil sur son arbre généalogique : un sorcier de lignée pure ne sera sensible à la décoction, tandis que 100 des sorciers descendants directs de moldus présenteront des facteurs hautement allergogènes.
Dans le coma, car elle n'est pas assez pure. Voilà ce qui ressortait du comportement de Rogue. Salaud.
J'hésitai vaguement entre attendre devant les gargouilles menant au bureau de Dumbledore que Rogue ressorte pour lui fracasser le crâne encore une fois ou aller à l'infirmerie voir comment allait Lily. Mais j'ai toujours eu une nature pacifiste.
Si, c'est vrai.
Lorsque j'arrivai, l'infirmière était très active, elle mesurait toute sorte de choses autour de Lily et on m'interdit de m'approcher. J'attendis donc en me demandant si je n'aurais pas dû choisir l'autre solution. Mais bon, on me laissa enfin la voir, elle était réveillée, mais en mauvais état.
« Hey » me dit-elle avec un sourire penaud. Sa voix était rauque et très basse, comme si elle n'avait plus servi ses dix dernières années.
« Je suis désolée, James. Tout ça est de ma faute, mon dieu, tout ça est ma faute. » me dit-elle encore, en pensées.
« Tu m'en veux beaucoup ? » Murmura-t-elle. Puis, elle fronça les sourcils et me regarda droit dans les yeux, gravement.
« Tu as tué quelqu'un ? »
C'était l'inquiétude qui prédominait, et je ne savais pas où elle avait été cherchée cette idée tordue. Oui, si elle ne s'était pas réveillée, il ne resterait plus grand chose de Rogue en ce moment. Mais de là à devenir un meurtrier…
« Je n'y comprends rien Lily, que se passe-t-il ici exactement ? »
« Je… on… ce n'est pas… enfin, ne croie pas… si… l'autre » bafouilla-t-elle.
Ok, pour la personne sensée la plus loquace de Poudlard, c'était raté. Elle expira lentement, tentant de se calmer, expirant lentement. Elle semblait ankylosée mais pouvait encore bouger.
« Je ne suis pas ta p'tite voix. »
Le coup à la tête avait plus fort que je ne le pensais.
« Non, écoute-moi. Tu entendais une Lily, mais ce n'était pas moi. On ne parlait pas ensemble, mais plutôt entre d'autres nous »
Cette fois, ça devient vraiment inquiétant.
« J'avais raison, au début, quand je pensais que c'était des univers parallèles. C'en était James. Je parlais avec le James d'un autre espace-temps et tu parlais avec une autre Lily. C'est compliqué, mais ce n'était pas nous. »
Je la regardai, assez stupéfait. Tout de même, c'était assez fort d'inventer cette histoire juste pour me faire croire que ce qui c'était passé ses dernières semaines n'était rien.
Lily a toujours eu le don d'enfoncer le clou jusqu'à la moelle.
« Et comment tu expliques que ces deux univers étaient exactement – au centième de seconde- identiques ? Il y a toujours une différence entre deux mondes Lily, et entre nous, il n'y en avait pas. Si tu veux vraiment te débarrasser de moi, … »
« Mais ça n'a pas de rapport avec toi ! » Dit-elle avec humeur. « A chaque choix que nous faisons se crée un univers alternatif. A chaque fois, seul un détail est changé, et il arrive souvent que ces univers s'entrecroise… Quelque part, il doit y en avoir un dans lequel je n'ai pas accepté de te donner des cours de rattrapage en potions, et tout est comme avant. Il doit y en avoir un dans lequel tu n'as pas écouté cette conversation avec Rogue, encore un où ce chaudron ne s'est pas renversé. Peut-être même un où j'ai refusé de venir à Poudlard et où on ne s'est jamais rencontré. Et moi, avec toutes mes expériences, j'ai créé un nouvel univers exactement identique au nôtre, James. Parfaitement identique. Ça devrait être impossible. C'est contre toutes les lois de la nature mais c'est ainsi. Et ça devait nous retomber dessus un jour. Et c'est aujourd'hui que ça tombe. »
Elle me regarda dans les yeux et saisit ma main, en reprenant sa respiration. Bizarrement, j'étais trop pétrifié pour ressentir la moindre chose… se pourrait-il vraiment que j'arrive quelque part à vivre sans avoir jamais rencontré Lily ?
« Aujourd'hui, James, j'ai voulu me débarrasser de toi parce que notre lien devenait trop puissant. Tellement puissant que nous n'étions plus capables de vivre correctement. Je sais que Rogue te déteste, et ces derniers temps, parce qu'on lui semblait plus proche, c'était de pire en pire. Je… on n'a jamais été amis, tu sais. Mais nous sommes les deux seuls de l'école à être tant passionnés par les potions ; alors, on a travaillé ensemble plutôt que de faire une compétition… et tu vois ce que ça a donné. J'ai toujours fait des efforts énormes pour être amicale avec cette armoire à glace et j'ai eu envie très souvent de lui abattre mon poing dans la figure… dieu qu'il est difficile à dérider !
Il a compris cette histoire de monde parallèle avant moi, et il s'est servi de nous pour mener une petite expérience et… enfin, le seul effet que cela a eu, c'est de rétablir l'ordre naturel »
« C'est à dire ? »
« C'est à dire que tu as fait un choix, et comme deux univers existait déjà, ce choix a été différent. Tu comprends, au lieu de créer un autre univers, tu as choisi une solution ici, et ton autre toi a fait autre chose… nos univers sont différents. »
Non, c'est impossible… ça voudrait que tout.. on avait tout faux et… je ne peux pas le croire
« Vas-y, demande-lui à ta p'tite voix ce qu'elle fait là, maintenant. »
Non, c'est impossible… ça ne peut pas être… une autre
« Quel choix ? »
« Rogue. On ne peut pas lui faire confiance, ce serait courir à notre perte mais… ce n'est pas pour ça qu'il méritait la mort. »
NON.. Non, je ne suis pas un meurtrier, je n'ai pas… même Rogue, mais quelqu'un d'aussi inutile à la société que lui, je n'aurais pas pu le … tuer.
« Ce n'est pas toi James, c'est un autre qui n'est pas, qui n'est plus James. Tu n'as aucune raison de t'en vouloir. Ici, Rogue n'a rien de plus qu'une fracture du nez et c'est bien fait. » Lily se releva sur le lit et vint s'appuyer contre moi, me murmurant à l'oreille : « tu as vu son nez, il est encore plus déformé qu'avant. »
Mais ça ne me fit pas rire, à peine sourire. J'étais en état de choc. James Potter venait d'abattre quelqu'un, peut importe que ce soit un autre Potter…
« Qu'est ce que tu fais ? » Demandais-je à Li … à ma p'tite voix.
« James ? C'est toi… j'ai cru que tu ne me parlerais plus jamais ! »
« Non ce n'est pas moi. Qu'est-ce que tu fais ? » Demandais-je à nouveau, plus durement.
« Qu'est-ce que tu racontes encore… j'attends McGonagall pour pouvoir lui expliquer que tout est ma faute, on n'a pas le droit de te laisser pourrir à Azkaban ! »
J'interrompis directement cette torture, j'avais ma preuve. Je, nous nous étions fait mener en bateau par les voix intersidérales temporelles. Une sueur froide me descendit le long de l'échine tandis que je me rappelai notre première conversation, dans le bureau de Rusard. Comment aurait-ce pu être Lily alors qu'elle se faisait punir en même temps que moi… Dire que c'était sous mes yeux depuis le début.
« Alors je suppose que tu ne veux plus me voir… Tu ne veux plus d'un meurtrier. »
Ce n'était pas une question, et je me dégageai de ses bras qui me tenait les épaules. Je lui lançai un dernier regard et m'en allai. Je sais que je dis ça souvent, je sais que je renonce à Lily au moins tous les mois. Je sais aussi que jamais je ne peux m'y tenir. Mais cette fois c'était différent. Ce n'était plus de moi qu'il était question, mais d'elle. Une simple question de sécurité. Elle ne pouvait pas rester avec un assassin.
Je passai les portes de l'infirmerie et aperçut Peter qui m'attendait. Je me dirigeai vers mon ami quand soudain, un cri retentit derrière moi. Et ce qu'elle dit à ce moment me rendit le sourire car j'avais un assez mauvais souvenir de la dernière fois où elle avait crié ainsi. (n/a : chap2, après que la potion se soit renversée)
« JAMES POTTER SI TU OSES FAIRE UN PAS DE PLUS DANS CETTE DIRECTION JE T'ASSURE QUE LA MORT TE PARAITRA UNE AMIE DE PREMIER CHOIX ! Tu vas me faire le plaisir de revenir ici tout de suite et d'accepter une fois pour toutes, et j'ai dit pour TOUTES, le fait que tu n'as tué PERSONNE ! »
Evidemment, si elle n'en avait rien à faire, cela changeai la donne et me permettait de revenir – une fois de plus – sur mes pas. Je m'arrêtai, un sourire stupide sur le visage.
Elle vint se poser devant, furibonde, mignonne à croquer avec sa chemise à moitié ouverte, sa jupe toute chiffonnée par sa nuit agitée, et les pieds nus.
« Comment oses-tu t'enfuir ainsi après m'avoir fait succomber à tes charmes ! ça fait des semaines que je me bats pour m'avouer que cette voix dans ma tête ne m'a pas fait fondre – que tu ne m'as pas fait littéralement craquer – et tu le sais parfaitement parce que tu entendais TOUT ce qui se passait dans ma tête ! »
Dieu merci, les gens ont l'habitude d'entendre Peter déblatérer des histoires rocambolesques parce que cette conversation pourrait faire poser des questions !
« Je croyais que cette histoire de voix, elle n'était pas entre nous… »
J'étais dans un état second de la voir ainsi, devant moi, ma Lily. Elle sourit et je m'approchai, en veillant à ne pas lui marcher sur les pieds – ce n'était pas le moment de gaffer.
« Si tu ne veux vraiment pas de moi… » dit-elle avec un sourire espiègle, s'emparant de mes mains. Elle avait fait son choix, la colonne des pour avait été suffisante. Dire que je pensais avoir rêvé cette litanie sur mon compte…
La vérité, c'est que depuis des semaines je l'entends parler de moi – dans sa tête je veux dire. Elle se convainc que je n'ai pas changé, qu'elle n'a pas appris à m'apprécier…
Le problème, c'est que ça m'était déjà arriver de croire entendre des choses qui ne s'étaient pas dites, alors Lily amoureuse de moi, je n'y croyais pas.
« ça va être plus dur que ça, misse Evans » répondis-je avec un sérieux feint « ça fait des années que je traîne la patte par votre faute, et puis, avec ce qui s'est passé hier… »
« Je suis désolé mais… Attends, hier ? »
« tu as dormi longtemps »
« Excuse-moi de ne pas t'avoir vu, Potter, t'es récupérable finalement… Voudrais-tu sortir avec moi ? »
Une grande chaleur s'empara de mes mains mais je n'y prêtai pas attention, c'était sans doute l'émotion du moment.
« Si tu savais depuis quand j'attends ce moment »
Je m'approchai doucement, ignorant la douleur qui commençait à poindre dans mes mains – comme si je tenais un tison –, collai mon visage près du sien. Au bout du couloir, j'aperçu Pomfresh qui était venue ramener Lily de force au lit… Je m'en chargerais bien après avoir vérifié que mes mains ne sont pas carbonisées… le destin s'acharne-t-il contre moi ou est-ce une vulgaire impression ?
Bon, je ne savais pas que l'amour était aussi douloureux.
Je me concentrai sur Lily qui me fixai dans les yeux. partout où je la touche, c'est comme si nos corps rayonnaient. ça chauffe. moi qui croyait que cela devait être agrable plutôt que douloureux...
J'ai toujours pensé que pour notre premier baiser, elle aurait les yeux fermé. Mais ça me semblerait étrange maintenant.
J'attends qu'elle s'approche de moi, c'est à elle de faire le premier pas. Une sorte d'ego mal placé doit-elle penser… sûrement.
A propos, quand-même merci à snivelus car même si sa potion je la lui ferais bien bouffer, ça me permet de garder cet instant unique… uniquement à moi.
Je lui caresse la joue, replace une de ses mèches derrière les oreilles. Elle m'embrasse. Je vole. C'est tellement bon que… ça brûle. Pas le genre le feu de la passion, ça brûle genre ça fait des ampoules et ça pique horriblement. On se recule, tous les deux ensemble.
« Qu'est-ce que c'était ? » Demande-t-elle en se tenant la bouche. Elle l'a senti, elle aussi. Je m'approche, pour réessayer. Ma bouche sur ses lèvres, douces et sucrées, puis le feu, ça sent la chair brûlée. On s'écarte à nouveau. Plus rien.
Je pose ma main sur sa joue, on grimace. Ça fait mal ! je l'enlève, plus rien…
Je ne sais pas ce qui m'empêche de jurer mais je promets de faire de la nourriture à Hyppogriffe de celui qui m'empêche de toucher Lily !
Tadam !
Alors, pour ceux qui ont encore des questions, go to the case review, et pour les autres, allez-y quand pour me dire comment est ce dernier chapitre…
Il ne reste plus que l'épilogue – demain en ligne – et puis, cette fois, la question est de deviner pourquoi Lily et James ne peuvent pas se toucher !
Ben oui, j'aime bien les histoires torturées moi !
Biz à tous
Likyboy's
