Rattrapages
Je suis à l'heure, dans les temps pour une fois, j'y suis arrivée !
Tout d'abord, merci à tous pour les reviews (en seulement unejournée… my god !)
Donc, donc, merci à SusyBones, Phany, Amandiine, Sakura, Lune, Djinn Faery, April BlackWater et Emi Voilà merci à tous qui m'avez suivi, et puis, merci à tous ceux qui sont passé par là, simplement !
Voilà, c'est le dernier préface et puis, z'oubliez pas de me dire comment vous trouvez la fin surtout !
Bonne lecture.
Epilogue : Tout est bien qui finira bien.
Car James et Lily ne peuvent vivre qu' ensemble.
deux semaines plus tard
J'étais assis dans la grande salle, prenant mon petit déjeuner en compagnie de Sirius. Cela faisait deux semaines que Lily et moi sortions ensemble, avec le léger désavantage de ne pas pouvoir se toucher. Rogue devait rentrer aujourd'hui, suite à l'affaire Barbiracroupta, il avait du essuyer un renvoi de l'école et ça n'avait pas eu l'air du lui plaire. C'est en tout cas ce qui ressortait des lettres qu'il nous avait envoyées, à moi et à Lily. Plutôt incendiaires, les lettres.
Sirius était en face de moi, il me dévisageait. A bien y réfléchir, cela faisait un moment qu'il me dévisageait maintenant, presque deux mois, depuis l'affaire des cours de rattrapage. Il faudrait que je pense à me re-rapprocher de mes meilleurs amis, je les avais un peu abandonné ces temps-ci.
Lily entra dans la grande salle, ma plaqua un bisou sonore sur la joue et s'assit à côté de moi. C'était tous les matins ainsi, et tous les matins je voyais Sirius et Remus de plus en plus déconcertés.
« Est-ce que l'un de vous va se décider à enfin nous dire ce qu'il se passe ? » Demanda Sirius en fixant Lily qui semblait rayonnante ce matin. Nous étions dimanche, il y avait une sortie à Pré-Au-Lard prévue et Lily m'accompagnait. En plus – et c'était ça la meilleure nouvelle – c'était l'hiver, et il faisait froid. Non, non, pas de vestiges d'une quelconque commotion… Lily et moi allions pouvoir acheter une paire de gants et se tenir par la main, les habits protégeaient de la brûlure lancinante due au contact de nos deux corps.
Ça me foutait quand même le cafard de ne pas pouvoir la toucher, et pire, de ne pas pouvoir l'embrasser.
Mais elle était à mes côtés, on s'entendait à merveille (une dispute sur deux semaines, c'est à noter dans les annales, non ?) et Sirius semblait au bord de l'apoplexie.
Lily et moi échangeâmes un regard et nous sourîmes
« Nous sommes un couple petit Sirinouchet, tu ne l'avais pas encore vu ? »
« De un, arrête de m'appeler comme ça Lily »
Elle adorait l'embêter avec ça, c'était le surnom que lui avait trouvé une de ses petites amies et qui avait vite fait le tour de l'école. Ça lui avait valu d'être plaquée aussi.
« De deux, comment expliques-tu que je ne vous ai jamais vu en pleine séance de bécot ? »
Sirius, et Remus, n'aimaient pas d'être pris pour des poires. Lily haussa les épaules et commença à manger d'une main. L'autre était posée sur ma jambe. Ce genre de contact est certes très agréable, mais je ne saurais sûrement pas m'en satisfaire une vie entière.
Il faut absolument qu'on trouve une solution à notre problème tactile.
« Notre pudeur, mon cher, notre pudeur. »
Je n'en revenais pas de la vitesse à laquelle elle avait été à l'aise avec mes amis.
« On n'est pas du genre des démonstrations publiques, voilà tout. On préfère les petits lieux romantiques, et intimes. »
Si seulement ça pouvait être vrai.
« Du genre sous la table ? » Demanda Peter, rougissant, en jetant une œillade intempestive à la main de Lily qui voguait sur ma cuisse.
Elle se raidit et rougit – pas si à l'aise que ça, en fait. Elle voulut retirer sa main mais je posai la mienne par-dessus pour l'en empêcher. Il ne me reste déjà pas beaucoup, Peter de va pas venir gâcher ce genre de petits plaisirs matinaux.
Sirius a l'air goguenard, et Remus fronce les sourcils. Il doit déjà s'imaginer les perversions dans lesquels j'emmène Lily.
J'aurai bien voulu voir de quel bois elle est faite, pourtant.
Stop. Un truc bizarre là, ma main est sur la sienne et … rien. Peut- être qu'en ayant été sage pendant un temps, les effets ont disparus ?
Je jette un regard à Lily et elle sourit, l'air penaud. Pas si extraordinaire que ça en fait. Le bisou tous les matins, par exemple, il n'est jamais douloureux. Et la semaine passée, on est arrivé à échanger un long baiser passionné, du genre ceux des films romantiques moldus. Durant un quart d'heure – quinze minutes entières – on s'est langoureusement embrassé, collé l'un à l'autre et profité effrontément de cet instant de répit. Je ne sais pas où cela nous aurait menés si soudain, la chaleur ne nous avait pas obligé à cesser tout acte tendre.
Un instant de répit aussi court, quelle malédiction, on méritait bien mieux pour notre bonne conduite.
J'enlaçai mes doigts à ceux de Lily et posai nos mains sur la table. Autant profité de pouvoir nous toucher pour prouver à Sirius nos dires.
« J'ai vu Lily embrasser tous ses petits copains au moins une fois, et toi James, tu n'as jamais hésité à t'affaler sur un canapé avec une donzelle sur les genoux. Alors quoi, vous êtes si amoureux que vous vous sautez dessus à chaque effleurement et c'est pour éviter une tension sexuelle inutile que vous êtes si froids ? »
Je n'ai jamais été froid avec mes copines, moi. Il fallut que ça tombe sur Lily.
Elle retint un hoquet de surprise mais se reprit vite et sourit insolemment à Sirius.
« Hum hum » Dit-elle en acquiesçant « une simple question de libido. »
Elle me saisit le menton et me tourne la tête vers elle, se rapprochant dangereusement. Et miracle, ça ne chauffe pas là où elle me touche ! Je comprends que montrer à Sirius que nous ne sommes pas froids est un excellent prétexte de profiter d'un moment pas trop douloureux. Et je jure que si les dieux du feu sont cléments ce matin, j'emmène Lily hors d'ici tout de suite pour en profiter à fond.
Je ferme les yeux et nous nous embrassons. Doucement, d'abord, au cas où. Mais rien n'arrive alors elle passe ses mains derrière ma tête et approfondit notre baiser. Je sens sa langue qui vient titiller mes lèvres et je souris contre sa bouche en l'entrouvrant. J'ai découvert que Lily n'était pas quelqu'un de patient, aussi.
C'est tellement bon de l'embrasser encore que ça ne peut pas durer, bien sûr. Au moment où nos langues se rencontrent, ma prière reste inexaucée. C'est comme si nos salives respectives étaient composées de lave en fusion. Elle resserre sa prise sur ma tête et j'essaye de ne pas sentir la douleur. Je lui caresse la joue e je me penche un peu, mais je sens que le simple contact de ma main sur son visage la fait frémir. De douleur. On ne vaincra pas le mal par le mal. Je m'écarte.
Sirius a les yeux légèrement exorbités : on n'a pas l'habitude de voir une miss Evans aussi entreprenante, et Remus fronce encore plus les sourcils, et il détourne le regard quand il croise le mien.
J'espère sincèrement qu'il ne ressentait pas un truc pour Lily, parce que je me sens tout à fait capable de sacrifier notre amitié pour elle. Merlin faites qu'il ne soit pas amoureux.
« J'ai plus faim » Gémit Peter, en repoussant son assiette.
Peter a toujours été mal à l'aise avec les démonstrations d'affection, ça aurait pu être un argument contre Sirius, de ne pas mettre Queudvert mal à l'aise.
Enfin, je suppose que maintenant qu'il m'a vu rouler une galoche à Lily, il se calmera un peu.
Lily repose sa main sur ma cuisse et je recommence à manger. Deux semaines, cela signifie que ce soir est le premier soir sans retenue, un soir entier à consacrer à la plus merveilleuse des filles. J'aperçois Severus Rogue à l'entrée de la salle, comme paralysé. S'il espérait que Lily et moi ne nous remettions pas des effets néfastes de sa petite potion miracle, c'est raté.
En parlant potion, je ne parle plus que très rarement avec ma p'tite voix. D'abord, j'ai la vraie Lily avec qui parler puisqu'on ne peut rien faire d'autre. Et puis, l'autre Lily n'arrête pas de me demander de lui pardonner. Elle s'en veut énormément de ce qui est arrivé. Mais je n'ai tué personne, Lily m'en a convaincu et je n'ai rien à lui pardonné, moi. Mes comptes sont en ordre. En plus, elle de plus en plus dépressive et lui parler me file le bourdon.
Nous nous levons et avec les autres allons vers Pré-Au-Lard. Je prends Lily par la taille et elle appuie sa tête dans mon cou. Merlin merci que les cols roulés existent. Alors que Rusard vérifie nos autorisations, Lily jure tout à coup.
« J'ai oublié quelque chose, je reviens tout de suite ! »
« Je t'attends » dis-je, mais elle est déjà partie en direction de la tour Gryffondor. Je m'appuie dans un coin quand un revenant surgit devant moi.
« Potter… on s'amuse bien avec sa nouvelle petite amie ? Vous allez tenir combien de temps, à ton avis, un mois, deux ? »
« Dégage Rogue, je n'ai pas envie de me battre alors que tu rentres à peine de chez papa-maman. Ce serait dommage de recevoir direct un ticket retour, non ? Et puis, tu ferais mieux de te mêler de tes affaires si tu veux vraiment mon avis. »
Ben oui, je vous avais dit que j'étais de nature pacifiste.
« Allons, allons Potter. Ce n'est sûrement pas à toi que je vais manquer… Et puis, une relation avec Evans sans même pouvoir la toucher, tu ne tiendras jamais. Tu n'es qu'un pauvre adolescent plein d'hormones après tout. Et au moment où tu iras voir ailleurs, je serai là, Potter. Je ne te laisserai pas lui faire de mal.»
Je ne sais pas ce que Rogue entretien comme genre de sentiments pour Lily, mais c'est clair que c'est pas clair, justement. Plus vite que Lucky Luke ne sort son arme à coups de feu tueur, je pointai ma baguette sur la gorge de cette enflure. J'ai beau essayer, Dumbledore y va un peu fort en me demandant de lui pardonner le coup foireux qu'il a fait à Lily.
« Comment sais-tu ça ? » Demandais-je vivement.
« C'est pas difficile Potter, c'était à prévoir. Je suis étonné que Evans ne t'en ait pas encore parlé. »
« Parler de quoi ? » Dis-je en retenant ma fureur. Ce qu'il pouvait m'énerver !
« Et bien, tu ne sais pas ? Si vous vous brûler quand vous vous touchez, c'est à cause de vos 'doubles'. Ils sont séparés, eux. Tu ne croyais quand-même pas avoir droit au chapitre ? Note que ça n'aurait rien d'étonnant, tu ne penses jamais aux autres, hein, Potter ? Cette Lily de l'autre monde, elle le fait, elle. Et elle refuse que tu aies droit au bonheur que tu lui as volé ! »
« Lâche le tout de suite ! » Rugit Lily qui venait d'arriver. Je bousculai Rogue et sortit directement dehors, sans prendre garde à Rusard qui me criait de passer sous le capteur de dissimulation.
Je tapai dans une pierre quand je sentis une pression sur mon bras, c'était Lily. Je me dégageai de l'étreinte.
« Tu le défends encore après ce qu'il t'a fait ? »
« Non, je ne le défends pas, sûrement pas. C'était à lui que je parlais, James. Qu'il arrête de t'asticoter comme ça, parce que ça m'énerve et que je n'ai pas envie de me disputer avec toi à cause de lui. C'est tout. »
Je m'approchai et la serrai dans mes bras, collant mon visage contre ses cheveux.
« Pardon. Mais avec tout ce qu'il s'est passé avant, j'ai peur. Tu comprends ? Je ne veux pas que tu t'intéresse à lui, il n'en vaut pas la peine. »
Elle souleva la tête et me regarda dans les yeux :
« Je sais. » Puis elle souffla lourdement « J'ai tellement envie de t'embrasser là, maintenant. »
Je posai mes lèvres sur les siennes, puis me retirai aussi sec. Trop mal, le froid autour de nous accentuait encore plus la température de nos touchers.
« Lily, est-ce que tu sais pourquoi il se passe ça entre-nous. Je veux dire, cette impossibilité de se toucher plus d'une fois par semaine ? »
Il fallait que je lui pose la question. J'en ai marre que Rogue soit toujours au courant avant moi et qu'il me prenne pour un débile. Même si ce n'est que Rogue, ça me ferait mal d'avouer qu'il en sait un rayon de plus que moi sur Lily.
« J'ai fait quelques recherches » dit-elle, l'air de rien, en se détachant et en allant vers Pré-Au- Lard. « Apparemment, c'est ce que je t'avais dit au départ. Avoir joué avec les espaces temporels est en train de nous retomber sur la tête.
On n'a pas le droit de savoir de quoi sont composés les autres univers, James, c'est parer une loi essentielle de la Nature. Parfois, on peut se l'imaginer, mais jamais on ne peut entrer en contact avec cet autre univers, ni savoir de quoi il est fait. Nous, ça nous ne dérange pas parce qu'on se dit qu'on est du bon côté. Tout le monde va bien, on est ensemble, ça semble le paradis pour ces James et Lily bis.
Comprends, si tu étais enfermé à Azkaban, à côtoyer les détraqueurs, ne pouvant rien faire d'autre que d'attendre ta condamnation, et qu'en plus, tu savais qu'un autre toi, dans un autre univers, a la vie dont tu as toujours rêvé. Forcement, tu entretiendrais à l'égard de cet autre toi une grande rancune. C'est la même chose pour moi. Ta p'tite voix m'en veut de t'avoir, alors que chez elle, tu es à Azkaban et que même innocenté, tu ne lui pardonneras jamais.
Nous ne sommes pas les premiers à qui ça arrive, et sûrement pas les derniers, c'est pour ça que Rogue l'avait prévu. Je ne savais pas que ça existait, je l'ai découvert il y a quelques jours. Et lorsque les personnes qui connaissent leur situation dans un autre monde son animées par un sentiment d'amour, ça se traduit la plupart du temps par un sortilège cuisant. »
Nous avancions vers le village, le vent nous faisait face. Toutes ces histoires de mondes parallèles me fichaient la trouille et me donnaient mal à la tête. Mais j'avais encore des questions méritant des réponses.
« Il y a pas une solution ? J'en sais rien, refermer la brèche interuniverselle ou un sortilège d'amnésie ? »
Elle indiqua que non d'un signe de tête.
« Autre chose Lily. C'est… enfin, tu vois, après avoir pris la potion de Rogue, tu m'a envoyé un morceau de parchemin. Un morceau de parchemin avec les effets des bulbes d'arachnipassoïdes. Je croyais que c'était pour te débarrasser de moi, mais apparemment non. Alors, qu'est-ce que ça faisait que je le sache ? »
« Je n'ai rien envoyé. Qu'est-ce que ça disais ? » demanda-telle en passant son bras sous le mien
« En gros que les sentiments de la première personne touchée influençait ceux de la deuxième. Qu'on était ami parce que je t'aimais, quoi. »
Cette question tournait en boucle dans ma tête, cela n'avait rien de logique comme comportement. Et si ce n'était pas elle, que cela pouvait-il être ?
« Seul Rogue savait, j'ai été obligée de lui dire. Enfin, tu sais pourquoi. Et je suppose qu'il avait dû se rendre compte de notre rapprochement. »
« Quel sale type » Grognais-je.
« Regarde comme c'est beau en blanc ! » s'exclama-t-elle soudain.
Nous étions arrivés. La grande place était couverte de neige, les enfants s'en envoyaient des boules et plein de sorciers marchant d'un pas vif d'un endroit à l'autre, se frottant les mains pour se réchauffer. Le genre de paysage qui vous rend vite nostalgique des temps d'avant guerre. Si les Aurors ne mettaient pas bientôt la main sur Voldemort, il était fort à parier que nos enfants ne connaîtraient pas ce genre de joies. C'était d'ailleurs bizarre cette place, ce matin. Jamais je ne l'avais vue aussi… insouciament peuplée. L'esprit de Noël commençait à faire son œuvre avant l'heure. On aurait pourtant pu croire qu'il disparaîtrait. Depuis que j'ai douze ans, il n'y en a pas eu un seul sans un meurtre atroce de moldu. Je jetai un coup d'œil à Lily, oubliant vite ces vilaines pensées, elle avait froid mais ne disait rien. Ses mains étaient rouges briques. C'était le moment de mettre mon plan à exécution, bien qu'il ne nous servirait que plus tard.
« Viens, j'aimerais te faire un cadeau »
« Mais… »
« Non, aucune protestation ne sera acceptée ! On continuera de parler de ça plus tard. »
Lily me suivit tant bien que mal vers une petite boutique de chiffon au coin de la rue. Ce n'était pas le genre de magasin que je fréquentais d'habitude mais à la dernière pleine lune, j'avais repéré ces gants exposés et j'avais rêvé les lui offrir. Ils étaient faits pour elle.
Je la laissai à l'entrée, lui interdisant de me suivre. Heureusement, une de ses amies serdaigle passa par-là et je la tachai de l'empêcher de m'espionner. J'achetai vite la paire et je m'en pris une également. Enfin, les miens étaient noirs...
Je ressortis avec Lily qui disait au-revoir à son amie et lui bandait les yeux. C'était horrible de la voir grimacer à chaque fois que je la frôlais, alors j'enfilai mes gants puis lui fit mettre les siens. Quand je retirai le foulard, elle éclata de rire.
« Quoi » fis-je à moitié dépité « Ils sont pas beau mes gants ? »
Chaque doigt représentait un sorcier célèbre dans une couleur vive et il y avait sur le dos de la main droite l'écusson de Poudlard, sur celui de la gauche, l'emblème de la boutique. Parmi eux, il y avait Merlin, bien sur, tout en jaune, puis Morgane, en rose bonbon, Aragon Dumoulin en vert, et même Dumbledore sur le petit doigt, en turquoise. Mais la meilleure partie concernait l'autre face. Elle changeait en fonction des personnes tenant au cœur du propriétaire de la paire. Quand je les avais essayés, il y avait eu mon père, ma mère, un doigt pour le reste de ma famille, Peter, Remus, deux Sirius et deux Lily. Mon image était sur le dernier doigt, d'ailleurs, j'avais l'air malade en jaune.
Je pris les mains de Lily dans les miennes et les retournai. Quand je vis mon image, je voulus l'embrasser, puis, je me rappelai que je ne pouvais pas. La poisse.
Il y avait aussi ses parents, ses grands-parents, sa sœur, Remus, une ou deux autres filles et sur le dernier doigt, Peter et Sirius se disputait la place.
« Ce qu'on peut dire, c'est qu'ils sont très colorés ! » Interrompit-elle mes pensées. « Et puis, c'est bizarre » dit-elle en caressant mon visage « C'est comme si je ne les portais pas, pourtant ils me tiennent chaud. »
« C'est la technologie seconde peau, ma belle » déclarais-je avec un air commerçant « Aussi protecteur de des gants normaux, beaucoup plus beaux et comme si vous n'en portiez pas ! »
Elle rit et je me dis que je ne me lasserais jamais de l'entendre. Nous allâmes aux Trois Balais et nous assîmes à une petite table dans un coin. Une fois nos deux bièraubeurres reçues, nous posâmes nos mains l'une sur l'autre sur la table.
Nous avions gardé nos gants, pour pouvoir continuer à nous toucher. Je regrettais que cette technique ne soit pas applicable au reste du corps.
Elle emmêla ses doigts aux miens, puis redevint sérieuse. J'observai un instant Sirius essayer de quitter mon gant pour aller rejoindre une jeune fille sur le gant de Lily. Je savais ce qu'elle allait me dire sans doute. S'il n'y avait pas d'espoir qu'on puisse un jour être un couple normal, alors mieux valait arrêter avant de causer de trop grands dégâts. Bien sûr, cette solution ne me convenait pas du tout.
Alors que je buvais, je sentis son regard qui ne me quittais pas. Et lorsque je lui souris, elle rougit. Qu'est ce qu'elle est mignonne.
« Quoi ? »
« Ca a quand même eu du bon cette histoire de potion. »
Fabuleux, je suis tout à fait d'accord. Au moins, ça nous éviteras les disputes à propos des mains trop baladeuses.
« Je veux dire, regarde toi. Tu as tellement changé. »
« Changé ? »
« Mûri. » acquiesça-t-elle en réaffirmant sa pression sur ma main.
« C'est ce que tu voulais non ? »
Elle sourit encore puis secoua la tête.
« Mon dieu, j'ai l'impression d'être une de ses filles qui passent leur temps à minauder. C'est tellement débile. »
« C'est très beau. J'aime bien te faire cet effet. On a l'air d'un couple presque… normal. »
« Normal. » Elle soupira et je retournai à mon verre. J'étais peut-être plus mûr qu'avant, n'empêche que j'avais un don pour collectionner les gaffes avec les filles.
« James ? » Je levai les yeux, elle me fixait, redevenue tout à cou sérieuse. « Sais-tu pourquoi on arrive quand même à se toucher de temps en temps ? »
« Parce qu'à certains moments nos ''doubles'' sont heureux et ne pensent plus à nous ? »
« Ce serait trop facile, il suffirait d'attendre que le temps passe et que les blessures se referment. En fait, quand l'un des deux n'a plus assez de force pour nous en vouloir, il y a comme un ''vent'' dans la malédiction et le sortilège est annulé. »
« Plus assez de force ? »
« Qu'il dort ou est évanoui. Je sais ce que je ressentirais si tu étais enfermé par ma faute. Déjà avant, je n'aurais sûrement plus dormi, mais après tout ce que nous avons vécu maintenant, je serais bien trop mal pour prêter la moindre chose à la vie. Je deviendrais sûrement dépressive. Je veux dire, si on arrive à s'embrasser, c'est que mon autre moi a fait une sorte de malaise, je pense. Enfin, c'est juste une hypothèse. »
« Lily, y a-t-il, oui ou non, un moyen de supprimer de manière irréversible ce sortilège ? »
Dis oui. Dis oui. Dis oui.
« Oui. Mais… »
Mais quoi ? C'est merveilleux, non ?
« Il faudrait qu'ils arrêtent d'envier notre vie »
Ça, je ne sais pas si ils y arriveront un jour. Probablement pas. Comment pourraient-ils arrêter de nous en vouloir ?
« Ou bien qu'ils meurent. »
Lily baissa la tête et s'enfuit dans son verre. C'est sûr que ni elle, ni moi ne souhaitons la mort de personne, et surtout pas de nous-même. Mais dans ces conditions…
« Je mourrai sûrement si je suis condamné, je crois que je ne supporterais pas une vie à Azkaban. »
« Sauf qu'on est capable de chose dont on ne se croyait pas la force, parfois. Et puis même, si tu… tu mourais, ça nous donnerait le répit de quelques jours, peut-être juste quelques heures. Je veux dire, le quart d'heure de l'autre fois, ça ne veut pas dire que Lily s'était réveillée, juste que les sentiments de James avait repris le dessus, tu comprends ? »
C'est au-dessus de mes forces de souhaiter la mort de Lily, où qu'elle soit.
Une larme coula le long de la joue de Lily.
« Qu'est-ce qu'on va faire ? »
Nous sommes rentrés à Poudlard dans un sale état. Quel bourbier ! Elle est allée dormir tout de suite, prétextant un contrôle demain. Il n'y en aura pas, je sais, et il est seulement 5h30, mais elle a besoin de faire le point. Je montai dans ma chambre moi aussi et j'y reçus une petite visite.
« Hey »
« Hey p'tite voix, ça va ? »
« Toi pas. Je l'entends dans ta voix. Un problème avec Lily ? »
« non, c'est juste que… »
Je réfléchis un instant. J'avais besoin de parler pour faire le point pour y voir clair, et le seul au courant de l'histoire, c'était Rogue. Hors de question d'aller lui demander de l'aide.
« Non, ça ne va pas du tout avec Lily et en même temps, ça va très bien. »
Je lui racontai toute l'histoire, du début à la fin, en essayant de ne pas paraître accusateur envers elle, ou bien de laisser voir que sa mort m'arrangerait assez.
Elle ne répondit rien, j'eus peur de l'avoir choquée mais je l'entendis distinctement pleurer, comme si elle était juste à côté de moi.
« C'est injuste. Nous, on n'a pas droit au bonheur et vous non plus, par notre faute. C'est dégueulasse la vie, tellement injuste. »
« Et si je mourais, ça vous aiderait, non ? »
« NON ! Je veux dire, ça n'en vaut la peine. Arrête de te torturer Lily, et accepte une fois pour toute la situation. C'est ainsi. Tant pis, on s'y accommodera. Moi aussi je vais devoir l'accepter de toute façon.»
« Ne renonce pas, ça ne servirait à rien non plus. Je vais arrangeai les choses. »
"Non!"
J'eus beau essayer de la contacter encore et encore, rien ne marchait. Son esprit était définitivement fermé à tous mes appels. J'eus peur d'avoir encore une fois gaffé.
Espérons qu'elle ne fera pas un bêtise… une énorme bêtise.
deux autres semaines plus tard
Je n'ai plus jamais entendu parler de ma p'tite voix. C'est comme si elle était … morte.
Si dans quelques jours elle n'est toujours pas de retour dans ma tête, je lui organiserai un enterrement. Elle me manque, même si je l'avais délaissée ces derniers temps.
Lily et moi sommes toujours ensemble, mais c'est de plus en plus dur. Nous sommes obligés de porter nos gants à chaque fois que l'on veut se toucher, seul le bisou matinal arrive encore à surmonter la vague. C'est tellement dur de l'avoir à côté de moi, et d'être interdit de juste lui tenir la main. Encore plus difficile que quand elle me détestait.
Et puis, Lily avait raison, on a l'air ridicule à porter ces gants à l'intérieur de Poudlard. Les gens commencent à penser que l'un de nous à une maladie cutanée et que c'est pour empêcher la contamination. Un des expetits-amis de Lily a même été demandé à Pomfresh de vérifier s'il était encore en bonne santé. Je lui ai foutu un poing, forcément.
Le pire, c'est de voir Sirius nous dévisager. Hier, alors que Lily était endormie sur mes genoux et que je lui caressais le visage (toujours avec mon gant seconde peau), il s'est approché avec Remus et m'ont donné l'adresse d'un psychomage réputé pour les thérapies de groupe. Traîtres.
Je me suis expliqué avec Remus. Il m'a assuré qu'il n'avait que des sentiments fraternels envers Lily, et je le crois. Et selon lui, Rogue veut protéger Lily parce qu'elle est la seule personne dans Poudlard à ne jamais lui avoir tourné le dos et à toujours avoir été gentille sans avoir une idée derrière tête. Remus dit aussi que c'est pour essayer d'oublier qu'il a failli la tuer. Il aurait pu y penser avant aussi. Crétin.
J'étais assis à la table en train d'étudier potion, pour changer, quand Lily est apparue à mes côtés. Sirius et Remus étaient partis faire un tour aux cuisines.
« Il faut que je te parle. »
Je me levai et nous sortîmes de la salle commune. On s'arrêta dans un couloir fréquenté par la plupart des couples de Poudlard. Le meilleur endroit pour être tranquilles.
« J'ai eu une petite conversation avec James. Lily lui a tout dit»
« Tout quoi ? »
« Tout ce que tu lui avais dit »
Il y eut un bruit au fond du couloir, mais j'étais intéressé par autre chose.
« Comment il a réagi ? »
« Comment voulais-tu qu'il réagisse ? Il s'est énervé, elle a pleuré. Il lui a demandé de partir. Ils étaient au ministère, pour son procès. Elle s'est engueulée avec lui. »
« Bah tiens, Lily qui crie sur James alors qu'il est jugé pour meurtre. Surprenant »
« Ils se sont embrassés » continua-t-elle, imperturbable.
« Ok, ça c'est surprenant. Il lui a pardonné aussi facilement ?»
« Il ne lui a pas pardonné, il s'est juste… accommodé. Et puis, c'était sa seule sortie de secours. »
« De secours ? »
Elle me taxa d'un regard sévère signifiant que je ferais mieux de la fermer.
« Il a été jugé à dix ans de prison ferme. Il a demandé à être seul un instant avec Lily et ils se sont enfouis. »
« Enfouis du ministère ? »
Elle acquiesça
« Elle y a travaillé toute la semaine, c'était son plan. Elle a démantelé mentalement le réseau de protection anti-transplanage. »
« Mais je ne sais pas transplaner ! »
« Elle a appris pour deux. »
« Tu es la plus formidable de toute, tu sais. »
« Ils se sont marier à Las Vegas et ils veulent avoir un enfant. »
Glurps. Quoi ?
« Las Vegas ? »
« Une ville américaine moldue. »
« Je sais ce que c'est Las Vegas ! Mais pourquoi en Amérique ? »
« Mariage en pochette. Tu es un fugitif James. Ils ont fait vite parce qu'ils peuvent te rattraper à tout moment. Mais… ils sont heureux, et ensemble, et… »
« Attends, attends. Ils viennent à peine de se retrouver et ils veulent un gosse ? »
« C'est un choix comme un autre. Ils ont très peu de temps, personne ne s'est jamais échappé du ministère avant eux et … enfin, James est recherché pour meurtre et Lily, ben, parce que 'elle a fait sauté une réssistance du ministère. Ils pensent qu'on sert Tu-Sais-Qui aussi. »
« Le ministère est con. »
« Ils ne reverront jamais leurs amis mais… ils trouvent parfaitement excitant une vie dans la clandestinité. Bien plus que celle que nous pourrions avoir. »
Le seul moyen qu'on puisse se toucher est qu'ils arrêtent d'envier nos vies…
KKEEEYYYAAA ! Je sautai en l'air, et puis sur Lily en l'embrassant comme si ma vie en dépendait. Elle rit, je la fais tourner, nous sommes heureux. Elle m'arrache mes gants (que j'avais mis au cas où, toujours) et nous recommençons à nous embrasser.
« Tu sais, nous avons été tellement lentement ses dernières semaines qu'on pourrait peut-être accélérer nous aussi ? » Murmure-t-elle à mon oreille en laissant ses mains voguer sur mon dos. Sous ma chemise. Sur ma peau.
Dieu, Merlin, Dame Nature, par toutes les puissances que je l'aime !
« Je t'avais dit que je pouvais tout arranger. Bonne chance dans ta vie James. »
« Bonne chance à toi aussi, p'tite voix. »
Je sentis quelque chose dans ma tête, comme si une tirette venait d'être fermée, une entaille suturée. Je sus que c'était la dernière fois que je lui parlais.
J'avais perdu ma P'tite voix pour toujours, et gagner l'amour, pour la vie.
Tout aurait pu s'arrêter là.
Il y eu un bruit de bruissement et on entendit tousser au fond du couloir.
« Heu… Vous pourriez nous expliquer à quoi on vient d'assister ? »
« Parce qu'on a pas trop bien compris pourquoi vous parlez de vous à la troisième personne »
« et encore moins ce qu'était cette histoire invraisemblable »
Sirius et Remus vienne d'apparaître de sous ma cape d'invisibilité.
Je souris, et serre Lily.
« Tout est fini maintenant. »
« Fini. » Répète-t-elle.
Comprendra qui pourra ce que faisait Sirius et Remus ensemble dans le couloir des amoureux…
THE END
Snif, snif. Ma fic est finie, c'est la première que je mène à son terme.
Pour la fin, c'est vachement turlupiné comme histoire, mais je ne voulais pas que vous pensiez que James et Lily ne sont pas les meilleurs. Ils le sont et… ils ont battu le ministère à plate couture.
Quant à la dernière phrase, c'est parce que je suis en pleine phase de découverte de ce couple. Mais pour les non slashiste, suffit de se dire qu'ils devaient parler du comportement bizarre de nos deux tourtereaux dans un endroit calme et silencieux…
Voilà, c'est fini.
Une dernière fois merci à tous pour les reviews, et les encouragements.
Je dois normalement revenir bientôt avec une fic intitulée « Trop gentille pour toi, Potter ! », faut juste voir combien de temps ça prendra, ce bientôt.
Bisous à tous et encore merci à tous
Likyboy's
