HORIZON
LOST
Auteur : Sahad
Note : ...
Chapitre 2
:
Les
paupières s'ouvrirent, laissant apparaître deux lacs
turquoises ; le jeune garçon était étendu dans
un lit avec quelques pansements et bandages. Il tourna la tête
pour apercevoir son ami, appuyé sur une table, les coudes sur
un livre, il dormait paisiblement ; à cette vue, le jeune
blond ne pu réprimer un sourire : Trowa avait un visage d'une
douceur inégalable lorsqu'il dormait, il semblait serein et
non plus aussi impassible que d'habitude. Quatre tenta de se mettre
sur un coude mais ce simple geste lui arracha un cri de douleur, le
châtain se réveilla et alla voir son ami :
/Ne force pas, tu t'es déchaîné avant-hier, tu as besoin de repos. /
« Avant-hier ? »
/Oui. Ça fait deux jours que tu es en un état presque comateux. /
« Tu peux remercier ton ami, il est resté à tes côtés tout ce temps. »
Lady Une venait de pénétrer dans la pièce, elle lui sourit, il allait visiblement mieux que l'avant-veille. Puis elle se tourna vers l'autre jeune homme :
« Trowa, tu as bien veillé sur lui mais tu en as négligé tes cours. »
/Je n'en ai pas besoin. / la coupa le garçon.
« Pardon... ? »
/Je suis un psionique et maîtrise parfaitement mes facultés mentales. / insista-t-il.
« C'est ce que tu crois. » murmura l'instructrice. « Mais à ce que j'ai vu, tu as du mal à créer des objets et tes illusions sont loin d'être parfaites. »
/Ne me poussez pas à bout. Voyez ce qui est arrivé à Quatre par votre faute... /
L'atmosphère de la chambre changea d'un seul coup, la température grimpa rapidement, les yeux du jeune psionique commencèrent à changer de couleur, cependant, une main sur son bras l'arrêta :
« Trowa ! Ne commet pas l'irréparable ! Je sais ce que c'est que de se sentir coupable et je ne veux en aucun cas que tu le vives. Je t'en prie, calme-toi. »
Le châtain dévisagea le blond quelques instants, puis ses yeux reprirent leur couleur d'origine, l'atmosphère de la chambre redevint calme, la température baissant ; l'instructrice n'eût aucun mal à comprendre que sans l'intervention du jeune blond, elle aurait été obligée d'affronter le garçon au risque de devoir le tuer. Elle se retira donc, pensant revenir quand le châtain serait plus calme. Celui-ci se rassit sur sa chaise, il prit le livre qui reposait sur la table et le rouvrit à la page là où il l'avait laissé, Quatre parut intrigué :
« Qu'est-ce que c'est ? »
/Un livre. /
« Merci, je le vois bien ! Ce que je veux dire c'est, de quoi ça parle ? »
/Je te l'ai lu à ton chevet, en entrant directement dans ton esprit, essaye de t'en souvenir. /
A ces mots, le garçon ferma les yeux pour mieux se concentrer, et effectivement, des phrases lui revenaient, des images. Les paupières découvrirent les deux lacs turquoises, et, dans un sourire, le blond murmura :
« Lis-moi la suite. S'il te plaît... »
Le jeune châtain acquiesça d'un signe de tête et d'un sourire, reportant ses yeux sur les lignes du livres, il continua donc sa lecture :
/''Il est certain que le seul horizon que nous avons jusqu'à présent vu, n'est autre que ces éternels pics. Des montagnes. Mes compagnons et moi avons longtemps marché : des jours, des semaines, des mois et même des années. Mais jamais nous n'avons pu en atteindre seulement le pied. Cependant, traversant différentes villes nous avons pu nous renseigner davantage concernant l'Horizon : ces montagnes, aussi compactes qu'elles puissent paraître, à un endroit doivent se séparer, c'est le ''chemin sans retour de l'Horizon'', on le dit sans retour car il serait gardé par la légendaire tarasque.''/
« Qu'est-ce qu'une tarasque ? » l'interrompit Quatre.
Trowa passa le marque-page et tourna les fines feuilles en papier, s'approchant de la fin il s'arrêta :
/Il y a un lexique : ''La Tarasque : on la dit légendaire (il n'en existe qu'une fort heureusement), elle est peut-être le monstre le plus redouté de tout le multivers, exception faite des plus vieux dragons. Personne ne peut savoir où et quand elle va frapper. L'endroit où se trouve son repaire est inconnu de tous. Elle y passe le plus clair de son temps, à dormir et...'' /
« Et ensuite ? »
/La page a été arrachée... / remarqua le garçon d'un air désabusé. /Quel vandale a pu faire cela /
« Trowa... ? » le garçon leva la tête en entendant son nom. « Et si... Nous restions pour apprendre ? Je veux dire, le temps que j'apprenne à maîtriser mes pouvoirs, et... Après, si tu veux, on pourrait aller découvrir s'il existe un ''Horizon'', vu que personne ne le sait, et si oui, ce qu'il y a par delà... ? »
Les yeux verts le dévisagèrent, le blond baissa la tête, prêt à s'excuser de cette proposition qui devait être des plus insensées ; mais contre toutes les attentes de Quatre, le psionique lui ''murmura'' :
/D'accord. Cette histoire d'Horizon m'intrigue aussi. Et puis si cette Tarasque existe vraiment, pourquoi ne pas essayer de l'affronter /
« Vraiment ? Tu... Tu veux bien ? »
/Oui ! Moi aussi, je vais travailler pour devenir plus fort et nous irons ensemble découvrir le monde /
C'est dans cet enthousiaste que commencèrent les années de leur long apprentissage, ils se mirent tout deux au travail, savourant également la soif de compétition bien que le châtain aie une longueur d'avance : cela ne découragea nullement Quatre qui redoubla d'effort ; faisant naître en même temps entre eux un lien de complicité, d'amitié grandissante.
---
4 ans plus tard ---
Le
blond avait fini de se vêtir, il avait préparé
des vivres pour son voyage ; ses bagages n'étaient pas très
lourds : ils se ravitailleraient dans les villes qui croiseraient
leur chemin. Pendant ces quatre dernières années, il
n'avait pas quitté son seul meilleur ami, le psionique
l'attendait, tenant deux chevaux par la bride, le voyant approcher,
il lui adressa un sourire :
/T'es lent /
« Gnagnagna ! » Quatre lui tira la langue.
Trowa aida son ami à monter à cheval et enfourcha le sien, ils partirent sous le regard des villageois, certains tristes, d'autres soulagés ; mais cela, les deux garçons n'en avaient que faire.
POV Quatre :
Je
n'ai pas revu ma soeur, Iria, mais je ne suis pas peiné de
quitter mon village : je sais que je n'y avais plus ma place, je n'y
étais plus apprécier. Je laisse derrière moi les
garçons qui avaient été, il y a bien longtemps,
mes amis de jeux ; ainsi que le souvenir douloureux de Rachid, celui
que j'ai, sans le vouloir, tué lors du réveil de mes
pouvoirs que je contrôle à présent. Madame Lady
Une, l'instructrice, a été plus que surprise en suivant
notre apprentissage : j'avais peine à maîtriser certains
sorts alors que j'en maîtrisais aisément certains de
niveau bien supérieur. Quant à Trowa, il excelle aussi
bien au niveau de ses capacités physique qu'au niveau de ses
pouvoirs.
La route est longue et le paysage est divers : nous passons à travers un endroit presque désertique, pour voir, à quelques kilomètres, une forêt dense. Je ne suis jamais allé aussi loin, mais Trowa est avec moi et j'ai confiance en mes pouvoirs. Nous nous dirigeons vers les montagnes qui sont au loin. Le vent souffle doucement sur nous, c'est agréable, mais le soleil tape dur et cela l'est moins. Nous nous arrêtons au bout de quelques heures de chevauchée en nous mettant à l'ombre d'un grand arbre, près d'un ruisseau où je me désaltère avidement et remplit ma gourde. Trowa reste assis sur un rocher, ses yeux perçants scrutant les alentours. Mais... Je ne m'en étais jamais aperçu... Je m'approche.
/Qu'y a-t-il / me demande Trowa sans quitter son poste.
« J'avais pas remarqué tes oreilles... » je murmure.
/Tu n'avais pas vu que j'étais un elfe /
Bouh ! Aussi bizarre que ça puisse paraître, je n'y avais jamais prêté attention ! Je me sens vraiment stupide, alors que le rire de Trowa raisonne dans mon esprit. Une autre question m'obsède mais je ne sais pas si je dois la lui poser... Peut-être serait-ce gênant pour lui mais... J'aimerais savoir :
« Dis, Trowa... »
/Hm /
« Tu dis que tu ne parles pas parce que cela n'est pas vital pour toi mais... Est-ce que tu le peux ? »
Les yeux de Trowa se posent dans les miens, il y a une grande tristesse. Je m'en veux, j'essaye de m'excuser :
« Pardon ! Je... Je n'aurais pas dû ! Je sais pas ce qui m'a pris... Pardonne- moi. »
J'ai baissé la tête, je ne peux pas soutenir son regard. J'y ai vu une telle tristesse que j'en déduis bien des choses mais alors que j'allais m'excuser encore, je sursaute :
/Je n'ai plus parlé depuis la mort de ma mère. Je ne sais pas si j'en suis encore capable... Il a quinze ans. Cela... Te gêne-t-il /
« Non ! Je ne veux pas te forcer ! Après tout, si nous nous comprenons ainsi, pourquoi chercher à changer ? »
Il me sourit, son visage est détendu, il me remercie et reporte son attention sur les dunes. Nous remontons à cheval et reprenons la route, Trowa semble beaucoup apprécier le vent qui lui chatouille les oreilles, j'y fais plus attention à présent que je l'ai remarqué. Il a un sourire heureux. Ça me fait plaisir... Je ne sais pas pourquoi mais je me sens serein.
FIN POV
L'elfe, jusque là heureux, laissa son visage s'assombrir à la vue d'une ville, il ne pouvait nier qu'à part le jeune blond il n'appréciait guère les humains : c'étaient eux qui avaient été la cause du décès de sa mère. Et bien que cela était loin, il leur vouait encore une haine puissante, instinctive. Quatre tourna ses yeux vers son ami, il avait un sourire radieux qui disparut à la vu de son visage, trop plongé dans ses pensées, Trowa n'avait pas remarqué que le jeune homme le fixait, la voix claire de celui-ci le réveilla :
« Qu'est-ce qui ne va pas, Trowa ? »
/Hein ? Heu... Non, rien. Juste un mauvais souvenir qui m'est revenu. /
Il n'ajouta rien de plus, le blond n'insista pas : si son ami voulait en parler, il le ferait, lui n'avait pas le droit de lui en demander davantage. Cependant, il fut surpris de voir le psionique passer un keffieh (1), cachant ses oreilles pointues aux yeux des citadins. Ils pénétrèrent dans la ville, sentant le regard des gens se poser sur lui, l'elfe grogna, ce qui n'échappa pas à Quatre :
« Qu'y a-t-il ? Leurs ondes te font mal ? »
/Non, j'ai appris à dresser des barrières pour ne pas être affecté. Mais je déteste être le centre d'attention. J'ai l'impression d'être une bête de foire /
Face à la mauvaise humeur de son ami, le garçon décida d'aller s'installer à une auberge où ils pourraient passer la nuit et où il n'y aurait personne pour considérer le psionique qui semblait trouver cela fort désagréable. Ils en trouvèrent une vers le centre de la ville, le prix n'étaient pas très élevé, ce qui rassura le blond qui, il le remarquait, n'avait pas autant d'or qu'il le croyait. Arrivés dans la chambre, le blond posa ses bagages et s'apprêtait à sortir lorsque l'esprit de son ami l'arrêta :
/Où vas-tu /
« Acheter des vivres, je serais de retour dans pas longtemps. »
/Veux-tu que je t'accompagne / se proposa le châtain.
« Non, ça ira, je ne pense pas acheter grand chose et puis... Je sais qu'il t'est pénible de passer entre les gens de cette ville. »
/Hein /
« Ça te met de mauvaise humeur et j'aime pas te voir en train de râler ! »
Disant cela, le blond lui adressa un sourire en lui tirant gentiment la langue, à cette vue, l'autre garçon fit de même et ils rirent. C'était bon de rire, cela mettait Trowa plus à l'aise, il en oubliait les citadins quelques temps ; Quatre sortit donc. Il marcha à travers les rues, regardant ci et là ce qui pourrait leur être utile, cependant un cri attira son attention :
« Au voleur ! Au voleur ! »
Il aperçut un jeune garçon qui s'échappait de la masse de gens, un grand sourire aux lèvres ; il avait de longs cheveux châtain clair aux reflets couleur miel, une peau claire, un corps fin mais qui devait être musclé vu les bonds qu'il faisait, son regard croisa le sien, il avait des yeux d'une splendide couleur améthyste. Arrivant à sa hauteur, le jeune homme tenta de l'esquiver pour passer, mais c'était sans compter les réflexes du blond : celui-ci l'attrapa tant bien que mal par la taille et le plaqua au sol. Quelque peu déboussolé et surpris, le garçon tenta de s'extirper de l'étreinte de Quatre, mais n'y arrivant pas et entendant les pas des citadins se rapprocher, il lança :
« Lâche-moi ! Je te rends la marchandise si tu veux mais lâche-moi ! »
« Pourquoi le ferais-je ? » grogna le blond.
« Je t'en prie ! Lâche-moi ! »
Quelque peu surpris par les supplications du jeune homme, Quatre l'entraîna dans une ruelle à l'écart, échappant ainsi à la furie des gens de la ville qui passèrent en coup de vent devant eux. Vu les cris et la rage de ces personnes, le blond n'eût aucun mal à imaginer le triste sort qu'aurait eu le garçon qu'il tenait encore par le bras.
Reportant son attention sur lui, il fut surpris de ne trouver aucune résistance de sa part, seulement un air renfrogné. Il tenait toujours les marchandises volées dans les mains, ne cherchant nullement à s'enfuir à nouveau et semblant attendre quelque chose, il lâcha :
« Pourquoi m'as-tu aidé ? Si tu avais attendu les autres abrutis t'aurais eu une belle récompense. »
« Je ne suis pas comme ça ! » bougonna Quatre. « Mais je voudrais savoir pourquoi tu as fait ça... ? »
« Pour survivre. Ici, si tu n'as pas un titre ou de la fortune, tu ne vaux rien. Si ce n'est des parties de plaisir pour certains. »
Disant cela, son visage s'assombrit considérablement ; quelque peu choqué par ces révélations, le blond demeura silencieux quelques minutes avant de murmurer :
« C'est ce qu'il t'est arrivé ? »
« Non. Pas à moi. Mais à l'un de mes amis. Mais le salaud qui a fait ça a payé, il n'est plus de ce monde. » ces paroles firent tressaillir Quatre. « Une vie pour une vie, quoi de plus juste ? »
Puis, son regard se plongea dans les yeux turquoises du blond, ils restèrent silencieux encore quelques minutes à s'observer mutuellement ; le châtain sursauta sentant la main du garçon le lâcher, celui-ci se détourna et commença à partir :
« Va-t-en. Je ne te retiendrais pas. »
« Mais... Pourquoi ? Si c'est de la pitié, j'en veux pas ! » s'écria le voleur.
« Ce n'est pas de la pitié. » continua le jeune homme. « Je ne gagne rien à te retenir. »
Alors qu'il partait, il fut surpris d'entendre des pas derrière lui : le garçon aux cheveux longs le suivait, sans mot dire. Il se retourna pour le regarder, lui lançant une question muette, le jeune homme lui répondit :
« Je ne peux pas partir. Mais je ne peux pas t'expliquer pourquoi ici. »
Ne comprenant pas, Quatre l'invita à venir à l'auberge où l'attendait Trowa, le garçon le suivit donc jusque dans la chambre. L'elfe fut surpris de le voir et considéra le blond quelques temps, celui-ci commença (le dialogue est tel que l'entend le voleur):
« Il ne peut pas s'éloigner de moi pour une raison que j'ignore.
- ...
- Je ne sais pas. Je ne lui ai pas demandé, je pensais le laisser partir.
- ...
- Je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais j'ai réagi sans vraiment réfléchir !
- ...
- Merci, t'es sympa Trowa. »
Sur cette dernière réplique ironique, les deux garçons reportèrent leur attention sur le jeune homme qui les regardait avec un air ahuri. Le blond s'approcha de lui est le questionna :
« Comment t'appelles-tu ? »
« Duo. Duo Maxwell. » répondit le voleur.
« Je suis Quatre et voici Trowa. » affirma le mage à son tour. « Bon, dis-moi donc pourquoi tu m'as suivi au lieu de t'enfuir. »
« Je ne pouvais pas : tu m'avais attrapé ! » grimaça Duo. « Ou bien n'as-tu pas remarqué ma nature ? »
Le psionique l'examina, le voleur avait des oreilles un tantinet plus pointues que la normale. Ce qui amena certains propos dans l'esprit de ce dernier :
/Serais-tu un demi elfe /
« Tu... Tu me parles dans le crâne ? » s'étonna le garçon après avoir fait un bond.
/Transmission de pensée. Alors /
« Eh bien, raté ! » claironna Duo avec un clin d'oeil. « Je suis un Djinn, cependant, malgré les apparences, je suis un Djinn de famille noble, donc, Quatre (c'est ça ?), tu m'as attrapé, je me vois donc dans l'obligation de réaliser trois de tes souhaits. »
/Je croyais que les Djinns vivaient sur des îles flottantes... / demanda Trowa, perplexe.
« C'est vrai. » admit le voleur. « Mais la vie d'en haut ne me plaisait pas. A vrai dire, tout là-bas m'embêtait, c'était d'une monotonie sans nom. Alors j'ai commencé à devenir vraiment emmerdants pour mon entourage, mes paternels ne l'ont pas supporté et m'ont banni de la communauté de Djinns. C'est pour ça que je suis ici. »
« Et pourquoi voleur ? » voulut savoir Quatre.
« Pas voleur, roublard, s'te plaît (c'est plus classe). Tu n'es pas sans savoir que les Djinns appartiennent à l'élément de l'air, ils se transforment en cyclone ou petite tornade (j'aurais dû le faire pour que tu ne m'attrapes pas !) et ces compétences s'avèrent idéales, de vrais atouts pour le métier. »
Les deux garçon considérèrent quelques minutes ledit roublard qui commençait à faire voler ses cheveux parce que ceux-ci l'énervaient. Trowa sourit à cette vue, il appela le Djinn et le fit s'installer dos à lui, il attrapa les cheveux rebelles et commença à les brosser et les noua en une longue natte ; attachant le tout d'un ruban. Duo examina sa nouvelle coiffure quelques secondes avant de remercier l'elfe pour cela :
« Thank ya ! Ça sera plus pratique pour aller dans les maisons voler quelques trucs ! »
/Tu n'es pas seulement roublard n'est-ce pas / les yeux verts le fixaient.
« Eh ? » le Djinn ne semblait pas comprendre la question, ou peut-être la fuyait-il.
/Je ne pense pas que tous ces couteaux soient les instruments d'un simple voleur. /
Duo déglutit, ce jeune homme avait rapidement compris cela alors que ses poignard étaient soigneusement camouflés dans ses habits ; à l'origine, étant un Djinn, il n'en avait nulle utilité, mais petit à petit, vivant dans la ville, il avaient de moins en moins souvent fait appel à ses dons héréditaires ou seulement pour pénétrer dans certains lieux sous forme de brise légère.
Quatre le regarda avec de gros yeux, ce qui plongea le roublard dans un sentiment d'anxiété, il lâcha :
« Et alors ? Oui, je suis aussi un assassin ! Je me devais de protéger mes amis des rues qui, eux, ne sont que de simples humains et qui ignorent mes capacités de Djinn ! Je ne peux pas faire régulièrement appel à mes pouvoirs, moi ! Imaginez que ça se sache, tout le monde me pourchasserait pour que je réalise les voeux de chacun ! »
Le natté avait une respiration haletante, il n'avait pas hurlé mais l'envie n'y manquait pas ; il s'était débrouillé comme il le pouvait pour survivre et il ne permettait à personne de juger de son mode de vie. La voix claire de l'humain blond l'apaisa quelque peu :
« Nous ne te reprochons rien. Pour ma part, je n'ai jamais eu la nécessité de tuer ; je l'ai bien fait par accident mais pas autrement, je n'ai donc rien à te dire. »
/Je ne tue que si l'on m'y oblige ou que lorsque je rentre dans une rage folle. /
Ces confidences calmèrent le roublard, il s'éleva dans les airs et se mit en position assise, il les observait également, attendant également le premier souhait du blond. Il murmura :
« Penses-tu faire tes souhaits maintenant ? Ou plus tard ? »
« Je n'ai aucun souhait à te formuler pour l'instant. » répliqua Quatre d'un air un peu peiné. « Désolé si tu dois rester avec nous encore un peu. »
« Je m'en fiche. » répondit instantanément le Djinn. « Je n'ai pas d'endroit spécial où aller, j'ai seulement une requête. »
/Laquelle /
« Vous êtes des voyageurs, n'est-ce pas ? » souffla-t-il. « Quatre, si tu ne fais pas tes trois souhaits et que je sois obligé de vous suivre. Me permettras-tu de voir mes compagnons une dernière fois avant de prendre la route ? Bien sûr, je pourrais toujours revenir plus tard mais... S'il m'arrivait quelque chose et que je ne puisse revenir... »
« Duo... » murmura le blond à son tour. « Je te le promets, nous irons les voir demain. Cela te va-t-il ou bien veux-tu les voir maintenant ? »
Les deux améthystes se tournèrent vers la fenêtre où l'on pouvait voir un ciel de la même couleur que les yeux de Duo, il resta silencieux quelques minutes puis acquiesça :
« Demain. Merci. »
« Tu n'as pas à nous remercier. »
Les deux garçons s'endormirent sous le regard du voleur, il les fixait, se posant quelques questions, puis, il murmura dans le vent des paroles pour ses amis : ils les entendraient, mais penseraient sûrement qu'ils rêvaient. Il repensa également à son ancienne maison, ses parents. Et ce fut dans un soupir qu'il sombra, lui aussi, dans le sommeil.
--- A SUIVRE...
Sahad : voilà ! A l'origine, je pensais écrire le voyage d'humains mais je suis tombée sur un livre de jeu de rôle à mon frère que j'ai feuilleté et cette idée m'est venue (c'est pour ça que j'ai écrit que Quatre n'avait pas remarqué les oreilles de Trowa, je sais, il n'a pas les yeux en face des trous ! Mais c'est les résultats du tirage aux dés). Alors, dites-moi ce que vous en pensez, hai ? Reviews ?
(1) Keffieh : coiffure composée d'un grand carré de tissu maintenu par un gros cordon (ici, le tissu est si grand que Trowa le fait passer sous sa tête et autour de son cou).
