Horizon Lost
Auteur : Sahad.
Note :
Dstine : Si j'ai bien commencer l'année, je la continue pas beaucoup ! Lol ! Enfin, merci pour tes encouragements ! C'est quand même grâce à toi si ce chapitre voit le jour.
Gayana : Merci pour ta suggestion ! J'en tiendrai bien compte parce que c'est pas mal du tout ! J'espère que ça continuera à te plaire !
Yami-Rose Aka : Et oui, fallait un massacre ! Lol ! Je comptais en faire un plus spectaculaire mais bon... J'espère que, comme pour Gayana, cette fic te sera toujours agréable à lire !
Chapitre 15 :
Le soleil était haut dans le ciel mais n'avait pas encore atteint son zénith, l'air était à la fois sec et lourd ; les montures étaient rapidement assoiffées et les hommes ne pouvaient partir à la chasse sans risquer un accident dû à une déshydratation. La chaleur devenait peu à peu insupportable, Iria prit le seau du puit et le laissa descendre le long de la corde, mais elle n'entendit que le bruit du seau contre un sol rocailleux. Elle soupira :
« Cette sécheresse va finir par venir à bout de notre village... Espérons que Dieu ait pitié de nous...
- Iria ! une jeune femme accourrait vers elle.
- Sally ? Qu'y a-t-il ? s'étonna la blonde en voyant son amie si préoccupée, comme si un voile de terreur avait voilé ses yeux.
- Il est revenu ! Il est revenu ! s'écria-t-elle.
- Calme-toi ! Qui est revenu ? s'inquiéta Iria.
- Quatre ! Quatre est revenu ! »
Les habitants du village s'étaient apparemment rassemblés, fixant le petit groupe qui venait de pénétrer dans leur domaine. Tous les yeux étaient rivés sur le petit blond qui marchait en tête de cortège, il connaissait cette ville après tout, il savait où trouver une auberge. Et comme bon ami et garde du corps qui se doit, Trowa le suivait de près. Duo marchait, comme l'elfe, capuche recouvrant sa tête et donc ses oreilles en pointes, Heero juste derrière lui et Wufei qui fermait la marche. Quatre ne disait rien mais son ami pouvait sentir une foule de sensations émanant de lui grâce à sa télépathie, des sensations sur lesquelles il ne parvenait pas vraiment à mettre de nom mais il était sûr d'y distinguer de la tristesse, de la mélancolie...
Les murmures s'élevaient, les visages étaient tournés vers cet étrange groupe de garçons. Le Djinn avait tout le mal du monde à se retenir de voler, la marche ne lui plaisait apparemment pas...Il glissa timidement sa main dans celle du guerrier brun, celui-ci le dévisagea de soin regard cobalt à la fois tendre et protecteur, il comprenait bien que le natté n'était pas à l'aise. Ce dernier se pencha justement à son oreille :
« Je n'aime pas beaucoup cet endroit... Le vent qui y souffle est un vent triste... Mais aussi colérique... Nous ne sommes pas les bienvenus ici...
- Je sais... murmura Quatre, ce qui les surpris : il se trouvait à environ cinq mètres d'eux. Comment pourrais-je être le bienvenu en ce village ? »
Un triste sourire se dessina sur le visage du blondinet alors qu'il posait sur eux son regard turquoise ; Trowa ne ''prononça'' aucun mot mais il avait peine à dissimuler sa surprise, ce qui n'échappa pas au jeune Chinois qui alla lui parler lorsque le mage avait repris sa route :
« Qu'est-ce qu'il y a ?
/Quatre... Ce n'est pas croyable.../ souffla l'elfe. /Il... Il était à cinq mètres, Duo n'a fait que chuchoter, avec les murmures des villageois, les bruits environnants... Que j'aie entendu Duo, passe encore mais lui.../
- Quatre l'a entendu ? les yeux couleur de jais balayèrent rapidement les alentours. Un humain normalement constitué ne l'aurait pas pu, j'étais à deux mètres derrière et je n'ai rien remarqué. Mes sens sont pourtant passablement bien développés... »
Trowa demeura muet, il ne savait pas et, il devait bien l'avouer, il avait peur. Le potentiel de son ami était incroyablement élevé pour un simple humain ; le fait que son livre de mage soit recouvert de motifs elfiques était aussi quelque chose d'étrange... Comment était-ce possible ? Il ne se souvenait pourtant pas d'un tel comportement de Quatre lors de leur passage à l'Académie... Des pas précipités attirèrent leur attention : une jeune femme blonde était apparue devant eux, elle dévisageait le jeune mage comme s'il s'agissait d'un revenant ; surprise, tristesse et haine bataillaient dans son regard.
« Qu'est-ce que tu fais ici ! demanda-t-elle en haussant la voix, ne cachant pas une expression de colère.
- Bonjour, Iria... répondit simplement Quatre, le sourire aux lèvres, calme. Ne crains rien, je ne suis que de passage... Je n'ai pas l'intention de rester ici plus d'une nuit...
- N'espère même pas en passer une ici ! s'exclama la jeune femme. Nous t'avons tous assez vu ! Ne reviens pas !
- Je ne m'attendais pas à plus de gentillesse de ta part... murmura le petit blond. Je sais que ce que j'ai commis est irréparable, j'en souffre autant que toi sinon plus. Mais tu ne peux m'empêcher de rester dans ces terres aussi longtemps que je le souhaiterais... »
Bien que sa voix soit d'une grande douceur, on y lisait un ton presque glacial. Duo frissonna, resserrant un peu plus ses doigts sur la main de son amant, ce dernier contemplait lui aussi la scène sans oser intervenir. Le petit groupe avança sous le regard furieux et à la foi apeuré de la blonde, ils se dirigèrent vers un établissement qui ressemblait beaucoup aux auberges qu'ils avaient vus de par les autres villes. Ils avaient pris l'habitude de se répartir les chambres, chacun respectant les habitudes des uns et des autres ; pourtant, l'elfe alla frapper à la porte de la chambre du barde :
« Entrez... lâcha celui-ci. Ah, c'est toi, Trowa... Toujours l'air aussi soucieux à ce que je vois...
/Il y a quelque chose qui ne va pas... / grogna le châtain.
- Quelque chose... ? sourit son ami. Mais Trowa, rien ne va ''bien''...
/... ? Que veux-tu dire / s'étonna l'intéressé.
- Comment crois-tu que nous soyons arrivés à cette ville, ta terre natale et celle de Quatre aussi. A savoir, votre point de départ... Nous avons toujours marché droit devant nous... lui fit remarquer Wufei.
/Nous avons... Tourné en rond... / souffla le psionique.
- C'est exact... approuva le barde.
/Mais... Tu... Tu connais le chemin qui mène à l'Horizon... Comment se fait-il que... /
- Je connais le chemin, certes, mais même si cela fait à présent plusieurs semaines que nous avons entreprit ce voyage, je doute que nous soyons à la hauteur de tout ça... murmura le garçon aux cheveux de jais.
/Alors tu savais... / grommela Trowa.
- Bien sûr... répondit Wufei. Notre monde est fait d'une telle façon que même si nous marchons toujours tout droit, nous tournons en rond... Le pays est concave, d'après les dires des livres que j'ai pris le temps d'étudier. Je pensais que tu le savais, vu tes connaissances sur l'Horizon...
/Ne te moque pas de moi... Rien de ce que j'ai lu n'a parlé de ça, pourquoi ? Les pages arrachées du livre... Tout ça.../
- Tu commences à comprendre, on dirait... sourit le barde. Comme je te l'ai dit, je vous connais depuis bien plus longtemps que le jour de notre rencontre. Le livre mutilé... Je n'y suis pas pour rien, je l'avoue... Mais c'était nécessaire.
/Nécessaire / répéta le psionique.
- Oui, il fallait que Quatre revienne ici... expliqua son ami. Sans quoi, il ne serait pas prêt à aller à l'Horizon. Pour devenir ce qu'il doit être, il doit régler certaines choses ici...
/Comment ça / gronda le châtain. /Qu'est-ce que Quatre doit faire ici /
- Je n'ai pas à te le dire... Tu le sauras au moment venu... répliqua-t-il. Quatre doit passer ce cap seul. Sinon cela ne servirait à rien... Il faut qu'il l'accomplisse... »
Pendant que ces amis discutaient dans la chambre, Quatre s'était levé et était sorti de l'auberge, seul. Il voulait aller quelque part et pour cela, il devait laisser quelques temps ses compagnons de route ; il marcha dans ces rues qu'il connaissait, tout son passé lui sautait à la gorge. Arrivé devant une porte, il frappa et attendit bien qu'il sache qu'il n'était pas le bienvenu, loin de là. La porte s'ouvrit sur sa sœur, elle le dévisagea quelques instants avec surprise mais ses traits se déformèrent rapidement, laissant place à une expression colérique :
« Qu'est-ce que tu veux ? Je ne veux pas te voir dans cette maison. Va-t-en !
- Je n'ai nullement envie d'entrer... la rassura son jeune frère. Je souhaite seulement que tu m'y amènes...
- Où ça ? demanda la jeune femme, méfiante.
- A la tombe de Rachid. »
Ces mots semblèrent tomber sur la blonde comme la misère sur le monde, une expression de peur et de haine mêlées se figea sur son visage quelques instants avant qu'elle ne lance :
« Tu n'a rien à y faire !
- Ça, il me semble que c'est à moi d'en juger... répliqua Quatre. De plus, si tu ne m'y mènes pas, je la chercherais moi-même. »
La jeune femme hésita, grimaçant à cette remarque et finit par acquiescer ; elle alla chercher un capuchon léger, de quoi se protéger du soleil, et le devança. Le jeune mage la suivit, leur chemin se faisant dans le silence ; au fond, il savait qu'il aurait pu trouver cette tombe seul, mais pour une raison qui lui échappait, il désirait y être en présence de sa sœur. Ils ne mirent pas longtemps à arriver à une espèce de petite falaise, on y voyait une entrée, ainsi ils lui avaient érigé un tombeau. Un sourire effleura les lèvres de Quatre, dans son cœur combattaient un sentiment de culpabilité mais aussi celui de la sérénité, de la nostalgie... Il se tenait devant la pierre où était gravé le nom de celui qu'il avait plus que jamais respecté. Quelques minutes s'écoulèrent dans le silence, puis Iria le brisa :
« La chose est entendue, Quatre. Ton apparition suffit amplement aux convenances. Laisse-le maintenant. Tu écornes la paix de son repos... !
- Voilà bien longtemps que vos convenances ne me concernent plus, ma chère sœur... répondit calmement le jeune blond.
- Tu insultes sa mémoire ! grimaça-t-elle. Comment oses-tu paraître ici, devant ceux qui ont connu ce jour où il est mort !
- Je l'ose, ma sœur... sourit le jeune mage en posant un genoux à terre, fixant la pierre gravé à ses pieds. Parce que je suis son élève et son ami.
- Non, tu l'aurais été s'il était toujours en vie ! protesta la blonde. Mais tu l'as assassiné ! Tu es différent de nous ! Ton sang souillé a déshonoré notre village et... !
- Il suffit, Iria... ! la coupa Quatre. Qui, de nous deux, déshonore ce village ? Celui qui vient rendre hommage à son ami défunt ou celle qui profère des insultes en présence de sa dépouille ?
- Tu... elle esquissa un mouvement de recul. Tu me parlerais autrement s'il était encore là !
- Sans doute... murmura son jeune frère, toujours un sourire calme aux lèvres. Mais il est mort... Par ma faute, je le sais. Je n'ai rien oublié... » (1)
Le silence retomba sur eux. Quatre se releva doucement, adressant un dernier regard à la stèle et, lui tournant le dos, se redirigea vers la sortie. Iria le suivit, toujours à distance respectable, il avait bien vu qu'elle le jugeait toujours responsable de ce drame ; cette pensée étira le sourire sur son visage. Il se stoppa, ce qui la surprit, il regardait le village qui ne se trouvait pas loin ; la voix de sa sœur s'éleva dans son dos :
« Pourquoi es-tu revenu ?
- Ne vas pas croire que je l'ai fait uniquement pour vous nuire... murmura-t-il. Je voulais voir sa tombe, c'est vrai, puisque j'ai été presque chassé d'ici... Mais c'est aussi parce que je n'ai pas eu le choix en ce qui concerne mon chemin.
- Tu es revenu pour te venger ? lança sa sœur d'un ton presque acide. Parce qu le village t'a ''chassé'' ? C'est pourtant nous qui devrions réclamer vengeance !
- Non, je n'ai pas vraiment de rancœur envers ma terre natale... soupira l'adolescent. Je ne souhaite pas de dispute ou n'importe quoi d'autre, cependant, si on m'attaque, je riposterais...
- Tu tuerais ? Encore ? siffla la blonde.
- Non... Une paralysie temporaire, un membre brisé dans le pire des cas... lâcha le jeune mage. Je ne tiens pas à avoir plus de sang sur les mains... Je comprend que j'inspire la crainte aux habitants de ce village, je suis différent. Mais à présent, je suis capable de maîtriser mes pouvoirs. Je ne vous demande pas de me pardonner ou de cesser d'avoir peur de moi, je vous demande seulement de ne pas e pousser au combat alors que vous êtes certains de votre défaite. Les combats inutiles sont à éviter... Je ne veux pas de blesser...
- Quelque chose à changer en toi, Quatre... souffla la jeune femme, toujours à deux ou trois mètres de lui. Mais ce n'est pas ça qui apaisera la colère que j'éprouve envers toi... »
Sur ces quelques mots, Iria le devança et s'éloigna en direction du village. Son frère la regarda partir avec un triste sourire aux lèvres. Le vent chaud fit virevolter ses mèches blondes, il passa une main sur sa tête afin de dégager son visage :
« Désolé, Iria... Je sais que ce que j'ai commis est irréparable... Mais j'ai quelque chose à faire ici... »
- A SUIVRE !
Sahad : Ça fait un moment que je n'ai pas uploader mes fics... Désolée. Pour celle-ci, s'il y en a qui l'aime bien, vous pouvez remercier Dstine, parce que c'est elle qui m'a persuadée de ne pas la supprimer du site et de la poursuivre jusqu'à sa fin. Sur ce, à la prochaine !
Note(s) :
(1) Y en a peut-être qui auront reconnu un passage du livre ''Les chroniques crépusculaires'' de Mathieu Gaborit.
