Auteur: Kuro-Hagi – 02/10/2021

Genre: Romance – Yaoi – Friendship – Hurt/Comfort

Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki

Notes : Merci pour vos reviews :)


SUIT (costume)

by Daiki

Elle est magnifique dans sa robe blanche bustier, un drapé simple dans un joli tissu satiné. Ses beaux cheveux roses cascadent jusqu'à ses hanches. Son maquillage est léger mettant en valeur ses beaux yeux en amandes. Elle ne porte qu'un fin collier et deux anneaux d'oreille. Même pour ce grand jour, elle fait dans la plus belle simplicité. Elle est splendide. Il sourit et il se sent définitivement un peu émotif en la voyant si belle. Son cœur est un peu serré dans sa poitrine, gonflé de la fierté, du bonheur de la voir heureuse et un peu de mélancolie aussi de la voir franchir une nouvelle étape dans sa vie.

Elle croise son regard à travers le miroir et son visage déjà radieux s'illumine encore. Elle rit de bonheur et souffle, visiblement émue elle aussi, ses yeux discrètement maquillés brillants un peu et ses joues rosissant aussi légèrement.

« J'arrive pas à croire que je suis en train de faire ça… »

Il rit aussi et s'approche. Il pose ses deux mains immenses sur ses épaules délicates et la regarde à travers le miroir.

« Moi non plus… Tu me disais toujours que tu ne voudrais jamais te marier.

— Je sais. C'est fou…

— Tu as juste trouvé la bonne personne.

— Oui… »

Elle pose sa main sur la sienne et lève les yeux pour croiser son regard.

« Toi aussi tu le trouveras un jour. »

Il hausse les épaules. Il en doute. Depuis que son père l'a surpris avec son meilleur ami quand il avait quatorze ans, il n'a parlé à personne de son homosexualité exceptée Elle, sa meilleure amie, sa sœur depuis toujours. Tous les autres attendent qu'il ramène une jolie jeune femme à la maison, qu'il l'épouse et fasse de beaux enfants.

Il observe leur reflet dans ce miroir. Combien de fois ses parents ont imaginé cette image ? Elle dans une magnifique robe blanche et lui dans un beau costume. Oui aujourd'hui, il sera près d'elle devant l'autel, dans ce costume trois pièces anthracite qu'elle a choisi pour lui. Mais contrairement au rêve de ses parents, il ne sera que le témoin de la mariée.

« Daiki…

— Yeah ?

— Tu ne peux pas continuer comme ça…

— Quoi ?

— Te cacher… Ne prends pas le risque de regretter d'avoir attendu trop longtemps. »

Il ne répond pas. Il sait ce qu'elle lui demande, il sait ce qu'elle lui souhaite. Et parfois, parfois, il a envie de ça, de fuir ses parents, sa vie ici et de vivre. Il a toujours rêvé d'aventures, de grands paysages, de liberté.

La liberté pour lui ça a toujours été deux choses : le basket et cette affiche accrocher dans sa chambre d'un grand lac américain. L'image de ce bout de Lac au creux de la montagne l'a toujours fasciné, l'immensité de la nature sauvage sans âmes qui vives. Il a toujours eu envie d'explorer ça, les montagnes, les forêts, la beauté du monde.

Mais il a suivi le chemin tracé par son père, par cet homme qu'il admire et dont il fait la fierté. Excepté cette fois où il l'a surpris à embrasser son meilleur ami. Il a toujours été un bon père. Mais voir son fils être une « tapette », un « tendre » avait été une telle déception.

.

« Daiki… Qu'est-ce que tu… »

Il s'écarte vivement de Tetsuya. Pour voir avec horreur le regard dégoûté de son père. Il croise son regard une fois et les mots de son père sont simples et pourtant d'une cruauté incroyable. Deux simples petits mots si anodins et pourtant plus violents que la pire insulte.

« Pas toi… »

.

Pendant des jours son père ne l'a pas regardé dans les yeux. Pendant des jours, il a tout fait pour se faire pardonner, il s'est excusé et lui a dit qu'il ne recommencerait plus que c'était une erreur. Son père a fini par accepter, mais depuis ce jour il a scruté ses moindres faits et gestes. La moindre trace d'émotions, de sensibilité, de délicatesse et son père était là pour lui rappeler.

« Pose ce crayon ! Dessiner c'est pour la tapette ! »

Il avait cessé de dessiner.

« Les vrais hommes ne lisent pas ! »

Il avait cessé d'emprunter les livres de Satsuki.

« ça c'est un homme, un vrai, qui sait se battre, pas une pédale ! Je suis fier de toi fils. »

Il avait continué à se battre.

Satsuki le tire de ses pensées.

« Hey ! C'est mon mariage aujourd'hui ne fait pas cette tête… Et emmène-moi rejoindre la femme de ma vie. »

Il sourit. Il oublie son père, il oublie sa frustration, les mensonges qui le tuent petit à petit. Aujourd'hui, il est là pour sa meilleure amie et son bonheur irradie sur lui, réchauffant un peu son cœur. Il est tellement heureux pour elle, tellement fier.

Il lui tend son bras et il essuie une larme qui glisse sur ses cils.

« Hey ! C'est pas le moment de pleurer ma grande ! Tu n'as même pas encore fait ton apparition ! »