Auteur: Kuro-Hagi – 17/10/2021

Genre: Romance – Yaoi – Friendship – Hurt/Comfort

Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki

Note : On avance tranquillement ! Vous appréciez la douceur de cette fic :) Et j'avoue j'aime écrire cette douceur, cette simplicité… Cette détente ! J'adore le chalet de Taiga, je veux le même :D


COLLIDE (collision)

by Taiga

Comme chaque soir, les lèvres de Daiki s'écrasent contre les siennes avant même qu'il n'ait le temps de le saluer. Il sourit sous son baiser, alors que son corps se presse contre le sien. Il apprécie beaucoup trop de ne pas se retrouver seul le soir en rentrant, il aime beaucoup trop comme Daiki chamboule sa vie, remplit ce vide qui restait dans sa poitrine.

La timidité du début passée, Daiki se montre entreprenant et terriblement taquin. Il a parfois l'impression d'avoir recueilli un chat errant, mais bien plus câlin que le gros matou noir qui traîne par ici et que d'ailleurs, il n'a pas vu depuis quelques jours, même si la gamelle qu'il lui remplit quotidiennement est méticuleusement nettoyée chaque jour.

Et ce soir alors que leurs lèvres se bataillent pour la dominance, que leur corps de Daiki écrase le sien contre le mur, il savoure particulièrement cet échange comme si c'était le dernier, son cœur s'affole un peu dans sa poitrine en pensant à cette possibilité. Il n'est pas prêt à voir Daiki s'en aller, il n'est pas prêt à se retrouver de nouveau seul.

Le plus étrange c'est que cette simple pensée est doublement effrayante. Il a autant peur qu'elle se réalise qu'elle ne se réalise pas. Est-ce qu'il est prêt à de nouveau s'engager dans une relation ? Avec qui plus est un homme qu'il connaît à peine ? Risquer de donner sa confiance à un homme qui pourrait piétiner son cœur comme s'il n'était rien une nouvelle fois ?

Non, il n'est pas prêt. Mais il aime avoir Daiki chez lui. Encore un peu… Encore quelques jours.

Ça va faire une semaine que Daiki est arrivé. Il ne sait pas réellement pourquoi, mais cette échéance lui semble fatidique. Comme si c'était évident que Daiki ne resterait pas plus longtemps parce qu'il a son voyage à reprendre. Et puis parce que demain il a sa soirée avec Tony. Il n'est pas encore prêt à parler de Daiki à Leslie et aux autres, il ne saurait même pas exactement quoi dire. Daiki n'est pas vraiment son petit ami, il est juste de passage. Il n'est pas prêt à lui accorder plus et Daiki a sa vie de l'autre côté du Pacifique qui l'attend. Il n'a pas envie que Daiki parte maintenant, mais demain soir il n'est même pas chez lui.

Daiki se recule et lève un sourcil curieux.

« Qu'est-ce qui se passe ?

— Rien… »

Il resserre ses bras autour de Daiki, inquiet de le voir disparaître dès maintenant. Encore un peu… Il veut juste qu'il reste encore un peu.

« Il s'est passé un truc au boulot ?

— Non, non… »

Il revient l'embrasser et prend sa main pour l'emmener vers la cuisine.

« Une bière ?

— Hm… Ouais… »

Daiki reste prudent et visiblement suspicieux. Il sort deux bières du frigo et réfléchit à la meilleure façon de lui poser la question. Il ne veut surtout pas que Daiki croit qu'il veut le voir partir. Il fait signe à Daiki de s'installer au salon et lui donne sa bière. Il glisse sa main sur sa cuisse et boit quelques gorgées de sa boisson avant de se lancer.

« Je t'ai parlé un peu de Leslie…

— Ouais. »

Daiki sourit et glisse ses doigts entre les siens.

« La nana dont je pourrai être jaloux si tu étais un tout petit peu hétéro.

— Ouais… »

Il rigole un peu gêné d'apprécier imaginer Daiki jaloux. Il envisage bien ce félin se montrer possessif et l'idée lui plaît. Pourtant, après Ethan il devrait avoir peur de ce genre de réaction. Mais Daiki ne lui fait en aucun cas penser à Ethan. Daiki est honnête et franc. Il ne lui reprocherait pas d'être ennuyeux, de ne pas être assez bien habillé à son goût, de passer des soirées avec ses amis sans lui. Surtout des amis qu'il n'apprécierait pas.

S'il était jaloux, si quelque chose ne lui convenait pas, Daiki lui dirait clairement les choses. Parce que depuis le début, ils n'ont été qu'honnête l'un envers l'autre et c'est à travers cette honnêteté que leur confiance se forge chaque jour.

« Elle m'a demandé de garder son fils demain soir. Son ex s'est barré quand elle est tombée enceinte et elle élève seule le petit… J'ai pris l'habitude de m'occuper de lui une fois par semaine.

— Merde… Le connard.

— Ouais…

— OK… Donc… Demain soir t'as un truc de prévu c'est ça que tu me dis ?

— C'est ça. Mais… T'es pas obligé de partir… Tu peux quand même passer la nuit ici… Normalement, je reste chez Les pour la nuit, parce que en général elle rentre tard et je bosse le lendemain mais… Vendredi je bosse que le matin. Et on pourrait profiter du week-end ensemble. »

Daiki fronce les sourcils quelques instants puis un sourire étire ses lèvres et un léger rire l'accompagne.

« T'as peur que je parte ?

— Ça pourrait te sembler bizarre de rester chez moi quand je suis pas là…

— Je le fais tous les jours…

— Tu pars toute la journée dans la forêt. »

Il sourit aussi et se mordille la lèvre, et malgré son embarras, parce que encore une fois, il a déjà dit tellement de choses à Daiki, il ne veut pas perdre de temps en restant évasif, en n'osant pas exprimer ce qu'il veut, il avoue :

« Yeah… J'ai pas envie que tu partes… Je sais pas combien de temps tu as prévu de rester dans le coin. J'avais peur que tu sautes sur l'occasion pour te dire que c'est le moment de reprendre ta route. Je t'aime bien et… J'ai envie que tu restes encore un peu… »

Daiki hoche la tête, soudain plus sérieux, il boit quelques gorgées de bière avant de répondre.

« Honnêtement ? Je n'ai rien planifié rien prévu… Je ne dois retourner à Tokyo qu'en décembre prochain… J'ai pensé faire le tour des grands lacs… Mais je ne savais pas ce que je croiserai sur ma route. Et je t'ai croisé toi et… J'ai pas envie de partir tout de suite non plus… J'ai plein de choses à explorer dans le coin… »

Il devine dans cette phrase que Daiki ne parle pas que randonnées et ces quelques mots allument un feu dans son bas ventre. Il désire Daiki comme il a rarement désiré quelqu'un auparavant et l'idée de le prendre l'effleure chaque soir quand ils font l'amour. Mais il sait que Daiki n'est pas encore prêt.

« Mais je ne veux pas m'imposer non plus…

— Tu peux rester aussi longtemps que tu veux…

— Ouais ?! Cool… Peut-être que je continuerai un peu mon trajet initial, surtout avec les beaux-jours mais… Si tu es ok avec ça… Je pourrai peut-être revenir régulièrement ici…

— J'adorerai ça.

— Cool. »

Il se sent un peu soulagé, il aime la tournure que prennent les choses. Il sourit.

« Hm… Si tu restes un petit moment ici… Alors ce serait sympa qu'on sorte d'ici… Histoire de socialiser un peu. Généralement, le vendredi soir je sors avec des potes. On pourrait y aller ensemble.

— Ouais bonne idée. Parce que c'est pas avec toi que je pratique beaucoup mon anglais ! »

Il rigole et Daiki revient l'embrasser tendrement avant de souffler à son oreille.

« Je t'aime bien aussi Taiga… »

Son cœur semble rater plusieurs battements, il aime le son de ses mots. Le chemin de Daiki a croisé sa route presque violemment, leur vie sont entrées en collision dans une débauche de plaisir mais à présent s'entremêlent plus étroitement dans nasse d'émotions si douces. Quoiqu'il arrive, que le passage de Daiki soit court ou long dans son existence, il en restera une part précieuse et importante.