Auteur: Kuro-Hagi – 27/10/2021

Genre: Romance – Yaoi – Friendship – Hurt/Comfort

Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki

Note : J'essaie de profiter du long week-end pour rattraper mon retard :) Merci pour vos reviews et votre soutien ! Ça fait vraiment super plaisir ! On arrive bientôt au bout de cette fic !


SPARK (étincelle)

by Taiga

« … J'ai pris un cachet ce matin… Je me sentais trop anxieux.

Ok… Tu as appelé tes parents ?

Pas encore… J'ai appelé le boulot et préparer le courrier… J'ai les billets d'avion… Je verrai quand ça se sera fini.

Il ne te restera que quelques jours avant de rentrer…

Je sais. Je vais rentrer. Je te promets…

Je sais. Tu veux que je vienne ?

Comme toujours… J'aimerais que tu sois là… Mais je gère.

Tu as qu'un mot dire.

Je sais… Et tu sais que c'est énorme de le savoir…

Ok… Je t'aime Daiki.

Moi aussi. »

.

Sa mâchoire est crispée alors qu'il regarde son téléphone serré entre ses doigts aux articulations blanchies sous la pression. Daiki va mal, il le sait, il le sent à chaque appel. A chaque appel, il lui semble plus distant plus perdu. Chaque fois, il lui demande s'il veut qu'il vienne et même si Daiki dit « oui », il refuse pourtant toujours. A chaque fois, il lui promet de rentrer et à chaque fois s'il ne croit sa promesse ce n'est que parce qu'il sait qu'il ira le chercher si c'est nécessaire.

Mais ce soir ces mots sont comme l'étincelle qui met le feu aux poudres et allume le brasier de sa colère. Il espérait que Daiki lui demanderait de venir, il espérait que Daiki appellerait à l'aide. Mais il comprend que son homme est trop buté.

Il est si mal que depuis deux jours, il ne dit même plus « Je t'aime » juste… « moi aussi », dont il ne semble pas convaincu à sa voix trop mélancolique. Il n'a pas peur que ses sentiments se soient estompés, non simplement Daiki n'arrive plus à les croire.

Il ne l'a pas entendu sourire, ni rire depuis des jours. Son cœur se serre. Il ne peut pas rester comme ça sans rien faire. Il ne peut pas rester ici et attendre que Daiki se sorte de la dépression dans laquelle il retombe pour rentrer. Il ne va pas le laisser oublier.

Il sait que le plus dur pour son homme c'est l'affrontement avec ses parents. Il allume son ordinateur, commande rapidement des billets et s'assure d'arriver à Tokyo le jour où il rentre de la clinique. Il arrivera à l'aéroport un peu avant Daiki, mais peu importe. Pendant qu'il sera là-bas avec Satsuki et Reira, il n'aura pas le temps de s'inquiéter de son silence pendant les quatorze heures de vol. De toute façon, Daiki n'appelle plus. Et chaque fois que son homme ne répond pas à ses appels il angoisse un peu plus. Mais jusqu'ici il a toujours fini par répondre, au moins au troisième appel. Parfois, il laisse échapper lors de leur conversation, son véritable état d'esprit, il lui laisse entendre qu'il a l'impression de ne pas se sentir à la hauteur que tout semble beaucoup trop difficile.

Il veut lui rappeler que tout ce qu'il a vécu ici n'est pas une illusion. Il veut lui rappeler que l'univers dans lequel il se sent si faible et vulnérable est bien le même que celui dans lequel ils se sont rencontrés. Il veut lui rappeler qu'il est bien plus solide qu'il ne le croit, qu'il a réalisé à son rêve et qu'il est toujours là à porter de main. Il veut lui rappeler qu'il a trouvé le moyen de vivre. Et pour faire le lien entre ces deux univers qui lui semblent s'y dissocier, il va se rendre à Tokyo et lui montrer qu'il existe bel et bien que ce soit à Crystal Falls ou à Tokyo.

Il doit juste s'armer de patience et soutenir son homme comme il peut les prochains jours. Tant qu'il est avec Satsuki, il espère qu'il est entre de bonnes mains. Il se demande même si sa meilleure amie à conscience de l'abysse dans lequel Daiki glisse peu à peu. Il regrette de ne pas avoir pris le numéro de la jeune femme avant le départ de Daiki. Il aurait dû y penser, ça n'aurait pas été grand-chose mais ça aurait déjà pu aider Daiki à réaliser que ces deux univers n'ont pas besoin d'être totalement dissociés, au contraire. Il n'y a pas que du noir dans sa vie d'avant. Il y a Satsuki et d'autres de ses amis. Il y a toutes ces bonnes choses qu'il n'a pas envie de voir non plus disparaître et rend les choses plus difficiles pour Daiki.

oooo

Il venait souvent à Tokyo quand ses grands-parents étaient encore vivants. Mais ça doit faire plus de dix ans qu'il n'est pas venu. C'est un peu étrange d'entendre les voix en japonais dans les hauts-parleurs, les écritures partout dans cette langue qu'il utilise aujourd'hui que trop peu. Dix ans et pourtant il se repère facilement dans l'aéroport qu'il a souvent emprunté. Il regarde son téléphone.

.

[Daiki — 9h06]

Salut Taiga. Désolé de ne pas avoir pu te rappeler hier soir. On a profité de la soirée avec Satsu et Rei.

[Daiki — 12h32]

Hey… J'espère que tu vas bien. J'ai pas eu de nouvelles après mon dernier message. On va décoller. Je t'appelle tout à l'heure.

.

Son cœur se serre un peu, Daiki semble s'inquiéter. Il répond aussitôt que tout va bien et qu'il lui expliquera dès que Daiki l'appellera pourquoi il n'a pas pu répondre. Il n'a pas envie de mentir, mais il ne compte pas lui dire par message qu'il est à Tokyo.

Il arrive devant la file des taxis et s'installe dans l'un d'eux. Il donne l'adresse de Daiki et regarde les rues défiler en silence. Il surveille son téléphone. Daiki devrait bientôt atterrir lui aussi. Il aurait pu l'attendre à l'aéroport, mais il préfère retrouver son homme seul, sans ses deux amies. Il aura sûrement des moments plus opportuns pour les recontrer. Il espère qu'il va l'appeler dès qu'il atterrit ou a minima qu'il compte bien rentrer chez lui aussitôt.

Il est un peu nerveux maintenant qu'il est là à l'idée de revoir Daiki. Est-ce qu'il a bien fait de venir sans lui dire ? Tout à coup, il doute, mais il est persuadé que Daiki ne l'aurait jamais laissé venir et face à un non clair de son homme il n'aurait pas osé s'imposer. Alors il a simplement arrêté de lui poser la question et Daiki n'a pas relevé. Le taxi s'arrête dans un quartier résidentiel mais tranquille. Il paye et descend du véhicule en remerciant le chauffeur.

Il regarde les quelques marches qui montent jusqu'à un petit immeuble. Il les gravit lentement et regarde les boîtes aux lettres pour trouver le nom de son homme. Deuxième étage. L'accès se fait par l'extérieur parfait. Il monte les deux étages rapidement et se retrouve devant la porte de Daiki. Il s'adosse au mur, l'estomac un peu noué par l'inquiétude.

Sa jambe s'agite nerveusement. Maintenant qu'il est là, maintenant qu'il a atteint son but les doutes l'assaillent désagréablement. Si Daiki n'apprécie pas la surprise, est-ce qu'il pourrait lui en vouloir d'avoir fait tout ce chemin ? Il se mordille la lèvre et joue avec son téléphone, ses épaules sont tendues et des frissons désagréables hérissent la peau de son dos. Il sursaute presque quand son téléphone vibre dans sa main.

.

[Daiki — 16h17]

Je suis dans le taxi. Je t'appelle quand je suis rentré.

.

Un petit soupir de soulagement lui échappe. Il hésite à répondre, mais il hésite trop longtemps et un second message de Daiki s'affiche.

.

[Daiki — 16h19]

Tu me manques Taiga.

.

Son cœur s'affole dans sa poitrine et soudain les doutes s'envolent. Peut-être que Daiki n'appréciera pas trop la surprise, mais au bout du compte il ne pourra être que soulagé de le voir, c'est tout ce qui compte. Il pianote rapidement une réponse.

.

[Moi — 16h20]

Tu me manques aussi. Dépêche-toi de rentrer.