Auteur: Kuro-Hagi – 28/10/2021
Genre: Romance – Yaoi – Friendship – Hurt/Comfort
Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki
Note : Je rattrape mon retard, mais je n'ai pas vos réactions sur les précédents chapitres… C'est un peu frustrant j'avoue :) J'espère en tout cas que vous ne serez pas déçus ! J'ai juste eu Namerra qui me dit que j'ai été sadique de couper mon chapitre précédent à cet endroit… Bon aller je suis sympa je poste donc la suite :D
CRISPY (croustillant)
by Daiki
« Dai-chan ? »
Il ouvre les yeux et regarde sa meilleure amie avec un pâle sourire. Il se sent fatigué. Il n'arrive plus à savoir si ce sont les anti-dépresseurs qui le fatigue ou la dépression. Il dort mal et se sent faible et l'envie de se blottir entre les bras de Taiga est de plus en plus forte. Il aurait dû lui dire de venir, mais ce serait un tel aveu de faiblesse, un échec de le supplier de venir maintenant. Et pourquoi ? Pour quelques jours ? Parce qu'il va repartir, il doit repartir, il ne peut pas continuer comme ça. Il a l'impression de nouveau de devoir faire un effort chaque jour pour sortir du lit.
« Satsu ?
— ça va ?
— Ouais… Juste un peu fatigué.
— Ouais… Comme d'habitude… »
Elle n'est pas dupe et l'enveloppe doucement de ses bras et il laisse sa tête reposer doucement sur son épaule, ses bras ne sont pas aussi réconfortants que ceux de Taiga mais ça aide un peu déjà. Quand elle se détache de lui, elle sourit doucement.
« Allez mange un peu ça te fera du bien... »
Il hoche la tête et récupère sa tasse de café. Il boit quelques gorgées du liquide amer mais salvateur. Ça aide toujours le matin un bon café. Il écoute ses deux amies discuter et faire des plans pour leurs prochaines vacances, sentant leurs regards un peu insistant sur lui, il relève la tête.
« Quoi ?!
— On viendrait bien te voir aux Etats-Unis…
— Hein ?! Quand ? »
Reira éclate de rire, réalisant qu'il ne les écoutait pas du tout.
« Nos prochaines vacances… Cet été.
— Ah bah ouais bien-sûr ce serait super cool ! Taiga sera ok j'en suis sûr.
— Tu lui demandes pas ?
— Bah non toute façon c'est chez moi aussi alors, je fais ce que je veux ! »
Il y a bien plus de conviction dans sa voix qu'il n'en ressent vraiment en disant ces mots, mais il a envie d'y croire. Il a toujours cru à ses propres mensonges, parvenant à s'auto-convaincre qu'il était minable ou qu'il était juste fatigué, peut-être qu'il peut pour une fois essayer l'auto-persuasion sur quelque chose de positif.
Il plonge sa cuillère dans le bol de céréale. Il n'a pas très faim mais Satsuki a raison, il faut qu'il mange. Les céréales croustillent sous ses dents, il a l'impression que toute la salle du petit restaurant de l'hôtel peut l'entendre mastiquer ses céréales. Mais visiblement, ça ne perturbe personne sauf lui et ça lui retourne un peu l'estomac. Alors, il prend le temps de bien mâcher avant de reprendre une autre cuillère. Mais impossible d'avaler plus. Il se relève pour se reprendre un café et consulte son téléphone. Il n'a pas rappelé Taiga hier soir. En ce moment, il a de plus en plus de mal à l'appeler. Entendre sa voix fait toujours autant de bien, mais le moment de raccrocher est chaque fois un peu plus douloureux. Et il a l'impression de ne jamais s'en remettre vraiment. Il sait que Taiga s'inquiète pour lui. Mais ça devient trop difficile d'être loin de lui, il ne sait pas faire ça être amoureux et loin et… Il doit encore parler à ses parents et ça le terrifie.
Il revient s'asseoir à côté de ses deux amies et ouvre ses messages inutilement. Il sait que Taiga n'a pas répondu à son message d'excuse.
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[Moi — 9h06]
Salut Taiga. Désolé de ne pas avoir pu te rappeler hier soir. On a profité de la soirée avec Satsu et Rei.
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Il repousse son bol de céréales qui lui donne la nausée et sirote son café en jouant sur son téléphone attendant une réponse qui ne semble pas pouvoir venir. Est-ce que Taiga lui en veut ? Il en aurait tous les droits, il sait qu'il se montre de plus en plus distant, mais il ne veut pas le voir s'éloigner. Au contraire. Il sait que ce n'est pas logique, il le repousse alors qu'il voudrait qu'il soit plus près de lui. Son estomac se tord un peu plus et l'odeur doucereuse des crêpes de Satsuki lui donne un haut le cœur. Il rapporte sa tasse de café sous son nez pour en respirer l'odeur réconfortante.
ooooo
« Dai-chan ? Pourquoi tu regardes ton téléphone comme ça ? Un problème ?
— Taiga m'a pas répondu…
— Hm… Je suis sûre qu'il a une très bonne raison.
— Il répond toujours…
— Il n'a pas entendu sonner, il n'a plus de batteries… Je suis sûre qu'il a une très bonne raison. »
Il entend au ton de la voix de son amie qu'elle s'inquiète. Il en fait trop pour un simple message et ça ne lui ressemble pas. Il regarde encore son téléphone et essaie de calmer l'angoisse qui noue ses tripes. Satsuki a raison. Il y a sûrement une très bonne raison. Taiga n'a même pas lu son message, ce n'est pas qu'il l'ignore, juste qu'il ne l'a pas encore vu. Il se mordille la lèvre et pianote rapidement avant de ranger son portable.
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[Daiki — 12h32]
Hey… J'espère que tu vas bien. J'ai pas eu de nouvelles après mon dernier message. On va décoller. Je t'appelle tout à l'heure.
ooooo
Il paye le taxi. Le cœur un peu battant, il monte les escaliers quatre à quatre. Il a eu si peur. Tout le vol, il a été nerveux. Et s'il avait perdu la confiance de Taiga, et s'il en avait eu marre de lui. Il s'est fait des films et ce n'est qu'à l'atterrissage quand il a pu rallumer son téléphone, les mains tremblantes qu'il a vu la réponse de Taiga avec soulagement. Il a voulu répondre tout de suite, mais on l'a un peu bousculé pour descendre de l'avion tout le monde est toujours si pressé. Il a attendu d'être installé dans le taxi pour répondre et la réponse de Taiga ne s'est pas faite attendre cette fois. Et maintenant, il a besoin d'entendre sa voix de s'assurer que tout va bien entre eux.
Il sort les clés de ses poches les mains un peu tremblantes, il se sent faible et fatigué. Il va rentrer, appeler son homme se faire un bol de soupe et retourner se coucher. Entendre la voix de Taiga et dormir. Il voit une ombre bouger à côté de la porte de son appartement et se tend aussitôt. Qui que ce soit, ami ou non, il n'est pas le bienvenu. Il ne veut voir personne, il veut juste être seul pour appeler Taiga. Il veut juste Taiga.
Il relève les yeux inquiets, se demandant qui vient lui rendre visite. Il lui faut quelques secondes pour reconnaître l'homme qui lui fait face. Ses clés glissent entre ses doigts et il souffle piteusement.
« Taiga… »
Taiga semble aussi surpris de le voir, ses sourcils se froncent d'inquiétude et il franchit la distance qu'il les sépare pour l'enlacer.
« Dai… Fuck… »
Il ne comprend pas la soudaine inquiétude plus vive de son homme, mais il ne s'en préoccupe pas, il s'agrippe à lui et enfouit son visage dans son cou pour respirer son odeur. Son corps entier se met à trembler et c'est comme si d'un coup tout ce qu'il retenait s'effondre, toutes les barricades qu'il tentait de remonter tant bien que mal depuis son retour à Tokyo s'effondrait d'un seul coup. Il étouffe un cri de désespoir dans le cou de Taiga et ses larmes coulent à flot.
Il est à bout. Il n'en peut plus. Il veut juste rentrer. Il est à deux doigts de lui demander de le ramener chez eux. Mais Taiga se contente de le serrer dans ses bras et de lui souffler des mots rassurants, il ne les comprend pas tous dans sa confusion, mais il entend qu'il l'aime et qu'il est là. Et c'est tout ce qui compte pour l'instant.
Il ne sait pas quand, il a fini par se calmer un peu. Taiga a récupéré les clés de son appartement et ils sont rentrés. C'est un peu étrange de voir son homme ici. Il ne peut pas détacher son regard de lui, comme s'il avait du mal à croire qu'il est vraiment là.
« T'as l'air épuisé Dai…
— Ouais… Je suis fatigué… Je dors pas bien.
— Tu as mangé ? »
Il hausse les épaules.
« Pas grand-chose… Je n'avais pas faim. »
Sans un mot de plus Taiga est parti fouiller ses placards. Il trouve visiblement de quoi faire quelque chose d'acceptable et revient avec deux bols de soupes.
« ça devrait te faire du bien. Mange. Et après… On va dormir. Je suis jetlager de ouf… Et t'as pas l'air tellement mieux que moi… Ensuite. On discute ok ?
— Discuter ?! De quoi ?
— Hm… Pourquoi je suis là ? Pourquoi tu m'as pas demandé de venir alors que visiblement tu n'allais pas bien ?
— Oh… Ouais… Ok. »
Taiga caresse tendrement sa joue et pose un léger baiser sur ses lèvres.
« Plus tard. »
Ils mangent en silence, puis il entraîne son homme jusqu'à la chambre. Ils se déshabillent entièrement et se glissent sous la couette. Il presse son corps nu contre le sien et que c'est bon de le sentir à nouveau. Son cœur se serre un peu, mais cette fois il contient ses larmes. Il se contente de resserre son étreinte presque désespérément autour de Taiga qui le serre en retour, caressant doucement sa nuque. Il murmure d'une voix étranglée.
« Je t'aime Taiga… Merci.
— Shh… It's ok… Je t'aime aussi Dai. Repose-toi. »
C'est comme un signal. Et il sombre presque instantanément. Depuis qu'il est revenu à Tokyo, c'est la première fois qu'il dort vraiment bien. Là dans les bras de Taiga.
