Auteur: Kuro-Hagi – 01/11/2021

Genre: Romance – Yaoi – Friendship – Hurt/Comfort

Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki

Note : Bon je commence à m'inquiéter vais-je réussir à terminer cette histoire alors qu'il ne reste que 2 chapitres après celui-là ? Ah ah:D Dur !

Ju : Merci pour ta review ! Eh non il n'y a pas eu de bug… C'est moi qui suis en retard ! Du coup, j'ai posté trois chapitres hier ! Et… J'espère finir aujourd'hui mais rien n'est moins sûr ! On ne savait pas vraiment que Daiki était dépressif, ça n'a jamais été dit avant clairement et c'était volontaire :) Contente que leur retrouvaille t'ait plu ! Honnêtement, tout au long de l'écriture je n'avais aucune idée de comment ça se passerait… Mais Daiki était trop à bout alors voilà. Merci pour tes encouragements, tes compliments tout ça tout ça ! Merciii :)


Patch (rustine)

by Taiga

Le téléphone indique deux heures du matin. Évidemment, en se couchant à dix-huit heures il ne pouvait pas bien espérer quelque chose de différent. Il regarde son homme profondément endormi à ses côtés. En le voyant, il ne s'attendait pas à ça. Les cernes sous les yeux, le regard terne et les joues creusées. Daiki faisait peur à voir. Il semblait au bout du rouleau et vu comme il dort à présent c'était clairement le cas. Il reste un peu dans le lit, mais il sait qu'il ne parviendra pas à se rendormir.

Il caresse doucement les cheveux de son homme et vient presser ses lèvres sur son front. Il souffle même s'il sait qu'il ne peut pas l'entendre : « Je reviens my love. »

Il se lève discrètement, enfile un jogging et laisse la porte de la chambre entrebâillée avant de rejoindre la cuisine. Il fouille les placards un peu trop vide de Daiki et trouve malgré tout de quoi se faire un peu de riz avec quelques oignons et de la sauce soja. C'est chiche mais ça fera l'affaire pour contenter son estomac.

Le temps que le riz se fasse, il observe la rue par la fenêtre, le quartier est calme mais au loin on devine les lumières extravagantes de la ville. Son regard dérive dans la pièce et il tombe sur la boîte de cachets sur la table basse. Son estomac se serre. Il lui semble clair à présent qu'il doit éloigner son homme d'ici. Ces cachets ne sont que des rustines qu'il pose sur une bouée percée de toute part et qui ne parvient plus à le maintenir à flot. Il faut qu'il le sorte de cette eau saumâtre dans laquelle il s'enfonce inexorablement.

Le cuiseur à riz sonne et le sort de sa transe. Il se lève et se sert un bol. Il s'installe dans le canapé et allume la télé à faible volume pour manger en évitant de trop penser. Absorber par les images à l'écran il n'entend pas son homme le rejoindre et s'allonger sur le canapé pour poser sa tête sur ses jambes. La voix de Daiki est rauque de sommeil et un peu étranglée d'angoisse.

« J'ai cru que j'avais rêvé…

— Je suis désolé… J'arrivai plus à dormir. »

Il glisse sa main dans les cheveux de son homme pour l'apaiser et reste silencieux attendant qu'il se détende pour demander.

« Tu as faim ?

— Non… Pas vraiment.

— Ok. Tu veux retourner te coucher ?

— Je veux rester avec toi.

— OK. »

Sa poitrine se comprime douloureusement. Il n'a jamais vu Daiki aussi vulnérable et c'est terriblement douloureux à voir. Il continue à caresser ses cheveux et ils regardent la télé silencieusement. Daiki finit par se rendormir et il l'accompagne peu de temps après.

ooooo

Quand il se réveille de nouveau, le soleil est haut dans le ciel et Daiki est nulle part en vue. Il se redresse un peu inquiet.

« Dai ?!

— Salle de bain ! »

Il se lève pour le rejoindre et le trouve prêt à se doucher.

« Je peux t'accompagner. »

Daiki lui sourit. Et ce sourire réchauffe son cœur, il ressemble à un vrai sourire de son homme même s'il n'en est encore qu'une pale copie.

« Bien-sûr que tu peux. Viens. »

Il ne se fait pas prier et se déshabille entièrement pour se glisser sous l'eau avec lui. Il l'enlace et ils s'embrassent tendrement. Il gémit doucement contre ses lèvres délicieuses. Puis Daiki prend le gel douche et commence à le laver.

« Je suis désolé de ne pas t'avoir demandé de venir… Je sais que j'aurai dû… Et je suis content que tu sois là…

— Pourquoi tu m'as pas demandé de venir Dai ?

— Je suis désolé… »

Il ne comprend pas et Daiki ne semble pas vouloir en dire plus, il veut le presser un peu, mais il n'a pas le temps de le faire que Daiki relève les yeux sur lui et souffle.

« Parce que c'était avouer ma défaite… C'était être faible de ne pas pouvoir gérer ça seul… »

Il soupire mais ne dit rien, il n'a pas besoin. Daiki sait que c'était idiot. Mais il n'a pas pu s'en empêcher, il ne sait pas encore accepter d'être faible. « Ce n'est pas digne d'un homme ». Dieu qu'il en veut à cet homme qui lui a mis ces idées à la con dans la tête.

« Alors… J'ai bien fait de venir.

— Oui… Merci.

— De rien. Comment ça s'est passé à la clinique ?

— Bien. Maintenant il faut attendre. En tout cas, Satsuki et Reira étaient contentes d'avoir pu avancer ce projet.

— J'imagine. Tant mieux pour elles. »

Daiki lui sourit doucement et vient se presser contre lui ses lèvres viennent tendrement caresser les siennes et ses mains glissent sur son corps avidement.

« Tu m'as manqué Taiga… »

Sa voix est rauque de désir et la réaction de son propre corps est instantanée. Daiki lui a manqué aussi terriblement. Ses mains répondent aux siennes. Son cœur se met à battre plus rapidement dans sa poitrine, le désir gonfle dans son ventre. Il embrasse encore ses lèvres et pousse doucement Daiki contre le carrelage de la douche.

Il redessine les muscles de son corps, vient faire rouler un téton sous ses doigts. Il sent Daiki se laisser à aller sous ses mains, il relève les yeux pour voir que les siens sont clos sa tête posée sur le carrelage. Daiki s'abandonne à ses mains, il s'abandonne à lui. Et il comprend que Daiki a besoin de s'évader quelques minutes, quelques instants, qu'il a besoin de se laisser porter, de le laisser le supporter.

Alors il n'hésite pas une seconde, ses lèvres viennent goûter son cou, ses dents mordillent sa peau. Ses mains continuent à l'explorer, se pressant possessives sur son corps. Ses lèvres descendent sur son torse, taquine quelques instants un mamelon, provoquant un gémissement plaintif qui quitte les lèvres de Daiki. Il le mordille et finalement l'abandonne pour continuer sa route vers le sud. Il s'agenouille et les mains de Daiki se crispe sur son épaule et dans ses cheveux.

« Taiga… »

Sa voix est faible, implorante. Il n'entend que la supplique muette derrière cette plainte : Fais-moi vivre Taiga. Alors sans attendre, il s'applique à lui donner ce qu'il veut. Il laisse sa langue glisser sur la verge de son homme, il le sent avec satisfaction tressaillir à ce contact. Il le goûte doucement, prenant le temps de redécouvrir son goût, sa taille imposante, son poids sur sa langue, laissant le plaisir monter doucement dans son homme. Il laisse chaque pression de ses doigts, chaque tremblement de ses jambes, chaque soupir et gémissement le guider. Il lèche, suce et gémit avec gourmandise alors qu'il déguste son homme et lui donne du plaisir. Il n'est pas en reste, trop en manque pour résister, ses doigts vont et viennent sur sa propre érection pour le soulager.

« Oh Taiga… Taiga… »

Un frisson de plaisir parcourt sa nuque, il aime entendre la voix de son homme brisée par le plaisir prononcer son prénom de cette manière. Dans un dernier cri Daiki se libère sur sa langue. Il avale avec dévotion la jouissance de son homme et accélère son poignet sur sa verge alors qu'il se fait jouir à son tour, laissant l'orgasme soulagé la tension qui s'est accumulé dans son corps. Puis, il relâche la queue de son homme et embrasse son ventre. Les mains de Daiki s'enroule autour de lui et vient presser sa tête contre lui. Il s'agrippe doucement à ses cuisses et ses hanches en retour.

« Taiga…

— Je suis là Dai… »

Il répond en caressant sa hanche et relève un peu les yeux sur lui. Mais Daiki a toujours les yeux clos.

« Me laisse pas…

— Je suis là, je ne vais nulle part. »

ooooo

Ses doigts glissent distraitement dans la chevelure de Daiki. Ils sont allongés dans le canapé à regarder des émissions inintéressantes à l'écran. Ils n'ont pas beaucoup parlé, il n'a pas cherché à questionner son homme, savoir où il en est ici, est-ce qu'il aura tout fini pour reprendre son avion dans trois jours ? Il le laisse se reposer, le reste on verra plus tard. Tout fini ou non, dans trois jours ils rentrent. Il n'est pas question que Daiki reste plus longtemps ici.

Alors que les publicités apparaissent à l'écran, Daiki soupire et il prend la télécommande pour changer de chaîne. Il s'arrête au bout d'un moment sur une chaîne musicale. Il laisse faire, la télé ne l'intéresse pas vraiment de toute façon. Il veut juste continuer à toucher et rassurer Daiki qui semble aimer s'allonger sur lui quand il est installé dans le canapé. Et ça lui convient très bien.

« Je vais louer mon appart'. Rei est agente immobilière et elle a proposé de s'en charger gratuitement…

— Tu es propriétaire ?

— Pas encore tout à fait… Mais Rei devrait pouvoir le louer un peu plus que le prix du prêt. Ça me ferait un peu de rentrer d'argent le temps de me retrouver une situation à Crystal… »

Il sourit et il y a comme une bulle chaude qui gonfle dans sa poitrine. Il est content que Daiki parle de son retour et se projette là-bas.

« Ouais… Tu sais qu'on n'a pas besoin de grand-chose… Le chalet ne m'a rien coûté, c'était une ruine.

— Ouais… Mais quand même… Je compte pas vivre à tes crochets…

— N'importe quoi…

— Et même si tu trouves ça idiot… J'ai vraiment envie qu'on se fasse un petit terrain de basket. Y'a largement la place derrière la remise.

— Je vois. Tu t'es vraiment pas sorti cette idée de la tête hein ?!

— Hey avec ou sans toi je le fais d'abord ! Je suis sûr que Tony sera super content de venir faire des paniers à la maison. »

Cette fois, la bulle de chaleur s'étend dans son ventre et un frisson savoureux parcourt sa nuque et ses épaules. A la maison. Qu'est-ce qu'il aime entendre Daiki dire ça. Il aime que Daiki se sente chez lui dans ce chalet qui lui a semblé toujours chaleureux mais qui est à présent beaucoup trop vide sans lui. Daiki s'y est fait une telle place, qu'il ne pourrait plus y vivre sans lui.

« Ok fine. Je t'aiderai à faire ça.

— Cool… Je suis sûr qu'on pourra s'amuser à jouer… Tu es plutôt bon.

— Merci. Tu te défends pas mal aussi. »

Ils rigolent un peu et il est content d'entendre un rire s'échapper des lèvres de son homme. Le silence s'installe de nouveau le temps de deux ou trois chansons puis Daiki souffle.

« Je vais aller voir mes parents demain. J'ai envoyé un message à ma mère tout à l'heure pour la prévenir… Je lui ai dit que je passerai à quatorze heures.

— Ok… Tu veux que je t'accompagne ?

— Je sais pas…

— Ok. Tu as jusqu'à demain pour décider si tu veux que je sois là ou non.

— Tu m'accompagneras au moins jusque là-bas ?

— Tout ce que tu veux Dai… Tout ce que tu veux. Je suis là pour toi.

— Ok. »

Il sait que ce ne serait pas vraiment l'aider, mais il aimerait pouvoir juste affronter ses parents pour lui. Frapper à leur porte et leur dire leurs quatre vérités. Qu'ils auraient dû aimer leur fils inconditionnellement. Qu'ils auraient dû le laisser vivre. Qu'ils auraient dû l'accepter comme il est avec sa sensibilité et avec sa sexualité. Et surtout qu'il est un être humain avec sa propre personnalité, pas une poupée qu'ils peuvent façonner comme ils l'entendent. Et finalement, leur annoncer simplement qu'il emmène leur fils avec lui parce qu'il l'aime inconditionnellement et qu'il compte le rendre heureux jusqu'à la fin de sa vie… En tout cas tant que Daiki voudra bien le lui permettre.