15h45

Jack fut réveillé par Carter.

Sam : On a un problème…

Jack : Sam, euh Carter, on a plein de problèmes en ce moment !

Sam : Le docteur Kovak a été retrouvée morte dans son bureau… Un verre d'eau à côté d'elle…

Jack ( d'un coup tout à fait réveillé, se levant d'un bond ) : C'est pas vrai ! Elle avait pas entendu les consignes de sécurité ?

Sam : Si mais apparemment elle travaillait sur un projet qui l'obnubilait, elle n'a pas du faire attention…

Jack : Pas du faire attention ? Mais c'est pas possible ça ! Et les vidéos de surveillance, ça donne quoi ?

Sam : On y travaille…

Jack : Et l'interrogatoire?

Sam : Il se poursuit. Pour l'instant rien à signaler.

Jack : Pfff… c'est pas possible ! Bon et ça dit quoi la suite du truc ?

Sam : La comptine ? « Cinq petites brunes avec des armes s'entraînaient,

L'une d'elle de l'entraînement n'en revint jamais »

Jack : Suspendez tous les entraînements. Et que tout le monde laisse ses flingues. Je ne veux voir personne s'entraîner c'est clair ?

Sam : Bien mon Général.

De nouvelles mesures de précaution furent donc prises. La journée, l'interrogatoire continuèrent. La mort du docteur Kovak, qui n'avait pas réussi à être gardée secrète, jeta un nouveau froid dans la base… Le nombre de suspects diminuait au fur et à mesure que l'interrogatoire avançait, mais l'angoisse était toujours bien présente au sein du SGC, désormais la plupart des personnes s'enfermaient dans leurs bureaux, sans rien manger, boire ni même toucher pour certaines.

19h45, salle d'interrogatoire

Au bout de longues heures, l'interrogatoire était terminé et l'officier faisait le compte-rendu à Jack…

« Voilà mon Général, tout le monde est passé au détecteur de mensonges et il s'avère que personne n'a menti…

Attendez, intervint Hart, il y a une personne qui ne s'est pas présentée à l'interrogatoire…

Jack : Qui est-ce ?

Hart : Le Major Davis

Sam et Jack échangèrent un regard surpris.

Sam : Le Major Davis ? Vous êtes sûr ?

Hart : Tout à fait.

Jack : Il doit av…

Il fut interrompu par l'arrivée du sergent Walter, essoufflé.

« Excusez moi mon Général mais il faut que vous veniez tout de suite en salle de réunion, nous avons un problème… »

C'est pas possible, songea Jack, c'est pas bientôt fini ce calvaire ?

Jack : Ici aussi on a des problèmes figurez-vous.

Sergent Walter : Je sais mon Général mais je vous assure que vous devriez venir. Il s'agit du Major Davis…

Sam et Jack échangèrent un nouveau regard.

Hart : C'est justement la personne qui n'est pas venue à l'interrogatoire.

Jack (agacé) : Je sais, vous me l'avez dit y'a à peine cinq minutes. Au lieu de me prendre pour un vieux gâteux allez dire aux Tok'ras qu'on a fini avec leur truc.

Hart : Mais et le…

Sergent Walter : Mon Général il ne..

Jack : Fermez-la bon sang ! Hart faites ce que je vous dit sinon vous risquez de vous retrouver inscrit au chômage bien avant que votre petite barbichette ai fini de pousser !

Hart se tut et porta machinalement une main à son menton, puis sortit d'un pas vif.

Jack (se retournant vers Walter et se dirigeant vers la porte) : Qu'est-ce qui lui arrive à Davis ?

Sergent Walter : Il est en train de… de devenir fou

Jack : Mesurez vos paroles Sergent ! Je sais bien que Davis a souvent des idées tordues mais de là à le traiter de fou…

Sergent Walter : Pardonnez moi mon Général, mais là je vous assure que ça ne va vraiment pas…

Jack : Vous m'inquiétez.

Sergent Walter : Il est enfermé dans la salle de réunion avec un revolver chargé et refuse que quiconque entre sans vous.

Jack : Quoi ?

Sergent Walter : Et il ne cesse de murmurer dans son coin… Des choses incompréhensibles…

Jack accéléra le pas. « C'est pas possible » grommelait-il

Ils finirent par arriver devant la salle de réunion.

Jack : La salle est sous surveillance vidéo ?

Sergent Walter : Oui mon Général. Surveillance vidéo et audio, ça a été vérifié.

Jack : Bien, vous restez ici, Carter vous venez avec moi

Le sergent Walter retint Jack par le bras. « Permettez de vous conseiller de rester prudent, il est armé et pas dans son état normal..

Jack : Il ne tirera pas.

Il rentra dans la pièce, suivit par Sam

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A leur arrivée ils trouvèrent le Major Davis au fond la pièce, passant ses doigts sur le canon de l'arme.

Jack : Qu'est-ce qui vous prend Major ? Laissez ce flingue et expliquez-vous !

Le Major Davis se tourna lentement vers son interlocuteur.

Major Davis : Je vous attendais. Qu'est-ce qui me prends ? Je savais que vous diriez ça.

Jack (sarcastique) : Voyez m'en ravis.

Major Davis : Vous voulez une réponse ? Eh bien vous allez en avoir une.

Il grimpa brusquement sur une chaise, et se mit à parler, une lueur un peu folle dans les yeux.

Major Davis : Qu'est-ce qui me prends. Qu'est-ce qui me prends ? En voilà une bonne question. Qu'est-ce qui prend donc au bon vieux major Davis de s'enfermer dans cette salle après avoir tué ces cinq femmes ?

Jack et Sam sursautèrent

Sam : Quoi ?

Jack : Qu'est-ce que vous racontez ?

Major Davis (ignorant leur intervention) : Pourquoi je fais ça ? Mais qu'est ce qui me prends donc d'avoir tuer toutes ces femmes ?

Sam (incrédule) : C'était vous.. ?

Le Major Davis tourna son regard fou vers elle. « Eh oui c'était moi. Je les ai tuées une à une. Ca n'a pas été difficile. Je les ai attentivement observées, écoutées. J'avais accès à tous les fichiers dont j'avais besoin. Je me suis introduit chez elles. J'ai placé des micros. Je les ai suivies. Je me suis procuré du poison. J'avais prévu de les tuer hors de la base, mais quand l'Etat Major m'a envoyé ici pour vous seconder, j'en ai profité »

Jack : Vous êtes tombé sur la tête ou quoi ?

Major Davis : Tombé sur la tête, tombé sur la tête. Eh non, pas tombé sur la tête le major Davis. Pas tombé sur la tête.

Jack (n'y croit pas) : Pourquoi vous avez fait ça ? Vous avez été payé ? Menacé ?

Major Davis : Payé ? Menacé ? Non pas payé le Major Davis. Pas menacé non plus.

Il se mit soudain à crier. « Ni l'un ni l'autre ! J'ai agit de mon propre gré ! Pour vous prouver à tous de quoi je suis capable ! Vous prouver à tous que je suis quelqu'un de doué, de fort, d'intelligent. Vous prouver à tous que je peux vous duper, vous manipuler vous faire courir ! »

Jack : Mais enfin qu'est-ce que vous racontez ? Tout le monde sait bien que vous êtes un très bon militaire !

Le Major Davis éclata soudain de rire. Un rire dépourvu de toute joie, un rire dément.

Major Davis : Ah vous croyez ? Vous croyez ? Foutaises ! Depuis le début, depuis des années il n'y en a que pour le même. Que pour la même personne. Que pour vous ! hurla-t-il soudain en direction de Jack.

Jack n'en croyait pas ses oreilles. « C'est pas possible pensa-t-il, c'est pas possible je suis en train de cauchemarder, cette conversation ne peut pas avoir lieu elle ne peut pas ! » Mais le Major Davis continua, criant, s'agitant, les yeux brillant d'une fureur aliénée.

Major Davis : Que pour vous. Toujours pour vous. Pourtant moi aussi j'ai fait des choses bien ! Moi aussi j'ai participé à des missions périlleuses ! Mais pourtant, pourtant c'est toujours de vous qu'on parle. Jack O'Neill. Le Grand Jack O'Neill ! Jack O'Neill le beau, Jack O'Neill le fort, Jack O'Neill l'intelligent, Jack O'Neill le drôle, Jack O'Neill l'intrépide. Le Colonel Jack O'Neill, puis le Général Jack O'Neill. De qui parlent les femmes dans les couloirs du SGC ? De Jack O'Neill ! De qui parlent les nouveaux arrivants, de qui entendent-ils parler, qui admirent-ils ? Jack O'Neill ! De qui parlent les plus hauts gradés quand il s'agit de sauver le monde ? Même à l'Etat Major, de qui parle-t-on ? De Jack O'Neill ! Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill ! Jack O'Neill encore, Jack O'Neill toujours ! Et le major Davis ? Et le major Davis ? Rien ! Le Major Davis c'est le lâche, c'est l'incapable, c'est celui qui fait toujours tout de travers ! Le Major Davis c'est celui qui obéit aux ordres, c'est celui qui suit les autres, c'est celui qui doit toujours attendre l'approbation ! Toutes les fois où vous avez été cru mort je pensais qu'on me proposerai d'intégrer le SGC pour prendre votre relève ! Mais non, toujours vous reveniez ! Et c'était reparti ! Jack O'Neill le survivant, Jack O'Neill l'incroyable ! Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill ! Jackson est parti, ç'aurait pu en être fini avec SG-1 ! Mais nan, l'autre étranger a débarqué ! Et puis c'était encore une fois reparti ! L'équipe SG-1 avec Jonas Queen ! L'équipe SG-1 commandée par Jack O'Neill ! La fameuse équipe SG-1 commandée par le fameux Jack O'Neill ! Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill Jack O'Neill ! Et moi ? Moi ? Moi rien ! Toujours Major, toujours en retrait, toujours le secondaire ! Le pauvre type de l'Etat Major ! Le reste ! Le rien du tout !

Le major Davis se tut finalement, essoufflé par sa longue tirade qui semblait avoir mûrie depuis longtemps. Jack et Sam avaient écouté en silence. Aucun des deux n'arrivait à y croire.

Il y eu un silence, puis Jack pris la parole, bien que ne sachant pas vraiment quoi dire :

« Je.. Vous.. Voyons vous exagérez ! Si votre poste n'a pas été confié à quelqu'un d'autre c'est parce que personne n'a les compétences nécessaires pour vous remplacer ! Et vos n'avez jamais manifesté le désir d'intégrer le SGC !

Sam : Vous êtes tout d'même un élément essentiel d'une grande organisation !

Major Davis : Un membre essentiel ? Un membre essentiel ! Alors pourquoi tous les yeux, tous les cœurs se tournent vers O'Neill ? Les vôtres compris Major Carter !

Carter ne dit rien gênée, Jack fixait le Major Davis.

Jack : Bon écoutez, vous êtes fatigué, la semaine a été dure, vous avez abusé du bourbon et ça vous fait raconter des choses… des choses pas normales. Descendez de cette chaise, posez ce flingue, allez vous reposer et on en reparlera plus tard.

Major Davis : Plus tard, plus tard. Non pas plus tard. On en parle maintenant parce que je l'ai décidé ! J'ai décidé et c'est moi qui choisi ! Pour une fois, c'est moi qui commande ! Je n'en parlerai pas plus tard, j'en parle maintenant ! En face de Jack O'Neill ! En face de ce si merveilleux Jack O'Neill ! Jack O'Neill qui obtient ses promotions et les honneurs aussi facilement que sa bière brune !

Jack : Vous avez presque vingt ans de moins que moi ! C'est normal que vous n'ayez pas la même carrière que moi bon sang !

Sam : Vous avez encore le temps de progresser, d'évoluer !

Major Davis : Du temps ? Du temps ? Je n'en ai plus de temps ! Je n'en ai plus ! Je l'ai compris, les médecins l'ont compris, ils l'ont compris quand ils ont vu ces petites tâches sur les radios ! Ils ont compris, j'ai compris, je suis rongé de l'intérieur, dans moins de six mois il ne restera plus que des cendres du Major Davis ! Ce bon vieux Major Davis qui n'aura jamais rien fait de bien dans sa Vie !

Jack et Sam restèrent encore une fois silencieux, sous le choc. « C'est pas possible songea Jack pour la énième fois, réveillez moi ! »

Sam repris finalement la parole, la gorge serrée.

Sam : Mais… Quel rapport avec toutes ces filles brunes ?

Le Major Davis rit de nouveau de son rire dans joie, puis se remit à crier, les yeux exorbités : « Pourquoi ? Parce qu'elles étaient comme la première femme que j'ai aimé, ma fiancée, ma bien aimée, nous étions heureux et nous nous aimions ! Elle était merveilleuse, des cheveux sublimes d'un brun incroyable… Et un sourire… Et elle est partie ! La veille de notre mariage, elle est partie ! Avec un autre, avec cet autre connard ! Elle est partie, elle m'a laissé, elle m'a dit qu'elle s'était trompée, qu'elle avait fait une erreur en acceptant de m'épouser, que je n'étais finalement pas l'homme de sa Vie ! J'étais relégué au second plan ! Encore une fois ! Encore une fois quelqu'un avait été préféré à moi ! Pareil pour vous Major Carter ! Je pensais que vous pourriez m'aimer comme je vous aimais. Mais vous avez préféré O'Neill. Jack O'Neill. Je voulais me venger. Toutes ces brunes me rappelaient mon ex. Cette traîtresse. Des fourbes. Toutes. J'aurai pu continuer. J'aurais pu toutes les tuer. Mais il a fallut que vous alliez demander cette foutue machine aux Tok'ras ! Mais peu importe. Cinquante pour cent de réussite ça n'est pas si mal. Il rit de nouveau puis redevint d'un coup tout à fait sérieux. De toute façon tout est fini. Je n'ai plus que quelques mois. J'aurais au moins prouvé que je suis doué. Il ne me reste plus que quelques mois... Mais je ne passerai pas ces quelques mois à me regarder mourir. Ceci était le dernier acte. Le rideau va se fermer et tout le monde oubliera le Major Davis.

Avant que Sam ou Jack ai pu faire quoi que ce soit, le Major Davis porta le canon de l'arme à sa tempe et pressa la détente.

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Rien ne pu empêcher la mort de Davis. Ni le cri poussé par Sam, ni l'arrivée rapide des docteurs après l'appel immédiat de Jack. Il était mort sur le coup.

Son médecin s'expliqua peu après : « Il avait un cancer. Il lui restait six mois grand maximum. Nous l'avons découvert il y cinq semaines... Il m'avait demandé de ne pas en parler tout de suite. De lui laisser un peu de temps… Je n'avais pas le droit de vous en informer contre son gré. »

Jack ne dit rien. Sam pleurait doucement.

Cette aventure laissa le SGC inhabituellement calme durant plusieurs semaines, en profond état de choc. Davis assassin… On arrivait pas à y croire. Jack médita longuement. Sam également. Ils ne cessaient de se répéter les paroles de Davis.

L'Etat Major jasa en apprenant la nouvelle, ils accusèrent ensuite le SGC d'être responsable puisque Davis était mort à la base mais Jack eu vite fait de balayer leurs accusations.

On trouva chez lui toutes les preuves de sa culpabilité. Des vidéos, des bandes son, des tas de notes détaillées. Il n'avait apparemment rien fait pour se cacher. Les analyses révélèrent qu'il n'avait pas bu, pas pris de médicaments qui ne lui avaient pas été prescrits, pas consommé de substances qui auraient pu altérer sa conscience. Mise à part sa maladie, tout était normal. Il avait bel et bien agit de son propre gré, en toute conscience de ce qu'il faisait.

La Vie reprit son court, toutefois personne n'oublia le Major Davis.

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Jack et Sam se retrouvèrent à en discuter quelques jours plus tard.

Jack : Je ne l'aimais pas beaucoup… Mais il était doué. Très. J'aurais dû lui dire plus souvent.

Sam : Vous n'avez pas à vous sentir coupable

Jack : Je sais

Sam : Vous saviez qu'il m'aimait

Jack : Il me l'avait dit

Sam : Il vous l'avait dit ?

Jack : Oui

Sam : Et que lui aviez vous répondu ?

Jack se tourna vers Sam et plongea son regard dans le sien. Et ses yeux donnèrent à Sam la réponse qu'elle attendait. « Que moi aussi je t'aime »

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Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient à part celui :

du Major Rutherford

de l'officier Hart

du lieutenant Jane Carney

de Peggy Waddell

du capitaine Eve Halloren

de Pat Bower