Chapitre 2 : Toute fête se prépare dignement

Père allait rentrer d'une minute à l'autre. J'achevais ma toilette. Je le voyais que très rarement. Puisque moi je suis toujours à Poudlard et lui toujours en mission. Mais, à chaque occasion – car voir Père était une occasion- il fallait être bien habillé. En l'occurrence, ce soir, je portais un pantalon noir et une blouse digne des plus grands stylistes français – je l'avais acheté en France l'année dernière -. La blouse était très particulière, brodée de perles blanches. Il me suffisait de mettre mes talons et j'étais fin prête. Mes cheveux élégamment remontés sur ma nuque me mûrissaient plus qu'il ne faut. Je descendis au salon – le petit salon – là où nous nous retrouvons en famille. Estelle était restée, son mari viendrait la rejoindre pour l'anniversaire, samedi soir. Même Grand-Père viendrait pour l'occasion ! Dire comme c'est important !

Je m'assieds sur un des nombreux canapés beiges, en cuir. Mère est partie surveiller le travail des elfes. Tout doit être correct lorsque Père sera là. Dans le salon, il n'y a que Estelle et moi. On discute un peu de la journée passée au Chemin de Traverse. J'insiste pour qu'elle me dise ce qu'elle m'a acheter… Je ne saurai rien

Ah ! La sonnette de l'entrée retentit. Père est là ! Je me demande s'il a changé ? Je ne l'ai plus vu depuis Noël. Mère et lui arrivent ensemble au salon. Il a l'air de bonne humeur… Parfait. Je le détaille sans m'en rendre compte. Grand, les cheveux noirs – comme les miens -, il est mince et a des traits bien soulignés. Je suis sûr que de son jeune temps, il devait faire craquer les filles, enfin, j'imagine. On devine également qu'il est sévère – c'est le cas -. Estelle se lève. J'en fais autant.

- Bonjour Père. Dis-je, en faisant un petit sourire. Vous allez bien ?

- Oui, merci Julia, je vais bien. Et toi Estelle ?

- Bien, merci.

Il nous fait signe de nous asseoir. On s'exécute. Mère fait apporter quatre verres. Il nous explique un peu comment son séjour en Espagne. Apparemment, il a de bonnes nouvelles à annoncer au Maître. C'est pour ça qu'il était de bonne humeur en entrant. Et bien, tant mieux ! Ensuite, il demande à Estelle comment vont les affaires en Bulgarie. Oui, elle habite en Bulgarie, avec Mederik Blaise, son mari. De toute évidence, les Blaise sont fort appréciés de Père. Il est content de son choix. Puis, à bout de conversation, ou bien parce que le sujet pourra être reprit plus tard, il se tourne vers moi et me questionne sur tous les sujets possibles et imaginables. De mon comportement à Poudlard vis-à-vis des Mangemort, des Non-Mangemort et des Sang-de-Bourbes. Des mes résultats – ils sont très favorables – et enfin, de mon avenir. Il ne me dit pas le nom de mon futur mari, mais, il me questionne pour savoir, même si son choix est sûrement déjà fait depuis longtemps. Argh ! Mais comment vais-je faire pour tenir jusque là ?

Je. Veux. Savoir.

Quel âge a-t-il ? D'où vient-il ? Est-il beau ? Intelligent ? Est-ce que je l'aimerai ? Pitié oui…

- Julia, je sais que tu t'inquiète. me dit-il.

Non pas du tout, je suis tout à fait détendue… hum

- Très bien. Dans ce cas, je vais te laisser un petit temps de réflexion. Tu n'es pas sans savoir que samedi, tu auras dix-sept ans, et par la même occasion, ton rencontrera ton futur époux. Bien sûr, tu continueras ta scolarité à Poudlard. Dès que tu en sortiras, le mariage sera organisé. Mais ça, tu le savais…

- Oui. Dis-je.

- Par contre, je ne peux pas te dire qui il est. Voilà, Julia. Je peux te dire qu'il a le même âge que toi, à quelques mois près. Quand il viendra ici samedi, il ne saura même pas qu'il sera ton mari. Seuls ses parents le savent. Il sait que c'est peut-être lui qui sera choisit parmi tous ces jeunes garçons.

- Nous pourrons passer à table, Andy. Dit ma Mère en revenant de son aller-retour salon/cuisine.

- Bien. Venez. Nous dit-il.

Le repas fut succulent ! Absolument divin ! Avant de rejoindre ma chambre, Père me dit que je devrai venir le retrouver à huit heures précises demain matin dans la véranda pour qu'il me montre les photos des invités. Il faut que je sache à qui je m'adresse, même s'il fera les présentations.

Hier, Père m'a montré deux albums photos entiers. Hé bien ! Dire qu'on attend beaucoup de monde ce soir n'était un euphémisme. J'essaye de retenir les noms, mais…il y en a tellement ! Et parmi les pères, les mères et leurs gosses, j'ai été agréablement surprise de voir pas mal de gars de mon âge. C'est normal, me direz-vous ! Mais quand ces gars ne sont pas laids du tout, ça change tout ! Ils sont quasiment tous très beaux ! Je ne dirai pas tous beaux… surtout que dans cette catégorie là, un certain Severus Rogue y figure. J'ai failli vomir en voyant sa tronche sur la photo. Mon Dieu, même si je ne crois pas en toi, aujourd'hui, je prie. S'il te plaît ne me marie pas avec lui. Je t'en supplie… Pas. LUI. J'espère que tu m'entends…

L'arôme qui s'émane de mon bain est tellement agréable… cannelle meringuée… Mmmmhhh… elle m'aide à me relaxer… dans quelques heures, le grand événement commence… Mon Dieu, j'ai peur ! Je suis morte de trouille.

Il me reste à peine quelques heures. J'ai envie de me noyer dans ce bain… l'idée me tente, mais peut-être qu'il sera encore possible après, une fois que je connaîtrai l'identité de ma future moitié… oui, c'est peut-être mieux… Maintenant, un peu de volonté pour sortir de ce bon bain bien chaud… un peu de volonté…

- Miss Julia. Avez-vous fini ? Madame votre mère voudrait vous voir dans cinq minutes dans votre chambre.

- Heu…oui oui, j'arrive.

Même pas besoin de volonté. Juste une elfe… Mais que me veut Mère ?

Je m'enroule dans une serviette chaude et je sors de ma salle de bain. Mère m'attend, assise sur le coin de mon lit à baldaquin.

- Vous m'avez demandé, Mère ? dis-je.

- Oui. Je voudrais te donner ton cadeau, maintenant.

Un large sourire se forme sur mon visage. Mère m'offre toujours de magnifiques cadeaux.

Elle sort une petite boite de sa poche. Rectangulaire, plate, bleue. Je me demande ce qu'elle contient.

Mère me l'a tend. Je l'ouvre de suite. Je pousse un petit cri d'extase. Un superbe collier en or. Il est discret, c'est sûr, mais qu'est-ce qu'il est beau !

Mère aussi fait un de ses rares – vrais - sourires.

- Merci mille fois Mère ! Il est merveilleux.

- De rien ma petite Julia. Joyeux anniversaire.

Je dépose le collier sur le lit et je lui fais deux bises.

- Vous viendrez me le mettre tout à l'heure ?

- Si tu y tiens ! me dit-elle.

- Et comment ! C'est le plus beau cadeau que j'ai reçu depuis longtemps !

Deuxième vrai sourire. J'en ai de la chance… !

Elle finit par partir. La petite elfe qui m'appartient depuis que je suis toute petite – Heterhy – vient de réapparaître dans ma chambre. Elle a attendu que j'ai mis des sous-vêtements et un peignoir et elle commence à me faire les ongles, les cheveux, les yeux. Une heure passe… Je prétexte une faim de loup pour m'échapper un temps soit peu de ma chambre. J'en peu plus ! Une petite pause me ferait du bien ! Bien sûr, j'aurais voulu faire du quidditch, mais, si quelqu'un me voit je suis morte. On ne fait pas du quidditch juste avant l'événement de l'année ! Pas grave, un peu de chocolat me fera du bien…

- Julia ? Tu ne te prépares pas ? me demande Estelle.

- Je fais une pause ! dis-je. J'en peux plus moi !

- Tu as tord… tu ne seras jamais prête sinon…

- Mais si ! J'ai plus qu'à faire quelques petites choses et je serai prête pour vingt heures.

- Dix-neuf heures. Me dit-elle.

- Quoi ?

- Dix-neuf heures. Tu dois aller au salon voir Père à dix-neuf heures. N'oublie pas.

- Zut ! J'avais complètement oublié.

- Bah, alors, qu'attends-tu ? COURS !

Pas de perte de temps inutile à répondre. Je cours comme une folle à travers les couloirs du Manoir. Ma chambre est à l'opposé de la cuisine. Deux étages plus hauts, côté est, me voilà enfin. Heterhy m'attend patiemment. Je me calme et reprends mon souffle. Cinq minutes plus tard, l'elfe me passe ma robe. Ma si belle robe ! Je n'en ai jamais eu une si belle. J'ai l'air d'une princesse dedans… Une fois passée, elle continue mes cheveux.

- Quelle heure est-il Heterhy ?

- 18 heures 20, Miss Julia.

- Ah, j'avais raison, je ne suis pas en retard… !

Dix minutes plus tard, Estelle frappe à la porte. Elle veut m'offrir un petit cadeau. Mon sourire s'étire une nouvelle fois ! Elle m'offre un parfum ! Ah ! J'adore les parfums… A elle aussi je lui fais deux grosses bises. Et qu'est-ce qu'il sent bon ce parfum… Mmmh ! Elle s'éclipse, laissant apparaître, au pend de la porte, Mère. Elle vient me mettre le collier ! Elle me dit que je suis très jolie dans cette robe. Que j'ai fais un bon choix.

- Ce n'est pas moi qui l'aie choisie ! Madame Greenfilt l'a entièrement supervisée.

- Hé bien, je la féliciterai au passage ! Maintenant, si tu es prête, ton père t'attend au salon.

- Oui. J'y vais.

Je descends les escaliers. Il me faut cinq bonnes minutes. Et encore, heureusement que je sais marcher avec des talons, sinon, dans une demi-heure, j'étais toujours au premier étage… Lorsque que je pose le pied au rez-de-chaussée, la grande horloge sonne dix-sept coups. Ouf, je suis à l'heure. Père est assis dans sur le canapé et lit son journal. Dès qu'il entend le bruit de mes chaussures, il lève la tête et reste interdit un bon moment. J'appréhende sa réaction…

- Julia, tu es ravissante !

Mon cœur se desserre doucement.

- Merci Père ! dis-je avec un grand sourire.

- Alors, tu es prête ?

- Oui.

- N'oublie pas que tu dois rester naturelle quand ils arriveront. Ne fais pas un pas de travers, sinon tu pourrais le regretter. M'avertit-il avec son air sévère.

- Ne vous inquiétez pas, Père.

- Et surtout, ne bois pas d'alcool. Un seul verre t'est autorisé.

- Oui, je sais.

- Dans ce cas, voici quelque chose pour toi.

Il me tend une boite noire. Je m'empresse de l'ouvrir. C'est un bracelet, identique à celui que Mère m'a offert. En or. Il m'aide à le mettre.

- Ce bracelet, comme le collier, appartient à cette famille depuis des générations. Fais-y attention, Julia.

Je hoche la tête.

- Les invités ne vont pas tarder à arriver. Dès qu'ils seront tous là, tu feras ton entrée par l'escalier principal. Je te présenterai. Et lorsque minuit sonnera, tu sauras le nom de ton futur époux.

- Bien.

- En attendant, si tu pouvais te détendre un peu…

Deuxième hochement de tête.

Voilà fini pour le 2° chapitre! Une chtite review pleasee :)